samedi 30 janvier 2010

La Ferme !


Hello,

Hier j'ai encore exposé mon corps et mes quelques neurones fatigués à ce que la télé peut produire de pire. Et le pire du pire, c'est qu'elle arrivera toujours à faire pire. Elle est très très têtue, la télé.

C'est juste qu'il faut que je sache. Que je sache quoi dire si je dois en parler. Que je sache ce que mes contemporains aiment. Que je ne sois pas complètement déconnecté. Qu'est-ce qui plait là-dedans ? Ça ne peut pas être que le voyeurisme, y a forcément autre chose... et pourtant...

La "Ferme célébrités en Afrique". Rien que le titre est évocateur. Dans cette émission, un des principes c'est de se moquer des riches, de la "France d'en haut", des puissants, ceux que les gens envient tous les jours dans la presse poubelle, désirant leurs vies qu'ils passent à se pavaner dans des soirées en beaux habits. D'ailleurs, les bandes-annonces le disaient : les "célébrités" allaient devoir abandonner leurs limousines. En oubliant de préciser que s'il y en avait quatre parmi les 16 qui avaient/ont/auront utilisé au moins une fois dans leur vie une limousine, c'était déjà pas mal. Charvet, Nielsen, la Princesse de Clermont-Moncul... à la rigueur.

Il y a donc, d'un côté, ce côté poujadiste. Et de l'autre, il y a ces ringards qui n'ont plus rien à perdre. Qui donneraient le bras de leur mère pour passer deux minutes à la télé. Qui ne font rien depuis 10, 20 ans, mais qui sont perpétuellement en train de préparer leur nouvel album ou qui vont bientôt tourner dans un film. Ils ont tous une actu, que personne ne voit passer. L'ultra médiatisée Céline Durand, par exemple, se vante d'avoir tourné dans le dernier film de Lagaf, et on a pu assister à la réplique qu'elle a fait à Jean-Paul Rouve dans un film. Et ce Michael Vendetta... le googeliser est un grand moment de vie. La seule chose qui peut le sauver, c'est que cette attitude de "beaugosse" soit un personnage. C'est au-delà du pathétique, c'est la misère du show-business. Au moins, Maccione ne se la joue pas : il est à la retraite à Saint-Paul-de-Vance, où il joue aux boules. Respect, Aldo.

Pourquoi sont-ils là ? Ne savent-ils pas qu'on va se moquer d'eux ? Que rien que le fait que leur nom ait été évoqué pour y figurer sonnait déjà comme le glas de leur carrière, que cela gravait dans le marbre leur statut définitif de has-been ? Comment peuvent-ils imaginer que cela pourrait être un rebond pour leur carrière ? Est-ce que Massimo Gargia ou Vincent McDoom ont réussi à percer grâce à cette émission ? Mais est-ce que de toutes façons ils y croient encore, honnêtement, ou bien est-ce que ces pauvres types et ces braves filles y vont juste pour le blé et le voyage, et qu'ils ont définitivement abandonné toute idée de dignité ?

C'est ça qui me fascine dans ces émissions : jusqu'où l'homme peut aller pour humilier l'homme, et jusqu'où ce dernier peut aller dans le ridicule pour qu'on n'oublie pas totalement sa tête.

Et en même temps, qu'ont-ils fait qui serait gâché par cette émission ? Brigitte Nielsen était l'égérie des "musclés" américains des années 80, Schwarzenegger et Stallone, et depuis 10 ans accumule les participations à la télé poubelle ; Aldo Maccione a fait un ou deux bons films dans les années 60, et puis... bon, voilà ; Surya Bonaly a été cinq minutes une excellente patineuse ; Adeline Blondiau a joué dans "Sous le Soleil" et a été une des minettes de Johnny ; David Charvet parle comme Candeloro et joue et chante comme lui, ou plutôt a joué et chanté ; et j'en passe. Rien que la gloire ne puisse oublier sans chagrin.

Je savais que je ne regarderais pas d'autres éditions de cette émission, donc c'est sans regret que je passe à autre chose. Pas sûr qu'on en apprenne plus pendant 10 semaines, mais si c'est le cas n'hésitez pas à m'en parler :p

Je vous laisse.

mercredi 27 janvier 2010

Gainsbarre


Salut à tous,

J'ai toujours aimé Gainsbourg. Quand j'étais jeune, on m'avait offert un coffret trois CDs avec une multitude de chansons de lui. Même chose d'ailleurs pour Brassens et Brel. Ces trois-là constituent le trident de ma connaissance musicale.

Sans faire offense aux deux derniers, deux artistes immenses mais qui se ressemblent beaucoup par certains aspects, Gainsbourg est, pour moi, encore au-dessus. Selon moi, un seul artiste français - je parle là des auteurs compositeurs interprètes, of course, ceux qui chantent ce que eux ont à raconter - aurait pu le concurrencer en matière à la fois de génie mélodique absolu, c'est Polnareff. Problème, ce dernier n'a absolument rien sorti de potable depuis presque 25 ans, et lui n'a pas l'excuse d'être décédé.

C'est marrant parce que quand on prend les chansons de Gainsbourg au hasard, on a vraiment l'impression qu'il a eu trois périodes bien distinctes : celle du poinçonneur, dans les années 50 jusqu'au milieu des 60's ; puis celle de Melody Nelson, ou il pond sans doute ses meilleurs albums dans un anonymat relatif, jusqu'à la fin des 70's, et enfin celle de Gainsbarre, ou la qualité baisse - moyennement, mais elle baisse - mais ou il vend des disques au tractopelle. Celle que notre génération a connu et qu'elle associe le plus à Gainsbourg.

Et pourtant, quand on suis son oeuvre au fur et à mesure, ce découpage est moins définitif. Je veux dire, quand on voit des interviews de lui durant ces 40 années de carrière, sa tronche change peu, dès les années 60 il adopte un râteau comme rasoir, et toujours il parle avec son nez et une voix parfois difficilement audible, embrumée par ses cinq paquets de clopes quotidiens. La seule chose qui change, ce sont les cheveux, de plus en plus longs - là aussi, c'est relatif - et blancs, les chemises en jean et les lunettes noires.

Même chose pour les chansons, et notamment ses thèmes. Parce qu'au niveau musical, l'évolution est totale : la java fait place à la pop, au rock puis au reggae, voire à la musique africaine. Il a touché à tout, et pourtant une chanson de Gainsbourg est reconnaissable parmi cent. C'est ce qui m'a toujours déterminé quand il fallait désigner un artiste majeur : une patte. En revanche, effectivement au niveau des textes et des thèmes abordés, peu de variations : l'amour triste, en général terminé tragiquement, mais aussi - surtout ? - coquin, indissociable du sexe. Et pourtant, comme il le dit lui-même, "l'amour physique est sans issue".

Lui qui était - logiquement, à mon avis, quand même - terriblement complexé par son physique, a mis dans son lit les plus belles femmes de son époque, et les a aimé au delà de tout, hormis bien sûr la clope et l'alcool. Et à chaque fois, il a été largué, ce qui l'a mis en-dessous par étapes. Ses chansons reflètent cet escalier vers l'enfer affectif.

Le trentenaire que je suis a quelques souvenirs enfantins de lui, notamment une émission chez Sébastien ou une chorale de gamins habillés comme lui venait le faire pleurer en chantant "on est venu te dire qu'on t'aimait bien". C'est ce qu'il a toujours cherché, comme nous tous d'ailleurs. Mais le cynisme affiché n'aide pas.



Allez voir "Gainsbourg, vie héroïque", de Joann Sfar. Un chef d'oeuvre !

Je vous laisse.

samedi 23 janvier 2010

vendredi 22 janvier 2010

Pivot historique


Salut à tous,

Hier soir je regardais Lionel Jospin à la télé, qui se penchait sur son passé politique. Enfin la fin du documentaire, que j'avais oublié d'enregistrer pendant qu'on allait voir l'excellent Invictus, un film qui fait aimer le sport... et Morgan Freeman. En revanche, le nabot Matt Damon dans le rôle d'un mec qui faisait 2 mètres de haut et qui avait dix ans de moins, moyen. Mais bon, c'est saisissant quand même. Et quelle belle musique...

Donc, Jospin. En écoutant ce qu'il racontait, de sa façon toujours aussi scolaire et sans véritable émotion (ce dont je lui suis gré, les pros de l'émotion et du larmoyant, c'est toujours louche), j'ai repensé à ce 21 avril, une date qui a été retenue par l'histoire pour le choc qui s'y est produit. Comme on dit, tout le monde se rappelle de ce qu'il faisait ce jour là, ou presque. En revanche, qui se souvient de la date des élections de Mitterand, Chirac ou Sarkozy ?

Dans "Retour vers le Futur", les héros savent à quel moment exact de l'aventure les choses ont bien ou mal tourné, et savent quand y retourner pour les changer. Pour moi, cette élection présidentiel, c'est un véritable pivot historique. Si on est gouverné sans interruption par la droite depuis 2002, c'est à cause de ça.

Tout s'est écroulé à ce moment là : si Jospin avait fini devant Le Pen, il battait à coup sûr Chirac au second tour. On passait cette année au quinquennat, avec la concordance entre la présidentielle et la législative, ce qui garantissait cinq années de tranquillité totale au président élu. Jospin élu et avec une majorité, c'était cinq années qui empêchaient Sarkozy d'émerger, lui qui profita à fond de son titre de ministre de l'intérieur pour surfer sur la pseudo insécurité terrorisant la France. Le nabot serait toujours le guignol qui avait lamentablement perdu les élections européennes quelques années plutôt, et qui n'était qu'un lèche-cul parmi d'autres.

Et si la droite a parfaitement utilisé ce quinquennat pour renouveler son quinquennat en 2007, pourquoi la gauche ne l'aurait pas fait ? Le 21 avril 2002, la gauche a un leader : dans le docu, on voit très bien tout ceux qui, aujourd'hui, se déchirent (DSK, Royal, Fabius, Aubry, Hollande...) réunis dans une même pièce autour de Jospin. Il ne viendrait l'idée à aucun d'entre eux de planter un couteau dans le dos de Yoyo pour le discréditer et lui chiper sa place. La gauche - ou plutôt, le PS - était uni, puissant et solidaire. Et si Jospin était resté leur leader, les Socialistes le seraient restés. Mais même si Jospin n'avait pas quitté la vie politique, il aurait été discrédité, et n'aurait jamais pu mener la gauche comme avant. D'ailleurs, il ne l'avait déjà pas assez réunie, ce qui lui a coûté cette élection...

Pourtant quelle injustice.. voilà un type qui est resté cinq ans au pouvoir, qui a instauré les 35 heures, le PACS, qui a fait baisser le chômage, la dette, et qui a même gagné la Coupe du Monde, un mec qui a toujours travaillé sérieusement, qui n'a jamais cherché à placer sa communication avant celle des autres, ce qui paraît moyenâgeux aujourd'hui, et qui subit une des plus grandes humiliations électorales de l'histoire. Les Français, qui l'appréciaient depuis cinq années et qui le lâchent dans la côte, bernés par la surenchère sécuritaire de Chirac, qui sait parfaitement taper à gauche ou à droite quand il le faut (cf sa fracture sociale de 95), c'est franchement très injuste. Pays de meeeerde !!

Pourquoi la droite gagne toujours régulièrement les présidentielles ? Parce qu'historiquement et culturellement, elle a le culte du chef. La loi du plus fort, de la jungle, c'est de droite. Quand Sarkozy a joué des épaules pour prendre le pouvoir, ça leur a plu. A gauche, quand quelqu'un fait ça, il passe pour un ambitieux qui ne prend pas en compte la démocratie et le vote des militants. Quand Sarkozy est élu président du parti, c'est déjà le patron, et ses 75 % s'affichent en immense à la télé pour confirmer qu'il est vraiment le meilleur. Une mégalomanie inimaginable à gauche.

Mais quand la gauche a eu de vrai leaders, Léon Blum en 36 et Mitterand dans les années 80, elle ne mouftait pas. Les opposants internes (Rocard, principalement) étaient peu nombreux, et n'ont pas duré longtemps. Donc si Jospin avait perduré, la gauche aurait eu de grande chance de le faire aussi. Si c'est le foutoir aujourd'hui au PS, ce qui navre tellement de gens, c'est parce que justement, il faut un nouveau leader. Mais c'est tellement pas de gauche de se soumettre à un homme ou une femme sans mouffeter... Si Aubry avait été bien élue, à la rigueur ça serait passé. Là, c'est le carnage.

Foutu 21 avril...

Je vous laisse.

lundi 18 janvier 2010

Sagas africaines


Salut à tous,

Vous le savez, mon ordi ne me sert pas qu'à vous gâter en post plus brillants les uns que les autres, à informer le monde d'informations majeures comme les résultats de football au Bélarus, ou à laisser des statuts désopilants sur Facebook. Non, il me sert beaucoup aussi à jouer, à me remplir la tête quand je n'ai rien à y mettre. Et croyez-moi, il vaut mieux qu'elle ne reste pas vide trop longtemps.

Je vous ai déjà parlé de Civilizations IV, un de ces jeux où vous êtes le dirigeant d'un peuple depuis la préhistoire jusqu'aux temps futurs. Dans ce jeux, on peux être Babylonien, Amérindien, Saint-Empire Germaniquois, Coréen, Celte ou même un Khmer, si le cœur vous en dit. Mais on peut aussi être un grand dirigeant africain. Et ça nous amène à l'interview qu'a donné Lilian Thuram chez Frédéric Taddeï ce soir.

Thuram, on le moque facilement parce que les footeux de gauche , comme Cantona, qui tentent de compenser la mauvaise image que leur confère leurs anciens gros salaires par une certaine opposition à la société dans laquelle nous vivons, en France on a du mal, mais il a cependant un vrai discours. Moi qui le voyais juste comme un des gros chambreurs des Bleus de 98, a également une manie indécrottable de réfléchir à son statut de noir, et sur le statut des noirs. Rah ces footeux qui ne peuvent pas s'empêcher de n'être que cons, que c'est énervant... c'est comme quand le PSG gagnait, les Guignols en auraient pleuré.

Bref, ce soir il parlait de son bouquin ou il évoque une multitude de politiques, d'artistes, de scientifiques noirs qui sont absolument inconnus chez nous, y compris par les noirs. Et pour cause, ils vont à la même école que les blancs, qui eux peuvent parfaitement concevoir que leurs ancêtres étaient des Gaulois. A noter qu'on va rarement au-delà, à savoir que les Gaulois étaient des Celtes venant d'Europe centrale, qui ont été colonisés par les Romains - des Italiens - puis par les Francs, c'est-à-dire des Belges et des Allemands. N'allez pas dire ça lors d'un débat sur l'identité nationale, il y aurait des syncopes.

Bref, Thuthu m'a également fait réaliser qu'avant l'esclavage - et après aussi, d'ailleurs - les noirs ont eu une histoire, et l'Afrique aussi. Avant que les Européens viennent la piller en esclaves ou en matières premières, il y avait de grandes nations qui existaient sur un continent qui, je le rappelle, est le berceau de l'humanité. Et c'est là que Civilizations IV intervient.

En ce moment par exemple, je suis le chef des Ethiopiens, qui n'ont pas été qu'un prétexte à chanter l'air concerné avec une coupe à la Waddle devant un micro dans les années 80. Zara Yacoub a été un grand dirigeant africain pendant plus de 30 ans, entre 1434 et 1468, c'est-à-dire sous Louis XI en France. Ce fut l'apogée de l'Ethiopie, il y fonde des ports, des églises, papote parfois avec l'occident et propage le christianisme, et laissa à son successeur un immense territoire.

Deuxième grand personnage africain du jeu, Kanga Moussa, qui régna comme roi du Mali juste avant son pote est-africain. Il part en pélerinage à la Mecque, discute avec le Portugal ou le Maghreb, et participe de son côté à l'expansion de l'Islam. Là aussi, son empire est immense à sa mort, allant de l'Atlantique au fleuve Niger.

Il y en a eu d'autre, bien sûr, comme au Zimbabwe par exemple, et bien sûr en Egypte. Comme l'Amérique du Nord, l'Afrique est un continent ravagé historiquement à nos yeux. Même à la fac, je n'ai entendu parler de rien à ce sujet. Dommage, car il a du y avoir des choses exceptionnelles à apprendre... peut-être même plus intéressantes que notre propre moyen-âge, à l'image des arabes qui ont créé les chiffres modernes, et notamment le zéro.

Je vous laisse.

jeudi 14 janvier 2010

Aujourd'hui, vous lirez un post très intéressant


Salut à tous,

L'horoscope est un de mes sujets favoris d'énervement, même si j'ai rarement abordé le sujet ici, il me semble, alors que d'habitude c'est ce que j'aime faire, parler de mes énervements. De toutes façons il y a toujours quelque chose qui m'énerve, c'est comme ça. C'est quand même un putain de monde du n'importe naouak qui schlingue.

J'aurais aussi pu vous parler d'Haïti, qui va rejoindre le Tsunami dans le club merdique des catastrophes maousses des 10 dernières années. Mais que dire, que rajouter ? Ça fait à peu près 257 fois que j'entends dire que c'est un des pays les plus pauvres du monde, info tout à fait floue qu'éclaircis une autre beaucoup plus concrète, dans le Métro d'aujourd'hui : 1 Haïtien sur 50 (!) a un emploi stable. Ça, ça parle plus.

Donc, l'horoscope. C'est pas un truc grave, la preuve, si j'en parle jamais c'est sans doute parce que je m'en cogne intercontinentalement. Mais en fait non, pas tant que ça. Parce que tout ce qui exploite la connerie humaine, ses peurs, ses angoisses, en l'occurrence "tout" signifie le marché, le commerce, l'argent quoi, m'insupporte incroyablement. Et l'horoscope, la voyance, toutes ces pseudos sciences, validées d'ailleurs par certaines universités, sont ce que la société a fait de pire en matière d'enculage collectif. Mais comment interdire quelque chose dans un pays où même Mitterand, notre dernier vrai Président, consultait régulièrement Elisabeth Tessier ? C'est comme la clope, difficile de l'interdire alors qu'un ministre qui ne fume pas c'est comme un Haïtien chanceux...

Vous l'aurez remarqué, j'ai un exemplaire de Métro en ma possession. Et comme tout bon journal d'information sérieux et responsable, il a une page horoscope. Le principe de la voyance, ce qui fait que ça marche, Gérard Miller l'explique souvent très bien chez Ruquier ou dans son spectacle : ce qu'il faut, c'est surtout ne pas être précis, rester très vague, et sortir des banalités qui concerneront à coup presque sûr tout le monde. Par exemple, "évitez de croiser le châmeau à trois têtes et à rayure vertes et jaune qui se balladera dans votre quartier entre 8h27 et 8h32, il mord", ça ne peut pas marcher, vous voyez. Flou. Banal. Succin.

J'ajoute que les gens lisent en général l'horoscope le matin, et le relisent rarement le soir. Peu de chance, donc, qu'ils se rendent compte qu'il s'est trompé. Surtout que, comme je l'ai dis, ce qui y est écrit est tellement insignifiant qu'une fois lu, c'est déjà ressorti.

Quelques exemples. Moi par exemple, je suis Bélier. Je lis : "Evitez de vous faire embarquer dans des aventures rocambolesques". Bon ben vous voyez, comme je n'ai pas trouvé opportun de suivre le vieux pirate boiteux et borgne qui souhaitait me prendre comme mousse sur son gallion garé en double fil sur le canal Saint-Martin, j'ai bien fais de suivre ce conseil. Non parce que croyez-moi, j'étais tenté...

Taureau : "Une rencontre récente pourrait vous valoir une déception". Bon ben voilà là, c'est clair : qui ne rencontre pas des gens ? Et ça marche à tous les coups ? Et surtout, notez l'emploi du conditionnel, qui dédouanne la voyante au cas ou TOUTES vos rencontres récentes se seraient révélées être des succès tonitruants.

Gémeaux : "La période est excellente pour aplanir les problèmes dans votre couple". Là pareil, faut vraiment que la voyante ai marché du pied gauche dans une crotte pour que sa prédiction tombe sur des gens dans le couple fonctionne parfaitement, sans le moindre petit écueil. J'imagine le type qui lit ça et qui se dit "elle a raison la dame, va falloir que je parle à Jocelyne du rond de serviette qui manque dans le placard, offert par mon grand-oncle pour mes 12 ans, ça va pas du tout". A noter également que la voyante semble considérer qu'il n'y a pas de bonne période pour régler des problèmes de couple. Bah oui, quand vous êtes en août dans un camping, vous engueuler comme du poisson pourri devant les voisins, ça fait mauvais genre. En janvier, c'est nickel, après les fêtes c'est classique.

Cancer : "Une bonne journée pour y voir plus clair dans vos sentiments". Cela mérite-t-il un commentaire ? "Tiens aujourd'hui c'est parfait pour y voir plus clair dans mes sentiments non ? Je veux dire, on est quand même le 14 janvier, et c'est un 14 janvier que Bonaparte a battu les Autrichiens à Rivoli ! Hors, j'étais rue de Rivoli il n'y a pas 3 jours ! Incroyable non ? Bon, maintenant faut que je décide quel sentiment je vais éclairer..." Bon courage.

Je descends à Capricorne : "Prenez garde à ne pas dire un seul mot de travers aujourd'hui". Sauf si vous êtes dislexique, là vous êtes excusés. Sinon, dire "bondame majour, une bien cuite baguette s'il plait vous", ça va forcément gâcher votre image dans le quartier, surtout si l'horoscope vous avait prévenu avant ! Non mais sérieux, c'est important, si vous êtes obligés de changer de boulangerie parce que vous avez mal lu votre horoscope, vous aurez l'air fin.

Bref, je vais pas tous les faire, j'ai du travail et je trouve que faire tous les signes SERAIT une aventure rocambolesque, non ? Mmh... troublant...

Je vous laisse.

mercredi 13 janvier 2010

Granulomerdum


Salut à tous,

Depuis une semaine, je n'ai pas une pèche formidable, et moyennement envie d'écrire. J'ai appris que mon père avait attrapé une saloperie, la Granulomatose de Wegener, une maladie orpheline, donc très peu recherchée, et surtout qui est extrêmement douloureuse et dont on ne peut pas se débarrasser. Heureusement, il existe un traitement qui te soulage des douleurs, et te permet de vivre normalement. Mais un traitement à vie, à base de corticoïdes, et qui n'est pas sans danger, selon Wiki.

En attendant, il va être envoyé à l'hopital cet après-midi, où, je l'espère, on lui donnera quelque chose pour apaiser sa douleur, et où accessoirement on lui fera une biopsie pour son traitement. J'ai hâte de pouvoir aller lui rendre visite, ce dimanche.

Il n'est pas le seul, surtout à cet âge et après une vie passée à user son corps dans un travail difficile, mais il enchaine les pépins ces quelques années. Cette cochonnerie fait suite à un cancer de la prostate heureusement détecté très tôt lors d'un check up anodin, et parfaitement traité. Espérons que son traitement sera efficace.

Forcément, tout ça n'est pas très joyeux. En même temps, je n'ai pas trop l'habitude de l'être ici... Mon humour habituel passe mieux quand ce sont les autres qui parlent, et que je peux balancer quelques vannes de sniper. Et encore, ça ne passe pas toujours, bref. Toujours est-il que forcément, savoir son père malade après l'avoir vu à Noël souriant, comme si souvent en société - j'ai de plus en plus le sentiment d'avoir un peu hérité de son humour - , ça fait tout drôle.

On pense forcément à soi dans ces cas là, même si je me dis que de toutes façons, d'une façon ou d'une autre on ne peux pas échapper aux maladies, à un moment ou à un autre. Ca fait partie de la vie. On n'est pas étonné quand notre machine à laver tombe en panne ou lâche un boulon après des centaines d'utilisations ? Bah là c'est pareil... nos corps sont des machines, qui s'usent avec le temps. Et même les entretenir ne change pas forcément grand chose : mon père a certes fumé pendant l'essentiel de sa vie, mais a aussi toujours fait du foot, jusqu'à il y a peu. Même avec sa sciatique, il a toujours courru le dimanche. Ca ne l'a pas empêché de choper cette merde ! Pas plus que ces footeux qui meurent de crise cardiaque avant la trentaine.

Le plus important, c'est qu'il arrête de souffrir, et qu'il soit en forme quand j'irai le voir dimanche, et tout le temps après. En attendant, et il le lira sans doute, en lecteur assidu de ce blog qu'il est, je l'embrasse très fort, ainsi que ma mère, que je devine inquiète :)

Je vous laisse.

dimanche 10 janvier 2010

Rugby gelé


Salut à tous,

Hier, j'ai eu droit à mon petit dépucelage en terme de match de rugby vu dans un stade. C'est pas forcément différent d'un match de foot, sauf que si vous êtes un béotien total en la matière, vous serez moins perdus devant les manchots que devant leurs cousins. Par exemple hier, derrière mes potes et moi un mec a passé son après-midi à expliquer le moindre truc à son pote. En foot, quand y a un coup de sifflet, y a pas 36 000 solutions : soit c'est une faute, soit c'est un hors-jeu, sauf exception. Au rugby, l'éventail de fautes est infiniment plus grand.

On était hier au Stade de France, qui baignait dans une froideur intense, pour assister à Stade Français-Biarritz. Au bout de deux heures, j'ai commencé à ne plus sentir mes pieds, tout simplement. Je les pliais, mais je ne sentais pas qu'ils pliaient, et je me suis demandé, si un chirurgien venait m'opérer d'un ongle incarné, aurais-je eu besoin d'anesthésie locale ? Ce n'est pas certain.

On était hyper bien placé, en tribune D, au deuxième étage, et on a pu apprécier le spectacle tout en finesse et mesure que nous a servi l'inenarrable Max Guazzani, le patron du SF. Reconstitution de batailles napoléoniennes, malgré la neige - fort apprécié par votre serviteur - , mini radio crochet ou il faut huer le plus fort possible pour virer les candidats, humiliés en public comme c'est la mode aujourd'hui à la télé, et remporté par une fille qui a remarquablement interprêté "Padam" de Piaf ; Pom Pom Girls en blousons, avant le clou du spectacle : le ballon du match apporté par une fille intégralement nue, ou presque, sortant d'un ballon géant, et marchant tranquillement vers un cavalier romain qui la prenait ensuite sur son cheval. Rappelons qu'au même moment, des types emmitoufflés dans des blousons, enlevaient la neige de la pelouse avec des trucs soufflants. En a-t-elle réchappé ? J'espère qu'elle est riche ce matin en tous cas.

Quant au match lui-même, il est très bien parti, avec un essai halucinant dès la première minute de Mathieu Bastarraud, que personne, dans la défense basque, n'a réussi à retenir malgré le nombre. Un vrai Panzer... La suite fut nettement plus calme, avec un concours de penalités entre Lionel Beauxis, le Parisien, et Dimitri Yashvili, le Biarrot, qui en a raté une. Ca n'aurait rien changé, vu que le Stade Français s'est nettement imposé (25-15) sans trembler, et en profite pour se replacer dans la course aux play off. Mais durant quelques longues périodes ou ça ne jouait pas, ou les phases arrêtées s'enchaînaient, notamment en fin de match, le froid était vraiment difficile à supporter. Mais l'expérience intéressante !

Je vous rassure, en marchant vers le RER B au retour, mes pieds ont fini par rescuciter, tout comme mon nez.

Je vous laisse.

samedi 9 janvier 2010

Balles perdues


Bonjour à tous,

Pas facile de trouver un sujet de post en ce moment. Au boulot, on est blindés de boulot, on vient de signer trois petits contrats pour la CAN (Coupe d'Afrique des Nations) et en une semaine il a fallu pondre 26 articles... un sur chaque équipe et 10 articles sur les joueurs les plus importants. On dirait pas comme ça, mais c'était du boulot. J'ai du en faire 14 moi-même, c'était bien relou. Un papier sur la Côte d'Ivoire ou sur Samuel Eto'o, ça va, c'est facile, les infos pleuvent. Mais ceux sur le Gabon ou Ahmed Hassan, le meneur de jeu de l'Egypte, c'est déjà plus compliqué. Intéressant, mais fastidieux.

Maintenant, place à la compétition à partir de demain, c'est moi qui fait le match d'ouverture, Angola-Mali. Sacrée affiche hein ! Bah oui mais c'est ça quand le pays organisateur est un "petit" pays, l'Angola, qui a tout de même disputé la dernière Coupe du Monde... et hier, on s'est rendus compte que certains pays ne sont peut-être pas près à accueillir une telle compétition, devenue une des plus suivants au monde.

Hier, le bus du Togo, également mondialiste en 2006, dans le groupe de la France d'ailleurs, s'est fait canarder à son arrivée en Angola, après avoir franchi la frontière avec le Congo. Ils ont débarqué dans la sympathique province du Cabinda, ou se dérouleront plusieurs matchs d'ailleurs, et ont été accueillis par des rebelles séparatistes qui ont attaqué les soldats qui protégeaient le bus, mais aussi le bus lui même. Bilan, un mort, le chauffeur, huit blessés dont deux joueurs, un au dos quand même, et l'autre au mollet. Une première depuis la prise d'otage des athlètes israeliens à Munich, aux JO, qui avaient coûté la vie à plusieurs d'entre eux.

Il y a deux mois, le bus algérien avait été attaqué avec des pierres au Caire, avant le match décisif pour la qualification pour la Coupe du Monde, remporté d'ailleurs pour les Pharaons (2-0). Il y avait eu des blessés, qui avaient quand même pu jouer. Là, c'est carrément à la mitraillette, et je crois que les "rescapés" n'ont plus trop envie de jouer. Je pense qu'ils ont plutôt envie de rentrer chez eux. Je me mets à la place de leurs proches, en train de flipper en Europe... Bah oui, ils évoluent tous en Europe, sauf 4 qui évoluent en Afrique ou au Moyen Orient, certains ayant mis les pieds dans leur pays pour la première fois à l'occasion de leurs premières sélections... Beaucoup étaient Français et ont choisi la sélection de leurs origines, comme Thomas Dossévi (Nantes) ou Serge Gakpe (Monaco). Ca doit être un choc encore plus grand pour eux.

Dans six mois, la Coupe du Monde aura lieu en Afrique du Sud. Puis en 2014, au Brésil. D'accord, ces deux nations n'ont pas de province rebelle, du moins à ma connaissance. Mais ils font partie des pays les plus touchés par le crime et la violence. Je peux pas m'empêcher de trembler. La CAN aura bien lieu, à assuré la CAF.

Je vous laisse !

dimanche 3 janvier 2010

Harmonica


Et voilà mon premier post de 2010 ! Tadaaa ! J'entame donc ma quatrième année de blog, puisque je l'ai commencé fin 2007... et oui, pourquoi je n'aurai pas le droit de truquer les chiffres, si le ministre de l'intérieur peut, lui ? D'abord.

Qu'est-ce que je voulais dire... ah oui, je voulais vous parler de western. Etonnant ? Bah non, c'est la période, durant les fêtes les chaînes diffusent souvent l'après-midi des films que l'on peut appeler des classiques. En cela, je les remercie, ça change des niaiseries ordinaires de l'après-midi, les séries allemandes par exemple. Finalement, ça devrait être plus souvent les fêtes... je n'avais pas pensé ça depuis mon enfance.

Donc cette semaine sont notamment passés Forrest Gump, un film incroyablement bien fait, dont la morale me semble douteuse mais bien dans l'époque actuelle (pas besoin d'être intelligent pour réussir) mais surtout le Mont Olympe des Westerns, Il était une fois dans l'Ouest. J'adore les Westerns de Sergio Leone. Mon préféré reste le Bon, la Brute et le Truand, parce que c'est un délire perso, mais celui-là, celui-là... c'est hors catégorie. Sans bouger la moindre de ses imposantes rides, Charles Bronson y est juste monstrueux. Un Clint Eastwood encore plus taiseux que l'original.

Un film qui a participé à réinventer le style, et marqué par de longues séances silencieuses, mais durant lesquelles tu ne peux pas t'ennuyer : les visages sont filmés de près, ils sont expressifs, et il se passe toujours quelques choses sans qu'il ne se passe rien... la scène du début et le duel final en sont les immenses preuves. Ayant enregistré le film, je me suis repassé ce dernier une dizaine de fois hier.


Bronson et Henry Fonda, également excellent en inhabituel méchant, marchent autour d'un cour derrière la maison, en ne se quittant pas des yeux, tandis que la musique s'envole. Fonda lâche son manteau dans la poussière, et se rapproche encore, tandis que Bronson l'attend, un pied sur une planche. Puis ce dernier se rapproche aussi et ils se retrouvent face à face, à genre trois mètres l'un de l'autre. On se dit que les deux ne peuvent pas se louper à cette distance, ce ne sera pas une question de précision mais de vitesse.

Un plan court sur le visage de Fonda, puis un autre sur celui de Bronson. Son visage, d'abord impassible, se durcit sans qu'un muscle ne bouge. Puis le flashback : on voit arriver Fonda plus jeune, qui s'immobilise en regardant la caméra, avant de sortir de sa poche un harmonica. Retour sur Bronson, qui en ouvrant très légèrement la bouche, libère littéralement un flot d'émotion. Retour au flashback, le jeune Fonda dit "joue quelque chose à ton frère, ça lui fera plaisir". Et là, on voit à qui il met l'harmonica dans la bouche : un jeune Mexicain, qu'on sait être Bronson enfant (ce dernier - l'acteur - est un Tatare de Lituanie à la base, mais ça passe quand même) qui a des pieds sur les épaules. Le plan s'agrandit, et l'on voit que les pieds sont à son frère, qui a une corde au cou, elle-même attachée à la cloche d'une ancienne porte d'église, désormais isolée au milieu du désert, une espèce d'arche. Autour, des hommes de main, dont l'un entame une pomme, allongé sur le sol pour mieux admirer le spectacle.

La musique est à son paroxysme. On voit le frère dire quelque chose, mais on ne l'entends pas. On voit Fonda regarder le gamin, puis son frère, puis les bottes de ce dernier qui semblent repousser l'enfant. Tous les visages, intenses, sont lors filmés, et l'on voit le jeune Bronson tomber lentement sur le sol, lâchant l'harmonica.

L'instant d'après est un bruit : retour au présent, les deux armes ont parlé, mais un seul des deux hommes se retourne, le visage interloqué : Fonda. Dans la maison, la sublime Claudia Cardinale est effrayée, tandis que le Cheyenne, qui se rasait, s'est coupé. Retour à Fonda, qui ne parvient pas à ranger son revolver, fait quelques pas puis tombe sur un genou. Il demande à Bronson qui il est, enfin ! Ce dernier détache son harmonica et le lui plante dans la bouche. Les yeux de Fonda s'agrandissent alors, tandis qu'il revoit le gosse tomber dans la poussière. Au début du film, il tue toute une famille, dont un môme parce qu'un de ses complices l'a appelé par son nom devant lui. Il se rend compte qu'il aurait du aussi tuer celui-là.

Puis il s'effondre, mort.

Tout le monde peut aller se rabiller après ça, Sergio Leone est un Dieu, et Ennio Morricone son Hermès.

Je vous laisse.