lundi 31 janvier 2011

Sports non antinomiques


Salut à tous,


En ce dernier jour de mercato footesque, durant lequel les agents de joueurs deviennent fous, les joueurs font la grève de l'entraînement pour partir, les clubs font de l'esbrouffe pour faire monter les prix et les médias spécialisés spéculent dans tous les sens, et pas toujours dans le bon, parlons un peu de hand, comme tout le monde.

C'est vrai que ça fait du bien, que c'est frais, que ça change. Ca fait un peu penser, au niveau de l'émotion, à ces révolutions dans le monde arabe, ces peuples opprimés qu'on n'entendait jamais, nulle part, privés qu'ils étaient de la moindre liberté de parole, ignorés, voire moqués. Aujourd'hui, comme les nageurs ou les athlètes cet été, ils profitent à la fois du retentissement de leurs résultats assez ahurissants et de la faillite des footballeurs français qui, rappelons le tout de même, sont les seuls DANS LE MONDE à ne pas chanter leur hymne et à arriver au stade avec un casque sur les oreilles. Tout simplement parce que les écouteurs, ça n'existe qu'en France, surtout pas en Espagne ou en Allemagne où, du coup, ils jouent mieux au foot. Logique, non ?

Hier, j'ai vibré. Bon je dois le reconnaître, je n'ai pas vibré autant que lors du dernier PSG-OM, que j'ai pourtant suivi de relativement loin, mais certainement plus que lors de la dernière finale de la Coupe du Monde de foot (faut préciser quel sport, vu qu'on a trois sports majeurs en France maintenant), où j'étais neutre puisque non concerné patriotiquement. J'avais pas envie, pour tout vous dire, d'assister à la première défaite en finale des Bleus au hand depuis quatre compétitions, pour une fois que je regardais. Et puis bon, j'avais quand même sacrément envie qu'ils gagnent. Le but des Danois à 5 secondes de la fin, il m'a grave énervé. Et pourtant, j'avais des raisons non objectives et peu avouables de souhaiter leur défaite, mais je les ai repoussées tant bien que mal. Mais aujourd'hui, en ce jour de célébrations, elles réclament leur dû, ces saloperies. Alors, sans leur donner raison, je les écoute.

Le problème, c'est pas qu'on ait gagné au hand, qu'on ait la meilleure équipe du monde depuis 10 ou 20 ans dans ce sport que j'ai d'ailleurs côtoyé plutôt agréablement au collège, comme beaucoup de gens ma génération. C'est un sport extrêmement spectaculaire, donc terriblement télégénique, un sport accessible presque à tous, puisque les petits peuvent aisément jouer sur les ailes par exemple - moins universel que le foot, quand même, parce que les grands y ont malgré tout naturellement leur place - et très prenant physiquement. Difficile d'y vivre, en tant que spectateur, des moments d'ennuis comme ça arrive fréquemment en foot ou même au rugby. C'est tout l'intérêt de ces sports co en salle (hand, basket, volley) : ils sont intenses, et de façon régulière. C'est ce qui les dessert peut-être aussi un peu : du coup, les moments d'émotions y sont peut-être un peu dilués. Dans les sports de gazon, on va dire, les changements de rythme sont souvent des occasions d'exulter peut-être plus importants, puisque plus rares. En gros, en salle l'émotion est esthétique, due aux beaux gestes quoi, et parfois à des fins de match un peu tendues (en tous cas toutes les fois que j'ai regardé les Bleus ça a été le cas), alors que sur herbe elle est évènementielle. Quand elle est présente, ce qui n'est pas garanti au foot (cf le nul entre Monaco et Marseille hier), et parfois même au rugby.

Non, ce qui m'énerve c'est la comparaison qu'on fait avec le foot. Ouais, les handballeurs ils sont plus sympas, ils chantent la Marseillaise (sauf Onesta, qui ne peut pourtant pas être accusé d'être un mauvais Français), ils signent des autographes à l'aéroport, etc. C'est la même chose que dans un de mes posts précédents : si vous leur refilez la même médiatisation, les mêmes enjeux économiques et les mêmes modes de vie qu'au foot, et accessoirement les mêmes résultats, ils seront nettement moins sympas. Au final, ça se joue à ça : des enjeux financiers - l'argent, toujours ce putain de blé de merde - et des résultats. En 1998 ou en 2006, les footeux français étaient aussi sympas et accessibles qu'en 2008 ou 2010. mais ils gagnaient, donc personne ne l'avait relevé. A l'inverse, il est forcément plus aisé d'être accessible et agréable quand vous gagnez que quand vous perdez. Imaginez si Ribéry était allé pour signer des autographes à l'aéroport, au retour de l'Afrique du Sud, je pense qu'il aurait eu un succès plus que relatif. Et pas seulement à cause de la grève de Knysna : ça aurait été la même chose en 2008 ou en 2002. Quand t'es favori et que tu perds, tu rentres chez toi la queue entre les jambes, pas en fanfaronnant.

Ce qui me rend dingue, c'est que les médias ne peuvent pas s'empêcher de comparer. Il faut toujours qu'il y ait un côté méchant dans les célébrations, de moqueur pour ceux qui, eux, ne gagnent pas. On ne pourrait pas juste savourer ce triomphe incroyable, sans chercher sur qui taper pour augmenter ce bonheur, en l'occurence la facilité, à savoir le foot ? Moi perso, ça me gâche le plaisir : j'ai envie d'être heureux, mais comme je me sens aussi ostracisé parce que j'aime toujours le foot, ben je savoure pas des masses. C'est apparemment soit l'un, soit l'autre. J'ai pourtant envie d'aimer le hand comme le foot, mais j'ai l'impression qu'aujourd'hui, c'est pas possible, on n'a encore moins le droit que d'habitude. C'est dire si on n'a vraiment pas le droit du tout.

En tous cas je vais essayer d'aller voir les Bleus l'an prochain à Londres, et j'essaierai aussi d'y voir un match de foot, parce qu'il n'y a pas plus beau pays pour le faire.

Je vous laisse, et allez les Bleus !

PS : tapez les Experts dans Google image, ils n'ont pas encore réussi à dépasser la notoriété de ceux qui portaient ce nom en premier :p Va falloir trouver un autre non les gars !

jeudi 27 janvier 2011

Jasmin


Salut à tous,

Je me rends compte que je parle de moins en moins d'actu sur ce blog. C'est dommage, mais je crois que c'est mon inconscient qui parle. Non pas que cet insolent, qui aime tant me manipuler avec ces petits complexes et autres fantasmes refoulés, aimerait que je ne m'intéresse plus à l'info, simplement je crois qu'il pense - à tort ou à raison - que ça dessert l'audience de ce blog, qu'en gros ça intéresse pas les gens, et qu'il vaudrait mieux que je parle de ma vie quotidienne, de ma dernière recette, mon dernier ordi ou des progrès linguistiques du petit dernier. Malheureusement, ces derniers thèmes sont soit trop minces pour être évoqués ici, soit tenant trop de l'anticipation littéraire.

En l'occurrence, je sais pas si vous avez remarqué, mais les auteurs qui se sont risqués à ce style se sont toujours plantés. On attends toujours les voitures qui volent qu'Orwell nous avait promis pour 1984, ou le New York crépusculaire qui aurait du arriver il y a 14 ans maintenant. Finalement, y a que Jules Verne qui a eu un peu de nez. Mais je m'égare.

Peut-être aussi que j'ai usé jusqu'à la corde certains sujets, sur lesquels le risque de redondance paraît trop important, comme Sarkozy et l'ensemble de sa politique, que ce soit économique, sociale ou sécuritaire. Finalement, y a qu'aux mesures contre les fumeurs que souscris, mais je n'ai pas eu l'impression qu'il se soit particulièrement investi sur le sujet. Enfin bon, pareil, Chirac a supprimé le service militaire, c'est pas pour ça que j'en fais un de mes héros politiques. Tout le monde a ses instants de lucidité.

Du coup, si je ne parle plus de Sarkozy - même si l'envie me démange, mais en même temps ça ressemble de plus en plus à taper dans les couilles d'un mourant - , quoi d'autre ? De foot ? Ben je le fais ça, mais il paraît que ce n'est pas vraiment de l'actu... Pourtant, les sujets ne manquent pas.

Tenez, par exemple y a eu une révolution là, et une belle, en Tunisie. Je ne l'ai pas suivie comme j'ai suivi d'autres évènements, mais je dois dire que c'est toujours rafraîchissant de voir que parfois, l'Histoire, qui paraît parfois un peu... botoxée, amidonnée, s'emballe et permet aux peuples de s'affranchir, de montrer qu'ils sont souvent - pas toujours, cf le Nazisme ou le Club Dorothée, mais en général quand même - le socle des évènements positifs de ce monde.

C'est drôle parce qu'en ce moment, les médias se demandent si cette Révolution peut se propager aux autres pays arabes. Comme si la Tunisie c'était pareil que l'Algérie, le Maroc ou la Syrie. Ces Arabes, tous les mêmes... S'il se passait la même chose en France, on ne se demanderait pas si ça pouvait aussi arriver en Allemagne... Thèse cependant confirmée (?) par les évènements actuels en Égypte. Sauf qu'évidemment les deux contextes ne sont pas les mêmes. la Tunisie est un pays particulièrement éduqué et laïc, riche, surtout, contrairement à l'Égypte qui est surtout désertique, et qui ne tire ses revenus que du tourisme - non négligeable, certes - et des terres qui longent le Nil, autour duquel se bâtis depuis la nuit des temps la vie égyptienne. Avec une économie en crise.

Et puis surtout il ne faut pas oublier qu'aussi enthousiaste a pu être le peuple tunisien, la réussite de sa révolte n'a tenu qu'à une seule chose : l'armée, sans doute grâce à l'intervention diplomatique américaine, n'a pas tiré sur la foule. Il y a eu des morts, des blessés, mais si l'armée avait vraiment voulu éteindre la révolte, elle l'aurait fait. Pas sûr qu'en Égypte Moubarak ait la même mansuétude, et le peuple la même chance. En Iran, il y a eu une révolte encore plus intense, mais ça s'est fini dans le sang et finalement... et bien tout est entré dans l'ordre, entre guillemets. Qui en parle aujourd'hui ? Et si les peuples chinois - qui a déjà tenté le coup en 89, sans résultat - ou Nord-Coréens s'y essayaient ? On tremble rien qu'à y penser.

Dans ces derniers cas d'ailleurs, et dans le débat sur la non-réaction française à propos de la Tunisie, on peut être sûr que le silence des autres grands pays "démocratiques", tous effrayés par l'arme nucléaire dans les deux cas, et surtout pour leur pépettes dans le cas chinois, se perpétuera. Je n'ai pas été de ceux qui ont reproché au gouvernement de n'avoir rien dit tant que Ben Ali n'avait pas fuit. Non pas qu'il n'aurait pas dû le faire, probablement que si, en tant que pays des Droits de l'Homme - vaste rigolade au vu des trois dernières années - simplement je pense qu'aucun gouvernement, de droite ou de gauche, ne l'aurait fait. La diplomatie, c'est compliqué... Et si Ben Ali était resté ? Ils sont faux-culs avec la Chine, pourquoi ils ne le seraient pas avec Ben Ali, chez qui c'est si bon, paraît-il, d'aller en vacances pour pas cher ?

Bref, je vous laisse !

samedi 22 janvier 2011

Mon dieu mon dieu, que les femmes sont...


Salut à tous,

Je ne suis pas sûr de ne pas en avoir déjà parlé ici, je l'ai probablement déjà évoqué au détour de plusieurs posts relatant de mon adolescence, entre autres. Ce thème, c'est comment je vivais ma relation avec les filles, et ce qu'il en reste aujourd'hui.

J'y pensais ce matin, alors que je me réveillais aux côtés de mon Amour qui, en général, me rend 1 ou 2 heures de sommeil par nuit, ce qui me laisse le temps pour la contemplation. Je me disais que je venais de vraiment très, très loin, et qu'à une époque de ma vie je me disais que jamais je ne vivrais ces moments-là. C'était au-delà de la certitude absolue, c'était un fait gravé dans le marbre.

C'est drôle que je parle d'une relation que j'aurais eu, parce que je n'en avais pas, au fond. Une relation c'est bilatéral, là tout se passait chez moi, dans ma tête ou dans mes tripes, parce que la trouille c'est là qu'elle aime se fourrer, vous paralyser. Et moi, les filles me terrifiaient.

Pour moi, elles étaient les statues de l'Île de Pâques, les stars que vous sollicitez pour qu'elles vous gribouillent une fausse signature sur un bout de papier en guise d'autographe. C'est le dirlo du collège qui vous convoque dans son bureau. Ce ne sont pas des êtres de ce monde, qui n'ont pas les mêmes problèmes que nous - qui n'en ont pas en fait -, qui ne parlent pas la même langue que nous. Ils sont tellement différents, ils flottent au-dessus du monde telle les colombes évitant la bave du crapaud. Ils savent tout ce que l'on ne sait pas, et ça ça représente l'essentiel de l'ensemble des connaissances du monde.

Je me rappelle d'une fois à Gargenville - petite ville voisine de mon village dont je citais le nom sous l'hilarité générale lorsqu'on me demandait, en colo, où se situait mon patelin - je me baladais en sortant de chez un copain, et là j'étais tombé sur un trio de filles de ma classe, trois copines inséparables qui passaient leur temps à pouffer de rire quand elles me regardaient au collège, dont une dont j'étais complètement dingue, évidemment. Isabelle, qu'elle s'appelait. Face à elles, alors qu'elles me disaient bonjour - en rigolant, ça va de soit - , j'avais littéralement détallé sans demander mon reste. C'était Vendredi face à la civilisations, le sauvage absolu. Une de ces casseroles adolescentes dont je me souviens avec une acuité assez étonnante.

C'est le lycée qui m'a guéri, débarrassé même, de cette anomalie, de ce complexe monumental qui m'habitait et qui a gâché ma jeunesse, même s'il en reste forcément des traces. On ne sort jamais indemne de son adolescence, qu'elle soit marquée par l'assurance et l'amusement ou pas. J'en ai raté, des moments uniques, des ami(e)s, des crises de rire... il a fallu que deux filles viennent vers moi et me sortent de ma caverne pour sortir. Je me suis rendu compte à cet instant précis qu'elles n'étaient pas plus sûres d'elles que moi face à la vie. Elles sont juste un peu plus futées et intuitives. Et tellement plus ouvertes au monde que je le croyais, pauvre imbécile que j'étais.

Je vous laisse !

vendredi 21 janvier 2011

Argent trop cher


Salut à tous,

Le football n'a pas bonne presse dans notre pays, on le sait. Enfin c'était déjà le cas avant la catastrophe de Knysna, malgré une couverture médiatique sans précédent. Mais couverture médiatique ne veut pas dire forcément traitement favorable, loin de là. On parle énormément de Le Pen depuis 30 ans, mais jamais de façon positive, encore heureux d'ailleurs.

Trop payés, arrogants, écervelés... En France il vaut parfois mieux se curer les pieds au bord d'une piscine devant des caméras que d'être footballeur professionnel. L'impression se voit renforcée quand on compare les footeux avec leurs homologues du rugby ou du hand. Mais franchement, qu'est-ce qui fait qu'ils soient si critiquables par rapport à leurs collègues tellement moins rémunérés ?

Bah la réponse est dans la question, forcément. L'opinion publique est régulièrement effarée des frasques des footballeurs, qui s'achètent des voitures de luxe ou de sport (ou les deux) comme d'autres s'achètent des ipods, qui se tapent des putes de luxe (et de sport ?), qui font la grève, se qualifiant d'"esclaves", quand ils ne sont pas satisfaits de leur temps de jeu et du traitement que leur réserve leur entraîneur, et qui, d'une manière générale, semblent vivre sur une autre planète. Alors forcément, c'est la faute du foot, de ce ballon rond, de ces buts rectangulaires, de la règle du hors-jeu, c'est ça qui les rend dingues, c'est obligé !

Ou alors c'est peut-être parce que dans le foot, il y a une quantité de blé faramineuse. Et le problème c'est que ce n'est pas que dans le sport que l'argent fout la merde : en fait, il rend dingo toutes les strates de la société, à partir du moment où il commence à s'installer pour devenir une valeur, plutôt qu'un moyen.

Il y a beaucoup de gens qui arrivent à gérer leur argent sereinement, sagement, je dirais même humainement. Mais ça, c'est quand les sommes restent... décentes. Ce taux se réduit terriblement quand dans le même temps les zéros s'accumulent sur les chèques ou dans les palais boursiers. Peu de gens peuvent gérer énormément d'argent d'un coup, surtout quand ils sont jeunes. Si vous avez 18-25 ans et qu'on vous offre un salaire de 50 000 ou 100 000 euros (le mythe populiste des footballeurs milliardaires n'existe pas, personne ne gagne plus de 500 000 par mois, ce qui est déjà hallucinant), quand depuis que vous avez 15 ans on vous répète que vous avez du talent et que vous êtes le meilleur, que des télés viennent vous filmer alors que vous n'avez pas encore de poil au menton, comment voulez-vous grandir de façon structurée et humble ? Absolument impossible. Pour un Zidane (et encore, il a grandi avant que le foot ne tourne en boucle sur toutes les télés 24h/24), combien de Ben Arfa ? Une palanquée. Le fils Zidane, 15 ans, est déjà suivi par les télés depuis q'il joue en équipes de jeunes du Real Madrid, où il est comparé à son père... Ça n'a donc rien à voir avec la génération des banlieues dont on nous raconte pis que pendre depuis l'été dernier... Il y a aussi des banlieues difficiles et de l'immigration ailleurs, comme en Allemagne, et c'est ce qui a fait la force de la sélection allemande l'été dernier.

Dans des milieux plus... disons, éduqués, comme le cinéma - dans lequel on peut gagner 20 millions de dollars pour un film, sans que ça ne soulève le même genre d'indignation, étrangement - ou la politique, dès qu'il y a des frasques du même genre on se rend compte que l'argent facile y est un fil rouge particulièrement convaincant et résistant. Il y a rien à faire, plus l'argent est présent, moins les gens qui le côtoient sont sains mentalement.

Pour le rugby, bien caché derrière ses fameuses valeurs de terroirs, de respect et tutti quanti - ce qui n'a pas empêché un joueur de Bourgoin, ce week-end, gratifier son propre public d'un bras d'honneur des plus footesques - donnez-leur les mêmes salaires et la même couverture médiatique délirante, et vous verrez que leurs valeurs, elles iront vite fleurir les musées. Même chose pour le hand, qui gagnerait à être nettement plus diffusé, pour preuve le superbe match que la France et l'Espagne nous ont servi hier soir. Mais pas trop quand même, s'il ne veut pas perdre sa moelle, sa fraîcheur et son authenticité.

Je vous laisse !

lundi 17 janvier 2011

Pillars


Salut à tous,


C'est étrange, cette sensation de vouloir absolument écrire un post, alors qu'on a présentement aucune idée de sujet à aborder. Une sensation biliaire, centrale, qui se déplace dans les mains sur l'ordre du cerveau. Il faut que j'écrive un truc, point barre, c'est comme ça.

Je pourrais écrire mon roman, bien sûr, si j'avais remis mes docs sur mon nouvel ordi. Tenez, en voilà un sujet qu'il est passionnant, cet ordi que mon petit frère m'a refilé, en attendant que j'en achète un neuf. En fait non, ce n'est pas spécialement décoiffant. Mon ordi a un an de moins, il accepte des jeux plus récents et rame moins... oui bon, même moi je m'ennuie.

J'ai fini récemment les Piliers de la Terre, le roman fleuve de Ken Follett, conseillé par mon amie Mona. Si vous avez Canal, vous avez peut-être pu voir la mini série qui en a été tirée. Une histoire qui se déroule au 12e siècle dans le sud de l'Angleterre, alors qu'une guerre civile pour la couronne fait rage, et qu'un moine fait tout pour construire la plus grande cathédrale du royaume. C'est passionnant, c'est entêtant, et c'est incroyablement détaillé et fourni sur la construction des cathédrales, et sur la vie quotidienne à cette époque. En gros, les pauvres anglais mangeaient de la bière, équivalent de la soupe quasiment, et du pain. Quand y avait de la viande, c'est qu'ils n'étaient pas pauvres.

Dès que j'ai fini ce pavé, je me suis empressé de me procurer les épisodes. Et, comme d'hab, je suis partagé entre l'excitation, la satisfaction et l'agacement. Quand on lit un bouquin, on s'imagine la tronche des personnages, comment ils s'expriment, leurs expressions, et comment sont exactement les décors. Et quand on en regarde une adaptation ciné ou télé, on est content quand l'image qui nous est fournie correspond à ce qu'on s'imaginait. C'est rarement complètement le cas, mais c'est rarement décevant non plus. Du point sur ce strict plan là. Là par exemple ben on est pas déçu, Jack Jackson est pas mal ressemblant à ce qu'on imaginait, tout comme le Prieur Phillip.

Ce qui est pénible, ce sont les libertés que prennent inévitablement les scénaristes. Ça doit être impossible à éviter, parce que c'est toujours comme ça, mais forcément ça énerve. Ils doivent se dire que ça va énerver ceux qui ont lu le bouquin, mais ils le font quand même. Ils le font pour rajouter du suspense, faire pleurer, sans parler des ellipses. Par exemple dans une scène, (spoiler) 2 personnages, Phillip et Jack, qui ne devrait d'ailleurs même pas figurer dans cette scène mais dont le rôle est encore plus appuyé que dans le bouquin où il est pourtant déjà important, vont voir le Roi pour obtenir des aides pour la cathédrale. Y a une bataille, le Roi est vaincu et la ville est pillée. Et là, le scénariste se dit qu'il va faire flipper les téléspectateurs : il va quasiment faire pendre Phillip pour trahison, avant qu'il ne soit sauvé par son frère Francis, conseiller de la nouvelle Reine, et se faire faire étrangler Jack, qui se retrouve dans une fosse commune où il se réveillera soudainement, on ne sait pas trop pourquoi. Dans le bouquin Jack n'est même pas présent, et Phillip est loin de voir la corde, même s'il est capturé par des pillards comme otage et délivré par son frère.

Ce n'est pas le seul exemple, mais il est suffisamment énervant pour être mis en avant. J'avais ressenti la même chose devant la pourtant si exceptionnelle adaptation du Seigneur des Anneaux par Peter Jackson : dans le second opus, qui pour moi est à deux doigts d'être raté, Aragorn, après une bataille contre les Wargs, se voit précipité dans un canyon au fond duquel il est réveillé par... son cheval, qui l'emmène ensuite tranquillement retrouver ses potes Gimli et Legolas, comme si de rien n'était. On a bien cru qu'il était mort, hein, ouhlàlà c'te suspense ! Enfin surtout si t'as pas lu le bouquin.

Je comprends qu'on soit obligé d'enlever des trucs pour adapter des œuvres aussi énormes et épaisses, mais si c'est pour en rajouter d'autres... je ne vois pas l'intérêt. Enfin, autre que pécuniaire, bien entendu.

Bref là je me suis mis à la suite, un Monde sans Fin, qui se passe manifestement au même endroit, mais 200 ans plus tard. Il fait également 200 pages de plus, soit... 1200 au total. J'aime bien les gros livres, plus j'en lis et moins je dois en chercher un à lire :p

Je vous laisse !

vendredi 14 janvier 2011

C'est oh tranquille


Salut à tous,

Piouf, neuf jours sans posts ! Là j'abuse franchement là, faut pas déconner. Je vais donc m'infliger une punition sur le champ : je ne vais pas manger ce midi. En tous cas c'est bien parti pour, vu qu'il est 3h de l'après-midi et que je n'ai toujours rien graillé...

Bref donc oui il était temps que j'écrive. Il s'est passé plusieurs trucs ces derniers jours, qui découlent du principal d'entre eux : j'ai changé d'ordi. J'ai viré ma vieille bécane qui s'époumonait à côté de ma jambe droite depuis plus d'un an et qui ramait dès que je cliquais sur un truc, et j'ai récupéré l'ordi de mon petit frère A. Le machin a un an de moins, mais il est plus puissant, a plus de place et voilà, pour l'instant tout baigne, hormis le son qui donne l'impression que quand j'écoute mes podcasts, Ruquier aspire une bouffée d'hélium avant chaque vanne. Mais ça va vraiment plus vite, et en plus j'ai installé Football Manager 2011, un motif d'addiction assez intense, je dois dire. Jamais j'avais eu un jeu en phase avec mon époque :p

J'ai aussi piqué de la musique à mon pote Z., et j'en ai profité pour redécouvrir des morceaux que je n'écoutais plus depuis un petit moment, notamment quand je cours, tous les deux-trois jours. Mardi par exemple je me suis fait 30 minutes de Souchon. J'ai 10 ans, Poulailler's song, jamais content, les cadors, allo maman bobo, foule sentimentale... ce type je vous jure, j'ai l'impression qu'il s'infiltre dans ma tête avant d'écrire. Il fait partie des très rares artistes qui ne m'ont jamais déçu sur la durée. Mais je crois que j'ai déjà parlé de lui ici.

Je ne sais plus si c'est également le cas de celle qui m'a accompagné aujourd'hui, dans un petit matin presqu'ensoleillé et tellement doux que j'ai pu me contenter de ne porter qu'un t shirt en haut (en bas j'étais habillé, je vous rassure), à savoir Björk. Ah, mademoiselle Guðmundsdóttir... 45 ans, ça c'est pas croyable. Elle m'a accompagné, avec Radiohead, entre la fin des 90's et le début des années 2000, avec notamment l'album tubissime Homogenic. Un peu l'équivalent de son Thriller, de son Revolver ou de son OK Computer, même si d'autres tubes se sont disséminés avant et après, comme Army of Me (ma préférée, avec Unravel) et It's oh so quiet (Post), Violently Happy, son premier tube, assez exceptionnel, ou la BO qu'elle a faite pour Dancer in the Dark, que j'aimerais d'ailleurs bien voir un jour. Mais Homogenic, c'est des trucs incroyables, qui te font voyager sur la banquise, en discussion intense avec une baleine (Unravel), et d'autres perles comme Bachelorette, Hunter ou All is full of Love, sans parler des clips. J'ai usé ce CD jusqu'à la corde.



J'avoue que je suis un peu passé à côté des deux derniers, Medulla et Volta, je ne les ai pas vraiment écouté. Ça me fatigue d'entendre dire qu'elle est folle, on oublie que le génie est une sorte de folie. Michael Jackson était aussi dérangé, Mozart également, sans parler de Maradona ou Rodin... là on parle d'une artiste ultra sensible, incroyablement imaginative, ouverte à toutes les sortes de musique, capable de sortir un morceau de bruits de ballon de basket (in the musicals). Elle fait de la musique de haut niveau depuis l'âge de 5 ans, au Barnamúsíkskóli Reykjavíkur, une école de musique où elle a appris le piano et la flûte et découvre de grands compositeurs classiques comme Stockhausen, Mahler ou Debussy (merci Wiki). Elle passe ses journées avec une boîte à son avec laquelle elle enregistre tous les sons qui l'entourent pour les mettre dans ses morceaux. Et sa voix... unique, perçante, habitée, sensible et forte. Une artiste dans le sens le plus pur qui soit, selon moi.

Enfin bref, une madeleine de plus qui vient s'ajouter à ma collection récente.

Je vous laisse !

mercredi 5 janvier 2011

Clap your hands


Salut à tous,

Non, je n'aime pas que de la musique déprimante. Je n'aime pas que Brel, Ferré, Daniel Darc ou Radiohead. D'ailleurs les chanteurs à textes ne sont pas tous neurasthéniques : Brassens, par exemple, est un génie de l'humour dans beaucoup de chansons aux textes terriblement ciselés. Mais au niveau danse, il faut bien reconnaître qu'on a connu mieux depuis.

J'aime aussi des trucs dansant, voire un peu honteux, vous savez ces trucs qu'on évoque rarement quand on vous demande ce que vous avez sur votre ipod. Dans les années 90, dans la vague de tubes dances à deux balles qui a surgit y avait quelques perles dont je vous parlerais sûrement un jour. Mais aujourd'hui je voudrais vous faire partager le morceau qui hante ma tête en boucle depuis des semaines. Je ne sais pas de qui sait et c'est pas super grave, vu que la fille aura disparu d'ici quelques semaines. Mais sa chanson est incroyablement efficace, notamment le refrain, redoutable. Vous aurez du mal à ne pas agitez bêtement la tête ou les pieds pendant 4 minutes 5.



Au passage, le clip est plutôt réussi non ?

Je vous laisse.

dimanche 2 janvier 2011

Diaporama


Bonjour à tous,

Cette année, pas de bilan de l'année 2010. Du moins, pas écrit... elle a été tellement épouvantable sur le plan de l'actu que je n'ai pas envie de gâcher cette humeur à peu près bonne qui s'est emparé de moi depuis les excellents réveillons que j'ai passé cette année. Noël, en famille, c'était très bien, et le Nouvel An, avec mes amis, déguisés en persos de série télé, encore mieux. J'avais choisi Dexter, je pensais l'avoir peaufiné et puis... un autre Dexter, suivi par sa future victime, recouverte de cellophane et avec un mouchoir dans la bouche est apparu, et la charme relatif que ma tentative avait engendré dans l'assemblée s'est évaporé comme une bulle de champagne :p Mais on s'est marré comme rarement on l'avait fait un soir de la Saint-Sylvestre. Et on a duré en plus ! On est vieux, mais on a encore de l'énergie à revendre. enfin pas là précisément, mais ça va revenir...

Donc pas de liste anxiogène des évènements de l'année 2010, je vous en épargne avec soulagement. Profitez, parce que ça ne durera sûrement pas longtemps :p A la place, je vais plutôt vous montrer les plus belles choses que j'ai vu cette année, et que j'ai surtout eu l'idée et l'opportunité d'immortaliser.

Tout d'abord, en mars j'ai été à Barcelone, et j'y ai affronté une tempête de neige mémorable, qui a chamboulé l'image de cette ville si joyeuse, ardente et festive, notamment la Sagrada Familia...


... et bien sûr le Camp Nou.


Auparavant, j'avais volé au-dessus de la ville encore fidèle à sa réputation, sublime et inondée de soleil, et je ne me suis pas encore remis de ce spectacle.


Je l'ai revue en fin de séjour d'un Park Güell inondé de neige fondue.


Ensuite, y a eu ces vacances entre amis que j'ai passé entre amis. D'abord le road trip, parti de Toulouse et son église Saint-Sernin...


... en passant par Castelnaudary et sa vue imprenable sur la Montagne Noire et les Corbières...


... Carcassonne, bien sûr, et notamment l'abbaye où nous dormions...


... et ses remparts uniques au monde.


Un des grands moments de mon année, c'est la visite du château cathare de Saissac, que je compte bien revisiter un jour, tout seul s'il le faut... le choix de la photo est un déchirement. J'ai finalement fais le choix de mon fond d'écran, et cette vue exceptionnelle sur les Pyrénées, pourtant distantes de presque 100 kilomètres...


Puis il y eu Albi et ses bords de Tarn...


... et sa cathédrale Sainte-Cécile, si impressionnante et si... ronde.


Y a aussi eu Cordes-sur-Ciel, un des plus beaux villages de France... mes mollets s'en souviennent encore.


Et puis évidemment Rocamadour, indescriptible. Vraiment, le Sud-Ouest... je voulais le faire, je voudrais le refaire.


J'y étais allé à pied de l'hôtel, et en chemin j'avais vu cet arbre qui franchissait littéralement la route déjà brûlante...


Il y a eu Sarlat aussi, très bon mais tellement encombré de touristes... je le sacrifie pour passer à cette semaine passée à Saussignac, près de Bergerac. Charmant, reposant, apaisant... et joyeux.



Dans un autre style, l'automne a donné à l'Île Séguin, à Boulogne-Billancourt, des couleurs fauves absolument délicieuses.


Et la façade de l'ancienne et mythique usine Renault m'a ému.


J'ai aussi visité Provins au printemps, mais je n'ai pas de photo à dispo, j'en suis le premier désolé !

Voilà, je vous laisse, avec je l'espère pour l'an prochain de très belles photos d'Edimbourg et des Highlands à partager avec vous !

samedi 1 janvier 2011

Sixty


Salut à tous !


J'espère que vous avez passé un très bon réveillon ! Moi c'était génial, on a dansé comme des dingues, on a mangé comme des porcs, on a forniqué comme des... bon, à confirmer quand même, vu que j'antidate ce post, excusez-moi mais j'aurais mieux à faire que de glander sur internet demain matin à 9h30 du mat. Dormir, par exemple.

Hier, ça ne vous a pas échappé - si c'est le cas félicitations, ça veut dire que votre vie est pleine de fêtes avec des huitres, du champagne et des décomptes à minuit - mais hier c'était le dernier jour de l'année. Du coup cette nuit, sur le site sur lequel je travail, le classement des buteurs dans le monde, toutes compétitions confondues, sera remis à jour. En janvier, voire en février, si vous mettez un triplé dans votre match de CFA contre Bourg-Saint-Maurice, vous serez en bonne place dans ce classement.

Malheureusement, j'ai pas encore trouvé le moyen de consulter les classements précédents. Je me rappelle juste que en 2009 l'Uruguayen de l'Ajax Luis Suarez avait dépassé sur le fil le Bosnien de Wolfsburg Edin Dzeko grâce à un sextuplé - non ce n'est pas une partie avec Zahia - inscrit en coupe des Pays-Bas contre une équipe amateur. Il l'avait emporté avec 46 buts contre 45.

Cette année, le champion a fait 33 % plus fort. Voici le classement final 2010 :


Vous constaterez la domination du football sud-américain : trois Argentins, trois Uruguayens et un Colombien. Vous noterez surtout la performance hallucinante de Lionel Messi, qui a marqué un but tous les 6 jours en moyenne... à savoir un quadruplé, quatre triplés et 13 doublés. Rappelons qu'il n'est pas attaquant de pointe, et qu'il n'a pas marqué une fois en cinq matches de Coupe du Monde !

Il manque juste les Brésiliens qui, depuis la retraite internationale de Ronaldo, sont à la recherche d'un vrai grand buteur, malgré les efforts de Luis Fabiano en sélection. Voici le classement brésilien :


Il n'est pas étonnant de les voir éparpillés de par le monde (le drapeau à gauche signifie le pays où ils jouent). Le meilleur d'entre eux, Jonas, n'évolue pas dans une boîte de jazz mais au Gremio. Notez la présence du milieu du PSG, Nene. Mais aucune star ne sort de ce classement.

Passons aux Français maintenant, également absents du classement de tête, comme l'année dernière et les années précédentes d'ailleurs.


Vu qu'on est très complet sur les divisions inférieures, les joueurs de Ligue 1 sont rares, derrière le si prolifique Djibril Cissé (Panathinaïkos). Dans ce classement, seul Gameiro (Lorient) a passé toute l'année au sein de l'élite. Vous remarquerez également la rareté des buteurs français évoluant à l'étranger, à l'exception de Cissé, de Niflore (en Bulgarie !) et des Londoniens Anelka et Malouda.

Deux autres pays sont également absents du classement général, et c'est carrément bizarre venant de pays historiquement riches en buteurs de grande classe. Il s'agit de l'Italie :


Et surtout de l'Allemagne :


Enfin, les Anglais placent certes un joueur, Matt Tubbs, mais qui évolue en... cinquième division anglaise ! Preuve une nouvelle fois du manque de réserve de joueurs de bon niveau en Angleterre en ce moment. Voici le classement briton :


Un joueur seulement évolue en Premier League, Andy Carroll (Newcastle)... mais il jouait à l'échelon inférieur en début d'année !

Voilà, je vous laisse !