samedi 24 septembre 2011

Bandes Annonces


Salut à tous,

Bon, j'avais pris de bonnes résolutions, j'écrivais un peu plus que ces derniers temps et puis voilà, je n'écris plus pendant une semaine... quelle honte, franchement. Faut dire, je n'écris pas spécialement pour avoir des commentaires ni pour l'audimat de ce blog, sinon j'aurais arrêté depuis longtemps, mais là franchement je touche le fond, c'est quasiment le désert :p M'enfin bon tant pis, de toutes façons c'est plus pour le plaisir d'écrire qu'autre chose que je me répands ici, même si ce n'est qu'une fois par semaine... Désolé, mon public. Mon public ? Allo ? Ouhou ?

Allez, parlons de cinéma un peu ce matin, pour changer, ça fait longtemps. Mon boulot me permet d'éviter d'aller au ciné le week-end, ce qui est aussi intéressant que de courir au parc Montceau - ce que j'ai fait hier matin d'ailleurs, y avait tellement de joggers que j'ai failli ne pas me retrouver dans la foule - ce qui me permet surtout de fréquenter des salles vides, ce qui est quand même un truc appréciable. Ces derniers temps, j'ai pu apprécier tout d'abord Habemus Papam.


Un film qui prouve qu'on peut être un pays catholique jusqu'à la gomina et pouvoir plus rire de la religion que d'autres qui aiment se parer d'une vertu laïque encore plus illusoire que celle d'être le pays des Droits de l'Homme. C'est l'histoire d'un évêque qui est élu pape un peu à l'insu de son plein gré - en même temps, s'il était là, c'est qu'il y avait une possibilité qu'il le devienne a priori - et qui panique, au point de s'enfuir du Vatican pendant quelques heures pour aller voir les vrais gens, un psy, etc.

Je n'avais jamais vu de film de Nanni Moretti, donc je ne pourrais pas dire si c'est son meilleur. Je ne suis pas tombé de mon fauteuil non plus, c'est assez bavard - surtout quand c'est Moretti lui-même qui s'exprime, puisqu'il joue dans son film, comme d'habitude -, j'aurais aimé qu'il travaille un peu plus la psychologie du fameux pape, puisqu'au final ce dont on se doutait s'est confirmé : il a juste peur de la responsabilité immense que ça incombe. Bon ben ça on l'avait compris au début, ça valait peut-être pas le coup d'en faire un film :p Mais ça aurait peut-être été au dépend de certaines scènes vraiment drôles, comme quand Moretti, qui joue un psy, se rend au Vatican pour écouter le pape, et ce devant la totalité des évêques, et avec l'interdiction de parler de ses parents, de sa jeunesse, etc... ou cette scène où Moretti organise un tournoi de volley dans la cour du Vatican.

Et puis y a Michel Piccoli, un maître.

J'ai aussi bien aimé La guerre est déclarée.


Un film dont on a beaucoup parlé, parce qu'il s'agit d'une histoire non seulement vraie, mais véritablement vécue par les deux acteurs principaux, qui racontent tout simplement ce qui leur est arrivé avec leur gosse. Un film qui a eu pour effet d'attirer vers mes oreilles des critiques aussi diverses et variées, voire carrément catégoriques. J'ai donc forcément eu envie de vérifier ça par moi-même...

Au finale, j'ai beaucoup aimé, c'est un super film. Mais j'ai bien compris pourquoi certains de mes amis l'ont littéralement haït. C'est vrai que l'interprétation, venant souvent d'acteurs manifestement non professionnels, n'est pas son point fort. Le montage est aussi assez inégal. Mais au final, ce qui est intéressant, c'est que ça donne une fraîcheur au film, un surplus de vérité.

Ce qui est bien surtout dans ce film, c'est le traitement du sujet, à savoir un couple qui se bat pour leur gosse, atteint d'une tumeur au cerveau à l'âge d'un an et demi. Un traumatisme sans nom qui serait un alibi idéal pour justifier un torrent de larmes, des émotions à en vomir, des images grisâtres, des personnages sinistres... bref, des trucs vus et revus, et que je fuis à toutes jambes.

Là, le sujet ce n'est pas les sentiments qui habitent les deux personnages, dont on se doutent qu'ils sont loin d'avoir envie d'aller se dorer la pilule au Sénégal pour fêter ça. C'est plutôt l'évolution de leur couple, comment ce dernier évolue au contact de la maladie de leur gosse. C'est surtout traité sur un mode limite enfantin, ludique, je dirais même presque festif, comme pour contrebalancer la douleur qui devait les habiter à ce moment là. Dans un film classique, on verrait le gamin souffrir à toutes les sauces, au prix de plans voyeurs et à tendance lacrymale. Là, le gamin a l'air normal, et le couple parle de leur couple, de leur famille qui vit ça presqu'aussi intensément qu'eux.

Bref, j'ai bien aimé, sans parler non plus de film du siècle.

Voilà, au final je me rends compte que ce sont les deux seuls films que j'ai vu en presque deux semaines. J'ai bien fait attention d'éviter les remakes de la Guerre des Boutons. J'ai rarement été aussi navré de ma vie, en voyant sortir à une semaine d'intervalle (!) ces deux films racontant la même histoire, même sous deux angles différents paraît-il, et plutôt que d'en choisir un, ou de voir les deux pour me faire une idée dont je me serais probablement foutu, j'ai préféré l'indifférence, mon arme préférée. Dommage que je n'ai manifestement pas été suivi :p

Bref, le 12 où on était allé voir Cadavres à la pelle.


Bande Annonce Cadavres à la Pelle Vostf par LaFabrique2

Un petit film britannique sans prétention et assez rigolo, sur deux Écossais qui se mettent à trucider des gens pour de l'argent, en les revendant à un médecin qui les utilise pour les disséquer à l'université. C'était surtout l'occasion, pour mon Ange et moi, de voir un film qui se passe à Édimbourg, même dans celui d'il y a deux siècles et demi, dont on peut dire qu'il n'a pas trop changé si on se balade dans le Old Town d'aujourd'hui. Cette ville est merveilleuse, et je n'ai qu'une hâte, c'est d'y retourner, avant de repartir vers le nord pour revoir les Highlands. J'en rêve la nuit, c'est vous dire.

Allez, je vous laisse.

samedi 17 septembre 2011

Crée, vite !


Salut,

Ce matin, tandis que l'hymne de l'Autralie est susurré par ma télé (j'ai baissé le son à fond, je suis le seul réveillé ici :p) avant celui de l’Irlande, qui sera forcément génial, je suis pris aux tripes par des envies de création. J'ai envie que quelque chose sorte de moi, et ça n'a rien à voir avec mes visites habituelles dans la petite pièce de l'autre côté du couloir, où je ne vais jamais sans lecture.

Faut que ça sorte. Faut qu'il y ai un truc qui se passe, que je produise quelque chose. Et pourtant, rien ne vient. J'ai plusieurs possibilités pour assouvir cette sensation complètement improbable et difficilement descriptible, mais aussi têtue qu'une armée de Vikings. Mais au final, aucune d'entre elles ne colle. A moins que ça ne cloche du côté de chez moi.

Je pourrais me remettre à mon roman. Ces derniers mois, je l'ai pas mal négligé, du moins dans le geste d'écrire, parce que j'y pense constamment. J'ai bien essayé il y a quelques jours, mais en l’occurrence cette fois ci ça a bel et bien ressemblé à ce que je produis régulièrement dans la fameuse pièce évoquée un peu plus haut. Un truc fumant, marron, et uniquement bon à finir sa vie au bout d'un tuyau après une tempête aquatique comme seul un gogue peut en produire.

Si c'est pour écrire de la merde, autant ne pas écrire, même si on apprend toujours. Mais ce que je déteste, c'est forcer, écrire quand je ne suis pas inspiré. Mon problème, c'est que je ne jette rien. Ce que j'écris, je le garde, je ne fais que le modifier, des mots, des tournures, mais l'essentiel demeure. Si j'étais un écrivain, confiant de mes qualités et sûr que je pourrais faire mieux, je serais capable de sélectionner un paragraphe, une page, et de tout effacer d'un coup. Mais je me refuse à le faire, je ne supporte pas le gâchis. Ce que j'ai produis, je le garde, ça reste un partie de moi, faut que je l'assume. Alors, je retouche, mais je ne recommence pas. C'est comme la course, je déteste revenir en arrière, faire moins qu'avant. Mon amour tricote, et est capable de défaire complètement un truc qu'elle a mis des heures à réaliser. A chaque fois, je suis choqué :p

Dans mon roman, je suis un peu coincé, et je cherche depuis un petit moment déjà comment m'en sortir, scénaristiquement je veux dire. Pfiou, ce que ça peut faire pompeux... mais je ne sais pas quoi dire d'autre. Si votre histoire ne tient pas la route, s'il y a des incohérences, ce n'est pas la peine de savoir écrire ou pas, votre bouquin sera merdique de toutes façons. Hors, mon histoire à moi est assez ambitieuse dans ce domaine, j'ai plusieurs possibilités mais chacune d'entre elles présentent un nœud, un problème qui me semblent pour l'instant insolubles. Et le comble, c'est que cette histoire doit bien être aussi vieille que ma majorité dans ma tête. Mais jusque là, je n'avais pas remarqué ces incohérences. C'est facile d'imaginer des scènes, des petites histoires, le plus dur, je pense l'avoir déjà dit ici, c'est de les relier ensemble sans que ça ne face une veste rapiécée. Faut que ça soit fluide, uniforme...

Sinon, je pourrais faire des stats. Rigolez pas, c'est aussi une forme de création. Après tout, avant que je ne les crée, ces tableaux n'existent pas forcément. Faites pas les malins, trouvez moi le classement des buteurs de moins de 21 ans en Ligue 1 sur Google, et on en reparle. Quoi on s'en fout ? Vous me faites beaucoup de peine.

Je pourrais aussi dessiner. Qu'est-ce que je pouvais dessiner au collège, au lycée... faut dire qu'en plus des heures passées seul dans ma chambre, j'en avais d'autres de libres en math, en physique, en musique... alors ça griffonnait sec. Putain, je faisais des BDs, merde ! Sans couleur, mais des BDs quand même, et là je les terminais, contrairement à mes romans. D'ailleurs, celui dont je vous parle découle directement d'une d'entre elles. Enfin, de deux... oui ce que j'écris serait techniquement le troisième tome, le prequel même, celui qui explique les deux précédents... un peu le star wars du (très) pauvre quoi. Est-ce que tout ça sortira un jour de mon imaginaire et du carcan de ma propre confiance ? Qu'est-ce qui m'a empêché, à part la fainéantise et la peur de l'échec, d'aboutir vraiment quelque chose ? J'ai déjà fini un roman, je l'ai imprimé, je l'ai relié en plusieurs exemplaire, le faisant lire à certaines personnes, mais je ne l'ai envoyé à personne d'utile au niveau éditorial. Pas vraiment fini, ce roman, au fond, à retravailler en profondeur. Comme je vous l'ai dit, je n'aime pas refaire ce que j'ai déjà fait, j'aime bien l'idée du premier jet réussi. Quand c'est laborieux, c'est moche, c'est poussif, c'est forcé. Si ça sort pas d'un coup, c'est merdique. Comment pourrais-je réussir dans un métier aussi tatillon, méticuleux, en demande d'une grande patience, avec une telle philosophie ?

Alors voilà, au final j'ai quand même créé quelque chose : ce post. Fallait qu'un truc sorte, c'est fait. Pas sûr que mon envie soit assouvie, je vais quand même tenter décrire, mais tant que le nœud ne sera pas dénoué, ça me semble voué à l'échec.

Je vous laisse.

vendredi 16 septembre 2011

Super subs


Salut à tous,


Cette semaine, je me suis fait une nouvelle stat, une qui me paraît aujourd'hui évidente mais que je n'avais pourtant jamais pensé à faire. C'est chose faite !

Il s'agit du classement des buteurs chez les remplaçants en Ligue 1. Ce classement est extrêmement intéressant parce qu'il jauge plusieurs choses qu'on ne relève pas toujours chez les équipes par les chiffres : la profondeur et la qualité du banc, le coaching des entraîneurs, le mental des équipes et la cohésion de groupe. Avoir des remplaçants efficaces, c'est se garantir des fins de matches mieux maîtrisées, et donc de meilleurs résultats. Du moins en principe parce que, on va le voir, il n'y a pas que des flèches dans ce classement, en particulier dans celui par clubs...

J'avais déjà un tableau pour mesurer la force des équipes en fin du match, c'était celle du dernier quart d'heure. On va voir d'ailleurs si les mêmes causes produisent forcément les mêmes effets. Ce ne sont pas forcément les remplaçants qui marquent dans le dernier quart d'heure, en revanche quand ils marquent, c'est souvent - mais pas toujours - durant les 15 dernières minutes. Ces deux classements vont donc sûrement se ressembler, mais y aura forcément des différences.

Déjà, un constat : si l'an passé, on avait à peine frôlé les 10 % de buts de remplaçants (9,77), cette année on dépasse carrément les 16 % (16,24) ! Ça va sûrement baisser un peu avec le temps, mais le fait qu'après seulement cinq journées, on ait déjà une équipe (Montpellier) et un joueur (Camara, qui joue à... Montpellier) à 3 buts, sachant que l'an passé le meilleur joueur (Frau, de Lille) avait péniblement atteint 4 unités, montre qu'on est probablement parti sur une grosse saison dans ce domaine. N'empêche, un mec remplaçant qui marque tout le temps, au bout d'un moment il devient forcément titulaire, et sort donc mécaniquement de ce classement...

L'an passé, donc, le champion de France s'était illustré dans ce classement, puisqu'il l'a remporté, avec 10 buts, grâce à ses deux jokers en attaque, Frau donc, mais aussi De Melo (3), Obraniak (1) et les deux seuls défenseurs du classement, Béria et Rozenhal (1). C'est assez logique : vu que la quasi totalité des remplacements concernent les attaquants, difficile pour les défenseurs de s'illustrer dans ce domaine. Autre catégorie rare dans ce classement, celui des internationaux français : seuls les Marseillais Gignac (2) et Rémy (1), et les Lyonnais Gourcuff et Briand (1) y figurent. Logique : il s'agissait des deux clubs les plus puissants de France, et les seuls qui pouvaient se permettre de débuter des matches avec des internationaux sur le banc... Cette année pour l'instant, sur 19 buts, il n'y a ni défenseur ni internationaux.

Donc l'an passé, Lille l'emporte avec 10 buts, devant Bordeaux (8), Lyon (7) et un quatuor à six constitué de Marseille, Montpellier, Nancy et... Arles-Avignon ! Le promu/relégué, ridicule toute la saison, a inscrit près de 29 % de ses buts par l'entremise de ses remplaçants, le record de la saison, devant Montpellier (18,75), Bordeaux (18,6) et Lille (14,71). Mais la palme des bancs tout pourris revient à Toulouse et au... PSG, dont les remplaçants n'ont marqué... aucun but ! Ils font donc moins bien que Lorient (1), Rennes et Sochaux (2). Des équipes qui ont malgré tout plutôt joué la première partie du tableau, ce qui prouve que contrairement à ce qu'on pourrait croire, on peut réaliser une bonne saison sans remplaçants efficaces... Cette année, preuve que le banc parisien s'est étoffé, le PSG compte déjà un but, œuvre d'un ancien titulaire, sorti de l'équipe par l'arrivée de stars cette saison...

D'ailleurs, hormis Arles-Avignon, les deux autre relégués, Lens (4 à 11,43 %) et Monaco (3 à 8,33 %) ne sont pas ridicules dans ce classement. Des équipes qui ont été en difficultés, et ont donc dû beaucoup faire tourner leurs effectifs, avec pour résultat un gros turn over sur le banc... Des mecs comme Jemaa (Lens, 2), Park et Niculae (Monaco, 1) ont ainsi marqué en sortant du banc, alors que leurs statuts leurs garantissaient des titularisations à la base. A noter également la présence de quelques titulaires probablement mis au repos, ou en manque de réussite, comme Gignac (2), Vahirua (Nancy), Jelen, Birsa (Auxerre), Hamouma (Caen), Lisandro Lopez, Bastos, Gourcuff (Lyon), Ayew, Rémy (Marseille), Giroud (Montpellier), Payet (Saint-Étienne), Maurice-Belay (Sochaux)...

En comparant le classement du dernier quart d'heure, dans l'ordre du classement des remplaçants, Lille est également bien placé (3e avec +7 points), tout comme Bordeaux (5e, +3). En revanche, Lyon, dont les remplaçants ont marqué 7 fois, est 18e avec 12 buts marqués dans le dernier quart d'heure, mais avec 8 points de perdus ! Autre particularité, Rennes, 2e avec 8 points récupérés grâce à 11 buts dans les 15 dernières minutes, n'a mis que deux buts avec ses remplaçants... ça n'a donc pas forcément de rapport, beaucoup d'équipes marquant grâce aussi à des joueurs qui avaient débuté le match... après tout, une équipe n'est régénérée par ses remplaçants qu'à 27 %, au mieux...

Si vous êtes allés au bout, bravo, et je vous laisse.

mardi 13 septembre 2011

Bully


Salut à tous,


Encore un post inspiré d'un autre post lu ailleurs. Une copine nous parlait cette semaine d'un de ses anciens tortionnaires de collège, qu'elle a retrouvé par hasard lors d'une soirée, et avec qui elle discute et fraternise. Un type qu'elle surnommait "Goyle", en référence à un personnage particulièrement cruel d'Harry Potter, un des bras droits de Drago Malefoy. Ce qui constitue, selon moi, un véritable exploit. Je suis beaucoup moins enclin à pardonner et surtout à avoir du recul qu'elle.

Ce n'est pas que j'en ai bavé, non, finalement quand on y pense j'ai eu un avantage majeur pour passer l'obstacle du secondaire sans une baston, un tabassage ou quoi ou qu'est-ce : ma taille, puis mon tour de bide. Faut pas croire, les grands et costauds se font autant emmerder que les petits et maigres au collège et/ou au lycée. Mais pas de la même manière, c'est plus psychologique que physique. Ils sont gentils, mous et timides, mais ils sont mastoques : et les crétins des Alpes friands de têtes de turcs sont tout, sauf courageux. Ils pourraient se prendre une mandale par mégarde, et voir leur succès auprès du filles tout d'un coup nettement chuter.

Je me suis fait taper qu'une seule fois, c'était en primaire, et c'était une mandale à la loyale, face à face même si ça avait été une surprise complète, après qu'on se soit moqué d'un groupe de gamins qui avaient du poireauter une heure avant de manger à la cantine, ou un truc comme ça. Rien à voir avec le harcèlement physique ou moral qu'on peut régulièrement subir durant le secondaire. J'avais du tout de même me contenter de manger un yaourt avec une paille pendant au moins deux semaines après ça, il ne m'avait pas loupé... A 13 ans je faisais déjà près d'un mètre 70, je n'étais pas encore obèse mais la traversée du collège et du lycée allait grandement contribuer à changer tout ça.

Encore maintenant, j'ai du mal à me montrer vraiment méchant, agressif envers des gens qui le mériteraient pourtant. Je le suis avec les gens que je connais, en fait... mais ça vient du même endroit, d'une colère, d'un manque de confiance en moi, accumulés durant ces années où notre sens de la sociabilité se développe.

J'ai été contacté il y a quelques années sur copain d'avant par un de ces types qui me martyrisaient, au collège surtout. Le lycée, c'était plutôt cool finalement, parce que c'est là que j'ai commencé à me faire des amis. Le collège, je l'ai passé à raser les murs, à me raconter mes histoires tout seul dans mon coin, à l'opposé de celui des fumeurs, sans que ça ait un rapport avec leur pêché mignon. Disons que c'est d'une ironie savoureuse, vu que le meilleur moyen de sociabiliser finalement, c'était de fumer. Se donner un genre en recrachant la fumée d'une jet élégant, genre j'ai une opinion et je la partage, respirer l'air vicié près de ce mur grisâtre... quoi de mieux pour se faire un réseau, et éviter ainsi de se retrouver avec le bas de survêt baissé sur les chevilles en pleine cour de récré, ou être poussé de sa chaise en pleine classe ? Rien de méchant, pas de violence. Mais des moqueries, des petites humiliations, constamment, et absolument pas arbitrées par la seule autorité officielle dans ces endroits là, les profs et les surveillants. Le jour où j'ai exhibé mon slip à tout le collège à l'insu de mon plein gré, pas un d'entre eux n'a bougé. En revanche, ça a bien rigolé comme il faut, c'est beau des enfants heureux.

Bref, le type qui m'avait contacté, comme une fleur, comme s'il n'existait pas entre nous un dossier plein de merde, m'avait présenté sa famille, "salut j'habite en Normandie, j'ai deux filles tout ça", je l'ai envoyé paître, sans entrer dans les détails, comme j'aurais du le faire dix-quinze ans plus tôt. Il était sûrement sincère : ces types là n'ont pas conscience d'avoir pourri la vie à des dizaines de gamins, juste pour être populaire, pour faire rire les filles qui ne s'en privaient évidemment pas. Mieux vaut être copine du patron de la cour que de sa tête de turc... c'est pas comme dans les films, y en a pas eu une qui a été attristée par mon sort ou celui d'autres pauvres types pas assez forts mentalement pour s'en sortir. Du moins au collège. Au lycée, les demi baguettes au Nutella, les sandwiches au camembert et les tablettes de chocolat avalées au goûter ou la nuit avaient fait de moi l'homme que je suis, quelqu'un dont on se moque assez facilement, mais pas devant lui, on ne sait jamais. Ils ont tort d'ailleurs, y a peu de chance que je réagisse brutalement. Du coup, le lycée, ça a été. Et puis comme je ne redoublais pas, contrairement aux "bullies" du collège, ben du coup j'étais débarrassé d'eux à l'étape suivante... j'ai redoublé au lycée en revanche, mais ils ne m'ont pas rattrapé, bizarrement...

Cette période du collège a forgé en moins une méfiance terrible envers l'Humanité, mue par la loi du plus fort, de celui qui parle plus fort que les autres, la capacité extrême de l'homme à écraser systématiquement celui qui sait moins s'exprimer que les autres, le plus faible. Une haine, surtout, du panurgisme, cette tendance à être du côté du plus fort, comme ces petits arbres qui poussent à côté du plus grand, ce suivisme dans tous les domaines, social, artistique... ah y a un programme télé qui marche bien, alors on va le regarder... vous pouvez remplacer "programme télé" par "disque", "film", "homme politique", et "regarder" par "soutenir", ou "produire"... suffit qu'un type avec un peu de bagout sorte une ânerie à la télé, et il devient un leader d'opinion qu'il a pourtant lui-même créé au moment même où il disait sa connerie.

Tout cela n'est pas bien raisonnable, je sais que je devrais pardonner et aller vers ces gens qui n'ont probablement pas eu une vie meilleure que la mienne, vu que je ne peux malgré tout pas considérer que j'ai été malheureux dans ma vie. Je n'ai manqué de rien, j'ai étudié, je fais à peu près ce que j'aime, j'ai une copine géniale, des amis frappadingues, je voyage... mais si je croisais ces types, je leur sortirais ce qu'il y a de plus efficace et plus douloureux dans ces moments là, plus que l'agressivité ou les larmes : l'indifférence. Je sais, ce n'est pas raisonnable, je l'ai dis, mais en même temps je n'ai jamais dis que je l'étais raisonnable. Mon but dans la vie, ce n'est pas d'avoir ou de m'inventer des qualités, histoire d'être quelqu'un de parfait. Je préfère assumer mes défauts, ce qui me permet de mieux encaisser les critiques des autres que mon mauvais caractère pourrait le faire.

Je vous laisse !

vendredi 9 septembre 2011

Arche à Arc


Salut à tous,

Vous allez dire que je suis dingue, mais je l'ai fait. Ce matin, j'ai pris le RER à 8h30, je suis descendu à la Défense dans un flot de cadres sentant la cocote onéreuse et la nuit courte, je suis monté sur le parvis, au pied de l'arche, et j'ai couru, direction l'Arc de Triomphe, à six kilomètres de là, et sans doute la place de la Concorde, deux kilomètres plus loin.

Ce truc m'est venu il y a quelques jours, après un ciné près des Halles. Assis en pleine nuit avec mon Amour dans les sièges verts du jardin des Tuileries, au bord d'un de ses deux bassins, nous admirions la perspective lumineuse de la plus belle avenue du monde jusqu'au monument construit en l'honneur du génie napoléonien. Et je me suis dis que les Champs faisant deux kilomètres, d'après ce que j'avais entendu ou lu, et que la distance entre les deux arches était, elle, de six, ça collait avec la distance que je parcourais en général quand je courrais une heure, à savoir entre huit et neuf kilomètres. Je me suis donc dis à ce moment là que ce serait marrant de vérifier tout ça en effectuant ma course tri hebdomadaire sur cette distance.

Au départ, je voulais le faire dans l'autre sens : partir de la place de la Concorde pour arriver à la Défense. Mais j'ai vite changé d'avis, notamment parce que ça grimpe pas mal pour aller à l'arche de la Défense. Et puis, si je débordais, je finissais dans les Tuileries, voire au Louvre, c'était plus sympa que le parc moche qui se situe derrière la Défense.

J'ai donc franchi le pas ce matin, conscient que ça n'allait pas avoir grand chose à voir avec ce que je faisais habituellement, à savoir des allers retours dans le parc de Maisons Laffitte. Là j'allais faire que de la ville, ou presque, avec des gens, une tonne de voitures qui puent du cul et des feux rouges extrêmement énervant. En l'occurrence, tout ça n'a pas loupé.

Bien accompagné par "the bay", de Metronomy, je surfe donc entre les attachés-case et les têtes embrumées, descendant le parvis jusqu'au pont de Neuilly, en à peu près sept minutes. Sur ce dernier et au-delà, le problème de courir à côté d'un bouchon, c'est qu'on emmagasine deux fois plus vite les gaz généreusement largués par ces plaies de la civilisation, qui devraient être interdites en ville (mais tellement bonnes à conduire), les bagnoles. Je dois donc avoir les poumons particulièrement encrassés, à l'heure où je vous parle...

je traverse ensuite Sarkoland sur la grande avenue dont je n'ai pas retenu le nom, et j'arrive Porte Maillot après 25 minutes de course. En chemin, j'ai du plusieurs fois littéralement m'arrêter aux feux, ce qui m'a prodigieusement énervé. Ça énerve mon coach, mais je ne supporte pas l'idée de m'arrêter, je ne peux m'empêcher de me dire que si je m'arrête tout le temps, autant ne pas courir. Au final, j'ai du bien perdre cinq minutes sur l'heure que j'ai effectuée... j'ai bien essayé de rester en mouvement en attendant que le feu daigne me libérer, j'ai aussi grillé quelques feux, mais bon... après un feu, mes mollets protestent toujours moins qu'avant, ce n'est pas un hasard... faut que je me sorte tout ça de la tête, mais j'ai du mal. Au moins dans mon parc ça m'arrive jamais :p

La porte Maillot est évidemment un véritable nœud dans ce domaine, tout comme le sera le rond-point des Champs que j'atteindrais après avoir gravi le faux-plat de l'avenue de la Grande Armée. Une fois de plus je constate que lorsque je change de décor, la course se déroule comme une fleur, ou presque. Ça avait été le cas à Nantes, et en Bretagne auparavant... j'ai bien les jambes un peu lourdes en arrivant sur le rond-point, mais je ne suis pas fatigué. J'hésite entre emprunter le tunnel qui passe sous l'Arc ou faire le tour, mais j'opte vite pour la solution extérieure. C'est quand même plus sympa, malgré les feux, et puis j'évite un escalier...

Me voilà donc sur les champs. Jusque là, j'ai croisé un seul joggeur, une joggeuse pour être précis... Je fais mon jogging sur les Champs, c'est quand même pas mal. Il me reste 25 minutes de course, ça me paraît beaucoup, et je me doute déjà que je vais aller plus loin que la Concorde, c'est une certitude. Je suis tellement bien que je me rend compte trop tard que j'écoutais "Looking for the Summer", de Chris Rea. C'est Dick Dale et son "Misirlou" qui me sortent de ma torpeur.



J'arrive à la moitié des Champs, et il me reste encore 15 minutes de course. me voilà sur sa partie la moins intéressante, avec ces arbres, le studio Gabriel et les vendeurs (fermés) de crêpes. Malgré les feux, je traverse la Concorde, puis les Tuileries, et je termine... au Louvre ! Purée, je m'y attendais pas. Je viens de traverser la moitié de Paris en une heure ! Ça aide pas mal à relativiser la taille de cette ville, qu'on s'imagine immense quand on se contente d'emprunter le métro ou les bus. De la Défense, le rond-point des Champs semble presqu'aussi éloigné que la ligne des Pyrénées du château cathare de Saissac... En plus ça m'arrange, le RER est à côté :p En tous cas, je ne me gène pas pour savourer mon plaisir. J'avais du mal à matérialiser dans ma tête la distance que je courrais en une heure en tournant en rond, maintenant je sais.

Je fais mes étirements le long du mur du Conseil d’État. Et histoire de me faire plaisir, je vais déguster un petit dej au McDo, et notamment le délicieux Egg McMuffin :D Oui bon eh oh.

Je vous laisse.

lundi 5 septembre 2011

Metronomy


Salut,

Voici une petite page musicale dont je suis friand, mais qui restent malgré trop rares sur ce blog. C'est aussi une façon finalement honorable à la fois d'être fainéant en terme d'écriture, et de faire du remplissage.

Voici donc Metronomy, un groupe anglais absolument délicieux, qui dans certains morceaux, notamment "the Look" me fait penser à Super Tramp. A mon avis, ça vaut mieux que 95 % des groupes présentés comme les nouveaux phénomènes musicaux qui sont régulièrement présentés sur différents médias, et qui disparaissent vite fait...

Bonne écoute.


Metronomy - The Look par metronomyUK


Metronomy - She Wants par metronomyUK


Metronomy - The bay par metronomyUK

PS : qu'est-ce que je peux kiffer les bonnes basses !!

Je vous laisse.