lundi 7 décembre 2015

L'Amérique... jour 6

Salut à tous !

Bon nous voilà coincés entre les terroristes et les fachos... mieux vaut être seuls que mal accompagnés, parfois, non ? Allez, pour aider à digérer tout ça je vais reprendre mon récit de notre petit road trip aux States, pays qui présente la particularité d'avoir pour extrême droite un parti traditionnel et historique, et qui porte lui-même le nom d'un de nos partis traditionnels et historiques : les Républicains. Bref, passons.

On se lève très tôt ce premier matin étasunien, histoire de ne pas rater le lever du soleil sur la mer toute proche. Seul mon Amour reste au lit, ainsi que les enfants. Pour ma part, grâce aux bons offices du décalage horaire, je n'ai pas vraiment de problème pour me lever à 6h30... Je pars donc à peine éveillé et habillé avec M&Z vers la plage. Il fait quasi jour, on a donc raté ce qu'on ne voulait pas rater, mais de très peu. Le spectacle sera quand même grandiose.

La Bretagne, qui nous fait face à 6000 kilomètres, ne renierait pas ce que le soleil tout neuf, les nuages élégants, la plage désertée, hormis par un ou deux joggeurs, quelques chiens et des bateaux attendant paisiblement le retour de la marée, vont offrir à nos yeux. Ptêt même qu'elle pourrait en être jalouse. La plage est bordée de petites maisons typiques de la Nouvelle Angleterre, cette région que les colons, il y a 4 siècles, ont tout fait pour faire ressembler à leur Angleterre - l'ancienne - natale. Le vent est frisquet, la balade exquise, le soleil multicolore, les photos infidèles mais elles font ce qu'elles peuvent. Un vrai moment magique, comme on voudrait en vivre plus souvent. Si seulement je pouvais tous vous emmener dans cette région pour la voir de vos yeux ! C'est quand même autre chose que sur un écran d'ordi.

Ça nous donne aussi l'occasion de découvrir et d'immortaliser - si tant est qu'une photo serait forcément immortelle - notre maison, enfin notre "cottage", qu'on n'avait pu que deviner dans la nuit la veille au soir. Elle est belle cette maison, située dans un quartier - et un pays, d'une manière générale - où les drapeaux américains n'ont pas besoin d'évènements tragiques pour fleurir aux fenêtres. Tout comme les paniers de basket d'ailleurs. Une maison idéale pour un écrivain qui chercherait de la tranquillité et de l'inspiration. Mon voyage en "Stephenkingie" se poursuit sans coup férir : c'est plus que fidèle à ce que j'espérais.

A notre retour ça dort toujours à l'étage, mais ça ne dure pas. Une fois le petit déj avalé, direction Portland, Maine, la capitale mondiale du homard. Heureusement que je ne choisis pas TOUTES mes destinations sur des critères culinaires, sinon je ne serais jamais venu ici, vu que je déteste les crustacés. J'adore aller à Cancale, aussi, pourtant pour éviter les moules là-bas... bref les homards, à Portland, ils sont partout, mais j'y reviendrais. D'abord, nous visitions un quartier résidentiel qui regorge, d'après le Routard, de superbes maisons à admirer. La balade est sympa, y a de jolies maisons mais ce sera pas le clou de notre voyage. On repart vers le centre ville de Homardland, où on cherche vite un point de chute pour manger.

Évidemment, dans la troupe qui m'accompagne, on veut manger du homard, normal. Après avoir écumé les différentes adresses de la zone, on se décide pour un restau tout près du port. Comme ça se fait de plus en plus, notamment chez Shake Shack aux Etats-Unis mais aussi chez Factory & co en Région Parisienne, après avoir commandé on nous donne un petit appareil qui sonne quand notre commande est prête et qu'on doit aller la chercher. Sauf que là, bien entendu, l'appareil en question, ben c'est un gros homard. Bref moi je prends un burger avec de la viande normale dedans - très bon d'ailleurs - et les autres se régalent avec leurs décapodes servis en sandwich.

Puis on récupère notre voiture de beaux gosses et on part en chasse aux phares de la région, qui en est très riche. Les phares, avec le homard et Stephen King - en plus de sa riche histoire coloniale et indienne - c'est la fierté du Maine, qui en compte plus de 60 le long de ses côtes... dont 5 dans la baie de Portland. Un très bel article sur le sujet, ici. Bref, on va faire deux phares cet après-midi là. On commence par celui de Cape Elizabeth, qu'on n'arrivera pas à vraiment approcher mais qu'on verra quand même très bien. Surtout quand on défiera le vent sur une avancée rocheuse harcelée de vagues, sur laquelle nos appareils chauffent - ils sont bien les seuls, ça caille grave. Si je mettais toutes les photos que j'ai fait à cet endroit, Google serait pas content.

Après avoir flâné le long de la côte à chercher - en vain - d'éventuelles baleines à admirer, on reprend la voiture pour voir notre deuxième phare, le Portland Head Light, qui n'est finalement pas très loin de notre cottage. Notre GPS nous amène devant une espèce de grande porte domaniale, qui nous fait sérieusement douter de la fonctionnalité de notre GPS, qui nous fait déjà bien marrer d'ordinaire puisqu'il a un accent québecois à mourir de rire... derrière la grille on voit un grand parc, un tennis, mais pas de phare, c'est bizarre. On entre quand même - ben oui, c'est ouvert - et on marche un bon moment. La côte se découvre à nos yeux, mais le phare, non. Le doute a plus que germé dans nos têtes quand finalement on le voit, derrière une petite colline. Et c'est en s'approchant de cette merveille, construite par George Washington lui-même en 1791 - enfin pas vraiment par lui-même, il a surement du déléguer, c'était quelqu'un de très occupé - qu'on aperçoit, à notre droite, un chouette parking qui aurait été parfait pour nous garer pas loin du phare... merci le GPS.

On n'ira pas visiter le phare, mais on appréciera quand même largement la vue, on prendra des photos, on fera même une mini sieste sur l'herbe... je vous laisse apprécier les photos, qui vous diront mieux que moi à quel point l'endroit est superbe. L'après-midi, lui, n'est pas encore très avancé mais tout le monde est fatigué, notamment les mômes, donc on se décide de rentrer. Demain - Boston, mes aïeux - sera une grosse, grosse journée. Avant de manger, allez soyons fous, on se fait un dernier phare, qui se situe au bout de notre plage, l'occasion de se balader encore une fois, au coucher du soleil cette fois. En chemin, on croise une bande de dingos geeks qui font semblant de s'affronter avec des armes bidons. Spectacle complètement improbable, qui ne nous empêche pas de profiter de notre dernier phare.

C'est pas tout ça, Boston nous attends ! A plus tard !


















jeudi 12 novembre 2015

L'Amérique... jour 5

Salut !

C'est parti pour notre road trip dans le nord-est américain ! Bon on ne va pas visiter TOUT le nord-est américain, trois jour ce serait un peu court. Surtout que la distance est immense. C'est tout le charme de ce pays-continent : on va couvrir l'équivalent d'un Paris-Bordeaux, grosso-modo, alors que sur une carte des États-Unis c'est comme si on allait à Créteil... c'est dire si mon futur projet de traversée des États-Unis est ambitieux. Mais il n'est pas négociable.

En attendant, je vais donc m'échauffer avec ce "saut de puce" en direction de Portland, Maine. Oui ici on précise toujours l'état dans lequel la ville se trouve, parce que
figurez-vous que des Portland, aux USA, y en a... 16. Autant dire que t'as intérêt à taper le bon Portland dans ton GPS, sinon tu vas vite aligner les kilomètres. Sachant que le plus connu c'est pas le nôtre, c'est celui de l'Oregon, à plus de 5000 kilomètres de là, sur la côte ouest. Il n'empêche, que le notre, de Portland, est la plus grande ville du Maine. Mais ne brulons pas les étapes, qui auront fait le charme de notre longue journée de route.

Comme les couleurs ou la bonne humeur dans la voiture, la pluie, plus ou moins
intense, ne nous quittera pas de la journée. C'est pas grave, les essuie-glaces c'est pas fait pour les chiens. Jusqu'à chez Tim Horton's, où nous avons pris notre petit-dej (je l'ai dit qu'il font des super bons trucs ? Ah oui je l'ai dis, pas grave), c'est M qui conduit, parce que pour être tout à fait honnête je me sens pas formidablement en confiance à l'idée de conduire dans un pays étranger. Pour ce qui est de conduire du bon côté, pas de problème, ils n'ont pas viré les Anglais y a 240 ans pour rien. Mais ils ont plein de petits trucs bizarres qui sont quelque peu stressants, des panneaux bizarres avec des flèches, des carrefours tarabiscotés où le feu est en face de toi mais de l'autre côté, donc faut s'arrêter avant, sinon... y a aussi les miles qui remplacent les kilomètres (1,6 km = 1 mile), et c'est là que tu te rends compte que les 88 miles par heure de Retour vers le Futur, effectivement c'était très rapide... bref, faut juste prendre le pli, mais en attendant t'as intérêt à avoir été bien briefé par des gens habitués. Heureusement, c'est mon cas. Il est temps de quitter le parking du Tim Horton's et de rouler vers les États-Unis. Hihi !

La frontière - qui arrive très vite, Montréal est vraiment pas loin - sera un pensum, même si c'est quand même moins pire qu'en avion. Étrangement, les douaniers américains pour la route sont nettement plus détendus et souriants que dans les aéroports. Peut-être parce que finalement
ils ont moins de responsabilité, que aucune des personnes qu'ils auront contrôlé n'ira foncer dans une tour avec sa bagnole, et que même si l'une d'entre elles le faisait ça ne ferait que des dégâts relatifs... de toutes façons ils ne contrôlent pas les bagnoles, ou pas toutes en tous cas...

On est d'abord interrogés alors qu'on est encore dans la voiture. Le mec nous demande ce qu'on vient faire chez eux, combien de temps on reste aux States, qu'est-ce qu'on fait dans la vie... je pense qu'ils s'en foutent de savoir si on est
taxidermiste ou contrôleur des impôts, à mon avis c'est juste pour voir nos tronches et comment on répond. Ensuite il nous fait nous garer un peu plus loin, et rentrer dans une salle où plein de guichets nous attendent, avec un douanier (armé) derrière chacun d'entre eux. Et c'est là qu'on nous fait remplir le fameux questionnaire où on nous demande si on est des méchants terroristes qui projetteraient de faire sauter la Maison Blanche entre deux hot-dogs. Un truc qui aura inspiré nombre d'humoristes depuis le 11 septembre, mais c'est toujours aussi drôle... sauf si tu veux faire le malin en répondant oui. Parce que là à mon avis, t'es pas sorti de l'auberge.

Bref on poireaute pas mal, finalement un douanier au sourire ultrabright qui ne déplait pas à M et Am. nous prend nos empreintes, nous donne un petit papier vert qui nous permet de rester trois mois aux USA (bon à savoir... ça nous servira pour
retourner à NY, dans une semaine...), et en route tout le monde ! On est aux États-Unis !!

Pour l'instant on est dans le Vermont, c'est très forestier, très joli. Mais la perle, ça va être les White Mountains, les montagnes blanches, dans le New Hampshire, un des plus petits états des États-Unis. Blanches,
elles doivent être que l'hiver, quand elles sont recouvertes de neige, comme les autres montagnes du coin d'ailleurs, parce que pour l'instant elles sont surtout remplies de couleurs. C'est le début de la fameuse saison des couleurs, typique de ce coin du monde. Y a beaucoup de rouge, du aux érables notamment, du jaune vif... les forêts sont recouvertes de toutes ces couleurs qu'on voit très peu en France, voire jamais. C'est un régal pour les photographes, qui viennent ici spécialement pour immortaliser ce spectacle. Merci à mon Amour pour ses photos, vu que moi, forcément, en conduisant c'était plus compliqué...

Il fait faim, et pour remédier à ça, on s'arrête dans un petit patelin en plein dans
les Montagnes Blanches, pas très loin du Mont Washington, qui s'appelle, et ça ne s'invente pas, Bethlehem. Y a que ça ici, des New Jerusalem, des références à la Bible... Dans cette petite ville typique, qui me fait furieusement penser à certains romans de Stephen King - ce sera pas la dernière - on n'ira pas au resto, pas trop le temps, on se ravitaillera plutôt dans la station service du coin. Pour ma part ce sera un paquet de gâteaux apéros au gout pepperoni et des bandes de viande séchées. Ça c'est trop d'ici, et c'est super bon, j'adore.

Juste après être reparti, on s'arrête au bord d'une rivière, l'Ammonoosuc, en pleine nature. Là pour le coup, je suis complètement dans mon jeu Assassin's
Creed III, qui se déroule très exactement dans cette région, dans ces forêts, à l'époque de la Guerre de Sept ans puis pendant la Révolution Américaine. J'y ai passé du temps à sauter d'arbres en arbres dans ces coins, à chasser le daim, l'élan... oui je sais c'était virtuel, pitié ne me faites pas interner. Bref cet endroit est superbe, on s'est presque arrêtés au hasard mais on a eu du nez. Après avoir mangé un morceau, on repart.

Plus tard, on s'arrête au bord d'un étang, bordé par des montagnes magnifiques. Là encore, on se régale en photos diverses. Quelle merveille cette région ! J'imagine les premiers colons qui ont exploré cette nature - entre deux attaques de Mohawks - et qui se sont dit, comme nous, qu'ils avaient jamais vu des merveilles pareilles. Des montagnes, on en a ici, des lacs aussi, mais des couleurs comme ça... et cette brume qui rend tout ça mystérieux... on est vraiment content d'être là. C'est EXACTEMENT pour ça qu'on a voulu faire ce road trip. On fera un dernier arrêt sur un parking juste avant de quitter les Montagnes Blanches, pour prendre quelques dernières photos de la vue.

On arrive dans mon Maine chéri. C'est ça que je voulais voir, c'est ici que je voulais venir. Le Maine, que j'ai tant admiré dans les descriptions de Stephen King, qui y est né (à Portland), y a vécu toute sa vie et y vit encore, plus au nord, à Bangor - souvent utilisée dans ses romans, notamment l'affreux Ça - et à Lovell. J'ai l'impression d'avoir toujours connu cette région, ces petites villes avec leurs églises blanches, leurs pick-up, leurs belles maisons coloniales... et ces forêts interminables. Je suis content.

La nuit est tombée quand on arrive à Portland. La maison que nous avons louée est juste géniale. On est à quelques mètres de la plage, et on a vraiment, vraiment l'impression d'être dans un cliché sur pattes. On est dans le Maine typique, on est loin des pièges à touristes, et c'est le pied. Vous la verrez dans le prochain post. Je reste avec les enfants pendant que les autres vont faire des courses pour les pâtes du soir, et on ne fait pas long feu. Vivement demain ! Mais aujourd'hui, c'était bien...

A plus tard !