mardi 30 décembre 2008

Et où qu'il est le problème ?


Les hommes jouent aux jeux vidéo en raison d'un "besoin primaire de conquête"

Université de Stanford, Californie, États-Unis - La passion de la gent masculine pour les jeux vidéo viendrait de son "instinct de conquête", selon les résultats d'une nouvelle étude.


Chez les joueurs de sexe masculin, les jeux vidéo agiraient sur la région mésocorticolimbique, une région du cerveau impliquée dans le développement des addictions mais aussi dans le sentiment de satisfaction et de récompense. La stimulation de cette zone augmenterait avec le nombre d'adversaires vaincus ou celui de points cumulés.

A l'inverse, chez les femmes, cette zone du cerveau serait beaucoup moins susceptible d'être stimulée par les parties de PlayStation, Wii et autres Xbox.

Le professeur Allan Reiss du Centre for Interdisciplinary Brain Sciences Research à l'université de Stanford, directeur de l'étude, explique que les femmes comprennent les jeux vidéo aussi bien que les hommes mais qu'elles n'ont pas le même fonctionnement neurologique que leurs homologues masculins, lequel conduit ces derniers à un besoin irrépressible de victoire.

"Les hommes sont intrinsèquement plus territoriaux que les femmes. Or, les jeux vidéo les plus populaires sont généralement des jeux violents, impliquant conquêtes, défense du territoire et agression de l'ennemi", explique-t-il.

MaxiSciences


Et donc ? On a l'impression que l'auteur de l'article est choqué. Alors comme ça, les hommes seraient plus bourrins que les femmes ? C'est lamentable ! En plus ce serait une révolution, on n'a jamais vu ça hein... Les métrosexuels et la mode ont fait beaucoup de mal, il faut que l'homme soit policé, propre, bien sur lui, qu'il tombe les poils, s'habille bien et aime Benabar, sinon c'est un Sapiens Sapiens un peu primaire, tout juste bon à faire vigile ou sportif. S'il aime le foot, faire traîner ses chaussettes (trouées) par terre ou buter des Covenants dans Halo, c'est un bourrin.

En revanche, quand la femme change trois fois d'avis en 10 minutes, pleure devant un navet de Hugh Grant, passe trois heures dans la salle de bain, mange une pomme pour compenser les Kinder qu'elle a avalé juste avant ou passe sa journée au Printemps sans rien acheter, c'est juste une femme qui s'assume.

Je sais, je viens de me lever, je suis mal embouché mais ça va passer parce que, malgré tout, mon Amour est revenu, elle dort derrière moi. Ses défauts cités plus haut sont les siens, et je l'aime aussi pour eux. Si seulement c'était réciproque...

Je vous laisse.

samedi 27 décembre 2008

Vive l'INA


Salut à tous,

Hier soir, tandis que je bossais comme un damné afin de fournir à la France, au Monde même, l'essentiel de l'actualité footballistique qui lui manque tant pour tourner rond et vaincre cette terrible crise, à 500 kilomètres de là, mon Amour se baladait sur le merveilleux site de l'INA. C'est ainsi qu'elle a trouvé des vidéos assez drôle, notamment des vieux reportages avec Yves Mourousi ou Georges de Caunes, principalement sur le foot et en particulier les Verts et du PSG, le club dominant et le club débutant dans les 70's.

Sur les Verts, la vidéo date de 1977, au moment du match aller de l'ASSE face à Liverpool, le futur meilleur club du monde (1-0 pour les hommes de Herbin, défaite 1-3 au retour). Ce qui est drôle, selon moi, c'est d'entendre Georges de Caunes, unanimement considéré comme un des grands journalistes de son époque, débiter des conneries énormissimes sur un ton particulièrement assuré et absolument pas remis en cause par ses voisins. Il compare ainsi les footballeurs, qui faisaient déjà partie des gens les mieux payés et que le populisme ordinaire traîtait déjà de "trop payés", comme s'ils touchaient ces salaires certes mirobolants pendant 40 ans, et qu'ils les touchaient tous en plus, il les compare donc, d'une voix brisée par l'émotion, à des "ouvriers", qui en ont la conscience, et qui jouent le "destin d'une société sportive". Complètement impossible d'entendre un tel discours aujourd'hui. Un grand moment.



Ensuite, il parle des supporters de Liverpool, en affirmant que les "Anglais de Liverpool sont des gentleman (sic)". C'est ainsi qu'ils tueront des dizaines de personne au Heysel et à Hillsborough dans les années 80, entraînant la suspension des clubs anglais en Coupe d'Europe pendant cinq ans, mais ça, le bon Georges ne pouvait pas l'imaginer de la part de "gentleman (sic)".

L'autre vidéo est de 1971 je pense, et évoque les débuts du PSG, une quinzaine d'années après la chute du mythique Racing Club de France. Grâce à l'aide de personnalités de l'époque (Bellemare, Belmondo, RTL...), qui trouvaient lamentable qu'il n'y ait pas de football de haut niveau à Paris, et grâce à un fusion avec le Paris FC, le PSG est parti de la Ligue 2 en recrutant quelques têtes de gondole, notamment les internationaux Rostagni et Djorkaeff (Jean, le père de Youri) pour monter en première division. Mais au terme d'une affaire fumeuse, le Paris FC a tout récupéré et le PSG s'est retrouvé en troisième division avec plus de joueurs, hormis les amateurs ! Il est remonté aussi sec et, depuis 1974, il n'est plus redescendu, c'est la meilleure série en cours depuis la descente de Nantes en 2007, après 44 années de présence consécutives.



Quand on voit ce qu'est devenu le club depuis, je trouve ce reportage vraiment touchant, j'ai toujours apprécié assister aux débuts d'un truc qui deviendra grand. C'est sans doute pour ça que j'aime l'Histoire, et les émissions qui traîtent des débuts d'un artiste, d'une personnalité...

Je vous laisse.

mercredi 24 décembre 2008

Ouin ouin ouiiiiiin


Le Bagad De Lann Bihoué


(Alain Souchon)

Tu la voyais pas comme ça ta vie,
Pas d'attaché-case quand t'étais p'tit,
Ton corps enfermé, costume crétin,
T'imaginais pas, j'sais bien.
Moi aussi j'en ai rêvé des rêves. Tant pis.
Tu la voyais grande et c'est une toute petite vie.
Tu la voyais pas comme ça, l'histoire :
Toi, t'étais tempête et rocher noir.
Mais qui t'a cassé ta boule de cristal,
Cassé tes envies, rendu banal ?
T'es moche en moustache, en laides sandales,
T'es cloche en bancal, p'tit caporal de centre commercial.

{Refrain:}
Tu la voyais pas comme ça frérot
Doucement ta vie t'as mis K.-O.
T'avais huit ans quand tu t'voyais
Et ce rêve-là on l'a tous fait
Dentelle première et premier chapeau
C'est pas toi qui y es
C'est pas toi qu'es beau
Tambour binaire et premier sabot
C'est pas toi qui y es
C'est pas toi qu'es beau
Dansant Quimper ou Landemau
C'est pas toi qui y es
C'est pas toi qu'es beau
Soufflant tonnerre dans du roseau
C'est pas toi qui y es
Dans le bagad de Lann Bihouë

Tu la voyais pas comme ça ta vie,
Tapioca, potage et salsifis.
On va tous pareils, moyen, moyen...

La grande aventure, Tintin,
Moi aussi, j'en ai rêvé des cornemuses.
Terminé, maintenant. Dis-moi qu'est-c' qui t'amuse ?
Tu la voyais pas ici, l'histoire.
Tu l'aurais bien faite au bout de la Loire
Mais qui t'a rangé à plat dans ce tiroir,
Comme un espadon dans une baignoire ?
T'es moche en week-end, tes mioches qui traînent,
Loupé capitaine, bateau de semaine d'une drôle de fête foraine.

{Refrain}



Joyeux Noyël à tous !

mardi 23 décembre 2008

A' Ghàidhealtachd


Salut à tous,

Ce soir, je me finis au Paul McCartney. Notamment à coups de "Mull of Kintyre", en boucle. Du coup, je suis allé voir notre ami commun, Wiki, pour voir des photos de ce coin qui a l'air de tant inspirer notre scarabée préféré.

En premier lieu, on y apprends que "
Le test du Mull of Kintyre était une directive non officielle utilisée par le British Board of Film Classification (BBFC) au Royaume-Uni pour voir si une image d'un pénis humain pouvait être diffusée". Ok, donc pour les cornemuses, les pubs surchauffés et les embruns z'authentiques, on repassera. Cliquons malgré tout pour découvrir que le Kintyre est une des péninsules ouest de l'Ecosse. Et notre cher Wiki de nous régaler de quelques cartes postales alléchantes.

















Il faut que vous sachiez, si ce n'est pas encore votre cas, que j'ai toujours rêvé de découvrir l'Ecosse, et notamment les Highlands. Ce pays est arride, sec, sauvage et terriblement romantique. Il semble y régner une atmosphère d'éternité, la certitude que si tu te retrouvais au même endroit il y a un millénaire, ce serait identique. Que quand t'as vu ça, tu as vu l'essentiel. Les Ecossais ont passé leur vie à se battre avec les Anglais et encore aujourd'hui, faites gaffe de ne pas traîter d'Anglais un Ecossais. S'il a un accent bizarre, genre il dit "mi" au lieu de "my" par exemple, faites gaffe. Je rêve de marcher pendant des heures entières dans la campagne écossaise. Je rêve aussi du Mexique du Pérou ou de retourner en Egypte, mais restons dans le domaine du raisonnable dans un premier temps.

Alors voilà, cet été je vais en Ecosse. J'ai encore rien réservé, je me suis renseigné sur rien, mais ras-le-bol d'affirmer tout le temps que j'ai envie d'y aller, je vais y aller. Il suffit quoi, merde. Juste pour que mon fond d'écran devienne réalité :

















Je vous laisse.

lundi 22 décembre 2008

Damned


Je vous l'avais pas dit ? Et si, je vous l'avais dit. J'aurais préféré avoir tort, j'ai tenté le diable et une fois de plus, parler en bien du PSG lui a porté malheur. Un match maîtrisé avec de jolis buts, dont un refusé injustement, deux autres offerts gentiment aux Ch'Tis pour qu'ils nous lâchent la grappe cinq minutes, et voilà comment on rate le podium. Je me serais tu, je n'aurais pas regardé les buts de Twente en boucle... qu'on ne vienne pas me causer de rationalité parce que là, ça ressemble de plus en plus à un théorème mathématique. Je suis condamné à ne jamais me réjouir quand le PSG va bien. C'est dur.

A bientôt.

samedi 20 décembre 2008

Dans l'Bagad de Billouéééé


Salut à tous,

L'autre fois je voulais écrire un post sur Souchon mais la position pour le moins incongrue de mon moral à l'époque (dans mes chaussettes, au chaud certes mais particulièrement inutile) m'avait fait changer d'avis. Il n'est pas vraiment remonté depuis mais enfin bon, on va le faire quand même, comme ça ce sera fait, hop hop hop, emballé c'est pesé.

Vendredi, j'ai découvert son
site, absolument formidable. Dès le départ, vous êtes accueillis par le maître de maison, comme tous les artistes devraient le faire avec leurs fans plutôt que de les laisser dans le noir à chercher ce qui les intéresse sur des sites mal foutus. Perso, chuis resté 3 minutes sur l'accueil rien qu'à le regarder faire le con avec son âne, et le voir râler parce que on n'a toujours pas cliqué.

Ce type est drôle, ce type est fin, intelligent, et quand il disparaîtra, son oeuvre deviendra aussi importante que celle de Gainsbourg ou Brel. Sous ses airs de vieux qui s'assume pas vu qu'il se ballade en jean et qui se fout de tout, il a sorti très peu de morceaux qui n'étaient pas engagés. Allez voir dans ses vidéos, y a un grand nombre de ses clips, il y est drôle ET toujours un observateur affiné et mélancolique du monde si bancal qui nous entoure. Ses dernières perles, "
Putain ça penche" (sur les marques et la mode), "Parachute doré" (pas besoin de décrire), "Et si en plus y a personne" (les religions) sont du même niveau que "Poulailler Song" ou "Le Bagad de lann Bihoué", "L'amour à la machine" ou "Foule sentimentale", ou il parle de la vie quotidienne, fade au possible et artificiellement animée par la télé. Même "J'veux du cuir", ou il réclame "des gros seins des gros culs, ahah" (là je vais avoir du clic, c'est sûr, c'est bon ça coco) dénonce, quelque part, le showbiz qui n'aime pas trop que les artistes cassent leur image, "ce serait dommage d'être au chômage à mon âge".

Mais y aussi d'autres chansons sans prétentions ni analyses sociologiques (quoique) mais qui sont des classiques comme "Y a d'la rumba dans l'air", "Bidon", "Quand j'serais KO", "Carrément méchant" ou "j'ai 10 ans". Incontournables.

Moi je l'aime ce mec, voilà. Il a jamais fait de concessions, toujours écrit ce qu'il voulait, si ça marche c'est bien, sinon on fait autre chose, il passe à la télé s'il veut et vend autant, voire plus, que ceux qui donneraient un bras pour passer chez Cauet, et il a toujours pondu des textes de malade. Et, même quand Voulzy lui écrit pas ses musiques, ses paroles sont toujours bien habillées par des musiques simples, parfois enfantines, comme le site d'ailleurs. Amatrices d'hommes sûrs d'eux et mûrs, repassez. C'est bon de savoir qu'on peut se laisser aller, ne pas chercher à être le mec viril de l'année, et être quand même crédible.

Je vous laisse.

Paris et Sosies


Ah, ça fait plaisir. D'accord, si demain Valenciennes ne perd pas au Parc j'aurais l'air malin avec ce post, mais bon c'est parfois pesant de devoir continuellement se retenir par pure superstition. Et oui, je suis comme ça, je ne crois ni en Dieu, en l'horoscope ou même les échelles sous lesquelles il faut éviter de passer, mais sur le PSG, je suis un psychopathe. Il faut dire que dès que si j'ai le malheur d'affirmer que mon club de coeur va gagner un match, en même de dire qu'il en a gagné y a pas longtemps, il perd derrière. C'est une vérité universelle, mille fois vérifiée, comme la beauté des pyramides d'Egypte ou les objectifs chiffrés de Brice Hortefeux. C'est dingue, mais c'est vrai.

Mais bon voilà, je vais en parler quand même, je prends le risque. Je vous prends à témoin, si le PSG perds ce week-end, vous saurez que j'ai raison. Et s'il gagne, et ben ce sera pour la prochaine fois, voilà.

Ca fait plaisir, ça fait zizir, clairement. Ce match d'hier, contre le FC Twente qui écrase tout le monde dans le championnat des Pays-Bas (10 buts marqués en deux matches) et qui avait éliminé l'excellent Stade Rennais en tour préliminaire, avant de devoir se coltiner Marseille au prochain tour, a apparemment été un régal. Vous vous rendez compte que même l'Equipe est allé jusqu'à affirmer que cette première partie de saison du sujet de rigolade favori des Français était une réussite complète. Un peu comme si le Figaro élisait Olivier Besancenot personnalité de l'année. En tous cas, c'est pas une bonne nouvelle pour le moral des ménages.

C'est drôle parce que finalement, il n'y a pas de raisons pour expliquer que le PSG ait gagné autant de matches en 18 rencontres que lors de toute la saison dernière. Même entraîneur, même gardien, Landreau, au fond du trou l'an passé, même défense moins Yepes, un véritable taulier parti paufiner son art de faire faute dans la surface en lousedé à Vérone, remplacé par Sammy Traoré. Ce dernier avait été prêté l'an passé à Auxerre après une première saison qui avait fait rigoler tout le monde. Et là, c'est un patron, va comprendre. Les changements ont eu lieu au milieu avec l'arrivée de Makelele, 36 ans dans deux mois, Giuly, qui joue finalement en attaque, et Sessegnon, un des meilleurs joueurs du championnat, certes, mais qui jouait au Mans et donc que personne ne connaissait, même au Mans. Enfin, en attaque, Luyindula, fantômatique depuis des mois, était rejoint par Hoarau, Havrais qui découvre la Ligue 1, et Pancrate, de retour d'un prêt faramineux à Sochaux (1 but), devaient compenser les départs des deux meilleurs buteurs du club l'an passé, Pauleta et Diané. Pas gagné.

Logiquement, ça devait être une nouvelle année de purge. D'ailleurs, le PSG a longtemps traîné au milieu avant d'accélérer ces dernières semaines. La défense, logiquement en bois, est la 3e de Ligue 1. L'attaque marque pareil qu'avant, un peu plus même sur les derniers matches. Incompréhensible, que je vous dis. Mais savoureux, terriblement savoureux.

Enfin, pas pour tout le monde. Par exemple, depuis que le club est venu marquer 4 buts au vélodrome pour la première fois depuis toujours, les supporters marseillais sont calmes. très calmes. Y a encore un match retour au Parc, ils pourront se refaire et chambrer comme si leur vie en dépendait, mais en attendant, c'est reposant. On entends également moins les Bordelais et les Lyonnais. Et croyez-moi, quand vous bossez dans la rédaction d'un média sportif, vous appréciez ces rares moments.

J'espère juste que ça durera, et qu'on gagnera quelque chose à la fin.

Je vous laisse.

PS : au fait, ce soir, le Boumsong blanc a gagné la Star AC, c'est énorme.













Pourtant, le Drogba féminin était favori.

dimanche 14 décembre 2008

Réalité Esthétiquement Ridicule


Bon dimanche à tous, et même au delà, vu mon rythme actuel d'écriture. J'ai l'impression de toujours avoir un truc à dire ou raconter ici, et puis finalement je fais autre chose à chaque fois... par exemple, en ce moment je me refais la saison 1 de 24, même si je la connais par coeur... je suis fasciné par la construction de l'intrigue, minute après minute. Et le suspense est tellement bien chiadé que t'y crois quand même.

C'était un long bonjour ça hein ! Bref.

Le RER, c'est la vie. Prend une rame de RER et analyse là socialement, tu verras que tu seras pas loin du profil du Français moyen, et très très proche du Francilien type. Ce sera lui, d'ailleurs. Pas étonnant, donc, que les passagers du RER réagissent comme ils le font le reste du temps. On se dit souvent que les gens dans les transports sont tristes, individualistes et ternes, mais c'est peut-être parce qu'ils le sont, finalement. Dans un RER, pas besoin de réajuster ton image sociale, tu n'as pas d'assemblée à convaincre que t'es la dernière merveille du monde en terme de tenue de table, de cuisine ou d'apéros chics, tu te fiches comme du Tchad de ton voisin, du moment que t'as ton bouquin ou ton iPod pour faire passer tout ce temps perdu. Finalement, les gens sont tout ce qu'il y a de plus naturel dans le RER.

Tout ça m'est venu après mon retour de Paris de vendredi soir. On rentrait du ciné avec mon Amour, et comme souvent, un jeune nous fait partager son amour du rap. Le son n'est pas extraordinaire, mais c'est toujours mieux que rien, je préfère ça aux sonneries de téléphones ou aux conversations sans intérêts du genre "Tu viens me chercher à Houilles ? Non parce que Jacqueline est allé chercher Robert et...". Si tu veux pas écouter la musique que certains nous soumettent, t'as qu'à aller dans un autre wagon, c'est l'avantage des rames ou y en a plusieurs, des wagons. Quand j'étais gamin, on m'a pas appris beaucoup de choses, notamment en matière de bonnes manières (je m'en féliciterais presque) sauf que c'est celui qui est gêné qui s'en va. Si le gêné se met à emmerder l'autre, ça fait deux gênés, ce qui ressemble en rien à un progrès. Tu t'en vas, et hop, ça fait plus que zéro gêné, c'est pas génial comme concept ? Fallait y penser.

Mon Amour râle un peu, notamment sur la qualité moyenne du matériel de l'ado, je lui dit donc qu'au moins ça met de l'ambiance, et qu'il faudrait mettre de la musique dans les RER. Même Benabar ou Raphaël, ça m'irait... oui, oui, je me mettrais mon casque sur les oreilles, et puis voilà. Pourquoi ne pas s'adapter plutôt que râler et faire encore plus de toutim ? Aucune chance que cette idée ne traverse la tête du type que je vois traverser le wagon, bousculant deux gamins au passage en s'excusant à peine, et commençant à engueuler le type auw goûts musicaux si originaux. Au début ça me passe au-dessus, je n'écoute pas, étant concentré comme rarement par le Solitaire de mon téléphone. Ca se passe derrière moi, mais je vois le regard de mon Amour survoler mon épaule pour suivre la scène derrière moi. Finalement, je me retourne.

Je vois le Chevalier Blanc, un rebeuh très grand et bien sapé, avec un cravate dépassant de son joli gilet, sermonner de plus en plus fort le gamin dont le visage m'est soustrait par une cagoule de bon aloi. Finalement, le jeune noir, après avoir éteint la musique, se casse, vaincu par ce si digne représentant de notre civilisation. Que c'est beau, la raison... d'accord, ça donne envie de se suicider, mais c'est beau. Sauf que Zorro continue de lui beugler dessus, l'autre a du lui dire un truc qui lui a pas plu. C'est là que j'explose.

Ca m'arrive pas souvent, pas assez à mon goût, encore moins dans une rame pleine du RER. Mais quand ça m'arrive, j'ai beaucoup de mal à m'arrêter. Je lui dis qu'en ce moment, c'est surtout lui qu'on entend, et qu'il pourrait donc baisser un peu le son. Et là, des voix s'élèvent autour de moi pour me faire taire. Les mêmes qui ne disaient rien juste avant, pendant l'altercation. Une rombière, assise derrière moi, est particulièrement vindicative. Elle est outrée, et me dit que je devrais plutôt le soutenir (contre qui, la majorité silencieuse, ou le gamin déjà loin de là ? Et pourquoi tu l'as pas soutenu, toi ? Parce que t'étais à portée de coups peut-être...), que c'est de la musique pourrie et que les paroles sont scandaleuses. Je n'ai pas écouté les paroles en particulier, mais j'ai quand même reconnu la voix de Bouba, qui n'est pas un tendre mais certainement pas un rappeur violent. C'est sûr que critiquer les bavures policières, c'est carrément scandaleux, notamment dans notre régime actuel...

Le ton monte. Je leur dis qu'il faut vraiment avoir rien à foutre de son temps pour traverser toute une rame (il était pas à côté en plus, punaise !) pour venir faire chier un gamin avec sa musique, et que si ils étaient pas content, ils n'avaient qu'à changer de wagon. Mon voisin, dont je reconnais le courage vu qu'il devait faire 60 kgs et que je le coinçais contre la fenêtre, me dit "Bien sûr, c'est nous qui aurions dû bouger ??" Bah ouais bonhomme, c'est pas comme si t'étais en première classe là, si ? Les autres rames sont pareilles, et en plus on n'y écoute pas de musique de sauvageon, un wagon bien silencieux et bien sage, comme tu les aimes...

Si le Chevalier Blanc a protesté quand je suis intervenu, il est ensuite allé s'asseoir bien sagement, toujours en marchant sur les gosses. S'attaquer à un gamin à capuche dans une rame remplie d'honnêtes travailleurs, c'est simple, à un type de 140 kilos c'est déjà plus risqué apparemment.

L'élection de Sarkozy, bâtie, comme celle de Chirac auparavant, sur l'insécurité et l'immigration, pourra se répéter autant qu'elle le voudra, tant que les rames de RER seront sociologiquement constituées de cette manière. On veut une société asceptisée, sans saveur, sans vague ni remous, on s'accroche à son siège comme s'il s'agissait d'un siège de l'assemblée nationale, et ceux qui dérangent doivent se barrer, pas l'inverse. Ca aussi, c'est une valeur bien de droite, la propriété, la haine de l'autre, si différent et dérangeant. On n'est vraiment pas sortis de l'auberge.

Je vous laisse.

jeudi 11 décembre 2008

Une bonne idée de cadeau pour votre ennemi préféré


J'aime le PSG.



Nooon attendez, ne cliquez pas ailleurs, la suite est intéressante, voire drôle, promis juré !!!

Je disais donc que j'aimais le PSG, je le soutiens autant que mes modestes finances le peuvent. depuis 18 ans maintenant, et ce n'est pas près de changer. Mais quand, sur le site du club à l'instant, je suis tombé sur ça :


Le jeu de pétanque PSG

Boutique 10/12/08 14:06

Mercredi matin au Camp des Loges, Obut a offert à l'ensemble de l'effectif du PSG un jeu de boules de pétanque personnalisé à leur nom. Les joueurs ont ensuite dédicacé les cadres collectors 2008-2009.

Découvrez dans les boutiques du PSG le jeu de boules de pétanque Obut à l'éffigie du club de la capitale. Le cadeau idéal pour s'amuser en vacances, tout en restant proche du club de son coeur.





... j'ai failli tomber de mon fauteuil de rire. C'est typiquement le genre d'aberration que seule notre capitalisme préféré peut pondre. Regardez un peu la tête convaincue de Makelele... Après ça, on attends avec impatience la choucroute "Girondins de Bordeaux", les merguez "FC Metz" ou les tapas "Spartak Moscou", tant qu'on y est. Extraordinaire.

Je vous laisse, et bonne pétanque.

samedi 6 décembre 2008

Il est pas Frey mon poisson


Ce matin, sur Sport24.com :

Sébastien Frey a tenu des propos pour le moins troublants concernant l’immigration en France dans une interview accordée à Sportweek, supplément de la Gazzetta dello Sport.

Sébastien Frey ne va pas se faire que des amis après ses déclarations faites à nos confrères de Sportweek, le supplément du samedi de la Gazzetta dello Sport. Interrogé sur l’intégration raciale en Italie et en France, le portier de la Fiorentina a eu cette réponse pour le moins troublante : «Tant en France qu’en Italie, nous n’avons pas fixé de limites et de règles sûres. C’est une chose qui devait être faite il y a plusieurs années. J’ai une maison sur les hauteurs de Nice et, le soir, j’ai peur de descendre en ville parce que circulent, sur les routes, des bandes qui font peur. Et puis, l’équipe de France : elle est désormais composée presque uniquement de Noirs. Ce sont sûrement les plus forts, mais…»

Des propos que n'auraient pas renié Eric Zemmour, Georges Frèche, Sarkozy ou Marine Le Pen... je crois que le pauvre vieux a passé un peu trop de temps en Italie, au pays de Berlusconi et de la Ligue du Nord. Ce qui me fait mal au cul, c'est que ça fait 10 ans que je le soutiens, que je dis à son propos que c'est le meilleur gardien d'Italie et qu'il mérite d'être en Equipe de France... il peut toujours se toucher désormais. Et j'ajouterais qu'il ne risque pas de s'attirer les faveurs de Domenech, homme de gauche assumé, sans compter la réaction de ses coéquipiers blacks, qui l'accueilleraient sans doute comme il se doit ! Et c'est tant mieux d'ailleurs.

Je vous laisse.

jeudi 4 décembre 2008

Dieu, que c'est Oboe


Salut à tous,

Soirée cocooning avec mon Amour ce soir. Là elle dort, et je viens donc ici pour vous raconter un truc tandis qu'elle rêve à Patrick Dempsey ou à Hugh Grant, épuisée par une journée de travail.

Divine surprise quand elle découvre que ce soir, sur Arte, passe le fantastique
Mission, de Roland Joffé. Douche rapidement prise, et nous voilà tous deux cachés sous la couette devant ce monument inaltérable du cinéma. Mon Amour le découvre, tandis que je savoure mon énième visionnage du film, Palme d'Or 1986.

Tandis qu'elle perd une fois de plus son combat contre Morphée, les mêmes causes provoquent les mêmes effets. J'ai beau connaître la fin (funeste, désolé pour ceux qui ne la connaissent pas), tandis que l'envoyé du Vatican, dont les mains liées par l'obligation de trouver un accord entre les colons espagnols et portugais lui emp^che de pouvoir vraiment décider, visite les missions superbement construites par les Jésuites et les Guaranis, je ne peux m'empêcher d'espérer. Je me dis, même si c'est c'est sans espoir, que l'évêque laissera parler son coeur et trouvera un moyen de les sauver de l'avidité des Portugais.

Ce film a aussi le mérite, un peu comme
le Nom de la Rose également, de poser une question qui peut sembler accessoire mais qui est en fait essentiel, à propos de la religion : quid de l'argent, du pouvoir ? La perversion de l'église à travers l'histoire vient notamment du fait qu'elle est devenue une puissance énorme, qui n'a eu de cesse de montrer sa richesse alors que sa doctrine de base est la spiritualité, et le refus de la possession. Dans le film, les Guarani, guidés par les Jésuites, batissent des communautés ou chacun à un rôle, ou chacun travaille, et ou la richesse est redistribuée de façon totalement équitable. Mais l'église refuse ce qui ressemble furieusement à un paradis terrestre, une aberration à ses yeux. Et les hommes ne peuvent accepter que l'argent ne puisse pas aller principalement à une minorité - à eux, ça va de soit - même si ça veut dire que les autres - la majorité, vous suivez - en soient privés. Le commerce ne peut tolérer l'égalité, la justice. C'est la loi de la jungle, celle du plus fort, encouragée par une église qui devrait pourtant la rejetter.

Sur ce, je m'en vais retrouver mon Amour dans ses rêves.

Banal post


Salut à tous,

Aujourd'hui, ma conférence traitera des bébés à venir. Enfin, d'un, surtout. Une amie très chère à moi vient de tomber enceinte après plusieurs mois d'essais aussi infructueux que stressants pour elle, vous imaginez donc la joie qui l'habite depuis, ainsi que le papa.

C'est drôle parce que finalement, si on y réfléchit, il n'y a rien de plus banal qu'une naissance, notre multitude est là pour en témoigner. Quand on se retrouve coincé dans une rame de métro blindée, coincés comme des sardines, collés à une femme qui a vidé son parfum le matin même - ou qui ne l'a pas fait et qui aurait dû -, ou quand on fait la queue à la poste, dans ces moments précis où on se met à haïr profondément la race humaine sans en avoir réellement conscience, on ne se dit pas "que c'est mignon tous ces anciens bébés, tous ces anciens nouveaux nés qui ont tous comblé de bonheur une maman et un papa". C'est rare, convenez-en.

En fait c'est faux, moi ça m'arrive de temps en temps. Par exemple, quand un quatrième couteau meurt dans un film, dézingué par le gentil qui avait juste un garde à trucider pour réussir sa mission et signer pour le numéro 2, je ne peux m'empêcher de me dire que ce type, que personne ne connaît et que tout le monde a oublié, est né, et a été probablement câliné par des parents à l'oeil humide, et va avoir des obsèques, durant lesquelles ses proches seront en larmes. On ne pense pas assez souvent à ces figurants qui meurent trop vite dans les films, c'est scandaleux. Mais revenons à notre sujet, tellement plus joyeux.

Donc une naissance, c'est finalement très banal, mais c'est tellement incroyable dès qu'on prends cet évènement sur un plan individuel. Même une mère de neuf enfants doit encore être terriblement émue quand le dixième vient pointer son nez dans ce monde si accueillant. Pour être honnête, hormis ma propre naissance, au bout de laquelle les médecins avaient eu la prescience de noter sur mon dossier "crie fort", je n'ai jamais vécu d'assez près un tel évènement pour pouvoir ne serait-ce qu'imaginer ce qu'on peut ressentir à ce moment-là. Je suppose qu'on ne se dit pas "ouais, je me suis reproduit, ma descendance est assurée !" comme se disaient les hommes, notamment les puissants, il n'y a pas tellement longtemps.

On a sans doute envie de se voir dans son propre enfant, comme un double. Une envie de s'approcher un peu de l'éternité : cet enfant me survivra, c'est bon, je suis sauvé. Difficile à dire, vraiment. Parce que pour le reste, et là je ne veux décourager personne, mais avoir un enfant c'est quand même signer pour un paquet d'ennuis, une mer de problèmes administratifs, des vagues de couches sales et de bobos dévastateurs, et un futur ado, en plus. Mais oui, y a aussi ces mains potelées, ces regards perpétuellement étonnés - jusqu'à ce que les dernières illusions s'évanouissent, un peu après la majorité -, ce défi qu'il ou elle semble vous lancer : "et ben voilà, tu me voulais, tu m'as eu, tu fais quoi là maintenant ?"

Sacré truc quand même, intrinsèquement c'est le truc le moins banal qui soit.

Je vous laisse.

lundi 1 décembre 2008

Vague à l'âme


Salut à tous,

J'ai toujours plein de trucs à raconter. Quand je ne suis pas chez moi, je me dis tout le temps "ah ouais, faut que je parle de ça, et puis de ça" et puis je le fais pas parce que j'ai pas le temps, ou alors je fais autre chose, ça me sort de la tête...

Là par exemple, je regarde un reportage sur un des mes chanteurs préférés, Alain Souchon. Un type simple, drôle, intelligent, que peu de monde a égalé, même Benabar ou Delerm, dans l'art de raconter la vie quotidienne. Un poête qui n'a jamais fait de concession, qui a jamais transigé avec sa tronche en biais et sa coupe de cheveux qui causerait une syncope au coiffeur de la Star Ac... Un mec qui a toujours raconté ce qu'il voulait, et puis voilà... Des chansons comme "C'est comme vous voulez", "Poulailler song" ou "Foule sentimentale" me parlent carrément. Et puis en fait, j'ai pas envie.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai pas la pêche du tout en ce moment. Socialement, c'est assez désert et cahoteux, en fait c'est un peu... entre-deux, en transition. Il se passe un truc, ou plusieurs trucs, ça cause pas mal, mais comme souvent dans ces cas-là, je capte pas grand chose à tous ces trucs de grandes personnes. Et à ce sujet, je suis très inquiet pour l'avenir, et je stresse, ce qui n'est pas dans mes habitudes du tout. Je ne stresse jamais, je me fous toujours un peu de tout ce qui concerne la vie quotidienne, tant que j'ai des amis avec qui je m'amuse... du coup là, c'est un peu compliqué, et je stresse. Ca fait bizarre.

Professionnellement, c'est souvent fatiguant mais comme c'est un bon job, que je passe beaucoup de temps chez moi et que je suis payé pour regarder du foot, même des Nancy-Grenoble, je ne vais pas me plaindre. Simplement, si le boulot en lui même se passe bien, j'ai fait une connerie - je sais pas comment j'ai fait, mais je l'ai fait, pas de doute, à moins d'un miracle désormais... - et bon, voilà, c'est pas méchant et en même temps, ça craint, et ça fait chier. T'as beau vouloir passer pour le mec qui en a rien à foutre de l'avis des autres, quand tu passes pour un con au boulot, ça fait suer quoi, y a rien à faire.

Si je stresse rarement, j'ai le blues souvent. Mais pas à ce point-là. Ca arrive logiquement quand les trucs comme ça arrivent en même temps, en rafale. Si ces trucs étaient arrivés à la suite, bon ben je les aurais géré tranquillement quoi, j'aurais pas fait attention. Ca arrive à tout le monde des petites conneries dans ce genre là, et puis franchement c'est pas bien méchant. Mais, là, quand t'en es à chercher la branche à laquelle te racrocher, tu te dis que t'es mal, même si c'est pas toujours le cas.

Ca va allez hein, je dis ça au cas ou vous auriez la gentillesse de vous inquiéter pour moi, c'est trop, fallait pas.

Je vous laisse :)