lundi 28 novembre 2011

Juste après...

... le truc à ne surtout pas faire, c'est me parler. Y compris quand je m'exprime publiquement, et à propos de ça. Vaut mieux laisser filer, ignorer, détourner son regard. Faut m'éviter, juste après.

Pendant, déjà, c'est pas terrible. Dans ces cas là, et comme ce fut le cas hier soir, j'use toute mon énergie à faire bonne figure, à apprécier ces moments conviviaux et amicaux tout en s'efforçant à ne pas laisser ce qui se passe ailleurs gâcher la soirée par une attitude personnelle qui serait trop sombre, trop tendue. Je ne suis pas le mieux placé pour l'affirmer, il faudrait plutôt demander aux principaux intéressés, mais je crois que j'y suis pas trop mal parvenu. J'aurais quand même été mieux luné si internet et les portables n'avaient pas existé.

Mais après, c'est terrible. Une tunnel infernal, autant pour moi que pour les malheureux, courageux (et patients) qui me côtoient. Traverser le Styx, à côté, c'est une balade sur les quais de Seine. Passer une heure dans le RER face à moi dans ces moments là, je ne le souhaite à personne, pas même à un supporter marseillais. Non en fait ça lui ferait trop plaisir, alors cet empaffé peut aller soulager ses besoins sadiques en allant lire l'Equipe, voir si j'y suis (c'est pas gagné).

Grâce à mon téléphone pas moderne mais un peu quand même, je tente malgré tout un statut sur Facebook, particulièrement optimiste et joyeux, du moins si on le compare à mon état d'esprit du moment. Là, je me rends compte que les "habitués" de mes statuts de Facebook sur le sujet ont été frustrés de ne pas me voir déverser ma bile habituelle quand ça ne tourne pas rond. Je les comprends, que ça devait être dur de n'avoir personne à humilier dans ces cas là... et le pire d'entre tous n'est pas présent ! Quel enfer ça a du être pour eux... y en a même qui ont laissé des commentaires sur mon mur, alors que je n'avais rien demandé... je les supprime vite fait, tout comme mon statut et la demi-douzaine de commentaires cruels (et frustrés, ils étaient quand même pas au mieux avant cette soirée miraculeuse pour eux) qu'il avait engendré.

Peu avant d'arriver à ML, je lâche un autre statut, tout aussi guilleret, voire moins. Deux autres commentaires suivent, sur le thème de l'importance de la relativité, mais avec un rapport particulièrement éloigné avec les thèses d'Einstein, je ne vous le cache pas. Je leur demande alors, avec toute la rage qui m'habite, si je leur ai demandé leur avis, et l'un d'eux me réponds que si je poste sur Facebook, c'est que j'attends des commentaires. Je supprime donc ce second statut, histoire de bien lui montrer qu'il n'était marqué nulle part dans Facebook que la démocratie y était obligatoire. On peut aussi exprimer un état d'esprit personnel de façon public tout en n'ayant pas envie de voir des gens le commenter. Et s'ils ne sont pas contents, je m'en tamponne le coquillard avec une frénésie peu commune chez moi. Tout cela, bien sûr, ne m'apportant pourtant aucun plaisir ni fierté. Le plaisir ? Pourquoi faire ?

Pourtant, certains me connaissent, et savent que dans ces cas là, il ne faut pas me parler, vaut mieux me laisser tranquille. C'est que le temps de ruminage, chez moi, est particulièrement long. Mais ils le font quand même, tant pis pour eux. Je n'interdis à personne de le faire, ce serait me donner des pouvoirs un peu trop larges pour moi, mais c'est aux risques et périls de chacun.

Et pour ceux qui pensent qu'avec le temps, l'expérience, on peut s'améliorer, devenir meilleurs, je citerais un de nos grands philosophes (que l'on soupçonne quand même de n'avoir jamais su écrire), j'ai nommé Johnny Halliday : "ça ne change pas un homme, ça vieillit". Je ne suis donc pas prêt de m'améliorer, désolé !

Je vous laisse.

vendredi 25 novembre 2011

Kino

Salut à tous,

Mais qu'est-ce que ça passe vite le temps bordel ! J'avais l'impression de ne pas avoir écris depuis longtemps, et en fait ça fait déjà une semaine... Pourtant, même si je bosse beaucoup, mes horaires biscornus me laissent pas mal de temps libre paradoxalement... Comme ce matin par exemple, ou hier. Question d'organisation, forcément. Et ça, l'organisation, c'est une langue étrangère pour moi.

Allez, j'avais d'autres sujets à traiter mais je les aborderais plus tard. Rien d'urgent, de toutes manières... une petite comparaison Belmondo-Eastwood, par exemple, ça vous botterait ? Bah va falloir attendre, mes petits chats, de toutes façons ils risquent pas de se sauver, dans l'état où ils sont... enfin surtout l'un des deux, que mon patriotisme proverbial m'interdit de nommer.

Je vais quand même rester dans le cinéma, un de mes loisirs préférés, avec le dénigrement du gouvernement et le comptage des buts de Lionel Messi en Ligue des Champions (42 au dernier pointage, à 24 ans, 5 joueurs seulement le devancent depuis la réforme de la compétition, il y a 20 ans, dont Thierry Henry, 50 buts). Une amie nous disait sur notre club qu'on était actuellement gâté au niveau du cinéma français. Et c'est vrai, je trouve aussi que notre ciné national, celui qui a inventé les autres, rappelons le, a une sacrée gueule en ce moment. Je ne dis pas qu'on est définitivement débarrassé de ces films insupportables, aux noms ridicules du genre "ne t'en va pas, j'arrive", ou "je t'aime seulement les vendredi à 14h17", où les acteurs passent leurs temps à table ou à boire des cafés dans des bars, à se prendre la tête sur leurs petits problèmes d'occidentaux accablés. Mais on est quand même sur la bonne voie, je trouve.

J'ai pour l'instant raté "Intouchables", je dois dire. Mais bon, il est pas prêt de ne plus être à l'affiche... Je ne suis allé que deux fois au ciné dernièrement, et à chaque fois les horaires ne correspondaient pas à mon agenda de ministre. Ainsi, hier je suis allé voir "les Marches du pouvoir", de et avec George Clooney (très très bon, mais américain, donc hors-sujet), et avant cela j'avais vu "l'Ordre et la Morale", de et avec Mathieu Kassowitz. Du ciné engagé, là aussi, mais basé sur une histoire complètement véridique.

Je raffole des films historiques, mais encore plus quand un réalisateur enfreint la loi non écrite mais longtemps indestructible qui leur interdisait de traiter un sujet récent, voire brulant. Il y a 10-15 ans, on aurait pas pu imaginer des films sur Mitterrand, Chirac, Sarkozy ou sur l'affaire Elf... là, le sujet est un chouille moins récent, mais toujours contemporain puisque quasiment tous les acteurs de l'époque, hormis Tonton, sont vivants. Et donc susceptibles d'avoir à répondre de leurs actes durant ces évènements. Vous inquiétez pas, ça n'arrivera pas, Bernard Pons peut dormir tranquille.

L'Ordre et la Morale traite d'une histoire terriblement méconnue puisque tenue à l'écart des journalistes de l'époque. Y aurait eu les téléphones d'aujourd'hui à l'époque, les évènements auraient certainement tourné d'une autre manière... en 1988, quelques jours avant le second tour des élections présidentielles qui va opposer le président sortant, Mitterrand, au Premier ministre et futur président en 1995, Jacques Chirac, des indépendantistes Kanaks attaquent une gendarmerie sur une Ile de la Nouvelle-Calédonie, Ouvéa, trois gendarmes y perdent la vie, les autres sont pris en otage sur deux points de l'île.

Au lieu de laisser faire le GIGN (dirigé par le personnage incarné par Kassowitz, et qui a écrit le livre dont est tiré le film), Chirac et Pons, ministre de l'Outremer, envoient l'armée sur les lieux... c'est qu'il ne faut surtout pas paraître mou à quelques jours de l'élection, surtout aux yeux des représentants de la droite dure et du FN. Après plusieurs jours durant lesquels Kassowitz ne parviendra jamais à faire baisser la tension, l'assaut, qui était déjà décidé depuis longtemps en haut lieu, est donné. 19 morts chez les Kanaks, et deux chez les militaires.

D'après Wikipedia, "parmi les cas suspects, celui de Wenceslas Lavelloi, surnommé « Rambo », retrouvé mort d’une balle dans la tête et dont plusieurs témoignages semblent confirmer qu’il était encore vivant après la fin de l’assaut ; le cas d’Alphonse Dianou, chef du commando, blessé d’une balle au genou, laissé plusieurs heures sans soins et qui devait finalement décéder ; le cas de Patrick Amossa Waina, un « porteur de thé » de 18 ans qui ne faisait pas partie des preneurs d’otages, retrouvé mort d'une balle dans la tête alors qu'il était vivant à la fin de l’assaut ; de Martin Haiwe qui tentait de s’enfuir avant l’attaque et de Samuel Wamo. Le légiste ayant pratiqué les autopsies constatera également un nombre anormalement élevé de victimes tuées d’une balle dans la tête : douze sur dix-neuf ont en plus de multiples blessures reçu une balle dans la tête. Néanmoins, d'après certains participants de l'opération, « aucun coup de feu n'a été entendu sur zone après la fin de l'assaut et la libération des derniers otages ».
Selon Nidoïsh Naisseline, leader du mouvement indépendantiste Libération kanak socialiste  : « Pons et Chirac se sont conduits comme de véritables assassins. Ceux que l'on appelle les ravisseurs avaient déjà libéré dix gendarmes et attendaient que la situation politique se clarifie le 10 mai, afin de négocier. MM. Pons et Chirac ont préféré les assassiner. Ils auraient pu éviter cette boucherie, mais ont préféré échanger du sang kanak contre des bulletins de vote des amis de J.-Marie Le Pen ».
En 2008, Michel Rocard, qui a été le Premier ministre succédant à Jaques Chirac après les élections de 1988, déclare : « Ce que je savais moi — et que j’étais seul à savoir, je ne pouvais pas le dire aux autres délégations parce qu’il ne fallait pas que le secret sorte — c’est qu’il y avait aussi des officiers français… Enfin, au moins un et peut-être un sous-officier, on ne sait pas très bien… À la fin de l’épisode de la grotte d’Ouvéa, il y a eu des blessés kanaks et deux de ces blessés ont été achevés à coups de bottes par des militaires français, dont un officier. […] Il fallait prévoir que cela finisse par se savoir et il fallait donc prévoir que cela aussi soit garanti par l’amnistie ».

Bref, une belle merde, qui reste collé à la semelle de la République, encore une de ces histoires, comme la Commune, pas vraiment traitée dans les livres d'Histoire, forcément.

Un autre film m'a marqué, c'est Polisse, de Maïwenn, que je voulais également voir absolument. Je ne supporte pas cette fille, mais son film est génial, même si sa présence dans le casting n'était franchement pas indispensable, et son rôle assez accessoire dans le film... Je suppose que vous savez qu'il se déroule dans une brigade des mineurs parisiennes. Tous les acteurs sont géniaux, Joey Starr évidemment, qui mériterait un petit César, Karine Viard, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle... et les gosses, aussi. Et le scenario, parfait. La fin, ça vous renverse. La réalisation, sobre, efficace... Y a pas à dire, on a de sacré créateurs dans ce pays. Dommage qu'ils soient noyés dans une masse de copieurs et d'opportunistes de tous poils.

Allez, je vous laisse !

vendredi 18 novembre 2011

Culture Plus

Salut à tous,

On moque souvent ceux qui ont une culture populaire. Non, je ne parle pas d'un journaliste des Inrocks à propos du dernier disque de Christophe Maé (qui est de toutes façons identique au premier, musicalement je veux dire), ou de Libé envers un film de Dany Boon. Non, je parle de la culture acquise en dehors des rails scolaires, par la télé, le cinéma ou d'autres moyens. J'ai toujours voulu être un autodidacte, quelqu'un qui décidait de sa propre culture, ou qui décidait de ne pas choisir, de toujours tout connaître. Je suis pas sûr d'y être arrivé.

Quand j'étais gosse, j'avais récupéré un cahier et commencé à y noter tout ce que je savais, avec l'objectif pas si ubuesque dans mon esprit de l'époque de noter TOUT. C'était son titre, "TOUT". Je voulais tout y mettre, tout savoir. Ensuite, j'ai reçu des Quid à Noël, et j'ai compris :p Quel pied ces bouquins, je ne m'en lassais pas.

Bref, l'idée de ce post m'est venu cette nuit, ou précisément ce matin vers six heures, après qu'une vessie mal élevée m'ait obligé à me réveiller avant l'heure. Une fois recouché, j'ai pensé au très bon film que j'avais vu hier soir, "Contagion", avec une ribambelle d'acteurs bankables (Cotillard, Damon, Winslet, Law...) et une scène où est évoqué le terme de "Placebo". Avant même la naissance du groupe de rock éponyme, qui sortait à une époque des disques plus frénétiquement qu'Apple sort des gadgets aujourd'hui, je connaissais ce terme, mais pas parce que j'ai fréquenté une fac de médecine, mais en lisant le "Ça", de Stephen King, puis son adaptation (ratée, forcément) télévisée. Dans une scène, un gamin apprends par son pharmacien que la Ventoline dont le bourre sa mère névrotique n'est qu'un placebo, de l'eau avec un peu de camphre pour donner du goût.

En même temps, je vois pas d'autre moyen de connaître ce terme, sauf si on a des médecins autour de soi... mais bon, voilà, Stephen King n'est pas l'écrivain le plus côté parmi les Ayatollah de la littérature pure et vierge, le téléfilm tiré de son bouquin (un des meilleurs) est un nanard, mais il m'a appris quelque chose.

Oui, on peut apprendre des trucs en regardant la télé. Je l'ai toujours critiquée, parce que la majorité des décideurs qui y sévissent ne pensent qu'à se copier entre eux, nous bourrer le crâne de pubs et de valeurs détestables, sans parler de l'humiliation perpétuelle générée par tous les programmes de télé poubelle. Mais je n'ai jamais cessé de la regarder, parce que c'est un outil formidable et d'une simplicité biblique d'apprentissage culturel, du moins quand elle veut bien s'en donner la peine. Regarder France 5, c'est parfois un régal, y a des documentaires toute la journée et sur absolument tout, pas seulement sur la Nature, sur l'Histoire, la politique, la géo... de tout. Même chose pour Arte. Quand un gamin est devant une de ces chaînes, j'ai du mal à appeler la télé la boîte à cons.

Même chose pour le foot. Non mesdames, pitié, ne zappez pas... Si j'ai de bonnes connaissances en géo, c'est aussi grâce à lui, pas seulement parce que j'étais bon en Histoire-Géo à l'école. Pourtant, espérer passer pour quelqu'un de socialement élevé, voir juste équilibré, et avouer aimer le foot dans ce pays, c'est comme tenter de faire du ski avec deux jambes en mousse et un bikini. Il n'empêche que je sais placer toutes les grandes, voire les moyennes villes de France sur une carte. Que je sais dans quels pays se trouvent les villes de Potosi (Mexique et Bolivie), Gifu (Japon) ou Vaduz (Liechtenstein, dont je sais taper le nom sans faire un copier coller).

En s'intéressant au football autrement qu'en se contentant de la Ligue des Champions et de quelques matches de Coupe du Monde, on percute aussi parfois de plein fouet l'Histoire, la vraie. Je ne suis pas sûr que tout le monde sache qu'en 1956, les Russes écrasèrent une rébellion à Budapest avec des tanks, un peu comme notre ami Bachar en Syrie aujourd'hui. Et bien, cet évènement signa la fin d'une des plus grandes équipes de foot de tous les temps, la Hongrie des années 50, invaincue durant des années, la première à s'imposer contre les Anglais sur leur sol (3-6 à Wembley), et qui aurait dû gagner la Coupe du Monde 1954. Son capitaine, le fabuleux Ferenc Puskas, qui s'est éteint il y a peu, fuit le pays à cette occasion
, comme plusieurs de ses coéquipiers, et ils furent suspendus pendant longtemps. Puskas porta ensuite le maillot espagnol (il jouait au Real Madrid) à une époque où c'était encore possible de jouer pour plusieurs sélections, comme c'est encore le cas en rugby aujourd'hui. La Hongrie n'a plus passé un premier tour de grande compétition depuis.

En 1978, le sélectionneur des Bleus Michel Hidalgo fut victime d'une tentative d'enlèvement peu de temps avant le Mundial, qui allait se dérouler en Argentine, à l'époque une dictature dénoncée par le monde entier. La participation de la France à cette Coupe du Monde faisait scandale, et beaucoup réclamaient un boycott, sans succès.

En 1982, lors du match d'ouverture du Mundial espagnol, une banderole (Solidarnosc) fut retirée des tribunes. On était en pleine grève des ouvriers de Lech Walesa en Pologne.

Pour l'Euro 92, en Suède, la Yougoslavie était qualifiée mais fut rejetée en raison de la guerre qui y sévissait alors. Le Danemark, repêché, la remplaça, et remporta le trophée à la surprise générale...

Le défenseur Miodrag Belodedici, international roumain, un des meilleurs de sa génération, remporta la Ligue des Champions 1991 contre Marseille avec l'Etoile Rouge de Belgrade, club yougoslave comme vous l'aurez compris, après avoir fuit
en 1988, dans un coffre de voiture, son pays, alors dirigé de main de fer par Ceaucescu. Il fut suspendu un an pour cela, alors qu'il avait enlevé le dernier "i" de son nom pour faire Yougoslave, à une époque où on ne pouvait pas quitter les pays soviétiques avant l'âge de 28 ans.

Il y eut des chocs extrêmement sensibles politiquement en Coupe du monde : le RFA-RDA de 1974, en Allemagne de l'Ouest, et remporté par les joueurs de l'Est (1-0) ; le Argentine-Angleterre de 1986, quelques années après la guerre des Malouines, cet archipel de l'Atlantique sud que se disputèrent militairement les deux pays, et où Maradona marqua en plus un but de la main célèbre (2-1) ; le Etats-Unis-Iran de 1998, en France, alors que les deux pays n'entretenaient déjà pas de relations diplomatiques... les Perses s'étaient imposés (2-1). A chaque fois, ça se déroula à peu près bien, prouvant ainsi que le sport pouvait rapprocher les peuples, même provisoirement. Mieux que des PSG-OM par exemple, pourtant des matches à l'historique beaucoup plus superficiel...

L’Histoire du foot, c'est voir également combien l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne d'Hitler en 1938, fut une aberration. Quelques semaines plus tard, lors de la Coupe du Monde 1938, en France, l'Allemagne aligna plusieurs joueurs autrichiens, qui composaient auparavant ce qui était peut-être la meilleur équipe du monde, la "Wunderteam", conduite par l'exceptionnel attaquant Mathias Sindelar, qui se suicida six mois plus tard, peu avant la guerre. Ce fut l'alliance entre les athlètes allemands et les artistes autrichiens, mais ce fut un four : l'Allemagne fut éliminée au premier tour par... la Suisse (1-1, 2-4).

Quand je crée des joueurs d'avant guerre pour le boulot, je constate qu'en général leur carrière s'arrête en 1939, et que, parfois, ils sont morts durant la guerre. On a toujours l'impression que le sport est comme une bulle, protégée de la moindre petite intervention néfaste de ce monde fondamentalement mauvais. Mais c'est juste une illusion, comme dirait l'autre.

Allez, je vous laisse.

jeudi 17 novembre 2011

Kiff


Salut à tous,

Attention, mon humilité et ma modestie légendaires vont en prendre un coup, mais je crois que je vais me jeter des fleurs... ça va, je m'en mets suffisamment sur la tronche dans ce blog pour pouvoir me permettre de temps en temps une petite séance de cirage non ?? "Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur", c'est la devise du Figaro, pour une fois que mon employeur occasionnel ne dit pas une connerie...

Y a des matins comme ça, je kiffe. Mes amis et ceux qui me connaissent bien vous diront que je m'emballe aussi facilement que je m'énerve, c'est-à-dire très très facilement, mais voilà, je kiffe. J'adore voir publié un de mes articles, surtout un bon. J'adore qu'ils soient bien placés en une, mais surtout que le contenu me satisfasse parce que je l'aurais soigné, bichonné, et surtout quand ce n'est pas une commande.

Je ne parle pas là de ces compte-rendus de match livrés en fin de live, tout moites de la sueur délivrée tandis
que le match se déroulait encore, que des entraîneurs presqu'aussi fiévreux que moi tentaient des changements pour soit garder un résultat, soit le forcer, que des cartons tombaient et que des buts tardifs me ruinaient ce même compte-rendu au dernier moment. Ceux là sont bâclés, ils sont petits, sans forme ni personnalité et participent en général à ce fameux phénomène d'immédiateté de l'info éphémère déjà évoqué ici, et qui me hérisse tant le poil.

Non là c'est moi qui ai proposé le sujet. En même temps, c'est toujours le même : un papier stats, bilan, sur une équipe ou une compétition qui vient de terminer sa saison. J'en signe plusieurs par an, deux sur la Ligue 1 - à la trêve et en fin de saison -, un pour chaque grande compétition internationale (donc tous les deux ans) et un par an sur les Bleus. C'est de ce dernier dont il s'est agit ce matin.

J'envoie d'abord un petit mail en début de semaine, pour être sûr que ça les intéresse, non pas que je doute de leur réponse, qui est toujours positive, mais sans doute plus pour le plaisir d'avoir une réponse positive, de recevoir un mail disant qu'on veut bien de moi et de mes bons offices. Rien qui ne soit vraiment étranger à la nature humaine, en fait. Et puis, imaginons que par le plus grand des hasards, ça ne les intéresse finalement pas, ça me ferait chier d'avoir pondu un de mes bons papiers pour qu'il ne brille que dans les tréfonds brumeux et mal rangés de mon ordinateur...

Donc voilà, ils me répondent en me demandant ça pour le mercredi matin, le dernier match des Bleus ayant lieu le mardi soir. Dès la fin d'un match qui restera dans les annales de Prozac comme un des plus vendeurs de son histoire, je file sur mon ordi pour mettre à jour mes stats sur les Bleus, ce qui prend quelques minutes. Je dois notamment modifier un truc : dans mes stats persos, toutes mes moyennes de points sont à la victoire à deux points, nettement plus significative puisqu'elle n'altère pas le rapport entre victoires et défaites (une équipe ayant autant de victoires que de défaites aura un point par match, sur deux), et non à trois. Mais comme toutes les compétitions de la terre sont désormais à trois, et que d'autres gens que moi vont lire ce papier, je convertis mes chiffres avec la victoire à 3 points... Pour moi ça les fausse, mais si ça plait aux gens...

Puis je m'attaque à mon papier, dont j'avais déjà les grandes idées en tête avant même que je ne le propose à mes employeurs : Benzema pas si fabuleux en Bleu que ça, invincibilité relative face à des adversaires de seconde zone, de plus en plus de joueurs de Ligue 1, etc. J'en trouverai d'autre en fouillant un peu dans mes bons vieux tableaux Excel - enfin c'est pas Excel, c'est un autre truc moins bien mais auquel j'ai du m'adapter après avoir récupéré un ordi non équipé de cette magnifique invention - qui ont révolutionné mon approche des stats - ben oui, avant les années 2000 je les faisais dans des cahiers, sur papier, à la main... -, j'en trouverai d'autres, encore plus intéressantes, comme le fait que les Bleus sont moins bons les années paires - celle des grandes compétitions - que lors des années impaires. Pas bon pour l'Euro ça !

Sa structure et ses grandes lignes déjà définies, mon papier est donc torché et relu en une heure environ. Un peu trop vite même peut-être, puisque le lendemain soir (donc hier), je renvoyais un mail pour rajouter une info : l'invincibilité des Bleus de Blanc (17 matches) est la même que celle connue au début de la mandature de Raymond Domenech en 2004-2005. Et vu que le prochain match se déroulera en Allemagne, qui vient de foutre une rouste aux Pays-Bas (3-0)... je crois que les compteurs risquent d'être assez vite remis à niveau.

Une fois terminé, je l'envoie (dans le corps du mail, ma version bizarre de Word n'arrive pas à être lu par les ordis bizarrement modernes présents au Figaro...), et dès le matin suivant, commence une longue attente. Je passe ma journée à checker une éventuelle parution, d'autres papiers tellement moins intéressants sur le sujet paraissent mais pas le mien. Je me dis alors que ce sera pour le lendemain, mais pour vérifier j'envoie encore un petit mail. Confirmation :

"Salut,

Oui on doit le mettre demain matin.


Merci il est très bien"


Hum oui bon voilà, c'est pas ce que je demandais, mais euh... bon, je prends quand même, allez. Comment on fait pour prendre ça modestement déjà ? Je sais pas, et ça m'ennuie en fait. Je kiffe.

Et puis voilà, ce matin au réveil, entre deux cuillerées de céréales Casino au chocolat, voilà mon papier non pas en une - il est devancé par un article sur Blanc et un autre sur le retour de Lisandro à Lyon... zzzz - mais en troisième position, suffisamment visible quand même à mon goût. Et puis les articles bougent régulièrement, la journée n'est pas terminée...

Difficile de comparer vu que je ne sais pas trop ce qu'est d'être père, mais j'ai un peu l'impression de voir mon gamin rentrer à l'école, et de le voir essayer de se faire sa place parmi ses camarades de classe. Je le vois aussi parfait qu'il ne l'est sans doute pas (trop de chiffres, sûrement rébarbatif pour cette raison...), mais je m'inquiète aussi pour lui. J'ai une boule au ventre quoi, c'est mon bébé. Sauf que dans trois jours, il aura disparu, ou presque... l'info est éphémère, je vous l'ai dit. Rendez-vous dans un mois et demi, pour la trêve de Ligue 1...

Je vous laisse.

lundi 14 novembre 2011

Liberté, égalité... pas fraternelles

Salut à tous,

Depuis toujours, j'ai toujours été fasciné par la perfection, la possibilité de n'avoir aucun défaut, et que cette dernière semble complètement utopique. Par exemple, quand j'étais ado et que j'ai commencé à m'intéresser au foot, je remplissais les heures passées seul dans mon coin dans la cour de récré du collège puis du collège à imaginer la carrière d'un footballeur parfait, évoluant au sein de mon club préféré d'alors, Auxerre, qui gagnait tous les ans toutes les compétitions en marquant 5 buts par match, et en gagnant également tout avec les Bleus, et ce durant 35 ans de carrière... Ben oui, on dit souvent que Messi ou Xavi sont parfaits, mais c'est une vue de l'esprit : ces joueurs là seraient parfaits s'ils réussissaient TOUTES leurs passes, TOUS leurs tirs, etc. Hors, ce n'est pas vraiment le cas, même pour ces joueurs fabuleux.

Pareil pour mon roman, qui parle de ça, de cette impossibilité d'être parfait, de passer entre les gouttes des défauts, malgré les efforts titanesques que nous livrons pour y parvenir. C'est d'ailleurs souvent cela qui joue sur notre mental, notre capacité au bonheur : on déprime parce qu'on est blindé de défauts, dans un monde qui n'en tolère aucun, même si certains considèrent qu'on en accepte trop. Si on avait le droit d'accepter nos défauts, et pas les faux qu'on ressors lorsque quelqu'un nous demande d'en citer un, du genre "perfectionniste" ou "trop gentil" (et pourquoi pas "un peu trop beau" pendant qu'on y est ?) mais les vrais, du genre radin, de mauvaise foi, fainéant, intolérant... ça ferait peut-être bizarre aux gens à qui on avoue ça, et à nous même aussi, mais ça peut aussi aider à mieux s'assumer. Et puis, avoir le courage de s'avouer ça, et être conscient d'avoir de tels défauts, c'est à la fois une preuve de courage, et d'intelligence.

Je pensais ça ce matin, le cerveau une fois de plus livré à lui-même tandis que je faisais mes courses (et que j'oubliais plusieurs trucs à acheter, comme quoi même une tâche aussi inintéressante comme "faire des courses" peut demander un temps de cerveau disponible). Le débat politique dans lequel nous nageons depuis des années consiste en quoi, au fond ? La clé de tout, c'est de savoir doser la liberté individuelle et l'intérêt collectif. J'ai eu beau retourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas comment ces deux vases pourraient se retrouver pleins en même temps. Au contraire, plus t'en remplis un, plus l'autre se vide. Selon moi et mes 5 de moyennes en philo en terminale, il faut choisir : soit on vit dans une société libérale où la liberté individuelle serait indéboulonnable, ce qui ressemblerait le plus aux sociétés dans lesquelles nous vivons depuis quelques deux siècles environ, soit nous adoptons un projet commun du genre fourmilière, qui aurait pour unique but le bonheur collectif, l'intérêt commun, le refus des inégalités, au détriment, du coup, de la plupart de nos libertés individuelles. Là, ça ressemble plutôt au communisme, pour qui j'aurais toujours une tendresse particulière, alors que je suis également très fortement attaché au principe de liberté. C'est bien pour cela que je vis toujours un calvaire idéologique au moment des élections : extrême gauche ou pas ? Si oui, ça veut dire qu'on ne pourra plus faire ce qu'on veut, mais ce qui est le mieux pour tout le monde. Et les deux ne peuvent pas arriver.

Le truc le plus parlant, pour moi, c'est le tabac. Les restrictions infligées aux fumeurs, de plus en plus importantes, les font regretter une liberté individuelle qui leur semble inaliénable. Mais celle des non fumeurs, qui devaient vivre dans des volutes polluants et non désirés, juste parce que l'autre moitié n'a pas trouvé d'autre moyen pour dénouer leurs nerfs ? Elle était bafouée depuis des années, elle est maintenant en partie respectée - en partie seulement, parce que je pense que, tout comme moi, vous n'avez encore jamais vu un fumeur se faire alpaguer par la maréchaussée pour fumage de cigarette non autorisé - mais beaucoup considèrent désormais que nous vivons dans un monde aseptisé, où les libertés -la clope, l'alcool... - ne sont plus tolérés. Il s'agit pourtant de santé publique, mais cet argument ne les séduit manifestement pas.

La liberté de chacun s'arrête où commence celle des autres, cette phrase des plus poussiéreuses est pourtant toujours aussi moderne, et n'est pas prête d'être ringarde. Le collectivisme, le communisme, exigent que tout le monde soit rétribué de la même manière, qu'on ne puisse pas monopoliser des richesses individuellement, évidemment au détriment des autres. Un type qui gagne 300 Smics
par mois, qui les mobilise, ne peut pas créer de la richesse, il crée plutôt de la pauvreté. Si les salaires étaient égaux, impossible de rêver être riche, de se retirer sur une île, de vivre comme un rentier comme Patrick Hernandez grâce à un seul et unique disque ultra rentable. Le communisme est le système qui se veut le plus proche de celui des fourmis, des abeilles, qui n'ont qu'une seule pensée : servir le collectif. Et si une de ces bestioles avait l'idée saugrenue de vouloir autre chose, genre ne pas servir l'intérêt commun, se mettre à son compte, elle serait immédiatement exclue, voire tuée.

L'avantage de ce genre de systèmes qui ne fait évidemment envie à personne, c'est qu'ils respectent complètement leur environnement, ne détruisent pas en l'espace de quelques saisons leurs ressources énergétiques. Ces sociétés ne pensent pas à s'enrichir, à écraser la ruche voisine, elles n'exploitent également personne, même s'il y existe évidemment des hiérarchies : elles veulent juste vivre suivant les saisons, assurer l'avenir de la colonie, de façon à ce que tout le monde ait de quoi manger, de quoi vivre, que personne ne soit exclu. Au détriment du bonheur individuel, qui serait, compte tenu du contexte, vu comme de l'égoïsme. Il n'y a pas que les insectes qui vivent de la sorte : les systèmes de meutes, les Loups, mais aussi les Manchots Empereurs ou d'autres races animales, ne permettent pas qu'une tête ne ressorte du rang. Ces sociétés ont décidé qu'il valait mieux que tout le monde soit un peu heureux, plutôt qu'il y en ait quelques uns de trop heureux, et les autres malheureux parce qu'il ne leur resterait plus rien. Ces sociétés existent chez les hommes, dans des endroits isolés, extrêmement pauvres, en Afrique, en Asie... et sont menacées d'extinction. Moi, ça me parle, mais mon respect profond pour la liberté m'interdit d'adhérer complètement à cette idée, qui reste cependant ancrée en moi.

En face, il y a la société des Hommes, dont l'individu est la pierre angulaire. Nos sociétés occidentales sont bâties sur l’idolâtrie de la réussite sociale, financière, la gloire personnelle, la starisation. On n'a même plus besoin d'avoir un don, hormis savoir se gratter le nez devant la caméra, suffit de passer à la télé et hop, t'as réussi. Dans beaucoup de milieux, artistiques, médiatiques, politiques, mais pas seulement, celui qui se contente de peu, ne court pas après les hausses de salaire et les promotions, sera toujours mis à l'écart, incompris. On lui reprochera de vouloir faire son intéressant, de penser qu'il vaut mieux que les autres. Imaginez un sportif qui refuse de toucher les sommes astronomiques qui polluent le foot, le tennis, le golf, la Formule 1... "non, moi je refuse de toucher plus de 10 000 euros par mois, c'est indécent, même si les fédés, les télés, les clubs et mes partenaires touchent 100 fois plus très régulièrement". Plus qu'improbable, ubuesque.

Si la fraternité peut exister, la liberté, un peu, l'égalité n'a été inventée que pour motiver les gens à vouloir sortir de leur misère en se révoltant. L'égalité, comme d'autres mythes comme l'objectivité, n'existe pas. Tout simplement parce que nous sommes tous différents, avec des rêves et des objectifs qui nous sont tous personnels. Comment comparer le "taux d'égalité" d'un type qui ne rêve que de réussite pécuniaire, matérielle, et quelqu'un  qui, comme moi je crois, voudrait juste vivre tranquille, dans son coin, sans réclamer quoique ce soit sinon le privilège d'être emmerdé par personne, tant que lui n'emmerdera personne ? Si j'obtiens ce que je veux, et si l'autre réussi sa vie telle qu'il l'entends, sur quels critères pourrait-on dire que nous sommes égaux ? En droit, peut-être, et encore, on sait que l'argent va à l'argent, et le pouvoir aussi. Mais pour le reste ? Parce que je n'aurais rien demandé, je n'aurais obtenu que peu de choses, alors que lui, par sa richesse, aurait une infinité d'opportunités devant lui. En quoi serais-je son égal ? Ces cas extrêmes en encadrent d'autres, une multitude d'envies, de besoins... qui font de nous des êtres uniques, et donc impossibles à jauger égalitairement vis à vis des autres. Du moins dans ce style de système. Parce que dans l'autre, on n'aurait même pas à se poser la question. On ne serait pas libre, mais on serait égal par la force des choses, je dirais même officiellement égaux. Heureux, je sais pas, mais égaux, sûrement. Faut savoir ce qu'on veut, c'est l'idée.

J'avais une tonne d'autres choses à dire sur le sujet, mais c'était y a une demi-journée, et je soupçonne ma vieille tête d'en avoir échappé des bouts, la vilaine...

Je ne vais pas révéler le contenu de mon roman, qui sait, si un jour il était publié, genre posthume par exemple, mais il y figure, du moins dans ma tête, un débat entre deux personnages, l'un qui est parfait, et que j'essaie, pour cela, de parer d'absolument de toutes les qualités, et l'autre qui est un humain tout ce qu'il y a de plus humain, à savoir à la tête d'un catalogue de défauts long comme le premier chapitre de Notre Dame de Paris. Et bien, toujours dans ma caboche, le débat finit toujours par un monologue du second, faisant la leçon au premier, qui devrait pourtant ne jamais devoir être pris à défaut, que ce soit physiquement - c'est un guerrier - ou mentalement, intellectuellement. Je ne sais pas si c'est justement parce que c'est moi, humain très humain, qui imagine cette discussion, mais c'est le gars moyen qui domine l'être parfait, lui disant, grosso modo, que la perfection, si elle était possible, est un défaut, car elle engendre une confiance en soit terriblement dangereuse par le seul biais de son excès, énorme. Quelqu'un qui est parfait ne mentirait pas, saurait qu'il est meilleur que les autres, et se parerait donc de tous les attributs devant les autres, sans la moindre petite nuance de modestie, qui reste un mensonge, même charmant. Un homme parfait ne se tromperait pas, certes, mais ça ne serait plus un homme, et il ne connaîtrait plus cette douce sensation qu'est l'humilité, cette caresse faite aux autres, cette faveur qu'on leur accorde quand on sait qu'on s'est trompé. C'est une verveine qui atténuerait la torsion de boyau engendrée un peu plus tôt par l'erreur commise. L'expression "Autant pour moi", c'est ce qui distingue véritablement l'homme de l'animal, cette capacité à passer au-dessus de sa fierté pour mettre devant ceux qu'on pensait dans l'erreur. C'est aussi une expression qui peut s'écrire autrement, paraît-il (au temps pour moi), chose que je n'ai jamais réussi à admettre. Parce que c'est tout simplement ubuesque, comme si on me certifiait que 2 et 2 faisaient 5. "Au temps pour moi" ne veut rien dire, alors qu'"autant pour moi" signifie bien que je prends pour moi cette erreur que je pensais vôtre. Ce n'est pas de l'obstination, c'est juste que ça me choque, voilà. Tant pis si ça figure dans le dictionnaire ! Et pourtant, ça fait bien rire mes amis, mais tant pis, je suis pas près de céder.

C'est ma liberté quoi, merde !

Je vous laisse.

mardi 8 novembre 2011

L'individu au football

Salut à tous,

Moi qui ai plus ou moins l'ambition de m'insinuer dans ce monde si fermé du journalisme - puisque ça reste le meilleur moyen de vivre de sa plume quand on ne parvient pas à discipliner son rythme d'écriture de bouquins, comme c'est mon cas -, je ne cesse d'être sidéré et estomaqué par les défauts de cette profession qui pourtant, si on l'écoute, n'en possède pas. Ben oui, les médias sont un contre-pouvoir nécessaire et même indispensable, mais qui ont l'avantage d'être le seul pan de notre société à ne pas posséder de propre contre-pouvoir pour se réfréner. Et quand on essaie de leur en mettre, les défenseurs de la liberté de la presse crient à l'assassinat, au crime contre l'Humanité (qui n'est pourtant pas la seule concernée par ce thème), que sais-je encore. Et oui, les journalistes ne seraient que des passe-plats de l'info, dont ils seraient dépendants pour remplir leurs colonnes ou leurs JTs. Non non, juré craché, ils ne cherchent jamais des infos là ou y en a pas, jamais : c'est l'info qui fait leur contenu, et pas l'inverse.

Les journalistes sportifs ne sont pas différents de leurs congénères, même s'ils paraissent un peu comme les sous-cultivés de leur profession. C'est à l'image de la France, où il suffit que tu oses avouer que tu apprécies le foot, ou le sport d'une manière générale, et ton quotient intellectuello-social perd 10 points sur une échelle qui doit en compter une demi-douzaine. Pinçage de nez à peine dissimulé, remarques narquoises et autres torsions de sourcil sont le quotidien social de ces brebis égarées, pauvres innocents qui ont eu le tort de succomber aux volutes de l'opium du peuple. Même chose pour les journalistes : évidemment, en temps de crise - qui, si elle s'est évidemment aggravée ces trois dernières années, n'est pas nouvelle, puisque ça va faire 40 ans qu'on en entends parler... - parler des petits problèmes de furoncles de Javier Pastore, ou demander à Olivier Giroud quelle sera sa chanson de bizutage aujourd'hui à Clairefontaine, tout en affichant la mine du mec qui annonce l'inondation annuelle dans les Cévennes et l'Hérault, ça peut paraître quelque peu puéril.

Pour moi, ils ne sont pas plus nuls que les autres. Ils ne savent pas plus faire la différence entre une main volontaire et involontaire qu'un journaliste littéraire ou politique, n'y voient souvent pas plus loin que les 4 ou 5 gros clubs français et la Ligue des Champions que leurs homologues chargés d'une information plus noble, etc. Comme les autres, ils sont assujettis à une pression bien connue sur ce blog, qui en traite souvent, à savoir l'argent : ils faut parler des sujets qui intéresse les gens, et non parler des sujets qui DEVRAIENT intéresser les gens, sinon ben les gens ils achètent pas ton canard, ne regardent pas ta chaîne ou ne cliquent pas sur tes articles. Encore une fois, ce n'est pas spécifique au journalisme sportif... mais du coup ils ne s'en tiennent qu'à une info superficielle, et à des connaissances dans leurs "spécialités" qui ne sont pas forcément meilleures que celles de leurs confrères non sportifs. En revanche, pas sûr qu'ils puissent autant soutenir un débat politique que certains spécialistes... mais ça reste à prouver.

C'est drôle, je voulais parler d'autre chose mais je ne savais pas comment lancer le sujet, et finalement mon lancement m'a envoyé ailleurs... mais bon, je vais essayer de rattraper cette erreur d'aiguillage...

Javier Pastore, évoqué plus haut pour ses problèmes d'adolescent attardé, est un bon sujet d'étude, et pas seulement sur les dérives financières du monde du football. Le traitement médiatique réservé au nouveau numéro 10 argentin du PSG - enfin, le premier, pour être précis, on a eu des défenseurs, des attaquants mais pas encore de meneur de jeu de cette nationalité, et c'est dommage car les meilleurs du monde sont souvent venus de là-bas - est des plus symptomatique des dérives et des facilités que le journalisme, pas seulement sportif, peut se permettre, puisqu'aucun journaliste, au nom de la règle de la non critique des médias, notamment par eux-mêmes, ne saurait dénoncer.

Le gars arrive à Paris pour 42 millions d'euros, une somme astronomique qui ne reflète évidemment pas la valeur du joueur, puisque aucun joueur de foot au monde ne devrait valoir une telle somme, même Messi ou Ronaldo, qui lui sont supérieurs et qui, s'ils devaient faire l'objet d'un transfert prochainement, feraient très nettement péter la barre des 100 ou 150 millions d'euros. Mais c'est la loi de l'offre et de la demande, c'est la tambouille des clubs et, il faut régulièrement le rappeler, ce n'est pas lui qui a touché cette somme, c'est son ancien club, Palerme. Lui touche un salaire ANNUEL de 5 millions d'euros, ce qui est évidemment énorme voire grotesque si on le compare au salaire d'un médecin ou d'un chercheur, mais qui n'est pas exubérant au regard de certains salaires de golfeurs, de tennismen, d'acteurs ou de chanteurs, pourtant nettement moins harcelés sur le sujet, et certains salaires circulant en Angleterre ou en Espagne, pays qui est sur le point de payer cher ces excès financiers puisque la moitié de ses clubs de Liga sont sous la menace de déposer la clé sous la porte.

Pastore, à 22 ans seulement, a réussi des débuts exceptionnels avec Paris, inscrivant pour le moment 6 buts en championnat et 2 passes décisives, plus un et deux en Ligue Europa. Surtout, il a fait le spectacle par sa technique, ses inspirations et la qualité de ses buts, notamment ceux contre Brest (1-0), Caen (4-2), Lyon (2-0) ou Bratislava (1-0), et à Montpellier (0-3). Il a prouvé que, techniquement pour le moins, il n'avait pas d'équivalent en Ligue 1, ou quasiment. Et pour tout cela, il a été encensé par la presse, en des termes dithyrambiques et donc forcément exagérés. Jésus serait descendu faire ses courses chez Casino que la Croix n'en aurait pas plus hululé de joie.

Problème, il n'a pas pris de vacances, a joué tous les matches du PSG depuis son arrivée alors qu'il n'a pas fait de préparation, et est donc en train de logiquement tirer la langue. Et là, le changement de ton médiatique fut aussi sec qu'un virage négocié par Sébastien Loeb. Aujourd'hui, s'il ne marque pas, c'est pas 8 qu'il obtient dans la presse, c'est 4 ou 5. En gros, parce qu'il a coûté autant d'argent, il n'a pas le droit de se reposer, de faire valoir son excuse d'humanité. Et pourtant, maintenant qu'il a du mal à enchaîner les performances, il continue de marquer... mais voilà, six mois sans pouvoir critiquer le PSG, c'est trop long pour la presse sportive. C'est vraiment trop un maronnier qui fait vendre pour le laisser tomber. La nature a horreur du vide, surtout en journalisme, et maintenant que ça va mieux à Marseille, et qu'à Lyon l'auréole au-dessus de la tête de Rémi Garde n'est pas près de tomber malgré des résultats aussi médiocres que ceux de son prédécesseurs, mais qui bénéficie du syndrome "Domenech", à savoir que Puel était tellement antipathique que son successeur y a gagné plusieurs mois de tranquillité médiatique, il faut bien que les journalistes trouvent quelque chose à raconter. Et là, c'est bien eux qui provoquent l'"info", et pas l'inverse.

Pourtant, il faut du talent pour trouver des trucs à redire sur un club invaincu depuis 12 matches en Ligue 1, leader du championnat avec 3 points d'avance sur Montpellier, 6 sur Lille, 7 sur Lyon et 12 sur Marseille, meilleure équipe à domicile et à l'extérieur, deuxième attaque, meilleure défense, avec le co meilleur buteur (Gameiro), etc. Mais j'ai pas dit que les journalistes n'avaient pas de talent... ils n'y connaissent pas beaucoup plus que le premier pochetron de café du commerce venu, mais ils compensent par une capacité à ressortir des problèmes là où y en a pas vraiment, du moins pour l'instant. Si le PSG commence à perdre, ils diront qu'ils l'avaient prévu, et s'il continue de gagner et bien personne ne viendra leur rappeler leurs conneries, puisqu'il n'y a pas de contre-pouvoir à la presse, personne à qui elle doit rendre des comptes, à part à ses différents actionnaires, bien sûr.

Rah purée j'ai trop digressé, et le temps me manque... même chose pour Jérémy Ménez et Nene, accusés d'être trop individualistes. C'est pourtant ce qui, selon moi, différencie le foot par rapport aux autres sports co : tu peux t'y affranchir individuellement, et c'est ça qui fait rêver les gens, les fait venir au stade ou acheter leurs abonnements à Canal. Au Rugby, au Hand ou au Basket, tu ne peux pas t'en sortir autrement que collectivement. les exploits individuels y sont soit quasiment impossibles, soit trop nombreux pour marquer la rétine des gens plus que ça. Mais au foot, même si le collectif est important, un joueur peut changer la face d'un match, tu peux sortir de la masse, t'habiller de lumière et être Zorro. C'est le rêve de tous les hommes.

Ménez et Nene accumulent à eux deux 12 buts et 9 passes décisives à eux deux, en 36 matches. On ne peut donc pas les taxer d'avoir empêché le PSG d'être efficace ou de gagner. Ils sont individualistes, certes, mais ce sport le permet. Quand Maradona a mis 5 Anglais sur les reins en 86, en quart de finale de la Coupe du Monde, son coéquipier Valdano courait à côté de lui, en attendant le ballon pour marquer. Jamais il l'a eu, mais Maradona a marqué le plus beau but de l'Histoire. Vous croyez qu'après il est allé lui dire "dis donc Diego, quand tu veux pour me passer le ballon hein !" Même chose pour les buts de Messi, etc. C'est leur jeu, ils provoquent, ils créent des brèches. Ménez, notamment, tentera 10 séries de dribbles, mais si seulement deux réussissent, c'est bon pour l'équipe. J'ai l'impression d'entendre les mêmes trucs que sur Ginola ou Djorkaeff... C'est facile de dire à un joueur qu'il aurait mieux fait de donner le ballon plutôt que de frapper ou dribbler encore. Mais si ça passe, on crie au génie... et si le mec a qui il a donné le ballon rate, on dira qu'il a été trop altruiste !! C'est l'avantage d'être commentateur plutôt qu'acteur... c'est facile.

Moi je dis, qu'ils continuent de jouer comme ça, puisque ça marche. Le jour où ça ne marchera VRAIMENT plus... on en reparlera. En attendant, allez Paris, les mecs.

Je vous laisse.

jeudi 3 novembre 2011

Grécer la patte

Salut à tous,

Qu'est-ce qui se passe-t-y donc dans notre petit monde moyennement rond, aussi bien dans sa forme que dans son mouvement ? Oui oui, c'est bien connu, le monde ne tourne pas rond, la nuit tous les chats sont gris, on ne prête qu'aux riches (ça c'est vrai, je vais y revenir), et je vais vous le prouver sous vos yeux stupéfaits et remplis pour d'admiration pour votre serviteur, si prompt à répondre à vos questions existentielles.

Oui Kevin, dans le fond ? Échanger des points de vue philosophiques avec le radiateur ne te passionne plus, qu'est-ce qui t’arrive ? Je suis manifestement toujours enrhumé, et pas tout à fait débarrassé des délires que ma fièvre m'infligerait ? En effet, j'ai la goutte au nez, détail insignifiant qui ne saurait pour autant altérer le charme dévastateur qui caractérise tout mon être, j'ai encore mal au crâne mais je n'ai pas de fièvre, merci de te soucier de ma santé.

Bref donc, le monde. A un petit peu moins de deux mois de la dinde aux marrons, je plains d'ors et déjà de tout mon cœur compatissant les stagiaires qui devront s'atteler aux bêtisiers et autres rétrospectives de fin d'années qui font de la télévision française un des fleurons de notre nation, avec les petits pois et les disques de Christophe Maé. Leur objectif sera de résumer le tsunami d'infos qui a envahi nos télés comme jamais dans notre histoire jusque là en moins de trois heures. Bon courage, les gars, surtout qu'en plus ce ne sera même pas vous qui récolterez les "lauriers" de votre travail, mais sûrement un animateur en mal de reconnaissance, genre Cyril Hanouna ou Marie-Ange Nardy. Dure métier que la télé !

Comment les chaînes de télé et tous les médias concernés ont-ils pu faire rentrer dans leurs programmes un tsunami, l'affaire DSK, les primaires PS, la crise de l'Euro et de la Grèce, quelques catastrophes naturelles ici et là... et j'en oublie des valises. Mystère. Déjà en écartant d'autres infos toutes aussi cruciales mais sûrement moins vendeuses, mais je crois que j'ai déjà parlé de ça ici, il y a moins de six mois. En tous cas, l'exploit n'est pas mince.

C'est drôle parce qu'en ce moment, si l'on suit la tentative de sauvetage à la fois de la Grèce, de la zone Euro et, d'une certaine manière, du monde paraît-il, on a l'impression d'être à la place du Coyote qui se retrouverai dans les airs après un énième duel perdu avec Bip Bip, il sait qu'il va tomber et son rictus, désespéré, s'en ressent, mais il reste en l'air, attendant le moment où il sera remplacé par un petit nuage, et l'autre où il créera un trou dans le sol, très très loin en bas, en forme de coyote. En attendant, il tente de sauver sa peau en battant pathétiquement des pattes. Nous, on est toujours en l'air, on a l'impression qu'une branche va nous sauver mais elle se détache, ou elle se déroule, comme dans Indiana Jones, on sait qu'on va tomber mais c'est pas encore pour aujourd'hui manifestement, sinon on le saurait non ?

J'ai parfois presque envie de voir ce que ça ferait, un pays qui fait faillite. Je rigole, bien sûr, ce serait forcément dramatique, mais qu'est-ce que ça signifierait concrètement ? Les banques ferment, donc les entreprises, et on se retrouve tous au chômage ? Oui bon, effectivement, vu comme ça on n'est pas pressé de voir ça. Ça me paraît quand même un peu excessif, même en 29 ça n'avait pas atteint ce point. En revanche, ça avait participé directement à l'irruption de la Deuxième Guerre Mondiale, ce qui n'est pas bon signe. Misère => repli sur soi => haine des autres => nazisme. En France comme en Italie ou aux États-Unis, on a les trois premiers, en attendant la suite ?

Mais bon, je ne suis pas un spécialiste économique, très loin de là. D'où ma question d'ailleurs, c'est quoi concrètement la faillite d'un pays ? On peut fermer une boutique, une entreprise, on vide les meubles, on peint les vitres, on met un cadenas et ça reste vide pendant un certain temps avec un panneau immobilier devant, jusqu'à ce qu'une autre boîte vienne occuper les locaux. Mais un pays ? On peut pas fermer un pays, si ? Même la Corée du Nord n'est pas complètement fermée... Le pays, par exemple... la Grèce, même si elle fait faillite, elle sera toujours là, ses habitants aussi, qui se débrouilleront autrement. A la rigueur, ils vont tout vendre à la Chine pour vivre, mais cette dernière ne va pas délocaliser le Parthénon ou le port du Pirée, si ? Les envoyer en hélico, pierre par pierre, jusqu'à Pékin ? Ce serait un spectacle rigolo, mais ça reste peu probable.

Purée c'est dingue quand même, quand on y pense, cette volonté absolue de vouloir sauver un pays, une zone économique, et se refuser absolument de toucher aux causes qui les ont mises dans une merde noire, au bord de la banqueroute, à savoir le capitalisme et surtout le libéralisme, créateur de richesse, mais seulement pour une petite minorité. Y a quand même une grande partie d'économistes - rarement des gauchos - qui affirment que tous les problèmes viennent du social, des dépenses publiques, de ces salauds de pauvres qu'on s'obstine à aider alors qu'on en a pas les moyens. Et l'urgence serait donc de réformer ça, de virer le plus de fonctionnaires possible, ce qui provoquerait irrémédiablement de la misère en masse, forcément, de diminuer les dépenses, rarement dans l'armée ou la police, non, surtout ces sales bolchéviques de prof, les écoles, les facs, etc. On marche sur la tête.

Il faut quand même voir que quelques boîtes privées, les agences de cotation, donnent des notes aux pays en fonction de la solidité de leurs économies, ce qui pourrait faire sourire - après tout, l’École des Fans c'était sympa, même si c'est moins drôle avec Risoli - si ça ne pesait pas directement sur les économies des pays concernés. Un peu comme si quelqu'un créait un groupe sur Facebook, "Haïssons tous la Slovaquie", et que ça fonctionnait. En effet, si tu perds un de trois A, comme c'est le cas désormais de l'Italie et des États-Unis, peut-être de la France bientôt et, d'une manière générale, d'une grande majorité de pays dans le monde, qui n'ont parfois même pas un A à se mettre sous la dent, ne peuvent plus emprunter à 3% sur les marchés, mais à 6, voire plus. J'y connais que dalle en économie, mais manifestement c'est tout sauf anodin. Ça veut dire qu'un pays déjà fragile, et mal noté par ces salopards, ne peut même pas se faire aider sans payer des sommes astronomiques en intérêts. C'est ce que je voulais dire quand je parlais de prêter aux riches : au lieu d'aider ces pays pauvres en leur proposant des taux à leur portée, on les asphyxie encore plus, tandis qu'on aide des pays riches avec des taux rikiki, dont ils n'auraient même pas besoin a priori. Là, vraiment, ça tourne même plus à l'envers, ça ne tourne plus du tout. C'est la vie, c'est l'argent, c'est ce monde qui pue, y a pas d'autres mots. Et t'auras beau voter le plus à gauche possible, d'ici à ce que ça change CA, tu peux toujours te toucher.

Malgré tout, les peuples veillent, mais ça ne se termine pas toujours bien. Les Grecs, par leur révolte - légitime - plus que par une demande avouée, ont arraché à leur premier ministre un référendum qui fait honneur au pays inventeur de la démocratie. Comme en 2005 a propos du référendum sur la constitution européenne, on a le sentiment que ça dérange beaucoup de monde qu'on demande leur avis aux gens, ce qui est pourtant la raison d'être d'une démocratie. N'empêche que ce référendum va ressembler à un chantage : vous voulez rester dans l'Euro ? Si oui, on vous saigne à blanc. Si non, on revient au Drachme, et on vous saigne à blanc aussi. Allez, faites parler les urnes. Fichtre !

Non vraiment, on vit dans un monde merveilleux. je sais pas si on va tomber, mais y a peu de chance qu'on s'en sorte par la grande porte. Y aura forcément un sacrifié, et quelque chose me dit qu'il y a peu de chances que ce soit les banques, les gros revenus, ceux qui pourraient vraiment aider s'ils étaient un peu solidaires, plutôt que ceux qui soit disant mènent les pays à la ruine avec leurs petites aides sociales, leurs retraites ou leurs salaires minables. Ceux là, nous, on va manger sec, va y avoir du petit bois. Je veux pas être pessimiste, mais je ne peux pas être optimiste, alors vous comprendrez que le choix est limité.

Allez, je vous laisse.

mardi 1 novembre 2011

Délire rhumal

Salut à tous,

C'est la goutte au nez et avec les yeux de cocker inhérent au statut si ordinaire en cette époque post-estivale qu'est celui d'enrhumé que j'entame ce post, sans trop savoir quoi raconter d'ailleurs. Mais je le néglige vraiment trop cette année. C'est que j'ai toujours du mal avec le concept de parler quand on n'a rien à dire, de forcer la porte.

C'est pas qu'il se passe grand chose en ce moment dans ma vie, mais cette dernière change, j'en ai du moins l'impression. Mes parents sont loin de moi,  et ils ne sont plus qu'à quelques mois désormais du grand 6... et puis, certains de mes amis aussi sont loin, même si d'autres sont revenus, mais j'ai le sentiment que la structure même de ce groupe d'amis frappadingues est en train d'évoluer. Les liens privilégiés traditionnels au sein de ce groupe ont évolué, certains ont carrément vu leurs courbes s'inverser, heureusement dans le bon sens. Mais les vases communicants, ça n'a pas été inventé parce qu'on était en manque d'expressions incompréhensibles, ça marche toujours. Dans ces cas là, on est heureux pour les gens concernés parce que lorsqu'on les voyait se déchirer, on était malheureux pour eux, mais aussi parce que ça pouvait nuire au groupe, tiraillé parfois entre deux partis, un choix qu'il ne voulait pas faire mais auquel il était parfois difficile d'éviter. Mais on se sent aussi parfois... non pas rejeté, bien sûr, et c'est peut-être le cas mais c'est difficile à admettre parce qu'au fond, c'est faux, mais désorientés. Changer d'itinéraire quand on est habitués aux mêmes routes depuis des années, ça peut perturber. Surtout quand on les aimait bien, ces petites routes pimpantes bordées d'arbres, eux-mêmes peuplés d'oiseaux gazouillant joyeusement...

Je vous ai dis que j'étais enrhumé ? J'ai l'impression que la fièvre est en train de planter ses piquets rouillés dans ma tête là...

Bref, bon la vie change, normal quand on s'approche des 13 000 jours, et qu'on s'apprête à basculer dans la deuxième partie théorique de sa vie. On s'installe, on fait des bébés, tel mon cousin qui a dix ans de moins, on évolue dans son métier... rien de tout ça pour moi, pour l'instant. En même temps c'est pas grave, les chemins balisés ça m'emmerde. Quoi, c'est pas cohérent avec ce que j'ai écris six lignes plus haut ? Non mais de quel droit divin non identifié pourrais-je me soustraire à un des défauts humains les plus répandus qu'il soit, à savoir l'aptitude à cultiver les paradoxes comme d'autres les géraniums ? Ai-je le droit de ne pas être parfait ? Oui ? Ouf, merci bien, sinon j'étais dans une de ses merdes moi...

En début d'année, j'étais motivé. Changer de boulot, déménager, pouvoir recevoir des gens chez moi... un truc simple, mais pas pour moi qui passe mon temps à manger des cacahuètes chez les autres mais qui n'en a jamais servi à personne. Bon, et bien on va reporter toute cette bonne volonté manifestement stérile à l'année prochaine, en espérant cette fois que cela porte ses fruits.

Ce qui est fatiguant, c'est cette sensation, constante, d'être dans les starting-blocks mais d'avoir à faire avec un préposé au coup de feu endormi ou peu concerné par les horaires. J'attends, voilà, c'est ce que je fais de mieux, malgré cet esprit peu patient qui me caractérise. J'ai l'impression qu'il pourrait se passer plein de choses, mais au lieu d'être dans le train qui part, je suis dans celui qui voit les autres partir. Ou, pire, je suis dans la gare sans billet, je vois les destinations sur le tableau remonter une par une, et disparaître les unes après les autres, pour revenir une ou deux heures plus tard. Parce qu'au final, c'est ça la vie, qu'on ne bouge ou pas, on revient toujours à la case départ.

Ça ne me réussi pas d'être malade, c'est officiel. Quitte à divaguer, je préfèrerais presque avoir fumé un pet avant, ça s'en va plus vite qu'un rhume. Ce dernier va probablement encrasser tout mon appareil respiratoire jusqu'au week-end, durant lequel je dois pourtant revoir mes amis nantais après plus de deux putains de bordel de merde de mois. Et mon filleul, aussi. Ah tiens, ça me fait penser qu'il faut que je m'équipe de façon vestimentaire mais aussi que je ponde un texte pas trop religieux mais pas trop mécréant non plus pour le baptême de mon autre filleul, dans 10 jours. Misère... je suis dans un de ces cacas moi !

Allez, je file voir monsieur Nurofen, s'il a de la bonne pour moi.

Je vous laisse