mardi 30 septembre 2008

100 minutes de bonheur


Salut à tous,

Hier avec mon Amour et mon pote Z., on est allés à Saint-Michel voir "20 minutes de bonheur", documentaire sur la fabrication de l'émission qui fera date dans le scatologisme télévisuel, j'ai nommé "Y a que la vérité qui compte", animée par les improbables Bataille et Fontaine. A propos, lisez bien cette page Wikipedia, où certains éléments contredisent ce qu'on voit dans le film, à savoir le fait que les gens auraient le droit de refuser la diffusion de leur émission. Apparemment, c'est pas toujours le cas... Je me demandais pourquoi la production avait accepté qu'une caméra filme la fabrication de l'émission, c'est peut-être une explication : montrer qu'ils sont humains et doués de sentiments autre que le cynisme mercantile. Malheureusement pour eux, ce documentaire est accablant.

Tandis que je tape ce post, je me balade sur Wikipedia et je découvre avec une stupeur à peine contenue que Pascal Bataille (le grand con, qui paraît presque normal par rapport à son collègue, j'y reviendrais) est le fils d'un psychiatre qui était également psychanalyste, et qu'il a quand même fait une hypokhâgne et une khâgne au lycée Henry IV, un des plus prestigieux établissement parisien, près du Panthéon ! Incroyable comme la vie peut mener à tout... quand à l'autre, il est diplomé de lettres modernes. Très, très modernes, les lettres, apparemment...

Inutile de préciser à quel point je peux abhorrer ce genre d'émissions, qui sont la preuve que l'homme est capable du pire, dans tous les domaines. Rien que le titre dégouline de populisme. C'est sur que donner comme titre "la vérité c'est bien, mais on ne se privera pas de mentir", ça accroche moins, dans un monde ou à la question "quel est le pire défaut ?" 105 % des gens répondent, sans réfléchir évidemment, "le mensonge". La violence ou le vol, non, l'important c'est de ne pas se mentir, évidemment... bref, je m'égare.

Oui, cette émission c'était de la merde en boîte, un concentré de démagogie populiste. En même temps, s'il y a de bonnes émissions, il y en a forcément de mauvaises. Ce n'est pas une excuse pour essayer de tirer le niveau par le bas. Tandis qu'il se fait coiffer ses implants, Laurent Fontaine tente de se justifier : "quand un inceste passe sur la Une, c'est du voyeurisme, quand c'est sur la 2, c'est un débat, et quand c'est sur Arte c'est une soirée Théma". Il n'aurait pas tort si on ne tenait pas en compte le mode de traitement. En l'occurence, je ne fais pas une grande différence entre Delarue, le larmoyant et si compréhensif montreur de monstres de la 2, et les Laurel et Hardy du populisme. Mais il est particulièrement malhonnête intellectuellement d'affirmer que Arte traîte les mêmes sujets d'abord aussi souvent qu'eux, et surtout de la même manière. Bataille et Fontaine, qui se montrent en petits bonhommes rigolos dans leur générique, où une musique guillerette écarte toute crainte chez le téléspectateur qu'il s'apprête à voir à la télé tout ce que la beaufferie est capable de générer, font de la misère humaine un spectacle, une émission de divertissement. Ils montrent la misère tout en insistant sur le côté suspense de leur émission : l'important ce n'est pas de s'appitoyer sur le malheur de quelqu'un, et encore moins de l'aider, l'important c'est de savoir s'il y aura un échec monumental et destructeur ou pas pour la personne qui avait appelé à l'aide. Le rideau va-t-il s'ouvrir, ou allez vous signer pour 15 ans de psychanalyse ? J'ai pas encore vu ça sur Arte, a priori. Vous imaginez ? "Soirée Théma sur une personne qui peut retrouver son fils rescapé d'Auschwitz, mais celui-ci voudra-t-il le voir ? La réponse après la pub".

Le documentaire est édifiant, accablant, terrifiant. On voit Bataille, qui semble beaucoup plus réfléchis, calme et humain avec ses collaborateurs, à un tel point qu'on peut parfois se demander ce qu'il fout là, étudier avec une méticulosité de fourmi les chiffres d'audience : les chiffres sont bons, mais ils ne sont qu'à 41 % sur les ménagères, au lieu des 43 obligatoires. Ca va mal, que fait la police des ménagères bordel ? On voit le rédac chef, un grand échalat au pif prohéminent et au cheveux rare mais long, qui s'exclame devant une image d'une fille qui marche dans la rue : "Je ne veux pas de cette image, elle est ni triste ni gaie. A la télé il faut que les gens qui regardent n'aient pas à réfléchir, il faut qu'ils sachent tout de suite si ce qu'ils regardent est triste ou gai". Une réflexion à mettre en étroite relation avec le "temps de cerveau disponible" de Patrick Le Lay.

On voit des collaboratrices (toutes canons, ou quasiment) obligées de mentir au téléphone pour avoir en ligne des gens. On assiste à la fabrication d'un des... "reportages" (les guillemets ne sont pas assez forts pour souligner la réserve que je mets sur ce terme pour qualifier ce truc) mielleux et racoleurs qu'on voit avant de "traîter" (idem) le cas des "témoins". Une fille veut retrouver son amie qui l'empêchait de prendre en photo tout le monde tout le temps, un vrai toc, bizarre et tout. Ils la suivent donc dans le jardin du Luxembourg (elle n'est pas Parisienne, mais bon...) à faire semblant de prendre des photos, et puis pouf, plus de pile, donc plus de clics. Hop, ils la filment en train d'acheter des piles (généreusement réglées par la production, qui n'hésite par ailleurs jamais à offrir du parfum à ses employés le jour de leur anniversaire, on est classe ou on ne l'est pas). Je n'ai pas vu le résultat de cette mascarade, mais si Jean-Luc Godard n'a pas aimé, c'est qu'il n'a rien compris au cinéma. On verra à la fin du film le caméraman discuter avec un père fou de joie d'avoir pu retrouver son fils grâce à l'émission. dans cette scène, le contraste est absolument saisissant entre le professionnel blasé de l'émotion, qui en vu des centaines avant lui et qui aligne les "oui c'est sûr, c'est génial" tout en regardant ailleurs, et le bonheur sincère du jeune sexagénaire qui tente de la lui faire partager.

On voit Fontaine (une perle celui-là, exceptionnel) plaider pour qu'on ne traîte pas le cas d'un jeune homo qui veut retrouver celui qu'il aime, un truc comme ça. Bah oui, il est important de ne pas choquer le public homophobe de l'émission ! Véridique, je n'invente rien. Il se met à la place (c'est apparemment naturel chez lui) des parents dont la plus grande des hantises serait, selon lui, de découvrir que leur gosse est gai, et ne veut pas les choquer. Enfin, les choquer il s'en fout, il ne veut pas les perdre surtout. Tout audimat est bon à prendre quoi, merde ! Une perle, je vous dis ! Pas une seconde l'idée lui viendrait de faire de la télé exemplaire et courageuse, qui irait à l'encontre des phobies de son audimat. C'est quelque chose qui n'est pas près de pénétrer son cerveau, pas du tout disponible en l'occurence.

Après le tournage, on assiste au débrief, LA scène marquante du documentaire, à mon avis. On y voit un Bataille... non, un Fontaine, le petit gros au regard halluciné, quoi (il est encore plus halluciné en vrai qu'à l'écran, à croire qu'il a fait voeu de ne plus cligner des yeux tant qu'il ne passerait pas en dessous des 40 % d'audience), donc un Fontaine en chemise et caleçon déguster des chips tout en engueulant son équipe comme du poisson pourri. Le motif de cette colère saine et dénudée ? Le casting du jour. Les filles qui sont passées à l'antenne n'ont pas le physique autorisé pour passer dans cette émission. "Si vous n'avez pas vu le problème, moi je l'ai vu". Kezako ? "Elles ne portent pas leur histoire". Ah tu me rassures, j'ai cru que les moches n'avaient pas accès à la télévision de qualité. Dans ce cas, je trouvais que, comme souvent, les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés.

Y a tellement de chose dans ce documentaire que j'en oublie, le mieux c'est que vous alliez le voir. En tous cas, ça fait du bien de se défouler :p

Je vous laisse !

samedi 27 septembre 2008

La montagne ça gagne trop


Et voilà. L'embellie aura duré quoi... un mois ? On aura été respecté un mois. Le PSG était troisième, Landreau arrêtait tout, Bordeaux perdait au Parc, Kezman et Hoarau marquaient, Giuly dribblait... bref, le PSG était un gros club comme on en voit partout en Europe et dans le monde, qui gagne des matches, joue le haut de tableau et, à défaut d'être aimé par le plus grand nombre, était au moins respecté, traîté à égalité avec ses autres congénères (Marseille, Bordeaux, Lyon...). Mais là, on est revenu aux saisons précédentes.

Une défaite face à Grenoble... exactement ce que je ne voulais plus vivre. Le genre de trucs affreux qui me font vraiment envie de ne plus m'intéresser au foot. A ce sport ou n'importe qui bat n'importe qui, ou on ne peut pas bâtir un club tranquillement. Ou des guignolos complets comme Grenoble peuvent venir gagner au Parc, chez une équipe pleine d'internationaux. Des guignolos, oui, car composée exclusivement de types qui n'ont jamais réussi au plus haut niveau, voire simplement au haut niveau. Des vieux défraîchis (Flachez, Jemmali, Wimbée, Batlles), des has-been (Courtois, Moreira) voire des mecs qui ne s'étaient jamais montré capables de marquer ailleurs qu'en Ligue 2 (Akrour).

Je veux dire, c'est vraiment difficile d'être supporter de ce club. Vraiment, vraiment très difficile. Difficile à supporter. On bat Bordeaux, on gagne à Monaco, à Caen, on sent qu'il y a quelque chose dans cette équipe... et puis voilà. On perd face à Grenoble. GRENOBLE. Qui n'avait jamais joué contre Paris. Qui restait sur 45 ans sans jouer en Ligue 1. Grenoble, que je supportais en Ligue 2, parce que je trouvais qu'ils avaient une équipe bâtie pour monter. L'année d'avant c'était pareil pour Caen, et comme récompense les Normands avaient gagné au Parc, eux aussi. Je crois que je vais arrêter de souhaiter du bien aux gens moi... alors je l'affirme, cette année en Ligue 2, je ne supporte personne, d'ailleurs je souhaite qu'il n'y ai pas de club promu cette saison, je l'annonce devant vous. Je voulais encourager Montpellier, qui est depuis un moment à l'étage inférieur, ben si c'est pour qu'il vienne gagner à Paris l'an prochain, zobi.

Enfin bref, désolé pour ce jet de haine à chaud... c'est juste que c'est dur à encaisser ce genre de trucs. Tu y crois, tu te dis que ça a changé, qu'on va enfin vivre une saison tranquille, sans se faire charier dans tous les sens et par n'importe qui, même (voire surtout) les moins compétents... encore raté. Allons-y pour une nouvelle année galère de merde.

C'est terrible parce que franchement, depuis le début de la saison je la ramenais pas, je suis pas du genre à beaucoup chambrer quand ça va, parce que je sais ce que c'est de subir les vannes niaises sur le PSG quand ça va mal... Des fois je me dis que je devrais me la jouer à la Marseillaise... vous savez, ces mecs qui la ramènent dans toutes la situation, qu'ils perdent ou qu'ils gagnent. Ils s'en foutent, ils ont les médias et l'opinion avec eux.

Kezman, qui est prêté et qui deviendra définitivement parisien si le club se maintient, n'est du coup pas sûr du tout de le rester ! Pour cela il faudrait qu'il marque plus... au boulot en ce moment je m'occupe de la saison 2003/2004 aux Pays-Bas, ou Kezman marquait plus d'un but par match... ça lui dirait pas de faire pareil ? Ce serait extra, merci. Parce que là, on en est à 4 buts en 7 matches, c'est quand même très faible...

Je vous laisse.

vendredi 26 septembre 2008

Roselyne et le Divan


Salut à tous !

Hier soir avec mon Amour, on est allés à la Clean Party. En fait il s'agissait de la deuxième édition de la Night&Co, dont je vous avais parlé en décembre dernier, et à laquelle nous avions participé en tant que bénévoles. Cette fois, on y était comme participants, ça change. C'est la soirée organisée par l'association Voiture &Co pour laquelle travaille ma copine Cha, et qui oeuvre en faveur des soirées sans alcool et surtout du covoiturage après les soirées "normales", vu que celles sans alcool, c'est rare. On y participe à l'occasion depuis un an et demi, ça nous a notamment mené à la Rochelle, Marseille, mais aussi à la Fête de l'Huma (deux fois), etc. Ca colle avec mes idéaux anti alcool, et puis l'ambiance y est toujours dynamique et sympa. On retrouve des têtes connues et d'autres pas connues, ça tourne forcément beaucoup, mais y a toujours des jeunes sympas. Quand j'y vais je reverdis :p

Ca me permet aussi de découvrir des boîtes parisiennes connues et branchées sans débourser le moindre Euro, et sans les désagréments des boîtes (les beaufs qui y vont, pour draguer, se shooter ou danser devant les glaces, principalement, puisqu'il n'y a plus celui des cigarettes qui te pourissent une sape en 10 minutes...). L'an passé c'était au Gibus, près de République (oui je précise pour nous amis les provinciaux, qui, je le sais, me lisent en masse) et là c'était au Divan du Monde. Elle est vraiment classe cette boîte, d'ailleurs c'en est pas vraiment une, c'est plutôt une salle de concert à taille humaine, c'est-à-dire où tu peux bien voir les artistes ailleurs que sur des écrans géants, ce qui est particulièrement appréciable. Y a aussi un balcon, je connaissais pas, c'était vraiment sympa comme ambiance.

Comme l'an passé, le principe c'était d'assister à des spectacles, boire du jus de fruit mais aussi de participer à des activités comme du massage, des trucs de cirque, de la voyance, sans parler des trois flics sur le balcon qui tenaient un stand :p Dire qu'ils faisaient tâche serait un euphémisme, mais ils avaient l'air d'être occupés, donc bon.

Comme artiste, on a d'abord eu droit aux Flibustiers de l'Imaginaire, une troupe d'impro composée d'une fille et de quatre mecs, qui demandent un mot au public avant de broder des situations dessus. Et je dois dire que c'était excellent. Du moins ce que j'en ai entendu, vu que ça arrêtait pas de parler autour et qu'on entendait donc pas grand chose... mais c'était vraiment drôle, et comme d'hab ça a ravivé mon envie de faire du théatre ou de l'impro. Seulement je sais que j'en serais incapable, car j'ai une timidité terrible, et la terreur de me retrouver devant une salle pleine de gens qui te regardent avec des yeux qui te disent "vas-y, si t'es sur ces planches c'est que t'as du talent alors vas-y, montre nous". Cha y arrive, mon Amour l'a fait aussi, pour danser, c'est manifestement fabuleux comme sensation mais euh... rien que d'y penser, j'ai l'oesophage qui se bouche.

A noter que mon Amour a été sollicitée et qu'elle a proposé "chorégraphie" :p

Après ces sympatiques pirates, on a eu droit à un groupe assez extraordinaire, qui fait du hip hop sur le mode jazzy, EM. Trois rappeurs, un guitariste, un bassiste, un batteur et un saxophoniste et hop, vous obtenez une musique qui ne peut pas vous laisser de glace. Je vais essayer de voir si y a pas moyen d'aller les voir ailleurs, comme les Flibustiers d'ailleurs.

Ensuite, un groupe de rock s'est installé. Dégaine bobo, chemises à mousseline, maigreur cadavérique, coupes de cheveux rebelles soigneusement étudiées et plagiat des Who, y avait pas grand chose à en tirer, et comme il se faisait tard on est partis. J'ai même pas retenu le nom du groupe de branchouilles.

Ah, un détail : pendant que EM jouait, Roselyne bachelot est passée dans la salle. Oh, ça a duré trois minutes, mais rien que sa présence prouve à quel point l'association commence à prendre une importance très intéressante. La classe non ?

Bref, sur ce je vous laisse.

mercredi 24 septembre 2008

Plaisir du matin et du soir


Salut à tous,

En ce moment, mon Amour travaille. Elle (oui je sais, "amour" c'est masculin, mais vous avez bien compris) se lève un quart d'heure environ avant moi, et part également avant moi, ce qui paraît logique. Mais son temps de préparation est évidemment plus long que le mien, donc en fait ce n'est pas si logique. Elle devrait se lever avant moi et partir après :p En fait c'est moi qui me lève trop tôt, je pourrais gagner facilement 20 minutes de sommeil si je renonçais au temps d'éveil et d'ordi que je m'accorde avant de commencer à me faire beau, ce qui me prends à peu près 15 minutes...

J'aime bien quand elle travaille. Seul bémol : les jours ou je peux me lever tard, je n'arrive pas à me rendormir après son départ, ce qui fait déjà quelques grasses matinées de gâchées... à l'image de celle de ce matin. Enfin bon, se réveiller à 8h du mat y a pire, n'est-ce pas. Par exemple, y a se lever à 7h. Ou... 6h. Ou... pas se réveiller, ou trop tard. Enfin, vous voyez quoi.

Donc j'aime bien quand elle travaille. J'aime bien la voir - voire la sentir, tandis que je nage dans un demi sommeil - se préparer tandis que je me réveille doucement dans le lit. Rien de sadique là dedans : j'ai toujours aimé la voir se préparer, c'est assez fascinant. C'est minutieux, ça a l'air tellement compliqué et en même temps linéaire, elle hésite, elle repose un t-shirt pour prendre un pull avant de changer encore une fois d'avis, elle regarde dehors s'il fait beau, elle farfouille, elle se coiffe... alors que moi je me lave, je prends les premiers trucs venus et hop, c'est parti. Et puis d'habitude c'est moi qui me prépare devant elle tandis qu'elle dors, parce que pour réveiller mon Amour, il faudrait vraiment qu'une guerre nucléaire se déroule dans le couloir. J'aime bien que les choses soient inversés.

Et puis le soir, je la rejoins à Auber et on rentre ensemble. Là, elle foisonne de trucs à me raconter, ce qui occupe aisément la durée du trajet du retour. Le soir on est claqués tous les deux, donc elle ne reste pas réveillée jusqu'à 2h du mat parce qu'elle s'est levée à midi. On se couche ensemble. J'aime bien, quoi. Je ne suis pas spécialement heureux quand elle ne travaille pas et qu'elle fait du shopping ou qu'elle se lève tard, j'aime quand elle est occupée et qu'elle prouve qu'elle sait être utile, je me sens moins seul :p C'est pas sévère ce que je dis, c'est juste ce que je ressens, et je sais qu'elle me comprends.

Voilà, je vous laisse sur ces (bonnes ?) paroles :p

samedi 20 septembre 2008

Questions


Salut à tous,

Comme tout le monde, je m'interroge tout le temps, sur tout. Ce monde, cette boursouflure sans queue ni tête qui nous sert de contexte vital, ne cesse de me soumettre des mystères plus ou moins insolubles, qui font de lui une entité à la fois fascinante et extrêmement insupportable.

Je vais vous en soumettre quelques unes, comme ça, à la volée, qui ne demandent pas forcément des réponses. Comme dans la presse, à l'image du titre du Nouvel Obs "Le PS est-il nul ?", le point d'interrogation est souvent là pour faire joli, parce que parfois la réponse est évidente, parfois dans la question même, ou alors, à l'opposé, il n'y en a pas, tout simplement. On se doute que si le Nouvel Obs demande ça, ce n'est pas pour conclure que le PS est un parti équilibré et soudé. Pareil quand l'Equipe demande dans un sondage, par exemple, "Raymond Domenech est-il incompétent ?", tout autre réponse serait pour le moins incongrue. C'est ce qu'on appelle une question dirigée, c'est le B-A Ba du journalisme. Bref, je digresse...

Allez, allons-y...

- Pourquoi les filles hurlent-elles en présence de leur idole, ou dans les concerts ?

- Pourquoi toutes les phrases des politiques commencent par "Vous savez..." ou "je vais vous faire une confidence..." ?

- Pourquoi toutes les phrases des footeux qui perdent commencent par "A nous de..." ?

- Pourquoi y a-t-il encore des gens qui restent à gauche dans les escalators ? Et ceux qui restent assis dans le métro alors que c'est blindé et que les gens debouts leur tombent dessus ? Et les gens qui roulent à 90 et à gauche sur l'autoroute ?

- Pourquoi les journalistes, tout en se gaussant de son appétit médiatique pantagruesque et de son côté bling-bling, tendent un micro à Sarkozy dès qu'il bouge un mocassin ?

- Pourquoi des footballeurs de 25 ans, qui touchent 2,5 millions d'euros par an dans leur club, et qui ont déjà quasiment assuré la fin de leurs jours et ceux de leurs gamins, et qui jouent en plus la Ligue des Champions, sont capables de partir dans un club anglais de seconde zone juste pour toucher 6 millions ? 2,5 ou 6 millions, elle est ou la différence ? Trop pour trop...

- Quand le format actuel de toutes les émissions de télé, hérité de la télé-poubelle (SMS surtaxés, pour éliminer des candidats ou jouer à un jeu débile ; humiliation ordinaire des candidats, par les votes d'un jury, des téléspectateurs ou du public...) changera-t-il ? Ca commence vraiment à être long là... En 7 ans on est passé de 100 % questions à Secret Story...

- Sérieusement, ça vient d'où la Tecktonik ?

- Pourquoi c'est toujours ma file qui n'avance pas, au McDo ? Peut-être pour me punir d'y aller...

- Pourquoi les fleurs qu'on offre aux gens qu'on aime sont-elles obligées de mourir ? C'est d'une tristesse...

- Pourquoi est-il indispensable de faire passer le mec pour un con dans une pub pour faire vendre une assurance ou un plat surgelé ?

- Pourquoi les pages de l'Equipe, et de tous les journaux en général, ne sont pas attachées ? C'est un enfer à lire dans un RER bondé, on a l'impression qu'à ce sujet on a pas évolué depuis plusieurs siècles...

- Qu'est-ce qui a rendu l'homme à ce point cruel et inhumain - paradoxe total - pour lui donner des raisons d'expulser des enfants sans-papiers, et d'interdire la mendicité dans certaines villes ? Les animaux font parfois ça avec leurs boiteux ou leurs malades, mais ce sont des animaux, je croyais qu'on n'avait rien à voir avec eux...

- Pourquoi le foot est-il un sport de beaufs, d'alcoliques et de décérébrés en France, et un sport à la mode et fédérateur en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Espagne... en fait partout, sauf peut-être aux Etats-Unis et en Scandinavie, pays des sports d'Hiver... ?

- Y en a pas marre de voir les producteurs TV ou musicaux passer leur temps à se copier les uns sur les autres ? Les émissions de déco marchent ? Pouf, y en a dix qui arrivent. Les Experts cartonnent ? Ca devient carrément le nouveau format des séries policières, américaines ou autre. Quelle ville n'a pas ses Experts aujourd'hui ? Il paraît que le Creusot et Louhans-Cuiseaux sont candidats... Benabar cartonne ? Hop, voilà 15 trentenaires qui viennent nous raconter leurs terribles vies de bobos désabusés de passer leurs week-end à Deauville...

Ca ira pour l'instant, mais si j'en ai d'autres je vous en ferai part :p

jeudi 18 septembre 2008

Positive play list


Bon, allez, faut que je sois positif quoi, merde ! Rien que pour contrebalancer par l'écrit ce monde pourri et moche, qui sombre dans la démagogie, la misère et... euh, oui bon bref, soyons positif.

Figurez-vous, et ça n'est pas loin de ressembler à quelque chose de pathologique, que je galère depuis plusieurs jours, depuis mon dernier post en fait, pour trouver un sujet digne de ce nom, et qui permettrait de relever le taux de Bisounoursisme de ce blog. Et pour être très honnête avec vous - mais ai-je jamais cessé de l'être ? Quel serait l'intérêt de ne pas l'être sur un blog ? Dans la vie ça peut servir, mais là... - , au moment d'entamer ce post je n'ai toujours pas d'idée. Pas de charmante journée passée avec mes enfants à rapporter, pas de compte-rendu de concert... bon ok j'ai toujours des vacances à raconter. Mais il s'agit là d'une tâche ardue et qui ne saurait tolérer de l'à peu-près, du précipité, du trop vite fait. Et un post comme ça, ça ne se tape pas en cinq, cent ou cinq-cent minutes. Pas chez moi en tous cas :p

Ah, les digressions... ça je sais faire, y a pas de doutes. Dix lignes pour ne rien dire de concret, ce n'est finalement pas grand chose par rapport à ce que je suis capable de faire. Remplissage ? Ouais, peut-être... ou alors j'aime juste écrire, j'aime bien bien tourner mes phrases, essayer en tous cas, c'est mon truc quoi. Mon kiff, comme on dit de l'autre côté du pont de Sartrouville.

Pour essayer de faire du fond, pour une fois dans ce post, je vais peut-être parler de mes goûts musicaux, tenez. Après tout c'est un truc fréquent sur les blogs, non ? En plus, je pourrais parler de ce que je n'aime pas en musique, et là y aurait un texte encyclopédique à écrire. Mais non, je veux être positif, je veux vous donner un peu de bonheur, je veux vous redonner l'enve de venir sur ce blog, que vous n'ayez plus cette boule au ventre anxiogène au moment de cliquer sur le raccourci qui vous mène quotidiennement sur cette page.

En même temps, j'ai vraiment des goûts très très larges, dans la mesure où j'ai du mal à écouter tout ce qui est variété, RnB (pas Rap, RnB) et, d'une manière générale, toutes les têtes de gondole de l'industrie commerciale. J'aime le Rock, bien sûr, mais aussi le Rap, la musique classique le techno... J'ai quelques artistes auxquels je suis fidèles, mais pas par principe, simplement parce qu'ils me déçoivent rarement : Bjork, Souchon, les Red Hots... sinon j'aime les artistes du passé, ceux qui ont marqué l'histoire mais pas seulement par leurs chiffres de vente genre Claude François, Sardou ou Johnny (quoi ? j'ai dit une connerie ?)... Brel, Brassens, Queen, les Pink Floyd, Noir Désir... oui, d'ici à ce qu'il y ai un disque de ces derniers, on n'est pas couchés à mon avis.

Quand j'étais ado, j'avais essayé de faire un classement des mes dix morceaux préférés. Ca a évolué évidemment (heureusement même, je ne suis pas un tel vieux con que ça) mais y en a quelques uns qui ont la vie dure : "The Wall", "Bohemians Rhapsody", "Give it away", "Money for nothing", "Tostaky"... j'y ai rajouté depuis plusieurs années des morceaux électroniques de premier ordres, tels que "Right it, right now", "Around the world" ou "Crispy bacon". Désolé pour vos fines oreilles si vous ne partagez pas mes goûts... tenez, pour me faire pardonner, écoutez ça. Quel bonheur ce truc, punaise ! Même le clip est un régal. Tenez, y a ça aussi. Ce n'est pas le morceau préféré des puristes de U2, qui, à mon avis, n'ont rien fait de bien depuis, mais moi j'adore.

Par contre, me parlez pas de Coldplay, ou je mord. Coldplay, c'est la mort du Rock.

Sur les trucs récents, j'ai du mal à trouver mon bonheur, je l'avoue. Christophe, Bashung... Y a bien Amy Winehouse, et notamment son morceau assez extraordinaire, "Black to black", avec son refrain que je n'hésite pas à me réécouter plusieurs fois à chaque écoute, et la fin, durant laquelle on a l'impression d'être dans le désert du Nevada, à attendre que Henry Fonda et Charles Bronson se soient enfin décidés à dégainer... un régal. Y a aussi Moby qui fait des trucs tellement bien que ses morceaux sont presque automatiquement piqués par la pub. Seule concession de ma part à ce qu'on peut appeler la "Variété Française", Zazie, interprète inspirée de textes souvent très bien chiadés, et qui arrive à être féministe sans forcément chier sur l'autre moitié de l'humanité, ce qui n'est pas très fréquent.

Y a rien à faire, même quand je veux être gentil, je peux pas m'empêcher de baver :p La vieillesse, probablement.

Je vous laisse, et écoutez les artistes sur itunes, c'est que du bonheur !

mardi 16 septembre 2008

Bad news


Salut à tous,

Après l'écriture de mon dernier post, sur le Pape, j'étais un peu morose. Enfin, pas mal morose même, du genre déprimé. Assez déprimé quoi.

Le moral dans les chaussettes.

En même temps que je deversais, pour la deuxième fois en deux posts, ma bile légendaire sur un truc, accouchant d'un texte finalement rempli de haine, en tous cas pas spécialement rayonnant de positivisme, même si je ne renie pas une virgule de ce que j'ai écris, mon pote Z. écrivais, lui, un post plein d'amour et de joie à propos d'une journée passée à Disney avec ses gosses. Et je dois humblement dire que je me suis senti assez con, je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être parce que ce genre de posts, hormis ceux sur les vacances - il m'en reste d'ailleurs à écrire, j'en suis désolé - je n'en ai pas écris beaucoup. Les bonnes nouvelles, la joie de vivre, ce n'est pas ma tasse de thé, il faut bien l'avouer.

J'ai parfois entendu des gens dire qu'ils préfèreraient que les JT parlent que des bonnes nouvelles. Un de mes potes m'assure que les journaux ne devraient parler que des trucs réussis, genre quand une entreprise crée un truc révolutionnaire (c'est un fan de Mac et de nouvelles technologies). Sur Europe 1, dans la tranche 18-20h, Yolaine de la Bigne fait son "journal des bonnes nouvelles". Quand j'étais gamin, j'entendais ma mère se plaindre que mon père regarde le JT, rempli de guerres, de misère et de mauvaises nouvelles. Faut reconnaître que dans un monde aussi merdique, on aimerait pouvoir se racrrocher aux branches encore solides, s'égayer du chant des oiseaux.

Mais le fait est que c'est une requête qui me dépasse complètement.

Comment peut-on imaginer un monde ou on ne parlerait que des trucs qui vont bien ? D'abord, ils ne seraient pas très fournis comme JTs. Ensuite, il faut une fois de plus ne pas oublier que le bonheur des uns fait toujours le malheur des autres, si y a bien un proverbe qui sera toujours d'actualité, ce sera celui-là. Donc, on devrait parler de la réussite d'une boîte qui réussit, sans évoquer les problèmes qu'engendrent les problèmes d'une autre ? Chômage, violence sociale, précarité... Sarkozy a raboté l'esprit des gens en leur faisant croire qu'il suffisait de travailler pour réussir, mais même si tout le monde travaillait de la même force, à talent égal, il y aurait toujours quelques uns qui réussiraient, et les autres qui échouraient, parce qu'il n'y a évidemment pas la place pour plus d'un gagnant. Pour comparer ça au sport, qui est un reflet très fidèle de la vie, même en mettant les mêmes joueurs et les mêmes entraîneurs dans chaque équipe, y aura toujours un premier et un dernier. C'est mathématique.

Tout ça pour dire que l'échec, les malheurs, si on en parle pas, si on refuse de s'y intéresser, c'est comme ne regarder qu'une partie d'un tableau, d'une oeuvre. Imaginez quelqu'un qui lirait les Harry Potter V et VI sans lire la fin, ou qui écouterait "Born in the USA" comme un hymne à l'Amérique, alors que c'est exactement l'inverse. La vie est dure, la vie est cruelle, et ne pas la regarder telle qu'elle est, c'est ne pas la regarder tout court. Même si parfois, s'en est insoutenable.

N'empêche que le post de Z. était vraiment agréable à lire, très rafraichissant.

C'est drôle parce que je voulais parler d'un autre truc, et comme souvent j'ai digressé :p Pas grave, ce sera pour une autre fois.

Bonnes journées !

vendredi 12 septembre 2008

Habemus Papapapam


Salut à tous,

Ce week-end, une fois de plus, les bases les plus élémentaires de notre démocratie, le fondement même de cette République laïque et indivisible qui a coûté tant de vies pour naître, tout cela est bafoué. Une fois de plus.

Une fois de plus, la France, un état laïque et séparé de toute religion depuis plus de deux siècles, un état qui, parce qu'il est profondément laïque, du moins théoriquement, refuse de voir des jeunes filles porter le voile à l'école, tout en acceptant que d'autres accrochent des croix à leur cou, la France, donc, met les petits plats dans les grands, grâce aux si rares deniers du contribuable, bien sûr, pour qu'un leader religieux puisse se pavaner au milieu de ses "fidèles", et face au chef de l'état, ce qui est encore plus grave. Mais que pouvait-on espérer au pays des vacances de Pâques, un pays qui s'arrête de vivre à Noël et au 15 août ? Un pays ou le Président n'a cessé, depuis son élection, d'affirmer que la France était un pays catholique, et que la religion était plus importante que l'éducation ?

Une fois de plus, les médias emboîtent le pas de Nicolas le Bref : pas une chaîne qui ne parle du Pape et de sa visite, qui n'interview des illuminés heureux... je me croirais aux JOs, tiens. Il est interdit de ne pas considérer la visite du chef d'une secte qui a réussi autrement que comme un épiphénomène notoire. Pour moi, que le Pape ou l'inventeur des chaussettes qui ne descendent pas sur les chevilles vienne en France, ça m'ébouriffe de la même manière. Mais je suis en minorité, comme d'habitude. Vous savez, faut pas croire, c'est pénible, parfois. Comme ça doit être reposant de se laisser porter par l'opinion, tel un Domenech anonyme... les JOs organisés dans un stade construit grâce au sang des Chinois arrachés de force à leurs terres ? Chouette ! Le Pape, responsable de millions de morts en Afrique depuis que lui et son prédécesseur interdisent l'usage du préservatif, vient nous apporter la parole du Christ ? Génial !!! Et puis encore ? A quand un grand concert pour célébrer l'anniversaire de Ben Laden, ou le retour à la mode de la moustache façon IIIe Reich, pendant qu'on y est ?

La religion, quelle qu'elle soit, est un des deux alibi que l'homme s'est donné pour pouvoir faire la guerre, avec le nationalisme, les frontières. Ses agents ont massacré des milliers de gens durant l'Inquisition, en ce qui concerne les Cathos, qui l'ont par ailleurs bien sagement fermé durant la guerre, face aux exactions des Nazis. Les religions extorquent et conservent dans l'ignorance les peuples histoire qu'ils n'aient pas trop envie de se rebeller, mais lorsque leurs chefs viennent en France, on leur déroule le tapis rouge. Bah quoi, quand on a des objectifs concordants...

J'espère, sans grand espoir, n'avoir choqué personne avec cet avis tout à fait personnel :p

A bientôt.

lundi 8 septembre 2008

Guerre chaude


Salut à tous.

Je suis quelqu'un qui s'intéresse autant à l'Histoire qu'à l'actu, sans doute parce que ces deux entités ne sont en fait qu'une seule et même chose, ce qui change c'est le point de vue temporel. L'Histoire n'est rien qu'un long bandeau qui ne cesse de se dérouler, et qu'il n'est pas possible de remonter, contrairement à ce que quelques dingues espèrent. On ne pourra pas voyager dans le temps car celui-ci ne laisse pas de traces : il se détruit dès qu'il se crée. Je sais pas si je suis très clair...

Toujours est-il qu'en ce moment, une chose m'inquiète énormément, c'est ce qui se passe en Géorgie. C'est de l'actu, mais c'est surtout l'Histoire qui s'écrit en ce moment même. L'Histoire, on ne la lit pas que dans les bouquins, à l'école : elle se lit dans les journaux aussi. On a la chance de vivre dans une époque ou l'actu est immédiate, super rapide et super réactive, et ou l'Histoire se fait et se défait à chaque seconde. Michel Strogoff, par exemple, est une fiction, mais très représentative du temps ou le téléphone, portable ou non, et évidemment le net n'existaient pas : aujourd'hui, Michel Strogoff serait un aparatchik dans un bureau, rarement sollicité pour traverser la Sibérie afin de prévenir le frère du Tsar que les Tartares s'apprêtent à l'attaquer... Aujourd'hui, un email ou un coup de fil suffiraient.

Bref, pas grand monde y capte grand chose à cette affaire géorgienne car les principaux faits ce sont déroulés alors que les JO se terminaient, et que les fandballeurs français gagnaient leur médaille... du coup, quand l'opinion s'est intéressée à cette histoire, un petit laps de temps s'était déjà déroulé. Petit mais trop long.

Pour les plus jeunes qui ne les ont pas vraiment ou du tout connues, ou les moins jeunes comme moi qui les ont traversées en pleine adolescence, les années 80 ont vu l'URSS faiblir avant de s'effondrer puis se démenteler en partie, mais auparavant elle avait quand même pris le soin d'envahir l'Afghanistan, faisant se réveiller les esprits généreux et pas du tout intéressés des producteurs d'Hollywood (Rambo III, Tuer n'est pas jouer...). A l'époque déjà, si les Soviétiques avaient envahi ce pays désertique c'était pour y conserver un influence qu'ils perdaient progressivement. Plutôt que perdre ce pays tampon entre elle et le Pakistan, soutenu par les Américains, l'URSS y est donc allé restaurer par la force son prestige, avec l'aide de l'Armée Rouge.

Lors de la révolution orange, en Ukraine (2006-07), la Russie de Poutine avait essayé de mettre au pouvoir un de ses partisans, afin de conserver, là aussi, son influence dans le pays, à défaut de le récupérer complètement. Mais les Ukrainiens s'étaient révoltés, et Poutine avait dû céder.

En Géorgie cet été, c'est pareil, mais cette fois les Russes ont monté le ton. Le sous-sol de ce pays est riche (cuivre, manganèse, hydroélectricité...) et surtout il est placé sur la route de gazoducs que les Russes aimeraient bien récupérer, ainsi que certains ports particulièrement prospères, et un accès plus grand à la Mer Noire. Quand les deux petites républiques géorgiennes, l'Ossétie-du-Sud et l'Abkhazie, réclamèrent soudainement et violemment leur indépendance, la Géorgie a répliqué, mais la Russie est intervienue et occupe depuis depuis les deux républiques, prétendant assurer la "sécurité", laissant surtout les milices des deux républiques organiser leur petit nettoyage ethnique, et envahissant de facto une partie de la Géorgie, indépendante, comme beaucoup d'anciennes Républiques soviétiques, depuis 1991. En gros, c'est comme si l'Italie envahissait la Corse parce qu'elle réclamait son indépendance...

Depuis, les Russes, dont la politique intérieure baffoue régulièrement les règles les plus élémentaires de la démocratie, narguent le monde, pour la première fois depuis 20 ans. La Russie a perdu beaucoup géographiquement en 1991, et ne l'a jamais avalé ; depuis l'avènement de Poutine, qui n'a jamais caché son admiration pour l'ancienne "Grande Russie", elle essaie par tous les moyens de restaurer son influence chez ses voisins, tout en écrasant sans la moindre pitié quelque soulèvement que ce soit, comme en Tchétchénie.

Je suis très, très inquiet à propos de cette affaire géorgienne parce que malgré tous leurs discours volontaristes, les occidentaux n'ont, dans les faits, AUCUN moyen de pression sur la Russie, qui le sait et en profite. Diplomatique ? Ce n'est pas de la pression, c'est du consensus, et ça peut durer longtemps, la preuve en Palestine. Militaire ? Soyons sérieux, qui pourrait sérieusement envisager de gagner une guerre contre la Russie, sans qu'elle n'entraîne un massacre innommable, civil et militaire ?

Une pression économique ? Là aussi, on peut franchement se gausser : la Russie fournit un quart du gaz consommé par l'Europe, et l'idée d'installer un blocus contre un pays qui occupe plus de 17 millions de kilomètres carré tient de la galéjade. la Russie est surpuissante, nucléairisée, elle fait partie du conseil de sécurité de l'ONU et se fiche pas mal que sa politique, intérieure et extérieure, ne plaise pas au reste du monde.

Ca me fait peur, parce que c'est un véritable rideau de fer que la Russie essaie de faire tomber à nouveau sur l'Europe. Après avoir récupéré la Géorgie, comme on peut le craindre malgré ses promesses faiblardes de bonne conduite, ou s'arrêtera-t-elle ? Les pays Baltes, l'Ukraine, le Bélarus, le Khazakhstan ou la Moldavie peuvent tous trembler, et j'en oublie.

A la fin des années 30, à chaque fois qu'Hitler envahissait un pays, cela faisait suite à des promesses de non agression de sa part, tandis que les leaders occidentaux, la France et l'Angleterre en tête, promettaient à leurs peuples qu'il n'y aurait pas d'autre guerre, même pour défendre la Tchécoslovaquie ou la Pologne, envahies sans la moindre raison valable. Du coup, comment aurait-on pu espérer arrêter Hitler ? Comme toujours, l'Histoire se répète, et le présent fait penser au passé.

Je voudrais juste une chose : que je me trompe. Je fais partie de la deuxième génération n'ayant pas connu de guerre sur le sol français, et franchement, j'ai pas envie de savoir ce que ça fait.

Bonnes journées quand même :p

lundi 1 septembre 2008

L'esclavage moderne


Parodie hilarante parue sur le site tout aussi fendard :
Paris Sonne le Glas.


L’oeil du jardinier: « On m’a manqué de respect »


29/08/2008 – 9:44


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Après Bernard Mendy, Jérôme Alonzo, David N’Gog et Yannick Boli, c’est Kevin Kicest, jardinier remplaçant du Paris Saint-Germain, qui estime que le club ne lui témoigne pas le respect qui lui est dû. Paris Sonne le Glas a rencontré cet homme en colère – décapant.


Kevin, tout d’abord, pouvez-vous rappeler pour le grand public qui vous êtes et comment vous êtes arrivé au Paris Saint-Germain?

J’ai 21 ans et je suis originaire des Yvelines, ce qui explique mon attachement de toujours pour le plus grand club d’Ile-de-France… J’ai obtenu en 2005 un B.E.P. « Gestion des espaces verts » et j’ai travaillé deux ans comme employé municipal pour la mairie de Trappes. En mai 2007, le jardinier du PSG a eu une angine et, via mon cousin qui est gardien du Camp des Loges, le club a fait appel à moi pour que je le remplace durant son absence.


Comment s’est passé ce remplacement?

Très bien. Je crois, sans vouloir me vanter, que j’ai gagné la confiance de l’intendant. J’ai montré que j’étais au niveau et le club a souhaité me conserver dans son effectif pour suppléer autant que de besoin le jardinier titulaire.


Mais depuis, les choses se sont gâtées?

Tout à fait. J’ai consenti de gros sacrifices en acceptant de venir au PSG pour seulement cinq fois plus que mon salaire d’employé municipal à Trappes… Je l’ai fait parce que le PSG est mon club de coeur et que c’est pour moi un rêve de gosse de tondre la pelouse du Parc des Princes… Mais je n’ai pas eu en retour la reconnaissance que j’attendais.


Que voulez-vous dire?

Cet été, j’ai demandé une revalorisation de salaire de 150%: ça faisait quand même un an que j’étais au club, j’avais tondu deux fois et demi la pelouse du Parc et treize fois celle du Camp des Loges… Il me semblait que c’était le minimum qu’on pouvait faire à mon égard, d’autant que je suis jeune et promis à une brillante carrière de jardinier.


Et le PSG a refusé?

Oui, sans bien sûr avancer de raison valable… Ils n’ont même pas eu le courage de me le dire en face, j’ai juste reçu un courrier des RH me disant que ma demande était rejetée… Moi, je n’ai pas été élevé comme ça: quand j’ai quelque chose à dire à quelqu’un, je le lui dis entre quatre z’yeux, en homme d’honneur.


Accusez-vous quelqu’un en particulier?

Les coupables se reconnaîtront… Il y en a dans la direction qui ne doivent pas pouvoir se regarder dans la glace le matin… Attention, je n’accuse pas l’intendant, qui a toujours été réglo avec moi et qui souhaiterait que je reste… Mais d’autres personnes ne sont pas dans son cas…


Vous avez engagé un bras de fer avec la direction du club?

Je ne souhaite pas aller au conflit, je suis quelqu’un de tranquille… Mais quand on me manque de respect, je ne me laisse pas faire… J’aimerais qu’une solution soit trouvée car le PSG est le club dont j’ai toujours rêvé… Mais si c’est pour être traité comme ça, je préfèrerai partir – ce ne sont pas les propositions qui me manquent.


Ah oui? Vous avez eu des touches?

Et pas qu’un peu! Je pourrais être jardinier remplaçant d’un grand club de Loire-Atlantique… Je pourrais m’occuper des rosiers d’un ambitieux promu en Premier League… Et puis surtout, j’ai été contacté pour balayer la réserve de deux des plus grands clubs du monde, dont je préfère taire les noms – sachez juste qu’il y en a un en Espagne et l’autre en Angleterre, tous deux tellement fans de mon style qu’ils sont prêts à donner 500 euros, 10 tickets-restaurants et 5 places à Eurodisney pour que le PSG me libère… Vous voyez donc que je n’ai que l’embarras du choix.


Ne vous sentez-vous pas isolé dans votre combat?

Ce n’est pas facile tous les jours d’être traité comme ça, d’avoir l’impression d’être un esclave moderne… Heureusement, mon oncle me soutient… C’est sur ses conseils que j’ai décidé de ne pas me laisser faire… Il m’apporte toute son expérience des moments difficiles, celle qu’il a acquise lors de ses dix ans à la Santé.


Au Ministère?

Euh non, à la prison.


Ah… Et c’est lui qui vous a conseillé de saisir la presse?

Ah non, rien à voir… C’est un journaliste de l’Equipe qui m’a contacté pour me dire que si j’avais des choses à dire sur le fonctionnement interne du PSG, il était prêt à m’accorder une interview d’une demi-page… Je crois qu’ils manquent un peu de crise, en ce moment.


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Pierre Ménès n’aurait pas dû poser cette question-là à Kevin Kicest.

Le travail c'est la santé, rien faire c'est... A) la conserver B) le pied C) se bonifier D) se faire suer (rayer la mention inutile)


Salut la France !


En ce moment, je suis débordé. Pendant que la France désobéissait au nain qui nous gouverne si mal en ne faisant rien, tout en l'imitant de façon éhontée, moi je bossais. C'est-à-dire qu'en fait, en foot, le mois d'août est particulièrement chargé : beaucoup de championnats reprennent, dont le nôtre, les Coupes d'Europe reprennent également, notamment avec une ribambelle de tours préliminaires tous plus pénibles les uns que les autres (sérieusement, ça sert à quoi de faire la compo de Litex Lovech contre Aalborg, sachant qu'en quart de finale y aura Chelsea et Barcelone ? Franchement :p), etc. Du coup, on a beau avoir essayé de se tenir au courant des transferts tout l'été, on a une montagne d'effectifs à mettre à joueur, on a du créer dans les 500 joueurs, avec photos et tout. Sachant que tous les sites internets de clubs ne sont pas aussi tops que celui-ci.

Et puis ce WE, les derniers retardataires en matière de reprise ont... repris, à savoir les Italiens, les Espagnols, les Portugais et les Néerlandais, ces derniers étant la preuve que ce n'est pas parce qu'on est un pays chaud, trop chaud pour jouer l'été, qu'on reprend tard. Du coup, hier, c'était un peu l'embouteillage... j'ai du péter une durite à un moment mais je ne m'en souviens pas vraiment, je somnolais sur mon ordi, à la Lagaffe vous savez, quand il fait croire à Prunelle qu'il bosse alors qu'il a l'alphabet gravé sur sa joue.

Coucher 3h, lever 7, aujourd'hui je suis une moule.

Figurez-vous, vous qui croyez que je suis un bourreau de travail, un dieu du dévouement professionnel, un véritable hymne à l'effort, un esthète du corporate, que non, je suis pas ça du tout. J'ai toujours été un fainéant, je le revendique même. En ce moment je bosse dur parce que j'aime ce boulot, c'est passionnant et c'est pile poil ce que j'aime faire. Mais j'aurais toujours du mal, même si, parfois, je le ferai, à être à fond dans un boulot relou, et je ne suis pas pour se bousiller la santé pour un job. Bien sûr, cette nuit j'ai dormi quatre heures, et je suis un zombie aujourd'hui au boulot. Mais ça reste ponctuel, le reste du temps, c'est tranquille.

J'ai quand même passé quasiment deux années à ne rien faire. De la fin de mon contrat à la Samar en novembre 2004 à début 2007, lorsque j'ai été contraint de m'inscrire dans des boîtes d'intérim pour bouffer, j'ai cherché du taf, pas intensément, d'accord, mais j'ai cherché, j'envoyais régulièrement des CV mais il n'y avait rien qui me convenait et surtout, je ne convenais à rien. Et puis on s'habitue vite... Du coup, durant deux années, c'était les vacances tous les jours, lever quand je veux, coucher pareil, télé et ordi toute la journée... une vie... difficilement qualifiable, pour tout dire. Difficilement concevable par ailleurs, même pour moi, l'empereur de la glande. Y avait que les lives pour me lier encore d'un fil avec le monde du travail.

J'entame mon 10e mois - déjà ! - de CDI ici, l'an passé j'ai quand même bossé une bonne partie de l'année 2007 dans la télévente, et aujourd'hui, même si, quand j'ai un jour de repos, je reprends vite mes habitudes d'ermite relégué à presque une heure de trajet de Paris et ses joyeusetés culturelles, j'ai vraiment beaucoup de mal à m'imaginer reprendre cette vie. On s'habitue vite au rien, c'est pareil pour le travail. Mais je ne sais pas pour lequel des deux on se lasse le plus vite. Tout dépends du job, en fait. Toujours est-il que si j'étais pas obligé de bosser, je ne le ferai pas. Quoiqu'il arrive, même si le boulot est intéressant, ce n'est pas un rythme de vie valable. Nos parents, et beaucoup d'entre nous aussi, ont bossé toute leur vie pour payer leur pierre tombale. Une fois de plus, on peut faire confiance à Trust pour avoir raison. Le travail est fait pour vivre, mais la vie n'est pas faite pour le travail. Vous allez quand même pas me dire qu'on est sur cette planète pour se casser les reins toute sa vie juste pour économiser et se payer une visite des chateau de la Loire une fois à la retraite, si ? Please, ne me dites pas ça.

Dans la télévente, à chaque fois que je changeais de boîte, au début ça se passait super bien. Je vendais, beaucoup, j'étais très à l'aise au téléphone, et ça, dans ce métier, c'est le meilleur moyen de durer. Mais ce n'est pas un métier ou on dure. Parce que quand t'as un coup de mou, ou moins de bol, et que tu vends moins, là tu prends un coup dans la gueule, mentalement. T'as les superviseurs qui sont constamment derrière toi, dès que ton rythme baisse, et au bout d'un moment tu te dis "ça me saoule, il m'emmerde l'autre con". Vous me direz, c'est le même principe dans les autres jobs, on a tous des objectifs à atteindre, et le stress qui va avec. Mais là, c'est vraiment exacerbé. Et le pire, c'est que ces mêmes superviseurs sont encore plus stressés par leurs propres chefs, qui sont encore plus dingues :p Le pouvoir rend dingue, je l'ai toujours dit.

Oui je raconte ma vie, c'est pas le principe d'un blog ? Non mais !

Je vous laisse, j'ai du boulot :p