mardi 19 juin 2012

Promesse tenue

Bonjour à tous,

Aujourd'hui j'ai pris une goulée d'air tandis que je nage dans le boulot et l'Euro, que je suis au plus près, comme toujours. Auparavant c'était Roland Garros... dure période pour les autres sujets.

Donc je suis allé me faire un ciné avec mon Amour. Et on est allé voir Prometheus, le dernier Ridley Scott, le mythique réalisateur du premier Alien, qui a inventé à la fois deux personnages exceptionnels : Ripley, une femme héros - peut-être la première du genre - particulièrement dure à cuire, et l'Alien, la version ultime du monstre à la fois sanguinaire, sans émotion et parfait esthétiquement. Dans les deux cas, et malgré de nombreuses tentatives de copiages et trois suites plutôt réussies, ce qui n'était pas gagné d'avance, je crois pouvoir dire qu'on n'a pas fait mieux.

Attention, ce que je vais vous raconter maintenant va déflorer l'intrigue du film ; si vous avez envie d'aller le voir, passez votre chemin. Chais pas moi, allez voir "Arrête de pleurer Pénélope", ça a l'air super.

Cette année, Scott renoue avec son premier amour, la science fiction et le huis clos spacial. Et pour cause : après deux heures durant lesquelles le fana de la quadrilogie Alien, et surtout du premier, un chef d’œuvre absolu, je le répète, aura noté une bonne dizaine de références directes au premier opus de la série, que je vais essayer de lister dans les prochaines lignes, on se rend carrément compte à la fin que ce film est tout simplement le "prequel" d'Alien ! Oui, alors que personne ne l'avait annoncé, ce film raconte tout simplement, mais on ne le sait que lors de l'ultime scène, comment est créée la créature en question, comment elle est générée, et pourquoi le vaisseau de Ripley la découvre sur cette planète et dans le contexte qu'on connaît. A savoir dans un vaisseau gigantesque, en forme d'arc de cercle...

D'habitude, les "prequels", ces films qui racontent l'histoire précédent celle d'un film connu, comme par exemple la deuxième trilogie Star Wars pour la première, on en fait tout un pataquès, de la pub, des images "exclusives" diffusées sur le net 6 mois avant... bref tout ce qui faut pour que les fans soient présents. Vous avez vu de la pub pour ce film vous ? Ou au moins de la pub relatant le fait que ça racontait l'histoire de l'Alian qui allait décimer l'équipage du Nostromo, hormis Ripley ? Non. Quitte à perdre de l'argent en ne mobilisant pas les armées de fans d'Alien, Ridley Scott a préféré garder le suspense pour la fin, histoire de garder l'orgasme final intact pour les spectateurs qui lui auront fait confiance. Même si les références à Alien sont nombreuses, je le répète, jamais tu te doutes à quel point le lien est énorme avec ce film... jusqu'à la dernière image. Chapeau, il fallait prendre ce risque... surtout que vu le grand spectacle que c'est, il a du coûter un sacré paquet de pognon...

Revenons sur la longue liste de références. Pas sûr que je me rappelle de toutes, y en a tellement... à un moment, on se dit que c'est même un poil trop.

- D'abord, un des personnages principaux se nomme David, et est en fait un robot synthétique parfaitement identique aux humains. Comme Ash, magistralement interprété par Ian Holm en 1979. Et comme Ash, il termine sa course avec la tête arrachée et un liquide blanc s'échappant de son cou... tout en ayant toujours la possibilité de parler...

- Noomi Rapace est le personnage central du film. Une femme héroïne, déjà... mais surtout, elle se retrouve avec une bestiole dans le ventre, comme Ripley dans Alien 3. La scène où elle réussira à s'en débarrasser dans Prometheus est à mon avis déjà une scène mythique... à ne pas manquer.

- Lorsque Noomi Rapace s'en va à la fin, avec la tête du robot dans son sac, on l'entend enregistrer un message pour ceux qui capteraient son vaisseau. Et ce message se conclut ainsi : "Ici Elisabeth Shaw, dernière survivante du Prometheus..." Tout comme Ripley à la fin du premier Alien, au mot près, hormis les noms...

- Sur la planète, les hommes trouvent une structure qu'ils visitent, et dans laquelle ils trouvent une pièce remplie d'espèces de vases remplis d'une substance noire, qui génère des bestioles particulièrement voraces. Un peu comme les oeufs d'Alien dans le même vaisseau, quelques siècles plus tard...

- La cryogénie, bien sûr : après deux années de voyages, l'équipage du vaisseau émergent d'espèces de cocons allongés qui les auront complètement conservé des affres du temps. Comme dans les 3 premiers Aliens...

Rappelons à présent le début du premier Alien : un vaisseau cargo est stoppé dans l'Espace pour répondre à un appel de détresse sur une planète. Ils y vont, et trouvent un vaisseau en forme d'arc. A l'intérieur, ils y trouvent un espèce de siège comme dans un observatoire pour regarder les étoiles, avec une immense créature assise dedans, pétrifiée, et avec le signe d'une explosion abdominale. Et surtout, une immense pièce avec une grande quantité d’œufs. Un des hommes s'approchent trop d'eux, une bestiole s'en échappe et se colle à son visage. De retour au vaisseau, et après un temps d'attente durant lequel il se rendent comptent qu'ils ne peuvent lui enlever la bestiole sans le tuer, et que son sang est comme de l'acide, elle s'enlève d'elle même et meurt. L'homme se réveille, semble aller bien... avant qu'une autre bestiole - un petit Alien, qui va les manger un par un une fois devenu grand - ne lui perfore l'abdomen, le tuant sur le coup, et s'enfuit. Je l'ai dit, il devient énorme en quelques heures, les mange tous un par un mais est projeté dans l'espace par Ripley, après qu'elle ai été contrainte de détruire le vaisseau et de s'enfuir au bord d'une navette.

Faisons à présent le lien avec Prometheus. Le vaisseau en forme d'arc qu'ils trouvent y est : c'est celui des créatures qui sont allées créer l'homme il y a bien longtemps, avant de changer d'avis et de vouloir détruire ces mêmes hommes. Ils ont du voir à quel point leur petit jouet était défectueux sous tous les angles... bref, à la fin du film, l'un d'entre eux prend son vaisseau et veut partir vers la Terre détruire l'humanité grâce à l'aide du fameux produit noir évoqué un peu plus haut. Sauf que les courageux humains présents envoient leur vaisseau sur le sien, qui s'écrase sur le sol. Le poste de pilotage ressemble étonnamment au siège d'un observatoire... ça m'a sauté aux yeux quand je l'ai vu.

L'héroïne, Shaw, sort avec un autre scientifique que David, le robot, contamine avec une goutte de liquide noir pour voir ce que ça donne. Avant que ce dernier ne meurt assez atrocement, il font l'amour ensemble, ce qui fait que Shaw se retrouve immédiatement enceinte de... trois mois, mais apparemment pas d'un charmant poupon rose. Elle se l'enlève du ventre à l'aide d'une machine opératoire - une scène atroce, je vous l'ai dit - et voit une espèce de poulpe particulièrement agressif lui sortir des entrailles.

A la fin du film, elle est poursuivie par la créature qui veut aller sur Terre détruire l'Humanité, mais qui n'est pas contente que son vaisseau ait été mis par terre. Il se retrouve alors aux prises avec le même poulpe, qui a grandit très très vite. Tandis que Shaw s'enfuit, la bataille entre les deux machins s'engage, et c'est le pouple qui l'emporte : il lui plonge un tentacule dans la gorge et s’aplatit sur lui. A la fin de la fin, la fameuse scène finale, nous montre l'abdomen du perdant de la bagarre s'ouvrir sur une autre bestiole. Cette dernière est noire, et elle a une tête allongée de l'avant à l'arrière. Surtout, elle est dotée d'une double mâchoire qui devrait faire des ravages... Le premier Alien est né.

Voici ce qui se passe donc entre les deux films : L'Alien, forcément une Reine - les Aliens ont un mode de reproduction proche de celui des abeilles, avec des reines qui pondent des œufs, même si y a une étape de plus (la bestiole qui met le futur Alien dans l'abdomen d'un corps non consentant) - va se balader, s'installe dans le vaisseau en forme d'arc échoué à côté, y ponds sa progéniture, et attends, longtemps. Et voilà.

C'est bien amené, c'est terrible ces films où on se dit à la fin : "purée j'aurais du m'en rendre compte !" Plus de trente ans après, Ridley Scott a bouclé la boucle. Ça donne envie de revoir les Aliens...

Allez, à plus tard !