mardi 26 octobre 2010

Dix journées, 52 chiffres (environ)


Salut à tous,

Petit (rêvons un peu) post foot aujourd'hui, alors que la dixième journée de Ligue 1 vient d'être jouée. On a donc dépassé (déjà !) le quart du championnat, et l'avantage de la 10e journée, mais ça dure rarement plus d'une semaine, c'est que les stats sont plus rondes que d'habitude, si vous voyez ce que je veux dire. Par exemple, la moyenne de buts, toujours aussi faible, est facile à calculer : 223 buts en 100 matches, do the math. Ok je le fais pour vous, au cas ou vous auriez des lacunes en coulissage de virgules : 2,23 buts par matches, pile. L'an dernier, on avait quand même fini à 2,41.

Cette saison est originale par plusieurs aspects. D'abord, le rapport entre les victoires à domicile (37) et à l'extérieur (31) est très faible. L'an passé, et comme quasiment à chaque fois, on frôlait les 50 % de succès à domicile (47 %), mais déjà les succès à l'extérieur étaient en progression puisqu'ils flirtaient avec les 30 %, contre 20 d'habitude, tandis que les nuls, habituellement à 30, étaient à 25. Effectivement cette année, la meilleure équipe à domicile, Sochaux, totalise seulement 13 points (en six matches), et seulement 2 équipes, Saint-Étienne et Brest, sont invaincues à domicile, soit autant qui n'ont pas encore gagné chez elles, Auxerre et Arles-Avignon. A l'extérieur, le meilleur total est pour Brest (12 points), une équipe n'a pas encore perdu hors de ses bases (Rennes) alors que quatre sont toujours à la recherche de leur premier succès à l'extérieur, Monaco, Lorient, Arles-Avignon et Sochaux, qui a perdu ses 4 rencontres loin de Bonal.

Les buts sont également équilibrés : 117 à domicile, 106 à l'extérieur. Jamais je n'avais vu un rapport aussi équilibré. La cause : le jeu de contre, élevé au rang de format obligatoire pour les systèmes de jeu en Ligue 1. Hormis Marseille et Saint-Étienne, les équipes qui cherchent à jouer (Paris, Lille, Bordeaux, Lorient, Monaco, Lens...) sont toutes plus ou moins en difficulté. Un classique en Ligue 1, mais particulièrement exacerbé cette année.

Autre particularité : les joueurs brésiliens, habituellement les plus habiles en Ligue 1 depuis que je regarde cette stat, sont à la ramasse. Ils n'ont marqué que 8 buts en 10 journées, dont 6 pour le seul Nene (PSG), contre 74 en 38 journées l'an passé, et le chiffre était déjà en baisse. Ils ont ainsi autant marqué que les Argentins, par exemple, ce qui n'arrive jamais. Côté continents en revanche, aucun changement : les Africains, de plus en plus renforcés par les Français d'origine africaine qui choisissent le pays de leurs parents, sont largement en tête, avec 66 buts, contre 20 aux sud-Américains et 17 aux Européens, toujours à la traîne. Aucun but européen ce week-end par exemple, contre quatre pour les sud-américains, qui les ont dépassé après un début d'exercice compliqué. N'empêche, les Brésiliens se font rares, et marquent moins.

Autre spécificité : si les moins de 21 ans marquent toujours (près de 7 %, plus de 8 l'an passé), ceux de plus de 31 tirent la langue : 5 buts, dont 2 pour Batlles, soit 2,29 %, contre presque 6 l'an passé. De leurs côtés, les internationaux français, grâce notamment à l'apport de Payet, (8 buts) ont doublé leur score : 16 %, contre 8 et quelques l'an dernier.

Sinon, quoi d'autre... les scores de 1-0 sont nettement en baisse, et ont profité de leurs trois unités de ce week-end pour enfin prendre la tête, avec un petit 17 %, juste devant les 2-1 (16). L'an dernier, ils dépassaient les 22 %, et d'habitude ils oscillent entre 20 et 25 %. Conséquence : une hausse notoire des 0-0 (15 % contre 9 l'année dernière), troisième score le plus fréquent (sixième en 2009-10).

Enfin, à noter la performance de Rennes, qui a été mené pour la première fois ce week-end, pour sa première défaite, et de Monaco, relégable après avoir été mené cette saison durant... 80 minutes ! Soit le deuxième meilleur total, derrière les Bretons (47). Mais l'ASM n'a mené que durant 150 minutes, ce qui lui donne quand même un bilan positif ! A la balance minutes en tête/minutes contre, Marseille mène (276) devant Rennes (203), Saint-Etienne (164) et Paris (111), qui a vu son chiffre fondre contre Auxerre (-77 en menant durant 2 minutes...), quand Arles-Avignon est à - 406, en ayant mené 17 minutes, dont 11 ce week-end contre Lyon.

Voilà, sur ce je vous laisse, à dans 10 journées :p

samedi 23 octobre 2010

Les petits mouchoirs


Salut à tous,

Hier soir, petite sortie entre amis au cinéma. On est allé voir un film que tout le monde va voir apparemment, vu la file d'attente, les Petits Mouchoirs, de Guillaume Canet. Après avoir mangé chez Noura, le Libanais en face de l'UGC d'Opéra, on a justement intégré la file d'attente, alors qu'on avait déjà acheté nos billets... donc au final l'intérêt de les acheter avant ne saute pas aux yeux. Enfin bon.

On retrouve donc M. dans le file, vu qu'elle avait fini de manger avant nous. On discute un peu, et puis tout d'un coup, alors que la queue se met enfin en branle, un type commence à râler derrière nous. Il nous reproche d'être cinq alors qu'on était un avant. Il nous dit que lui a un bus de 40 Maori et qu'il peut les appeler, si on veut. A noter que ce grand courageux a attendu qu'on commence à avancer pour nous emmerder. Je lui dit de les appeler, ses Maori, ils seront très certainement plus sympas que lui. Et puis, ils seraient derrière nous, eux aussi...

C'est typiquement le genre de tête à claque que j'ai envie d'honorer : mesquin, tatillon, bien conscient qu'il a la société derrière lui... et pleutre. Le genre de connard à envoyer chier les pauvres étudiants qui l'appellent pour lui vendre des abonnements de téléphone, comme s'il avait le patron d'Orange au bout de fil. Peu de chance qu'il soutienne la grève pour les retraites, c'est sûrement un jugement hâtif, mais peu de chance que je me trompe.

Après l'avoir envoyé chier dans les règles de l'art, je file au bout de la queue - qui s'était énormément allongée entre temps, évidemment, vu que quand on est arrivé il y avait, quoi, dix personnes derrière nous - pour démontrer à monsieur Maori la connerie abyssale de son raisonnement. Ben ouais, c'est pas comme si on faisait la queue pour avoir des billets, et encore moins pour obtenir un coupon pour avoir 125 grammes de viande en 1942 : les billets, on les a déjà, et de toutes façons notre amie M., qui ELLE avait le "droit" d'être devant ce bon samaritain, nous aurait gardé nos places ! Donc on aurait été assis au même endroit ! Et effectivement c'est ce qui se passe : je rentre parmi les derniers dans la salle, ou une place m'attends près de mes amis. Je m'y assois, non sans avoir fait un petit coucou à mon ami crâne d'oeuf, assis un peu plus haut. Ah ça, les moments où il vaudrait mieux fermer sa gueule, c'est sacré hein ! C'est toujours utile quand une connerie veut se faire la belle.

Place au film. J'y suis allé avec un a priori mitigé : les films français dans ce genre, c'est quelques bonnes répliques, et beaucoup de scènes à table. En fait c'est plutôt un bon film, avec d'excellentes répliques, des fous rires, d'excellents acteurs (Cluzet, Bonneton, Cotillard...)... et beaucoup de scènes à table, mais on ne se refait pas. La fin est juste un peu... surchargée, suspecte lacrimalement. Mais j'ai passé un excellent moment.

Il aborde surtout le thème de l'amitié, et des petits mensonges ordinaires de la vie en société. Moi ça ne me choque pas, parce que c'est naturel. Enfin c'est naturel, non justement, ça ne l'est pas, mais c'est ce qui nous différencie des animaux : on a la capacité de réfléchir, et de ne pas toujours dire ce qu'on pense. Parce que figurez-vous que si tout le monde se disait ce qu'il pensait... et ben en fait c'est déjà arrivé, ça s'appelait la préhistoire, c'était très sympa comme période, vu que si on n'aimait pas un truc chez son voisin, suffisait de lui foutre un grand cou de masse dans la tête. Du coup l'espérance de vie ne dépassait pas les 30 ans, donc pas de problème de retraite.

L'amitié, comme l'amour, ce n'est pas trouver des gens exactement pareil que nous, parce que dans ce cas on peut toujours chercher, ça n'existe pas. Les groupes d'amis tous pareils, ça n'existe pas. Dans mon groupe à moi, auquel je tiens comme à la prunelle de mes yeux, on est deux ou trois à aimer, ou tolérer, le foot, alors que moi c'est une grande partie de ma vie. Je pourrais me faire des amis qui aiment autant le foot que moi, mais ça ne me vient pas à l'idée, parce que ce serait chiant. En plus ils ont 10 ans de moins que moi... Donc si on veut se faire des amis, faut savoir faire avec leurs défauts, leurs différences comme avec leurs qualités, pas le choix, c'est même enrichissant. Dans ce cas, faut savoir mettre des petits mouchoirs dessus, comme dirait l'autre. L'avantage c'est qu'on peut toujours les enlever si y a besoin, ça fait toujours du bien. Mais les gens qui ne ressentent pas le besoin d'agresser les gens sur tout et rien ne sont pas des monstres non plus. On ne peut pas nous apprendre durant toute notre enfance à être gentils, sociables, ne pas nous engueuler avec nos copains pour au final nous demander l'inverse une fois grands.

Je vous laisse.

mercredi 20 octobre 2010

Home


Salut à tous,

En plein désert intellectuel entre deux épisodes de la 5e saison de Dexter (une semaine, une torture, surtout que ça y est, cette nouvelle saison commence à bien prendre, miam), je reviens vers vous, pour vous parler de ma maison.

Non non, pas la caverne où j'habite depuis plus de sept ans, à Maisons Laffitte. Ça c'est pas ma maison, c'est mon logis, ça n'a rien à voir. Ma maison, c'est celle que mes parents ont fait construire en 1981 pour nous héberger, eux mes deux frères d'alors et moi, âgés de six (moi), trois et un an. Ils avaient 28-29 ans - des gamins, quoi - et Issou, le village des Yvelines où ils allaient passer la moitié de leur vie, était tout petit. La rue où la maison allait être construite, notamment, n'en possédait qu'une ou deux, de maisons. Autour, des champs, ou quasiment. Pas d'immense salle des fêtes ignoble et inutile juste en face.

J'y ai donc habité pendant 22 ans, ou presque. Je me rappelle avoir joué, étant tout gamin, dans les fondations de la maison que nos futurs voisins étaient en train de construire, avec Séverine, mon amoureuse de primaire. J'ai fais du vélo (si si) dans cette rue, j'y ai joué avec mon copain Cyril. J'ai fêté deux réveillons avec mes potes dans cette maison, des mémorables. J'ai passé de longues heures dans ma chambre, comme un ermite, parfois avec mon chien du moment, y cultivant une asociabilité maladive que je combats, parfois. Pas toujours, car elle m'offre aussi un confort dans lequel je me réfugie, parfois. C'est si bon les vieilles pantoufles.

Cette chambre, que j'ai "léguée" à mon plus jeune frère, à mon départ, sera bientôt celle d'un autre. Cette maison sera vendue en décembre, permettant à mes parents d'aller savourer leur retraite bien méritée dans la riante campagne morbihannaise. Pour moi, cette maison était LA maison, celle de la famille, vu qu'on la fait construire. Mais ça ne se fait plus, les maisons familiales, il faut s'y faire.

Ce week-end, je suis allé pour une des dernières fois de ma vie déjeuner dans cette cuisine américaine, à cette table près de laquelle j'ai tant de fois dévalisé le frigo, fais mes devoirs, fêté Noël, tout ça. Ça va devenir la cuisine d'autres personnes, qui vont se l'approprier, l'aménager, la modifier pour que cette maison devienne la leur, la débarrassant en partie de son histoire, de ses fantômes.

Ça me rend évidemment très triste, mais finalement c'est mieux que cette maison continue de vivre, résonne d'autres rires, vive d'autres moments, d'autres enfants, d'autres chiens, d'autres fêtes. Au fond, la maison, elle s'en cogne de l'histoire que ses résidents vivent, du moment qu'elle en ait, des résidents. En fait, c'est comme si elle avait fini de grandir, qu'elle quittait le cocon familial et qu'elle entrait dans l'âge adulte, en allant au devant d'autres personnes. Dans ce sens là, c'est plutôt une bonne nouvelle !

Je vous laisse.

mercredi 13 octobre 2010

Petits plaisirs


- Mon petit-dej, le matin. Un bol entier de céréales arrosées de lait. Je fini d'abord le lait, puis les céréales.

- Rester immobile sous le jet de la douche, à ne penser à rien, juste savourer l'eau sur mon cou. Surtout quand ça caille !

- Réussir mon catogan le matin, et ne pas avoir à y toucher de la journée. Quand ça m'arrive, une fois sur quatre je dirais, c'est le pied. Ne pas le réussir, c'est quand il a tendance à choisir un côté, ou à me tirer la peau.

- Me coucher contre mon Amour, en cuiller, le soir, et m'endormir avec la télé.

- Plier mon journal parfaitement. Je pense que ça doit être une maladie, mais tant qu'il n'est pas bien plié, je ne le lis pas. Quand j'étais ado, je me moquais de mon père, qui faisais pareil...

- Quand je suis enrhumé, sentir qu'une de mes narines se débouche.

- La sensation qui s'empare de moi, quand je marche longtemps, que je pourrais marcher indéfiniment. La fatigue, à chaud, ne se fait pas sentir, et je me sens vivant. Attention, ça c'est quand je marche en rythme ; quand je visite une ville, lentement, je fatigue très vite.

- Jouer au foot : plaisir devenu excessivement rare.

- Aller aux toilettes quand j'ai très envie, c'est un bonheur unique.

- Faire rire les gens sur une vanne bien sentie, je ne m'en lasse pas. Ça veut pas dire que je vis mal quand je fais un flop...

- Gagner au blind test, au tarot ou au Trivial Pursuit.

- Je me demande si je l'ai pas déjà fais ce post...

lundi 11 octobre 2010

Tonight is the night


Salut à tous,

Comme promis, je vais donc évoquer la série Dexter, qui se partage, avec notamment l'Entraîneur 5, la tâche de remplir mes moments libres depuis, quoi, deux à trois semaines.

Je me suis enfilé bientôt quatre saisons à une vitesse folle. Les raisons ? D'abord, c'est une série qui, contrairement aux autres, possède des saisons courtes : 12, au lieu de 24 pour les autres. Et ce même si les épisodes sont étonnamment longs (souvent plus de 50 minutes), un format assez rare. La faute notamment à un générique interminable (1m30 !) et un "previously" (le résumé des épisodes précédents) assez long, lui aussi. Mais les scenarii sont tellement riches...

Mais y a aussi sa qualité. Comme pour 24, j'ai été littéralement happé par cette série écrite de façon géniale, dotée de rebondissements étourdissants, et servie par des acteurs et des personnages formidables. Sans parler de l'histoire en elle-même, qui sort vraiment de l'ordinaire comme rarement une série ne l'avait fait : Dexter, un tueur en série, accessoirement spécialiste du sang pour la police de Miami, tue, découpe et envoie dans la mer des meurtriers qui ont, en général, échappé à la police. Il obéit ainsi à un code édicté par son père adoptif, un ancien flic, qui le lui a donné pour qu'il puisse contrôler ses pulsions et ne pas se faire prendre. Sauf que Dexter doit faire avec sa soeur, elle aussi policière, ses autres collègues, sa copine puis épouse et ses enfants. Résultat, un nid de situations explosives dont on se régale. Et puis, qui n'a jamais rêvé d'avoir une vie secrète, qui échappe au regard de tous...

Évidemment, même s'il s'agit d'un monstre, le fait qu'il ne tue que des "méchants", et qu'il fait tout pour essayer de s'intégrer malgré de problèmes émotionnels - il n'a pas d'émotions, en fait - rendent Dexter attachant, même dans les scènes où il trucide ses proies. Il s'intègre, tout en continuant de tuer, et évidemment c'est de la haute voltige. Ce qui est intéressant c'est que, notamment à partir de la saison 2, ça chauffe pour lui, puisqu'à chaque fois il est tout près d'être découvert. Il est excellemment joué par Michael C. Hall, qui réussit l'exploit de jouer quelqu'un qui ne possède pas l'arsenal émotionnel habituel pour un humain, tout en faisant semblant de les avoir. Bluffant.



Là, je suis à un épisode de la conclusion de la saison 4 - la saison 5 vient de commencer, miam - et y a un suspense aussi énorme qu'un argument de Frédéric Lefèvre. Dans cette saison, il fait face à un tueur en série encore plus dingue que lui, interprété par John Lithgow, et là encore y a un flagrant délit de génie. Je vous conseille la dernière scène du 411, je crois que j'ai eu un orgasme intérieur tellement c'était bon. D'après les malencontreux échos que j'ai eu, cette saison ne devrait pas trop bien finir, donc j'ai un peu peur de ce dernier épisode. Je vous l'ai dit, je suis accro. Tant mieux, parce que j'avais un peu peur du vide après la fin de 24. En fait, j'ai trouvé encore mieux, et de loin. Vivement ce soir :D

Je vous laisse.

jeudi 7 octobre 2010

Marche et rêve


Salut à tous,

Dans le cadre de mon "régime" - je n'aime pas ce mot, d'abord parce que c'est un marronnier médiatico-économique, comme "franc-maçons" ou "immobilier", ensuite parce que c'en est pas vraiment un, vu que je compte manger éternellement comme ça, mais j'en ai pas d'autre sous la main - qui bat un peu de l'aile depuis deux semaines malgré tous mes efforts, je marche beaucoup. J'essayais déjà de marcher de temps en temps, mais très ponctuellement, pas du tout régulièrement et rarement intensément. La vérité si je mens.

Depuis mon hôpital de jour, y a pile un mois, je marche deux fois par semaine, à chaque fois environ une heure, et si possible assez intensivement. C'est-à-dire en limitant les pauses, et en marchant vite. Cette dernière auto-consigne n'étant pas difficile à réaliser, si on considère que ma démarche, d'ordinaire, fait plus penser à celle d'un pachyderme qui aurais déconné à l'Hippopotamus qu'à autre chose.

Je pourrais le faire dans le parc de Maisons Laffitte, qui est idéal pour ça - arbres/petits oiseaux/grandes avenues/pas loin - , mais je le fais plutôt dans Paris. Pourquoi ? Aucune idée, c'est justement la question que je me posais, il va falloir y remédier. Toujours est-il que c'est le cas, et qu'il y a pire comme décor pour marcher.

Paris est génial, parce qu'il est à l'image de la France : il est terriblement multiple. Y a pas un endroit qui ressemble à un autre. Trouvez-moi un point commun entre les Grands Boulevards et Belleville, entre Montparnasse et les Halles, entre les Champs-Elysées et la Butte aux Cailles... c'est pas gagné. Pourtant, quand vous marchez et traversez à votre rythme des quartiers aussi différents, vous voyez un lien et en même temps, les différences vous sautent aux yeux. C'est assez tripant. Par exemple, les Grands Boulevards s'arrêtent quasi physiquement après la Porte Saint-Martin, pour laisser place au quartier de la République.

Et marcher dans une grande ville, plutôt que la rendre immense, ça la rend plus petite. Je m'explique : quand vous prenez le métro pour aller d'un quartier à un autre, c'est comme si on reliait deux endroits qui n'ont aucun lien, deux lieux différents. Alors que quand vous marchez de l'Opéra au Père Lachaise, ou de la Gare d'Austerlitz à la rue de la Convention, vous visualisez très bien le chemin entre les deux, vous les reliez, et finalement vous vous dites que si c'est faisable à pied, c'est que ce n'est pas si éloigné que ça. Du coup, Paris, qu'on passe notre existence à relier en métro ou bus, paraît plus petit. Capiche ? On se rend compte alors qu'au Moyen-Âge, quand Paris n'existait que du Louvres à la Bastille, c'était quand même assez commun de le parcourir à pied quand on n'avait pas les moyens de se payer une calèche.

Là, je reviens d'une petite marche pendant ma pause. Je suis donc parti de mon taf, près du Père Lachaise, en haut de l'avenue de la République, que j'ai descendu en partie pour rejoindre, par des petites rues, le Boulevard Voltaire, d'où j'ai longuement emprunté la rue Popincourt, où je vous mets au défi de trouver une boutique non tenue par un(e) Asiatique. Ensuite je suis remonté, notamment par la rue de Charonne et divers détours, puis je suis passé devant le cours Simon, que je ne soupçonnais pas être aussi proche, la rue de la Folie Régnault et voilà que me vlà. Un peu moins d'une heure de marche au pas presque de course. Je suis cassé, en sueur, bref content de moi :D

Je vous laisse.

mardi 5 octobre 2010

Chemin de râlage


Salut à tous,

Encore une fois, je suis désolé de vous négliger. La vache, je ne pensais pas que ça faisait si longtemps... Pourtant, je vous avoue que je pense tout le temps à ce blog, d'ailleurs je crois que je l'ai déjà dis. J'ai une idée de post à peu près toutes les trois secondes, en exagérant à peine. Et du coup là, maintenant que j'ai enfin pris le temps - de ma pause, en fait - de taper un post, tout cela se bouscule dans ma tête, ça fait entonnoir.

Je voulais vous parler de la série Dexter, mais ce sera pour une autre fois, assez rapidement à mon avis, vu comment j'y suis accro en ce moment. Non, à la place je vais d'abord vous dire que les deux examens que je devais passer suite à mes tests lors de mon hôpital de jour, il y a un mois, se sont révélés négatifs. Pas de problème au coeur, pas d'apnée du sommeil. Du coup, et aussi étrange que cela puisse paraître - vu les réactions de mes proches après ma réaction, que je vais décrire dans quelques instants - j'ai été un peu énervé d'avoir du passer tous ces tests, peu remboursés par ma mutuelle en l'occurence (23 euros sur les 76,8 dépensés pour dix minutes de vélo d'appartement, par exemple), passer du temps à attendre dans des salles d'attentes, perdre une nuit à cause de câbles, de trucs sur le nez ou au bout du doigt, tout ça quoi. Et tout ça pour rien, surtout. Alors c'est sûr, je ne vais pas faire comme dans le sketch de Coluche ou le mec voudrait avoir un cancer du bras droit, pour le prix qu'il paie, mais perdre du temps, de l'argent et une nuit de sommeil juste pour apprendre que c'est pareil qu'avant, c'est toujours un peu énervant. Vous me direz, quand on reçoit des résultats, c'est soit ça, soit négatif, jamais positif, genre "vous avez une couille supplémentaire" ou "vous avez un QI de 572". Quoique, regardez à la Pitié on m'a bien dit que j'étais très musclé, ce qui était complètement inattendu. Mais ça reste assez nettement rare quand même.

Bref donc j'ai dis ça sur Facebook, et évidemment je me suis fait engueuler, "oui tu vas pas te plaindre de rien avoir, t'aurais préféré qu'on t'annonce une saloperie", etc, réactions tout à fait compréhensibles au demeurant. On m'a aussi traité de râleur, et vous savez quoi, et ben ça m'a sauvé ma journée. Oui il fait moche, je passe mon temps à me concentrer pour ne pas perdre des papiers d'hôpital et de médecin, ce qui pour moi reste d'un niveau olympique, mais je suis officiellement un râleur, et ça c'est cool. Non mais sans dec !

D'abord, c'est pas un scoop, hein. Depuis ma naissance, on me dit que je parle trop fort - enfin au début je me contentais de crier, je n'étais pas SI avancé que ça - que je suis jamais content, etc. Si hier on m'avait dit que j'étais quelqu'un de mesuré, là ça m'aurait surpris, mais râleur j'ai l'habitude. Mais depuis toujours, ça ne me défrise jamais quand on me le dit. Et inutile de dire que l'âge avançant, ça me défrise de moins en moins, pour des raisons capillaires essentiellement.

Y a d'ailleurs deux défauts auxquels on m'accole régulièrement, c'est la fainéantise et le fait de râler. Deux défauts que j'assume plutôt bien, finalement. Je ne vois pas en quoi j'aurais honte d'affirmer que je préfère ne rien faire que de travailler, et le fait qu'un connard comme Sarkozy le porte en étendard depuis quatre ans aurait plutôt tendance à me conforter dans cette idée. Ce n'est pas pour ça que je ne travaille pas beaucoup, d'ailleurs, j'ai parfois plutôt l'impression contraire en l'occurence. Mais c'est pas pour ça que je suis obligé d'aimer ça pour autant. Mes parents ont toujours beaucoup travaillé pour élever quatre gosses, mon père depuis l'âge de 17 ans à l'usine, ce qui me fait respecter la notion de travail. Mais l'aimer, non, même quand c'est un travail tout sauf pénible physiquement. J'ai juste un peu mal au cul à force d'être assis. Je suis sûr que mon père aurait aimé moins travailler, je ne dois pas trop me tromper...

Pour le râlage, c'est différent parce que y a quand même beaucoup de monde, quand même, y compris chez les plus cinglés du surmenage, qui aiment se reposer, ne rien faire. Alors que les râleurs, ça embête tout le monde, et surtout ça n'a rien de reposant ni d'apaisant, de râler. C'est pourtant un des rares défauts, à mon avis, qui me font le plus ressembler à un Français de souche.

J'allais dire que je ne suis pas fier d'être un râleur mais... en fait si, un peu, je suis obligé de le reconnaître. Râler, selon moi en tous cas, c'est une garantie de ne pas avaler tout et n'importe quoi sans broncher. C'est une marque de caractère, le contraire de la fadeur, de la transparence. Oui c'est un excès, mais quitte à avoir un excès, autant avoir celui-là. Je ne fais pas exprès de râler, de n'être jamais content, parce que c'est vrai, je ne suis jamais content. Et de quoi devrais-je être content, d'abord ? Du monde dans lequel on vit ? De l'égoïsme latent, voire obligatoire, dans lequel la Société tente continuellement de nous enfoncer la tête ? Des dégâts gigantesque de l'argent sur l'homme et sa relation avec les autres ? Du racisme plus seulement ordinaire, mais carrément gouvernemental, légal ? De quoi devrais-je me réjouir quand on croit me trouver des problèmes à la Pitié, avant de m'offrir un mois de stress à 100 euros pour rien ? Oui, je ne vois que le négatif, mais je ne vais pas faire des bonds de joie parce que j'en suis rendu au même point qu'il y a un mois. Et si finalement on me trouve un truc par ailleurs, ben je continuerais de râler, parce que va falloir vous y faire les enfants, ce n'est pas près de changer, bonnes raisons ou pas.

Je vous laisse.