samedi 31 octobre 2015

L'Amérique... jour 3

Bon allez, je vais pas vous faire saliver plus longtemps. Hein que vous salivez, hein, hein ? Oui ben essuyez-vous merde, c'est dégueulasse.

Ce matin donc, départ pour le Mont-Saint-Hilaire. Comme le raconte si bien mon ami Wiki, il s'agit d'une des neuf collines montérégiennes du sud de Montréal, dont la région est par ailleurs extrêmement plate, limite inquiétante même tellement elle est plate, mais percée par endroit par des rochers plutoniques très impressionnants, à l'image du Mont-Royal, qui surplombe la ville et dont je parlerais plus tard. Du haut de ces derniers, c'est d'ailleurs encore plus impressionnant, vous allez voir. En tous cas là-bas y a de la forêt, de quoi marcher des heures, une armée d'écureuils... un régal.

Le matin, on récupère en ville notre voiture de location, une Chrysler town and country grise, sept places, et qui a le bon goût tellement américain d'être automatique. Au départ elle devait juste nous servir pour notre futur trip dans le Maine et Boston, mais on a avancé la location d'un jour histoire de pouvoir se faire le Mont-Saint-Hilaire avec. Excellente idée de M, cette journée, malgré un temps très moyen, fut mémorable. Je n'ai pas vraiment profité de la voiture ce jour-là vu que j'ai voyagé avec celle de D et A, mais ce n'est que partie remise.

Vieux de 125 millions d'années mais situé à seulement 35-40 kilomètres de Montréal (vaut mieux ça que l'inverse), à l'est, on y est vite arrivé. En chemin après avoir franchit le Saint-Laurent sur un de ces ponts immenses dont ce continent a le secret, on prend un petit déj dans un Tim Hortons, la chaîne de restauration rapide qui est plus qu'omniprésente là-bas. Difficile de faire 10 mètres sans tomber sur un "Tim". Ça tombe bien, ils font des muffins à tomber par terre. Ah ça, à part le fromage et le pain, qui me manqueraient sérieusement, je ne serais vraiment pas malheureux niveau gastronomie là-bas...

Sur place, plusieurs parcours s'offrent à nous. Comme vous pouvez le voir sur la carte ci-jointe, notre premier arrêt se nomme Burned Hill, mais notre objectif, c'est le Pain de Sucre. Tiens, ça me dit quelque chose ça comme nom... La balade au milieu des arbres est ardue mais agréable, on est pas encore dans les fameuses couleurs nord-américaines (le rouge surtout), typiques de l'automne là-bas (une saison qu'on appelle... l'été indien, taaaaadadam...) mais on en est pas loin quand même. La vue à Burned Hill est sympa mais sans plus, vu qu'il y a... des arbres devant. Merde quoi c'est con ce truc, y a une vue en forêt mais on la voit pas à cause d'arbres mal placés, c'est ballot... autant continuer jusqu'au Pain de Sucre. En chemin, une partie du groupe - M&Z et leurs bambins -, fatigués, s'en vont nous attendre au bord du lac. En route mauvaise troupe !

On perd du temps en chemin pour essayer de choper au mieux quelques écureuils qui traînent et qui, comme leurs congénères humains d'ailleurs, ne sont vraiment pas farouches. C'est limite s'ils n'acceptent pas de faire des selfies avec nous... Arrivés au Pain de Sucre, l'ascension du rocher se révèle ardue, mais elle en vaut la peine. la vue est splendide. Au loin, on parvient à discerner les tours de Montréal, malgré la brume. Dans la plaine, constellée de collines qui marquent encore plus son extrême platitude, se balade la rivière Richelieu. Nos téléphones et appareils photos chauffent, un peu plus que le temps d'ailleurs. On est bien là, on est pas mal.

On redescend rejoindre nos amis, qui doivent poireauter depuis un moment... on les retrouve dans un cadre idyllique, un paysage parfaitement nord-américain, un bonheur. Un lac entouré de collines vertes qu'il reflète parfaitement... des cabanes au bord de l'eau... j'imagine Daniel D. Lewis surgir d'un fourré, son énorme fusil à la main, à la poursuite d'un daim effarouché. Sur une table de camping absolument pas entretenue et donc superbement vieille, on déguste nos sandwiches Tim Hortons, achetés le matin même, tandis que les mômes jouent au bord de l'eau. Une plénitude s'il vous plaît, merci !

Avant de rentrer, passage obligé chez un vendeur de pommes local, où nous cueillons nous mêmes nos fruits. C'est assez drôle comme concept, on achète un sac et on remplit. On pourrait aussi amener nos propres sacs en lousedé et vider le verger, vu que personne ne surveille... mais ça marche aussi à la confiance. Les gens sont cools, ici, ils ont du mal à imaginer que certains cons de Français pourraient profiter de leur gentillesse pour dévaliser leur production sans vergogne... oui, nous on peut l'imaginer, c'est marrant hein !

Allez, on est éreinté, on rentre. Après avoir dégusté un burger assez incroyable chez les toujours excellents Five Guys, qui régalent l'Amérique depuis un moment maintenant (y en a partout à Montréal et NY), on finit notre soirée avec D&A dans un hint hunt, A/Maze, qui nous propose de résoudre une petite énigme en moins de 20 minutes, entre amis. Ça fait fureur, ici comme à Paris, on arrête pas d'en faire, et c'est toujours aussi drôle, stressant surtout, quoiqu'un peu court. D’habitude ça dure une heure, là c'était 20 minutes et on a résolu l'énigme... en 15. Faut dire qu'avec les deux filles, Au. et Am., on a des phénomènes dans ce domaine...

Voilà une troisième journée bien remplie. Demain ce sera un peu plus calme... avant le grand départ pour le Maine !! En garde, Stephen King !

A plus tard !















vendredi 30 octobre 2015

L'Amérique... jour 2

Bon puisque je dois aller vite, ne traînons pas en route !

Deuxième jour. On a dormi chez D&A, qui sont toujours aussi accueillants quand ils reçoivent. Mais le lit de leur chambre d'ami a beau être une merveille, je me réveille quand même relativement tôt, en tous cas le premier. J'ai toujours aimé être réveillé avant les autres, sentir la maison endormie autour de moi. D'ailleurs, la solitude, tant que ça dure pas indéfiniment, ça reste un kiff pour moi, le début de la liberté. Et puis les voyages c'est pas fait pour dormir, merde ! Je prends des photos de leur "petite" rue de Verdun, un quartier réputé "populaire", dans le mauvais sens du terme, paraît-il en tous cas, mais que j'aime beaucoup pour ma part, et dans lequel les écureuils - gris, les écureuils, pas comme les nôtres, qui sont oranges - se baladent dans les petits jardins bordés de grilles. C'est calme et charmant. L'étrange chat orange qu'ils gardent pour des amis partis en Chine me tient compagnie... quand il veut. Faut pas être regardant avec les chats dans ce domaine...

Programme de la journée : balade sur la rue Sainte-Catherine, un artère commerçante et très animée, parallèle au Saint-Laurent, qui fait le lien entre l'ouest et l'est de la ville. Comme j'avais du déjà le raconter la dernière fois, Montréal est avant tout une ville nord-américaine, c'est-à-dire avec des rues parfaitement droites, dessinées à la règle et perpendiculaires, même dans les quartiers les plus anciens. Il n'y a qu'en Europe, où les villes ont souvent un ou deux millénaires d'histoire, bâties à des époques où on ne s'embêtait pas avec les proportions pour construire les maisons, et donc dessiner les rues, qu'on peut encore flâner dans des rues biscornues, entre des murs parfois pas très droits, comme dans le Marais à Paris. En Amérique du Nord, les villes ont maximum quatre siècles d'histoire, et les rues sont droites. Ça peut paraître monotone, mais ça augmente aussi la perspective, l'impression d'immensité de la ville dotée de buildings déjà immenses.

Il fait un temps magnifique, et la balade est agréable, même s'il s'agit aussi un peu de shopping, la plaie de l'humanité... on doit rejoindre M et deux de ses enfants dans le centre, pour aller s'amuser dans un labyrinthe où l'objectif est de trouver quatre trésors dans un ancien hangar immense. J'ai les deux mômes avec moi, F et P, et ces derniers se révèlent autrement plus débrouillards que moi, ce qui explique notre large victoire en temps sur l'autre équipe, composée des filles, A et M, qui terminent 20 bonnes minutes après nous :p Bref c'était rigolo.

Le hangar se situe sur le Vieux Port (oui ils ont pris plein de noms déjà pris dans d'autres villes européennes... autre charme des cités jeunes), le long du Saint-Laurent, où un joli monde profite de ce dimanche ensoleillé, un des derniers avant l'arrivée du froid canadien, qui n'est pas un petit mot ici. On y est rejoint au milieu de l'après-midi par Z, qui était pris par un RDV téléphonique, et le troisième larron de la bande, M, mon petit filleul de bientôt six ans. On s'en va manger non loin de là, dans le food court ("aire de restauration") du Centre des Sciences, où pour ma part je déguste ma première poutine du voyage. Je m'arrête à la moitié évidemment, mais il ne manque jamais personne pour terminer mes plats... elle se révèle délicieuse. La vache ce que c'est con comme plat, mais qu'est-ce que c'est bon ! Surtout qu'on ne trouve vraiment ça que là-bas... les rares tentatives d'implantation à Paris ont été désastreuses, sur le plan de la qualité notamment. Et économique, du coup.

Retour dans le quartier de Verdun, dans un parc non loin de chez D et A, où on se pose près d'un terrain de hockey sur glace... sur béton, une institution ici. On se contente de se faire une petite partie de Mölkky (prononcer Molku ou Meulku), un jeu de quilles finlandais qui a paraît-il fait un tabac en France cet été... hors de mes radars. C'est rigolo mais vu qu'il s'agit d'un jeu d'adresse je ne suis forcément pas très doué, donc je suis vite largué. La nuit tombe sur le parc, et la lune rouge qu'on nous a promis se révèle surtout être une éclipse... vite éclipsée par un voile nuageux. Je suis malgré tout surpris par la qualité de mes photos, c'est pas si mal, on voit un peut le croissant ombrageux sur la lune, c'est pas mal.

Demain, départ pour le Mont Saint-Hilaire ! Enfin de belles photos ! :D A plus tard !

jeudi 29 octobre 2015

L'Amérique... jour 1

Salut à tous,

Ça va bientôt faire trois semaines que je suis revenu de New York, mais je nage toujours dedans. Toujours là-bas. Et, malgré un changement d'heure d'hiver qui devrait m'y aider, j'ai même un peu de mal à me remettre du décalage horaire, je me lève un peu plus tard qu'avant. Bizarre hein ? Ptet que j'ai envie que ça dure encore un peu.

Ça a commencé il y a un peu plus d'un mois maintenant, déjà, par une première : première fois que je prends le taxi à Paris. L'Histoire retiendra, si ça l'amuse, que j'aurais pris le taxi à Rio avant de le faire à Paris. Bref, c'était la seule solution pour atteindre la Gare du Nord suffisamment tôt de l'appart de M&R où on avait dormi, rue Championnet, prendre le RER et arriver à l'aéroport Charles de Gaulle plus de deux heures avant que notre avion ne décolle, à 8h30. Oui, prendre l'avion en soit, c'est génial, mais les deux heures d'attente d'avant, c'est relou.

Pour atteindre Montréal, nous devons faire un saut par Bruxelles. Oui, ça aussi c'est relou. Un saut de puce de 45 minutes qui aurait pu nous coûter cher. Dans la capitale belge, nous avons une heure pour changer d'avion. Mais la queue qui nous fait face pour (re)passer la sécurité (!) dépasse l'imagination. On commence à négocier avec les gens de devant, avec les agents, qui nous disent d'avancer parce qu'effectivement, notre avion part bien dans 10 minutes... étrangement, les gens nous laissent passer sans soucis. L'air belge, tellement sympa, doit agir sur les têtes et les nerfs. Enfin sauf pour les nôtres... Bref on passe la sécurité en quatrième vitesse, et on sprinte, moi en essayant de tenir mon pantalon tandis que je remets ma ceinture... oui parce qu'avec mes 57 kilos de perdus (d'alors), je flotte légèrement dans mes futs, même les récents... En revanche ça aide beaucoup pour courir plusieurs centaines de mètres dans un aéroport. Mais à la limite j'aurais préféré rater l'avion que de me retrouver dans un hall d'aéroport blindé, en caleçon, quitte à choisir.

Mais j'ai réussi à éviter l'un et l'autre. Preuve qu'on a bien fait de griller la queue, on est accueilli à notre porte d'embarcation par des agents quasiment en train de la fermer. La porte. Combien de gens ont raté leur correspondance pour Montréal ce jour là, parce que leur conscience les a empêché de passer devant les gens ? Tandis que leurs bagages, eux, s'en allaient visiter les caribous... on est passé à deux doigts d'une galère folle.

Ce fut peut-être un signe que tout allait être parfait durant ces deux semaines dans le nouveau monde. Le vol se déroule nickel, je regarde le dernier Terminator, qui est effectivement une bouse mais pas si merdique que ça, grâce à la merveilleuse Emilia Clarke qui le sublime avec son sourire à la Valérie Kapriski. J'essaie de dormir un peu histoire d'être en forme pour la looooongue soirée qui nous attends, et j'y arrive... pas trop mal. Heureusement, je vais être pas mal aidé à notre arrivée.

Charme du décalage horaire, quand nous atterrissons, il est 18h30 pour nous, mais midi et demie pour les autochtones. Dans les deux cas il est quasiment l'heure de manger... mais pas le même repas. Nos amis nantais M&Z, qui se sont offert six mois à Montréal avec leurs enfants pour leur montrer le monde, et dont vous pouvez suivre les belles aventures ici (laissez des coms), nous accueillent à l’aéroport Pierre-Elliott Trudeau, ancien premier ministre du Canada et père du... futur premier ministre du Canada, Justin Trudeau. C'est marrant en voyant les affiches j'ai compris la politique canadienne en 5 minutes : ce beau gosse à bonne mine ne pouvait pas perdre face à ses tristes opposants.

Deux heures plus tard, Z et moi laissons les filles à leurs occupations pour aller au stade Saputo, près du Stade Olympique et sa tour sublime, assister au match entre l'Impact Montréal de Didier Drogba et le DC United de... ben non eux ils ont personne de connu, mais c'est une bonne équipe quand même. Enfin ça se verra pas trop ce soir là...

Sur place, on rejoint mon poto D, qui lui vit à Montréal avec ma poto A depuis plusieurs années désormais, et qui sont parfaitement intégrés. Fan de Marseille à la base (comme quoi je suis tolérant), il a décidé de s'intéresser à une vraie équipe de foot en devenant fan de l'Impact, qui l'a d'ailleurs ravi en recrutant Drogba, ancienne idole (y a 11 ans, quand même) de... Marseille. La boucle est bouclée. Entre couilles, on visite donc le stade Saputo, sur le parking duquel des supporters se font griller tranquillement des merguez, et qui est en ébullition commerciale, pour ce match capital pour la qualif pour les play-off (eux ils appellent ça les séries, parce qu'ils sont FRANCOPHONES).

La culture nord-américaine, elle est là : sous les tribunes du stade, une multitude de petites boutiques, et un défilé continu de gens qui passent devant, et s'arrêtent souvent. C'est pas un stade, c'est un parc d'attraction. C'était pareil au Barkley Center, à New York... Vous avez déjà vu ça dans un stade français vous ? Les clubs français cherchent de l'argent, qu'ils aillent voir ne serait-ce qu'à Montréal pour voir comment on fait pour siphonner les poches des supporters...

Dans les tribunes, autre particularité : les gens vont et viennent DURANT le match, avec leurs hot dogs ou leurs boissons - souvent les deux - à la main. Ils attendent pas la mi-temps, non, ils risquent de rater un but pour aller engraisser leur club encore un peu plus. Des mecs se baladent avec des plateaux de boissons dans les travées, et personne les emmerdent parce qu'ils gênent la vue. Sur le terrain, on chante les hymnes nationaux (Canada et USA) et le public les chante comme si on assistait à un quart de finale de Coupe du Monde, et pas à un énième match de championnat. Les chants de supporters ne sont pas lancés par un gros lard au ventre à l'air accroché on ne sait comment à la tribune, équipé d'un mégaphone, et qui rate tout du match vu qu'il fait face à la tribune, mais par... les écrans du stade eux-même. L'ambiance est étrange, le public est quasiment aussi féminin que masculin, y a un petit kop de supporters qui tente de se faire passer pour un vrai kop, pas très loin... mais à huit, c'est compliqué. On y croit les gars ! C'est sympa, c'est bon enfant, c'est joyeux... c'est l'Amérique. C'est PO-SI-TIF. J'y reviendrais.

Sur le terrain, encore, Didier Drogba, 37 ans mais encore quelques dents, a le bon goût de régler l'addition en dix minutes, en marquant deux buts très vite, d'un coup-franc pleine lunette puis d'un joli piqué du gauche. Grâce à ça, tandis que le sommeil commence à m'envahir (le match se terminera à 19h, plus six heures de décalage, faites le calcul), je ne raterais rien puisque le match était terminé au bout de 11 minutes... mes potes se foutent de ma gueule parce que je pique du nez mais c'est pas grave, c'est de bonne guerre. En attendant, je shoote le ciel couchant, qui est magnifique.

On retourne en bus chez M&Z, où les filles nous attendaient, pour une soirée tranquille à manger McDo et discuter pépère. Croyez le ou pas, mais je parviendrais à tenir jusqu'à minuit, soit six heures du mat pour mon organisme. Dernière fois que je signale ce décalage, du moins je l'espère. Appelez ça l'expérience, mais même si je serais souvent le premier au lit, je crois que j'ai mieux réussi à dompter ce phénomène que la dernière fois.

A plus tard pour la suite...