jeudi 20 décembre 2012

Comment bien terminer


Salut à tous,

Tout le monde en parle en ce moment. D'ailleurs ça fait à peu près un an qu'on a commencé à en parler, depuis le film 2012 en fait. Film que j'ai revu avant-hier, sur M6, en VO en plus, une bonne initiative de cette sous-chaîne de télé, à la grille de programme tellement infâme que quand je zappe, je commence à 2 et je passe de 5 à 7 directement.

Mais là, depuis un mois, impossible d'y couper. Toutes les trois secondes, à la télé, sur Tweeter, sur Facebook, n'importe où, y a quelqu'un qui fait une référence à la fin du monde, prévue pour demain. Ceux qui sortent des films disent que c'est pour la beauté du geste, vu que personne pourra y aller. Un comique sur Facebook dit que le club de foot de Brest souhaite que la fin du monde ait lieu avant 20h45 demain, heure de son match contre le PSG. Sans parler de la flopée de reportages à Bugarach,
pour rencontrer les timbrés qui se préparent à échapper au cataclysme en se réfugiant en haut du pic local. Je me demande si, au final, l'afflux de ces dégénérés du bulbe, tant craint par les autorités locales, ne soit finalement surpassé par celui des journalistes venus recueillir leurs si sages paroles...

Bon et bien avec ça, pourquoi je n'aurais pas le droit de m'y mettre, moi aussi ? Moi aussi je peux délirer sur cette prédiction qui n'en est pas une d'ailleurs, puisqu'en fait il ne s'agit juste que de la fin du calendrier maya, rien d'autre. En fait, demain c'est pas la fin du monde qu'on célèbre, c'est le
début de la pénurie de papier en Amérique du Sud il y a 2000 ans.

Jouons notre Bigard. ADMETTONS que les Mayas aient vraiment prédit la fin du monde pour demain, et qu'on ce soit donc ruiné en vain pour les cadeaux de Noël. ADMETTONS qu'on l'ait su, à travers les âges, ce qui n'était quand même pas gagné parce que finalement, à part ça et le dessin animé du même nom, qui parlait d'une abeille il me semble, il ne nous ont pas laissé grand chose, à part quelques croutes architecturales et les maths. ADMETTONS qu'on ait le temps de s'organiser. Dans ces cas-là, qu'est-ce qu'on fait ?

La fin du monde c'est demain, alors à moins qu'elle ne survienne que tard en soirée, difficile de prendre l'avion pour aller passer cet évènement exceptionnel sur une plage haïtienne, avec un cocktail à la main et le corps oint d'huile de coco uniquement recouvert par un léger pagne. Et puis, niveau originalité, vous repasserez, excusez-moi hein. "Oui moi pour la fin du monde, je voudrais être au soleil, dans un endroit paradisiaque, machin..." Perso je trouve que ces endroits là, vaut mieux y vivre que y mourir. Pourquoi gâcher ces endroits par des morts atroces et collectives ? Et surtout, pourquoi ne pense-t-on à y aller que quand la fin semble proche, alors qu'on pourrait en profiter avant ?

En même temps moi je dis ça, mais ces endroits là, ça me branche moyen... ma peau de Viking tolère difficilement l'exposition prolongée au soleil, mon surpoids non plus, et puis à part glander sur la plage, y a pas grand chose à faire d'autre. On se lasse vite quoi.

Moi ce que j'aime, ce sont les temps contrariés, ombrageux, menaçants. Ce que j'aime comme mer, ce n'est pas une étendue d'eau sage, sans remous, transparente, qui ne te réponds pas quand tu viens la voir. J'aime les vagues, j'aime les mers sombres, vertes, mousseuses, qui gardent leur mystère. J'aime les mers si puissantes qu'elles ont remodelé à leur guise les terres qui leurs font face. La Terre ne modèle pas la mer, c'est cette dernière qui taille son chemin, dresse son lit comme elle l'entends. Du moins les vrais mers, l'Atlantique nord, pas le pédiluve méditerranéen ou les mers antillaises ou pacifiques. Ces dernières ne sont agitées qu'en cas de typhon ou de tempête, ce qui ne leur offre pas vraiment l'occasion de modeler quoi que ce soit. Et en plus, dans ces cas là, on ne peut pas se baigner...

C'est dans un endroit comme ça que je veux voir le monde se terminer, dans un paysage qui s'y prête. C'est comme si on tournait le Silence des Anneaux à Disneyland, vous voyez. Ça colle pas.

Il y a par exemple la pointe Saint-Mathieu, après Brest, après Plougonvelin, un endroit où, pendant
des siècles, on a vraiment cru que le monde se terminait ici, enfin après la mer, là-bas, et que seuls les fous ne sauraient tenter d'aller au-delà. Bien sûr, historiquement, quand des conneries sont édictées, l'église n'est jamais très loin, et là encore c'était elle qui s'était chargée du boulot. Il n'empêche que quand vous êtes assis au pied du monument érigé en l'honneur des marins perdus en mer - mais non mangé par des monstres marins, gardiens du bout du monde, enfin je pense - , alors que les embruns vous arrosent le visage et que le vacarme des vagues taillant la pierre en contrebas vous empêcherait presque de penser, difficile d'imaginer qu'il y a quelque chose en face.

Il y a l'Ile de Skye, que j'ai en partie visitée il y a un an et demi, une des plus grandes expériences que ma petite vie a pu engendrer, et qui offre des paysages qui semblent s'être préparés à cette éventualité. Voire même avoir déjà connu la fin du monde. Allez voir mes posts de mars 2011, vous verrez. Les Highlands, le bras d'eau entre ces derniers et Skye, donnent vraiment l'impression que le spectacle s'apprête à débuter, qu'on attends juste les trois coups pour que la pièce commence. Une pièce où, pour une fois, on assisterait au démontage du décor.

Ou alors, en haut d'une montagne. En dehors de mon vertige - ce qui, quand vous mesurez 1m92, pose certains problèmes - beaucoup de choses m'attireraient dans le fait de monter le plus haut possible, pour avoir une vue idéale, ne rien rater. En tournant la tête, on voit un versant, puis l'autre. Par exemple, le col d'Ispéguy, grâce auquel vous pouvez regarder d'en haut la France, puis, en se tournant simplement, l'Espagne. Deux vallées, deux pays, et un spectacle sublime. Bon, y a plus haut que ça, mais vous voyez l'idée.

Vous me direz, ce sont des endroits que je connais déjà, et qui, quitte à utiliser le peu de temps qu'il me reste, autant en profiter pour voir ailleurs, découvrir autre chose. Vous auriez peut-être raison, mais perso je réfléchis autrement. Vous savez, quand je disais que j'aimais parfois écouter 20 fois le même morceau musical jusqu'à épuisement, plutôt que passer mon temps à écouter plein de trucs moyens ? Et bien là c'est pareil. Si je choisi un autre endroit, je cours le risque d'être déçu. Vous imaginez, si je vais admettons, je sais pas moi... au bout de la corne de l'Afrique. Ça doit être sympa là-bas, à part les pirates et la sècheresse... admettons qu'en fait, ce soit tout pourri. Et bien croyez-moi, je serais bien dégouté, et je le ferais savoir. Dans ce cas, je préfère assurer le coup avec un endroit que je sais qu'il me satisfera.

J'adore découvrir des endroits, des choses, je suis très curieux et, je crois, du moins je l'espère, quelqu'un d'ouvert. Mais les endroits inconnus, c'est quand vous avez le temps. Les amateurs de musique classique se mettront certainement dans les feuilles un Beethoven ou un Haendel qu'ils aiment, dont ils sont fous, et n'essaieront pas d'écouter autre chose, si ? T'imagines, tu crève sur un Verdi tout pourri, comment t'as raté ta mort ? La découverte, c'est quand vous prenez le risque d'être déçu, en vous disant que si c'est nul, et bien vous irez ailleurs, c'est pas grave. Là, dans notre situation présente, c'est votre dernier voyage, y en aura pas d'autre après. Moi perso, je veux pas prendre ce risque, donc j'irai dans un endroit que j'aime, que je connais, et où je sais que la vue me rendra heureux. Je veux en avoir plein les mirettes, et ce, autrement que par la luminosité solaire. Les pierres, l'eau, voilà ce qui me fait triper.

Bon j'ai trouvé l'endroit, l’Écosse, la Bretagne... mettons l’Écosse, ça fait un voyage en plus. Je débarque demain en fin de matinée (le vol dure 1h30). Bon ok, je serais parti très tôt demain matin, m'embêtez pas. Tout ça en compagnie de mon Amour, évidemment, si elle est d'accord du moins. Je suis à Édimbourg - Edimbrrrra - , je file dans un pub me faire un méga petit dej local. La version large, quoi. Hors de question de mourir avec un petit creux, ça porte malheur. Notez que les petits
creux, ça m'arrive rarement. les gros, un peu plus. Bref, je m'enfile mes saucisses, mes toasts, mes oeufs brouillés, la totale quoi. Déjà, je touche le paradis du bout des doigts. Si j'ai le droit à l'enfer ou si il y a rien après, comme prévu, ce sera toujours ça de gagné.

Puis je prends un bus (non je ne loue pas de voiture, hors de question de conduire à l'envers, ce serait très con de mourir à quelques heures du cataclysme), direction Inverness et les Highlands, puis l'Ile de Skye. Avant, j'aimerais juste voir le château écossais que je n'avais pas pu visiter la dernière fois, le Dunottar Castle, sur la côte est. Ensuite, direction le Loch Ness, dont je suivrais la ligne droite sans le quitter des yeux, comme la dernière fois. Arrivé au sublissime Eilean Donan Castle, je m'arrêterais un peu à son pieds, si la fin du monde me le permets. J'espère qu'on sera en fin d'après-midi, pour la luminosité parfaite. J'espère aussi qu'il n'y ait personne d'autre que nous. Ben quoi, ils sont pas sensés être partis au soleil les gens ? Laissez mon Écosse tranquille, merde !

Et enfin l'Ile de Skye. J'irai voir les Skye Mealt Falls, cette chute d'eau venant de nulle part et nourrissant la mer entre l'Ecosse et son île mythique depuis la nuit des temps, et le Kilt Rock qui l'accompagne. J'admirerais les montagnes, qui abritent si parfaitement le cycle naturel de l'eau, avec ses milliers de petites cascades. Je me poserais là, quelque part sur cette côte, et j'attendrais le début de la représentation.

Vous savez quoi ? Ça me donnerait presque envie que cette vaste fumisterie soit réelle.

Je vous laisse.

vendredi 14 décembre 2012

Dans un trou vivait un Hobbit...

Salut à tous,

Après un an d'attente fiévreuse, ardente et étouffante, le Hobbit est enfin sorti au cinéma. Et depuis mercredi, je l'ai déjà vu deux fois. Voui m'sieur.

Oui je sais, c'est bizarre, mais je fonctionne comme ça : quand je kiffe quelque chose, j'en abuse, je le kiffe à fond, quitte à le faire jusqu'au dégoût. C'est un peu comme ça que je fonctionne avec la bouffe ou la musique. Quand je suis sur un morceau que j'aime bien, je peux l'écouter 15, 20 fois d'affilée, avant de changer. Tant que je ne suis pas dégoûté, et bien... je suis bien, je kiffe. Je préfère ça à tomber sur un morceau que j'aime moins après un super morceau, j'assure le coup.

Le Hobbit, donc. En fait, quand je parle d'un an d'attente, je suis gentil : ça fait neuf ans que j'attends, neuf ans depuis la sortie du troisième et dernier opus de la trilogie du Seigneur des Anneaux, en 2003. Neuf ans que je me mate régulièrement les films, notamment le premier et le troisième, les meilleurs, histoire de patienter jusqu'à l'adaptation du roman originel, le Hobbit, donc, dont l'annonce avait été faite justement au moment de la sortie des trois films. Depuis, je n'attends plus que ça (avec chaque saison de Dexter et le prochain titre de champion du PSG - en fait, je suis tout le temps en attente).

Je pense que j'ai déjà du parler de la Trilogie de l'Anneau ici - si c'est pas le cas, c'est vraiment pas de bol, mais c'est pas comme si j'allais vérifier non plus, hé. Bon, comme je vous aime bien, j'ai vérifié, et a priori non, je n'en ai pas parlé, pas dans un post spécifique en tous cas. Mais j'ai sûrement du le mentionner à un moment ou à un autre, en cinq ans, franchement... Bref, en tous cas je n'ai
probablement pas parlé du Hobbit, qui est, comme je l'ai dit, le roman qui a inspiré la trilogie, près de 20 ans avant la rédaction de cette dernière.

JRR Tolkkien avait un fils, Christopher - qui, après la mort de son père, dans les années 70, rassemblera des textes inachevés de son père et les publiera - pour qui il écrira un comte pour enfant, en 1937, qui commence par ces simples mots : "
In a hole in the ground there lived a Hobbit". Dans un trou vivait un Hobbit. Pouvait-il imaginer ce que ce spécialiste des langues anglaises et scandinaves allait créer, à la suite de ces simples mots ? Le roman parle de Bilbo, un paisible Hobbit - ils sont tous paisibles, à la base - embrigadé par une douzaine de nains, emmenés par Thorïn Oakenshield (Ecu-de-Chêne) et un magicien, Gandalf, pour aller reconquérir la montagne de ces derniers, qui se trouve être leur ancien Royaume, Erebor, hébergeant encore leur immense trésor, mais qui leur a été volé de longues années auparavant par un dragon, Smaug. Voilà la trame de départ. La suite, c'est un SPOILER.

Ils devront pour cela affronter des trolls, puis traverser les Monts Brumeux, une forêt infestée d'araignées géantes, puis échapper aux Elfes - bien moins sympathiques que d'ordinaire, notamment dans le SDA - qui les tiennent prisonniers à la sortie de la forêt, et enfin s'infiltrer dans la Montagne Solitaire pour atteindre le trésor des nains. Smaug, de son côté, devient fou de rage lorsqu'il voit que des cambrioleurs tentent de lui piquer son blé, et pour la peine s'en va attaquer la ville que les Hommes, délogés de la ville de Dale, qui se situait tout près de la montagne, au moment où le dragon était arrivé, avait construit sur un lac un peu plus au sud, Esgaroth. Là, il commence à tout casser, tout brûler, mais le chef des gardes, un dénommé Bard, lui tire une flèche fatale au milieu de son gilet de diamant, pile dans le cœur, et le tue. C'est la fin de Smaug.

Pendant ce temps, les nains et le Hobbit - Gandalf, attiré par une affaire urgente, les a quitté avant la
forêt - sont toujours cachés dans la montagne, ne sachant pas si le dragon est toujours là. Finalement ils descendent et constatent que le trésor n'est plus surveillé par Smaug. Ils tentent une sortie, et sont alors avertis que le dragon est mort, et voient également que les Hommes et les Elfes ont décidé de se rendre à la Montagne Solitaire pour réclamer la partie du trésor qui leur revient légitimement, rien que pour avoir occis Smaug, entre autres. Mais Thorïn, jusque là valeureux et honorable, se comportera en Nain ordinaire en se barricadant dans la montagne, avec son or, et refusant de lâcher le moindre écu. Il envoie également des messages vers son cousin du nord, dans les Monts de Fer, le dénommé Daïn, qui viendra en renfort avec son armée.

On est au bord de la guerre, quand surgit au loin deux armées, une d'Orcs - qui ont subit de lourdes pertes à cause de Gandalf lors du passage de ce dernier et des Nains dans les Monts Brumeux, et qui veulent se venger - et une autre formée de Wargs, des loups gigantesques et affreux, affiliés aux Orcs, qui les montent souvent. Les trois peuples, Hommes, Elfes, et Nains, s'allient alors pour les affronter, et après une grande bataille - la Bataille des Cinq Armées - ils l'emportent. Mais dans l'affaire, Thorïn, ainsi que ses deux jeunes neveux, périront au combat. Tout cela nous promet évidemment un très beau troisième opus...

Une fois cette bataille gagnée, Bilbo rentre chez lui avec Gandalf, et avec deux caisses de pièces d'or. Il rentre surtout avec un objet au combien plus précieux, glané dans les tunnels des Monts Brumeux, après avoir vaincu le dénommé Gollum au jeu des devinettes, avant de lui échapper grâce à cet objet, justement : un anneau, l'Anneau de pouvoir forgé par Sauron, qui sera l'enjeu de toute la Trilogie qui suivra, 18 ans plus tard. Voilà ce qui a découlé de ce simple conte pour enfant, qui se
révèle être un excellent roman, passionnant, et qui se dévore en quelques heures.

Pour les passionnés de la Terre du Milieu, l'adaptation de ce livre était un puits d'espérances. Comment Peter Jackson, aussi doué soit-il, allait-il pouvoir adapter un bouquin aussi différent, finalement, de la trilogie du SDA ? Il ne fait même pas 400 pages en édition de poche, est beaucoup moins fourni que les trois pavés qu'il avait déjà adapté... et je le répète, ce livre est beaucoup moins sombre, beaucoup plus enfantin, malgré la fin tragique de certains de ces héros, que la trilogie.

Récemment, j'ai appris qu'il l'avait adapté sous la forme d'une... trilogie. Quoi ? Une trilogie ? Et de films durant presque trois heures, en plus ? C'est-à-dire qu'il avait logiquement galéré pour réaliser trois films des énormes trois parties du SDA, en enlevant nombre de choses pour synthétiser - notamment Tom Bombadil, dans le premier opus - , il allait donc devoir faire exactement l'inverse pour tirer plus de 8 heures de film d'un roman de 400 pages ! Broder, quoi. Et c'est vrai qu'il a brodé, à la vue du film, mais pas que.

Voyez-vous, au début du Seigneur des Anneaux, Tolkkien raconte beaucoup, beaucoup de choses, avant que la véritable action ne débute, ce qui rend d'ailleurs la lecture de la Communauté de l'Anneau plus fastidieuse que les deux autres. Il décrit en grands détails les Hobbits, leur monde, leur Histoire ; comment et quand sont-ils arrivés dans la Comté, comment ils vivent, quelles sont leurs traditions, jusqu'à réserver un paragraphe entier sur leur Herbe à Pipe, etc. Il raconte aussi ce qu'a fait Gandalf, entre le moment où il a quitté les nains à l'orée de Mirkwood, la forêt peuplée d'araignées, et le moment où il est revenu, juste avant la Bataille des Cinq Armées : il est allé chasser un certain nécromancien du sud de cette même forêt, et qui se révèlera être Sauron, en train de regagner sa puissance, et qui sera obligé de quitter la forêt pour retourner au Mordor, sa terre originelle d'où il avait été chassé - et quasi tué, son esprit étant à peine sauvé par la survie de son Anneau magique - près de 3000 ans auparavant, par les Hommes et les Elfes. Tout cela ne figure pas, ou très peu, dans le Hobbit, mais au début du SDA.

Et c'est tout cela qui servira manifestement à Jackson pour étoffer son Hobbit, et en faire une épopée que n'était pas forcément le roman originel. Au début, lorsque Gandalf tente de convaincre Bilbo de les accompagner dans cette quête si dangereuse - et si éloignée des goûts prudents et sages des
Hobbits - il lui parle de ses ancêtres, qui furent parfois de grands guerriers - chose qui n'est racontée que dans le SDA. Ensuite, nous voyons Radagast, un des cinq magiciens - avec Saroumane et Gandalf, entre autres - qui lui est resté dédié à la Nature et vit en ermite dans la forêt, aux prises avec un maléfice, notamment des araignées qui attaque sa forêt et les animaux qui y vivent : la fameuse Mirkwood. Dans les romans, Radagast est très brièvement mentionné, et ne joue absolument aucun rôle. Et la calamité qui attaque sa forêt - Sauron, on le comprendra vite - n'est que très peu mentionnée dans le Hobbit, et on sait de quoi il s'agit uniquement en lisant le début du SDA. On devine que dans les prochains opus, on verra Gandalf et ses alliés - sans doute Elrond, Radagast, Galadriel et peut-être même Saroumane, pas encore rallié à l'ennemi, tous ces personnages, hormis le premier, ne figurant pas dans le Hobbit - affronter le Nécromancien-futur-Sauron, ce qui devrait fournir pas mal de belles scènes au film.

Pour ce qui est du film sorti mercredi, c'est évidemment une œuvre superbe, au moins sur le plan esthétique. Les paysages sont une nouvelle fois parfaits, somptueux, majestueux...  on revoit le Rivendell d'Elrond, les Monts Brumeux, etc. Les personnages, quant à eux, sont plutôt réussis. On retrouve Ian McKellen parfait en Gandalf, le magicien à la fois bougon et malicieux, et un découvre un jeune Bilbo parfaitement interprété par le dénommé Martin Freeman. Je ne le connaissais pas, mais je dois dire qu'il ne pouvait pas mieux le jouer : trouillard puis courageux, peu sûr de lui, drôle... bref, il est nettement meilleur que le Frodo de la première trilogie, joué trop dramatiquement par le trop jeune Elijah Wood.

Les Nains, eux, sont quasi parfait. Un autre inconnu - de ma part en tous cas, Richard Armitage, joue plutôt bien Thorïn, ce prince des Nains spolié de son Royaume et son trésor, ombrageux, peu commode, dur mais juste. On le voit déjà- SPOILER - passer du mauvais côté à la fin, avant de finalement se montrer courageux et de mourir en martyr. Les autres Nains sont plutôt réussis, avec un très bon Balïn, dont Gimli, fils de Gloïn, un des participants à l'aventure, trouvera la tombe dans les mines de la Moria dans le SDA. Dommage que Jackson n'ait pu s'empêcher de mettre un beau gosse dans l'affaire, en la personne d'un des deux jeunes du groupe, Kili, frère de Fili. Pas de barbe, une tronche de jeune premier... bref, il a rien d'un Nain, à part la taille. Mais les adolescentes - elles étaient bizarrement nombreuses dans la salle, hier - seront contentes, c'est l'essentiel j'imagine.

Il y a aussi pas mal de chansons, qui étaient absentes dans le SDA, alors qu'elles sont tellement nombreuses dans les romans. Tout le monde n'arrêtent pas de chanter dans les livres, ça devient même limite pénible, parce qu'un texte sans la musique, bon... mais dans le film, c'est pas mal du tout, notamment le chant des Nains.

De leurs côtés, les Orcs, eux, sont particulièrement laids. Ils n'étaient déjà pas très beaux dans le SDA, là, ils sont carrément au top de l'horreur. Leur chef dans les Monts Brumeux atteint des sommets, puisqu'en plus d'une collection de furoncles des plus seyants, il se coltine un goitre tellement long qu'il marche presque dessus. Lui, il est vraiment gratiné, vaut mieux pas avoir mangé avant. Par contre, Jackson leur a donné une importance trop grande, à l'image du dénommé Azog, qui a un rôle mineur dans le Hobbit. D'ailleurs, les Nains n'arrêtent pas de se battre, contre eux mais aussi contre les Trolls, etc, alors que dans le roman, ben ils ne sortent pas une fois leurs épées, hormis lors de la Bataille finale, sauvés qu'ils sont à chaque fois par Gandalf ou par l’ingéniosité de Bilbo. Là, ils n'arrêtent pas, ils massacrent de l'Orc à tout va, Kili est devenu un archer hors-pair...

Bref, je crois que Jackson a voulu faire un Hobbit à la sauce SDA, avec à la fois le côté féérique et merveilleux du roman, mais aussi de l'action, beaucoup d'action, alors qu'il y en a finalement pas tant que ça dans le roman. Ils vivent des aventures, mais s'en sortent toujours par une pirouette, ou aidés par d'autres. Je suppose que pour créer trois longs films de ce bouquin de poche, il ne pouvait pas faire autrement.

Bon voilà, je suis partagé. Je pense que ces films pouvaient être moins longs. Mais ça reste des divertissements d'une exceptionnelle qualité, avec des personnages remarquables. Pour celui qui ne connait pas les romans, c'est parfait. Pour ceux qui les connaissent, en revanche, les différences sautent vite aux yeux, logique. Ceux qui avaient lu les Millenium avant de les voir au ciné avaient aussi été déçus, alors que moi j'avais adoré. Mais finalement, combien parmi les dizaines de millions de spectateurs qui vont voir les films ont lu le Hobbit ? Déjà, le Seigneur des Anneaux...

Voilà, allez le voir hein ! En espérant ne pas vous avoir trop spolié !

Je vous le laisse.

jeudi 29 novembre 2012

Mon ami François

Salut à tous,

Il y a quelques semaines, nous avions découvert que l'Elysée ouvrait ses jardins le dernier dimanche de chaque mois, et ce gratuitement. Nous avions donc décidé de participer à la deuxième édition de ce qui est forcément, quelque part, de la com présidentielle. N'empêche que visiter un lieu de pouvoir aussi prestigieux, c'est quand même pas banal. Moi, perso, je ne peux pas résister à ce genre d'attraction.


On avait déjà essayé de visiter l'Elysée l'année dernière, pour les journées du patrimoine, mais les cinq heures de queue nous avaient découragé assez vite. En plus à l'époque c'était Sarkozy le locataire, et je n'étais pas non plus emballé de le voir en vrai... Là ce n'étaient que les jardins, la queue était nettement moins impressionnante, mais au moins je ne risquais pas de croiser le moindre nabot populiste. D'ailleurs, y avait peu de chance que je ne rencontre aucun président de la République, genre en train de biner son jardin ou faire trempette dans sa fontaine. Du moins, a priori.

Après avoir acheté des churros au marché de noël qui longe le bas de la plus belle avenue du monde - et qui est déjà noir de monde - , on rejoint donc la file qui poirote devant l'Elysée, à quelques hectomètres de là. On est 4, et même 5, puisque nos amis M&R, et leur adorable gamine L., nous accompagnent dans cet étrange périple. On nous annonce une heure de queue, mais ce sera deux fois moins en fait. Juste le temps de prendre une ou deux photos du grand palais illuminé par le soleil couchant - oui, fin novembre, le soleil est déjà couchant à 15h - , ou de cet improbable atelier massage qui s'est ouvert juste à côté de la file... ah si on avait fait ça devant les boucheries pendant la guerre, l'occupation aurait été une formalité, c'est sûr ! ...

C'est donc plus vite que prévu notre tour, et c'est tant mieux, on peut ainsi parfaitement profiter de ce splendide temps que nous accorde ce mois de novembre gris et humide, comme tous les mois de novembre. C'est donc une fontaine guillerette et des jardins verdoyant qui nous accueillent dans cet ancien hôtel particulier - c'en est toujours un, dans un sens - , situé à un jet de talonnette du studio Gabriel cher à Drucker. Il fut le cadeau de Louis XV à la Pompadour - pas facile à déballer les cadeaux, à l'époque - avant de devenir le lieu de pouvoir des chefs d'état français sous Napo III. Bref, c'est pas le Formule 1 de la Porte Champerret.

Ecoutez, franchement ce n'est pas Versailles, mais c'est quand même très, très impressionnant d'être là. Contrairement à l'ancien château de Louis XIV, ceci n'est pas une coquille vide, désormais uniquement dédiée à l'accueil de plusieurs centaines de milliers de touristes par an : c'est un lieu où, chaque jour, des décisions se prennent, où régulièrement les leaders de ce monde se rendent, où chaque semaine le gouvernement de la France se réunit... un lieu qu'on voit quasi quotidiennement sur les chaînes infos, même si on le voit en général plutôt d'en face, pas des jardins. Pour voir les jardins, faut aller dans une mairie et voir la photo officielle de Hollande. Bref, comme l'Assemblée Nationale, que je rêve également de visiter, notamment un jour où les députés sont là, c'est un lieu de pouvoir, perpétuellement dans l'actu. Et ça, ça vous met les poils en l'air.

Nous voilà donc dans les jardins, à marcher sur une pelouse pas mal grasse et même un peu boueuse - il n'a pas toujours fait beau ces derniers temps, mais quand même - quand tout d'un coup nous voyons les gens, qui se situaient près du palais, soudainement se regrouper à un endroit, tandis que d'autres, un peu plus éloignés, se mettent à courir vers l'attroupement. Incrédules mais présageant assez vite de la nature de cet évènement qui serait capable de faire courir dans la pelouse boueuse des Parisiens bien élevés, on cède à la mode locale et commençons à nous rapprocher à notre tour, de plus en plus vite. Malgré mon manque de pratique depuis un an, je me surprend même à courir. Tous les gens se regroupent autour de quelque chose ou quelqu'un, et c'est sûrement pas Marisol Touraine qui se serait perdu. A priori.

Notre intuition se confirme à notre arrivée au niveau du troupeau qui s'est désormais formé autour de l'évènement... François Hollande, vous savez, le Président de la République, je suis sûr que ça vous dit quelque chose même si ça fait que six mois qu'il est là, a choisi notre heure de passage pour aller faire un tour dehors, saluer les visiteurs en toute simplicité, juste entouré par une demi douzaine de gardes du corps équipés d'oreillettes, discrets mais réels.

Il n'est pas très grand, mais pas aussi petit de qui-vous-savez, du coup même moi je dois tendre mon cou pour apercevoir le crâne présidentiel - et un peu déplumé aussi. Il est accompagné par madame, Valérie Trierweiler, tout sourire et en pleine phase "je dois plaire aux Français parce que pour l'instant ils hésitent entre Bachar El Assad et moi pour savoir qui est le plus sympa des deux". Hollande - oui, le Président, vous savez - prends des photos avec les gens, qui se pressent autour de lui autant que la sécurité le permets. Désolé de le dire, mais il est très affable, très proche, et la légende comme quoi il aime peut-être plus serrer des mains que son "mentor" corrézien, Jacques Chirac, n'est pas une légende, justement. On sent qu'il kiffe ce bain de foule, impromptu ou non. Il distribue les "oh mais vous êtes chez vous vous savez !" On se doute qu'il n'a que des électeurs acquis autour de lui, et que donc il ne risque pas grand chose au niveau réclamations ou questions qui fâchent, et que nos sacs ont été méticuleusement fouillés après que nous soyons passés au travers de portiques de sécurité digne d'un aéroport, mais quand même, on ne sait jamais. S'il a peur d'un mauvais coup - ce serait facile -, il ne le montre pas en tous cas.

Je tente évidemment une avance. D'accord, les jardins ouvrent tous les mois, mais qui nous dit qu'il sort du palais à chaque fois ? Probablement que si, mais faut tomber à la bonne heure alors ! Bref, je n'ai pas non plus l'intention de venir tous les mois me cailler les miches au bas des Champs. Donc, autant profiter de l'aubaine. Hollande est en mode zig zag, il avance sur son perron au gré des poignées de main et des prises de photo, parfois effectuées par Trierweiler elle-même... c'est énorme. Ma copine M parvient à se faire prendre en photo avec sa fille - qui s'en fout d'une force complètement comique, ce sera marrant de voir sa réaction dans quelques années, quand elle reverra la photo et connaîtra l'Histoire de France - , j'arrive à mon tour tout près du chef de l’exécutif, quand je me rends compte qu'aucun appareil photo ami n'est dans les environs, et je n'ai plus de place dans mon téléphone... la foule est dense, on s'est dispersé. Je recule et file chercher quelqu'un pour immortaliser la rencontre. J'y retourne ensuite avec M, et décide de renouveler la même tactique qui m'avais réussi la première fois : saisir la trajectoire présidentielle, et se planter dans la foule mouvante, en face de lui, en attendant le point de rencontre, inévitable. Et le voilà devant moi, tout d'un coup.

Comme aux 50 personnes précédentes, minimum, il me demande d'où je viens. Je réponds les Yvelines, il me dit "oh ben c'est pas loin" ! Fort en géo en plus, il est vraiment parfait pour le job ce mec. Je lui demande si on prend prendre une photo, il me fait "bien sûr !" Génial. Cette semaine, des ministres ont du lui demander des arbitrages, des syndicalistes ont du lui réclamer des trucs, Valérie lui a peut-être demandé de faire la vaisselle... et moi je lui demande une photo, et il dit oui. J'aurais été vexé qu'il dise non, vu qu'il en avait fait une cinquantaine avant, mais quand même...

M prends une première photo, puis se marre : "allez, faut sourire hein !", juste pour faire marrer les gens, et ça marche. Deuxième photo, clic clac, et me voilà pour l'éternité numérique pris en photo avec le septième président de la Ve République, le dirigeant de la 5e puissance mondiale et membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU. Bref, c'est plus une huile, c'est un champ d'oliviers. Quitte à perpétuer une image végétale, je dirais que j'ai gardé la banane durant tout le reste de la journée. Je crois que dans 10 ans, je continuerais d'être effaré par cette photo. Vous imaginez une photo de vous petit avec Giscard ou Mitterand ?

Avec Teddy Riner, ça fait deux, quelle année !


Bref voilà, sur ce je vous laisse, euheuh.

jeudi 22 novembre 2012

James Bond, retour aux sources

Hello à tous,

Un petit post ciné, ça vous dit ? Et pas du petit ciné à la Française genre on passe notre temps à table, ou collé à une fenêtre ou assis sur une plage sous la pluie, non, du ciné comme on aime en consommer sans modération, même si on sait que ça a coûté beaucoup de blé et qu'on va manger du placement de produits à plein tube : Bond, James Bond.

Le dernier est génial, tout simplement. Vu qu'on n'avait pas vraiment vu les deux précédents avec Daniel Craig, on a vite fait rattrapé ce retard, même si on sait qu'en temps normal, les James Bond ne se suivent pas du tout, et qu'on peut les regarder dans le désordre tout en comprenant tout, puisque les histoires n'ont quasiment aucun lien entre elles, à part le héros et, parfois, le méchant. Sauf qu'on a bien fait en fait, vu que les deux premiers Daniel Craig sont directement liés l'un à l'autre, ils se suivent même directement dans le temps, ce qui n'est pas commun, je l'ai dis. En revanche, le troisième sorti cet automne n'a pas de lien avec les deux premiers.

Les films avec Craig sont tellement différents de ceux, tellement plan plans et rasoirs, d'avec Pierce Brosnan (le pire 007 de l'histoire, selon moi, et pourtant y avait Roger Moore en concurrence...) qu'on a l'impression qu'il y a 30 ans entre les deux séries de film. Daniel Craig est quasi inexpressif, il est
violent, ultra physique et ses films offrent un spectacle, notamment des scènes de bagarre ou des poursuites, en voiture ou à pied, d'un niveau assez exceptionnel, et pour tout dire jamais vu dans des James Bond avant ça. Bref, en plus du dépaysement, des paysages, des intrigues et des jolies nanas, on a un truc en plus dans les trois derniers de la série : de l'action, de l'adrénaline. Et on kiffe vachement.

Pour en revenir à Craig en lui-même, c'est vrai qu'on assiste à un tournant. Il est moins drôle façon britannique que les autres, et dans ce registre il rejoint un peu plus Sean Connery, celui qui incarne littéralement James Bond selon moi, et qui n'a jamais été remplacé. Il est extrêmement musclé, ce qui change également, n'est pas poilu, et là il rejoint plutôt Roger Moore (qui, en revanche, avait à peu près 150 ans pendant sa période, ce qui le rendait aussi physique que le héros d'un film de Godard), tout comme le fait qu'il soit blond. On a tort de penser que la tradition en souffre : dans les romans de Ian Flemming, il est blond, justement. Perso je le trouve très bon, y en avait marre de ce Brosnan qui minaudait avec ses costumes cintrés de maître d'hôtel, et jouait de ses sourcils toutes les trois minutes.

Une tradition est vraiment bafouée, on peut à la fois le regretter (parce que c'était une source d'amusement) et s'en féliciter (parce que c'était ridicule) : maintenant, quand James Bond se bat, qu'il nage dans l'eau, et bien il est décoiffé, blessé, mouillé. Ce qui n'était pas le cas des autres, qui ressortaient de n'importe quelle situation difficile aussi bien coiffé qu'avant un cocktail chez Maxim's. Quand Craig a une cicatrice, il la porte, et ça lui rajoute de la virilité, lui qui semble déjà être tombé dedans quand il était petit.

Les deux premiers opus de la nouvelle série avait cédé à la mode de faire des "... begins", c'est-à-dire la genèse des héros. Ces 25 dernières années, on a eu droit à un Batman begins (mais à deux Jokers), deux Spiderman begins, un Superman begins... sans parler des Star Wars, qui se situaient également avant la première trilogie. Bref, toujours le même truc, suffit qu'un truc fonctionne pour que tout le monde fasse pareil... Donc voilà, le jeune James Bond débute dans le premier, Casino Royale : il aime pas se mettre en costard, ne boit pas de martini super compliqué, etc. Et il va devenir le James Bond qu'on connait durant ce film, puisqu'il doit s'habiller et boire pour affronter le Chiffre au poker... le second, Quantum of Solace, fait immédiatement suite au premier, puisqu'il doit retrouver les vrais méchants dans l'affaire, et notamment ceux qui ont tué sa copine Eva Green (sublime).

Skyfall est complètement différent. Après deux films où Bond débute, le voilà présenté comme usé, sur le retour... tout comme M, magistralement interprété par Judith Dench, qui y a un rôle comme jamais elle n'a eu, qu'il fut un homme ou une femme, et même quand elle était enlevée par Sophie Marceau dans les années 90, avec Pierce Brosnan...

Ce qui est génial dans ce film qui marque les 50 ans de la franchise, c'est le retour aux sources total qu'il offre. On y voit le retour de Q (qui a genre 20 ans dans le film, un geek de première), de Moneypenny (une black, pour remplir le cahier des charges), de l'Aston Martin, et surtout une fin de film entièrement tournée en Écosse, dans les Highlands, d'où vient James Bond à l'origine. Et là,
forcément, je peux vous dire que j'étais aux anges... mes Highlands adorés étaient filmés comme dans mes rêves, qui sont devenus des souvenirs. Il y a vingt mois de cela, j'étais là-bas, et j'en rêve encore la nuit. Ces collines escarpées, à l'herbe rare, couronnées de nuages et de bruine... quelle merveille. Rien que pour toute cette fin, j'ai envie de le revoir. Et d'y retourner, bien entendu. J'ai envie d'y retourner, très, très vite. Et cette fois, je ferais que les Highlands, pas Edimbourg. Un road trip jusqu'au bout du monde et sur l'Île de Skye. J'en bave, mes amis.

Bref, on assiste également à un changement de M, ce qui n'était plus arrivé depuis les débuts de Pierce Brosnan, en 1995. A l'époque, la nomination d'une femme à ce poste avait démontré une volonté de féminiser un peu un ensemble terriblement machiste. C'est d'ailleurs la gageure de la série depuis une vingtaine d'années, maintenant que les mentalités ne tolèreraient plus un héros qui feraient tomber les minettes en claquant simplement des doigts. Ça ne passerait plus, logiquement. Sauf que ça faisait partie de la panoplie de James Bond, c'était même son essence, son ADN. Si James Bond ne couche pas au moins avec la James Bond girl, c'est plus qu'une tradition qui tombe... c'est comme si les Jedis se battaient avec des bouts de bois pour pas se faire mal, vous voyez. Du coup, les scénaristes doivent jongler entre la force de la tradition et les obligations modernes de féminisme. Pas simple. Et à l'époque, l'arrivée de Judi Dench en M, soit sa patronne, marque véritablement ce changement : elle dit clairement à Bond qu'elle n'aime pas sa façon de se conduire avec les femmes, et lui dit qu'il est ringard, un des derniers vestiges de la Guerre Froide. Difficile aujourd'hui de dire ça de Daniel Craig, qui se balade avec des tablettes tactiles, et ce malgré sa ressemblance troublante avec Vladimir Poutine...

Bref, voilà une franchise qui parvient s'adapter à son temps, elle dont le thème, justement, semblait difficile à concilier avec les changements de la société. Pourtant, 50 ans après, il est toujours là, et c'est de plus en plus un régal d'aller les voir au ciné... alors que j'y allais un peu à reculons avec Brosnan... et avant j'étais trop jeune :p Bref j'ai hâte de voir le prochain !

Je vous laisse.

mardi 6 novembre 2012

Sixty years

Salut à tous,

Comment ça va bien ? Moi ça va nickel, si on excepte le froid et l'approche de Noël, merci de demander !

Comme un vulgaire jeunot, je viens de passer mes deux derniers week-ends hors de chez moi. Laissez-moi vous raconter le premier d'entre eux, celui en huit comme on dit, avant que je ne vous raconte, peut-être, le second.

Il s'agissait de revenir dans le village yvelinois de mon enfance, mon adolescence et le début de ma vie d'adulte, Issou, situé entre Meulan et Mantes, si on regarde largement, pour y fêter les 60 ans de mon papa et de ma tante, qui, comme vous l'avez très certainement deviné, sont jumeaux. Les fêtes familiales, c'est aussi l'occasion, trop rare à mon goût, de revoir les membres de ma famille, tels que mes parents évidemment, mes trois frères, mon cousin, ma cousine, les cousins des cousins, les amis de la famille... bref, rebrancher, même temporairement, la lampe à nostalgie, pour revoir tous ces visages qui ont constitué ma vie quasi quotidiennement pendant plus de 20 ans, voire plus.

Pour mon Amour et moi, lorsqu'on va dans cette direction, on a deux solutions : soit aller directement à Issou en train, ce qui constitue un voyage long et fastidieux, qui passe par un changement tout aussi long et fastidieux par la guillerette gare de Conflans-Fin d'Oise, par laquelle j'ai transité pendant des années pour aller à la fac de Nanterre, soit aller à Poissy, beaucoup moins loin de chez moi, et que quelqu'un ait la grande bonté de venir nous chercher. Des problèmes de train - extrêmement fréquents depuis la rentrée, en partie en raison d'un nombre important de suicides, et je ne blague même pas - nous privant d'un trajet à Mantes, je suis contraint de demander à mon cousin, A., s'il peut venir nous chercher à Poissy, ce qu'il accepte volontiers.

Voyez-vous, si je devais trouver quelqu'un qui aime plus conduire que moi, ce serait lui, et pour cause : c'est son métier depuis qu'il travaille, ou presque. D'abord comme représentant pour une célèbre boîte de Roquefort, habitué à rouler sur les petites ou grandes routes de province, et maintenant comme... moniteur de stage de voitures de course, vous savez, ces cadeaux qu'on offre à nos papas quand ils sont fans d'automobile, genre conduire une Ferrari sur un circuit, etc. Et bien mon cousin, après un an d'apprentissage, il va faire ça comme métier, et c'est peu dire qu'il kiffe déjà à l'avance, lui qui est mordu de belles voitures depuis toujours. On peut donc considérer qu'un petit aller-retour Porcheville-Poissy un samedi après-midi, ça ne le dérange pas vraiment : toutes les
occasions sont bonnes pour conduire. Je ne vous cache pas que, même si je n'y connais absolument rien en voiture, je partage avec lui l'amour de la conduite. Pas forcément rapide, mais tracer la route, c'est quelque chose qui me fera toujours triper. Et qui ne cesse de me manquer depuis que ma santé financière m'interdit littéralement de posséder une voiture.

Il fait froid, gris et humide face au buste de Pompidou qui orne le parvis de la gare de Poissy, et nous nous attendons à voire débarquer A. au volant d'une de ses voitures pas forcément rutilantes, mais racées et élégantes qu'il chéri d'ordinaire. C'est donc avec un amusement non dissimulé - et partagé avec lui-même, bien conscient du comique de la situation - que nous le voyons arriver dans un pot de yaourt noir et informe, dans lequel je voyagerais le menton coincé entre les genoux, fruit d'un emprunt imposé par la présence de son véhicule habituel au garage. Ne me demandez pas le marque, c'est le genre d'information qui fait la jonction entre mes deux oreilles, sans passer par le cerveau, à vitesse lumière. Ça ne l'empêchera pas de pousser sa voiture d'un jour à plus de 100 à l'heure sur les petites routes de campagne qu'il emprunta pour éviter les départs en vacances encombrant logiquement l'autoroute A13 un samedi après-midi. Déformation professionnelle...

Malgré la démonstration que s'il peut pousser une voiture aussi pourrave à plus de 100 en quelques secondes, il peut faire des merveilles avec un véhicule créé pour ça, on arrive malgré tout en un seul morceau à Porcheville, chez ses parents - mon oncle et ma tante, donc - , où nous attendent sa
femme et son fils, "vieux" de six mois. Un petit bout adorable, un de plus, rejoignant la garnison de mioches délicieux qui embellissent mon quotidien depuis un dizaine d'années maintenant. Pas farouche, et aimant balancer par terre son doudou pour faire criser son jeune papa, qui me rend quand même 10 années pile.

Après cette jolie visite, direction la salle des fêtes où se déroulera la nouba, à à peine une centaine de mètres à vol d'oiseau de ma maison d'enfance, aujourd'hui occupée par des inconnus. Cette salle des fêtes assez moche et quelconque fit longtemps partie de la vue que m'offrait ma fenêtre d'enfant, avant qu'une autre salle de fête, celle-ci d'une laideur absolument infâme et d'une taille telle qu'elle bouchait quasi intégralement ma vue, hormis le bout de la rue avec le stade, en me tordant la tête vers la gauche, vint définitivement gâcher mes séjours quotidiens à ma fenêtre. Plutôt rester assis dans ma chambre à regarder la télé ou dessiner que jeter un œil dehors, et voir l'énorme dinosaure de béton me regarder avec l'air de dire que si je n'étais pas content, j'avais qu'à baisser le store. Ce que je faisais, en général.

A notre arrivée à la salle de fêtes - la première, celle dans laquelle j'ai malgré tout de jolis souvenirs enfantins de fêtes - je constate que le stade a été baptisé "complexe Colette Besson", et que la salle, elle, a été pompeusement nommée "salle Sidonie Collette". Aucun lien, mais j'ai trouvé la concordance des noms assez savoureuse. Comme si on avait appelé un jardin "Lambert Wilson", et la fontaine qui l'orne, "Christophe Lambert". Bref, une sacrée promotion pour un cube de taule et de béton, mais après tout pourquoi pas ! C'est toujours mieux que "salle Dany Brillant" ou "salle Brice Lalonde". En plus ça me permet d'apprendre le prénom de Colette, ce qui n'était pas prévu au départ de cette expédition.

Ca me fait penser que quand j'étais gosse, mon école se nommait "Ferdinand Famy", et du haut de ma petite culture à faire, je croyais logiquement que ce monsieur était terriblement célèbre, vu qu'il avait une école à lui, comme lorsque en colonie, lorsque les autres mioches me demandaient où j'habitais, je disais "Issou, à côté de Gargenville", comme si cette précision géographique suffisait à indiquer mon lieu de résidence à n'importe quel gosse de la Terre. Issou, c'était forcément pas connu, mais Gargenville, oui, évidemment. C'était tellement plus grand... En fait, Ferdinand Famy était un maire d'Issou dont la longévité a évidemment bien mérité que son nom figurât sur le fronton de la jolie école de son village. Mais dont la notoriété particulièrement locale ne permet que de retrouver de vieilles photos de classe lorsqu'on tape son nom dans Google... et même pas les miennes en plus, quelle déception.

On entre dans la salle vers 16h, elle est déjà quasiment prête pour nos libations. Malgré tout, mes parents, ma tante, mon oncle et quelques amis proches y sont encore très actifs. Nous claquons quelques bises, constatant avec plaisir que le temps ne semble pas vraiment avoir de prise sur la génération précédente, ainsi que sur la mienne. Malgré la rareté de nos retrouvailles, ils ne semblent pas changer, et c'est tant mieux. A noter que les "seniors" gardent plus facilement leurs cheveux que leurs gamins. Ça, faudra m'expliquer à quel moment ça a merdé !

Une fois ces embrassades effectuées, je pique la voiture de mes parents pour aller rendre visite à ma grand-mère, hospitalisée à Mantes pour un AVC, et du coup privée de l'anniversaire de ses enfants. Déjà qu'elle n'était plus un monstre d'optimisme depuis la mort de mon grand-père, il y a quelques années maintenant, mais là je peux comprendre que son moral ne soit pas très bon, après un tel coup du sort. Je la retrouve dans une forme physique supérieure à ce que je m'attendais, c'est-à-dire pas extraordinaire mais ça va quand même à peu près, mais le moral est à zéro, surtout que ses enfants, après être venus tous les jours la voir, ne peuvent pas venir aujourd'hui en raison de la préparation de la fête, même si mon père ira la voir un peu avant quand même.

Je repars une demi-heure plus tard, le moral dans les chaussures, et bien loin d'avoir envie de mettre une cravate à paillettes pour respecter le "dress code" de la fête : les années Disco. Les hôpitaux, c'est rarement la fête à neuneu, et les infirmières ressemblent rarement à Katherine Heigl, en plus, même si leur boulot est d'une dureté parfois terrible. Tenir compagnie à ma grand-mère, alors que cette dernière est privée des 60 ans de ses enfants... ça n'a pas du être une sinécure.

Retour à la salle, où nous ne restons pas longtemps. Nous allons nous préparer chez ma cousine, qui vient d'acheter, avec son mari et ses deux fils, une grande maison dont ils aménagent l'étage pour que leurs deux gosses puissent jouir de deux belles chambres dans les années à venir. C'est drôle, parce que cette maison figure sur mon trajet historique pour aller acheter le journal et ses cigarettes à mon père, quand j'étais môme (oui, le vendeur du tabac local acceptait de vendre une cartouche entière de Gauloises sans filtres à un môme, c'est ça les villages où tout le monde se connait...). Elle se situe également à un jet de pierre de la maison de mon ami d'enfance, Cyril, que je n'ai pas revu depuis... au moins 10, voire 15 ans. Voire plus. Il n'empêche qu'à l'époque, je passais mon temps à jouer avec lui, devant chez moi ou devant chez lui. Je connais donc cette maison, sans la connaître, puisqu'elle a toujours été cachée par une immense haie, qui m'a toujours fasciné. Il a fallu que ma cousine achète cette maison pour que je sache enfin, 25 ans après, à quoi elle ressemblait, de l'extérieur et de l'intérieur...

Il y aura quelques jolis déguisements d'adulte, mais les meilleurs auront été ceux des enfants de mon
cousin, et notamment du premier d'entre eux, H., parfaitement grimé en Michael Jackson. Bon c'est celui des années 80, de l'album Bad, pas celui des 70's, mais on ne va pas chipoter... il est parfait, à part bien sûr que pour lui, Michael Jackson, c'est comme Tino Rossi pour nous, vous voyez. Un dinosaure, quelqu'un d'un autre siècle. D'ailleurs, notre demande de chanson restera vaine, mais pas notre demande de moonwalk, parfaitement exécuté...

J'ai mis ma chemise - j'adore autant ça que de faire des courses de Noël, vous imaginez - et ma cravate bleue à paillettes, confectionnées par les soins de mon Amour mais qui, sur les photos, me fera plus penser au foulard de scout de Patrick Juvet qu'à autre chose. M'enfin bon, c'est pas grave, j'ai pas trouvé mieux :p

Direction la fête à présent, cette fois on y va à pied, c'est à deux pas. Nous arrivons dans les premiers, et ce sera donc à nous de recevoir patiemment les bises et autres poignées de main des arrivants. Au fur et à mesure, les 70 invités se dispatchent le long des la grande table en U, dont le sommet côtoie une estrade, où du matos de DJ attends son maître. Tout cela embelli de ballons, de guirlandes, etc. Les enfants jouent déjà activement dans le creux du U, là ou aucun adulte ne s'aventurera vraiment avant de danser, s'amusent avec les ballons de baudruche et, déjà, quelques verres tombent. Comment le leur reprocher alors que, 25 ans plus tôt, nous étions à leur place, à jouer entre nous en attendant que ces lambins d'adultes, si bavards, daignent lancer l'appel à la soupe ? Si un gamin ne peut pas faire de bêtises quand il est gosse, quand peut-il en faire ?

Toute mon enfance, toute ma jeunesse défile devant moi. Ma famille, les amis de ma famille, quelques inconnus aussi... enfin jamais complètement inconnus, souvent des visages croisés dans les rues d'Issou ou à des fêtes diverses. Mon père a même réussi à faire venir ses nouveaux voisins bretons ! Eux, ça faisait VRAIMENT bizarre de les voir là, c'est quand même une belle marque d'amitié. Les seuls visages que je ne connais pas, finalement, sont ceux de certains gamins. On discute, on prend des nouvelles, mais je n'apprends pas grand chose de neuf, à part de nouvelles paternités, inévitables. Si y a un truc sur lequel la France restera encore longtemps compétitive, en Europe notamment, c'est bien sa démographie et sa natalité.

Après cette bonne heure, on s’assoit enfin à table. Les "jeunes" - quasiment que des trentenaires, une table de "vrais" jeunes, avec les gamins, ayant été installée à part, près de l'estrade, avec les plus vieux d'entre eux en charge de la discipline, je le sais, j'ai été à leur place, il y a rien de plus pénible que de passer pour le méchant pour les plus petits - s'installent inconsciemment entre eux, dans le creux du U, face à l'estrade. Mes parents et leurs amis "historiques" se placent à ma droite, alors que les proches de ma tante, eux, vont plutôt à ma gauche. Sans placement à l'avance, les clans se constituent logiquement, mais est-ce un mal finalement ? Au moins on n'a pas du subir le temps d'adaptation et de jaugeage de ses voisins classique des mariages. La soirée est partie assez vite finalement, et tout
le monde se connait quand même pas mal.

Au menu (j'espère ne pas me tromper, je me goure souvent dans cet exercice) : poulet et riz, servi avec une sauce à la crème fraiche et au Calva à tomber par terre de bonheur. Sans parler des gâteaux, à tomber. Moi qui essaie de faire attention en ce moment, je n'ai pas réussi à me retenir de me resservir. Pourtant c'était assez classique, pas vraiment un menu sophistiqué ou concept, juste un menu simple, efficace et bon. Un peu gras, mais bon, à la bonne franquette. Et les assiettes étaient remplies généreusement, c'était la fête quoi, merde ! Que mes amis parisiens et nantais me pardonnent, mais ça me changeait un peu quand même :p Un retour aux sources, en quelques sortes.

Sur les tables, sont disposés des fils de scoubidous, ce qui va m'occuper les mains durant des heures. Ah, le scoubidou... encore une résurgence de ma jeunesse. Et puis faire un scoubidou, c'est comme faire du vélo, ça ne s'oublie pas. Et, hormis un claquage de la main, c'est un peu moins risqué comme sport. Mon père distribuera également une rose à chaque femme de l'assemblée. C'est son truc, ça vient sûrement de son côté pakistanais... il n'empêche, la rose offerte à mon Amour est toujours là, à me regarder du haut de son vase en train de taper ce post...
Sur l'estrade, se succèdent des intervenants divers et variés. D'abord ma tante et mon père, qui nous servent un long discours sympathique, des remerciements, etc. Un coucou à ma grand-mère, aussi, même en son absence. Les amis de mon père leur ont également réservé quelques surprises, notamment une chorale mais aussi, tellement plus marrant, une parodie de YMCA par les Village People. Franchement, ça, c'était hilarant, on sent qu'ils avaient bien répété leur truc... ça donne envie de faire pareil !

Suit un blind test sur les années 70 servi par le DJ, pas facile facile d'ailleurs, qui sert surtout de prétexte à lancer les premiers danseurs sur la piste.
Nous, trentenaires narquois et un peu crétins - on est là pour se marrer, ou quoi ? - taquinons les "quinquas" et "sextas" se trémoussant comme à leurs plus belles années pompidoliennes, sur du Patrick Hernandez, du Boney M et sur du Gilbert Montagné. Sans parler de la sacro sainté chenille... sur du Gilbert Montagné. Ah ça, ils ont encore quelques leçons à nous donner les vieux...

Moi je n'ai pas bougé, hormis sur un slow, occupé que j'étais par mon scoubidou, et à discuter et me marrer avec mes frangins,mon cousin et ma cousine, et les vieux potes d'Issou. Surtout ceux de mes frangins d'ailleurs, ceux que j'avais - il étaient peu nombreux déjà à l'époque, mais quand même - faisant tous défaut. Malgré le
peu d'écart entre les générations - la mienne, celle de mon premier frère (trois ans) et celle de mon deuxième frère (deux ans) - on constate une grande différence d'attachement et de destins. Dans ma génération, tous sont partis d'Issou, parfois assez loin même. Alors que les plus jeunes sont tous là, quasiment aucun ne manque à l'appel ! Une fois de plus, je suis donc le vétéran de cette génération...

Deux heures du mat, trois heures, les premiers départs sont constatés, et on ne fera pas long feu non plus. Nous irons dormir à Mantes, chez mon deuxième frère, J., qui lui ira dormir chez ses potes... tout est sympa dans cet appart, sa taille, le synthé avec les partitions dessus, et même la vue immédiate sur le cimetière, ce qui dégage la vue, et pour longtemps :p Il n'est pas près de voir un immeuble venir se construire devant sa fenêtre... et je ne
parle pas de sa localisation, à deux pas de la gare, ce qui nous arrange grandement... mais avant de repartir ce dimanche matin, nous filons dire au revoir à la salle, où un "retour" se prépare. Bossant à 15h, je ne peux pas vraiment y participer, mais je prends quand même le temps de manger un peu, et d'assister de justesse à la distribution des cadeaux. De notre part : des bougies pour ma tante, un journal de sa naissance à mon père, déniché dans l'exceptionnelle petite boutique située aux Halles, près de la Rue de Rivoli.

Et puis voilà, mon frère nous ramène à la gare. J'ai longtemps détesté la nostalgie, mais j'avoue que ça a des côtés sympathiques quand même. Malgré tout ce qui se passe dans ma vie, je sais que ma famille, tous ces visages, resteront là comme un socle, de quoi voir venir malgré tout. Faut quand même que je les revois plus souvent, tous autant qu'ils sont.

Je vous laisse avec d'autres photos...




mardi 23 octobre 2012

Séries faites moi peur

Salut à tous,

La vie est faite de cycles, de phases bien définies. Vous avez, en vrac, les fêtes, les vacances d'été, la rentrée, l'arrivée du printemps... il y a des signes qui annoncent ces périodes bien définissables, comme le fait de pouvoir enlever sa grosse veste quand le temps devient plus clément, ou l'apparition des décos de Noël dès le mois d'octobre (!) ainsi que les pubs pour les jouets à la télé. Des périodes qui donnent l'impression que la vie n'est pas monotone, et même monocorde, alors que c'est précisément leur répétition pénible et inéluctable, chaque années, qui la rend aussi terne. Ça ne veut pas dire qu'on n'a pas le droit de s'amuser quand même, mais ce n'est pas grâce à ce programme écrit à l'avance, et auquel on ne peut absolument pas couper. Même quand t'es SDF, coupé de la civilisation et de la société, tu ne peux pas y couper. Ça n'implique juste pas les mêmes choses dans ta vie.

Je vous assure que ce post n'était absolument pas destiné à vous foutre le morale au 36e dessous :p La preuve tout de suite.

Un nouveau cycle a débuté il y a trois ou quatre semaines, coincé entre la rentrée (qui, vu que les vacances d'été des gens qui travaillent ne durent en général que trois semaines, et parfois au mois de juillet, ne concerne que les enfants, leurs parents ainsi que ceux qui regardent les pubs pour les cahiers et les stylos à la télé, c'est-à-dire beaucoup de monde finalement) et l'apparition du printemps,
tout en jouxtant les fêtes et le retour des fêtes, assez difficile à vivre en général), c'est celui des séries TV. Les quatre séries que je suis depuis mon abandon de Lost (il faudra quand même bien que je sache comment cette série délirante s'est terminée, un jour ou l'autre...), l'arrêt de 24 et la pause de Games of Throne, ont toutes repris en même temps, c'est-à-dire au début du mois. Et, hormis Dexter, qui ne compte que 12 épisodes malheureusement, elles devraient toutes se terminer au printemps. De quoi occuper de façon agréables les moments inévitablement creux de la vie d'un couple sans enfants. Vous me direz, la plupart de mes amis ont des enfants et regardent deux ou trois fois plus de séries que moi, et ce toute l'année... Leur sens de l'organisation ne cesse de m'épater :p A quels moments ils jouent au vidéo ou font des stats, bordel ?? :p

Parmi ces 4, mes deux préférées sont indiscutablement Dexter et the Big Bang Theory, devant Grey's Anatomy et enfin How I Met Your Mother. Deux séries de 50 minutes, deux sitcoms de 20, dont la qualité d'écriture et du jeu de ses acteurs me régalent l'esprit et le cœur. Il y en a très probablement une flopée d'autres aussi bonnes, voire meilleures, vu le nombre étonnant de séries que me conseillent constamment mes amis et proches, ce qui m'oblige à trier et choisir, mais pour l'instant c'est sur celles-ci que je me concentre. Quand elles se seront terminées, j'en essaierais très probablement d'autres, pour voir.

Par exemple, ce printemps et cet été j'ai essayé Games of Thrones, à laquelle j'ai accroché tout de suite et dont j'attends la reprise fin mars avec une grande impatience (ah, Emilia Clarke, étonnante sosie d'une de mes passions de jeunesse, Valérie Kaprisky...), mais aussi une série comme Modern Family, que j'ai abandonnée après 5 épisodes qui ne m'ont malheureusement pas du tout scotché. J'ai sans doute été décontenancé par la façon de filmer, du genre documentaire, avec des interviews et tout. C'était pas mal écrit, mais je regardais souvent ma montre pendant les épisodes, ce qui n'était pas bon signe... et surtout, quand une série me passionne et que j'ai plein d'épisodes à dispo, j'ai du mal à ne pas les enchaîner par paquet de 3, 4 ou 5. Là, ce n'était pas vraiment le cas. Je crois qu'en fait si tu n'as pas de gosses, ça ne peut pas vraiment te parler. Dommage, mais ce sont des choses qui arrivent...

Si les reprises de BBT et surtout HIMYM (sorry pour ces acronymes, mais on ne se refait pas quand on est un feignant invétéré) m'ont un peu, voire beaucoup déçu, Dexter et Grey's, eux, ont débuté sur des chapeaux de roue. C'est d'ailleurs étonnant de voir que ces séries, qui entament cet automne entre leurs 6es, pour BBT, et leurs 9es saisons, pour Grey's, parviennent, ou pas, à ne pas lasser leurs spectateurs et surtout à se renouveler après plusieurs années d'existence. Une série comme 24, par exemple, qui s'était essoufflée après une saison 3 exceptionnelle, était parvenue à se refaire une petite santé durant les deux dernières saisons, les 7 et 8, en s'exportant notamment à New York et Washington plutôt qu'à Los Angeles, qui avait connu 2 ou 3 attentats nucléaires sur cette période...

Pour Dexter, et là je vais spoiler à mort donc passez votre chemin si vous êtes en retard ou si vous comptez un jour vous y mettre, ce que je ne saurais jamais trop vous conseiller de faire, ça commençait un peu à tourner en rond depuis la saison 4, la meilleure de la série, avec la présence fabuleuse du tueur en série Trinty, incarné par le génial
John Lithgow, et la mort de la femme de Dexter, Rita, qui lui servait de stabilisateur, en plus de l'ennuyer prodigieusement. Mais cet évènement n'a pas vraiment contribué à relancer la série sur les deux saisons suivantes... au contraire de celui de la fin de la saison dernière, énorme, qui a tenu en haleine les fans durant dix longs mois. C'est ce qu'on peut tranquillement appeler de la torture intellectuelle...

Il a bien essayé de lui faire avaler des craques, mais Deb, sa sœur adoptive, est moins con qu'elle en a l'air. Elle connait à présent son secret, ce qui relance la série d'une façon spectaculaire. Dans chaque saison, ou presque, Dexter se trouve un ami, quelqu'un avec qui il partage plus ou moins ses tourments, son secret même parfois. En général, ça se termine mal, comme dans les saisons 2 (Lila), 3 (Miguel Prado) et bien sûr 4, avec Trinity, et parfois mieux, comme avec Lumen dans la saison 5. Ils disparaissent tous à la fin de la saison, à chaque fois découpés en morceau par Dexter, hormis Lumen. Cette fois, on a du mal à imaginer cette fin avec Deb, sa propre sœur, et personnage central de la série... elle vit mal cette situation, même si elle commence à comprendre, un peu, le rôle et l'intérêt de son frère, qui a l'avantage de débarrasser le monde de ceux qui parviennent à échapper à la justice pour des questions de procédure.

Vraiment, cette saison m'emballe comme rarement. Comme d'habitude, Dexter semble calme et serein - vu qu'il est sensé absolument ne rien ressentir - tandis que tout porte à croire, au vu du développement des autres personnages, comme Laguerta ou des tueurs ukrainiens dans cette saison 7, qu'il va encore être tout près de se faire choper. Il va encore se passer des trucs, c'est sûr. Sa relation avec Deb, surtout, laisse présager quelques grands moments de tension et de suspense. Va-t-elle le protéger jusqu'au bout, si par exemple Laguerta lui tombe dessus, quitte à mettre sa carrière en jeu ? On peut le penser, mais ça ne se fera pas sans heurt...

Voilà, sur ce je vous laisse !

vendredi 28 septembre 2012

Piqure de rappel

Salut à tous,

Bon, je ne vais pas encore m'excuser de moins écrire qu'avant... c'est comme ça, j'ai tenu plus de trois ans à un très bon rythme, mais on ne peux pas toujours être au top. Est-ce que vous me lisiez toujours, vous ? Ben non. Et ben moi, j'écris pas toujours non plus.

En ce moment, j'ai un peu la tête ailleurs, mais je ne sais pas trop où. Je suis moins connecté au monde, aux chaines infos, etc. A partir du moment où j'ai récupéré toutes ces chaînes, j'ai passé mon temps à suivre les infos, les débats, rien ne m'échappait, ou presque, quitte à regarder plusieurs fois d'affilée le même flash info. Je ne voulais rien rater, et je ne ratais quasiment rien.

Il faut dire que les enjeux étaient importants - en politique en tous cas. Je crois que cette mobilisation intense de ma part pour suivre tous les évènements de l'actu française tenaient en un but, un objectif : l'élection présidentielle, et le lourdage du nabot, avec trace de pied aux fesses incluse. Pendant un an, j'étais pendu à la session du soir d'iTélé, je regardais le débat quotidien entre Joseph Macé-Scaron, l'ancien du Figaro tatoué jusqu'aux coudes et dont la mauvaise foi de gauche arrivait même à m'énerver, et Yves Thréard, l'actuel du Figaro, un de ces journalistes de droite (oui il en existe, contrairement à ce que Eric Brunet continue de penser) qui est le moins pénible à écouter pour moi. Oui il a des opinions différentes des miennes, mais il est structuré, il s'exprime bien, argumente bien et n'est pas agressif. Pas comme moi quoi. Ni comme Brunet, dont la mauvaise foi est jouissive.

Bref je suivais tout ça, parce que je ne voulais rien rater de la campagne. Je regardais les débats, je regardais les meetings de Hollande et de Mélenchon, parce que j'avais une telle haine envers Sarkozy, j'avais une telle envie qu'il dégage que j'ai du croire qu'en restant scotché aux infos, j'allais participer à cette tâche nationale, cette nécessité mortelle et sanitaire, qu'était de virer ce démagogue autoritaire, populiste et réactionnaire, qu'était ce sale type. Si je m'en étais foutu, il aurait peut-être gagné, qui sait ? Qu'est-ce que c'est que le cerveau humain, quand même...

Mais depuis l'élection de Hollande, ou du moins à partir des vacances - parce que j'ai quand même goûté à fond ses premières semaines de mandat, rien que pour me faire à l'idée que voilà, a y est, Sarkozy a été viré, et la gauche est au pouvoir, enfin la France ne serait plus un paria dans le monde à cause de son Berlusconi à elle -, j'ai l'impression d'avoir inconsciemment lâché prise. D'abord, les chaînes infos pendant les vacances, c'est pas terrible. L'info est mince, tout comme l'expérience des jeunes journalistes timides et bien coiffés qui remplacent les habituels "titulaires" du poste. Ca baffouille, ça brille trop... bref, on s'ennuie ferme. Vous avez remarqué comme les grands évènements du monde, comme les blockbusters au cinéma, semblent attendre la rentrée ou se mettent en veille pendant les vacances, histoire que le monde entier les voit bien en face ? La chute du mur de Berlin en novembre, le 11 septembre en... septembre, DSK en mai... bon ok, Armstrong sur la Lune c'était en juillet... mais bon, on ne vivait pas encore à l'époque du tout info et de la communication, sinon je suis sûr qu'ils auraient fait plus vite ou attendu deux mois de plus...

Et depuis, je suis tout ça de loin. Je regarde la France retourner sa veste à propos de Hollande aussi vite qu'elle le fait suivant les résultats de l’Équipe de France de foot. A-t-elle vraiment cru qu'il allait parvenir à tout changer en quelques semaines, vacances incluses ? Certes son action, et celle de Jean-Marc Ayrault, semblent terriblement manquer d'énergie et de poigne. Mais c'est un peu comme si la France passait de l’ectasie à la verveine, comme un junkie qui se mettrait à l'aspirine, un poivrot qui laisserait la vodka pour commencer une carrière d'accro à l'Orangina. Pendant cinq ans, Sarkozy et sa bande de cocaïnomanes sous acides ont habitué le pays à une action trépidante, saccadée, désordonnée, et qui ne cessait de vouloir se contenter que d'accompagner l'actu à coups répété de lois populistes et démagogiques, oubliées aussi vites qu'elles étaient annoncées. Occuper l'espace médiatique, tel était sa devise et son seul et unique programme. Mais sa façon de gouverner faussement énergique a finie par être  trop voyante, et les gens, qui ne sont des moutons que pendant un temps, même trop long, ont fini par le sanctionner. Mais l'addiction était trop forte. Les gens ont été trop habitués à la suractivité, même factice, même superficielle, de Sarkozy.

Pourtant, on pouvait imaginer que Hollande avait justement été élu pour ça, pour que ça s'arrête, que ça se calme. Que les gens n'en pouvaient plus d'être constamment agressés, d'une façon pour les autres, par les lois segmentantes de Sarkozy, qui ne faisaient que diviser, que partager, que pousser les uns contre les autres. Et du coup, Hollande et sa rondeur, son apparente douceur, c'était l'antidote parfait à la Sarkozie, cette maladie qui épuisait la France depuis dix ans. Il allait y avoir du travail, mais ça allait être fait de façon plus juste, et surtout de façon normale, sur la durée, pas la précipitation. Un travail en profondeur, qui n'allait pas forcément se voir, ou beaucoup plus tard. C'est du moins ce qu'on lui demandait.

Et que lui reproche-t-on aujourd'hui ? Exactement de ne pas faire ce qu'il avait annoncé, c'est-à-dire de ne pas occuper incessamment l'espace médiatique à coup de formules chocs et d'avis définitifs. Je me doutais que ça allait arriver, mais pas à ce point. Et puis les médias, sevrés de petites phrases, de sentences xénophobes et de clash en tous jours, lui font payer ce calme trop paisible, qui nuit forcément à leurs chiffres d'audience. Franchement, c'était quoi ce festival de couvertures contre Hollande, du genre "bah alors qu'est-ce tu fous ?", "fini de rire", "est-il si nul ?"... totalement délirant. Comment ça, il gouverne mais ça ne se voit pas, et nous alors ?

Et puis y a Manuel Valls, qui a bien appris par cœur son "petit Sarkozy appliqué", qui tente d'imiter - et plutôt bien pour l'instant - le coup d'état médiatique réalisé par Sarkozy y a dix ans, au détriment d'un Chirac vieillissant. Là, c'est Hollande qui joue le rôle de Chirac, et Valls qui se balade. Mais, si son action contre les Roms est aussi honteuse que celle de ses prédécesseurs à Beauvau, ce n'est pas le cas dans les paroles. Quand Hortefeux ou Guéant accumulaient les horreurs sur les Roms, les Arabes et/ou les Musulmans, Valls ne dit rien de tel. C'est peut-être une petite différence, mais s'en est une réelle, du moins à mes yeux. On n'a pas l'impression que Valls prend du plaisir en ce qu'il fait, contrairement aux autres. Pourtant, je n'ai jamais été un fan de ce type, et ce n'est pas grâce à lui si je me mets un jour à voter Socialiste un jour. Parce qu'une chose est sûr, il sera candidat très vite, peut-être pas en 2012 mais après, c'est sûr et certain. Il ne raye pas le parquet, il l'arrache.

Voilà, pour la politique... et puis y a le PSG, bien sûr. C'est là que mon audience chute brutalement, mais c'est pas grave. Le PSG qui est encore loin d'avoir gagné d'avance le championnat, croyez-moi. Les dernières fois qu'il devait le gagner largement, en 1995-96 ou l'année dernière par exemple, il a échoué. A chaque fois, il est tombé sur des équipes improbables (Auxerre et Montpellier), qui gagnaient leurs matches de façon improbable, et qui n'ont rien fait ensuite, cette fois d'une façon tout à fait logique. Bref, c'était juste pour faire chier quoi.

Surtout, ce qui me gâche les bons résultats actuels, c'est qu'avec le statut acquis par le PSG, avec cette supposée supériorité obtenue grâce à des investissements hors du commun, j'ai l'impression de ne plus goûter complètement certaines victoires, parce que c'est soit-disant normal. Le PSG gagne 4-0 à Bastia ? Normal. 2-1 à Lille ? Normal. 4-1 contre Kiev en Ligue des Champions ? Normal. Il y a deux ou trois ans, de tels résultats auraient été tout simplement inespérés. Gagner à Bastia, oui, mais 4-0, et en ne forçant même pas en plus ? Et mettre 4 buts à Kiev ? Et battre Lille, l'autre favori du championnat et chez qui le club parisien ne gagne jamais, et sur sa pelouse ? Bah non c'est pas des exploits, puisqu'ils sont trop forts. Et du coup, c'est trop facile. Et si on gagne le championnat, pareil, ce sera trop facile. A force de dire que le PSG est trop fort, ils sont en train de ma gâcher le plaisir d'avoir enfin une équipe séduisante, après 15 ans d'attente. Quinze ans ! On n'a pas le droit d'être bon nous aussi ? Et si on l'est, c'est parce que c'est facile et normal ? Comme dirait ce connard de Nanard, "je vous emmerde".

De toutes façons, ce n'est jamais facile avec le PSG, il ne faut pas l'oublier. Parce que malgré nos bons résultats actuels, Marseille a six points de plus. L'année dernière aussi on était derrière Montpellier, tout le monde disait qu'on allait leur passer devant à un moment ou à un autre, et c'est vrai qu'on a tout gagné jusqu'à la fin, mais eux aussi, et au final les deux équipes ont terminé avec des scores de champion... pourquoi pas cette année ? Y a toujours un truc qui va pas avec ce club, foi de supporter. Je ne vois pas ce qui pourrais changer. De toutes façons, on en saura plus quand on aura joué Lyon et Marseille. Là, on sera un peu plus fixé. En espérant que la malédiction se lève - enfin.

Bon ben pour quelqu'un qui ne s'intéresse plus à l'actu... je crois que la perfusion est toujours là.

Je vous laisse !

vendredi 7 septembre 2012

Dans le Port d'Amsterdam...

Salut à tous !

Me voilà de retour d'Amsterdam, qui marque pour moi la véritable fin des vacances. A priori, la prochaine fois que je prendrais le train et quitterai l'Ile de France, il fera froid, très froid sans doute. Du coup, j'ai encore bien profité de ces deux petits jours dans le nord, même si j'ai surtout passé mon temps à prendre des photos...

Je me suis aussi rendu compte que la seule fois que j'étais allé plus au nord que Londres, c'était pour l’Écosse, l'année dernière. Je sais pas si ce sont mes ancêtres vikings qui parlent, mais y a un truc qui m'attire régulièrement vers le nord, comme ça... bon le Sud-Ouest c'est pas mal non plus hein :p C'est juste le Sud-Est qui est merdique.

Bref donc nous voici mardi à Amsterdam, un quart d'heure avant midi... en haut, la gare, en bas, notre hôtel. Au milieu, le centre historique de la capitale néerlandaise, (pas politique, mais bon, merde).

Pour y arriver, on avait traversé la Belgique (Bruxelles, Malines, Anvers...) et les Pays-Bas, notamment Rotterdam, le plus grand port d'Europe, situé à... 7 mètres sous la mer. Et pas une baleine à l'horizon.








Et nous voilà donc à Amsterdam, et sa magnifique gare.




En face, de l'autre côté d'un canal (déjà), l'église Saint-Nicolas...
... puis le fameux quartier rouge, et ses non moins renommées vitrines avec les prostituées dedans... elles ne sont pas très jolies, et surtout elles sont toutes collées à leurs téléphones. Ben oui, faut bien qu'elles s'occupent dans leurs bocaux ! En tous cas, quand j'y pense, je sais que les vacances sont terminées et qu'on était en semaine, mais je n'ai pas vu de touristes avec leurs gosses, bizarre hein !




 
 


Et au milieu du quartier rouge, l'Oude Kerk, la vieille église, qui résiste plutôt pas mal aux ravages de la luxure et du sexe tarifé...





Derrière l'Oude Kerk, encore mieux : le quartier gay.
En route vers l'hôtel, nous descendons ensuite vers la place principale de la ville, le Dam, avec son monument aux morts de la seconde guerre mondiale, et son palais royal, ancien hôtel de ville, qui aurait bien besoin d'un petit nettoyage.
De là débouche une rue quasi totalement dédiée à la restauration, et notamment aux steaks... argentins, qui pullulent littéralement dans la ville. Il faut savoir que la gastronomie néerlandaise existe (poissons, pains, soupes...) mais qu'ils se la gardent pour chez eux. Du coup, pour manger néerlandais, faut bien viser. Et comme on a très très faim, c'est parti pour un resto argentin... qu'on préfèrera vite oublier.
A noter que toutes les maisons, ou presque, portent un pignon qui servait, et sert même encore parfois, à soulever les meubles pendant les déménagements ! Notez également la boutique dédiée au cannabis...


En revanche, le dessert, qu'on reverra dans toutes les pâtisseries néerlandaises, miam !
On retourne ensuite sur le Dam, pour voir un peu à quoi ça ressemble...


Puis on emprunte la Kalverstraat (la rue des Veaux, oui oui), qui est une des plus importantes rues commerçantes d'Amsterdam, où on passera très souvent durant les 30 heures suivantes, et qui croise notamment la charmante petite place de Spui, qu'on reverra le lendemain pour le Begijnhof...


... puis un magasin Hema immense (ça commence à se développer à Paris, mais pas dans ces proportions...), qui vend, tenez-vous bien... des saucisses...
Et du vin français fabriqué en Argentine ! Faut qu'on m'explique là !!
Bref, après toutes ces péripéties, on arrive à l'Hôtel, puis dans notre chambre, d'où la vue est limitée mais pas si dégueu, surtout avec ce soleil...


Une petite sieste plus tard, et on ressort de l'hôtel. Devant nous, deux canaux qui font un T.


On va se balader dans le quartier derrière l'hôtel, pour se retrouver sur la place Rembrandt, où se situe l'énorme bâtiment dédié au club de foot mythique de la ville, l'Ajax (prononcer Ayax). Malheureusement, tout est payant, et pas qu'un peu, hormis la minuscule boutique...


La place en elle-même n'est pas mal du tout, c'est un lieu de rendez-vous des Amsteldamois, surtout le soir.
Le grand homme nous y contemple... c'est la classe, quand même, d'avoir une place à son nom, une statue...
De là, on s'en va par une autre rue très commerçante, et charmante, la Reguliersbreestraat, où se trouve un autre Hema, un McDo, un Burger King, ainsi qu'un des plus beaux cinémas d'Europe, le Tuschinski, dont la programmation fait plaisir à notre côté patriotique !




Ensuite, nous nous baladons près d'un charmant marché au fleur, riche en sabots remplis de bulbes de tulipes et de cannabis (évidemment), notamment...
On croise aussi un marchant de fromage particulièrement réputé... mais hors de prix. La prochaine fois, promis, je prévoirai un budget fromage !
Débute ensuite la suite de notre balade vers les canaux, et notamment le Kaizergracht, recommandé par notre ami à tous, le Routard... mais les autres sont tout aussi beaux, on le verra par la suite.
 










A la fin du canal de l'Empereur, nous débouchons sur la Westerkerk, un sublime temple protestant (c'est peu dire qu'Amsterdam, et les Pays-Bas, ont été marqués par la réforme). Derrière lui, la maison d'Anne Franck, que nous ne visiterons pas (pas de sous), mais son wifi marche du tonnerre :D


 


On a terriblement mal aux pieds (et faim), donc on retourne vers le centre. Là encore, les rues et les bâtiments que nous traversons sont vraiment magnifiques. Quelle ville splendide !




On trouve miraculeusement un grand magasin, qui ne déroge pas aux impératifs patriotiques... matez moi cet alignement de Goudas ! (prononcez Rouda, je me suis tapé la honte en le prononçant à la française...) A la sortie, un pigeon me saluera en déféquant royalement sur ma casquette... Salopard !
Avant de manger (il m'en faut plus pour le couper l'appétit), on va d'abord visiter un petit quartier sympa, qui se situe de l'autre côté du canal devant notre hôtel. Devant lui, la grand-mère de l'actuelle reine des Pays-Bas, Beatrix, qui se nommait Wilhelmina, reine pendant 58 ans (record national, de 1890 à 1948), et héroïne nationale pour son rôle dans la résistance néerlandaise pendant l'occupation du pays. Et ce à cheval, fallait le faire...
Le quartier est charmant, les canaux et les rues, tout petits...












On traverse ensuite un canal (on a fait que ça) pour se retrouver près de l'Hôtel de Ville et de l'Opéra, juste en face de notre hôtel. On ne le sait pas encore, mais on est à la pointe de l'ancien quartier juif (il porte aujourd'hui ce nom), qui fut évidemment le lieu d'un ghetto abominable pendant la guerre (80 % des juifs déportés). Ensuite nous traversons un pont, pour repartir derrière notre hôtel, où on a repéré un bon endroit pour manger, néerlandais en plus.




Ça c'est dingue, c'est un distributeur de cochonneries, des bâtons de poulet panés, des hamburgers, des trucs comme ça... pour 1 ou 2 euros. Incroyable !


Mais nous on a pris nos dîners chez Van Dobben, une institution locale. Ils font des petits sandwiches avec des saucisses, mais surtout des croquettes avec un choix de parfums assez incroyable, servis dans des broodje (des pains) complètement typiques. Moi j'ai pris les deux, au prix où c'était (genre 3 euros)... on les mangera tranquillement dans notre chambre d'hôtel, avec des tomates cerises. C'est délicieux !


Puis on prend notre courage à deux mains, et on ressort prendre en photo le pont à bascule d'à côté, éclairé la nuit, le point le plus photographié d'Amsterdam paraît-il ! Malgré le manque de lumière qui pose des problèmes à mon téléphone portable, j'ai réussi à prendre quelques photos potables...




Le lendemain, un grand soleil nous accueille, mais ça ne durera pas... il fera gris toute la journée, voire venteux, donc frisquet. Mais bon, on n'a quand même pas eu à se plaindre. Dans l'hôtel, ils préviennent que malgré la tolérance nationale pour les stupéfiants, vaut mieux pas les utiliser dans leurs murs. Une précision qui s'impose !


Retour sur la Reguliersbreestraat (impossible, cette langue)... on va dans le centre, pour visiter le Begijnof.


Le Begijnhof (beguinage) n'est pas un lieu dédié aux danses antillaises, mais bel et bien un lieu où des sœurs catholiques ont vécu malgré la répression protestante (oui parce que si en France les Protestants étaient persécutés par les catholiques, c'était l'inverse en Europe Centrale et du Nord, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas). Bref, ce lieu est charmant, coupé du monde, calme et tranquille, et héberge l'une des deux seules maisons de bois de la ville, qui ont survécu à deux énormes incendies qui ont frappé la ville au XVIe siècle.






 




Nous ressortons sur la Kalverstraat, pour nous retrouver sur le Dam. Là, nous nous dirigeons vers l'ouest, et le quartier du Jordaan, qui est chaudement recommandé par le Routard, avec raison d'ailleurs.


Entre nous, nous faisons une halte au Magna Plaza, le grand magasin de la ville. Bon, ce n'est ni le Harrod's de Londres, ni les Galeries Lafayette, mais c'est quand même très beau, surtout de l'extérieur. L'intérieur, en revanche, est très banal.






Mais au moins, ils vendent de tout comme musique...


En chemin pour le Jordaan, on recroise la Westerkerk, au pied de laquelle se trouve un des typiques vendeurs de harengs... mon Amour voulait en goûter mais on a raté l'occase, dommage... pour elle :p


Nous voilà au Jordaan, ancien quartier populaire de plus en plus bobo (on connaît ça à Paris), parcouru par des rues pleines de fleurs et de canaux tout aussi fleuris. Ça fatigue mais que c'est beau :










 










On en peut plus, on est crevé, on a faim... on s'arrête dans une boutique de sandwiches, qui offre là encore une grande palette de choix. Moi ce sera œuf, jambon, fromage et tomate, servi comme une galette à poser dans le broodje. Miam !




  La fin de la journée s'approche doucement, on prend le train à 19h16... on retourne vers le centre.


Notre objectif : le Beurs van Berlage, l'ancienne bourse, qui date d'un siècle. Son architecte, qui s'appelle aussi Berlage (étrange), devait avoir fumé les mêmes trucs que Gaudi, l'architecte de Barcelone. Son bâtiment, magnifique, imposant, recèle une tour florentine, une cheminée d'usine... à voir absolument.




 
Ensuite, direction l'ancien quartier juif, déjà cité un peu plus haut.
En chemin, on croise le waag, un château médiéval transformé en... restaurant.
Dans le quartier juif, près de l'Hôtel de Ville, on se balade dans un marché qui longe un canal.




Bonjour mademoiselle !
Une statue de Spinoza, un autre héros local, un philosophe particulièrement humaniste et féru de liberté...
Nous voici dans l'Hôtel de Ville, qui côtoie de près l'opéra, comme on peut le constater...
On cherche pendant une demi-heure le NAP, la hauteur réelle d'Amsterdam, un bouchon de cuivre qui côtoie trois colonnes d'eau, qui situent le niveau de la mer à deux endroits différents de la côte néerlandaise, et la troisième, la hauteur d'une inondation célèbre. Ça fout les jetons... sur cette carte, on voit qu'en fait ce pays ne devrait tout simplement pas exister. Sept mètres à Rotterdam, vous imaginez ? Plus de trois fois et demi ma taille ! On peut vraiment se demander ce qui a pris aux gens qui ont décidé de repousser la mer et se poser à cet endroit, à une époque où les problèmes de surpopulation n'étaient pas vraiment réels...


Voilà, c'est fini. On repasse par notre magasin pour s'équiper en eau (vendue dans des cartons, comme du lait, et portant des noms de villes lorraines !
Et direction la gare, équipée d'un immense parking pour... vélos. Il ne reste pas une place de libre. Cette ville est parcourue de plusieurs milliers de cyclistes à longueur de temps, rendant la traversée des rues assez dangereuses pour quelqu'un de pas habitué...




Et voilà, c'est fini !

Je vous laisse...