jeudi 31 décembre 2009

Bilan 2009


Salut à tous,

Voilà voilà, on change encore une fois d'année (ça devient une fâcheuse habitude...) mais aussi de décennie, même si quelques esprits chagrins, les mêmes qu'il y a 10 ans en fait, pour le changement de millénaire, viendront nous dire que non, on change pas de décennie, c'est l'année prochaine, y a pas eu d'année zéro, hin hin hin... c'est sûr, je me vois tout à fait fêter le changement de décennie en 2011... On s'en fiche, c'est le double changement de chiffre qui est intéressant ! Punaise...

Etant ainsi raccord avec ce que la télé nous propose en ces temps troublés des fêtes de fin d'année (et de décennie, gnark), essayons de faire un "best of" de cette année 2009... Il y a un an, on s'est tous souhaité la bonne année, avec une conviction qui frisait le fanatisme. Je suis sûr que des gens ont souhaité une bonne année à Jocelyn Quivrin, Eric Besson, Gérard Jugnot, aux Afghans de Calais, aux joueurs de l'équipe d'Irlande, à Thierry Henry, aux 25 % de chômeurs en plus en France... je sais, souhaiter la bonne année c'est un souhait, pas une prédiction. Ben souhaiter, ça ne marche pas non plus :p

Rarement une année a été aussi tristoune. La crise, les Bleus, Jackson... Enfin, tout est relatif : ceux qui deviennent ou redeviennent parents par exemple, pour eux ça restera une année magnifique ! Et puis le malheur des uns... Je viens de me lever, pour tout vous dire, et j'ai du mal à me rappeler les trucs importants de cette année. En foot, c'est la chasse à l'homme envers Domenech, et un peu à Thierry Henry (mais là c'est fini, comme toujours avec ces faux scandales à deux balles, on passe vite au suivant). Par contre Raymond, même 10 ans après sa démission, les gens continueront de le détester, c'est une prédiction.

Mais le truc qui m'a marqué cette année, c'est la montée du racisme ordinaire ambiant. Le retour des blagues racistes, sauf qu'avant y avait que les fachos du FN ou George Frèche qui les balançaient, aujourd'hui ça vient de partout, du gouvernement bien sûr, puisque c'est de là que vient ce débat ignoble sur l'identité nationale, de Hortefeux à Morano, en passant par la politique vichyssoise de Besson, "le Cinquième Charter". Mais aussi de la gauche, avec Frèche, donc, mais aussi Manuel Valls et le trop grand nombre de "blackos" dans sa ville... Et tout le monde s'en fout, ça devient banal.

L'autre élément de cette affaire, c'est le rôle d'internet là dedans. De toutes façons, quoiqu'il se passe sur la toile, c'est forcément sa faute. C'est logique, si les gens sont racistes c'est à cause du support, c'est la toile qui invente... avant, quand ils étaient entre eux, comme ça s'est passé pour Morano ou Hortefeux, les politiques pouvaient être racistes, personne ne le savait, puisque les téléphones à cadran ne pouvaient pas prendre de photos ou filmer. Mais aujourd'hui c'est fini, ils doivent faire attention à ne pas être racistes publiquement, ça pourrait être filmé par le premier glandu venu... c'est vraiment salaud pour eux, ils ne peuvent même plus faire parler leurs instincts, faut qu'ils se contrôlent, pour des responsables politiques de premier ordre c'est carrément mission impossible, a priori.

Sinon évidemment y a la mort de Michael Jackson. Enfin, pour être tout à fait honnête il a fallu que je demande à mon Amour ce qui l'avait marquée, elle... "ah oui c'est vrai". Bon ben voilà, y a la mort de Jackson. Ou plutôt tout le toutim hallucinant autour de sa mort, les directs à la télé, l'enterrement digne de celui d'un prix nobel (non, nettement mieux en fait lool), les bouquins, les débats, le film... C'était un immense artiste, il y a 25 ans surtout. Mais à un moment, toutes ces explosions médiatiques, ça commence à bien faire. Henry fait une main ? Domenech, enculé ! Michael Jackson meurt ? Parlons en pendant deux mois sans interruption... Halliday a mal au dos ? Pareil...

Il paraît qu'il y a une guerre civile en Guinée, et une révolution en Iran, réprimée dans un bain de sang. Mais d'ici à ce qu'on en parle dans les bilans de l'année... Ils ont qu'à être des stars, merde à la fin !

Je vous laisse.

lundi 28 décembre 2009

Rex versus Félix


Bonjour à tous,

Dans un de mes films particulièrement, préférés, Tuco, le Truand du Bon, la Brute et le Truand, ne cesse de séparer le monde en deux catégories, comme lorsqu'il dit, avec le Bon (Clint) au bout de son pistolet : "le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un flingue, et ceux qui creusent. Creuse." Un régal.

Vision simpliste cependant, tout n'est évidemment pas aussi simple. Mais en ce qui concerne les chiens et les chats, elle me paraît assez appropriée. Ma maman, par exemple, a toujours aimé et eu les deux, même si elle adore tout particulièrement les chats. Pareil pour mon Amour, elle adore les deux. Bien sûr, c'est une généralité, mais j'ai quand même pas mal tendance à penser que SOUVENT ce sont plus les femmes qui aiment les chats, et les hommes les chiens. Après, l'exception ne fait pas la règle, elle la confirme même parfois.

Je connais des gens qui aiment les deux, et d'ailleurs ce n'est pas gênant : on a toujours eu les deux à la maison, et hormis les embuscades félines du haut du plan de travail, les altercations entre les deux races cousines sont restées rares. De toutes façons, les rencontres entre les deux espèces elles-même le sont, rares : le chat, qui se fout absolument de tout sauf de lui-même, de son poil et de son bide, ne montre son nez sournois que pour manger, alors que le chien n'aime rien d'autre que la compagnie de ses maîtres. La majorité du temps, ils sont donc rarement dans la même pièce. C'est plutôt quand il y a deux chiens, et surtout deux chats (donc deux gamelles) qu'il y aurait concurrence...

Mais en général, c'est souvent soit l'un, soit l'autre. Les gens qui aiment les chats n'aiment pas les chiens, trop collants, pas assez indépendants, trop sales à leurs yeux. Et ceux qui aiment les chiens n'aiment pas les chats, trop ingrats, trop cruels, trop sournois. Particulièrement inutiles, aussi. Je fais partie de cette catégorie. De ceux qui aiment les chiens et pas les chats, je veux dire, pas les inutiles. Enfin... bon, bref.

Moi, les chats m'apprécient rarement. Enfin je veux dire, un chat n'aime que lui-même, mais eux me fuient, je n'ai jamais trop su pourquoi. Alors que les chiens me raffolent, littéralement, n'importe lequel ou presque. Je suis donc sans doute un peu trop loin de l'objectivité (qui de toutes façons n'existe pas, je le rappelle), mais ce n'est pas le genre de chose qui me gène habituellement. Si on doit attendre d'être complètement objectif avant de parler, autant apprendre la langue des signes.

Je ne vois pas l'intérêt d'avoir un chat, c'est d'une simplité biblique. Ces bestioles passent leur vie dehors, à chasser le sexe opposé, des souris (pas pour les manger hein, pour les laisser les entrailles à l'air sur un pas de porte après les avoir torturé pendant des heures, c'est tellement intelligent, indépendant... tellement chat, quoi), ou à se faire écraser, et ça ne rentre que pour réclamer sa gamelle ou qu'on lui ouvre la porte pour intégrer les étages. Exemple cette semaine : le chat familial, qui a largement battu le record de longévité chez nous (14 ans), me déteste cordialement. Mais durant la nuit, il a pas hésité à s'asseoir sur ses sentiments envers moi pour me réveiller à coup de miaulements plaintifs pour que je lui ouvre sa putain de porte, et qu'il aille entamer la première de ses 20 heures de sommeil consécutives. Quel amour. Si j'avais eu une boîte de Sheba, je la lui aurais ouverte volontiers, comme dans la pub. Mais sur la tête.

Ah ça, si vous cherchez à être seul et déprimé, un chat c'est parfait ! Ca ne risque pas de vous emmerder avec sa compagnie, sa chaleur ou ses jeux. A part quand c'est chaton, bien sûr, c'est adorable. Après... c'est comme les humains, une fois adultes c'est chiant à mourir. Un chat c'est un coussin, mais qui mange et qui empeste une pièce avec sa caisse qui pue la mort. C'est l'invention la plus géniale depuis la voiture à une roue.

Bruno Masure, un acharné du chat, disait l'autre fois à la télé qu'il les adorait parce qu'ils étaient indépendants. Mais ça sert à quoi alors ? Si tu veux adopter quelqu'un qui viendra pas t'embêter dans ton salon, adopte un petit Malien, il sera quasiment aussi discret et en plus ce sera utile pour lui ! Par contre, si tu veux un vrai animal de compagnie, intelligent, joueur, protecteur, aimant les enfants, doté d'une vraie personnalité, on n'a pas fait mieux que le chien. Je parle pas d'un caniche (désolé maman) ou d'un Youki hein, un vrai chien, pas un échantillon ! Sinon autant prendre un chat, effectivement.

Je vous laisse.

dimanche 27 décembre 2009

Lamballe


Comme toujours, un peu avant d'arriver sur Avranches, le Mont-Saint-Michel s'offre à moi, fendant de son éternité le ciel bleu. La météo est généreuse, je ne rate rien du vénérable, illuminé de soleil, au point de pouvoir presque deviner le moindre détail à 20 kilomètres de distance. Cette satanée route, en revanche, m'oblige à réduire à son minimum mon admiration habituelle. Quelle merveille, quand même !

Nous sommes partis de Issou vers 8h30 avec ma grand-mère et sa petite chienne si collante et léchante, Athéna. Comme toujours, mes parents m'ont conseillé une autre route, plus au sud, plus rapide, plus payante aussi. Mais moi, j'aime la route du nord, qui évite les péages de l'A13, qui passe par Evreux, Lisieux et sa basilique sublime, puis Caen, Avranches avant Lamballe. C'est la route ou je peux voir le Mont, et qui me permet de voir le plus longtemps la mer, qui m'attire tant, continuellement.

Je me demandais si le trajet allait être long, sachant que ma grand-mère est aussi bavarde que moi chevelu. Mais en fait le début passera très vite, elle me raconte son enfance pendant la guerre (elle a 10 ans à la libération, et voit la 2e DB du général Leclerc défiler à la Porte d'Orléans, elle qui vit alors à Malakoff), les choses qu'elle a vu, les résistants qui piquait le charbon dans les trains, puis comment elle a rencontré quelques années plus tard mon grand-père, puis a eu ma mère à 18 ans. Le genre de trucs de personnes agées qui repoussent habituellement les générations plus jeunes, mais dont je ne me lasse pas, je la bombarde de questions.

En fin de parcours, je suis fatigué, je n'ai pas vraiment dormi lors des deux nuits précédentes, sur le canapé familial. On est matinal de mère en fille dans la famille, et mon père ne dort pas plus longtemps, à 7h c'est le branle-bas de combat. L'arrivée à Lamballe, vers 13h15, est un soulagement, j'ai mal à la jambe qui accélère et je n'ai qu'une envie, aller m'allonger pour faire une sieste. Pourtant, si j'ai voulu faire l'aller-retour c'est pour pouvoir aller faire un retour au Val André, le petit port et la plage ou, pendant toute mon enfance, j'allais me baigner dans l'eau glacée, hiver ou été, j'allais faire de la varape avec mon grand-père et mes frères dans les rochers qui forment une main gigantesque, qui s'avance dans la mer montante.

A chaque fois que je viens à Lamballe, j'y vais. Mais là, je ne veux plus voir un volant. En revanche, un oreiller je prends. Après avoir mangé, je monte m'écrouler sur mon lit, avec un mal de crâne épouvantable pour me tenir compagnie.

Quand la langue humide d'Athéna vient me tirer de mon sommeil réparateur, je ne peux que constater l'évidence : en ces jours les plus courts, partir voir la mer à 16h30 ne vaut pas vraiment tripette. Surtout qu'en bas de l'escalier, mon aïeule demande mon aide de passionné transi d'électricité pour ranimer le néon de la cuisine. Autant demander à un chêne de fournir des pommes. J'arrive tant bien que mal à changer le starter, marche pas. Je change le tube, marche pas. Je pars au radar, avec la tête toujours fendue en deux, chez les fameux établissements Derrien, dont les immenses parking supportent tant bien que mal trois voitures, pour acheter un nouveau starter à 1 euro 10, je reviens après avoir acheté un tube de Nurofen en ville. Marche pas. Une fois de plus, la technologie, même des années 80, me résiste. Tant pis, on mangera dans le salon !

Le soir, je somnole devant Arthur, si j'étais allé me coucher à 20h je me serais écroulé. Finalement, j'y vais à 23h. A 7h, retour d'Athena, qui a elle aussi un contrat avec mon sommeil, mais dans le sens inverse que dans la chanson de Goldman. Je repars à 9h moins 20, déçu d'avoir raté le Val André. mais heureux d'avoir encore renoué avec Lamballe, mon petit Lamballe dont je ne me lasse pas.

Je vous laisse.

vendredi 25 décembre 2009

C'est la jolie nuit de Noël...


Salut à tous,

Je pense que ça doit être mon premier post en direct d'Issou. Hier, c'était le Réveillon de Noël. Incroyable hein ! Oui je sais, c'était pareil l'année d'hier, c'est comme qui dirait une tradition voyez. Un truc récurent, comme un anniversaire quoi. D'ailleurs, s'en était un à la base, avant que ça devienne la fête du commerce.

Je crois que c'était mon premier Noël entre adultes. Pas de gamin piaffant d'impatience à réclamer "c'est quand qu'il passe le Père Noël ?", qu'on envoie se coucher avant minuit avant de le rappeler quelques minutes plus tard pour lui annoncer qu'il est arrivé, et que oui le sapin est toujours là, il est caché derrière le mur de cadeaux. C'était le cas ces dernières années avec le fils de ma cousine, mais là il était pas là alors on était entre initiés. Ça ne manque pas de charme non plus.

Après un bon repas, avec des huitres que le réfractaire aux fruits de mer que je suis n'a pas touché, une oie particulièrement succulente avec son écrasée de pommes de terre aux champignons, puis un plateau de fromage, et avant la bûche à la nougatine, caramel au beurre salé (merci maman), on s'est donc distribués les cadeaux tranquillou. Pour se mettre dans l'ambiance et faire plaisir à ma mamie, grande fan de l'artiste, je mets "Petit papa Noël "de Tino Rossi sur Deezer... C'est kitch, mais très à-propos.

Quand j'étais ado, j'avais détesté le moment très précis ou les jouets avaient laissé la place aux vêtements et cadeaux d'adultes. Heureusement, je continuais à recevoir des Quids, devenus caducs désormais avec Internet. Aujourd'hui je me considère gâté tous les ans, et ça a encore été le cas cette année avec notamment une édition collector d'OK Computer, l'album chef d'oeuvre de Radiohead, qui a littéralement accompagné le début de ma vingtaine, offert par mon frère. Je l'avais eu à l'époque mais comme beaucoup de choses, je l'avais perdu... Là y a plein de bonus, un DVD, etc. J'ai également eu des chocolats, des sous, des DVDs de Groland de la part de mes parents ainsi qu'une trousse de toilette Yves Rocher avec du parfum et tout, qui m'évitera désormais de me taper la honte en voyage avec mon sac plastique transportant ma brosse à dent. Progressivement, je deviens civilisé, merci Papa Noyël.

Bref donc bûche, puis tout le monde est allé se coucher vers onze heures. Ayant offert Cloverfield et surtout Wall-E à mes frères, et dormant opportunément dans le salon, je me suis regardé à nouveau ce dernier, le meilleur film animé que j'ai jamais vu au cinéma.

Joyeux Noël à vous tous !

Je vous laisse.

mercredi 23 décembre 2009

Tryo d'infos


Rahlàlà, qu'est-ce que j'aime pas laisser autant de temps entre deux posts... surtout quand j'ai des trucs à raconter mais que le boulot me prends trop de temps !

La semaine dernière par exemple, j'ai découvert le POPB ! Bercy, salle immense de plus de 15 000 spectateurs, soit plus que la moyenne de spectateurs en Ligue 1... Moi qui, à part le Zénith il y a quelques années, était plutôt habitué à la Cigale ou au Bataclan, sans parler des petits théâtres comme Edouard VII, se retrouver au milieu d'un chaudron tremblant, fumant, éructant, hurlant et vibrant de plaisir, c'était quelque chose. Surtout qu'avec mes potes on était dans la fosse, sur le côté près de la scène, soit à peu près là ou les juges de ligne prennent leurs poses si suggestives lors du tournoi de Bercy... j'imagine qu'on devait ressentir la même chose que ses acteurs quand le stade explose.

On est allés voir Tryo là-bas. Une grosse semaine avant, je devais commenter Bruges-Toulouse ce jour là, et j'étais à des années-lumières de me douter qu'à la place je serais dans la plus grande salle de Paris assister au dernier concert de la tournée de Tryo !! Une surprise de mon Amour, qui m'a enchanté quand j'ai deviné, grâce à son inhabituelle maladresse, ce qui allait m'arriver le 16 décembre...

Pour leur dernière, les quatre de Tryo avaient fait les choses en grand, après la première partie assurée par la Rue Kétanou. Des invités, notamment les Motivés, Arthur H ou Ayo, qui a mis le feu à la fin alors que pour ma part, je commençais sérieusement à flageoller sur mes guitares (le concert a duré trois heures au total !), des danseuses brésiliennes, des percussionistes, des rappels presque aussi longs que le concert lui-même, et une fin délirante ou tout le monde sur scène s'est mis à danser sur Around the World, de Daft Punk !!


J'ai fini le concert exténué, avec les fringues ravagées par la clope et les sinus par le shit qui remplaçait littéralement l'oxygène... mais que c'était bon !

Quant à dimanche, j'ai fêté Noyël avec mes amis. On a chacun rapporté des trucs à manger, du salé très bon, du sucré encore meilleur, avant qu'un match à Lille, qui a tenu bon face aux intempéries, me fasse quitter les lieux prématurément. Un vrai bon moment de bonheur.

Enfin, cette nuit, un petit Milan est né, le troisième d'une petite famille qui commence à être bien consistante. Je lui souhaite tout ce que ce monde peut lui offrir de beau !

Je vous laisse.

jeudi 17 décembre 2009

Sortez-les !


Donnez nous des jeux
Les plus malsains, oh oui j'en veux
Allez enfermez-les, enfermez-les
Jusqu'à c'qu'ils ne puissent plus respirer
Qu'on les voit mourir
Ejectés lynchés pour le pire
La cage au milieu du salon
Aime à voir les fauves tourner en rond
Et se déchiqu'ter pour juste une poignée de fric
Rentrer dans le moule de l'Amérique
Allez, saignez vous donc en musique

Donnez-nous du lisse
De la guimauve et du réglisse
Donnez de l'image à bouffer
Pré-mâchée et pré-digérée
Donnez-nous du vice
Surgelez nos vieilles idées
Vive mon frigo vive ma télé
Il est plus vide qu'elle est blindée

{Refrain:}
Sortez-les sortez-les sortez-les poubelles!
Sortez les ordures télévisuelles!
Sans télé sans télé sans télé!
Oh ciel!
Oh non je suis accro!

Etalez les mailles
Montrez qu'y a qu'la tune qui vaille
Noyez-nous de publicités
Engraissez-nous jusqu'à éclater
Mettez-nous les nerfs
Etalez les femmes et leurs chairs
Blindées des plus beaux apparats
Excitez-nous excitez nous plus que ça
Amenez vos sponsors
À tout bout de champ ça pue la mort
Gerbez nos envies nos désirs
Empêchez-nous empêchez-nous de partir

Donnez-nous du vice
Bouchez les escaliers de service
Allez, séquestrez nos esprits
Et souriez tout est permis
Tirez vers le bas
ma télévision adore ça
Et tous les meubles en sont jaloux
Même mon chiotte ne est devenu fou

{au Refrain}

Donnez-nous du pire
Réservez-vous pour l'avenir
Conservez votre mauvais goût
Pour les jours où vous s'rez à bout
Donnez-nous du pire
Passez notre envie de réfléchir
A coup de concepts débilissimes
Allez crachez-nous vos millésimes

Donnez-nous des cons
Servez les cockés ou bien ronds
C'est le zoo des animateurs
Leur donnez pas d'bouffe c'est pas l'heure
C'est l'heure de sourire
Servir d'la niaiserie à mourir
A nous goinfrer à nous gaver
C'est pour nous
C'est pour nous divertir
Donnez-nous d'la meuf
Décolorez-les en jaune d'oeuf
Allez souriez-moi souriez-moi
Et faites gicler vos proies

{au Refrain}

Donnez-nous des stars
De celles qui crachent dans leur bavoir
Et filmez leurs fêtes minables
Au fin fond de leur bac à sable
Et lâchez vos bombes
De celles qui sont nauséabondes
Inondez nos vies nos foyers
Vous êtes si présents qu'on est teubé


Tryo, "Sortez-les"

mardi 15 décembre 2009

Putain d'Sarkozy


Il est arrivé un matin de mai

Comme le messager du temps qui fout l'camp
J'l'ai vu dans la télé au fond de mon salon
Planté là avec son grand front idiot
Tout seul avec pas une seule mèche brune
Arborant très fier ses biscotots
Comme un fantôme sortant de la brume
Comme un arbre mort au jardin d'enfants

Putain d'Sarkozy
Putain d'Sarkozy

J'ai crié : "Au secours, viens vite mon amour
Viens l'voir ce salaud avant qu'j'l'arrache
Regarde le bien à la lumière du jour
Ca fait une balafre ça fait comme un tâche
Demain à coup sûr débarquent ses p'tits frères
Dans six mois peut-être on expulse tous les arabes
L'troisième Reich arrive ça y'est c'est la guerre
Moi qui croyait vivre l'éternel progrès"

Putain d'Sarkozy
Putain d'Sarkozy

J'ai beau m'répéter pour faire le brave
C'proverbe imbécile qui m'amuse plus
"La France aux Français, c'est pour les caves "
J'ai l'impression qu'un oiseau m'a chié d'ssus
J'ai l'impression qu'la mort étale en riant
Un manteau d'hermine sur ma pauvre nation
Ou que l'UMP se fait les dents
Avant d'attaquer à la baïonnette

Putain d'Sarkozy
Putain d'Sarkozy

On a beau croire toujours en l'humain
Pass'que nos compatriotes un peu miro
Pass'que les médias sont très indulgents
Et le FN toujours à cinq %
Le jour où t'hérites des politiques des grand-parents
T'as du mal à croire qu'à partir d'maint'nant
Les flics vont frapper les sans-papiers
Même s'ils en avaient avant

Putain d'Sarkozy
Putain d'Sarkozy

Y'a quand même d'quoi s'flinguer tu sais bien
Qu'y'a des choses moins graves dans la vie
j'voudrais
Voter socialiste, boycotter TF1
Et pas être abonné à VSD
J'veux pas croire en Dieu, comme l'autre et son scooter
Pis j'pourrais avoir sous mes cheveux absents
Un cerveau de Jeune Pop, t'imagines l'horreur
J'préfèr'rais tout couper, j'parle évidemment

De mes cheveux absents
Mes putains d'cheveux absents
Putain d'Sarkozy
Putain d'Sarkozy


Adapté de Renaud, "Cheveu Blanc"

dimanche 13 décembre 2009

Racines


Salut à tous,

Hier, c'était la double peine : non seulement je bossais, mais en plus j'ai du subir le "grand duel des chorales". C'était même triple peine, puisque c'était animé par Benjamin Castaldi, qui est la preuve vivante qu'après 20 ans, les neurones commencent à s'en aller irrémédiablement. C'est juste que chez lui, c'est tout parti d'un coup, un peu comme les symptômes du réchauffement de la planète dans "la Jour d'après".

Dans cette émission, y avait notamment Patrick Fiori qui présentait une chorale corse, avec les drapeaux à tête de Maure et tout. Manquait juste Pascal Olmeta pour qu'on se croit carrément dans un village corse, poursuivi par les cochons sauvages. Ils ont chanté une des chansons de Fiori, qui parle de ses racines machins, comme quoi il sait ou aller quand ça va mal dans sa vie. Au passage, ça me fait toujours marrer ce genre de trucs, c'est sûr que quand tu viens de Corse ça fait forcément du bien de revenir sur "ses" terres. Le mec qui vient de Dunkerque, il se sentira bien là-bas aussi, même s'il n'y a pas ses racines...

D'ailleurs, c'est un peu le sujet de ce post. Même si j'ai des racines bretonnes, normandes, sarthoises, belges ou arméniennes (Mr Besson, bien à vous) j'ai quand même été élevé en Région Parisienne toute ma vie. Donc logiquement, l'endroit ou je dois me sentir bien, normalement, c'est Issou, ce petit village yvelinois à quatre ou cinq jets de chaîne de vélo de Mantes-la-Jolie. Et c'est vrai que quand j'y vais, j'ai comme l'impression de remettre de vieux chaussons tout écrasés, mais parfaitement adaptés à mes pieds. J'y ai quand même passé trois septennats, de 6 à 27 ans... de 81 à 2002, ce qui épouse d'ailleurs parfaitement les septennats présidentiels, bref. Un petit village ou il ne se passe pas grand chose, ou la vue est très limitée, et de plus en plus résidentiel. Aujourd'hui je me vois mal y habiter au long cours.

Y a aussi Paris, une des plus belles villes du monde, un de ses phares, même si ses habitants sont souvent blasés d'elle, ne la regardent même plus. Tiens d'ailleurs, si machin veut trouver un exemple d'identité nationale qui soit autre chose qu'un bedonnant trimballant un béret, une baguette et un ticket de tiercé, c'est bien ça : le Français est blasé. Blasé d'être un grand pays de culture, d'avoir une grande Histoire au point de vouloir la supprimer pour certains de ses jeunes, blasé d'aller en finale de Coupe du Monde (bah oui, Domenech l'a fait et c'est un con il paraît)... Bref, Paris, ses théatres, ses musées, ses rues illuminées la nuit, ses vieux quartiers, sa Seine... c'est un peu chez moi aussi. Mais il manque quand même quelque chose. Je n'y viens que depuis à peine une décennie, et je n'y habite toujours pas...

Alors quoi ? Toujours dans la même émission, Dany Brillant (oui, le casting y était exceptionnel, avec l'ex rappeur Passi, Ophélie Winter ou Amel Bent...) nous disait l'oeil frémissant qu'il était tombé amoureux du jazz en allant tous les étés à Juan-les-Pins. Moi aussi j'y ai passé des vacances, mais tout ce que j'y ai appris c'est que je n'étais pas fait pour la pétanque. Bref, gamin je suis allé un peu partout, là ou y avait de la mer : Normandie mais surtout Bretagne, Vendée, et le Sud (Var, Bouches du Rhone...). Un patchwork géographique plutôt appréciable pour éviter la lassitude, mais pas de quoi forger un avenir façon Dany Brillant. Merci maman, merci papa :D

Mes racines sont dans l'ouest, en Bretagne, ou je me sens toujours bien grâce à l'atmosphère et pas mal de souvenirs d'enfance, mais ou je n'ai pas habité, mais aussi en Belgique, ou j'aime aller. J'aime ce pays tout plat, comme dirait l'autre, qui paraît si petit malgré les grands espaces agricoles. Et l'Histoire de ses villes, notamment Lièges ou Anvers, en plus de Bruges et Bruxelles, feraient pâlir certaines des notres. Mais là, je n'y suis allé que trois fois...

Au final, si un jour j'ai envie de me ressourcer dans un endroit à moi, je serais bien embêté. Je n'ai pas une racine, j'en ai plusieurs, mais aucune qui soit suffisamment solide pour que je m'y accroche longtemps. Autant, alors, que je m'accroche au tronc qu'elles ont formé et sur lequel je me déplace sans regarder devant.

Je vous laisse.

jeudi 10 décembre 2009

Du gateau


Salut à tous,


Nouvelle madeleine aujourd'hui, moi qui ai osé dire un jour que je n'étais pas nostalgique. Depuis quelques mois je suis presque exclusivement tourné vers le passé ou le présent. Peut-être parce que l'avenir ne m'enchante pas plus que ça.

Il y a une dizaine d'années, à l'époque ou on achetait encore des CD, je suis tombé sur un album assez hallucinant, Fashion Nugget, signé d'un groupe californien, CAKE, dont je n'avais jamais entendu parler, et dont je n'en entendrais plus jamais parler non plus après. Leurs chansons en revanche, je continue de les entendre de temps en temps, à la télé notamment. Ce qui m'avait marqué dans ce groupe, c'est cette trompette, d'abord, la voix de John McCrea, qui rappe souvent plus qu'il ne chante, et surtout cette basse de malade, omniprésente et sautillante. Une musique qui fait un peu penser aux Red Hot, à la fois rythmée et décontractée, qui m'a fait écouter cet album en boucle. Et tandis que je me remet à délirer dessus, je vous fais partager ces perles. Ne me dites pas que vous en connaissez aucune, leur album fut de platine, et ces mélodies ne peuvent s'enlever de vos têtes.















Un tube, ma préférée :















Je vous laisse.

mardi 8 décembre 2009

Zombie or not zombie


Salut à tous,

Depuis avant-hier, et le visionnage absolument poilant de "Zombieland", je sais que je ne pourrais pas y tenir longtemps. Je me base sur les quelques règles que le héros se donne pour suivre, et qu'il suit à la lettre :

Endurance : Oui, il faut pouvoir courir longtemps, ce qui n'est évidemment pas mon cas. D'ailleurs, au début le héros dit que ce sont les gros qui se sont fait manger en premier. Il oublie de dire qu'ils ont sûrement dû devenir les plus voraces des zombies... les plus faciles à distancer aussi.

Se méfier des toilettes : Alors cette règle là, elle me met dedans, c'est impossible. Quand j'ai vu ça dans le film, je me suis dis qu'il valait mieux que je me fasse mordre le plus vite possible, plutôt que m'infliger une telle souffrance.

Mettre sa ceinture : Ça, j'aurais du mal à ne pas le faire, c'est systématique, c'est limite si je ne peux pas conduire sans. Et ce même si j'ai aussi du mal à le faire en raison de la première règle.

Vérifier les sièges arrières : Ce n'est pas toujours le cas. Mais ça m'a toujours fait marrer dans les films ces mecs qui arrivent à se cacher à l'arrière des voitures, faut vraiment en avoir une grosse pour pas voir qu'il y a un type caché sur tes sièges arrières...

En remettre une deuxième couche : ça dépend des trucs, mais en général je met souvent une couche en trop à ce que je fais... rarement quand il le faut d'ailleurs.

Ne pas être un héros : check !

Etre un héros : Arf. Est-ce que j'ai la tronche d'un héros ? La Chose, à la rigueur...

Autant dire qu'en cas d'épidémie de zombiite, je serais plus celui qui vous poursuit que le poursuivi.

Je vous laisse.

lundi 7 décembre 2009

Les visages pâles contre-attaquent


Salut à tous,

Cela ne m'arrive pas si souvent, aussi il est important de le signaler : j'ai changé d'avis sur un truc. En l'occurence, sur le débat sur l'identité nationale. Si si, je vous jure. Pourquoi ? Parce que grâce à Eric Besson, la vérité tombe, tout comme les masques. Il est vraiment de gauche, finalement.

Des propos, comme je n'en avais plus entendus, même dans la bouche d'extrémistes de droite, ressortent depuis quelques jours. A côté, les blagues racistes d'Hortefeux et Chirac passent pour des chansons de Chantal Goya. Le maire UMP d'un petit village des Ardennes, qui affirme qu'on va "se faire bouffer, ils sont 10 millions qu'on paye à rien foutre". Donc tous les chômeurs sont basanés et n'ont pas leurs papiers, le pôle emploi va vite devenir hors-la-loi à ce rythme là.

Surtout, il y a eu ce reportage (émission du 5/12) passé ce week-end autour de ce type, et du débat qui a eu lieu dans son coin, à Verdun. Un truc sidérant, des propos carrément difficiles à croire, et surtout à entendre. Que des vieux, blancs, mâles, qui ont peur de perdre leur identité, de l'anarchie... Ce type pas trop vieux pourtant, avec sa chemise rose, qui est convaincu quand il dit que l'identité nationale est menacée. Question simple du journaliste : menacée par quoi ? Bah oui, on voudrait savoir quoi... pourtant, ça suffit pour le mettre dans la merde au niveau de la réponse. "Un certain nombre d'éléments négatifs, à savoir... bon on coupe là, j'ai pas bu, j'ai soif". Comme dirait le commentaire taquin du journaliste, patron, remet nous ça.

Après, c'est encore mieux. Le type qui pense que le principe de double nationalité est interdit en Allemagne, et qu'il faudrait la supprimer, parce qu'elle est à l'origine de beaucoup de problèmes (?). Messieurs dames, si vos parents ne sont pas du même pays, mettez vous une balle, ou allez dans votre pays... enfin, un autre pays. Bah ouais, manifestement les raisons de ce métissage sont surtout financières. Saleté d'immigrés qui nous colonisent pour nous piquer nos allocs !

L'autre, qui est Français depuis "trois générations". Bravo mon gars, fallait le faire, t'as fait comment ? T'es trop fort ! Et ce vieil officier, qui dit qu'un militaire musulman en action dans un pays musulman, c'est une "rupture de contrat"... Mais qui peut être surpris ? Qui ? Quelqu'un qui n'a pas remarqué que depuis 25 ans, le FN varie entre 5 et 20 % ? Pourcentage que Sarkozy a légitimisé et annexé en reprenant ses thèmes, et en créant ce ministère, puis ce débat sur l'identité nationale ? Ces dernières années, depuis le 21 avril 2002 en fait, on entends que ces pauvres gens votent parce que personne ne les écoutent, qu'ils sont ignorés, qu'ils ne sont pas vraiment racistes en fait... et ben là, on sait qu'ils le sont, par ignorance bien sûr, mais aussi par connerie. Les pauvres, c'est pas leur faute. Et c'est pas la supression de l'Histoire-Géo en première S qui va arranger les choses. Apprendre que la France a été un carrefour migratoire durant toute son Histoire et qu'ils sont le mélange de Celtes - qui viennent du centre de l'Europe - de Goths, de Vikings, de Romains, de Belges, de Polonais, d'Italiens, que la "France" vient du royaume des Francs, c'est-à-dire des Allemands venant de Belgique, et que ce sont EUX qui sont minoritaires dans ce pays, ce serait un choc trop violent pur leurs coeurs abimés par l'alcool.

C'est comme en Suisse, à propos des minarets c'est la faute des élites, des journalistes et des gens "éduqués" ! Bah oui, ils vivent déconnectés des vrais gens, il paraît ! Pourquoi les élites ne sont-elles pas racistes comme tout le monde, hein ? Intellos, va. Il faut aller vers le bas, jamais vers le haut.

Les racistes sortent du bois comme rarement depuis 1944, et ça aussi, ça ne me donne pas envie de me reproduire dans un monde pareil.

Je vous laisse.

samedi 5 décembre 2009

Les dents des poules


Salut à tous,

Voilà, a y est, depuis le temps qu'on nous en parle, c'est fait : les poules ont des dents.

Va-t-il falloir trouver une nouvelle expression pour évoquer un évènement qui n'est pas prêt d'arriver, comme un titre de champion du PSG ou un président de gauche - de vraie gauche - en France ? Non, les poules dont je parle ont quatre dents chacune, et ces dernières vont se battre entre elle pour gagner une Coupe du Monde, rien que ça. Elles sont huit, ces poules, et elles sont plutôt bien proportionnées, pour une fois. De bien belles poules.

La France, par exemple, est dans une poule étrange, ou la plus belle des dents n'est pas celle qu'on croit, et cache un peu trop les trois autres. L'Afrique du Sud devait être la favorite de la poule A, vu qu'elle reçoit le poulailler. Sauf que la France a pris le relais, et depuis les commentateurs trouvent que cette poule n'est pas terrible, un peu faible au niveau des dents. Sauf qu'en regardant bien la dentition de cette poule, on ne peut que constater que les deux autres dents sont beaucoup plus costauds. L'Uruguay, double championne du monde, certes à une autre époque (1930, 1950), mais qui compte dans ses rangs deux des meilleurs attaquants du monde, l'expérimenté Diego Forlan (32 buts en 2009, 162 en 400 matches pros) et la futur star Luis Suarez, de l'Ajax Amsterdam, qui devrait vite postuler au Ballon d'Or. A 22 ans, il a déjà marqué près de 100 buts depuis son arrivée en Europe, il y a 4 ans. Lui aussi cartonne en 2009 (39 buts !). L'Uruguay, c'est costaud.

Quant à l'autre dent, le Mexique, c'est un faux bon tirage, doté de plusieurs bons joueurs évoluant en Europe (Marquez, Salcido, Franco, Giovanni Dos Santos...), qui a joué 13 Coupes du Monde (une de plus que la France) et n'a pas été éliminé au premier tour depuis 1978 ! Après s'être coltinés ces deux équipes piégeuses, la France devra donc affronter sur sa pelouse l'Afrique du Sud, qui jouera sûrement sa place en 8es. Plus j'y pense, et plus je me dis que c'est un peu une poule merdique en fait.

Ca devrait soulager ceux qui râlent parce que la France a eu un soit-disant tirage facile. Non non, pas les Irlandais hein, les Français, ceux qui ne rêvent que d'une chose, que la France de Domenech se plante. Pourtant, y a des équipes qui s'en sortent vraiment bien, comme l'Italie (Slovaquie, Paraguay, Nelle Zélande) ou l'Espagne (Chili, Suisse, Honduras) et surtout l'Argentine, à mon avis (Grèce, Nigeria, Corée du Sud). En revanche, le Brésil va devoir batailler contre la Côte D'Ivoire et le Portugal, sachant que la Corée du Nord va sûrement décevoir son guide et collectionner les buts encaissés... A noter les duels entre colonisateurs et colonisés (Espagne-Chili, Portugal-Brésil, Angleterre-Etats-Unis, Allemagne-Ghana...). On a évité l'Algérie, de notre côté...

Je vous laisse.

dimanche 29 novembre 2009

Saint-Lazare


Un jeudi soir, à Saint-Lazare...

Sa valise au pied, Jean-Claude attends Chantal. Elle ne devrait plus tarder à présent, le dernier texto lui disait qu'elle était à la Défense, mais qu'il y avait des problèmes de RER. Elle pourrait donc aussi bien arriver dans l'instant ou dans une heure. Dans ce cas, ils pourraient s'asseoir sur le train de 22h23. Jean-Claude espère surtout que l'hôtel sera toujours ouvert quand ils arriveront. C'est que Mantes, ce n'est pas à côté non plus.

C'est-à-dire que dans ce genre de WE, le timing est capital. Chaque retard, chaque imprévu, et ça peut être la catastrophe. Jean-Claude ne sait pas trop ce que Chantal a dit à son mari à propos de ce week-end de trois jours, mais pour sa part l'excuse classique du séminaire a marché avec Marie. Hervé, son collègue et ami, le seul de ses collègues qu'elle connaisse et qu'elle appellera forcément, sera son alibi si elle cherchait à en savoir plus sans passer par lui. Mais si elle appelle à l'hôtel alors qu'il est ailleurs, tout peut s'écrouler.

Depuis qu'il trompe Marie avec Chantal, il faut dire les choses comme elles sont, jamais il n'a été fier. Mais il a toujours attendu ces moments à part avec une impatience telle qu'il a souvent craint qu'elle le trahirait auprès de son épouse depuis 11 ans, déjà. Une fois, Léa, sa fille de 4 ans, lui a sorti en pleine cuisine, et devant Marie : "Papa t'attends le Père Noël ou quoi, arrête de taper des pieds !" Quel amour, cette gamine. Pour noyer le poisson, il s'était précipité aux toilettes, ou il n'avait pas touché au journal qui l'y attend perpétuellement. Trop d'impatience, vraiment. Il en aurait pleuré.

Il aimait toujours Marie. Il l'avait aimé follement, dès leur rencontre à l'ESSEC. Il s'étaient mariés dès qu'ils avaient commencé de travailler, et leur aîné, Hugo, était venu au monde quelques semaines plus tard. Et puis, lui avait de plus en plus travaillé, et il y a 8 mois, il avait rencontré Chantal à un séminaire. Un vrai, celui-là. Une engueulade avec Marie au téléphone sur une histoire de couche culottes oubliées au magasin pour leur dernière, Emilie, un verre de trop au bar miteux de l'hôtel, une rencontre. Une semaine plus tard, ils se revoyaient tandis que Marie était dans sa famille en Ardèche, avec les enfants et sa soeur. Le samedi soir, il l'avait trompée pour la première fois.

Ca faisait deux semaines qu'il n'avait pas vu Chantal. Une éternité pour lui et, il l'espérait, pour elle aussi. Foutu RER, encore ses putains de fonctionnaires... Le train est dans 12 minutes, et après rien avant 20 minutes. Au-delà, ça s'annonce compliqué pour l'hôtel.

La voilà.

Elle est aussi belle que lui est un tombeur, c'est-à-dire très peu. Sans charme, elle porte cependant une tristesse dans son regard qui le touche perpétuellement. Chantal est en instance de divorce. Si elle se faisait prendre, c'était sûrement la garde de son fils qu'elle perdrait. Ce risque qu'elle prends à chaque fois parle plus à Jean-Claude que beaucoup d'autres choses. Et puis, il doit le reconnaître, et ça doit être vrai pour elle aussi, après un certain âge on est moins regardant sur le physique. Il a 41 ans, elle 46.

Ils sont réunis sur ce quai glacé, ou les fumeurs s'en donnent à coeur joie pour refiler leur futur cancer à ceux qui n'ont pourtant rien demandé, et qui ont la délicatesse, eux, de ne pas péter au nez des fumeurs pour se venger. Ils pourraient jouer à se balancer de la nitroglycérine, JC s'en fout. Après un premier baiser, ils se regardent. Toujours cette tristesse, cette fatalité qui l'habite, même si son sourire est sincère et radieux. Peut-être un jour lui racontera-t-elle ce qu'elle vit chez elle, au quotidien. Les femmes gardent leurs secrets comme les hommes les ignorent : pour se défendre, ne pas être trop exposé.

Ils s'avancent sur le quai, puis s'immobilisent et commencent à s'embrasser comme des collégiens. Le lieu n'est pas vide : le direct pour Houilles Carrières puis Mantes a toujours beaucoup de succès, même à 11h du soir en semaine. Les gens regardent ce couple de quadras, tous deux plutôt bien habillés, lui assez dégarni et ne s'occupant plus de sa valise, elle pendue à son cou, fermant doucement les yeux comme si elle embrassait son premier flirt au collège. Un couple, à quelques mètres, qui s'arrêtera à Houilles avant de prendre un train pour Maisons Laffitte, et qui viennent d'assister au Voyage de Victor, avec Macha Méril et Guy Bedos, devinent que c'est un couple adulterin : s'embrasser en public comme des jeunes amoureux au-delà de 40 ans, un jeudi soir avec une valise à ses pieds, ça ne trompe pas.

mardi 24 novembre 2009

Argent, argent


Salut à tous,

Juste un passage ici pour commenter la décla de la semaine. Non, pas une une nouvelle ânerie de Finkelkraut ou d'Eric Raoult, pas une pseudo rébellion de Rama Yade ou un cri moralisateur de Dechavanne. Au passage, à la Coupe du Monde des Aneries, je suis sûr qu'on pourrait atteindre le dernier carré, parce qu'on a de la star dans ce domaine.

Non là ça vient d'un de ces footballeurs discrets mais unanimement respectés car considérés comme compétent, Marc Planus. Le Paolo Maldini bordelais, la belle gueule en moins, qui a débuté en 2001 à Bordeaux et qui y a déjà disputé 252 matches à seulement 27 ans, et qu'on aurait envie de s'en faire un pote. Il a l'air sympa, Marc Planus.

Enfin, depuis ce matin, j'ai autant envie de boire un verre avec lui que de faire un poker avec un trader. J'ai lu ce matin dans l'Equipe une perle, qui manifestement ne choque que moi mais qui ne laisse de me laisser pantois depuis. Notre Marco, professionnel modèle et fan de déco et d'architecture, nous lance un cri du coeur : "Je le dis haut et fort : j'aime l'argent."

Alors là bravo. Non mais bravo. Faut vraiment avoir des couilles comme Jupiter pour avoir le courage de sortir ça. Qu'est-ce que c'est courageux ! C'est honnête, ça on est d'accord, on n'en attendait pas moins de sa part. Mais de là à lancer ça genre "fallait que je vous en parle parce que ça me bouffe les tripes, je ne peux plus me retenir, c'est trop beau", c'est extraordinaire.

L'argent... j'ai aussi un problème avec, mais dans l'autre sens. L'argent pourri tout. Il fait des médias tout ce qu'ils ne devraient pas être, des fouille-merde. Il rend la société invivable et cruelle envers les faibles, il rend les gens cons, matérialistes, de droite quoi. Plus on a de l'argent, moins on veut partager. Essaie de t'approcher de la carrosserie de la voiture, de la montre ou de l'iphone d'un mec blindé de fric, tu vas comprendre. Le type pourra repeindre 30 fois sa caisse, mais si tu fais un rayure dessus il t'arrache un oeil.

L'argent rend les gens suspiscieux, bouffe les amitiés, favorise les riches et écrase les pauvres, toujours. On est prisonniers de l'argent : qui peut vivre sans ? Jean-Pierre Treiber ? Quand tu n'en as pas, tu ne vis pas, tu crève ; et quand t'en as trop, tu ne vis plus parce que tu ne vis que par et pour les objets, l'apparence. Il passe avant la vie des gens, comme dans les licenciements. C'est un but, au lieu d'être un moyen.

Bien sûr, comme tout le monde je ne crache pas sur une augmentation, une prime ou autre. Mais j'adore également conduire, et je n'aime pas les voitures pour autant. Tant que l'argent me permet de vivre, ça me va. Quand il devient une obssession, comme il a une fâcheuse tendance à le faire, c'est une prison, un piège. C'est une drogue. Plus t'as de l'argent, plus t'en veux, même s'il te faut 15 vies pour le dépenser.

Je le dis haut et fort, je n'aime pas l'argent. De ce côté là, je n'ai pas à me plaindre.

Je vous laisse.

lundi 23 novembre 2009

Questionnaire et réponses classiques de l'Equipe Mag destiné aux sportifs


L'album que tu écoutes en boucle ?

(Deux écoles) 50 cent ou Calogero.

Ton film préféré ?
Gladiator.

Ton actrice préférée ?
Monica Bellucci.

La personne la plus connue dans ton répertoire ?
Yannick Noah (ou David Douillet).

Ton livre de chevet actuel ?
La biographie de Zinedine Zidane, ça fait 4 fois que je la lis.

La pire chose qu'on ai dite sur toi ?
Que j'étais un mercenaire.

Ta station de radio favorite ?
(Comme pour la musique) Skyrock ou Chérie FM.

Ta dernière petite folie ?
Je ne fais pas trop de folie, même si je viens de m'acheter un BMW.

Ton plat préféré ?
Les fettucini de ma maman.

Avec qui on te confond ?
Fabrice Eboué.

Ton juron préféré ?
Putain de merde.

jeudi 19 novembre 2009

Haut les mains, c'est un hold up


Salut,

Ce matin quand "Maneater" de Nelly Furtado a entamé son rythme saccadé et ses choeurs un peu flippants se sont élevés, quand en fait mon réveil a sonné, quoi, la première information qu'a enregistré mon corps c'était qu'il ne s'était pas assez reposé, que sa nuit était tronquée. Tout de suite, un manque de sommeil absolument indiscutable m'a habité, et m'accompagne depuis ce si terne moment.

Pourquoi tant de haine ? La faute à l'Equipe de France, qui a épuisé mes nerfs et mes cordes vocales une demi-heure de trop, et m'a fait tout de même réincorporer mon appart à 1h20 du matin. La faute aussi aux travaux nocturnes sur le RER A, qui nous ont contraint d'aller à Saint-Lazare en revenant du Stade de France, ou nous avions assisté, à n'en pas douter, à un des grands matches de l'Histoire des Bleus. Une rencontre à ranger à mi-chemin entre France-Bulgarie 1993, pour le niveau de jeu et les mauvaises ondes que ce match faisait partager aux 71500 supporters français présents, et France-Brésil 1986, pour son dénouement miraculeux et, finalement, presqu'inespéré.

En revanche, j'ai beau chercher, je ne trouve pas d'exemple ou la France aura autant été avantagée par l'arbitrage au dépend d'un adversaire, du moins dans un match à enjeu. Y a eu des matches ou on s'en est bien sortis (Croatie 98, Angleterre 2004...) mais il n'y avait rien d'"illégal" là-dedans, on avait juste eu une chance de chacal. En revanche, des matches ou on s'est fait voler, y en a de quoi faire une encyclopédie. Là, non seulement on ne méritait pas de battre l'Irlande sur ce match, mais en plus notre but, vous le savez tous aujourd'hui, est complètement scandaleux. Un hors-jeu au départ, puis une première main réflexe de Thierry Henry, qui nous prouvait alors à tous qu'il était bien là malgré les apparences, et une seconde nettement plus volontaire qui permettait à notre capitaine préféré de remettre victorieusement le ballon sur le crâne de William Gallas.

Ca n'a pas loupé, depuis ce matin tous les gens que le sujet intéresse (ils sont étonnament nombreux aujourd'hui, on se croierait en 98...) sont déchaînés. Non, pas de mauvaise foi patriotique à l'Anglaise ou à l'Italienne, mais une auto flagellation de premier ordre, de main de maître oserais-je même. Bien sûr, et je suis le premier à l'affirmer haut et fort, c'est très très dur pour l'Irlande, qui ne méritait pas d'être éliminée de la sorte, surtout après ce match parfait de sa part, ou elle a ridiculisé pendant plus de 100 minutes les Français tactiquement, physiquement et même techniquement, ce qui était loin d'être prévu. Comment les Bleus, si intelligents et si supérieurs physiquement lors du match aller ont-ils pu se manquer à se point ? Je ne vais pas dire que sans Lloris on aurait perdu, parce que je ne connais pas une équipe qui gagnerait sans gardien, c'est débile. Mais avec un gardien genre un peu moins bon, on pleurerait aujourd'hui. Et Anelka, contrairement à ce que l'Equipe affirme, a été juste énorme. Un peu trop seul aussi.

Je lis et j'entends beaucoup de choses depuis ce matin, que la France ne mérite pas d'aller à la Coupe du Monde, qu'il faudrait rejouer ce match, qu'il faut absolument adopter la vidéo (ça c'est vrai)... d'abord, la qualif ne s'est pas jouée lors de ce match mais sur les deux, et le premier on l'a gagné logiquement. Surtout, on n'aurait sans doute pas joué les barrages si l'arbitrage ne nous avait pas été très défavorable en Serbie (1-1, dont 80 minutes à 10 contre 11) ou si Escudé n'avait pas marqué un but contre son camp contre la Roumanie, que nous laminions dans tous les secteurs de jeu (1-1). Du coup, je crois pouvoir dire sans me gourer qu'on mérite largement d'aller à la Coupe du Monde. Mais pas contre cette Irlande là, si généreuse, si solidaire, si magnifiquement soutenue par 8500 Irlandais intenables. Et pas de cette manière. Un bon 2-0 aurait été quand même plus respectueux.

Du coup, Raymond a réussi un autre exploit, en plus d'être le seul sélectionneur des Bleus à avoir qualifié 3 fois de suite la France pour un grand tournoi, c'est celui d'être encore plus haï après une qualif qu'avant. Pourtant, je ne pense pas que ça soit de sa faute si les deux Diarra perdaient tous leurs duels et tous leurs ballons au milieu, si Gourcuff traînait un 30 tonnes derrière lui, si Henry calculait ses points retraites, si Gignac faisait son poids apparent... son coaching, hormis le maintien très étonnant de Benzema sur le banc pendant que les autres s'échauffaient, fut plutôt bon, avec de bonnes entrées de Govou et Malouda, ce dernier frappant très bien le coup-franc précédent la main désormais légendaire et mondialement connue de Henry. Mais mettre quelque chose au crédit de Domenech, c'est comme admettre que ses gosses sont moches ou que sa mère ne sait pas cuisiner, c'est trop dur. Ray va passer sept mois très, très longs, encore plus longs sans doute que ceux que vécut Aimé Jacquet avant le Mondial 98. Là aussi, c'est peu dire.

Je vous laisse, et allez les Bleus.

mardi 17 novembre 2009

Noctambule éclairé


Salut à tous,

Vous le savez, m'endormir avant minuit me pose beaucoup de difficultés. En même temps, quelle importance quand on se lève jamais avant 8h ? Du coup, je me retrouve souvent à cette heure ci à regarder la télé tandis que mon ange rompiche à mes côtés.

La télé à minuit, c'est ce qui rends votre télécommande jetable. En tous cas la mienne. Je suis couché, et je zappe une fois pour trouver un truc devant lequel m'endormir, en mettant le timer pour que la télé s'éteigne plus tard. Une fois le programme miracle trouvé, pouf la télécommande est posée à côté du lit, et ne sert quasiment plus. Surtout, le choix est le plus souvent restreint. Cours métrages, téléfilms, infos, reportages, redifs... déjà qu'en temps normal on n'est pas submergés par la qualité, là c'est carrément Beyrouth, y a plus grand chose qui tient debout. Et en même temps... ça a son charme. Et c'est souvent instructif et intelligent.

Les reportages, par exemple, qui passent sur le service public à cette heure ci, vous pouvez être sûr que vous ne pourrez pas les voir à un autre horaire. Ou alors plus tard, avant les 5h du mat si néfastes pour le sommeil de la capitale. Pourquoi ? Parce que les sujets ne sont pas très politiquement corrects et souvent trop bien traîtés pour qu'un directeur des programmes risque son poste en les diffusant à la vue de la population.

Cette nuit, par exemple, j'ai regardé un reportage sur le tribunal d'instance de Louviers, en Normandie. Comme les 2 tiers de ses congénères, il va être prochainement supprimé par le gouvernement, pour des raisons que seul les cerveaux malades siégant à l'Elysée tous les mercredis matins connaissent. On suit ainsi le quotidien d'un jeune juge à l'aspect propret, qui ne devait pas souvent tirer les couettes des filles à la récré, qui passe sa journée à recevoir dans son bureau ou en audience des gens surendettés au RMI depuis des lustres, des mecs qui ont fait du 240 km/h dans la ville avec leurs deux enfants à l'arrière, et d'autres cas sociaux qui seraient - seront - particulièrement embêtés s'ils devaient se déplacer à plusieurs dizaines de kilomètres de là pour venir résoudre leurs problèmes.

Le jeune juge effectue, une fois par mois, des déplacements dans la campagne, ou dans les hopitaux, à la rencontre des personnes agées et/ou invalides, qui ont besoin d'être aidées, c'est-à-dire mises sous tutelles, par exemple. Des personnes qui ne se rappellent plus qui est président de la république (remarquez, moi il me faut toujours faire un effort pour me convaincre de qui c'est), quand est mort leur mari ou qui affirment qu'elles vont fêter leurs 54 ans alors qu'elles sont nées en 1919. S'il ne se déplacait pas pour régler ces petits problèmes dont se fout d'une force thermo nucléaire le gouvernement, vu que ces personnes avouent qu'elles ne votent plus depuis les neiges ancestrales - et ne pourront plus du tout le faire quand elles seront sous tutelles -, qui le ferait ? Qui le fera ?

Difficile de voir un reportage, qui provient de France 3 Normandie et ou on ne voit aucun journaliste rayant le parquet avec ses dents se mettre en avant pour se faire voir aux dépents de la misère du monde, aussi criant de vérité à une heure de grande écoute. Et pourtant... ça pourrait changer beaucoup de choses, qui sait. La télé, si elle est bien utilisée, comme elle l'était à ses débuts quand elle cherchait à instruire et éduquer, a un pouvoir bénéfique indéniable.

Je vous laisse.

dimanche 15 novembre 2009

Non, je n'ai pas de jeu de mot sur l'Eire, ils ont tous été fais.


Salut à tous,

Hier soir, match obligé à regarder, rencontre capitale pour la qualif à la Coupe du Monde. Platoche a beau dire que ce ne serait pas un drame si les Bleus n'allaient pas en Afrique du Sud, le fait est que la dernière fois qu'ils ont raté un tournoi, c'était en 1994. Personne n'imagine un Mondial sans l'Italie, sans l'Allemagne, sans le Brésil... et ben la France, ça doit être pareil. C'est sûr, rien n'est grave et surtout pas le foot, c'est une équipe jeune... mais quand même.

Le contexte d'abord : on est arrivé en plein match Egypte-Algérie, et le café près de la Place d'It ou on arrivait résonnait de l'enthousiasme des jeunes Algériens venus assister à la qualification historique des Fennecs, privés de Coupe du Monde depuis 1986, soit probablement avant leurs naissances. Malheureusement, un but du double champion d'Afrique (qui n'a plus joué de Mondial depuis 1990...) au bout d'arrêts de jeu étrangement longs (6 minutes !) va contraindre les 2 équipes à aller à Khartoum, au Soudan, jouer un match d'appui. Ca va être brûlant.

Une fois les Algériens partis la mine déconfite, les supporters français prennaient leurs places encore chaudes. Changement d'ambiance : les Algériens criaient de joie à chaque tacle réussi par leurs favoris, même en milieu de terrain. Les Français ne levaient pas une fesse, hormis sur le but, ou aller aux toilettes. Y avait du bruit, certes, mais feutré par le fait que finalement, ce n'était que du foot... J'arrive pas à m'y faire. On est blasés !

Toute la semaine, la presse nous a fait son numéro : Croke Park, temple des sports gaëliques, qui accueille exceptionnellement le foot et le rugby, créations anglaises, tandis que Landsdone Road est rénové. Le quatrième plus grand stade d'Europe allaient être un enfer, en plus il allait pleuvoir et venter, et puis sur le banc c'était Trapattoni, l'entraîneur le plus titré de l'histoire, et puis les Irlandais, intenables sur coup de pieds arrêtés (1 but sur deux inscrits comme ça en moyenne) n'avaient plus perdu de match officiel depuis deux ans, notamment les deux contre l'Italie en qualifs (2 nuls), et puis Hugo Lloris avait sûrement oublié son nounours porte-bonheur... vraiment, on allait en chier grave.

Finalement, il n'a pas plu, pas venté, les Irlandais ont fait du bruit mais ont respecté la Marseillaise et tout, Trapattoni, en voulant initier des joueurs habitués au kick & rush à la rigueur italienne, a dénaturé cette équipe, devenue frileuse et calculatrice, et Hugo Lloris avait du retrouver son nounours coincé dans une poche vu qu'il a attrapé tous les ballons qui traînaient, en l'air ou au sol. Les grands gardiens sont ceux qui ne se ratent pas dans ces matches ou ils ont peu à faire. Et Lloris est un très grand gardien, pas fabriqué par la presse pour faire plaisir aux supporters marseillais... je ne citerais pas de nom. Et il a 22 ans. Il a le potentiel pour battre le record de sélection (Thuram, 142 !). Plus que 135...

En première mi-temps, les Français se sont contentés de défendre bas face au jeu long des Irlandais, Anelka, notamment, évoluant très bas et de façon presque axiale. Je ne pense pas que ce soit une consigne de Raymond, même si tout le monde le tient responsable de ça, comme de tout ce qui va mal en football. Mais il a tenu le ballon, et a fait courir l'adversaire, qui allait le payer par la suite. En deuxième mi-temps, en effet, la France allait profiter de sa supériorité technique ET physique - on a toujours l'impression qu'on est moins fort physiquement que les autres, alors que depuis 1996 c'est l'inverse... - pour dominer tranquillement l'Irlande, à tel point qu'il a fallu qu'Abidal leur donne le ballon pour qu'ils soient dangereux...

On les a muselés dans les airs, en les privant de coup de pieds arrêtés notamment. On les a mangés au milieu, grâce au travail des deux Diarra, qui font mieux que tout pour faire taire Eric Besson (dommage que Sissoko et Cissokho n'étaient pas alignés non plus). Et en attaque, on a pris notre temps pour prouver qu'on avait une ligne offensive de haut niveau. Manquait plus que Benzema à la place de Gignac, qui nous a bien mangé la feuille sans que personne n'en parle ce matin... bizarre.

Mercredi, on retourne au Stade de France, véritable handicap pour les Bleus. On verras si ce stade froid, mou et terne, temple de la boboittude pseudo tolérante envers le foot saura se transcender pour porter l'Equipe de France. Qu'il n'y ait pas trop de ces connards de la table d'à côtés, ces Français qui soutenaient l'Irlande, un sourire un coin... ("ahahah, vous avez vu comment on est trop des rebelles ?"). Des claques se sont perdues place d'Italie, hier soir.

Je vous laisse.

vendredi 13 novembre 2009

Hero Quest


Hey !


En cette période de sécheresse d'inspiration, certaines photos trouvées sur le net me sauvent la vie et conservent à ma moyenne de posts par mois un aspect acceptable. Aujourd'hui je me suis replongé dans mon enfance à la vie de cette photo :

Un jeu qui aura marqué mon enfance, un premier contact avec l'univers si riche de l'Heroïc Fantasy, quelques années avant ma découverte du Seigneur des Anneaux. Comme beaucoup d'œuvres (films, livres et donc jeux) de ce genre, ce jeu est terriblement inspiré de la trilogie de Tolkkien, et du monde hallucinant qu'il a créé pour l'occasion : on peut incarner un barbare (un guerrier quoi), un nain, un magicien et un Elfe. Soit la composition exacte, si l'on excepte les Hobbits, seule race jamais vue ailleurs que chez JRRT, de la Communautée de l'Anneau.

Après, dans les bestioles à zigouiller, les créateurs ont un peu tout mélangé : les classiques Orques et autre Gobelins côtoies des Zombies, des Squelettes, des Momies et même une Gargouille... personnages beaucoup plus rares dans l'Heroïc Fantasy. Restent des parties mémorables que je faisais avec mes frères et mes copains.

Ce ne fut pas longtemps non plus avant que je commence à jouer à des Jeux de Rôles : une poignée de puceaux boutonneux, genre très bons en histoire et moins en sport, refoulés par les ados "populaires" se réunissaient chez l'un d'entre eux, par exemple, et c'était parti pour des heures entières de jeu. J'en ai pas fait beaucoup, mais ce sont également de bons souvenirs. Je gagnais rarement, comme je gagne peu aux jeux de hasard en général : pour cela il faut avoir de la chance et une certaine confiance en soi à mon avis, et ce ne sont pas mes qualités premières :p

Bref, ce que je raconte là c'est l'histoire des ancêtres des jeux vidéos...

Je vous laisse.

mardi 10 novembre 2009

Gisors bis


Salut à tous,

Ce fut un vrai WE pour moi. Je veux dire, le genre de WE ou je ne travaille pas du tout, je ne pense (presque) pas au football, mais dont je reviens sur des rotules élimées et derrière des paupières surchargées. Le genre de WE entre amis ou tu ne dors pas ton quota d'heure, et que tu ne vois pas passer, évidemment.

On est retournés à Fleury-la-Forêt, une trentaine de bornes après Gisors, en Normandie, dans la même maison qu'en mars. Cette grande maison ou on avait fait un concours de matelas, mangé du risotto et passé notre dimanche à faire le ménage... un bon souvenir, mais un peu frustrant quand même. Cette fois ci on a pris le forfait ménage, 50 euros quand même mais bon, ça vous change un dimanche. On a essayé de refaire le concours de matelas mais il a eu moins de succès. J'ai fait quelques sauts, constatant 8 mois plus tard que ma morphologie hors norme me permettait de moins en moins d'encaisser ce genre de galipettes.

Malgré le temps particulièrement local, on a pu profiter du grand terrain, de la balançoire qui a ravi les enfants, de la mare ou patauge quatre canards, à qui on a donné l'urgente idée d'emigrer vers le sud en cherchant à récupérer notre ballon dans leur eau. Il nous a fallu plus d'une journée et deux balais pour y arriver. On a particulièrement bien mangé aussi, notamment des gnocchi, des pâtes à la crême et aux crevettes, et un hamburger maison absolument sublime le dimanche midi (viande au Comté, coleslaw délicieux à côté). Un bonheur.

On a joué, on a glandé, bref on a profité. Reste maintenant à récupérer :p Demain matin, j'espère !

Je vous laisse.

mardi 3 novembre 2009

Modération nationale


Salut à tous,

Comme vous le savez, depuis deux ans et demi et l'avènement à la tête de notre beau pays de la "droite décomplexée", nous pouvons nous enorgueillir de posséder un "ministère de l'identité nationale". Et depuis quelques semaines, son locataire, qui a, paraît-il, milité un jour au parti socialiste se fait particulièrement remarquer. Parce qu'il y a bientôt des élections ? Oh non, ce serait de la politique politicienne, ça y en a pas être possible.

Après avoir renvoyé dans leur pays civilisé et apaisé trois Afghans, Eric Besson en a profité pour lancer un débat sur l'Identité Nationale. Je vais arrêter d'être ironique, et naïf aussi : émanant d'un tel ministère et d'un tel personnage, cette affaire est tout sauf surprenante.

Se demander ce qu'est être Français, c'est mécaniquement remettre en branle l'usine à préjugé. Car enfin, être Français, c'est quoi ? Si, pour Besson, c'était être musulman, ne pas fêter Noël ou avoir un grand-père sénégalais, il n'aurait certainement pas posé la question. Pourtant, figurez-vous que c'est le cas de beaucoup de Français. Demandez à Rama Yade, Patrick Vieira, Zinedine Zidane, Kad Merad...

En fait, la réponse souhaitée est dans la question. Etre Français ne peut pas être synonyme d'autre chose que la blancheur de peau, la baguette sous le bras, le tiercé, l'apéro, l'accordéon, Johnny Halliday et le gigot du dimanche. Sinon, pourquoi poser la question, si ce n'est pas pour s'inquiéter de ce métissage culturel et pigmentationnel (gloup) qui menacerait l'unité esthétique de notre si beau pays ? Je ne vois pas en quoi l'existence de ce ministère et de ce débat seraient crédibles si la réponse pouvait être autre chose.

Je suis allé sur le site ou on peut "participer" à ce "débat". Les guillemets sont de rigueur, car évidemment, mon message a été modéré, c'est-à-dire écarté par les responsables du site (je précise pour les non initiés, ici il y en a), tout comme ceux qu'ont tenté de laisser les journalistes de l'Edition Spéciale, sur Canal. Ceux-ci en ont laissé un très en faveur de Sarkozy, il était en ligne dans la seconde. Ceux qui l'étaient moins n'ont jamais vu le jour. C'est ce que la droite décomplexée appelle un "débat".

Dans mon message, j'avais dit grosso modo qu'être Français, c'était "aimer et respecter les Droits de l'Homme, et savoir ce que l'expression terre d'accueil signifie. C'est aimer et aider l'autre, et être conscient que nos racines viennent de bien plus loin que la Creuse ou l'Indre-et-Loire, elles passent les mers et les nations depuis la nuit des temps, car la France est un carrefour. Etre Français, c'est ne pas accepter ce que fait et fera Eric Besson".

Je vous laisse.

jeudi 29 octobre 2009

Clasico


Hello,

Vous l'aurez compris, j'aime bien le football. Je veux dire, je préfère la pelote néo zéolandaise mais j'ai beaucoup de mal à trouver les résultats sur le net, malgré les efforts louables mais limités de newzelandpelot.nz. Alors en attendant un vrai site d'info sur ce sport trop méconnu, je m'occupe avec le foot.

Et pourtant, vous m'en auriez parlé il y a 20 et quelques années... j'aurais été comme tout bon Français qui se respecte : "trop payés", "22 blaireaux qui courent derrière un ballon", etc. Mais en 1990, j'avais déjà commencé à changer. J'avais regardé un France-Hongrie en mars, en compagnie de mon grand-père, en Bretagne (1-3), suivi plus ou moins la Coupe du Monde italienne et commençait à compter les buts des joueurs français durant la saison 90/91. Le 9 octobre, jour d'un certain Auxerre-Marseille, fut un tournant. Le second nommé était - et est toujours - le club préféré de mon petit frère, qui avait dix ans. Mes quinze printemps ne m'empêchèrent pas de le chercher en soutenant alors l'équipe recevante, le Auxerre de Guy Roux, Christophe Cocard et William Prunier. Une des meilleures équipes françaises de l'époque, régulièrement qualifiée en Coupe d'Europe.

Mais je ne le savais pas à ce moment-là, ça m'intéressait pas, ou peu. Mais le fait de soutenir Auxerre un soir ou elle se payait le luxe de mettre une piquette au Marseille de Tapie et Papin (4-0), la très grosse équipe française de l'époque, pas encore figée dans la cire par son succès européen de 1993 (aucun trophée depuis, je dis ça je dis rien), allait changer beaucoup de chose. J'allais devenir fan d'Auxerre, qui m'avait charmé ce soir là, et du PSG, club voisin régulièrement traité dans le Parisien, journal éternellement lu par mon père. Je suivais les aventures laborieuses du PSG d'avant Canal, celui de Bosser, Bibard, Perez ou Sandjak, bref celui d'avant Ginola, Valdo, Ricardo... toutes les semaines, suivant les succès ou les défaites (en nombre égal cette saison là), le PSG était soit en crise, soit en progrès, c'était déjà le règne de l'immédiat, ça me faisait marrer de suivre ce feuilleton. Mais je me suis attaché à ce club qui, déjà, n'était pas très populaire, par définition puisqu'il y avait "Paris" dedans.

Les saisons suivantes, Canal +, diffuseur du championnat, allait mettre tout en oeuvre pour créer une rivalité entre le PSG et Marseille, histoire d'avoir un choc semestriel à vendre à ses abonnés. Ce week-end, la chaîne cryptée a payé cash cette boulette, en perdant 150 000 euros pour avoir envoyé du matos à Marseille pour filmer des mouettes. Toujours est-il que je suis tombé dedans, et que pour embêter encore plus mon frère, je suis devenu un acharné du club. Pour Marseille, je suis évidemment loin d'être un fan, c'est une litote. C'est un peu le club officiel de la France, à qui on pardonne tout, un club qui est tellement facile à supporter, quand c'est le cas vous êtes tout de suite sympathique aux yeux des gens. Sauf des Bordelais, peut-être, qui haïssent presque plus Marseille que les Parisiens. Mais on en parle moins...

Une rivalité que ceux qui n'y sont pas engagés appellent logiquement superficielle. Forcément, après 15 ans... mais celle entre Tottenham et Arsenal, entre Barcelone et Madrid, entre les deux clubs de Milan, ont bien commencé un jour. Et à l'époque, elles devaient paraître bien stupides aux yeux des neutres. Aujourd'hui, personne n'irait dire qu'un Real-Barça est surcôté, notamment parce que c'est une affiche centenaire, et mythique. Sauf que des incidents comme on en a vu ce week-end à Marseille, on ne les voit pas dans ces autres grands chocs européens, ou sporadiquement. La France doit encore grandir footballistiquement et sociétalement pour mériter un choc de ce genre.

Je vous laisse.

mardi 27 octobre 2009

Identité

«L'identité nationale, pour la droite, c'est l'immigration, l'étranger»

Interview

L'annonce par le ministre de l'Immigration Eric Besson d'un «grand débat sur l'identité nationale» est dénoncée par l'opposition comme une stratégie électoraliste à l'approche des régionales. Pour le politologue Vincent Tiberj, la manœuvre est la même qu'en 2007.

Recueilli par CORDÉLIA BONAL

Vincent Tiberj est chercheur en sociologie politique à Sciences Po, est l'auteur de La Crispation hexagonale (2008). Il revient sur le rôle joué par la question de l’immigration dans l'élection présidentielle de 2007.

Voyez-vous dans l'annonce d'un «grand débat sur l'identité nationale», à quelques mois des élections régionales, une nouvelle manifestation de ce que vous appelez la «crispation hexagonale»?

Oui, car le moment choisi pour ce débat n'est évidemment pas innocent. Il y a d'abord la volonté, de la part du gouvernement, de reprendre en main l'agenda médiatique pour faire oublier une séquence problématique pour lui: l'affaire Frédéric Mitterrand, les banques, Jean Sarkozy... Empêcher la focalisation, allumer des contre-feux, c'est une grande force de Sarkozy depuis 2002 déjà. Ensuite, n’oublions pas qu'un tel débat peut être instrumentalisé politiquement. Il suffit de repenser à 2007: jamais l'électorat n'avait été aussi à gauche, et pourtant les gens ont voté pour Nicolas Sarkozy. Pas seulement pour sa dimension charismatique ou pour le «travailler plus pour gagner plus», mais aussi parce qu'il a su jouer sur l'immigration et la crainte du communautarisme.

Enfin, s'agissant d'Eric Besson, il y a certainement la volonté de faire oublier les charters, d'élargir – par conviction ou non – le champ de son ministère qui n'a longtemps été que celui des expulsions. Fermeté d'un côté, ouverture de l'autre, c'est ce qu'on appelle la stratégie des deux jambes.

Est-ce au politique de lancer un tel débat?

Si on raisonne sociologiquement, l'identité nationale se construit au quotidien. C'est que que disait Ernest Renan lorsqu'il parlait de la nation comme d'un «plébiscite de tous les jours». Dans le même temps, travailler autour du «faire société» du «vivre ensemble», est une mission éminemment politique, et de ce point de vue ce débat n'est pas illégitime. Le problème, c'est que l'identité nationale au sens où l'entend Eric Besson et plus largement la droite depuis quelques années a un contenu très marqué politiquement, cristallisé autour de l'immigration, des étrangers. Et l'intégration telle que la perçoit le gouvernement est une intégration normative, qui passe par l'adhésion ou non aux valeurs républicaines. Il y a une volonté de distinguer, par la mise en avant de comportements ultra-minoritaires, comme la burqa.

Est-ce vraiment nouveau?

Ce que l'on constate, c'est que le débat sur l'immigration, qui dans les années 90 était systématiquement suspecté de «lepénisation des esprits», est aujourd'hui devenu légitime. Mais il est désormais associé aux valeurs républicaines, la droite a beaucoup travaillé là-dessus. Il y a une forme de préjugé de l'Etat autour de ce débat : les filles voilées sont nécessairement opprimées, etc. C'est une vision déformée de l'intégration qui, en réalité, fonctionne plutôt bien. Quand on mesure l'adhésion des enfants issus de l'immigration à des valeurs communes de la société française, on constate qu'ils ne sont pas moins intégrés que les autres.

En débattre aujourd'hui ne permettrait-il justement pas justement de soulever cette distorsion entre discours et réalité?

Si ce débat était apolitique, peut-être. Mais qui va choisir les intervenants? Ce que je crains, c'est que l'on aboutisse à une définition fermée de l'identité nationale, qui servirait ensuite de repoussoir, à l'élaboration d'une sorte de modèle idéal auquel les immigrés seraient sommés de se conformer.

Le 26/10/2009, sur Yahoo actus.

lundi 26 octobre 2009

Enfantillages


Salut à tous,

Je vous néglige, je sais, je sais... et croyez-moi, ça m'embête autant que vous. Sans doute plus, même. Aussi, pour me punir de trop m'adonner au travail et au regardage de séries, je vais faire un petit travail d'introspection. J'ai beaucoup dit que je n'avais pas l'impresion d'avoir eu d'enfance, parce que j'ai peu de souvenirs, et je n'ai aucun ami d'enfance. En fait je n'ai surtout pas vraiment eu d'adolescence, sur le plan social j'entends. Mais, comme tout le monde, il y a quelques pics évènementiels qui remontent du brouillard quand je pense à mes premières années.

- Le premier d'entre eux, c'est mon premier jour à la maternelle. C'est un souvenir vif, immédiat, une photo : un grillage devant moi, derrière, une étendue d'herbe, un chemin sur lequel s'éloigne ma mère en me faisant un coucou de la main, et moi en larmes, dévasté de terreur à l'idée d'être jeté dans ce monde cruel sans ma génitrice. J'avais trois ans, c'était à Elisabethville, avant qu'on aille à Mantes-la-Jolie, d'après ma maman.

- Mai 1981, la France se donne enfin une chance d'être dirigée par un homme de gauche. J'ai six ans, on habite un petit appartement, quelques mois avant d'investir ma maison d'Issou, à la télé le visage de Mitterand s'affiche, ultra pixelisé grâce à un trucage télé sûrement très hipe à l'époque, et je me souviens de mes parents fous de joie à côté de moi. Qu'est-ce qu'il me paraissait petit cet appart...

- Lorsque je jouais dans les fondations de la maison du voisin, les week-end, avec ma voisine Séverine, mon amoureuse supposée (il n'y a même pas eu bisou). Des tranchées immenses, l'odeur de l'interdit, de quoi s'éclater comme des dingues et imaginer les plus belles histoires de gamin.

- La volée de bois vert administrée par mon père à mon chien Pato, dont j'ai déjà raconté la disparition ici-même. On était partis je ne sais ou, tous les cinq, et en revenant le pauvre vieux, peu habitué, comme tous les animaux qu'on aura eu, à être complètement seul dans la maison, avait pissé partout dans le salon. J'entends encore ses gémissements venant du garage. A l'époque, j'en ai terriblement voulu à mon père, désolé papa :p

- L'annonce de la naissance de mon cousin, Alexis, le jour de mes dix ans. J'étais sur mon vélo, au bout de la rue, près du stade, lorsque mon oncle est venu nous l'annoncer. Aujourd'hui, c'est lui - mon cousin - qui me fait découvrir des groupes inconnus, ainsi que les derniers Radiohead ou Benjamin Biolay :p

- On a eu une nouvelle voisine au fond du jardin, de mon âge, et celle-ci me faisait regarder princesse Sarah avant de lui raconter chaque épisodes de part et d'autre du grillage. Comment pouvais-je imaginer à quel point la perversité des filles peut parfois aller pour mener en bateau un lourdeau dans mon genre ? :p

- Quelques mauvais souvenirs, comme ma colonie à l'Ile d'Oléron, quelques baissages de jogging à la récré...

Voilà, si un psy lit ça, qu'il me donne son verdict. Gratos, évidemment, merci bien.

Je vous laisse.

jeudi 15 octobre 2009

Un barrage pour l'Afrique du Sud


Salut à tous,

Voici l'obligé post sur la semaine internationale qui vient de s'écouler (c'est du foot hein). Va falloir que je fasse vite pour le taper, c'est pour ça que je sacrifie ma pause dans ce sens, en attendant que mes doigts gelés ne quittent définitivement leurs mains nourricières.

On devait espérer un miracle, à savoir deux contre performances de la Serbie, tandis que nous avions l'obligation de gagner nos deux matches, si possible en marquant beaucoup. Les Bleus ont fait ce qu'ils devaient faire, mais la Serbie n'a pas craqué : elle a fait subir le même sort à une Roumanie manifestement moins combative qu'un mois plus tôt au Stade de France (1-1) que nous aux Iles Feroes (50 000 habitants, 5 000 licenciés), à savoir le score de 5-0. A noter que, aux yeux d'une presse toujours aussi peu encline à faire autre chose que de l'immédiateté, la France est passée d'un coup d'une équipe de branques qui ne marquent pas à une équipe audacieuse, offensive et largement favorite des prochains barrages. Domenech, en revanche, est toujours un con d'après les dernières news.

Parce que du coup, les barrages, on va y aller, malgré l'autre succès face à l'Autriche (3-1, à laquelle j'ai assisté hier, dans un Stade de France plein mais toujours aussi mou et spectateur... Dieu que c'est triste). Si vous ne changez pas immédiatement de chaîne, de station ou de page quand on parle de foot, vous allez beaucoup entendre pendant un mois ce mot habituellement réservé aux infos sur des catastrophes et des villes inondées. On saura lundi qui de l'Irlande, la Bosnie, la Slovénie et l'Ukraine on affrontera. A noter que la France est invaincue face aux trois derniers, et depuis 1981 pour l'Irlande. Difficile de dire donc que la France n'est pas favorite, mais si elle tombait sur les Celtes, invaincus en éliminatoires, l'Ukraine, qui s'appuie sur une excellente génération de jeunes, ou la Bosnie, qui possède parmi les meilleurs attaquants d'Europe (Dzeko, 39 buts en 2009, Misimovic, Ibisevic), soit du 3 sur 4, quand même, je lui souhaite bien du plaisir. A la limite, j'aurais préféré la Grèce, qui est tête de série et donc protégée, comme nous.

Privé de ses deux meneurs de jeu potentiels, Gourcuff et Ribéry, qui prouvent que la tronche en biais ou parfaite n'a rien à voir avec le talent, Domenech a du adapter - à peine - son équipe du 4-2-3-1 en 4-4-2. A peine parce que le deuxième attaquant aligné (Anelka puis Henry) décrochait beaucoup. Un choix malgré tout plus offensif, qui s'est ressenti dans les résultats, même si les deux oppositions étaient relatives. Mais du coup, Domenech va être bien emmerdé au moment de composer son équipe pour les barrages, devant principalement. Mais c'est bien fait pour sa gueule, toujours selon les dernières news.

En gros, sur 6 titulaires "indiscutables" (Gourcuff, Ribéry, Henry, Anelka, Gignac, Benzema), il ne pourra en aligner que 4 maximum. Il a deux solutions : soit il garde son 4-2-3-1, et titularise Gourcuff avec Henry à gauche et Ribéry, s'il l'accepte, ou Anelka, à droite : il reste une place pour trois joueurs de pointe (Gignac, Benzema, Anelka). OU ALORS il garde son 4-4-2, sacrifie Gourcuff - mais devra faire face aux foudres des magazines Têtu et Elle à la fois - et aligne Anelka en deuxième attaquant, il reste tout de même une place pour deux joueurs, Gignac et Benzema. Le premier a marqué quatre buts lors des derniers matches des Bleus, et Benzema, titulaire à Madrid et convaincant cette semaine (2 buts) et qui est annoncé comme l'avenir à ce poste. Et je ne parle pas de Malouda, Govou, Gomis... Pas simple, quand on ne possède pas l'effectif du Luxembourg, ou là les choix sont souvent plus simples ("ah toi t'as cadré un tir à l'entraînement, tu joues samedi").

A noter qu'avec la victoire à deux points plutôt que trois, un système tellement plus juste et équilibré, la France aurait fini en tête, et de barrage il n'y en aurait point. Foutus matches nuls si sous-estimés et dénigrés (un 2-2 ne vaut pas trois fois plus de points qu'un 1-0, si ?)...

Je vous laisse.

samedi 10 octobre 2009

Partage des richesses mentales


Salut à tous,

Je vais revenir sur un point qui ne garantira une nouvelle fois pas ma popularité envers la gente féminine, je préciserais même : féministe. Car ça fait un moment que je constate que les mecs passent beaucoup pour des cons dans la pub, s'y font mettre facilement mettre en boîte voire devenir un simple faire-valoir. Histoire de plaire au plus grand nombre, les femmes et ceux qui ont intérêt à pas mal se faire voir par elles.

Le dernier cas en date, particulièrement édifiant, est la pub pour une assurance qui vient de changer de nom, et qui utilise comme slogan musical un tube des années 80 réorchestré de façon moderne par de la guitare électrique, tube dont le titre m'échappe. Vous savez, vous l'avez forcément vue, c'est du véritable matraquage, dans le but d'enregistrer dans la tête des gens le nouveau nom de la boîte.

On voit une table très stylisée avec des gens autour. On comprends vite qu'il s'agit d'une sorte de conseil d'administration mental, avec toutes les facettes d'une personnalité. Et ce qu'on peut constater surtout, c'est que les défauts sont tous masculins : colère, pessimisme, bêtise, cynisme, peur... tandis que les femmes se partagent quelques notions peu agressives, voire complaisantes : la Raison, interprétée par Charlotte Rampling, la Passion, l'Optimisme et... l'Apparence. Non non non, pas le narcissisme hein, l'Apparence, défaut très répandu. Bah oui, quand vous avez un collègue qui passe son temps à se regarder dans un miroir, vous lui dites bien "ohlàlà, qu'est-ce que t'es apparent toi hein !", pas vrai ? Ben ouais, normal. Met l'apparence, coco, ça passera mieux.

Dans la première pub, la Raison qualifie d'ailleurs de "très bonne nouvelle" le changement de nom. Est-ce bien raisonnable ? On n'imagine mal le qualificatif qu'elle emploiera quand elle aura à traiter une vraie bonne nouvelle, comme par exemple l'éradication définitive et totale des hommes dans la pub, ces boulets.

Je vous laisse.

vendredi 9 octobre 2009

Du Galak devant uTube


Salut à tous,


Voilà, a y est, j'ai franchi une nouvelle étape. Ok, c'est un poil exagéré, vous allez vous en rendre compte, mais quand un évènement que vous attendez depuis longtemps arrive enfin, vous avez l'impression d'avoir fini une grille de Sudoku particulièrement retord : c'est comme une porte coincée qui s'ouvre.

Je n'ai jamais habité à Paris de ma vie mais je vis en région parisienne depuis toujours. Et je sors sur Paris depuis bientôt dix ans (en décembre, je pourrais fêter cet anniversaire pour le moins original). Avant j'y allais mais en dehors des Champs Elysées, pas vraiment ailleurs. En clair, je ne connaissais pas Paris, et j'étais émerveillé quand je voyais l'Arc de Triomphe. Je ne vais pas faire mon blasé, parce que ça reste une chance de vivre dans cette région et près d'une ville aussi exceptionnelle, mais il me fait quand même moins d'effet aujourd'hui, je dois le reconnaître.

Mon impatience légendaire - le moteur de ma vie - s'était reportée depuis quelque temps sur la découverte d'une salle mythique, l'Olympia. Ben ouais, autant je suis allé trois fois au Zénith - salle moderne et sans grand charme, aussi bien intérieur qu'extérieur - autant l'Olympia, jamais. Pourtant, selon moi, il y a trois salles mythiques à faire pour qu'un artiste considère qu'il a réussi, c'est l'Olympia - même si aujourd'hui, la Star Ac y passe aussi facilement que des Aznavour ou des Brel ont du galérer des années avant d'y arriver -, le Zénith et Bercy. Rarement l'agent d'un chanteur relativement bien installé dans la chanson téléphonera tout fier à son poullain "Eh Kevin, accroche toi bien à ton rail de coke : tu vas faire Mogador ! - Ouaiiiiis !!!" Et ce, avec tout le respect que j'ai pour le théatre Mogador. Que j'aimerais découvrir aussi, par ailleurs. Ca a failli se faire il y a peu, ce n'est que partie remise.

J'ai pas fait Bercy, mais chais pas, elle m'attire moins. Trop maousse, peut-être. Peut-être aussi parce que ce n'est pas vraiment une salle de spectacle, ou plutôt pas QUE : des tennismen, des joueurs de Basket, de Volley ou d'autres y partagent la même gloire. L'Olympia, même s'il a déménagé - mais reproduit à l'identique, pierre par pierre, quelques mètres plus loin - c'est une vraie salle de spectacle, et mythique dans le sens ou jusqu'il n'y a pas si longtemps, parvenir à y jouer était aussi gratifiant qu'avoir un prix Nobel, par exemple. C'était une véritable aboutissement.

Dans cette salle créée par Bruno Coquatrix, qui y a mis plusieurs fois ses tripes, Brel y a fait des adieux exceptionnels en 1966. Les plus grands d'une certaine époque s'y sont exprimés, Brassens, Aznavour, Piaf évidemment, qui a sauvé l'Olympia plusieurs fois en allant y cartonner alors qu'elle ne tenait plus debout, et j'en oublie évidemment. C'est LA salle de Paris.

J'ai beaucoup moins souffert pour aller y voir Valérie Lemercier. J'ai même pas payé, ou si peu, en jouant par SMS et sans vraiment y croire à un tirage au sort sur Europe 1. J'ai plus souffert sur la strapontin ou j'étais assis, mais la salle et le spectacle en valait la peine. La salle, je la voyais plus petite, mais elle est charmante, on était sous le balcon, on était un peu loin mais on voyait parfaitement la scène, inondée de fumée avant le début. Côté Lemercier, il y a un ou deux sketchs plus inégaux que d'autres, mais j'ai beaucoup ri, j'ai apprécié l'écriture, la mise en scène, et la drôlerie naturelle et le talent de comédienne de Lemercier, une vraie show woman.

Maintenant, mon prochain objectif est de reprendre l'avion, plus de 16 ans après mon voyage en Egypte... ça devrait se faire au printemps prochain, je vous tiens au courant.

Et oui, on a les rêves qu'on peut :p Je ne respecte pas les temps que la société nous indique, mais à la limite ça ne me déplaît pas.

Je vous laisse !

jeudi 8 octobre 2009

Père Lachaise représente


Salut à tous,

Comme je ne peux pas vraiment vous parler du quartier ou j'habite (oiseaux arbres chevaux a y est), je vais plutôt vous parler du quartier ou je travaille. A savoir vers le métro Père Lachaise.

Je suis principalement concerné par celui-ci quand je sors à 14h pour déjeuner. Oui je sors tard, mais c'est mon choix : j'aime bien couper parfaitement en deux mes journées, ce qui est le cas vu que du coup je fais 10-14 puis 15-19. Si je mangeais à midi, par exemple, ça me ferait un après-midi de six heures, ce qui me paraît un peu long. Et comme j'ai le choix...

Quand je sors, à chaque fois j'ai plusieurs solutions, sachant qu'un autre critère entre en jeu : je dois vidanger. Oui, je n'ai pas de toilettes au boulot, tant qu'on aura pas déménagé... donc je peux éventuellement aller m'acheter un sandwich et le manger soit en me baladant, soit en m'asseyant au Père Lachaise - y a moins glauque comme endroit pour savourer un thon mayonnaise, mais pas dans le coin - ou alors assis devant Internet. Mais dans ce cas, je dois tout de même trouver un endroit pour me soulager la vessie. C'est du terre à terre force 12, mais croyez-moi, à 14h je rigole pas du tout :p

Sinon ben je vais m'asseoir quelque part pour manger. Et là j'ai du choix, même si ça pourrait être mieux : un Chinois (pas d'eau pour se laver les mains, embêtant, ça fait un moment que j'y vais plus), un Japonais, un Grec... non, deux Grecs, une brasserie ou je vais souvent parce que j'y mange des trucs bons - genre de vrais plats, voyez - et que les Turcs qui le tiennent sont sympas, et enfin le McDo. Sauf que celui-ci est à 10 minutes à pied, à Ménilmontant, et que c'est un McDo quoi. C'est très très bon mais c'est l'option la plus chère - pour ce que je prends - et puis bon, voilà. J'y vais pas si souvent que ça, et encore moins au KFC de l'autre côté de la place.

Le matin quand j'arrive, il m'arrive de prendre un pain au chocolat ou au raisin à la sandwicherie qui est juste à côté de la bouche de métro. Bah oui, pour tenir jusqu'à 14h, il faut bien ça... Et puis il est stratégiquement bien placé quand même... Ce n'est pas systématique, mais pas loin, je l'avoue.

Purée je parle de ce quartier que par le prisme alimentaire... c'est dingue.

En face de mon boulot, y a le lycée Voltaire. Avec plein de jeun's devant, les garçons ont tous la coupe "je me coiffe pas parce que chuis un rebelle mais en fait c'est étudié au cheveu près" genre tourbillon de cheveux longs, vous savez comme dans les pubs de jeunes quoi. En fait, cette école est juste une usine à bobos. Que des gamins nés dans les 90's... c'est dément. C'est très agité devant, le matin, ils traversent souvent la rue pour continuer à faire exprimer leurs hormones naissantes de façon sonore. Juste devant la boutique, quoi. Du coup, quand notre commercial passe des coups de fil, ça doit faire bizarre aux clients quand ils entendent "rends moi mon Iphone, Jean-Alain, putain !!!!". Lui a l'habitude, mais eux moins j'imagine.

C'est un joli quartier quand il fait beau et que les arbres sont au top de leurs formes, la perspective vers la Place de la République - et au lointain, la Défense, quand même - est magnifique. Dommage que les gens qui roulent vers le Père Lachaise y roulent comme si ils y allaient pour se faire enterrer... c'est Ben Hur, parfois. C'est Paris quoi :p

Je vous laisse.