jeudi 29 octobre 2009

Clasico


Hello,

Vous l'aurez compris, j'aime bien le football. Je veux dire, je préfère la pelote néo zéolandaise mais j'ai beaucoup de mal à trouver les résultats sur le net, malgré les efforts louables mais limités de newzelandpelot.nz. Alors en attendant un vrai site d'info sur ce sport trop méconnu, je m'occupe avec le foot.

Et pourtant, vous m'en auriez parlé il y a 20 et quelques années... j'aurais été comme tout bon Français qui se respecte : "trop payés", "22 blaireaux qui courent derrière un ballon", etc. Mais en 1990, j'avais déjà commencé à changer. J'avais regardé un France-Hongrie en mars, en compagnie de mon grand-père, en Bretagne (1-3), suivi plus ou moins la Coupe du Monde italienne et commençait à compter les buts des joueurs français durant la saison 90/91. Le 9 octobre, jour d'un certain Auxerre-Marseille, fut un tournant. Le second nommé était - et est toujours - le club préféré de mon petit frère, qui avait dix ans. Mes quinze printemps ne m'empêchèrent pas de le chercher en soutenant alors l'équipe recevante, le Auxerre de Guy Roux, Christophe Cocard et William Prunier. Une des meilleures équipes françaises de l'époque, régulièrement qualifiée en Coupe d'Europe.

Mais je ne le savais pas à ce moment-là, ça m'intéressait pas, ou peu. Mais le fait de soutenir Auxerre un soir ou elle se payait le luxe de mettre une piquette au Marseille de Tapie et Papin (4-0), la très grosse équipe française de l'époque, pas encore figée dans la cire par son succès européen de 1993 (aucun trophée depuis, je dis ça je dis rien), allait changer beaucoup de chose. J'allais devenir fan d'Auxerre, qui m'avait charmé ce soir là, et du PSG, club voisin régulièrement traité dans le Parisien, journal éternellement lu par mon père. Je suivais les aventures laborieuses du PSG d'avant Canal, celui de Bosser, Bibard, Perez ou Sandjak, bref celui d'avant Ginola, Valdo, Ricardo... toutes les semaines, suivant les succès ou les défaites (en nombre égal cette saison là), le PSG était soit en crise, soit en progrès, c'était déjà le règne de l'immédiat, ça me faisait marrer de suivre ce feuilleton. Mais je me suis attaché à ce club qui, déjà, n'était pas très populaire, par définition puisqu'il y avait "Paris" dedans.

Les saisons suivantes, Canal +, diffuseur du championnat, allait mettre tout en oeuvre pour créer une rivalité entre le PSG et Marseille, histoire d'avoir un choc semestriel à vendre à ses abonnés. Ce week-end, la chaîne cryptée a payé cash cette boulette, en perdant 150 000 euros pour avoir envoyé du matos à Marseille pour filmer des mouettes. Toujours est-il que je suis tombé dedans, et que pour embêter encore plus mon frère, je suis devenu un acharné du club. Pour Marseille, je suis évidemment loin d'être un fan, c'est une litote. C'est un peu le club officiel de la France, à qui on pardonne tout, un club qui est tellement facile à supporter, quand c'est le cas vous êtes tout de suite sympathique aux yeux des gens. Sauf des Bordelais, peut-être, qui haïssent presque plus Marseille que les Parisiens. Mais on en parle moins...

Une rivalité que ceux qui n'y sont pas engagés appellent logiquement superficielle. Forcément, après 15 ans... mais celle entre Tottenham et Arsenal, entre Barcelone et Madrid, entre les deux clubs de Milan, ont bien commencé un jour. Et à l'époque, elles devaient paraître bien stupides aux yeux des neutres. Aujourd'hui, personne n'irait dire qu'un Real-Barça est surcôté, notamment parce que c'est une affiche centenaire, et mythique. Sauf que des incidents comme on en a vu ce week-end à Marseille, on ne les voit pas dans ces autres grands chocs européens, ou sporadiquement. La France doit encore grandir footballistiquement et sociétalement pour mériter un choc de ce genre.

Je vous laisse.

mardi 27 octobre 2009

Identité

«L'identité nationale, pour la droite, c'est l'immigration, l'étranger»

Interview

L'annonce par le ministre de l'Immigration Eric Besson d'un «grand débat sur l'identité nationale» est dénoncée par l'opposition comme une stratégie électoraliste à l'approche des régionales. Pour le politologue Vincent Tiberj, la manœuvre est la même qu'en 2007.

Recueilli par CORDÉLIA BONAL

Vincent Tiberj est chercheur en sociologie politique à Sciences Po, est l'auteur de La Crispation hexagonale (2008). Il revient sur le rôle joué par la question de l’immigration dans l'élection présidentielle de 2007.

Voyez-vous dans l'annonce d'un «grand débat sur l'identité nationale», à quelques mois des élections régionales, une nouvelle manifestation de ce que vous appelez la «crispation hexagonale»?

Oui, car le moment choisi pour ce débat n'est évidemment pas innocent. Il y a d'abord la volonté, de la part du gouvernement, de reprendre en main l'agenda médiatique pour faire oublier une séquence problématique pour lui: l'affaire Frédéric Mitterrand, les banques, Jean Sarkozy... Empêcher la focalisation, allumer des contre-feux, c'est une grande force de Sarkozy depuis 2002 déjà. Ensuite, n’oublions pas qu'un tel débat peut être instrumentalisé politiquement. Il suffit de repenser à 2007: jamais l'électorat n'avait été aussi à gauche, et pourtant les gens ont voté pour Nicolas Sarkozy. Pas seulement pour sa dimension charismatique ou pour le «travailler plus pour gagner plus», mais aussi parce qu'il a su jouer sur l'immigration et la crainte du communautarisme.

Enfin, s'agissant d'Eric Besson, il y a certainement la volonté de faire oublier les charters, d'élargir – par conviction ou non – le champ de son ministère qui n'a longtemps été que celui des expulsions. Fermeté d'un côté, ouverture de l'autre, c'est ce qu'on appelle la stratégie des deux jambes.

Est-ce au politique de lancer un tel débat?

Si on raisonne sociologiquement, l'identité nationale se construit au quotidien. C'est que que disait Ernest Renan lorsqu'il parlait de la nation comme d'un «plébiscite de tous les jours». Dans le même temps, travailler autour du «faire société» du «vivre ensemble», est une mission éminemment politique, et de ce point de vue ce débat n'est pas illégitime. Le problème, c'est que l'identité nationale au sens où l'entend Eric Besson et plus largement la droite depuis quelques années a un contenu très marqué politiquement, cristallisé autour de l'immigration, des étrangers. Et l'intégration telle que la perçoit le gouvernement est une intégration normative, qui passe par l'adhésion ou non aux valeurs républicaines. Il y a une volonté de distinguer, par la mise en avant de comportements ultra-minoritaires, comme la burqa.

Est-ce vraiment nouveau?

Ce que l'on constate, c'est que le débat sur l'immigration, qui dans les années 90 était systématiquement suspecté de «lepénisation des esprits», est aujourd'hui devenu légitime. Mais il est désormais associé aux valeurs républicaines, la droite a beaucoup travaillé là-dessus. Il y a une forme de préjugé de l'Etat autour de ce débat : les filles voilées sont nécessairement opprimées, etc. C'est une vision déformée de l'intégration qui, en réalité, fonctionne plutôt bien. Quand on mesure l'adhésion des enfants issus de l'immigration à des valeurs communes de la société française, on constate qu'ils ne sont pas moins intégrés que les autres.

En débattre aujourd'hui ne permettrait-il justement pas justement de soulever cette distorsion entre discours et réalité?

Si ce débat était apolitique, peut-être. Mais qui va choisir les intervenants? Ce que je crains, c'est que l'on aboutisse à une définition fermée de l'identité nationale, qui servirait ensuite de repoussoir, à l'élaboration d'une sorte de modèle idéal auquel les immigrés seraient sommés de se conformer.

Le 26/10/2009, sur Yahoo actus.

lundi 26 octobre 2009

Enfantillages


Salut à tous,

Je vous néglige, je sais, je sais... et croyez-moi, ça m'embête autant que vous. Sans doute plus, même. Aussi, pour me punir de trop m'adonner au travail et au regardage de séries, je vais faire un petit travail d'introspection. J'ai beaucoup dit que je n'avais pas l'impresion d'avoir eu d'enfance, parce que j'ai peu de souvenirs, et je n'ai aucun ami d'enfance. En fait je n'ai surtout pas vraiment eu d'adolescence, sur le plan social j'entends. Mais, comme tout le monde, il y a quelques pics évènementiels qui remontent du brouillard quand je pense à mes premières années.

- Le premier d'entre eux, c'est mon premier jour à la maternelle. C'est un souvenir vif, immédiat, une photo : un grillage devant moi, derrière, une étendue d'herbe, un chemin sur lequel s'éloigne ma mère en me faisant un coucou de la main, et moi en larmes, dévasté de terreur à l'idée d'être jeté dans ce monde cruel sans ma génitrice. J'avais trois ans, c'était à Elisabethville, avant qu'on aille à Mantes-la-Jolie, d'après ma maman.

- Mai 1981, la France se donne enfin une chance d'être dirigée par un homme de gauche. J'ai six ans, on habite un petit appartement, quelques mois avant d'investir ma maison d'Issou, à la télé le visage de Mitterand s'affiche, ultra pixelisé grâce à un trucage télé sûrement très hipe à l'époque, et je me souviens de mes parents fous de joie à côté de moi. Qu'est-ce qu'il me paraissait petit cet appart...

- Lorsque je jouais dans les fondations de la maison du voisin, les week-end, avec ma voisine Séverine, mon amoureuse supposée (il n'y a même pas eu bisou). Des tranchées immenses, l'odeur de l'interdit, de quoi s'éclater comme des dingues et imaginer les plus belles histoires de gamin.

- La volée de bois vert administrée par mon père à mon chien Pato, dont j'ai déjà raconté la disparition ici-même. On était partis je ne sais ou, tous les cinq, et en revenant le pauvre vieux, peu habitué, comme tous les animaux qu'on aura eu, à être complètement seul dans la maison, avait pissé partout dans le salon. J'entends encore ses gémissements venant du garage. A l'époque, j'en ai terriblement voulu à mon père, désolé papa :p

- L'annonce de la naissance de mon cousin, Alexis, le jour de mes dix ans. J'étais sur mon vélo, au bout de la rue, près du stade, lorsque mon oncle est venu nous l'annoncer. Aujourd'hui, c'est lui - mon cousin - qui me fait découvrir des groupes inconnus, ainsi que les derniers Radiohead ou Benjamin Biolay :p

- On a eu une nouvelle voisine au fond du jardin, de mon âge, et celle-ci me faisait regarder princesse Sarah avant de lui raconter chaque épisodes de part et d'autre du grillage. Comment pouvais-je imaginer à quel point la perversité des filles peut parfois aller pour mener en bateau un lourdeau dans mon genre ? :p

- Quelques mauvais souvenirs, comme ma colonie à l'Ile d'Oléron, quelques baissages de jogging à la récré...

Voilà, si un psy lit ça, qu'il me donne son verdict. Gratos, évidemment, merci bien.

Je vous laisse.

jeudi 15 octobre 2009

Un barrage pour l'Afrique du Sud


Salut à tous,

Voici l'obligé post sur la semaine internationale qui vient de s'écouler (c'est du foot hein). Va falloir que je fasse vite pour le taper, c'est pour ça que je sacrifie ma pause dans ce sens, en attendant que mes doigts gelés ne quittent définitivement leurs mains nourricières.

On devait espérer un miracle, à savoir deux contre performances de la Serbie, tandis que nous avions l'obligation de gagner nos deux matches, si possible en marquant beaucoup. Les Bleus ont fait ce qu'ils devaient faire, mais la Serbie n'a pas craqué : elle a fait subir le même sort à une Roumanie manifestement moins combative qu'un mois plus tôt au Stade de France (1-1) que nous aux Iles Feroes (50 000 habitants, 5 000 licenciés), à savoir le score de 5-0. A noter que, aux yeux d'une presse toujours aussi peu encline à faire autre chose que de l'immédiateté, la France est passée d'un coup d'une équipe de branques qui ne marquent pas à une équipe audacieuse, offensive et largement favorite des prochains barrages. Domenech, en revanche, est toujours un con d'après les dernières news.

Parce que du coup, les barrages, on va y aller, malgré l'autre succès face à l'Autriche (3-1, à laquelle j'ai assisté hier, dans un Stade de France plein mais toujours aussi mou et spectateur... Dieu que c'est triste). Si vous ne changez pas immédiatement de chaîne, de station ou de page quand on parle de foot, vous allez beaucoup entendre pendant un mois ce mot habituellement réservé aux infos sur des catastrophes et des villes inondées. On saura lundi qui de l'Irlande, la Bosnie, la Slovénie et l'Ukraine on affrontera. A noter que la France est invaincue face aux trois derniers, et depuis 1981 pour l'Irlande. Difficile de dire donc que la France n'est pas favorite, mais si elle tombait sur les Celtes, invaincus en éliminatoires, l'Ukraine, qui s'appuie sur une excellente génération de jeunes, ou la Bosnie, qui possède parmi les meilleurs attaquants d'Europe (Dzeko, 39 buts en 2009, Misimovic, Ibisevic), soit du 3 sur 4, quand même, je lui souhaite bien du plaisir. A la limite, j'aurais préféré la Grèce, qui est tête de série et donc protégée, comme nous.

Privé de ses deux meneurs de jeu potentiels, Gourcuff et Ribéry, qui prouvent que la tronche en biais ou parfaite n'a rien à voir avec le talent, Domenech a du adapter - à peine - son équipe du 4-2-3-1 en 4-4-2. A peine parce que le deuxième attaquant aligné (Anelka puis Henry) décrochait beaucoup. Un choix malgré tout plus offensif, qui s'est ressenti dans les résultats, même si les deux oppositions étaient relatives. Mais du coup, Domenech va être bien emmerdé au moment de composer son équipe pour les barrages, devant principalement. Mais c'est bien fait pour sa gueule, toujours selon les dernières news.

En gros, sur 6 titulaires "indiscutables" (Gourcuff, Ribéry, Henry, Anelka, Gignac, Benzema), il ne pourra en aligner que 4 maximum. Il a deux solutions : soit il garde son 4-2-3-1, et titularise Gourcuff avec Henry à gauche et Ribéry, s'il l'accepte, ou Anelka, à droite : il reste une place pour trois joueurs de pointe (Gignac, Benzema, Anelka). OU ALORS il garde son 4-4-2, sacrifie Gourcuff - mais devra faire face aux foudres des magazines Têtu et Elle à la fois - et aligne Anelka en deuxième attaquant, il reste tout de même une place pour deux joueurs, Gignac et Benzema. Le premier a marqué quatre buts lors des derniers matches des Bleus, et Benzema, titulaire à Madrid et convaincant cette semaine (2 buts) et qui est annoncé comme l'avenir à ce poste. Et je ne parle pas de Malouda, Govou, Gomis... Pas simple, quand on ne possède pas l'effectif du Luxembourg, ou là les choix sont souvent plus simples ("ah toi t'as cadré un tir à l'entraînement, tu joues samedi").

A noter qu'avec la victoire à deux points plutôt que trois, un système tellement plus juste et équilibré, la France aurait fini en tête, et de barrage il n'y en aurait point. Foutus matches nuls si sous-estimés et dénigrés (un 2-2 ne vaut pas trois fois plus de points qu'un 1-0, si ?)...

Je vous laisse.

samedi 10 octobre 2009

Partage des richesses mentales


Salut à tous,

Je vais revenir sur un point qui ne garantira une nouvelle fois pas ma popularité envers la gente féminine, je préciserais même : féministe. Car ça fait un moment que je constate que les mecs passent beaucoup pour des cons dans la pub, s'y font mettre facilement mettre en boîte voire devenir un simple faire-valoir. Histoire de plaire au plus grand nombre, les femmes et ceux qui ont intérêt à pas mal se faire voir par elles.

Le dernier cas en date, particulièrement édifiant, est la pub pour une assurance qui vient de changer de nom, et qui utilise comme slogan musical un tube des années 80 réorchestré de façon moderne par de la guitare électrique, tube dont le titre m'échappe. Vous savez, vous l'avez forcément vue, c'est du véritable matraquage, dans le but d'enregistrer dans la tête des gens le nouveau nom de la boîte.

On voit une table très stylisée avec des gens autour. On comprends vite qu'il s'agit d'une sorte de conseil d'administration mental, avec toutes les facettes d'une personnalité. Et ce qu'on peut constater surtout, c'est que les défauts sont tous masculins : colère, pessimisme, bêtise, cynisme, peur... tandis que les femmes se partagent quelques notions peu agressives, voire complaisantes : la Raison, interprétée par Charlotte Rampling, la Passion, l'Optimisme et... l'Apparence. Non non non, pas le narcissisme hein, l'Apparence, défaut très répandu. Bah oui, quand vous avez un collègue qui passe son temps à se regarder dans un miroir, vous lui dites bien "ohlàlà, qu'est-ce que t'es apparent toi hein !", pas vrai ? Ben ouais, normal. Met l'apparence, coco, ça passera mieux.

Dans la première pub, la Raison qualifie d'ailleurs de "très bonne nouvelle" le changement de nom. Est-ce bien raisonnable ? On n'imagine mal le qualificatif qu'elle emploiera quand elle aura à traiter une vraie bonne nouvelle, comme par exemple l'éradication définitive et totale des hommes dans la pub, ces boulets.

Je vous laisse.

vendredi 9 octobre 2009

Du Galak devant uTube


Salut à tous,


Voilà, a y est, j'ai franchi une nouvelle étape. Ok, c'est un poil exagéré, vous allez vous en rendre compte, mais quand un évènement que vous attendez depuis longtemps arrive enfin, vous avez l'impression d'avoir fini une grille de Sudoku particulièrement retord : c'est comme une porte coincée qui s'ouvre.

Je n'ai jamais habité à Paris de ma vie mais je vis en région parisienne depuis toujours. Et je sors sur Paris depuis bientôt dix ans (en décembre, je pourrais fêter cet anniversaire pour le moins original). Avant j'y allais mais en dehors des Champs Elysées, pas vraiment ailleurs. En clair, je ne connaissais pas Paris, et j'étais émerveillé quand je voyais l'Arc de Triomphe. Je ne vais pas faire mon blasé, parce que ça reste une chance de vivre dans cette région et près d'une ville aussi exceptionnelle, mais il me fait quand même moins d'effet aujourd'hui, je dois le reconnaître.

Mon impatience légendaire - le moteur de ma vie - s'était reportée depuis quelque temps sur la découverte d'une salle mythique, l'Olympia. Ben ouais, autant je suis allé trois fois au Zénith - salle moderne et sans grand charme, aussi bien intérieur qu'extérieur - autant l'Olympia, jamais. Pourtant, selon moi, il y a trois salles mythiques à faire pour qu'un artiste considère qu'il a réussi, c'est l'Olympia - même si aujourd'hui, la Star Ac y passe aussi facilement que des Aznavour ou des Brel ont du galérer des années avant d'y arriver -, le Zénith et Bercy. Rarement l'agent d'un chanteur relativement bien installé dans la chanson téléphonera tout fier à son poullain "Eh Kevin, accroche toi bien à ton rail de coke : tu vas faire Mogador ! - Ouaiiiiis !!!" Et ce, avec tout le respect que j'ai pour le théatre Mogador. Que j'aimerais découvrir aussi, par ailleurs. Ca a failli se faire il y a peu, ce n'est que partie remise.

J'ai pas fait Bercy, mais chais pas, elle m'attire moins. Trop maousse, peut-être. Peut-être aussi parce que ce n'est pas vraiment une salle de spectacle, ou plutôt pas QUE : des tennismen, des joueurs de Basket, de Volley ou d'autres y partagent la même gloire. L'Olympia, même s'il a déménagé - mais reproduit à l'identique, pierre par pierre, quelques mètres plus loin - c'est une vraie salle de spectacle, et mythique dans le sens ou jusqu'il n'y a pas si longtemps, parvenir à y jouer était aussi gratifiant qu'avoir un prix Nobel, par exemple. C'était une véritable aboutissement.

Dans cette salle créée par Bruno Coquatrix, qui y a mis plusieurs fois ses tripes, Brel y a fait des adieux exceptionnels en 1966. Les plus grands d'une certaine époque s'y sont exprimés, Brassens, Aznavour, Piaf évidemment, qui a sauvé l'Olympia plusieurs fois en allant y cartonner alors qu'elle ne tenait plus debout, et j'en oublie évidemment. C'est LA salle de Paris.

J'ai beaucoup moins souffert pour aller y voir Valérie Lemercier. J'ai même pas payé, ou si peu, en jouant par SMS et sans vraiment y croire à un tirage au sort sur Europe 1. J'ai plus souffert sur la strapontin ou j'étais assis, mais la salle et le spectacle en valait la peine. La salle, je la voyais plus petite, mais elle est charmante, on était sous le balcon, on était un peu loin mais on voyait parfaitement la scène, inondée de fumée avant le début. Côté Lemercier, il y a un ou deux sketchs plus inégaux que d'autres, mais j'ai beaucoup ri, j'ai apprécié l'écriture, la mise en scène, et la drôlerie naturelle et le talent de comédienne de Lemercier, une vraie show woman.

Maintenant, mon prochain objectif est de reprendre l'avion, plus de 16 ans après mon voyage en Egypte... ça devrait se faire au printemps prochain, je vous tiens au courant.

Et oui, on a les rêves qu'on peut :p Je ne respecte pas les temps que la société nous indique, mais à la limite ça ne me déplaît pas.

Je vous laisse !

jeudi 8 octobre 2009

Père Lachaise représente


Salut à tous,

Comme je ne peux pas vraiment vous parler du quartier ou j'habite (oiseaux arbres chevaux a y est), je vais plutôt vous parler du quartier ou je travaille. A savoir vers le métro Père Lachaise.

Je suis principalement concerné par celui-ci quand je sors à 14h pour déjeuner. Oui je sors tard, mais c'est mon choix : j'aime bien couper parfaitement en deux mes journées, ce qui est le cas vu que du coup je fais 10-14 puis 15-19. Si je mangeais à midi, par exemple, ça me ferait un après-midi de six heures, ce qui me paraît un peu long. Et comme j'ai le choix...

Quand je sors, à chaque fois j'ai plusieurs solutions, sachant qu'un autre critère entre en jeu : je dois vidanger. Oui, je n'ai pas de toilettes au boulot, tant qu'on aura pas déménagé... donc je peux éventuellement aller m'acheter un sandwich et le manger soit en me baladant, soit en m'asseyant au Père Lachaise - y a moins glauque comme endroit pour savourer un thon mayonnaise, mais pas dans le coin - ou alors assis devant Internet. Mais dans ce cas, je dois tout de même trouver un endroit pour me soulager la vessie. C'est du terre à terre force 12, mais croyez-moi, à 14h je rigole pas du tout :p

Sinon ben je vais m'asseoir quelque part pour manger. Et là j'ai du choix, même si ça pourrait être mieux : un Chinois (pas d'eau pour se laver les mains, embêtant, ça fait un moment que j'y vais plus), un Japonais, un Grec... non, deux Grecs, une brasserie ou je vais souvent parce que j'y mange des trucs bons - genre de vrais plats, voyez - et que les Turcs qui le tiennent sont sympas, et enfin le McDo. Sauf que celui-ci est à 10 minutes à pied, à Ménilmontant, et que c'est un McDo quoi. C'est très très bon mais c'est l'option la plus chère - pour ce que je prends - et puis bon, voilà. J'y vais pas si souvent que ça, et encore moins au KFC de l'autre côté de la place.

Le matin quand j'arrive, il m'arrive de prendre un pain au chocolat ou au raisin à la sandwicherie qui est juste à côté de la bouche de métro. Bah oui, pour tenir jusqu'à 14h, il faut bien ça... Et puis il est stratégiquement bien placé quand même... Ce n'est pas systématique, mais pas loin, je l'avoue.

Purée je parle de ce quartier que par le prisme alimentaire... c'est dingue.

En face de mon boulot, y a le lycée Voltaire. Avec plein de jeun's devant, les garçons ont tous la coupe "je me coiffe pas parce que chuis un rebelle mais en fait c'est étudié au cheveu près" genre tourbillon de cheveux longs, vous savez comme dans les pubs de jeunes quoi. En fait, cette école est juste une usine à bobos. Que des gamins nés dans les 90's... c'est dément. C'est très agité devant, le matin, ils traversent souvent la rue pour continuer à faire exprimer leurs hormones naissantes de façon sonore. Juste devant la boutique, quoi. Du coup, quand notre commercial passe des coups de fil, ça doit faire bizarre aux clients quand ils entendent "rends moi mon Iphone, Jean-Alain, putain !!!!". Lui a l'habitude, mais eux moins j'imagine.

C'est un joli quartier quand il fait beau et que les arbres sont au top de leurs formes, la perspective vers la Place de la République - et au lointain, la Défense, quand même - est magnifique. Dommage que les gens qui roulent vers le Père Lachaise y roulent comme si ils y allaient pour se faire enterrer... c'est Ben Hur, parfois. C'est Paris quoi :p

Je vous laisse.

lundi 5 octobre 2009

Itinéraire d'un enfant gâté... ou pas


Y a des métiers qui ne piquent pas des hannetons.

Le métier de footballeur par exemple, un qui m'inspire beaucoup. dans les centres de formation on t'apprends vite à être professionnel : ton adolescence passe à la trappe. Quand t'es footballeur, tu ne peux pas avoir d'opinion, tu n'es que deux pieds et une tête, qui ne doit pas réfléchir. Les seuls footballeurs ayant exprimé ou laissé entendre leurs opinions politiques, par exemple, puisque tout est politique au fond, étaient des footballeurs de gauche : Thuram, Dhorasoo, Savidan... dans un monde, par ailleurs pas si éloigné du reste de la population, plutôt à droite. Difficile d'être de gauche quand tu es éduqué au lance-pierre et que tu paies l'ISF. Seule l'extrême droite y est quasi absente : quand tu joues avec des Africains, des Antillais et des Sud-Américains, et que tu peux aller jouer ou tu veux quand tu veux en Europe, tu ne peux pas dans le même temps réclamer la fermeture des frontières, affirmer que la race supérieure est blanche, et que l'insécurité est une conséquence directe de l'immigration. Notez que cette dernière doctrine est largement relayée par notre gouvernement actuel, qui a parfaitement intégré les idées fascistes dans son programme et son action.

Quand t'es footballeur, pour rassurer les parents tu fais des études, on fait tout pour que t'aies un diplôme (en Europe en tous cas) mais pas trop quand même : si tu fais médecine, tu vas avoir du mal à consacrer le temps qu'il faudrait pour réussir une grande carrière de footeux. Un BTS d'économie, un BAC STT et emballez c'est pesé. Souvent, tu signes ton premier contrat pro avant tes 20 ans : nanti d'un salaire appréciable mais très largement en-dessous de ce que le salaire populiste anti foot voudrait nous le faire croire, genre un footeux se balade forcément en Ferrari, puisqu'il est milliardaire, tu ne peines pas trop à trouver un logement et fonder une famille. Les footeux sont très vite pères, ce qui explique pourquoi leurs fils, quand ils deviennent pro eux aussi, leurs succèdent très vite sur les terrains. L'Islandais Arnor Gudjohnsen, qui a joué à Bordeaux de 1990 à 1992, a réussi à jouer avec son fils Eidur, de 17 ans son cadet, en sélection !

Il y a plusieurs styles de footballeurs, comme dans la vie : il y a les pianistes, et les déménageurs qui portent le piano. Certains font les deux, genre des monstres comme Jean Tigana ou Emmanuel Petit, mais c'est quand même assez rare. Les joueurs sont très vite mis dans des cases à portes blindées, dont on ne s'échappe que très difficilement. Pour les déménageurs, c'est simple : c'est souvent à l'approche de la trentaine que tu es vraiment reconnu, après 10 années durant lesquelles les journaux t'auront mis 5,5 parce qu'ils ne savent pas vraiment qui tu es et comment t'as joué, avant de devenir l'âme d'un club de seconde zone, un capitaine courage, exemplaire. Exemple : Nenad Dzodic, défenseur central arrivé il y a 12 ans à Montpellier. Il marque trois buts en une semaine, et devient soudain l'âme du club, le patron que tout le monde écoute silencieusement... c'était évidemment le cas avant, mais dans l'indifférence générale.

Chez les pianistes, ou le génie survole tout le reste, le plus dur c'est de s'adapter à un sport plus physique qu'il n'y parait. Par exemple, des joueurs comme Stéphane Dalmat, Reynald Pédros, Camel Meriem et aujourd'hui Hatem Ben Arfa ont débuté de façon éclatante. Technique parfaite, dribbles chaloupés, buts somptueux, les médias s'emballent, mais ils n'ont pas adapté leur jeu, sont devenus prévisibles et sont restés des joueurs finalement ordinaires, après qu'ils aient pourtant été comparés à de grands anciens. En Argentine, dès qu'un numéro 10 brille, c'est le nouveau Maradona. Ortega, Aimar, Riquelme n'ont évidemment jamais réussi à assurer une relève impossible à relever, et sont tous en train des finir des carrières très moyennement, et très loin du haut niveau qu'on leur assurait. Aujourd'hui, Messi est tout proche de lui succéder. Mais après combien d'essais ratés... il n'a que 22 ans, il a le temps de faire comme ses malheureux collègues.

En France, on a eu trois grands joueurs, trois numéros 10 qui ont été à la tête des trois meilleures Equipes de France de l'Histoire : Raymond Kopa en 58, Michel Platini de 78 à 86, et Zidane de 96 à 2006. Trois enfants de l'immigration, qui viennent tous de milieux modestes et ont souffert du racisme, et qui se sont succédés avec entre eux 10 à 15 années de disette. Platini est arrivé tandis que la France continuait de casser les oreilles aux joueurs avec la génération Kopa, plus de 15 ans après. Zidane a été comparé à Platini, après que la même mésaventure soit arrivée à Vercruysse, Ferreri, G.Passi ou Christian Perez. Mais lui a su très vite se démarquer du Maître, vu qu'il n'avait que le numéro 10 comme point commun. Platini était un passeur-buteur hors-norme, un organisateur qui jouait souvent attaquant. Zidane était un soliste, accélérateur de jeu, moins passeur, moins buteur et exclusivement milieu, moins axial et aux gestes hallucinants. S'il n'a pas fait oublier Platoche, aujourd'hui plus aucun meneur de jeu n'est comparé à l'actuel président de l'UEFA.

Notamment pour une raison : en France, la comparaison n'est pas seulement technique ou tactique, elle est aussi raciale : tous les "nouveaux Zidane" qui s'ont apparus (et se sont tous plantés, ou quasiment) sont d'origine arabe. Meghni, Meriem, Nasri, Ben Arfa... et même son propre fils, Enzo, qui brille avec les jeunes du Real ! Seul Gourcuff, finalement le plus proche du Marseillais, est Breton. Et y a Benzema, un mélange de Zidane et du Brésilien Ronaldo. Les deux ont joué au Real, comme Benzema aujourd'hui. Comme dans la musique, ou quand un groupe de rock émergeait dans les 90's on parlait d'un nouveau Téléphone, il faut que la lignée prospère. Zidane a arrêté, mais y en aura forcément un autre qui arrivera, c'est pas possible autrement. Sinon, on gagnera plus jamais la Coupe du Monde, vous comprenez ?

Tout ça pour dire que si les pianistes n'évoluent pas, ne se reposent que sur leur talent, ils ne restent que des éternels espoirs. C'est ce qui attends les trois quarts du contingent. Il ne peut y avoir qu'un Ballon d'Or par an. Pour un génie avéré, combien de ratés ? Johan Micoud a attendu durant toute sa carrière que Zidane lui laisse un peu de place, en vain. Un joueur formidable, avec une belle carrière en club, à Bordeaux et en Allemagne, mais une expérience minime en sélection, ou il était difficile de faire jouer les deux. Anelka est l'exception : surdoué à 20 ans, raté à 25, star à 30. Un OVNI dans un monde du foot ou les trajectoires sont souvent si rectilignes, ou tu n'as droit qu'à un virage : une fois que tu stagnes ou baisses, dans 90 % des cas c'est fini.

Quand tu finis ta carrière, plusieurs solutions s'offrent à toi : soit t'as passé des diplômes et tu fais complètement autre chose - le champion du monde 1998 Guivarc'h, occasionnellement consultant pour Canal, vend des piscines en Bretagne, pas comme propriétaire hein, comme vendeur - soit tu restes dans le foot et tu deviens entraîneur en chef ou adjoint, directeur sportif - un poste pépère, ou tu contrôles tout mais ou t'es jamais viré quand ça va mal - voire président de club, ou alors tu deviens consultant. Là encore, y a plusieurs styles : ceux dont seuls les abonnés à Foot + savent que tu l'es - Luc Sonor, William Ayache... - et les stars, ceux qui ont gagné des Coupes du Monde par exemple. Dugarry, Desailly, Lizarazu, entre autres, ne font pas grand chose d'autre. Tu peux aussi mixer : les entraîneurs, par exemple, profitent des moments ou ils n'entraînent pas pour commenter des matches sur Canal (Elie Baup, Raynald Denoueix, Guy Roux...) en attendant de retrouver un poste. Deschamps, par exemple.

Si beaucoup de grands joueurs deviennent de grands entraîneurs, d'autres n'y arrivent pas (Papin, Mathaus...), tandis que des joueurs à la carrière médiocre, méconnue voire quasi inexistante deviennent de grands managers (Wenger, Houiller, Roux, Mourinho...).

Sinon, quand tu ne réussis pas au cinéma (Cantona), tu peux finir déprimé dans un HLM (Pédros) dormir dans ta voiture (Bellone) ou traverser des fenêtres (José Touré). Ou alors rien, tu reviens à la vie normale après avoir frôlé du doigt la gloire. Le défenseur Jacques Malhomme a joué à la fin des années 80 en réserve à Cannes avec un certain Zidane, 17 ans. A part 28 matches en Ligue 2 à Montceau, il a vite disparu de la circulation. Si des mecs comme Maldini ou Sheringham ont plus de 20 ans de carrière, il est impossible de compter le nombre de mec qui ont joué un match en pro, avant de ne plus rien faire après, de faire une carrière amateur. Dans ce cas, certains sont malins : Cédric Bardon, comparé à Van Basten étant jeune avant de décevoir, est allé jouer la Ligue des Champions à Chypre ou en Bulgarie, tandis que d'autres vont jouer en Roumanie (S.Zubar). Mais ce sont des exceptions, dans un monde qui ressemble à une pyramide très effilée, mais à la base très large.

Je vous laisse (piouf).

jeudi 1 octobre 2009

Il fait aduler le soldat Ryan


Salut à tous,

Hier, j'ai commenté Manchester United-Wolfsburg, soit le champion d'Angleterre, vice champion d'Europe et invaincu depuis 55 mois à domicile en Coupe d'Europe, et donc largement favori, face au champion d'Allemagne, novice à ce niveau. Et j'ai été époustouflé par la nouvelle performance de dingue de Ryan Giggs.

A l'instar d'un Jari Litmanen, dont le drame était d'être - et est d'ailleurs, il joue toujours en sélection à 38 ans - Finlandais, Ryan Giggs le Gallois ne jouera jamais de Coupe du Monde ou d'Euro, surtout qu'il a pris sa retraite internationale en 2007. Mais bientôt 36 ans - il les aura dans 2 mois - il reste un des meilleurs footballeurs de la planète. Et, finalement, un des plus grands de tous les temps. En Coupe du Monde, il aurait cassé la baraque, si le Pays de Galles avait eu d'autres bons joueurs que lui, Gary Speed ou Craig Bellamy. Ou s'il avait joué pour l'Angleterre...

Comme Maldini et Pirlo (Milan AC), Raul (Real Madrid), Del Piero (Juventus), Iniesta, Puyol et Xavi (Barcelone), il a débuté et finira sans doute sa carrière dans le même club. Quand il l'a débutée en mars 1991, à 17 ans, internet était un rêve, tout comme une victoire danoise en championnat d'Europe, une Equipe de France championne du Monde, Cantona roi d'Angleterre, le numérique, un président noir aux US ou une vie sexuelle pour ma pomme. Il débutait dans une équipe ou brillaient Steve Bruce, Gary Pallister, Denis Irwin, Paul Ince, Bryan Robson, Lee Sharpe - à qui il a piqué la place -, Andrei Kanchelskis et Mark Hughes. Cette équipe a gagné cette année la Coupe des Coupes, après cinq années d'exclusion des clubs anglais en Coupe d'Europe, à cause du Heysel...

11 Premier league, 4 Cups et 2 Ligues des Champions, 814 matches et 151 buts pour MU plus tard, Ryan Giggs, de son vrai non Ryan Wilson, fils d'un treiziste d'origine sierraleonaise, et qui a pris le nom de sa mère, est toujours là. Ailier gauche de formation, il est un poil moins rapide - et encore, ça se discute - et joue souvent dans l'axe désormais, mais reste un dribbleur et un passeur exceptionnel. Lors du dernier derby contre City (4-3) il a fait 3 passes décisives. On dit souvent d'un bon pied gauche qu'il est "chirurgical". Mais les chirurgiens font des erreurs, pas le pied gauche de Ryan Giggs. Cantona, Cole, Hughes, Ronaldo lui doivent une partie de leur gloire.



Il était encore à gauche hier, et s'est baladé. Il a égalisé sur un coup-franc, dévié certes, son 28e but en Ligue des Champions (!), puis a offert d'une passe aveugle exceptionnelle le deuxième but à Michael Carrick. Qui peut dire aujourd'hui qu'il va égaler Ryan Giggs ? Je ne parlerai pas de fidélité - rester de son propre chef à Manchester c'est moins dur que de rester à Gueugnon... - mais de régularité exceptionnelle. Alex Ferguson a eu beau recruter des ailiers dans tous les sens, aucun d'entre eux n'a jamais réussi à mettre Giggs sur le banc. Et quand l'un d'entre eux s'imposait à gauche, il reculait dans l'axe. Depuis 1991, il n'a jamais joué moins de 37 matches par saison avec United, toutes compétitions confondues ! Des statistiques hallucinantes pour un ailier.

Je vous laisse.