mercredi 27 août 2008

Brecht...


Salut à tous !

Depuis hier je me sens mieux, plus à l'aise, comme... complet. Mon Amour, telle une Pomponette fidèle, est revenue, je vais pouvoir refaire du pain. En tous cas, du coup, je ressors... et ça c'est déjà pas mal, c'est un début de vie civilisée et sociale. Quand elle est pas là j'ai l'impression de régresser, c'est terrible :p Je me retransforme en loup-garou, celui que j'étais avant de commencer à oser parler aux gens.

Hier, on est donc allé au théâtre, histoire de fêter son retour. Grâce à une des meilleures bonnes idées de ce siècle, le site BilletRéduc.com, j'ai réservé deux places pour zéro euros à la pièce - enfin, le one-woman show - "L'important c'est de jouer", interpétrée par Hélène Marty. Elle y joue une prof de théatre un peu dingue - à moins qu'elle ne soit plus vraie que nature, je n'en ai encore jamais vue à l'œuvre - aux prises avec une bande d'élèves particulièrement mauvais. Derrière la comédie, on devine une petite analyse du monde des acteurs et du cinéma, mais aussi une critique de la rentabilité dans les écoles de théatre. On rigole tranquillement, on apprécie le jeu tout en énergie de la comédienne... et on crache un bifton dans son chapeau à la fin. On peut ainsi lui parler à la fin, tout en garnissant son galurin, moi je lui ai juste dit merci. La salle est absolument minuscule, mais moi j'aime bien.



J'adore aller au théâtre, j'ai toujours aimé ça et pourtant j'y vais très rarement : c'est vraiment, vraiment trop cher. Déjà le cinéma à 10 euros... heureusement qu'ils ont compensé par des cartes d'abonnements, sinon je crois que les salles seraient vides depuis longtemps. Qui peut sérieusement miser 10 euros sur un film qui peut très bien être un navet terrifiant ? Là pareil, le théâtre est trop cher, comme toute la culture d'ailleurs. Pouvoir regarder gratos Secret Story, et devoir payer 25 euros pour voir une pièce de théatre, voilà un résumé de ce qui ne fonctionne pas dans ce monde de dégénérés mentaux et d'accros aus porte-monnaies bien rembourrés. Heureusement, il y a les petits spectacles sans prétention, juste là pour voir des artistes et de l'art à l'état pur. Le niveau est inégal mais là n'est pas l'essentiel ; l'important, c'est de voir des artistes mettrent leurs tripes sur scène juste pour assouvir leur passion, et partager ça avec les gens que ça intéresse.

Aujourd'hui, on peut aller voir
au cinéma un film qu'on ne serait jamais allé voir si on avait payé plein pot ; quand on va au théatre, j'ai l'impression qu'on est plus là par choix. Le thème est important ; l'artiste qui va nous en ouvrir les portes aussi.

J'aurais adoré faire du théatre, malgré une timidité plus que maladive, légendaire. Je vainc habituellement celle-ci grâce à un bouclier constitué d'humour, avec des vannes bien lourdes et donc très efficace pour tenir les gens à distance. Quand on est acteur, paradoxalement on ne peut pas se cacher : même si on interprète un personnage, on lui donne toutes nos émotions. S'il est en colère, on lui donne notre colère, etc. On ne peut pas en faire à moitié, sinon on est mauvais. Alors qu'il semble être un des plus simples, le métier d'acteur est sans doute un des plus difficiles, sur le plan de l'excellence et de la maîtrise. J'ai déjà essayé, j'ai même été un piètre acteur pour le court-métrage de mon pote Z : c'est vraiment très très dur, surtout que j'avais un long monologue à assurer (vous devinerez donc aisément quel personnage j'interprétais).

Je vous laisse !

dimanche 24 août 2008

Des Chiffres et des Chiffres


Hello,

Voilà, déjà trois journées de jouées en Ligue 1. Punaise, ça va vite en fait ! Je le disais déjà dans le post d'avant, et évidemment ça va pas en s'arrangeant.

Je vous ai dit que j'étais un dingue de stats je pense. Donc avec les journées celles-ci s'affinent, et commencent à ressembler à quelque chose. Je veux dire, Grenoble 1er, y à qu'à la deuxième journée, maxi, qu'on peut voir ça, après la compétition aplanit les choses, les rendent plus crédibles.

Trois journées ce n'est cependant pas assez pour certains chiffres qui semblent en retard sur leur train habituel. Par exemple, la façon dont sont marqués les buts : depuis 2001, soit 5373 buts (hors csc), plus de 54 % des buts sont marqués du droit, 26 pile du gauche et plus de 19 % de la tête. Sur toutes les compétitions de foot ou j'ai appliqué cette stat revient à peu près les mêmes proportions : environ 50-30-20. Là, après 64 buts inscrits, les buts du droit et du gauche sont à égalité (36 %) devant les buts de la tête, en hausse (28 %). Evidemment, il ne fait aucun doute que les droitiers l'emporteront, mais c'est rigolo de constater des différences comme celles ci, même après trois journées pleines.

Autre chiffre dont tout le monde se fout habituellement, les buts par nationalités. C'est mon dada depuis que je fais des stats, je trouve ça fascinant : le taux de buts étrangers, et l'évolution du nom des pays qui marquent le plus en Ligue 1. A ce titre, il y a véritablement eu un avant et un après arrêt Bosman, très net. Avant, les Européens (hormis les Français, bien sûr...) l'emportaient invariablement (je parle là du début des années 90), grâce à l'apport principalement de la Yougoslavie, mais aussi de quelques stars allemandes (Klinsmann, Völler, Wohlfarth...). Ensuite venait l'Amérique du Sud et l'Afrique. Depuis la révolution Bosman, en 1996, la tendance s'est retournée : l'Europe est à la traîne et lutte avec l'Amérique du Sud qui, elle, est stable, et l'Afrique écrase tout ! Principalement grâce aux Ivoiriens et au Sénégal, régulièrement à la lutte. A titre indicatif, depuis 2001 toujours, les Africains ont inscrit 1340 buts en Ligue 1, soit plus de 49 % du total, contre 682 à l'Amérique du Sud, et l'Europe 676, soit environ 25 % chacun...

Mais au niveau des pays, y a un indéboulonnable, c'est le Brésil : depuis que je fais cette stat, il n'a jamais raté le "titre". Au total, les Auriverde ont inscrit 517 buts, soit près de 10 % du total, son second, la Côte D'Ivoire, n'en totalisant "que" 258 ! Mais comme le Brésil est le seul pays d'Amérique du Sud au niveau en Ligue 1 (l'Argentine n'en a marqué que 97 sur la même période, et l'Uruguay 34), il ne parvient pas à faire de son continent le meilleur de France.

Sauf que cette année, le Brésil est enroué. Le Manceau De Melo (13 buts) est certes parti cirer le banc à Palerme, mais Wendel (12), Juninho et Bastos (8), Fred et Ederson (7), eux, sont là en revanche. Seulement voilà, y a eu, en trois journées, que 2 buts auriverde : un de Bastos (le bien nommé), et un du Bordelais Fernando ce soir. Deux sur 67 : je vous laisse calculer, ça fait pas lourd, 3 % environ. L'an passé, après trois journées, le Brésil avait déjà marqué dix fois... paradoxe : les leaders cette saison sont le Mali et... l'Argentine (3) ! Ca fait plaisir de voir enfin un Argentin (Cavenaghi) marquer en France : depuis Bianchi et Onnis, c'était devenu très rare. Je ne doute pas que ça va s'arranger avec le temps pour le Brésil, mais là aussi c'est intéressant de voir qu'il y a quand même un sursaut européen : le Vieux Continent est certes battu par l'Afrique de 3 buts, mais en compte 5 de plus que les Sud-Américains. D'ou l'importance des buts brésiliens... De Melo a été remplacé par un Norvégien au Mans, et ce dernier en a déjà planté deux : un signe ?

Sinon, que dire d'autre... la moyenne de buts, faible (2,23) ne veut pas dire grand chose, vu qu'elle était à 2,45 avant cette journée sans (17)... ah si, un truc marrant : beaucoup de buts sont marqués par des joueurs contre leur ancienne équipe. Une légende veut que le PSG soit un spécialiste, mais dans le mauvais sens. Ca a changé (pour l'instant !) : l'an passé, le PSG avait encaissé un but "revanchard", contre 5 à... Marseille, recordman en 2007/2008. Je n'ai jamais cru qu'on le signalerait, évidemment... Au total l'an passé, le taux de ces buts si particuliers et forcément en hausse avec la multiplication des transferts était de 4 %, à peine. Cette année, on en est à près de 8 % (5 sur 64) ! A noter que le Rennais Bruno Cheyrou a inscrit ses deux buts contre deux de ses anciennes équipes, Marseille et Lille...

Sinon, comme d'habitude et contrairement à ce qu'on raconte, ce ne sont pas les 0-0 mais les 1-0 qui plombent la moyenne de buts. Je m'explique : on en est à déjà à neuf 1-0 (qui, je le rappelle, rapportent trois points à leur bénéficiaire...) contre trois 0-0 seulement, un par journée pile. L'an passé, le 1-0 était déjà le score le plus répandu, le 0-0 le troisième ; depuis 2003, 21 % des matches se terminent sur le score de 1-0, contre 12,9 % pour les 0-0... Problème, on a instauré la victoire à trois points pour augmenter la moyenne de buts : c'est raté. Quand Marseille et Rennes ont fait leur 4-4 de dingue, méritaient-ils vraiment d'avoir trois fois moins de points que Monaco qui a battu Paris sur un but à 10 minutes de la fin (1-0) ? Ou Paris face à Bordeaux, pareil ? Je milite (dans mon coin évidemment) pour le retour à la victoire à deux points, beaucoup plus équilibrée et qui ne favorise pas les équipes qui ferment la boutique dès qu'elles mènent au score...

Sinon, rien à voir, mais je suis content pour mon pote Z, tellement passionné de Hand. Il a chialé de bonheur ce matin, et je le comprends : la France est double championne du Monde dans son sport favori, et maintenant championne olympique. Alors bravo à eux ! Dommage simplement que cette médaille ait été obtenue à Pékin... Le plus fort, c'est que Z me l'avait dit avant le début du tournoi. Pas comme un supporter : il m'avait simplement dit qu'on avait les meilleurs joueurs du monde, une dream team, et qu'on était favoris. Fort le bougre !

A bientôt, je vous laisse digérer cette avalanche de chiffres (si vous avez eu la force d'aller au bout :p)

mercredi 20 août 2008

Laurent Gris


Hello,

Désolé pour Damien, qui ne le mérite pourtant pas vu son commentaire très sympa sur mon post précédent, mais je vais compenser l'excédent culturel créé par mon pavé sur louis XI en parlant de... futchébol ! La laaaa... lalalalalalalalaaaaa... Brazil, brazil...

Je m'égare, j'en suis confus.

Déjà deux journées de championnat ! Pfiou, ça va trop vite le temps quoi. Plus que 36 journées avant la fin, à ce rythme là dans deux mois on sera en octobre si ça continue ! C'est dingue quand même !

Le PSG a donc tapé Bordeaux, dont on nous rabattait les oreilles depuis la fin du dernier exercice... si les médias sont si gagas de cette équipe c'est juste parce qu'ils espérent qu'ils devanceront Lyon en fin de saison. Juste pour avoir de quoi écrire, et freiner le chute de leurs ventes, je parle du seul et unique quotidien sportif de France... Du coup j'en serais presque à être pour Lyon, rien que pour les faire chier, sachant que la personnalité profondément antipathique de Jean-Michel Aulas m'en empêche totalement. Pour qui je vais être pour le titre alors ? Valenciennes ?

Donc Bordeaux a perdu à Paris. Evidemment, ils ont dominé, le fait qu'ils aient une meilleure équipe que le PSG n'est pas un scoop... mais celui-ci a fait preuve d'une grande solidarité qui a fait qu'il mérite sa victoire. Et là, il s'est passé quelque chose d'incroyable. Laurent Blanc, le Président, le mec le plus irréprochable depuis Guy Béart, un type à qui, depuis toujours, on cherche un défaut, sans y parvenir, a tombé le masque. Il a craqué, et ça fait plaisir. D'accord, il est beau, il a une carrière de malade, il est intelligent, compétent, mais il est mauvais joueur. Laurent Blanc est HUMAIN, mes amis, HUMAIN ! Ce n'est donc pas un extraterrestre venu sur Terre pour nous montrer comment bien jouer et entraîner au foot, il a UN défaut ! C'est déjà ça de gagné !

Il a donc dit que le meilleur n'avait pas gagné, que ce n'était pas mérité. Quelle classe ce Lolo ! Quel exemple ! On aurait dit un gamin de Sarcelles qui part fâché après avoir perdu au foot. Ah on peut parler d'Antonetti ou de Correa, quand on a (oui, Cantona aussi) du Laurent Blanc qui se fait pipi dessus de rage, tout en gardant son port altier de Prince Consort... moi je bois du petit lait. Je suis vraiment fier de mes Parisiens qui ont fait craquer le vernis de l'idole de toute une génération :D

Voir également ce qu'en disent les Cahiers du Foot :


La recette du melon au Bordeaux

Prenez les meilleurs ingrédients: 150 kg de charnière centrale (Souleymane Diawara, préféré à Planus aux côtés d'Henrique), une sentinelle royale taillée dans du filet de Vieira: un délicieux Alou Diarra, par exemple.Disposez votre milieu en losange: surtout ne pas remettre en question la recette, même si vous tombez sur du mou de latéral (combien de casseroles cramées par Armand et Ceará?), arrosez le tout de vos certitudes (1). Laissez mijoter en assurant un beau liant dans les transmissions, confortant l'impression d'une supériorité dans le projet. Surtout ne pas mettre plus de feu, et ne jamais tenter d'inventer. Laisser ronronner en faisant tourner tranquillement le ballon: une frappe de (très) loin de Fernando, ou un coup de pied arrêté de Wendel sera bien boxé tôt ou tard par Mickaël Alonso dans les pieds d'un des deux de devant, pour apaiser leur malnutrition.Ne pas trop assaisonner: Papus Camara et Ceará ajoutent déjà beaucoup de piment. Mettre le couvercle en conservant 64% des ballons. Quand le Chalmé fait un bruit sourd, compter encore quarante minutes de cuisson et écraser peu à peu trois têtes d'ail (Obertan, Bellion, Trémoulinas) sur la brochette Sakho-Camara. Ajouter le melon: "On a encore vérifié que ce n’est pas l’équipe qui se crée le plus d’occasions qui l’emporte. Le PSG ne mérite pas sa victoire. Le minimum que nous pouvions obtenir, c’est un nul, certainement pas de perdre" (Laurent Blanc). C'est prêt.

(1) Laurent Blanc: "Je n'ai jamais dit que je ne m'adapterai jamais à l'adversaire, mais je revendique de le faire le moins possible. En tout cas, Bordeaux ne s'adaptera pas au jeu de Paris". In L'Équipe du 16/08/08.


Sinon, même si ce n'était, à mon avis, pas une priorité, le PSG a recruté un nouvel attaquant, Mateja Kezman. C'est ce qui s'appelle un buteur, un vrai, même s'il s'est un peu perdu depuis son départ du PSV Eindhoven, en 2004. A noter qu'il est prêté, avec une option automatique en cas de... maintien du PSG ! Inutile de dire que je souhaite au plus haut point qu'il signe dans un an...

A plus !

mardi 19 août 2008

Louis le Onzième


Hello,

Hier j'évoquais l'Histoire telle qu'elle s'écrit actuellement, et qui ressemble, comme toujours, à celle qui s'est déroulé à d'autres époques. Aujourd'hui, je vais vraiment remonter le temps, un des trucs que j'ai toujours aimé faire. Quand j'étais gosse, à l'école, j'étais une tombe : les autres me faisaient peur, je ne parlais à personne, j'étais dans mon monde et je ne m'en portais pas plus mal. C'est du moins l'impression que j'avais... Au moins dans mon monde y avait une chance que personne ne se moque de moi parce que je ne portais pas les dernières baskets à la mode... bref, une fois, au collège, une fille m'a parlé, j'ai fait le mec qui s'en foutait parce que pour être honnête, le simple fait qu'un représentant du sexe opposé m'adresse la parole me terrifiait au plus haut point. Elle m'a parlé du fait que j'étais tout le temps tout seul, que j'avais pas l'air à l'aise ici. Elle savait que j'étais bon en Histoire, et elle m'a demandé : "t'aurais voulu vivre à une autre époque ?"

Etrangement, j'ai répondu oui. Sans doute parce que, quelque soit ma bizarrerie, j'étais un adolescent, donc il me manquait encore quelques cases pour savoir que si on vit 30 ans de plus en moyenne qu'aujourd'hui, et qu'on ne te coupe pas une main quand tu voles un truc, ça doit être pour une bonne raison. Des massacres y en avait autant, voire plus qu'aujourd'hui, mais ils avaient pas la technologie pour faire autant de dégats. Simplement, les temps anciens m'intéressaient parce qu'ils étaient finis, il n'y avait plus d'incertitudes à leur sujet : après 1515, on sait ce qui s'est passé, après 1789 aussi, etc. Et puis, ça aussi, c'est une sorte d'autre monde, dans lequel je pouvais me réfugier sans problème. Quand je pouvais réciter à n'importe qui la liste des Rois de France, avec leurs dates de règne (chose qui me serait difficile aujourd'hui, malgré mes études d'Histoire), ça me rassurait, j'avais l'impression d'être quelqu'un. Je crois que ça ressemblais un peu à de l'autisme, en fait...

Bref, j'aime l'Histoire.

Quand j'étais gamin, je dévorais les bouquins d'Histoire, mais ceux pour les gamins, des fins, parce que c'est bien connu, l'Histoire c'est chiant, alors on fait court, avec beaucoup de dessins, peu de textes et donc beaucoup de raccourcis faciles. Par exemple, dans beaucoup d'entre eux, on parlait du roi
Louis XI comme d'un roi cruel, sans coeur, intelligent dans le sens malin, et en plus particulièrement laid. A part l'intelligence et la laideur, rien de ça n'est vrai.

A Saint-Jean-Pied-de-Port, j'ai emprunté aux parents de Mona un bouquin sur lequel j'ai flaché tout de suite, parce qu'il fait vieux livre, et ça c'est un truc que j'adore. J'avais un pote qui avait une bibliothèque extraordinaire, qui recouvrait tout un mur avec que des vieux bouquins qu'on ose à peine frôler du doigt tellement ils donnent l'impression de pouvoir tomber en poussière d'un rien. Je crois que j'ai dû passer des heures devant ce mur. Bref, ce bouquin parlait de Louis XI, et je l'ai pris parce qu'il me fascinait étant gamin. Il fallait que je résolve l'énigme sur ce type réputé pour les cages de fer ou il enfermait certains prisonniers, et qu'on avait accusé (à tort) d'avoir bu du sang de nourisson pour guérir sa maladie à la fin de sa vie.

Il a été écrit en 1971 par
Paul Murray Kendall, un historien américain passionné par le moyen-âge et la renaissance. Et c'est une véritable mine d'informations à la fois sur le Roi, mais aussi sur les autres monarques de la région, et de l'époque aussi, à savoir le XVe siècle.

Il y a cinq siècles, avant que l'idée même qu'il y ait autre chose en face de la Pointe du Raz que des monstres et un grand trou ou les navigateurs imprudents ne manqueraient pas de tomber s'ils allaient trop loin, même si l'idée saugrenue circulait qu'en fait la terre pourrait bien être ronde, la Renaissance s'apprêtait à réveiller un monde endormi depuis 600 ans, à peu près depuis la mort de
Charlemagne, en fait. En attendant, le Moyen-Âge prenait fin tandis que la guerre de 100 ans ravagait la France.

Louis XI est tout simplement le fils de Charles VII, vous savez, le roi fantoche qui ne faisait même pas peur à son chien, qui était sur le point de perdre la guerre face aux "
Anglois", et qui a été porté sur le trône par une certaine Jeanne d'Arc, bergère de son état, avant de la trahir et de la vendre à l'ennemi. Un bel empaffé en somme, surtout qu'ensuite, il a bien emmerdé son fils, infiniment supérieur à son géniteur, et ce dans tous les domaines, y compris la laideur.

Bref, le jeune Louis est ignoré par son père, comme tous les Dauphins à l'époque : envoyé dans le sinistre chateau de Loche, dont la ville a depuis fait le bonheur des auditeurs des Grosses Têtes, il apprends à haïr son paternel, incompétent et imbu de lui-même, et surtout prends goût à la simplicité. Extrêmement intelligent, il est envoyé dans le Dauphiné (vu que c'est le Dauphin...) ou il révolutionne tout, rénovant la région et la modernisant. Son père, jaloux, inquiet du succès de son fils, le menace avec son armée ; du coup Louis court se réfugier chez son oncle, l'extrêmement puissant Duc de Bourgogne, et son fils Charles, futur
Charles le Téméraire. Ca vous dit quelque chose ce nom non ? :p Encore un bel empaffé lui aussi, brutal et sanguinaire.

A l'époque, on était en pleine France féodale. La féodalité, c'était ce qui permettait à chaque Duc d'éditer ses propres lois, créer ses propres impots et sa monnaie à lui, posséder son armée... tout en appartenant à la France, officiellement. Du coup, celle-ci était morcellée, et le Roi avait du mal à se faire respecter ailleurs que sur ses propres terres, la Normandie, Paris, le Centre, les Pays de la Loire, grosso modo. Ca changeait beaucoup, parce que les terres s'échangeaient comme aujourd'hui les images Panini. Un noble marriait sa fille avec le Baron de Boursifaille, pouf il récupérait la Boursifaille. Pareil, dans les négociations, on obtenait que son puissant voisin ne vienne pas raser sa ville en échange d'une terre, d'une région entière. Louis XI fut un maître dans ces négociations de ce style. Je vous raconte pas combien de fois la Normandie ou la Picardie ont changé de main durant son règne... ça devait pas être facile à suivre pour les habitants cette affaire.

Bref, c'était un beau bordel. On va voir par la suite que les Ducs de France n'étaient pas décidés à lâcher aussi facilement des privilèges datant de la fin de l'Empire Romain.

En Bourgogne, sans doute le territoire le plus riche d'Europe à l'époque, qui s'étendait des Vosges aux Pays-Bas et la Belgique, Louis attend tranquillement que son vieux ne trépanne, puis récupère la couronne en 1461, à l'âge canonnique de 38 ans. Il commence alors son travail de sape, avec un objectif : unifier la France, en mettant fin à la féodalité. C'est comme si Besancenot arrivait au pouvoir et décidait de mettre fin à la mondialisation. Ou si un journaliste sportif décidait de parler de Lorient plutôt que de l'OM. Un truc impossible. Mais le gars va y arriver.

Il passera son règne sur les routes, habillé comme un bourgeois quelconque, entouré d'une cour minimaliste pour l'époque, à manger et dormir chez le premier paysan venu, et surtout à bosser comme un malade. Très populaire, très intelligent, c'est aussi un comédien né, doublé d'un négociateur redoutable : en fait, c'est le fond au profit de la forme. Exactement l'inverse de ses successeurs (François Ier, Henry IV et la série de Louis, de XII à XVIII...). Exactement l'inverse aussi de tout ce que la féodalité a fait comme ducs à l'époque, notamment les Ducs de Bourgogne, Philippe le Bon et surtout son fils Charles, et
François II, le puissant Duc de Bretagne, qu'il ne faut pas pousser beaucoup pour s'allier aux Anglais. Heureusement, une trêve était en cours à l'époque avec ces derniers, occupés qu'ils sont à s'étriper entre ceux de la maison de Lancastre et ceux de la maison d'York.

A la mort de louis XI, en 1483, la Bretagne et la Bourgogne seront définitivement Françaises, ou presque, mais ça, personne ne le sait, parce que Louis XI est un roi méprisé par l'histoire. Pas de cour flambloyante et dépensière, peu de grandes batailles, et pas de maîtresses célèbres. En plus, il résidait loin de Paris, à Tours ou Amboise, et il était moche, mais ça je l'ai déjà dit je crois. En fait, c'était un peu le Jospin de l'époque : travailleur, qualifié pour le boulot, mais vraiment pas glamour du tout. Et ça, même à l'époque, ça n'aide pas pour devenir une star, et encore moins pour être reconnu à sa juste valeur.

Rapidement, les Ducs s'énervent des ambitions royales, notamment Charles de Bourgogne et Philippe II, et s'allient entre eux pour botter les fesses à l'impudent, et éventuellement se partager le Royaume en prime. Pour cela, ils enrôlent le frère cadet du Roi, Charles, encore un, histoire de le mettre sur le trône et gouverner à sa place. Oui parce que celui-là n'est pas très fin ni très déterminé : comme tous les frères de roi, il est frustré d'être passé tout près du bol de tombola. A un frère près... pas de pot hein.

Encerclé, Louis XI parvient à s'en sortir à force de négociations mais perd la Normandie au profit de son frère, qu'il regagne aussitôt après grâce à une technique toute simple : il monte les "alliés" les uns aux autres, et se mue en protecteur de son frère. Hop, il va pouvoir retourner à Honfleur en vacances.

Toute sa carrière, ce sera ça : à force de concessions, de dialogue, en retardant toujours au maximum le recours aux armes, il tient en échec ses adversaires, et impose toujours un peu plus le pouvoir de la couronne. Il sera un des premiers rois à s'intéresser au début de la renaissance italienne, en étant étroitement lié aux différents maîtres de Milan notamment. Je vous épargne tout le reste, je suis déjà un peu long...

Sachez qu'il arrêtera la guerre de Cent Ans, en renvoyant chez eux sans la moindre goutte de sang versé les Anglais, revenus récupérer ce qu'ils considéraient comme à eux, à savoir la France. Par là même, ils laissaient tomber Charles le Téméraire, qui comptait beaucoup sur eux pour se débarasser de l'"
Universelle Araigne" (non y a pas de faute, c'était son surnom, dû à son réseau d'amis puissants partout en Europe). Du coup, ce dernier, incroyablement ambitieux mais affreusement mauvais politique et commandant d'armée, se tourne vers le Saint-Empire, en gros toute l'Europe centrale. Il veut envahir la Suisse et devenir l'héritier de l'Empire, mais se casse les dents (littéralement d'ailleurs, il finira quasi édenté et complètement fou) grâce au travail diplomatique du roi de France, qui ligue tout le monde contre lui et lui coupe les vivres en demandant à ses amis banquiers italiens de ne plus lui prêter d'argent, et finit à poil sur un lac glacé, près de Nancy, le visage dévoré par des loups, peu après le nouvel an 1477, après s'être pris trois branlées par les montagnards suisses, malgré une armée dont aurait pu rêver beaucoup de monarques du monde, le roi compris. Une majorité des restes de la Bourgogne, notamment le nord et l'est de la France, sont récupérés par Louis, qui a gagné son pari.

Quand il meurt, il laisse sa place à son fils, un de ses rares enfants légitimes (il en eut six illégitimes, c'était la mode à l'époque...) à survivre à l'enfance. Evidemment, il s'appelle Charles et devient Charles VIII, mais comme il a 13 ans à la mort de son père, sa grande soeur Anne prends la régence. Les Ducs essaieront aussitôt de prendre leur revanche, mais Anne, aussi intelligente et tenace que son père, va les battre tranquillement. Malheureusement, son frère est loin d'être aussi doué, la preuve, il meurt à 28 ans après avoir violemment heurté de son front un linteau de pierre placé trop bas... et la France va sombrer dans les guerres de religion, qui vont durer plus d'un siècle.

Bref, si ses héritiers pourront se pavanner, hermine au vent, à la tête du plus puissant royaume d'Europe, c'est principalement grâce à lui. Ce bouquin, je l'ai dévoré.

A plus !

lundi 18 août 2008

Du rêve à la réalité


Voici un article de l'AFP paru aujourd'hui sur Yahoo :


Pas d'effet JO sur les droits de l'Homme en Chine

Par Marianne BARRIAUX
AFP - Lundi 18 août, 12h48


Pour les défenseurs chinois et étrangers des libertés, les jeux Olympiques ne changent rien à la situation des droits de l'Homme en Chine: elle est aussi mauvaise qu'avant.

L'attribution en 2001 de la XXIXe Olympiade à la capitale chinoise avait fait naître l'espoir que, désormais sous les regards du monde, Pékin serait obligé de relâcher la pression sur les voix déviant de la doctrine du régime.

Et, durant les compétitions, les ONG ont continué à espérer que les autorités, accueillant des dizaines de journalistes et de touristes internationaux, seraient contraintes de laisser plus de place à la liberté d'expression, à la liberté de culte ou aux dissidents.

Les dix premiers jours des compétitions n'ont rien montré de tout cela: l'accès à l'internet a été partiellement restreint, des militants pro-Tibet ont été interpellés et les dissidents arrêtés juste avant les Jeux n'ont pas refait surface.

"Jusqu'à aujourd'hui, ce qui avait été annoncé publiquement ne se traduit pas dans les faits, ce qui soulève un certain nombre de questions", a déclaré samedi Giselle Davies, porte-parole du Comité international olympique (CIO).

Par exemple Zhang Wei, une résidente de Pékin qui a tenté d'obtenir une compensation pour la démolition de sa maison, a été condamnée à trente jours de détention pour "troubles à l'ordre public".

Elle avait demandé la permission de manifester dans l'une des trois zones où les autorités voulaient cantonner les protestations, a expliqué son fils, Mi Yu. Le régime avait fait des promesses sur le droit à manifester.

"Ils ont fait cette annonce pour le monde extérieur mais, à l'intérieur du pays, ils répriment la population", a déclaré à l'AFP M. Mi.

Les trois sites officiellement dédiés aux manifestations sont largement restés vides. Des militants ont assuré avoir été dissuadés de s'y rendre.

Les autorités ont indiqué lundi que pas une seule demande n'avait débouché sur une manifestation, le détail s'établissant ainsi: 77 demandes effectuées, 3 rejetées et 74 retirées par les personnes les ayant déposées.

Pour Nicholas Bequelin, de l'organisation Human Rights Watch (HRW), les jeux Olympiques n'ont "pas favorisé" les réformes en matière de droits de l'Homme, "ils ont en fait ralenti le travail en cours et provoqué l'augmentation des abus".

"La stratégie adoptée par Pékin pour la préparation des Jeux a été d'éradiquer toutes les voix critiques en les empêchant de répercuter un message dans les médias internationaux", dit-il.
L'épouse du dissident emprisonné Hu Jia a disparu depuis la veille de l'ouverture des JO. Depuis cette date, toutes les tentatives pour joindre Zeng Jinyan ont échoué.

Hu Jia, l'une des voix les plus critiques du régime, avait été condamné en avril pour "tentative de subversion".

La disparition de Zeng "est clairement liée aux jeux Olympiques, car nous avons perdu le contact juste avant le début des Jeux", a déclaré à l'AFP Li Fangping, l'avocat du dissident.

Lui-même a expliqué avoir quitté Pékin, la pression se faisant trop importante.

Un opposant chinois a écrit au président du CIO, Jacques Rogge, pour l'alerter d'une détérioration des conditions de vie en prison en amont des jeux Olympiques.

He Depu, qui purge une peine de huit ans, a affirmé que le sort des prisonniers politiques s'est particulièrement aggravé en dépit des espoirs que les JO serviraient de catalyseur pour un changement, dans cette lettre transmise par Human Rights in China, basée à New York.


J'ai failli mourir de rire (jaune) en lisant cet article.

Mais comment aurait-on pu y croire ? Qui a pu sérieusement y croire ? Qui pouvait croire que vendre son âme, refuser tout boycott républicain et aller en bloc là-bas, ça allait servir à rendre les choses meilleures ? Au contraire, ça a agravé les choses, évidemment. Qui pouvait croire qu'en envoyant des journalistes là-bas, ceux-ci pourraient parler des horreurs qui se déroulent là-bas ? Comme si on allait les laisser se balader avec leurs caméras, parce que c'est la trève olympique... C'était un cadeau offert à une des pires dictatures du monde, et y en a une tripotée. On avait une occasion UNIQUE de leur dire ce qu'on pensait d'eux, de leur envoyer leurs JO moisis ou je pense, mais non... l'occident s'est vendu comme une vulgaire pute au Bois de Boulogne, pour quoi évidemment ? L'oseille, le nerf de l'horreur.

C'est terrible de faire semblant d'être bête, ou naïf, juste pour rassurer des actionnaires avides d'audimat. Les médias, presse écrite, internet, les télés, n'ont pas eu les couilles de renoncer au pactole annoncé ; quant aux athlètes, pas UN - pas UN !!! - a eu le courage de renoncer à sa breloque, tellement anecdotique à côté de ce qui se passe là-bas. Il en aurait suffit d'un... un seul, une star par exemple, qui aurait osé l'ouvrir et refuser d'aller là-bas. C'est pas comme si il n'y avait pas d'autres JO de prévus dans l'avenir... Depuis deux semaines, les défenseurs du boycott sont inaudibles, voire moqués. Le cynisme aura toujours ses droits d'entrée dès que de grosses sommes d'argent et de l'audimat sont en jeu.

Tout ça me dégoûte au plus haut point. Remarquez, ça a un avantage : je n'allume quasiment plus ma télé. Ben oui, j'ai 6 chaînes, dont trois qui ne font que retransmettre de la propagande pro-Pékin la majeure partie de la journée, et deux qui passent de la télé poubelle en même temps... dans ce domaine d'envahissement télévisuel, même le foot est battu, c'est dire. J'en ai plus que ras-le-bol, vivement que ça se termine...

Les JO devraient perpétuellement être organisés en Grèce... ou en Espagne, qui est un véritable pays de sport, et qui n'a aucune propagande à faire passer...

vendredi 15 août 2008

La perle de Cantabrique


Mardi matin, déjà. Le fait est que cette semaine durera sept jours, comme souvent durant les semaines, jamais pourtant on aura l'impression que le temps passe vite. Par exemple, quand on quittera l'Espagne le lendemain, on aura l'impression d'y avoir passé bien plus qu'une semaine, c'est assez bizarre. En fait, c'est en me disant qu'on est arrivés à San Sebastian le mardi, et en pensant à tout ce qu'on a fait encore après, que je me dis "déjà". Etrange sensation.

Bref, sachez que le terme "2 secondes" peut s'appliquer à une autre chose, à propos de ces tentes : la durée durant laquelle t'arrives à vraiment dormir dedans. Et encore, faut vraiment avoir marché toute la journée avant... J'ai toujours adoré camper, et là j'avais un matelas, un duvet et mon Amour à côté de moi. Et ben la dernière fois que j'avais campé, près du Mont-Saint-Michel, l'an dernier, on était trois, j'avais ni matelas ni duvet, et ben j'avais mieux dormi que là. Je crois que je vieillis, tout simplement, et que je me suis embourgeoisé : ailleurs que dans un lit douillet, j'arrive pas à dormir. Et ça me chagrine profondément.

Bref, je me réveille le premier, et comme je le fais souvent en vacances, ou je fais très rarement des grasses mat' vu que dans ces cas là j'ai toujours l'impression de perdre un temps précieux à être en vacances, je pars me balader pendant que tout le monde dors. Je fais le tour du camping (minuscule, alors qu'il paraissait immense dans le routard...), j'en sors pour visiter les alentours. La route n'est pas faite pour les piétons : pas de trottoirs, et dès le matin les Espagnols sont des chauffards, pas de raison de commencer la journée mollo. Après m'être dégonflé devant la côte escarpée qui mène à un petit village qui me paraît adorable, je retourne au camping. Je récupère mon Marca (ça va, un journal sportif espagnol, avec quelques notions dues à quelques moments d'éveils durant les cours d'Espagnol au Lycée, c'est franchement compréhensible), et m'installe sur la terrasse du bar qui est tellement désert qu'un chat s'y promène. Je retourne aux tentes, ou je vois Mona qui se prépare pour la douche. La journée commence vraiment.
Au moment de démonter les tentes, celles-ci se mettent à ressembler à des tentes ordinaires : les sardines sont littéralement soudées au sol, et nous arrachent les doigts. A la fin, il n'en reste qu'une, tandis qu'on essaie de plier les tentes comme il faut. Heureusement, la caravane d'à côté recelle un couple de Varois (derrière y avais des Nantais, et de l'autre côté y avait des Isérois, à Pampelune le dépaysement est assuré) d'un certain âge, manifestement habitué au camping depuis des décennies, et apparemment au fait des derniers "progrès" en matière de tentes : le mec nous plie nos tentes, et nous enlève la sardine récalcitrante en prime, bien conseillé par sa dame. Je crois que si ce couple à l'accent chantant et à la gentillesse enjouée ne nous avait pas aidé, on aurait dû laisser C s'excrimer sur cette putain de sardine, elle y serait probablement encore.

Bref, on déguste notre petit dej
made in Espana, acheté au grand magasin local (El Corte Ingles, marrant comme nom) (yaourts, brioches, jus d'o et café pour les deux intoxiquées qu'on a vu, avec mon Amour, tourner à - au minimum - deux à trois tasses par jour), et puis on part, en route vers San Sebastian ! Donostia, nous voilà ! Héhé.

On prends l'autoroute, limitée pour la forme à 110, tandis que même les camions vont plus vite. Et surtout, c'est une autoroute extraordinaire, qui se balade entre des montagnes magnifiques :

et on profite des panneaux rigolos qui nous enjoignent à ne pas trop suivre les camions de trop près (faut déjà réussir à les rattraper...) :




40... elle est bonne. Bref. Toujours est-il que c'est un régal de conduire ce matin là : il fait beau, on a de la zik grâce aux CD vintages de C, et le paysage est sublime. J'ai presque pas envie d'arriver... mais je n'aurais pas à le regretter.

En chemin, on jette presqu'avec soulagement à la benne l'idée de camper à nouveau, près de San Sebastian, ce qu'on avait décidé avant de partir. D'abord, on a envie d'une nuit à peu près normale cette fois, c'est-à-dire d'un lit et d'un toit. Par cette décision, j'entérine définitivement le fait d'être vieux, mais mes reins et mes paupières ont pris le deseu raison de mes dernières illusions. D'autre part, les campings aux alentours de la ville sont tous à 20 euros la nuit. A ce prix là, autant aller en auberge de jeunesse (vous noterez le paradoxe des plus savoureux avec ma phrase précédente) ou on pourra dormir ET avoir un petit dej en plus.

San Sebastian est une perle. D'ailleurs, s'en est vraiment une : son surnom, c'est la
Perle de Cantabrique. Cantabrique, c'est le nom assez moche de cette partie de l'Atlantique, la mer de Cantabrique. Encore un truc que je viens d'apprendre, tiens !

Pour moi, jusque là, San Sebastian c'était juste la ville qui accueille la Real Sociedad, club de foot qui, contrairement à son concurrent basque l'Athletic Bilbao, n'est pas sectaire et donc, accueille d'autres joueurs que des Basques dans son effectif. Heureusement que j'y suis allé, pour me faire une autre idée...

Cette ville m'a furieusement fait penser à Rio, que je n'ai évidemment pas foulé de mon pas lourd (et douloureux en fin de journée), comme tout être humain normalement constitué (sauf les Brésiliens, et encore). Sa plage est immense. C'est pas dur : notre auberge de jeunesse, qui nous fournira d'ailleurs une chambre pour quatre qui nous comblera), n'est pas très loin de la plage ; le centre ville non plus. Et ben, impossible d'y aller à pied, c'est vraiment trop loin. D'ailleurs, plus qu'une plage, c'est carrément une baie, celle de la
Concha.

Et puis, c'est extrêmement montagneux autour, il y a deux "monts" :
Igueldo et Urgull. Sur le premier nommé, une statue veille sur la ville, faisant penser à un mélange entre le Corcovado et le Pain de Sucre, qui se trouvent tous deux ou vous savez... Après s'être posés à l'auberge, on va manger, d'abord, parce qu'il fait faim. On investi donc un nouveau bar à tapas, la ville est réputée pour ça. On se régale, évidemment...

Ensuite, on va se balader dans les rues serrées de Donostia :



Au bout de cette rue, une église. Et à côté de cette église, un chemin. Au bout de ce chemin : une côte. on grimpe :

Là c'est C et moi, on ne s'attends pas du tout à ce qui va nous arriver.

Après cette côté, une autre côte, mais à l'ombre des arbres. Des remparts d'un côté, la mer bleue de l'autre, derrière des arbres toujours. Ce que le Pays Basque peut être vert ! C'est l'autre poumon du monde ! Mais mes poumons m'aident à me concentrer sur la grimpette, de plus en plus hardue. Mais se dépenser, c'est cool, j'aime bien, à l'occasion. On grimpe très très haut, on suit une sorte de route romaine, dallée, mais toujours aussi pentue, et puis on arrive au pied du protecteur de la ville :

"Ca tape aujourd'hui, t'as mis ta casquette ?"

On est en eaux, on a mal aux pattes, mais le paysage nous fait subitement oublier nos tracas si terre à terre :



On vient de grimper à pompes le mont Igueldo, et on ne le regrette pas. Mais punaise, ce qu'il fait chaud.

Juste avant de redescendre, on croise un poulailler venu de nulle part :



Puis on va se baigner, et là c'est l'extase. Le panard intersidéral.

J'ai toujours aimé la mer. Depuis l'âge de deux ans, je me baigne. Un de mes souvenirs les plus anciens vient de Lamballe, là ou vivaient mes grand parents, ou plutôt du Val André, la plage la plus proche : mon grand-père m'y emmenait, en plein mois de février, et on se baignait. Imaginez les Côtes d'Armor en plein hiver... d'ailleurs à l'époque c'était les Côtes du Nord, donc ça caillait encore plus. C'est là que j'ai appris que le meilleur moment de se baigner c'est quand il pleut : la mer est chaude ! Bref, j'adorais ça, j'étais hilare. Depuis, quand je pars en vacances, comme le gamin que je suis resté sur bien des sujets, la première chose que je guette, c'est la mer. Le jour ou je serais blasé, enterrez-moi, ce sera pareil.

Ensuite, on retourne se changer à l'auberge. Ca aussi, j'adore, dans le "cérémonial" de la plage : on s'essuie les pieds (on essaie en tous cas), on est parfois encore en maillot, on est tout mouillés, les filles sont habillées de façon bizarre, elles sont énervées par leurs cheveux devenus soudainement libres... j'adore, c'est trop drôle. Gnark. La mer a aussi un effet sur nous les hommes mais ça reste caché dans notre caleçon, ho ho.
Une fois repouponnés, on va visiter l'autre mont, mais cette fois on triche : on prends la voiture. Y a un funiculaire mais pas d'endroit pour garer la voiture : tant pis, on monte avec, même si c'est payant... ils se font pas chier. En plus, le chemin est très sinueux, la route n'est pas très rassurante mais là aussi, on ne sera pas déçus : en haut du mont Urgull trône un petit parc d'attraction, avec des auto-tamponeuses, des poneys, un train fantôme... mon Amour et C ne peuvent résister à la tentation de monter dans un petit train qui fait le tour du sommet : ça coûte deux euros, ça dure dix secondes mais il paraît que c'est très beau :p Faut pas avoir des temps de clignement d'oeil trop long quand même, sinon tu rates tout.

La vue, elle, est évidemment magnifique :


Entre les deux monts, c'est l'île Santa Clara, toute taillée par la mer, qui fait ce qu'elle veut.

Pour descendre, C et Mona prennent le funiculaire, on les retrouve en bas.

Puis on rentre... mais on ressort. Et ouais, on rebondit tout le temps ! Et puis il fait encore jour quoi, merde, on est vieux mais on est pas des couchepoules ! Donc on sort manger. On va finalement sur la plage ou un petit resto nous attends. C'est pas le grand luxe, on a déjà mieux mangé, mais je trouve ça agréable d'entendre la mer et sentir le vent tout en mangeant. J'aime bien, c'est sympa.

Puis on rentre, pour de bon cette fois.

Demain, on quitte
l'Espagne. Déjà... je ne suis pas près de l'oublier.

mercredi 6 août 2008

Back to black


Salut à tous,

Je fais une pause dans le récit de mes vacances. Celui du troisième jour est dans les cartons, il est entamé, mais c'est long et... fallait que je parle d'autre chose.

De foot.




Déjà il fait plus froid, non ? Un vent glacial vient faire frissonner les fenêtres. N'est-ce pas un loup affamé qu'on entends dans la campagne ? On allume des bougies mais les jointures mal positionnées des murs de la cabane les éteignent systématiquement.

Bref, je suis tout seul. Tant pis, vive la solitude ! C'est encore le meilleur moyen d'être libre.

Vous n'êtes pas sans savoir, sinon vous vous seriez arrêtés au mot "foot", que le championnat de France reprends ce week-end. Comme d'habitude, les médias rivalisent d'originalité pour désigner les favoris et les challengers de la compétition : les trois premiers de l'an dernier. Ah ça, citer Valenciennes ou Toulouse, faut être gonflés... Ah si quand même, y en a qui osent avancer le nom du PSG. Elle est bonne celle-là ! Sans doute pour mieux pouvoir s'en moquer à la première défaite...

Le PSG qui entame cette saison de la pire des façons : déplacement à Monaco, réception de Bordeaux, puis deux déplacements, à Sochaux puis Caen. S'il s'en tire avec trois points sur cette période, on pourra considérer qu'il a réussi ses débuts. En tous cas, ce sera mon cas. De toutes façons, on ne pourra pas se contenter d'une place dans la première partie de tableau : quand le PSG finissait 9e, on parlait déjà de saisons désastreuses... il doit être en haut, sinon il ne peut pas être tranquille. Pas le choix !

Problème, même si ce n'est le cas de personne, je considère le recrutrement du PSG comme catastrophique. D'accord, Séssegnon et Hoarau, c'est pas mal. Comme ceux de Landrin ou Bourrillon, c'était pas mal aussi. Ca s'annonçait bien. On a vu le résultat, malheureusement.

Et puis y a Giuly et Makélélé, 32 et 35 ans. Ils sont trop vieux, cramés, on ne construit pas avec des vieux, bordel ! Moi ça me déprime, complètement. Marseille s'était planté avec Lizarazu, Bordeaux pareil avec Micoud... et le PSG y arriverait ? Des ailiers droits aussi forts à 33 ans qu'à 20, j'ai rarement vu ça moi, vous je sais pas... Ca coûte cher en salaire, et c'est trop vieux. Oui ils ont mon âge ! Justement ! C'est bien ce que je dis, c'est trop vieux !

J'espère me tromper, évidemment... dans quatre matches, on aura déjà une idée de ce que cette équipe, qui n'a toujours pas remplacé Yepes derrière, peut donner.

A plus pour la suite de mes aventures navarraises !

vendredi 1 août 2008

Pampelune de miel




Réveil. Ce matin on émigre, on quitte la France, on franchit la frontière, même si elle est plus là et c'est tant mieux. Marre de Sarkozy, des contrôles ADN, de la hausse des prix et d'être nuls au foot, comme avant. On va en Espagne ! Ces derniers jours, on a longuement hésité sur notre itinéraire durant ses vacances : on va en Espagne, d'accord, mais ou ? On parle de Pampelune, San Sebastian, Bilbao, un peu plus loin... on a aussi en tête d'essayer de faire une fois le plein, pas plus. Ca me paraît faisable.

Perso, je veux faire
Pampelune, traverser les Pyrénées et passer par le col de Roncevaux, où Roland, il y a 1330 ans, a tenté de briser Durandal, son épée mythique, afin que les Basques, qui lui avaient tendu une embuscade tandis qu'il couvrait l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne afin de venger Pampelune, rasée par l'Empereur franc, ne la lui pique pas. Mais il faut prendre de la route de montagne sur une longue distance, et personne n'est vraiment habitué à ça. Du coup, on se rabat finalement sur San Sebastian, dont la route ne comporte qu'un col, à son début, celui d'Ispéguy. Ensuite, c'est que de la route plate, c'est pépère. En plus, on a à notre disposition l'Espace des parents de Mona. Un luxe ! On va avoir de la place, ça roule bien, c'est le pied !

Hop, on ne traîne pas, c'est parti. C'est mon Amour qui conduit, en tant que Stéphanoise elle sait comment rouler quand ça monte et ça descend, à défaut d'avoir grimpé le Tourmalet à vélo. Après avoir dépassé
Saint-Etienne de Baïgorry, ça grimpe. Tant qu'on n'a pas conduit en montagne, on a du mal à imaginer ce que c'est. Ce sera mon tour un peu plus tard, donc j'y reviendrai, mais la montée de ce col dure 7-8 kilomètres, et c'est déjà un moment tendu, il faut sans cesse revenir en première et jouer du frein moteur. J'ai beau être à la place du passager, c'est comme si je conduisais. T'as du mal à soutenir une conversation dans ces moments-là : n'existent que la route, le volant, les pédales et ton levier de vitesse. Dommage, parce que le paysage est absolument grandiose. Il fait beau, et les montagnes donnent une impression de puissance écrasante. Comme dirait l'autre, ça fait relativiser. Celui qui doit vraiment relativiser, c'est le cycliste qu'on croise et qu'on met deux virages à pouvoir doubler vu la visibilité toute relative.

La France, vue du Col d'Izpeguy. Au loin, derrière le nuage, on peut deviner la Tour Eiffel. Par beau temps on la voit mieux.


Arrivés au Col, on se pose pour se délecter du paysage. En fait on est à la frontière avec l'Espagne, c'est marrant, je pensais pas qu'on serait aussi près. C'est extraordinaire comme vue. On se fait des photos, j'envoie mon dernier MMS avant de ne plus capter une fois l'Espagne investie, et on entame la descente. Celle-ci est toute en épingles, c'est assez ardu mais mon Amour s'en sort comme une vraie bergère des Pyrénées.

C'est écrit dessus, comme le port salut.

A y est, on est chez les tenants de l'Euro, de Roland Garros, de Wimbledon, du Tour de France, de l'Open de France de Golf, de la Coupe du Monde de mangeage de tapas (j'ai pas vérifié, mais ça m'étonnerais beaucoup que je me trompe)... le premier changement constaté, c'est le marquage au sol : les lignes sont unies sur les côtés. Sinon, y a toujours des montagnes, du soleil et des petits villages, comme en France. Sauf que les panneaux sont écrits en Basque et en Espagnol, et non en Basque et en Français. Ca vous la coupe hein ?

Sur le chemin, Mona nous fait remarquer qu'aller sur Pampelune par cette route ne représenterait pas un détour énorme. Il serait même carrément infime, comme détour. On abandonne donc provisoirement l'ouest pour rallier le sud. Yeaaah !

En chemin, tandis que les montagnes s'érodent et la végétation commence à se raréfier, faisant un peu plus ressembler l'Espagne à l'idée que je m'en faisais, on fait connaissance avec la notion très étrange qu'ont les Espagnols de la sécurité routière. Notamment ceux qui conduisent des camions, et qui se doublent entre eux sur deux voies. D'ailleurs, ils doublent tout le monde, les camions en Espagne : je sais pas si vous imaginez ce que ça fait de voir un 38 tonnes vous dépasser à pleine vitesse, sachant que vous vous êtes déjà à la limite de la vitesse autorisée... ce sera comme ça pendant tout notre séjour sur les routes d'Espagne, sans qu'on n'arrive jamais à s'y habituer.

Grâce aux bons offices du Guide du Routard, on a repéré un camping un peu avant Pampelune, en pleine campagne : une fois arrivés, on constate que les prix ont augmenté depuis l'édition du bouquin. Enfin bon, ça reste nettement dans nos cordes, et on file installer nos tentes avant d'aller à
Pamplona.

En fait, on est vraiment à côté : à peine le camping laissé derrière nous qu'on franchit un tunnel, au bout duquel on voit apparaître les batiments de la ville. Au début on est dans la banlieue donc c'est pas extraordinaire, et en plus on se perd. La carte chauffe, on fait demi-tour... On retrouve finalement notre chemin, une route qui nous fait grimper sur une espèce de plateau ou se trouve le centre-ville. On se gare près du
Gobierno de Navarra, et c'est parti pour la visite...

Une place trop belle, tellement que j'ai oublié son nom.

On se plaint (avec raison) des fumeurs en France, mais là-bas y a carrément des vitrines pleines de paquets de clope, libres d'être vus par n'importe quel gosse qui passe...

J'ai baptisé cette rue la "Rue des tapas", vu qu'il y avait un restaurant de tapas à chaque numéro. Pas bête hein ?

On se ballade dans la ville, très belle. Les rues sont serrées, le soleil éclaire encore bas pourtant. Il est environ 15h et il fait faim, même si pour les autochtones c'est l'heure habituelle de manger. On a repéré, toujours dans le Routard, une rue ou y a une tonne de restos de tapas partout. Ils sont tous en longueur, avec un bar recouvert de gens en train de manger. On en choisi un, où on prend notre première commande espagnole. On prends chacun un
bocadillo :

Encore un plat entamé, désolé on avait trop faim.

C'est délicieux ! Pour 5 misérables euros (on les aurait mangés au bar on aurait gagné un euro chacun, mais on a mangé sur une petite table à côté) on se tape un sandwich de malade avec du lomo
(filet) et des frites à côté. Un régal. Je savais pas ce qu'étaient les tapas, ben apparemment c'est pas vraiment ça mais bon, ça donne une idée.

Ensuite on poursuit notre balade à travers la ville. On décide de suivre une partie du pourtour du patelin, en partant des arènes :


On rejoint la citadelle, que je soupçonne furieusement d'avoir été inspirée par le travail de
Vauban, vu sa forme :


Les rues sont charmantes :


J'en profite pour m'acheter un exemplaire de
Marca. Quant j'étais en Italie, je m'étais acheté la Gazzetta dello Sport, normal quoi ! :p Arrivés à la Citadelle, on se pose un moment (ils l'ont aménagé en parc très vert) C et moi on s'accorde une petite sieste bien méritée. Ensuite, on va s'acheter de quoi pique-niquer au grand magasin local, El Corte Ingles. On repart, il fait bon, frais, j'adore cette ville. En plus je conduis, et j'adore conduire, c'est vraiment un truc que j'aime faire. Surtout dans une ville que je connais pas.

Le soir, retour au camping. Moi perso, je suis vanné, mais là c'est bon, ça va, je peux. Dans une des tentes, malgré l'aide d'une petite lampe de poche on a bien du mal à jouer au tarot, et on va finalement se coucher. Demain, retour vers le nord, direction
San Sebastian.