mercredi 28 décembre 2011

Petit pays



Salut à tous,

En direct live de Cadun, Morbihan, à 00h51... Je termine mes "clics" sur ce foutu Cityville, et sa chronophagie aiguë, même en vacances. Noël est passé, dans la famille de mon Amour, à Sainté. Un joli moment passé à découvrir des gens, ce qui est plutôt original en ce qui concerne cette fête qui, en principe, célèbre les vertus de la famille, en plus de Coca Cola et du consumérisme sous couvert de générosité envers les uns les autres. 


Oui, Noël n'est pas ma période de l'année préférée, c'est peu de la dire. Elle me rend triste, cyclothymique, et encore plus cynique que d'habitude. Je ne vais pas m’appesantir sur ce sujet-marronnier, parce que je risque fort de me répéter.


Au moins, ça me fait des vacances, et de partir un peu, ce dont je suis de plus en plus friand. En fait, "friand" est un terme scandaleusement faible, comparé à la faim de voyages et de grands départs qui m'habite continuellement. Je ne me sens pas encore capable de partir vivre en province, j'en suis très loin même, c'est juste que j'ai envie de voyager, voir du pays, me sentir en suspension entre deux endroits, en transit. Ne plus me prendre les pieds dans le quotidien, plutôt dans ma valise. Fuir, regarder devant.


Là donc, après mon week-end stéphanois, me voilà en Bretagne, que j'ai rejoins lundi dans la journée après un saut à Paris pour prendre une valise, et pour quelques heures encore. En effet, demain après-midi - enfin, tout à l'heure, vu qu'il ne reste déjà plus que 23 heures à vivre à ce 28 décembre 2011 - je passe la frontière définie paraît-il fort peu à propos par le régime de Vichy entre la Bretagne et la Loire-Atlantique, pour rejoindre Nantes, où je finirais mes vacances dimanche soir. Enfin, lundi matin, je commence à 14h... ce sera toujours ça de gagné !


Qu'est-ce qu'il peut faire comme bruit ce clavier ! Et mes parents qui dorment à côté... j'espère que je ne les emmerde pas avec cette lubie que j'ai de taper des posts en pleine nuit, quand j'ai l'impression d'être seul au monde... une sensation grisante, difficilement définissable. Mais pas très sociable quand le clavier fait un bruit de marche militaire...


Bref, durant ces deux jours j'ai profité d'une partie de mes deux après-midi pour parcourir ce département, le Morbihan, et son sud notamment, que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam il y a un an. Tout juste quelques vacances enfantines avec mes grand-parents à Penestin... dont je n'ai aucun souvenir. Parents, ne faites pas voyager vos enfants en bas âge, c'est comme offrir un Degas à Gilbert Montagné, c'est inutile. Et coûteux, en général. Ils diront aux gens qu'ils y sont allé, mais pourront décrire que dalle. Il paraît que j'ai aussi vu Strasbourg étant tout petit... il paraît.


Bref, j'ai retrouvé une autre sensation grisante, celle de conduire. De maîtriser sa route, la route... et si en plus vous êtes seul (ou accompagné de mélomanes, ou encore d'amis qui vous aiment vraiment beaucoup) et que vous pouvez mettre la musique à fond, c'est carrément le Pérou. Quel kiff, quel pied !


Hier, je suis retourné à Damgan, la plage que mes parents m'ont fait découvrir, à 25 kilomètres de chez eux, un truc comme ça. Une plage assez ordinaire, avec son blockhaus, son sable, ses coquillages... mais j'y suis déjà attaché. Pas autant qu'au Val André, mais un peu quand même. C'est con parce que des plages, dans le coin, c'est pas ce qui manque, j'aurais pu aller à une autre, mais en même temps y avait peu de chance que je sois surpris... une plage, c'est une plage quoi. Et les naturistes ravalent leur fierté et mettent au moins un slip en ces temps pourtant pas si froids que ça.


La mer en décembre, c'est comme un parc d'attraction désaffecté, sauf que là l'attraction fonctionne à plein. Vu de Paris, ou de ces innombrables contrées privées de la mer, on pourrait croire que cette dernière arrête ses aller-retours dès lors qu'on a repris l'autoroute, direction le turbin. Qu'il y a un type en bleu, derrière la dune, qui tourne un bouton et pouf, la mer s'arrête dans un bruit mécanique. Et neuf mois plus tard, le même mec en bleu revient, passe un coup de balai, fait un check up général puis tourne le fameux bouton, et c'est parti pour trois mois de trempette pour la France qui se lève tôt... Mais non, la mer ne nous attends pas, et ne se met pas en jachère en attendant des touristes rendus multicolores par leurs maillots de bain et luisants de crème solaire, même dans le Morbihan, si si. Elle tourne, tout le temps. Et même quand vous vous pointez un 26 décembre, elle est là, tournant en apparence à vide, vu que personne ne se baigne. 


Par contre, pas mal de monde est là, emmitouflés dans des manteaux intriguant en un tel lieu, dotés de chaussures pas vraiment adaptées à la pratique de la marche dans le sable. Et les gens la regardent, cette mer, parfaite pour refléter le soleil, puisqu'il était là, ressassant ses coquillages et ne se lassant pas de ses travaux de Sisyphe. Autant je ne me vois pas de suite quitter l’Île-de-France, autant j'aimerais intensément qu'elle mérite enfin ce nom si maritime à mes oreilles...


Et puis cet aprèm, j'ai défié un brouillard qui ne s'est strictement pas levé de la journée pour aller visiter la Roche-Bernard, ville située sur l'embouchure de la Villaine, encore une mal nommée. La vieille ville est très jolie, le port aussi, surplombé par un rocher qui a donné son nom au patelin. Dommage qu'avec cette purée de pois on n'y voyait pas à 50 mètres... le pont surplombant la rivière avait l'air splendide. Dès que j'aurais pu récupérer mes photos, je vous ferais un petit post spécial...


Allez, je vous laisse ! Et bonne année si je ne vous revois pas !

jeudi 22 décembre 2011

Tonio

Cher Antoine,

J'ai appris cet après-midi avec consternation ton éviction du poste d'entraîneur du PSG, mon club de toujours. Le tiens, aussi.

C'est peu dire que je suis triste d'apprendre cette nouvelle. Elle est aussi étonnante qu'attendue, et je ressens donc, au moment de t'écrire ces quelques lignes que tu ne lieras évidemment jamais, un mélange de fatalisme mais aussi d'incompréhension.

Ça faisait des semaines qu'on en parlait. Au fond, le débat avait commencé au moment où Leonardo était annoncé comme futur directeur sportif du club, dès le mois de juin, et le rachat du club par la famille royale du Qatar, pays riquiqui qui actuellement s'achète de tout : des compétitions, des clubs, des droits télé... à ce moment là, on a commencé à se dire que ton boulot, qui n'était déjà pas simple en tant qu'entraîneur du PSG - un poste un peu casse gueule, genre t'es en mocassin sur une planche savonneuse - allait se compliquer singulièrement.

Directeur sportif, déjà, c'est la bonne planque. En général t'es nommé sur ton nom - demandez à
Marc Keller ou Alain Roche ce qu'ils en pensent - , tu influes vachement sur le sportif, puisque c'est écrit dans ton titre, tu fais venir des joueurs et tout, mais quand ça va mal ils te virent pas toi, mais le mec qui entraîne les joueurs que tu as fait venir. Un peu comme si le président de la République décidait de tout, mais que c'était le Premier Ministre qui prenait.


Mais là, en plus, le directeur sportif c'est non seulement une super star, mais aussi un ancien joueur du club, qui avait été adoré durant son court passage en 96/97, et choisi par le nouvel actionnaire. C'est peu dire que ton travail se résumait désormais à bien traiter la Ferrari qu'était devenu l'effectif parisien, en essayant de la positionner en tête tout en ne l'abimant pas. Par contre, ton avis sur les réglages et la construction de la bagnole, tu pouvais te les mettre au cul.

Malgré un couac d'entrée contre Lorient (0-1), l'équipe a ensuite déroulé, et s'est vite retrouvés en tête. Toi tu fanfaronnais pas, bien conscient que de toutes façons, si ça allait bien c'était grâce aux stars achetées pour 80 millions d'euros, par contre si ça allait mal, ben ça n'allait être que de ta faute. Pas parce que l'actionnaire et Leonardo avaient oublié de renforcer l'équipe quantitativement et pas seulement qualitativement, notamment à certains postes qui ne sont pas doublés, comme les latéraux et surtout les milieux offensifs excentrés. Nene n'a pas de remplaçant à gauche, et Ménez en a un, lui, mais c'est Jallet, qui est plutôt latéral droit. Après ce sont des jeunes de 18 ans (Kebano, Bahebeck) qui font le nombre, forcément y a une marge. Non, c'est de ta faute, c'est tout.



Du coup, toi, on te demande de gérer, donc tu gères, et donc tu fais un peu tourner parce qu'il y a quand même plein de matches, entre le championnat, l'Europa League, la Coupe de la Ligue... Sauf que ton turn over va faire perdre un ou deux points cruciaux au club en coupe d'Europe, ainsi que la Coupe de la Ligue, perdue à Dijon (3-2), après avoir mené 2-0 après 20 minutes de jeu. Est-ce qu'un autre entraîneur aurait pu faire mieux avec cet effectif clinquant mais bancal, où les milieux défensifs et les avant-centres se marchent sur les pieds ? Pas sûr. Après tout, le PSG est éliminé de la coupe d'Europe avec 10 points, 3 succès, 1 nul et 2 défaites, et pour UN seul but, encaissé à la 94e à Salzburg (2-0). Sans ce but, on passait. A un pet de lapin, tu sauvais peut-être ta place.

Parce c'est sans doute ce qu'ils vont dire. Ils ont mis le temps de communiquer, mais manifestement ça a du mal à sortir. Je cite le "communiqué" du club : "Le PSG et son entraîneur Antoine Kombouaré tiennent à préciser qu'ils ont engagé des discussions sereines qui devraient aboutir prochainement et qui permettront à chacun de préserver ses intérêts". Mouarf, ils arrivent même pas à le dire. Ils se rendent compte qu'ils sont dans un pays où les droits du travail sont (encore un peu) respectés, et où tu ne peut pas faire n'importe quoi, du coup ils se protègent. Mais c'est ce qu'ils vont dire, qu'un titre de champion d'automne, qui serait un titre de champion tout court en Amérique du sud d'ailleurs, ça ne suffit pas, qu'il aurait fallu aller plus loin en Europa League, que ça jouait pas assez bien, que Pastore n'avance plus, etc. Que des détails, des trucs satellites, qui ne parviendront pas à masquer le vrai truc : c'est un délit de sale tronche.

Oui t'as pas de palmarès. En même temps, en 5 ou 6 ans de carrière d'entraîneur, dont 3 ou 4 à Valenciennes, gagner deux Ligues des Champions et autres championnats, comme Carlo Ancelotti, ton probable successeur, c'est pas évident. Mais c'est surtout le fait que t'as pas le charisme nécessaire. T'es pas trilingue comme Léo, t'as pas un tailleur qui ta peaufine des costards à trois plaques, tu t'exprimes avec ton cœur et non avec ta langue (de bois), tu parles de valeurs de moins en moins visibles dans ce sport, à savoir le don de soi, le courage, la fidélité, la dignité, le collectif. Jamais t'as tapé sur un joueur, tu les a toujours protégé, t'as toujours parlé de groupe. On dit souvent de toi que t'es un chef de clan, comme tes origines Kanaks le laissaient à penser. Quelqu'un sur qui l'on peut compter, avec qui on peut aller à la guerre, qui ne te fera jamais un enfant dans le dos. Bref, t'es un gars frais, pur, sans le moindre début de fauchetonnerie. Un peu sanguin, c'est tout, mais même là tu t'étais amélioré. Après tout, pour parler à un gamin de 22 ans qui gagne cinq fois plus que toi, et lui dire de ranger les plots après l'entraînement, vaut mieux avoir du caractère.

C'est dommage parce que, même si l'équipe a rarement fait des étincelles sous ton mandat long de deux ans et demi, elle avait gagné, notamment l'année dernière, terminée à la quatrième place alors qu'elle méritait vraiment beaucoup mieux, en cohésion, en solidarité, en mental, un peu à ton image, quoi. Elle était devenue chiante à jouer, un peu comme sous Vahid. Cette année, avec les arrivées et la recomposition complète du secteur offensif, c'était moins évident. Mais, à l'image de certains matches comme celui d'hier, à Saint-Étienne, par exemple, elle gagnait parfois avec les tripes, en plus du talent individuels de joueurs comme Jérémy Ménez, ou Pastore. C'est ce que le Parc a toujours aimé, ces matches âpres, moches, sales, desquels le PSG sort parfois vainqueur. Le public parisien aime la lumière, les stars, les artistes, mais elle a aussi aimé des mecs comme Llacer, comme Armand, qui fait aujourd'hui partie des 5 joueurs les plus capés de l'histoire du club, qui sont limités mais qui laisseraient leur rein par terre plutôt qu'abandonner. Le public les moque, mais il les respecte. Des mecs à qui on ne reprochera jamais d'être "trop payés", selon la formule consacrée, même si c'est aussi le cas. Mais ça se voit moins.

Toi, t'étais un de ces joueurs là. A l'époque de Valdo, Weah, Raï, Ginola, t'étais pas vraiment titulaire, tu rendais service quand y avait un blessé derrière. Un défenseur central haut en taille, rugueux, mais qui ne savait pas vraiment quoi faire du ballon. Un des rares ressortissants de la Nouvelle-Calédonie à avoir réussi dans le football professionnel, comme Karembeu. Mais t'étais surtout "Casque d'or", surgit du banc et du brouillard, fin 1992, pour placer une tête décroisée improbable, sur un corner à Anderlecht, pour sauver le PSG (1-1) et le qualifier. Quelques mois plus tard, t'étais encore là, contre le Real Madrid en quart de finale (4-1), au bout de la courbe dessinée par le coup-franc de Valdo, côté droit, alors que tout le monde était monté, Le Guen, Ricardo, tout le monde, alors qu'on jouait la 53e minute des arrêts de jeu parce que la montre de l'arbitre hongrois, Sandor Puhl, avait du prendre un coup de froid, t'étais là, au bout de cette trajectoire de dingue, pour reprendre le ballon de la tête, décroiser ta frappe, encore, et la mettre trop loin de Buyo, sur sa droite, et marquer un but que Platini, au commentaire, avait annoncé en direct. Et là t'as couru comme un dingue, bras tendus devant toi, et tout tes coéquipiers sont venus taper ton crâne, toucher ta tête devenue talisman, comme quand on touche le pompon d'un marin, un truc sacré, qui porte bonheur. Avant, j'aimais le PSG, après, j'étais amoureux. Kombouaré, le chef de clan, un Kanak, un Nantais aussi, pas vraiment titulaire, pas vraiment remplaçant, un peu comme Vincent Guérin avant, comme Zoumana Camara aujourd'hui, un mec qui n'est jamais annoncé dans les équipes type de début de saison, mais qui fait le job, qui marque des buts du genou contre Lyon, l'an passé (1-0), et qui reste dans les cœurs parisiens.

Il y a 5/6 ans, Laurent Fournier, un autre mythe du club, un autre porteur d'eau célèbre, qui était là à Anderlecht, avait été viré alors que le club pointait à un point ou deux de la première place. Le PSG avait mis des années à se remettre de cette ânerie. Pour une fois que, à l'image de ce qu'il se passe dans les grands clubs français (Lacombe et Garde à Lyon, Anigo et Deschamps à Marseille...) et Européen (Rummenigge au Bayern, Guardiola au Barça, Conte à la Juve...), le club faisait confiance à un de ses anciens pour le guider, et que ça marchait, il fout tout par terre. C'est la vie de supporter de PSG qui veut ça, un enchaînement perpétuel de grands bonheurs et de grosses déprimes. Mais en même temps, si on voulait pas de ça, de ces montagnes russes, on serait supporter d'un autre club, ou d'un autre sport, plus calme, plus lisse, plus conventionnel. Qu'est-ce qu'on se ferait chier ! C'est comme l'amour, si ça bouge pas un peu, on s'emmerde.

Sur ce mon Tonio, je te laisse. Profite bien de tes vacances, va, tu les a carrément méritées. Et attends toi à voir ton nom scandé au Parc les soirs où ça ne rigoleras pas, un peu comme celui de Luis Fernandez. Tu vas vite trouver chaussure à ton pied, un bon petit club, plus familial, qui te permettra d'appliquer tes méthodes rudes, certes, mais saines et fraiches, et de gagner les trophées qui t'auraient sauvé si tu les avait gagné avant de venir ici !

Tata* !
* Au revoir, à bientôt. Origine australienne. Expression universellement employée et surprenante pour les Métropolitains non initiés (dico kanak).

mercredi 21 décembre 2011

Provins II

Hello,

Ouhlà, neuf jours !!! Purée, vraiment désolé... enfin je m'excuse surtout auprès de moi-même, qui ne supporte pas de négliger ce blog. Et auprès de ses rares lecteurs, aussi :D Ça va les gens, pas trop serrés ? :D Avancez vers le fond s'il vous plaît, merci !!

Faut dire que j'ai pas le temps, hein, faut être honnête. Bon je bosse, ça vous le savez... ce boulot (et non bulot, comme j'avais failli écrire), c'est un mélange de profond ennui, parfois, et de réel intérêt, d'autres fois. Rentrer de vieilles compos ou d'anciennes infos, du genre que Yannick Stopyra a marqué du droit sur une passe de Bernard Genghini avec Sochaux contre Brest le 18 février 1981 (au pif), ça ça m'intéresse. Non mais c'est pas une blague, je vous assure, ça m'intéresse vraiment. Ça dure 10 secondes, mais ça m'intéresse. Par contre, traiter les mails et les vidéos, ça me récure profondément l'anus, si vous me permettez cette image... imagée. Et ça dure pas 10 secondes, ça.

Et puis sinon je sors, je vais au ciné, je joue à LFP 2011 (pour ne pas trop penser au boulot...), et puis je pars en week-end avec mes potes quoi, du coup ben j'ai pas une minute à moi.

Oui oui, même au mois de décembre, on part en week-end. C'est même carrément intéressant vu que les gites sont beaucoup moins chers, et on n'est pas embêtés par les touristes, même quand on va à Provins...

Provins, cette charmante ville au bout du bout de la Seine-et-Marne, perdue au milieu de champs sans fin, et dotée d'une remarquable cité médiévale. On l'avait visitée un an et demi plutôt, au printemps cette fois, sous un cagnard à dégoûter Jack Lang de bronzer, et on y avait notamment assisté à un spectacle de rapaces absolument superbe. Mais on avait couché dans un camping pas loin de là. Cette fois on a pris un gîte, une petite maison qui, n'en jetez plus, se situait complètement au centre de la cité ! Impossible d'être mieux situé a priori, à moins d'habiter dans le château...

Jolie situation, donc, mais l'intérêt majeur, évidemment, c'était de retrouver nos amis exilés nantais, venus de leur lointaine contrée presque bretonne en défiant les foudres de la tempête Joachim, qui n'a cependant rien pu faire devant leur détermination. On ne les avait pas vu depuis un bon mois, et ça semblait une éternité. A noter que cette fois ci, les enfants n'étaient pas autorisés dans le gîte. Moi ils ne me dérangeaient pas, vu que je suis moyennement concerné par les problèmes de couche, de mangeage et de réveil trop matinaux, et que pour le reste j'adore me faire grimper dessus par une horde de morvellets. Enfin, sauf si on est trop près d'une chambre avec enfant, mais en même temps on ne vient pas en week-end pour dormir si ? Sinon autant rester dans son lit, ça fait moins cher la grasse mat.

Mais bon là, pas de gosse, dommage j'aurais bien vu mon filleul moi ! Ce petit bout de chou à la coupe de cheveux façon Hanssons, qui a un meilleur sens du rythme qu'eux, avec une bouille comme ça, des billes bleues en guise d'yeux, une démarche à reculons hilarante et une facilité à piquer les chaussures sous l'escalier pour les porter qui nous enchante. Je l'aime ce mioche ! Je le vois dans une semaine maintenant, pour le Nouvel An, et j'ai hâte, évidemment. En plus, il drague déjà les filles mieux que moi, comme son père.

Voilà donc c'était top, on a BEAUCOUP, BEAUCOUP glandé la journée, très peu dormi la nuit, beaucoup mangé aussi, et le temps a filé comme un voleur qu'il est. Prochain week-end maintenant... pas avant mars. Gloups ! Mais on va essayer de se voir quand même avant, parce que ça va faire beaucoup. Vous nous manquez les gars, mais vous le savez.

Allez, je vous laisse, j'ai du taf...

lundi 12 décembre 2011

Three

Top 3 des...

... personnalités qui sont de gauche et qui l'assument :
- Yannick Noah
- Stéphane Guillon
- Guy Bedos

... personnalités qui sont de droite et qui l'assument :
- Michel Sardou
- Laurent Gerra
- Christian Clavier

- personnalités de gauche qui s'assument mais qui veulent faire neutre (ou de droite) :
- Laurent Ruquier
- Carla Bruni
- David Abiker

- personnalités de droite qui s'assument mais qui veulent faire neutre (ou de gauche) :
- Mathilde Seigner
- Mimi Mathy
- Muriel Robin

... personnalités qu'on pensait de droite et qui sont de gauche :
- Patrick Bruel
- Thierry Ardisson
- Daniel Auteuil

... personnalités qu'on pensait de gauche et qui sont de droite (promotion Eric Besson) :
- Dieudonné
- Robert Ménard
- Gaspard Proust

... personnalités qui font "de gauche" et qui sont de droite :
- Jean-Marie Bigard
- Fabrice Lucchini
- Florent Pagny

... personnalités qui font "de droite" et qui sont de gauche :
- Genviève de Fontenay
- Guillaume Durand
- Pierre Bergé

... personnalités de droite qui iraient bien à gauche (promotion Roselyne Bachelot) :
- Patrick Sébastien
- PPDA
- Franz-Olivier Giesbert

... personnalités de gauche qui iraient bien à droite (promotion Manuel Valls) :
- Frédéric Beigbeder
- Nicolas Bedos
- Bernard Tapie

... personnalités qui sont centristes et qui l'assument :
- François Berléand
- Pas mieux.
- Je passe.

... personnalités qui sont probablement de gauche mais en fait ça reste à prouver :
- Naguy
- Jean-Jacques Goldman
- Alain Souchon

... personnalités qui sont probablement de droite mais en fait ça reste à prouver :
- Zinedine Zidane
- Michel Drucker
- Gaspard Proust

... personnalités qui pourraient être de droite que je m'en fouterais grave :
- Scarlett Johansson
- Léa Seydoux
- Javier Pastore

jeudi 8 décembre 2011

Radio Gaga

Salut à tous,

Imaginez une soirée entre amis. Vous êtes là, une demi douzaine d'inséparables, de très diverses origines mais qui ne manquez jamais de faire chauffer vos zygomatiques dès qu'une bonne table parvient à vous réunir. Ou même, pas besoin de table, juste quelques chaises, un fauteuil un peu défoncé... on a tous un groupe d'amis comme ça, non ? En tous cas, vous n'en avez certainement pas un aussi bien que le mien. Bref, je digresse.

Donc voilà, vous éventrez un paquet de gâteaux apéros, vous étêtez quelques bouteilles de coca light ou de jus d'orange (oui nous on est comme ça, on reste sobres tout en déconnant quand même, même si certains d'entre nous n'ont pas encore complètement renoncé à l'alcool :p) et puis voilà, ça parle de tout et de rien, suivant un conducteur complètement foireux, sautant des problèmes de boulot à ceux de couples, la garde des enfants ou l'actu. Et puis tout d'un coup, l'un des convives, soudainement touché par un doigt divin, élève la voix, et sort une vanne absolument hilarante. Suivant le thème de la discussion, ça peut être un truc tout simple, genre "tout comme Jean-Claude !", ou une longue tirade qui commence comme une phrase ordinaire et qui soudain part en vrille, ce qui crée un effet comique à double tranchant : ou vos compères sont réceptifs, voire habitués à ce genre de trucs de
votre part, et ça marche très bien, soit personne ne comprends et vous passez pour un con pour le reste de la soirée. Le métier de vanneur en chef, c'est risqué, vous êtes toujours sur un fil. Mais tant que vous enchaînez les pas réussis, c'est vraiment enivrant.

BREF, donc voilà, Jean-Michel, qui d'ordinaire est si terne, si peu inspiré, sort une inhabituelle vanne hilarante, qui se fait se tressauter toute l'assemblée. Et maintenant, imaginez que, assises derrière vous, une trentaine de personnes se marre également, applaudissant la saillie et se regardant entre eux tellement ils sont content d'être là. Sauf que la soirée continue comme si de rien n'était, pendant deux bonnes heures.

Et en plus, vous êtes payés pour ça. Imaginez, hein.

Et bien, c'est ça être chroniqueur chez Ruquier. Une soirée entre amis, mais en public. D'ailleurs, ils continuent de balancer des conneries durant les coupures... mais leurs discussions ne diffèrent pas vraiment des nôtres... "ohlàlà j'adore la dernière pub Renault, celle qui se moque de la pub Volkswagen..." "Purée j'en peux plus de leur histoire de triple A..." Waw, les stars comment c'est trop différent de nous :p

Je suis allé les voir mardi matin, à Europe 1, enregistrer "On n'est pas couché"... euh non, "On n'demande qu'à en rire"... "On a tout essayé"... ah non merde, attendez... "On attends le bus" ? "On est pas bien là ?" Attendez, ça va me revenir... "On arrive quand ?" Non ça c'était moi quand j'étais gosse... ah oui, "On va s'géner !" Piouf, excusez ce moment d'égarement, mais faut avouer qu'au niveau titres d'émission, il se pose là quand même, difficile de faire plus original. Faut juste garder le "On" du début, pour bien insister sur le concept de "Bande à Ruquier" j'imagine, et ensuite tu mets n'importe quoi derrière, et ça marche, bing 25 % d'audience minimum. C'est pas compliqué la télé, coco.

En l’occurrence là, c'est plutôt de la radio, ce qui explique les tronches de déterrés des chroniqueurs payés pour nous faire nous gondoler ce matin. L'adorable Michèle Bernier et l'imbuvable Caroline Diament (qui arrive sous des applaudissements trop peu nourris à son goût, et qui nous engueule pour ça, genre c'est Lady Gaga, non mais je rêve...) débarquent avec des tronches à inspirer Picasso, équipées de valises sous les yeux prêtes pour un trip de trois mois au Pérou. Même chose pour Bigard, nettement plus sympa avec le public que l'autre branquignole, alors que de son côté, il pourrait carrément jouer la star. On a également le droit à Steevy, qui heureusement ne parlera pas trop, sauf lorsqu'il comparera l'invité mystère (Alain Souchon) à... merde, comment elle s'appelle l'autre folle de la mode là, avec le palmier sur la tête... ah oui, Sonia Rykiel (merci Google), et Olivier de Kersauzon, plus souvent penché sur son téléphone qu'autre chose. Il a fière allure, le grand aventurier de la mer, à tripoter son Nokia toutes les trois minutes comme un vulgaire collégien. Ah oui, et il tripotait Caroline Diament aussi. Ils sont vraiment affamés, ces marins.

Avant cela, Ruquier nous aura sorti son speech habituel : on ne souffle pas, on ne discute pas, soyez dynamiques, mais ensemble. Oui donc si je sens comme une vague de dynamisme me saisir les tripes, je vérifie d'abord autour de moi si mes voisins ressentent la même chose avant de la laisser s'échapper, c'est ça ? Les doigts dans le nez, le métier de public. L'avantage, c'est qu'à la radio, même si c'est filmé, ils ne mettent pas les jolies filles au premier rang, comme à la télé. Du moins, pas encore. En même temps, j'ai bien compté, je crois qu'il y avait deux jolies filles dans le public, dont une à côté de moi d'ailleurs, pas évident de constituer un premier rang avec ça. Par contre, toute une rangée de mamies, c'était largement faisable.

Je sais pas si vous vous souvenez, j'y étais allé en avril 2009, et je l'avais raconté ici. C'était dans le même studio Merlin, et pour y aller vous montez un escalier, et passez devant d'autres studios plus petits. Enfin bref, je l'ai déjà raconté ça. Sauf que maintenant ça commence plus tôt, 15h30 au lieu de 16, et qu'il n'y avait pas d'invité mystère... j'avais peur de tomber sur un invité dont je me foutais royalement, et en fait je pouvais difficilement rêver de mieux, avec Alain Souchon, mon idole dans la chanson française.  J'ai pas réussi à me prendre en photo avec lui, dommage. Par contre, j'avais deviné son identité 10 minutes avant tout le monde, tranquille quoi...

Ce qui est fou, c'est que l'enregistrement dure vraiment 2h30, de 9h30 à midi, comme la durée de l'émission, sauf qu'au montage ils enlèvent presque une heure, juste pour caser les infos, trois chansons et les pubs, surtout...

Manque de bol, les quelques photos que j'ai pu prendre sont prisonnières dans mon téléphone dont la dos est coincé depuis des mois... en même temps, des photos floues d'Alain Souchon ou de Michèle Bernier, c'est pas indispensable si ? :p

Je vous laisse.

dimanche 4 décembre 2011

Tactac badaboum

Salut à tous,

Comme promis, je vais parler de cinéma, et en particulier de ce qu'on appelle pompeusement des "monstres sacrés", des personnages "incontournables" du cinéma... on a du dire la même chose à la mort de Lino Ventura, Louis de Funès ou Charlie Chaplin, et c'est vrai qu'aujourd'hui on a vraiment du mal à se remettre de leurs disparitions... vous aurez noté l'ironie j'espère. Comme dirait l'autre, les cimetières sont remplis de gens irremplaçables.

Là en l'occurrence je vais évoquer des mythes du cinéma encore vivants, ce qui est très rare, et une performance. Devenir une légende vivante, ça doit être le rêve de tout le monde, tant il est parfois aisé de devenir légendaire à sa mort, à l'image de Patrick Dewaere au cinéma ou Jeff Buckley dans la musique.

La virilité, ce concept ringard et reboutant, dans ce 3e millénaire forcément féminin, a eu un sens au cinéma, qui n'était pas synonyme de dinosaure ou de rétrograde. A une époque sur les écrans on pouvait ne pas donner l'impression d'être imperméable au moindre doute et ne pas se faire traiter d'espèce en voie d'extinction, ou d'être complètement insensible. Aujourd'hui, un héros qui ne serait pas proie aux questionnements essentiels de notre civilisation comme "est-ce que j'ai bien fait de foutre une baffe à ce méchant garde armé d'une mitraillette ?" ou "si je me déguise en chauve-souris, ce ne serait pas parce que je n'assume pas complètement ma noirceur intrinsèque ?" ou encore "je suis un héros, est-ce que je ne ferais pas mieux de larguer l'héroïne du film histoire de faire pleurer les midinettes, par simple pureté d'âme ?" ne serait pas un héros crédible quoi. Enfin, humain. Et oui, aujourd'hui nos modèles doivent être aussi humains que nous, ils doivent porter des chaussettes sales et trouées, ressembler à des geeks ou rater leur maquillage de clown (cf le dernier Joker). Les spectateurs ne rêvent plus, mais au moins ils croient dans les personnages...

Mais dans les années 70-80, on pouvait encore le faire. La virilité avait des visages, populaires et en plus crédibles. En France, on a eu Lino Ventura, un colosse qui balançait des mandales à Bernard Blier en lui chantant "happy birthday to you" dans les Tontons Flingueurs. Aux Etats-Unis, on a évidemment pas fait dans la demi-mesure, avec les ultra testostéronés Stallone et Schwarzenegger, symboles de la puissance de la morale américaine, et de la légitimation de la violence pour faire le bien. Plus tard, on a eu droit à Bruce Willis, en plus drôle, et un peu plus vulnérable. Mais rarement sur le point d'aller consulter un psy, quand même. Aujourd'hui, il y aurait droit à coup sûr.

L'autre soir - ça fait quelques semaines quand même maintenant - j'ai enchaîné, grâce aux bonnes grâces de mes chaînes télés étonnamment riches en offre cinéma variées et diverses les soirs de la semaine, un film avec Clint Eastwood (dans la ligne de mire) et un avec Jean-Paul Belmondo (le solitaire). Pas tout à fait la même époque, mais ça m'a alors amusé à comparer les deux prototypes de mâles virils et plein de réussite que les deux représentaient à leur époque.

Les deux acteurs, comme souvent quand leurs carrières s'allongent, ont eu plusieurs époques, plusieurs phases. Ancien de séries de western de seconde zone, Clint est devenu, grâce à Sergio Leone dans les années 60, le meilleur acteur de ce type de film de l'histoire, reléguant John Wayne à l'équivalent de Johnny Halliday pour Elvis Presley : un concurrent en carton pâte, puant la contrefaçon et l'usurpation. Clint ne bouge pas, est droit comme la justice, ne donne pas de coup de poing, ne court pas après les méchants, et même quand il en bave, comme avec Tuco dans "le Bon, la Brute et le Truand", il conserve sa classe et son sens de l'humour. Ténébreux, cynique, irrésistible et capable de retenir ses trois lignes de texte par film comme personne, tout en ne bougeant pas plus d'une demi douzaine de fois les sourcils, Clint est devenu son prénom, "Clint", faisant de son nom de famille une simple particule, seul détail le liant encore à nous, pauvres petits humains incapables de tuer trois mecs en un seul coup de feu ou de fabriquer un gilet pare-balle avec la porte en fonte d'un poêle à bois. C'est Clint, quoi.

Puis il est devenu durant la décennie suivante l'inspecteur Harry, très loin du héros parfait. Un flic ingérable, ultra violent, limite raciste, armé d'un flingue dont la longueur démesurée du canon dépasse très largement le stade du symbole phallique, qui tue les méchants pas toujours quand il a le droit, mais qui se trompe, tout de même, rarement de combat : les jolies journalistes blondes, notamment, mais aussi les démunis. Un personnage qui l'a forcé à devenir l'immense réalisateur qu'il est aujourd'hui pour l'effacer de sa colonne débit. Un personnage discutable mais qui fait rêver tout ceux qui rêvent de pouvoir faire ce qu'ils veulent, envoyer chier leur patron sans crainte de l'avenir.

Dans les années 80-90, il a eu un peu plus de mal, comme tout acteur vieillissant et qui se doit de faire la transition entre son statut d'empereur du film d'action à celui de vieux lion vénérable. C'est malheureusement plus facile à faire pour un homme qu'une femme. Sean Connery y est parvenu, Stallone beaucoup moins, mais c'est rien comparé à ce qu'a fait Clint.

Non content d'avoir fait rêver les lectrices des romans de Danièle Steel dans "sur la route de Madison", il est devenu un des tous meilleurs réalisateurs de notre temps, à 80 balais, tout en demeurant un acteur exceptionnel, comme dans ses perles "Million Dollar Baby" ou "Gran Torino".

Dans le film de l'autre fois, qui se situe un peu avant cette période dorée, son personnage évoque justement cette difficulté à vivre l'abandon de cette virilité "active", la perte de ses moyens due à la vieillesse. Ancien garde rapproché de Kennedy, marqué par le meurtre de ce dernier alors qu'il était tout près, il revient dans l'équipe du nouveau président, 20-25 ans après, alors que John Malkovich veut faire la peau à ce dernier. Sauf qu'il n'arrive plus à courir près de la voiture présidentielle, et est vite mis de côté. Il arrivera malgré tout à empêcher Malkovich de nuire, forcément, et prouvera qu'on peut toujours être utile même quand on a la prostate qui part en rade. Mais, même quand il en chie, Clint garde la classe, l'allure, sans excès de gel dans les cheveux façon James Bond, juste avec son regard d'acier et sa mâchoire en titane. Vous savez quoi, je serais gay, je me ferais bien Clint, mais pas sûr qu'il se laisserait faire.

Et puis, de ce côté du rift atlantique, y avait Bébel. Lui aussi, il a eu ses périodes. Il fut d'abord un des acteurs privilégiés de la nouvelle vague, gisant négligemment sur des lits blancs tandis que Jean-Luc Godart gravait sur la pellicule leurs légendes à tous les deux. Sans ce dernier mais grâce à Henri Verneuil, et aux côtés de l'"incontournable" Jean Gabin, autre symbole du mâle sublime et incapable de la moindre petite hésitation, Belmondo fut l'acteur principale d'un des plus grands films en noir et blanc que j'ai vu de ma vie, "un singe en hiver", une perle absolue qui aurait du être la page ultime d'un immense acteur. Une gueule d'ange marquée par les gants de boxe, innocente et gouailleuse.


Et puis, y a eu Bébel, et ses foutues années 80.

Le gars s'est épaissis, ses rides se sont multipliées, transformant le louveteau en bouledogue. Le type palot et guère souriant s'est paré d'un rictus éternel, un sourire à la fois carnassier et enjôleur. Le mec envoie des bourre-pifs dès qu'il demande à téléphoner dans un café, quand il se lève au milieu de la nuit il porte un moule bite bleu et un marcel orange du plus bel effet, et semble aussi endormi que moi réveillé au moment même où je vous écris, et traite joyeusement de "connard" son chef dès que ce dernier veut l'empêcher de faire ce qu'il veut. Bref, un héros à la Française, bagarreur mais généreux, grossier mais avec classe, pas très beau mais charmeur. Je crois que dans ces films on ne le voit pas une seule fois marcher autrement que lentement, en balançant distinctement les bras de façon à bien montrer à quel point la tarte aux doigts est prête à partir. Et évidemment, Bébel fait lui-même ses cascades, on le saura. Bref, de la couille bien de chez nous.

Et puis ensuite, bon ben l'âge l'a rattrappé mais aussi la maladie, et il s'en est du coup moins bien sorti que d'autres acteurs de son âge, moins marqués "super héros", comme Jean Rochefort ou Philippe Noiret, qui ont mieux vieilli. Et évidemment moins bien que Clint. Mais ils ont participé à créer une virilité certes exacerbée mais différente, car finalement elle ne se prenait pas trop au sérieux. Pas d'émotion (Belmondo voit son pote Michel Créton assassiné dans le chiote d'un bar mais pas une ride ne bouge sur sa tronche, il se contentera d'adopter son gosse... tout en râlant dessus parce qu'il l'emmerde quand il ramène une nana), peu de doutes, mais un humour à froid qui les a rendu humain, bien avant ceux d'aujourd'hui, perclus de doutes à deux balles.

Je vous laisse !