vendredi 26 mars 2010

Pot pourri


Salut à tous,

Bon voilà a y est, j'ai vraiment atterri. Raconter tout ça m'a permis de tourner cette page, ce sentiment qu'on a toujours d'être toujours en voyage après être rentré. On va pouvoir se faire une revue d'actu complètement pas exhaustive.

Si vous avez regardé la télé dernièrement, vous avez pu constater qu'on était en campagne électorale. Non pas qu'on en parlait, non non, justement parce qu'on en parlait pas ! Ça c'est toujours un truc qui me fait marrer. Autant l'interdiction des sondages, je suis pour, parce que les sondages c'est de la sous politique, mais ne PAS parler politique pendant une campagne électorale, c'est du délire complet. Suffit de respecter le temps de parole de chaque camp... je vois pas trop le problème.

Bref donc y a eu des élections qui, comme souvent pour ce genre de scrutins locaux, a fait un bide. 50 % de gens qui se sentent concernés par une élection régionale, qui va donc déterminer plein de choses pour la vie quotidienne - les transports, les établissements scolaires, les impôts locaux... - alors que pour une élection présidentielle ils sont 80 % à se déplacer... là aussi, j'ai du mal à comprendre. Moi j'avais compris que ce qui intéressait les "vrais" gens, c'était justement leur vie quotidienne, leurs petits problèmes, etc. Et là on leur demande leur avis sur l'organisme - la Région - qui va justement avoir un mot à dire sur le sujet, et ils vont à la pêche. Moi je suis désolé, je suis largué. Comme quoi, suffit que les médias disent aux gens que les régionales ça sert à rien pour qu'ils le croient. La propagande a encore de belles heures devant elle.

En revanche, dire qu'à cause de cette abstention les résultats sont faussés, c'est un peu exagéré. Bien sûr, 80 % c'est plus crédible que 50 %, mais 50 % c'est toujours mieux qu'un panel de 1000 personnes non ? Pourtant, les sondages sont ce qui font vivre les politiques, alors qu'ils ne viennent pas nous bourrer le mou en nous disant "de toutes façons c'est faussé, personne n'est venu..." Bah si, la moitié des votants, connard ! Non mais si vous voulez que cette moitié rejoignent l'autre à la pêche la prochaine, y a qu'à le dire hein ! J'ai raté Drucker moi avec ces conneries !

"Vous savez, j'vais vous dire, c'est pas facile d'attraper un score aussi petit".

Du coup, moi évidemment cette rouste que s'est prise la droite ne peut que me réjouir au plus haut point. Mais paradoxalement, elle ne sert à rien dans les faits - le gouvernement va continuer ses réformes, quitte à passer en force sur les retraites, ce qui me promet sûrement quelques journées de travail à la maison dans les prochains mois... décidément, les gens n'ont rien compris au principe des élections. Quand on leur dit de choisir un président, ils prennent jamais le bon, en revanche quand il faut le sanctionner ils choisissent les régionales... s'agirait d'être raccord !

Quoi d'autre... bon y a la mort de Jean Ferrat, qui a eu la mauvaise (ou bonne) idée de mourir pile entre les deux tours, ce qui a bien failli lui coûter son statut de chanteur communiste. Ben oui, les médias n'avaient pas le droit de le dire, logique, on était en campagne ! Du coup, les plus jeunes d'entre nous ont uniquement dû retenir que Ferrat aimait beaucoup sa montagne, genre elle est trop belle. Le message écologique de la chanson, nacash... En tous cas, perso ça m'est passé un peu au-dessus. D'accord, c'était le chanteur préféré de mon grand-père, grand communiste devant l'éternel, mais j'ai jamais été fan de sa façon de chanter. Quand on aime l'interprétation de Brel, l'humour de Brassens et la provocation de Gainsbourg, difficile d'apprécier la voix monocorde et le timbre old school de Ferrat, même si ça reste un immense chanteur.

Et puis ben bien sûr, y a les soucis annuels du PSG. Enfin, annuels... on a quasiment rien eu l'an dernier par exemple. Et puis ça fait bien 15 ans qu'il n'y a plus de bagarre dans le Parc. Y a juste 200 fachos qui font des cris de singe dans la tribune Boulogne, et qu'on entend plus que les autres, forcément. Du coup, pour empêcher les hooligans de se battre, on interdit aux 44800 autres supporters de suivre le PSG, et aux joueurs d'être soutenus (ou insultés, en province).

Le truc, avec le PSG, c'est que les décideurs réagissent. Ils sont à côté, on attends quelque chose d'eux, alors hop on prends des décisions au hasard, en général très exagérées, et qui rassure l'opinion, qui s'y connait souvent autant que ceux qui sont sensés les rassurer. Christophe Barbier, par exemple, spécialiste de football s'il en est, veut "dissoudre le PSG". Faudra aussi penser à dissoudre les hooligans avec lui, ou alors juste leurs idées à la con. Pas évident. Imaginez quand même que ce genre de conneries passent en boucle dans les médias, genre c'est quelque chose d'intelligent et sensé !

Actuellement, tous les matches du PSG sont à huis-clôt, ce qui a coûté à l'AJ Auxerre, qui recevait les Parisiens en Coupe cette semaine, la bagatelle de 200 000 euros. Et rêvez pas hein, même pour des footeux, et surtout pour un club comme Auxerre, cette somme est énorme. Auxerre, qui n'y est pour rien dans cette histoire, ce qui n'est pas tout à fait le cas du PSG. Et en même temps, j'ai beau retourner le truc dans tous les sens, je ne vois pas ce que le club a à voir là-dedans. Comme je le disais, ça fait 15 ans qu'il a éradiquée la violence au sein du Parc, ce qui n'était pourtant, déjà, pas vraiment son rôle. Le stade appartient à la ville de paris, et y a des flics pour ça. Mais là, en plus, ils se battent à l'extérieur ! Alors qu'il y a 2000 CRS dehors ! Mais non, ils arrivent quand même à se taper ! je vois pas en quoi le club est responsable, désolé. Jamais je n'ai entendu un dirigeant parisien prôner la haine des émigrés ou dévoiler sa carte FN.

A propos d'extrême droite, il y a notre ami Eric Zemmour qui s'est encore signalé par une boutade dont il a le secret, affirmant qu'il était normal que les flics arrêtent les noirs et les arabes, vu que c'est eux qui dealent et qui volent. C'est tellement énorme comme truc que même le Figaro a pensé à le virer, alors qu'il cadre pourtant parfaitement avec son époque ! Enfin oui, quoi, merde, le racisme est super in en ce moment. Qui n'a pas balancé sa vanne raciste avant 50 ans a raté sa vie, aujourd'hui, c'est évident. Ça part de partout, j'en ai déjà parlé. Mais Zemmour a finalement gardé son poste au Figaro, ces rétrogrades. Il sera aussi chez Ruquier encore cette semaine. J'ai beau apprécier ce dernier, je pense qu'il aurait pu trouver mieux pour être la caution de droite dans cette émission. Duhamel, Giesbert, je sais pas moi... Là il a un gauchiste modéré (Naulleau) et un mec d'extrême droite. En tous cas il a inventé un nouveau style d'animation, puisqu'après celui d'Arthur, à savoir s'entourer de gens drôles pour avoir l'air drôle aussi, voici celui du faire valoir : s'entourer de gens détestables, à savoir des fachos, des types méchants ou des intellos, histoire de passer pour le mec sympa. Ça marche aussi pas mal ! Il fait pareil à la radio, avec Eboué, Miller ou Kersauzon.

Et puis voilà, y a sûrement d'autres trucs à évoquer... à bientôt.

Je vous laisse.

mardi 23 mars 2010

Un post sans fin


Dernier jour : tout est dit.


Il est souvent de bon ton - sans doute parce que c'est vrai - de dire que c'est passé super vite. Et c'est vrai que quand j'y repense, j'ai l'impression que ça a duré, quoi... cinq minutes ? Pourtant, rien que le raconter, ça prend un temps fou, et j'ai pas tout raconté. Les trajets en métro par exemple. Le métro barcelonais fait beaucoup penser à celui de Londres. Assez exigu d'apparence, et en forme de tube. Pour payer nos billets on achetait par paquets de 10 (pour environ 7 euros) chacun son tour, ça coûtait moins cher que les formules week-end où je sais pas quoi... D'ailleurs y en avait une qui offrait des places pour les musées (qui étaient gratuits finalement, je vous l'ai dit), voire... pour le Park Güell. Et lui, il est pourtant gratuit toute l'année ! Mais bon c'est sympa quand même hein, c'est l'intention qui compte j'imagine.

Bref donc dernier jour, on a préparé nos valises la veille. Notre timing est serré : on doit être de retour à l'appart à 16h pour récupérer nos valises, histoire de pas se les coltiner comme des galériens dans Barcelone, et on a prévu de visiter la fondation Miro, sur la colline de Monjuic - là où il y a également le Stade Olympique, mais là encore ça n'intéresse personne d'autre que moi. Mais j'ai quand même prévu d'aller au Camp Nou (et sacrifier Miro, donc, il devrait s'en remettre), en faire le tour et prendre quelques photos. Le visiter c'est 18 euros, c'est quand même un peu cher, c'est tentant mais... non, faut pas déconner.

On a aussi prévu de voir le Park Güell l'après-midi, donc inutile de dire qu'on n'a pas de temps à perdre. Je déteste les timings et être pressé en vacances mais là, pas le choix malheureusement.

On s'arrête sur la Rambla voisine pendant que deux d'entre nous retire des sous à côté. Là, tandis qu'on profite d'un soleil bien reposé après deux jours sans bosser, mes amis me convainquent de m'auto offrir cette petite folie : visiter le Camp Nou. D'accord, c'est 18 euros mais c'est peut-être l'occasion d'une vie. Ils en ont rien à carrer du Camp Nou comme du reste du foot, mais ils ont bien compris que c'était un truc qui me tenait à cœur. Allez, je vais me le faire.

Ils prennent le métro et moi, momentanément bloqué à cause d'une carte qui veut pas passer, je les regarde partir. Je prends la même ligne, mais je vais pas au même endroit qu'eux. Le Camp Nou n'est pas super excentré, mais pas en centre-ville non plus. Et c'est vrai que, comme souvent avec les stades, il se retrouve dans un quartier nettement moins charmant que le centre, avec des entreprises, des facs... mais une vue quand même splendide sur les collines alentours, qui prennent des allures alpestres avec leurs manteaux exceptionnellement blancs.

Mon Amour m'a prêté son appareil photo (ben oui c'est pas moi qui ai pris toutes les photos que je vous ai montré, notamment celle avec mon crâne en bout de carlingue) parce que j'aurais eu un peu de la peine à prendre de belles photos avec mon téléphone pourri. Et comme toujours quand j'ai un appareil, je m'en sers beaucoup. Vraiment beaucoup. Mes potes quand j'étais jeune m'appelaient le Japonais.

Le sol est recouvert de glace, ça glisse pas mal. Et oui, ça fait 25 ans qu'ils n'ont pas dû saler les rues, le temps de retrouver la machine... Un immeuble s'écarte pour permettre au stade du FC Barcelone de m'apparaître. Il ne fait pas si grand que ça, a priori il doit faire quasiment deux fois le Parc des Princes (80 000 contre 50 000 places) mais il reste impressionnant. A l'entrée, je demande à un gardien avec mon Espagnol scolaire et assez rouillé : "¿ donde esta la puerta para visitar ?" ou un truc du genre. Sans parler de mon accent... Le mec a l'habitude des touristes j'imagine, et m'indique la porte 9. Ok, c'est à l'opposé, je me lance dans un tour du stade.

Le tour est assez long à faire, il n'y a pas que le stade, il y aussi plein de bâtiments administratifs, sans parler de la... patinoire du Barça. Elle avait de la concurrence ce week-end-end en ville.

J'arrive à la porte 9, et je rentre. L'entrée est finalement à 17 euros. Comme me dira plus tard dans la journée L., "cool, tu pourras te payer un café". Comme quoi il me connaît bien, moi qui ne boit jamais de café :p Bref, me voilà avalé par le monstre catalan, après avoir été accueilli par l'éternel Ladislao Kubala, attaquant hongrois naturalisé espagnol à l'époque où on pouvait encore jouer pour plusieurs pays différents, comme au rugby encore aujourd'hui.

On visite d'abord le vestiaire visiteur. Oui, "on", parce que plusieurs groupes de jeunes m'accompagneront tout le long, dont des Grecs exhibant fièrement sur leurs photos leurs drapeaux du PAOK Salonique... Classique, le vestiaire est grand, classe, équipé. Manque juste une cuisinière et une télé, et je pourrais y habiter. Mais à mon avis ça doit être rien comparé à celui du Barça, qui doit être autrement plus classe. Je ne m'éternise pas, histoire de prendre de l'avance sur mes turbulents "voisins". D'accord, les joueurs du PSG en 1995 y ont pris leur douche ici, mais ça m'intéresse quand même moyennement. Peu de chance que j'y retrouve la gourmette de Bernard Lama.

J'ai qu'une envie, c'est de voir le terrain, et les tribunes vues du sol. Ce que les joueurs voient quand ils s'apprêtent à débuter un match, même si quand c'est leur tour y a jamais de neige dessus, et y a des gens assis - enfin, rarement assis, c'est pas le Stade de France - tout autour qui font plein de bruit. En chemin je croise la petite chapelle où les adversaires du Barça, notamment les gardiens, doivent probablement prier pour ne pas en prendre plus de trois ou quatre, le minimum syndical. Et puis au bout, je vois le terrain. Je monte quelques escaliers... là, je suis vraiment dans le trip. C'est la Ligue des Champions, et je vais rentrer dans le stade du Barça, le Camp Nou. Y a-t-il enceinte plus mythique que celle-ci en Europe ? Wembley... mouais, il vient d'être reconstruit, bof. L'Estadio da Luz de Lisbonne, peut-être. Et en Rugby, Twickenham ?

Voilà, j'y suis. la pelouse est recouverte de neige, mais on l'aperçoit quand même sur les bords. Je suis au pied de la tribune présidentielle, et je suis écrasé par la grandeur du lieu. J'envoie quelques mms pour les deux malchanceux que ça aurait intéressé. Une semaine plus tard, je commenterai Barcelone-Stuttgart en Ligue des Champions (4-0), et je ne reconnaîtrai pas les lieux. Un stade n'est pas le même quand il est rempli de supporters. Mais il est quand même splendide.

Sur la tribune d'en face, "Més que un club" s'affiche devant moi. Clairement, le Barça est plus qu'un club. C'est par lui que les habitants de Barcelone affichent leur "catalanité", habitude datant du Franquisme. Durant la guerre civile, le siège de la ville a été un des plus durs et des plus longs. Sous Franco, comme les Basques, les Catalans n'avaient pas le droit de parler leur langue, ni d'afficher leur culture et leurs traditions, dans un pays ou le régionalisme n'est pas un vain mot. Face au Real Madrid qui était le club officiel du pouvoir, supporter le FC Barcelone c'était faire pacifiquement acte de rébellion , comme souvent dans le sport. Il n'y a qu'en foot que des équipes des Etats-Unis et d'Iran pouvaient s'affronter, en 1998. Même chose pour la RFA et la RDA, en 1974. Et bien, quand le Barça battait le Real, c'était la même chose : une grande fierté, presque un acte militant. Surtout en Espagne, où les clubs appartiennent aux socios, qui élisent régulièrement leur président, et non à des oligarques russes ou des actionnaires quelconques. Au même titre que Miro ou Gaudi, le Barça, qui est le seul club au monde à n'avoir pas de sponsor maillot, à part le logo "Unicef", et dont un bon tiers, voire la moitié de l'effectif provient de son centre de formation, est l'emblème de Barcelone. Et l'hymne chanté par les 80 000 spectateurs à la fin de chaque match est toujours là pour l'affirmer.

Je sens que je vous saoule avec le Barça, mais imaginez un fan des Stones visitant leur studio d'enregistrement, ou un aficionado de Picasso se baladant dans son atelier... c'est pareil. Le lieu est vide - à part les ados pépiant derrière moi - mais habité. Ces buts, par exemple, ne chôment jamais les soirs de match. Cette pelouse est l'écrin des exploits de Lionel Messi, le meilleur joueur du monde, comme elle l'a été pour Stoïchkov, Cruyff, Maradona, Ronaldo, Romario, Laudrup, Figo...

Bref faut que je fasse plus court, parce qu'il y a encore le Park Güell à raconter derrière... chuis mal barré.

Je rentre à nouveau dans le ventre du Camp Nou, et je monte. Je visite la salle d'interview, puis celle des trophées, particulièrement chargée vous vous en doutez - 19 championnats, 25 Coupes du Roi, trois Ligues des Champions, quatre Coupes des Coupes (dont une contre le PSG, en 1997...), etc - et je me retrouve à mi hauteur dans la tribune. La vision est là aussi grandiose. Je suis immergé dans le stade. Quelle merveille !

Pour le fun, je teste un strapontin, comme un supporter - aisé, le supporter - du Barça. Mmmh c'est du plastique, mais ça me paraît solide. Je fais bien de m'asseoir, parce que la suite va être assez physique.

Je continue de grimper, et le bonheur d'être là me fait oublier mes poumons qui brûlent et ma tocante qui s'emballe. J'arrive finalement là où je rêverais de revenir, mais pas comme un touriste : la bulle des commentateurs. Génial ! On a une vue imprenable sur le stade, les tribunes, la pelouse... j'y reste autant par bonheur que par nécessité, vu que je viens de me taper au moins quatre ou cinq étages d'un coup. Je me dis que ce serait génial de venir un jour ici pour commenter un match du Barça, même si je ferais un peu de la peine à côté des commentateurs espagnols, qui sont un peu comme les Brésiliens, vous voyez, des agités du bocal, avec des "pelota, pelota" et des "gol gol gol" dans tous les sens. Des passionnés, quoi, avec la mauvaise fois réglementaire et les pastilles pour la gorge.

Allez, je vous épargne la suite (le musée, notamment), parce que je sens que vous saturez. Et oui, je chouchoute mon public, sans qui je ne serais pas là, j'imagine. Je sors par la boutique - où les petits ballons "Barça" à 13 euros me faisaient un peu trop de l'oeil - et après avoir fait pipi. Oui, j'ai fait pipi au Camp Nou, voui mÔssieur. Je remonte une longue avenue pour retrouver la ligne 3, pas celle qui fait Levallois-Galieni hein, celle qu'on n'a quasiment jamais arrêté de prendre, finalement. C'est comme la Jubilee de Londres, c'est la ligne où y a tous les trucs à voir, la ligne 3 de Barcelone, vous voyez. Je dois me la faire quasiment entièrement pour rejoindre mes potos près du Park Güell. Au départ je voulais les rejoindre à Monjuic, mais ma visite a un peu duré... tant pis, j'y retournerais quand on reviendra pour voir la Sagrada Familia terminée, en 2025.

Là, on tourne un peu pour trouver notre chemin, on emprunte notamment un espèce de chemin sensé nous emmener au Park, et qui est complètement verglacé. Bonjour l'aventure... je manque plusieurs fois de me péter le coccyx. En haut, on demande à un gentil catalan, qui nous conseille d'emprunter ce chemin pour descendre et remonter un peu plus loin. Ok... bon bon, évidemment la descente est encore plus acrobatique que la montée, surtout pour moi et mon gabarit, mais j'en sors indemne.

On marche un peu, puis on arrive au pied d'une rue qui monte comme rarement une rue est montée, au point qu'il y a des escalators pour aider l'inconscient qui voudrait la grimper ! Cette vision achève de me décourager, je viens de me taper les 112 étages du Camp Nou, puis de gravir un glacier urbain, j'en ai plein les pattes. Je laisse partir devant mes amis plus légers, et je pars à mon rythme. Doucement, tout doucement... finalement j'arrive à mi distance, avant les escalators, et là mes amis me disent de les rejoindre dans un resto à côté pour acheter des bocadillos. Alors là, si on me prends par les sentiments, ça change tout... j'abuse, je me prends un bocadillo lomo ET saucisse. Désolé, la montagne ça creuse trop. Mais je me le garde pour l'arrivée, parce que ça serait un peu lourd pour la suite de l'ascension. Surtout que les trois quarts des escalators sont en panne... mais finalement ça va. Comme avant, quand j'avais encore la forme, je me sens presque plus à l'aise en montagne qu'en plaine. Ca se passe mieux quand je me concentre sur ma marche que quand je n'y pense pas. N'empêche qu'arrivé en haut, alors que des gamins nous balancent des boules du neige du Park Güell, mes poumons sont en feu.

En fait, on est au sommet du Park, ou presque. Il y a un panorama, un peu identique à celui du jardin des Plantes, à Paris, où là on embrasse une très jolie vue de Barcelone. Quelle ville splendide ! Et sous le soleil, elle a quand même une autre gueule.

Puis on descend vers l'entrée principale, en évitant les arbres tombés sur le chemin (!). L'entrée, c'est un des clous de ce Park construit, là encore, par Gaudi. C'est un véritable chef d'œuvre. Nous on est arrivé par la fin, mais en fait quand vous arrivez face à l'entrée, il y a deux maisons qui vous accueillent de part et d'autre. Des maisons assez indescriptibles, pour tout vous dire, à part avec des photos. Ensuite, vous avez un escalier avec des statues, notamment celle d'une salamandre avec laquelle on ne manque pas de se prendre en photo. Et puis vous avez un grand espace garni de colonnes, avec un toit sur lequel vous pouvez monter. Et là, au lieu d'un toit tout con, vous avez un grande esplanade entourée d'un long banc continu et ondulé, d'où vous avez encore une fois une jolie vue. C'est simple, mais fallait quand même y penser. Cet endroit, c'est une perle absolue, j'en suis amoureux. Je vous met quelques photos pour que vous vous fassiez une idée, mais là encore vaut mieux le voir par soit même.



Voilà, ensuite on rentre à l'appart. La fin est forcément triste, on récupère nos valises, et on file vers le métro puis la gare, où on rate d'un cheveu notre train pour l'aéroport. Heureusement, on a de l'avance... on attend 30 minutes avant le suivant. Puis on arrive à l'aéroport, machin tout ça, bon bref, passionnant. Même l'avion est morose, je suis encore du mauvais côté pour les Pyrénées mais de toutes façons il fait nuit, et je ne vois rien.

Et puis voilà, on est rentré, il y a deux semaines maintenant. Mais à chaque fois que j'y repense, j'ai la chanson des "I'm from Barcelona" dans la tête...

Je vous laisse.

samedi 20 mars 2010

Bienvenue à Val d'Ibère


Troisième jour, un jour de dingue. Le jour des fous.

C'est le jour que nous avons choisi pour visiter la fameuse Sagrada Familia, chef d'oeuvre architectural de Gaudi, symbole de Barcelone depuis un siècle (avec le Barça, mais dans mon groupe de non footeux je suis un peu isolé). La veille il pleuvait, ce matin y a juste un crachin très léger. On est loin de s'imaginer ce qui nous attends par la suite.

On arrive devant le temple, et son entrée "de la passion" sidérante, et on commence à faire la queue sous nos parapluies. C'est alors qu'on commence à regarder un peu plus précisément les gouttes qui restent accrochées à nos vêtements. Elles sont visibles, je veux dire non transparentes. Si on était fou, on pourrait presque dire qu'elles sont un peu... blanches. Genre de la neige, quoi. Ahahah, non mais elle est vraiment bonne celle-là ! Que ça caille à Barcelone, déjà, bon, voilà quoi, mais de la neige... y avait quoi dans nos pizzas hier ? Et puis c'est très léger, ça va passer.

On parvient à se faire passer pour des étudiants (moi je reste caché sous mon parapluie, histoire de ne pas compromettre cette opération, mais mes collègues y arrivent sans problème). Pas sûr qu'on y aurait pensé si le gentil guichetier francophone ne nous l'avait pas demandé... ah zut c'est balot, on n'a pas amené nos cartes d'étudiants, en revanche on a des cartes imagin'r, ça passe non ? On lui aurait montré nos cartes de bibliothèques que ça aurait marché quand même. Deux euros d'économisés sur 12, c'est à la limite du mesquin, mais c'est toujours ça de pris en vue des bocadillos qui nous attendent après.

On entre dans le Sagrada Familia sous une neige franche. Cette fois c'est sûr, ce n'était pas des pellicules soudainement chues de nos têtes d'étudiants attardés. Ca tombe blanc, et c'est dingue, je n'en reviens pas. Moi qui était parti avec l'idée idiote mais assumée de ne pas céder au froid (mais non, c'est Barcelone quand même, il fera forcément plus chaud qu'à Paris...), je me retrouve carrément sous la neige, je rêve. Et après vous allez me dire que je ne suis pas poursuivi par un mauvais oeil tenace ? Si j'avais apporté trois doudounes et 15 pulls, il aurait fait 20 degrés...

Je n'avais quasiment rien lu sur la Sagrada Familia, c'est donc avec une autre surprise non dissimulée que je découvre des travaux, des échafaudages et des ouvriers avec des casques. Donc déjà il neige, et en plus y a des travaux, limite c'est pas visitable. C'est quoi ce bordel ? C'est finalement la lecture du Guide du Routard qui nous éclaire. Pas sur la neige hein, sur les travaux, qui durent depuis un siècle. Gaudi est mort trop tôt, renversé par un tram (!) et en plus ses plans originaux ont brûlé pendant la guerre civile, dix ans plus tard... depuis, des architectes se succèdent pour terminer cette merveille. La fin des travaux est prévue pour 2025... on y sera.

En attendant, ce qui est déjà visible est exceptionnel. Plus que jamais, Gaudi s'est inspiré de la nature pour construire son temple. Les colonnes sont des arbres, il y a des feuilles, des animaux... on est dans une forêt de pierre. Gaudi s'est également appuyé sur des réaction physique comme la gravité pour créer certains trucs. Je vous disais hier qu'il y avait peu de lignes droites dans son œuvre, son entrée principale en est la preuve. Je suis nul pour raconter tout ça, il faut venir voir tout ça par soi même.

Comme vous le voyez, quand on ressort du temple, la neige ne s'est pas calmée, au contraire. Personne n'avait pensé à amener un passe-montagne, donc on file au musée, situé sous la Sagrada, sans traîner. Mais là encore, c'est rien comparé à ce qui nous attends...

Le musée est également excellent, il explique super bien toutes les technologies qui ont servi à la construction de ce temple complètement délirant, on peut le dire. Quand on la voit de loin, on a l'impression d'admirer des logements troglodytes colorés... Encore une fois ça fait très naïf, enfantin, mais c'est très structuré et étudié. On regarde même un film pour touriste, dans une mini salle de ciné où manifestement Morphée à ses habitudes...

On sort du musée, avec cette fois la conviction qu'il faut de façon urgente répondre aux appels désespérés de nos estomacs. La neige ne prends pas encore au sol, comme souvent en ville. Mais au rythme où ça va, ça ne devrait plus tarder. Les pauvres palmiers font une sale gueule, ils n'ont pas souvent dû endurer ce genre de traitement...

On repère dans le Guide du Routard un resto qui fait des bocadillos, mais aussi d'autres plats. On se retrouve dans la pièce du fond, recouverte de bois, on a l'impression de se retrouver dans un chalet, ce qui est très raccord avec ce qui se passe dehors... faudra pas oublier de prendre nos skis à la sortie. Moi j'ai du mal à résister à la tentation de réclamer un crêpe au sucre, blague qui aurait fait un four dans un pays où les Bronzés sont inconnus...

La serveuse est très sympa, mais elle a autant de mal avec l'Anglais que nous avec l'Espagnol, donc la description du menu est dantesque, mais on s'en sort. De toutes façons je commence à m'en sortir dans la langue de Julio, j'ai repéré quelques mots clés comme "lomo", porc. Je me retrouve avec une saucisse frite délicieuse, après une entrée succulente composée d'œufs au plat avec des chorizos. En dessert, gâteau au chocolat et à l'orange. Certains trouvent que son goût fait un peu trop penser aux Pim's, mais moi j'adore. Mmmmmh, que j'aime voyager :D

On jette de temps en temps un oeil dehors, et on s'aperçoit qu'on ne voit... que du blanc. Dehors, nous annonce la serveuse, c'est la tempête. On hallucine ! On est surtout partagé entre deux sentiments, celui d'être dégoutés par le temps alors qu'on est quand même à Barcelone, merde putain, et celui d'assister à un spectacle rare, unique, délirant. A notre sortie, la serveuse nous prends en photo sous la neige, et on est pas les seuls. Dans les rues, les Catalans se prennent tous en photo, entre deux glissades. Car ça y est, c'est officiel, la neige a pris au sol, les voitures sont recouvertes, et avec nos chaussures qui n'ont qu'un lointain rapport avec des après-ski, nos démarches respectives sont loin d'être assurées. Reste les photos, complètement démentes et qui pourraient valoir cher : notre amie du resto nous assure qu'elle n'a jamais vu ça à Barcelone. Vérification faîte, il n'avait pas neigé à Barcelone depuis 25 ans. C'est ce qu'on appelle avoir le compas dans l'œil.



Notre visite du Park Güell, prévue pour l'après-midi, est fortement compromise. D'ailleurs, les trottoirs sont - déjà - difficilement praticables, sans parler du charme des visites au radar avec de la neige dans les yeux. Mais la moitié du groupe est quand même motivée pour faire du shopping, et on se sépare donc pour l'après-midi. Vous vous en doutez, compte-tenu de mon amour pour cette activité, qui m'endort littéralement - deux choses m'endorment à coup sûr : les magasins et le shopping - mais aussi ma condition physique déplorable, je choisi l'autre groupe.

En chemin vers l'appart, on passe d'abord au marché de la Boqueria, que j'ai déjà évoqué ici. On a décidé de se faire un bon petit repas avec des produits locaux, et y a de quoi faire, c'est grand et surtout, c'est couvert. Moi j'en profite pour acheter quelques cochonneries chocolatées pour mon Amour, qui est dans l'autre groupe - et oui, le shopping n'est pas un de nos points communs. Pour le reste, on achète du jambon local, du fromage local, de la salade pour la déculpabilisation, des poivrons et des fraises.

On rentre, toujours sous la neige, au milieu des passants devenus fous. On est trempés, frigorifiés, donc on prend des douches, on se change, et on attends les shoppers en préparant le dîner. Les autres arrivent avec des sacs sous les bras, et on mange. Si le fromage - mmmh, je me nourrirais de fromage - et le jambon sont succulents, les fraises moins. Moi de toutes façons, sans crème fraîche je n'en raffole pas donc je ne note pas de différence flagrante, mais les autres ne sont pas emballés... Pas grave, on s'est régalé quand même.

On fini la soirée par des mimes, durant lesquels, galants avant tout, on laisse gagner les filles. Chaudes, les soirées catalanes :D (je sais j'avais mis ça dans l'autre, mais je m'étais gouré de jour)

La fin bientôt...

jeudi 18 mars 2010

¿ Donde esta la Casa de Pedro ?


Deuxième jour.


On se réveille à Barcelone, et c'est un bon début. On perçoit au-dessus des immeubles pourtant si hauts et si proches qu'il fait moche, mais évidemment ça ne va pas nous empêcher de sortir, quoi merde ! En plus on le savait, on avait regardé la météo sur internet avant. Eh ! C'est qu'on n'est pas les derniers des branchés nous hein !

Objectif : la cathédrale, qui est dans le quartier gothique, pas loin du tout de notre appart. En chemin, on croise le marathon de Barcelone. Comment on le sait ? Bah y a des marathoniens... qui courent à Barcelone... On s'amuse à encourager Pedro, Jordi et les autres... bon enfin c'est sympa mais c'est pas tout ça, la cathédrale est pas loin derrière nous. En plus j'ai été désigné guide du jour, s'agit pas de traîner.

Par cathédrale, je ne parle pas de la Sagrada Familia, qui est un temple, mais d'une cathédrale quoi, comme chez nous. Sauf qu'on commence par l'arrière, et on se retrouve dans un grand espace ouvert avec des chapelles tout autour, et au centre, de l'eau avec des oies, ou des jars, bref les oiseaux que vous pouvez admirer sur la photo. Par contre, en Espagne on ne badine pas avec le Très Haut : une fille sortie de nulle part est à deux doigts de m'arracher ma casquette ! Je l'enlève moi-même, quitte à y perdre une phalange. En France on sait qu'il faut enlever son chapeau, mais dans les faits personne vient vous emmerder. En Espagne ils ont quasiment des employés pour les confisquer.

On fait le tour, c'est vraiment joli, on croise des chanteurs guitaristes, et puis on sort vers le devant de la cathédrale, ou l'entrée principale nous attends. A l'intérieur, c'est comme dans n'importe quelle cathédrale, c'est très haut, y a une nef, des sièges et des chapelles. Mais on est dimanche matin, et c'est l'heure de la messe : les chants nous entourent tandis qu'on regarde, circonspect, les faux cierges en plastiques qui s'allument quand on met une pièce. Pas sûr que s'il y a bien un mec là haut, ça lui fasse une belle jambe. C'est la preuve que même les plus concernés ici bas y croient moyennement...

On ressort sur le parvis, où on peut voir le marathon expulser péniblement ses derniers coureurs. On remonte une rue, puis une avenue - une rambla, quoi - vers la plaça Catalunya, immense mais un peu triste sous la grisaille. Notre objectif, ce sont les deux Casas, oeuvres exceptionnelles de Gaudi, le grand architecte catalan, la Casa Batllo et surtout la Casa Mila, ou Pedrera, qu'on a l'intention de visiter.

Je suis une chèvre en architecture, mais une oeuvre de gaudi, ça saute aux yeux de suite. Gaudi, c'est l'anti Haussman, vous voyez. D'abord c'est très Espagnol dans le sens où c'est très coloré, très vivant. Mais surtout, c'est souvent inspiré de la nature, des arbres, des animaux, et dans tout ça, il n'y a pas d'angle droit, de ligne droite, que des rondeurs. La Casa Mila, comme l'est également la Sagrada Familia, est totalement épargnée par tout ce qui aurait été tracé avec une règle. Tout est penché, arrondi, c'est juste dingue. Le toit est vraiment à voir. C'est incroyablement naïf, d'ailleurs c'est étonnant que Gaudi ai été le symbole du modernisme, parce que ce qu'il a fait il y a un siècle, voire moins, est tellement naïf qu'on pourrait y voir une œuvre multi centenaire. Une œuvre d'enfant.

On visite également à l'intérieur un ancien appart, avec tout les éléments de l'époque... et même là les couloirs sont ronds. Puis on descends, et on retourne au Barrio Gotico, à la recherche d'un resto. Après avoir perdu l'une d'entre nous, malade et fatiguée, on fini finalement dans un petit bar où ils servent des bocadillos. Ce sont des sandwiches chauds, avec une multitude de choix pour les remplir. Par exemple, du lomo (porc), des saucisses, de la tortilla... On se régale, tout en regardant à la télé quelques clips très... caliente ! Notamment celui où Nadal roule une pelle torride à Shakira. Comme quoi le tennis est en train de rattraper le foot dans ce domaine...

Prochaine station : le musée Picasso, toujours à peu près dans le même coin. On n'oublie pas au préalable d'aller manger quelques glaces délicieuses à côté (moi, double parfum chocolat chocolat obligatoire, n'est-ce pas), avant d'emprunter des rues absolument minuscules, où le soleil doit rarement tomber (ça doit être fait exprès). J'ai vu depuis dans un documentaire que c'était l'ancien quartier riche, dotés de nombreux palais. Et ben, ces derniers abritent désormais des musées, et notamment celui de Picasso, qui a vécu très jeune à Barcelone, avant son passage à Paris. C'était l'époque où sa peinture pouvait être considérée comme "classique", dans le sens où il n'était tombé ni dans ses futures périodes bleues ou roses, et encore moins dans le cubisme, et son chef d'œuvre Guernica. Pourtant, il est souvent résumé qu'à ça, à ces tableaux parfois opaques aux yeux du grand public (dont les miens, parfois).

Le musée en lui-même est magnifique ; de vieilles pierres, tout ce que j'aime. Et les textes explicatifs sont un régal pour quelqu'un, comme moi, qui ne connaît rien de Picasso comme de tout ce qui a un rapport avec la peinture. Non pas que j'aime pas, c'est juste que je n'ai pas pris la peine de m'y intéresser vraiment. Mais je ne demande qu'à apprendre. Malheureusement, pas de photo, interdites dans le musée... heureusement, il était gratuit, comme la plupart des musées barcelonais le premier dimanche du mois. On a eu du nez !

Ensuite, on se sépare, y a deux musées en face du Picasso : celui de la mode, et celui des arts précolombiens. Peu attiré par celui de la mode, je me dirige vers l'autre. D'accord, l'art précolombien c'est pas très catalan, mais au moins ça m'intéresse :p Sachant que je ne suis pas près de visiter l'Amérique Centrale ou la Colombie, autant prendre ce qu'il y a à prendre. Et puis quel pays a plus de lien avec ce monde que l'Espagne ? Tout cela a existé avant l'arrivée des Européens, alors qu'on a toujours l'impression que l'Histoire du double continent américain a débuté quand Colomb s'est gouré de direction pour se rendre en Inde, qu'il a confondu avec les Bahamas... mais il y avait des gens avant, avec une culture très riche et vivante. Mais complètement méconnue. Vous avez vu beaucoup de films, vous, sur les peuples amérindiens d'AVANT la conquête de 1492 ?

On se retrouve ensuite dans la petite rue entre les musées, réunis sous une pluie fine, qui nous engage à sortir nos parapluies. Il devait pleuvoir toute la journée à la base, on va pas se plaindre. On file acheter des pizzas qu'on ramène à l'appart en chantant à pleine voix quelques succès populaires (que les mecs, hein, les filles se contentant de nous filmer, mais ces images sont déjà enterrées sous trois tonnes de béton au fin fond de la Sibérie, et j'ai jeté la clé), avant une soirée tranquille entre nous.

La suite plus tard...

lundi 15 mars 2010

Godfather


Salut à tous,

En attendant la suite de mes aventures échevelées en Catalogne, juste un petit post en passant pour vous patienter. Et je SAIS que vous en avez fichtrement besoin.

Depuis vendredi, je suis parrain. Je sais, j'ai l'air d'annoncer ça comme si c'était moi le père, que c'était un truc de dingue que y a qu'à moi que c'est arrivé dans toute l'histoire du monde. Après tout, dans ma génération et au-delà, qui n'est pas parrain ? Je veux dire, c'est finalement assez courant. Mais vous voyez, pour moi ces petits trucs comme ça, c'est comme l'avion, ou quand j'ai vu l'arc de triomphe pour la première fois. Des trucs sur lesquels tout le monde est blasé, mais pour lesquels je reste un gosse. Et rester un gosse, c'est ce qui me fait avancer, de plus en plus pendant que je m'approche des 40es déprimants.

Et puis en même temps, quoi, merde, c'est quand même pas anodin. Comme moi, mes frangins n'ont pas d'enfant, je ne suis donc pas oncle, et à mon âge ce n'est quand même pas commun quand on a deux frères trentenaires, ou presque... devenir parrain d'un gamin, c'est pas rien, désolé. D'abord, il y a la marque d'amitié, très forte, la confiance, même si ce n'est pas non plus une demande d'adoption inversée hein... Mais bon chais pas, t'essaies de bien choisir quand même. Parce que les parrains, c'est sensé gâter. Être présent, attentionné. Et moi, en cadeaux, je suis à peu près aussi nul qu'en saut à ski, vous voyez. Plein de bonnes intentions, mais maladroit et lourd, et je fini en général en m'écrasant. Là, va falloir que je fasse pas n'importe quoi. Et comme dirait l'autre débile de la pub qui n'a rien d'autre à foutre que de manger du fromage devant son gosse, il faut être "ni trop fin, ni trop épais". En faire assez, mais pas trop.

Et puis bon, parrain, ça reste. Moi, mon parrain et ma marraine étaient déjà dans la famille, donc finalement ça n'a pas changé grand chose, ils sont restés avant tout mon oncle et ma tante. Là, c'est différent, je suis une "pièce rapportée". Au final, je me rends compte que je ne sais pas vraiment en quoi ça consiste. De toutes façons, je me suis toujours bien entendu avec les gosses. Tant qu'il s'agit de les faire sauter sur mes genoux ou leur faire des grimaces, y a pas de problèmes. Je ne vais pas forcément agir différemment avec M., mon filleul. Mon filleul ! Gasp.

Avant ça, dans ma tête un parrain c'était vraiment accessoire, un titre honorifique, un peu comme roi d'Angleterre ou champion d'automne. Mais maintenant que je suis dedans, ça n'a plus rien à voir. Le plus dur va être de pas trop en faire, pas faire n'importe quoi surtout. A commencer par me poser trop de questions... bon c'est mal barré, déjà.

Je vous laisse.

samedi 13 mars 2010

Vamos a la playa



Une fois arrivés à Barcelone, il est midi, je me suis tapé une Gourmandise (oui, ça s'appelle comme ça à Orly) mais j'ai l'impression d'avoir raté les 127 derniers repas. C'est pas dur, à ce moment là je n'aurais pas dit non à une plâtrée de haricots verts secs. Mais si j'avais l'occasion de manger des tapas à la place, ce ne serait pas si mal non plus.

Mais il faut d'abord qu'on pose nos affaires à l'appart qu'on a loué à un jet de pierre du centre ville. On prend donc une navette, puis un train, et enfin le métro - très londonien, j'ai trouvé - , direccion la estacion Liceu. On débouche sur une superbe Ramblas, et on en rejoint une autre en empruntant la longue mais si jolie Carrer del Hospital. Enfin, jolie c'est relatif : partout on peut lire des messages réclamant un quartier plus digne. Qu'est-ce ça doit être moche dans ces immeubles... enfin pas dans le notre, notre appart est nickel, avec un grand salon, deux chambres et deux grille-pains. Le rêve. En plus, Gustavo - forcément, il pouvait pas s'appeler Manuel ou José - , l'hidalgo qui nous accueille, réjouit fortement la gente féminine de notre groupe. De mon côté, j'attends toujours la première jolie barcelonaise. Ce fut finalement l'hôtesse de l'air du retour, c'est dire. En même temps, quand on est habitué aux Parisiennes, toutes les autres filles du monde sont moches.

On se pose tranquillement, puis on repart : il est 14h passés, et je ne suis désormais plus le seul à avoir un tigre dans l'estomac. On file donc vers le Barrio Gotico, le quartier gothique, avec sa cathédrale, ses petites rues et les meilleurs tapas de la ville, dixit Gustavo, le désormais chéri de ses dames. On tourne un petit moment, il fait beau, et les petites rues sont si serrées qu'on est pas embêté par le vent, on a donc l'impression de ne pas avoir froid. On s'arrête finalement dans un bar à 1,80 le tapas. La technique est simple : chaque tapas a un pique, à la fin on compte les piques, on multiplie et on casque. J'en ai mangé 8 je crois.

Ça c'est pas les miens, vous l'aurez deviné, mais c'est pour vous donner une idée.

Une fois nos instincts carnassiers assouvis, on détecte fissa la port, qui est tout près, et on le rejoint. S'en suit une longue ballade, on est entouré de touristes (qu'est-ce que ça doit être l'été, quand il fait plus de 12 degrés !), on prend des photos, on est charmé par les bateaux, moi je craque pour le musée de la mer (pas de photo malheureusement, mais l'immeuble est splendide je trouve).

Ca nous amène à la plage. En s'en approchant, le vent nous saisi, et le groupe se met à regretter de ne pas avoir laissé ses écharpes à l'appart, encouragé par le grand soleil qui baigne la ville. Moi je suis peut-être débile, mais l'idée même de mettre une écharpe à Barcelone me déprime totalement. Alors tant pis, va pour une bronchite. Finalement j'ai eu un petit rhume sans prétention, ça n'a jamais tué personne. Enfin, pas depuis un bon siècle.

C'est marrant, il a fallu que j'aille à Barcelone pour voir s'animer la Méditerranée. Voir des vagues et même de l'écume dans cet immense pédiluve, cette piscine habituellement sans charme à mes yeux, ça donne chaud au coeur. Le vent souffle tellement que le bouquet d'une jeune mariée, à côté de nous, survolera même les copines de la susdite mariée pour finir dans... un berceau ! Habité, évidemment. Crise de rire garantie, où était la caméra bordel ??

La plage, donc, où on prend encore des photos, et qu'on commence à longer. Le bord de mer barcelonais n'est pas ce qu'il y a de plus joli, à mon avis. Heureusement qu'il y a Joe le Sculpteur de Sable qui nous en met plein les mirettes...

Gelés jusqu'au colon, on se met en quête d'un endroit ou poser nos miches cristalisées, et boire un truc chaud. On tente notre chance au casino local, étrangement surmonté d'un chapeau de paille métallique géant en forme de baleine, puis on trouve finalement un café qui diffuse un match de hand. Difficile à imaginer en France... il diffuse également un chocolat chaud assez infecte, collant et euh... dégueu quoi. Rien que le regarder est une infection. La preuve :

Non ce n'est pas du viandox, c'est bien du chocolat.

Finalement, on se décide de rentrer se réchauffer, après avoir fait des courses, avant de sortir. Sur le chemin, on croise le marché de la Boqueria, un marche couvert et alléchant. Je ne sais plus vraiment comment me portent mes jambes à ce moment-là, les autres sont à peine plus frais, aussi on se décide d'aller direct à un resto qui se trouve juste derrière. Il s'étale tout en longueur, la déco est sympa, on a au-dessus de nous des pneus peints en couleur... c'est charmant ! On va s'y régaler d'une patate farcie à la chais plus quoi, de la bidoche et tout. Mais c'était trop bon, je vous assure.

Je sais pas si c'est Catalan, mais c'est fichtrement bon.

Après, on capitule, on est crevé, on rentre se coucher dans notre appart. Notre appart, à Barcelone ! Punaise. Bref, ça prend un peu de temps, vu qu'il y a deux fois moins de salle de bain que de grille-pains, et on est six. Mais on y arrive, finalement.

La suite un peu plus tard !

vendredi 12 mars 2010

Vol au-dessus d'un paysage de coucou


- Je crois que j'ai loupé la sortie "Orly".


Comme je suis poli, et qu'on est en avance, je ne dis rien, ça peut arriver à tout le monde, surtout le matin, et quand on conduit une voiture où ça parle de tout et de rien dans tous les sens. Le père d'un de mes compadre avec qui je m'apprête à découvrir Barcelone, qui nous conduit à l'aéroport, emprunte donc la sortie suivante, et nous voilà enchaînant les demi-tours dans Antony, une des villes de la banlieue parisienne les plus moches que j'ai jamais vues. La east coast, vraiment, elle vaut que dalle.

Orly n'est pas loin cependant, et nous voilà débarquant avec nos petites valises dans l'aéroport. Ca me fait drôle d'y entrer pour autre chose qu'y déposer des gens ou pour les récupérer après leur voyage, ce qui était ma spécialité quand j'avais une voiture. Finalement, hormis la taille, ça ressemble quand même pas mal à une gare, en plus moderne. Sinon, c'est blindé de boutiques pour les kékés qui ne se seraient pas complètement ruinés en achetant leur billet d'avion. Et les obligations administratives sont quand même plus contraignantes.

Y a l'enregistrement d'abord, et cette hôtesse tellement aimable... pas facile de voir défiler toutes ces destinations, et de s'occuper de tous ces gens qui partent en vacances alors que toi, tu restes ici comme un couillon. Du coup, tes zigomatiques sont en grève. Tant que ce n'est que ça, elle peut m'envoyer paître tant qu'elle veut... Bref, après cela on file prendre un petit déj pas loin, puis on y retourne pour l'embarquement, sauf qu'un crétin a laissé son sac en plein milieu de l'aéroport, on est contraint de passer sous l'étage pour atteindre notre but. Apparemment une bombe n'abime que l'étage où elle se situe, c'est rassurant... Premier coup de stress à blanc. Pour rater l'avion, pas mourir en martyr...

Dans l'avion, premier constat : c'est ridiculement petit. Une fois assis au rang 3, près de la fenêtre où la vue sur un technicien tenant un câble est absolument somptueuse, je me rends compte que j'ai bien fait de prendre une deuxième place : pas en largeur, puisque c'est quasi équivalent à une place de ciné - j'aurais quand même plaint mon éventuel voisin qui aurait dû se coltiner un de mes bras - mais en longueur. Mes jambes sont écrasées face au siège de devant, mais j'ai la place de les écarter, un bonheur.

La tête luisante là, collée à la fenêtre, c'est moi.

Le décollage se fait attendre. L'avion roule doucement d'une piste à l'autre, on dirait moi quand j'avais une voiture et que je cherchais à me garer. Finalement on y est, enfin, en tout cas on le sent : les moteurs se réveillent, l'accélération est immense, le train de sénateur a fait place à celui de Senna. Ça va très vite, puis la pointe de l'avion - dans laquelle je suis, c'est dire son mérite - se lève, et là, tout se passe à l'extérieur : alors que du sol, on a l'impression que les avions montent doucement, là en trois secondes, le sol n'est plus le même. En quelques instants, il devient une carte, une maquette, les voitures et les maisons sont au delà du petit.

L'avion, c'est la relativité appliquée. Tout ce qui est sensé être grand ne l'est plus. Les étangs sont des petites flaques, les autoroutes, des lignes ; il n'y a plus de collines, les villes sont des minuscules toiles d'araignée. Puis on passe au-dessus des nuages. Un scoop : il y a d'autres nuages au-dessus de "nos" nuages, plus épars, plus filandreux. La couche de nuage, c'est juste dingue. C'est un paysage à lui tout seul. Il y a des collines, des plaines, des montagnes, des failles... Et puis au bout d'un moment, il n'y a plus de nuages. Et là, le paysage a changé : que des champs, des villes qui tiendraient sur mon pouce, et au loin à gauche une longue barre montagneuse, pas très haute encore. Devant, je devine un truc blanc, que je n'arrive pas encore à distinguer : un nuage ou de la neige. C'est finalement bien cette dernière. Le massif central ! Autre truc incroyablement relatif : on a l'impression de se traîner, on a largement le temps d'admirer ce qu'il y a à voir, mais dessous c'est tellement petit que tout est rapproché. Alors que le Massif Central se termine, que vois-je à l'horizon ? Non, ce n'est pas possible, pas si près... Bah si, c'est le Golfe du Lion.

C'est juste splendide. En bas, les montagnes, au loin, la mer, qui scintille et qui se mélange REELLEMENT au ciel. Il est absolument impossible de la délimiter. La côte s'enfuie devant nous, formant fidèlement la Catalogne française, Perpignan, Port Bacarès, etc. Première fois que je viens là :p Je suis déçu de ne pas voir mes Pyrénées adorées, que j'aperçois dans la fenêtre opposée, au fond à droite. Ça a l'air splendide... Mais je les vois un peu, en tous cas j'en vois la fin : elles finissent par s'enfoncer dans la mer comme un serpent regagne sa tanière. J'entre en Espagne.

La mer est toujours floue et scintillante. Les villes espagnoles se multiplient au fur et à mesure que la montagne rend l'âme. Au vu des chocs précédents, je ne suis nullement étonné de voir Barcelone arriver très vite. La ville est immense, tout est parfaitement visible, le port, le Camp Nou, et même les Ramblas... Google map, va te rhabiller. L'avion est gentil, il effectue un large tour au-dessus des collines plus au sud pour revenir face aux Pyrénées que je peux voir de loin - et si proches - avant d'atterrir. Le vol a duré 1h30, ressentie 10 minutes. Barcelone, sous un franc soleil, est à moi.

La suite, bientôt !

mercredi 10 mars 2010

Riturno


Salut à tous !

Me voilà de retour de Catalogne. J'ai pensé à ce blog durant tout le WE, vu que j'ai une quantité de trucs astronomiques à raconter... et je vais devoir les étayer pour pas que vous me traitiez de dingue. Il va donc me falloir des photos. Et du temps aussi, et ça je n'en aurai que très peu d'ici vendredi.

Hasta luego !

jeudi 4 mars 2010

Olé !


Salut à tous,

Hier soir, les Bleus repartaient pour une 107e saison internationale. Et pour relancer une équipe haïe par tout un pays revenu à ses sentiments habituels envers le foot - ringard/trop payé/trop à la télé machin chose -, la Fédé n'a rien trouvé de mieux que de lui servir la meilleure équipe du monde depuis trois ans maintenant : l'Espagne. Surtout pour un premier match de l'année, que la France perd systématiquement depuis 5 ans !

Déjà, les Bleus qui, je le rappelle, nagent en plein creux générationnel - tous les pays de la Terre vivent quelques années de transitions entre deux grandes générations, ça tombe sous le sens - n'avaient pas beaucoup de chance de battre une équipe qui avait gagné 40 de ses 44 derniers matches... mais il leur fallait en plus digérer la bagatelle de 7 blessés, notamment en défense, avec celles de ses deux axiaux habituels, Gallas et Abidal, dans un secteur déjà sinistré depuis les retraites de Desailly, Blanc puis Thuram, et où ni Mexes, ni Boumsong, ni Escudé ou Squillacci ont réussi à prendre la relève. Autant dire que face au meilleur jeu collectif du monde, c'était comme partir à la guerre avec une fourchette.

Et pourtant, en perdant 2-0, la France réussi quand même à se faire massacrer partout, dans la presse ou sur internet. Je n'ai vu que de façon lointaine le match, obnubilé que j'étais par la partie de tarot que je disputais, mais apparemment les cadres de devant, en l'occurence Henry, Anelka et Ribéry, n'ont pas montré un enthousiasme digne d'un match de ce niveau. Il n'empêche : ça m'amuse toujours de mesurer le paradoxe quand la presse, dans un match de ce genre, dit à la fois que telle équipe a été extraordinaire, et l'autre complètement nulle. est-ce possible que PARCE QUE la première équipe a été fabuleuse, l'autre a paru moins bonne mais pas FORCEMENT nullissime ? Ou bien est-ce sa nullité intersidérale qui a aidé la première équipe à briller ? Non non, si y a eu un écart c'est parce que le premier était très très bon, et l'autre très très nul, c'est obligé. Si on devait commencer à affiner nos analyses, on en aurait pour la journée, et il me faut cet article pour dans 20 minutes, coco.

Bref, donc on a été tapé par l'Espagne, équipe qui, ses dernières années, a battu l'Argentine (2-1), l'Angleterre (2-0), l'Italie (1-0), la Russie (4-1 et 3-0), l'Allemagne (1-0) (mais si elle a battu la France deux fois c'est la faute à Domenech, hein, attention), et qui domine l'Europe et le Monde comme rarement des Européens l'ont fait avant eux. Il y a des équipes du Vieux Continent qui l'ont fait, la France (1996-2006), la Hongrie (51-56), les Pays-Bas (74-78), l'Allemagne (54-96...), mais pour le premier et le dernier cité, leur supériorité était bâtie sur une puissance physique et une intelligence tactique supérieure, adossées à des défenses de fer.

La série et le jeu de l'Espagne me font plutôt penser aux Hongrois et aux Néerlandais. Ces deux équipes atomisaient leurs adversaires, quels qu'ils soient, grâce à une technique individuelle nettement au-dessus de la moyenne, qui compensait des gabarits assez mineurs. En cela, ils rejoignent le Brésil de toujours. La Roja en a pourtant bavé.

Rendez-vous compte : avant qu'ils ne gagnent l'Euro 2008, les Espagnols n'avaient à leur palmarès qu'une 4e place mondiale en 1950 et un Euro remporté à domicile en 1964. Entre les deux, le Real Madrid a collectionné les trophées européens, avec la meilleure équipe de club de l'histoire, peut-être. Avec pour quel résultat ? Rien ! Imaginez : entre 1957 et 1960, les joueurs Espagnols ont gagné 3 Ballons d'Or. Pour quel bilan en compétition internationale ? Rien, ou presque (l'Euro, en 64, donc, mais sans Di Stefano).

Et après, pareil: les clubs espagnols ont continué à briller sur la scène européenne, mais la Seleccion a perpétué sa médiocrité durant tous les tournois internationaux, même à domicile, comme en 1982. Pour quelle raison ? Les joueurs en ont toujours eu rien à secouer de l'équipe nationale. Sous Franco, résister consistait à affirmer son appartenance à sa région, le Pays Basque, la Catalogne, etc. Les joueurs se donnaient donc nettement plus pour leurs clubs que pour la sélection, qui a en plus pâti jusque bien longtemps après la chute du Caudillo d'une division nette entre les Madrilènes et les Barcelonais. Un peu comme celle entre Marseillais et Parisiens au début des années 90, notamment pendant France-Bulgarie... mais pendant des décennies.

Aujourd'hui, ce schisme semble terminé. La sélection a clairement pris acte de la supériorité de la pensée catalane, et son jeu s'en ressent, alors que son entraîneur durant l'Euro, Luis Aragones, est Madrilène, et celui qui la dirige actuellement, Vicente Del Bosque, a entraîné le Real durant 4 ans... Son milieu de terrain, notamment, est aux mains des Catalans : Xavi et Iniesta, formés au Barça, sont peut-être les deux meilleurs milieux du monde ; ils sont tranquillement assistés par Fabregas (Arsenal), également formé à Barcelone. En attaque, l'Espagne a également trouvé ce qui lui a toujours manqué, malgré Raul : des buteurs. Et quels buteurs ! Villa (Valence), premier marqueur hier, en est déjà à 36 buts en 55 sélections, et 135 en un peu plus de six saisons de Liga... et le Madrilène de naissance Fernando Torres (Liverpool) est un phénomène, avec 51 buts en 2 ans et demi en Premier League, et 9 buts en deux ans de sélection, 23 au total depuis 2003. Et ce, en alternant à la pointe du 4-5-1 espagnol !

On ne peut que s'enthousiasmer pour cette équipe, qui battra d'autres "gros nuls" sur sa route dans les prochaines années. Mais attention, elle ne gagnera pas le Mondial : aucun pays européen n'en a jamais gagné en dehors de l'Europe, contrairement au Brésil (1970, 1994, 2002).

Je vous laisse.

mercredi 3 mars 2010

El Cant del Barça


Tot el camp
És un clam
Som la gent blaugrana
Tant se val d'on venim
Si del sud o del nord
Ara estem d'acord
Estem d'acord
Una bandera ens agermana

Blaugrana al vent

Un crit valent
Tenim un nom que el sap tothom
BARÇA BARÇA BARÇA !!!

Jugadors
Seguidors
Tots units fem força
Són molts anys plens d'afanys
Són molts gols que hem cridat
I s'ha demostrat s'ha demostrat
Que mai ningú no ens podrà tòrcer

Blaugrana al vent

Un crit valent
Tenim un nom que el sap tothom
BARÇA BARÇA BARÇA !!!



Tout le stade
Est une clameur
Nous sommes les gens blaugrana
De n'importe où nous venons
Soit du sud soit du nord
Nous sommes tous d'accord
Nous sommes d'accord
Un drapeau nous rassemble

Blaugrana au vent

Un cri courageux
Nous avons un nom que tout le monde connaît
BARÇA BARÇA BARÇA !!!


Joueurs
Supporters
Tous unis nous sommes forts
Ce sont beaucoup d'années pleines d'efforts
Ce sont beaucoup de buts que nous avons criés
Et il a été démontré on a démontré
Que jamais personne ne pourra nous tordre

Blaugrana au vent
Un cri courageux
Nous avons un nom que tout le monde connaît
BARÇA BARÇA BARÇA !!!

mardi 2 mars 2010

Une vidéo extrêmement savoureuse...


http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/CAB91050039/sos-racisme-et-deputes.fr.html

Je vous laisse.

lundi 1 mars 2010

Partir, partir...


Salut à tous,

Samedi matin, je prends l'avion. Pfiou... vous allez rire, mais l'écrire rend réelle cette situation. Samedi, dans 5 jours, je prends l'avion ! Un truc de dingue.

Et oui je sais, je suis un péquenaud, j'ai découvert l'Olympia tard, j'ai jamais franchi l'Atlantique, et ça fait 17 ans que je n'ai pas pris l'avion. Soit très exactement la moitié de ma vie ! Oui, car je n'ai que 34 ans, avis aux mauvaises langues.

J'ai fais deux allers retours en avion dans ma vie. Le premier je l'ai déjà évoqué ici, c'était pour aller faire le tour de Corse en Trafics Renault, en colo. Un immense souvenir... le deuxième j'en ai aussi également parlé, c'était pour l'Egypte, l'année suivante. Souvenir également marquant : à l'aller, dans un vol Air France tranquille, le passage des douanes au Caire, avec des flics et des soldats partout. Au retour, j'avais rendu mon déjeuner dans le charter pourri Egypt Air qui nous ramenait. En espérant que ça se passe mieux cette fois...

Mon Amour, qui a pas mal pris l'avion ces dernières années, n'arrête pas de me parler du décollage. Je ne me rappelle plus, pour ma part. J'ai hâte d'y être, de voir la Terre du ciel, les nuages, les Pyrénées...

Bien sûr, vu mon gabarit, j'ai dû prendre deux places, la deuxième se révélant abordable. Je n'ai pas particulièrement à me vanter de ça du tout, bien au contraire... mais au moins je ne stresse pas pour mon voyage qui sera de toutes façons court (2 heures). Direction : Barcelona ! Qu'est-ce que je peux avoir hâte... Avec des amis on a loué un appart dans le centre ville, et en espérant que le temps nous soit clément (un comble à Barcelone, merde !), on va s'éclater ! Héhé !

Je vous laisse.