lundi 29 novembre 2010

¡ Clasico !


Salut à tous,

Je sais, je vous ai déjà bassiné avec le Barça au printemps dernier. L'immense club catalan est le symbole de la Catalogne, plus, sans doute, que Gaudi ou le thon du même nom, symbole surtout de la résistance au Franquisme au milieu du siècle dernier. Mais ce soir, c'est Clasico. Le vrai, l'original, l'ultime. Il n'y a pas mieux au monde.

Pourtant, il y en a des chocs qui mobilisent les foules et les médias. Mais d'habitude ce sont des derbys, qui opposent des équipes dont les supporters se croisent tous les jours au bureau, et notamment les lundis d'après match, à partir desquels, pendant des mois, une partie de la ville peut chambrer l'autre partie, jusqu'à ce que cette dernière prenne sa revanche. En tant qu'amoureux du football et de grands matches, je rêve d'assister au plus grand derby de Buenos Aires (parce qu'il y en a d'autres), Boca Juniors-River Plate, à la Bombonera, par exemple, ou à Fluminense-Flamengo à Maracana, à Rio, ou encore à un Arsenal-Tottenham, à Londres.

En France on n'a pas ça, parce que nos derbys n'en sont pas vraiment. Contrairement à absolument tous nos voisins européens, sans exception, aucune ville française ne regroupe deux clubs de première et/ou deuxième division. Quand Londres compte cinq clubs de première division, Madrid, Milan, Barcelone, Zürich, Glasgow, Bruxelles, Lisbonne, et j'en oublie, deux chacune, Paris en place un en première division, et une en troisième (Paris FC), si on ne compte pas, bien sûr, Alfortville ou Créteil, qui bataillent également en National. Pour les autres grandes villes françaises, le deuxième club purement marseillais, le Consolat, évolue en CFA 2, le deuxième club lyonnais, Lyon-Duchère, en CFA, le Stade Bordelais nage en CFA 2 également, tout comme Toulouse-Fontaines, quand Nantes ou Lille n'en comptent pas à un niveau "détectable". Une véritable incongruité en Europe, voire même dans le monde.

Pourquoi ? Parce, peut-être, les clubs sont apparentés aux villes. A Londres, vous avez Chelsea, Tottenham, West Ham, Arsenal... un peu comme si, à Paris, y avait Montmartre, Bastille... en même temps Londres triche, puisque la ville englobe ce qui est la banlieue à Paris. Il n'empêche, les clubs, à l'étranger, ont souvent un nom à eux : Real Madrid, Juventus de Turin, Boca Juniors... ils s'appellent pas juste Madrid, Turin ou Buenos Aires. D'ailleurs, à l'étranger, Marseille et Lyon s'appellent "Olympique", ils ne précisent même pas le nom de la ville. En France, un club de foot est associée au clocher local, du coup difficile de diviser en deux, on est fan de sa ville, et puis c'est tout. Le FC Barcelone est certes le symbole de la Catalogne, ça n'empêche pas les supportes de l'Espanyol Barcelone d'exister. Ils doivent juste aimer se faire chambrer...

La dernière fois que deux clubs d'une même ville, le PSG et le Matra Racing, ont évolué ensemble au sein de l'élite, c'était en 89/90. Depuis, bien des tentatives ont échoué dans la capitale, enfin surtout autour, avec la fusion Saint-Denis-Saint-Leu, ou l'arrivée de Michel Moulin à Alfortville il y a peu. Depuis, le club est monté en National, mais se traîne à la dernière place, et Moulin s'est tiré. Mais rien dans la capitale, le Paris FC se démenant à Charlety au troisième échelon, devant 655 spectateurs de moyenne, 50 fois moins que pour le PSG. A Marseille, personne ne s'imagine être supporter d'un autre club que de l'OM. De fait, toute la Côte d'Azur est dans le même cas, hormis pour les ultras de Monaco, Nice ou Montpellier, et encore. Istres et Martigues, ses voisins immédiats, ont bien essayé de se faire de la place auprès de leur encombrant voisin, sans résultat.

Au final, nos derbys ne sont pas communaux mais régionaux. Lens-Lille, Bordeaux-Toulouse, Nantes-Rennes... et bien sur le plus chaud d'entre tous, Saint-Étienne-Lyon. Mais évidemment, le Clasico français, c'est PSG-OM, d'où les supporters concernés ressortent rarement indemnes émotionnellement. Soit t'es fou de joie, avec des envies incompressibles de faire des bonds, soit t'es au dernier échelon de la misère morale, avec un besoin fou de tout laisser tomber, à part tes charentaises et ta télécommande. Sauf si y a match nul, bien sûr.

C'est en cela que notre Clasico est comparé à Barça-Real : il ne repose sur aucune logique géographique, mais presque exclusivement politique. La capitale contre la province, ça n'est pas près d'être un concept éculé. Les bobos contre les soit-disant "vrais" gens, non plus. Parce que si ça jouait sur l'amour du jeu et sur le nombre de stars formées localement, il n'y aurait pas photo du côté espagnol des Pyrénées : à ce jeu-là, personne, dans le monde, du moins depuis la fin des grandes années de l'Ajax Amsterdam, n'égale le Barça. Quand le Real alignera un seul enfant de son centre de formation, Casillas, depuis les départs cet été de Raul et Guti, le Barça en alignera 8 au coup d'envoi. Huit ! Sur onze ! Huit joueurs qui sont arrivés pré adolescents, et qui ont tout appris à la Masia. Aujourd'hui, Messi, Xavi ou Iniesta peuvent remporter le Ballon d'Or dans deux mois, et ont appris leur métier au même endroit, Barcelone. En celà, j'ai toujours du mal à comprendre comment on peut soutenir le Real lors d'un Clasico, à part si t'es Madrilène. Et encore, merde !


Messi : 6 goals in Clasicos
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Côté PSG-OM, ces différences sont moins marquées. Côté jeu, Marseille, hormis sa popularité liée à des images d'Epinal héritées de Pagnol, a une image plus offensive, notamment en raison de leur "Droit au But", mais aussi par les immenses buteurs qui ont évolué sous le maillot blanc (Gunnar Andersson, Skoblar, Papin...). Mais cette année, les deux clubs ont presque la même attaque (25 contre 23 en faveur des Olympiens avec un match en retard), et Paris évolue à plein temps avec 4 joueurs offensifs, dont deux pointes, un cas unique en France, avec Lorient. Et au niveau de la formation, les deux clubs sont loin d'être infaillibles : Marseille n'a pas de centre de formation, même si des joueurs comme Nasri et Ayew sont sortis récemment de son équipe réserve, quand Paris, qui en a un assez performant, ne s'appuie pas assez dessus, et sur les 10 millions d'habitants qui l'entourent. Et ce même si cette année, tout en jouant le haut du tableau, deux joueurs formés au club, Sakho et Chantôme, sont des titulaires indiscutables. Je vous avait d'ailleurs parlé du second, il y a un an et demi, donc ça me fait vraiment plaisir de le voir enfin réussir. Quant au premier, il vient de débuter en Equipe de France, à 20 ans seulement.

Je vous laisse, et allez le Barça !

dimanche 28 novembre 2010

Culture relative


Salut à tous,

Je pense en avoir déjà parlé ici, vu que c'est un truc qui me rend dingue de façon assez récurrente, mais les intellos sont mal vus en France. Je ne parle pas de moi hein, je n'ai jamais été un intello, vu que la seule fois que j'ai été premier de la classe c'était durant un trimestre en CE1. Je m'en rappelle car mes parents étaient très fiers de moi, mais ce fut une joie assez éphémère. Durant le reste de ma scolarité je me suis reposé sur mes lauriers, en faisant le strict minimum.

Je n'étais pas un gars très populaire, notamment parce que je ne m'habillais pas à la mode, je n'écoutais pas les trucs à la mode non plus, et je ne jouais pas avec les autres, qui me terrorisaient. Aujourd'hui j'y arrive, mais au moment de parler à un inconnu j'ai toujours cette petite boule qui se réveille dans mon ventre, que j'arrive à dompter. L'humour a été une véritable arme pour cela, le tabouret qui me permet aujourd'hui de parler au gens et de paraître sympathique sans vraiment avoir à leur parler. C'est ensuite que ça se gâte, quand ils veulent en savoir plus.

Bref, je dévie du sujet... il ne faut pas avoir l'air différent en France. D'une manière générale, il ne faut pas donner l'impression d'être meilleur que les autres, dans n'importe quel domaine, sinon c'est forcément louche, calculé, faux. Par exemple, quelqu'un comme Domenech qui, après son expérience des plus pénibles que l'on sait, semble vouloir revenir aux bases, et entraîner des jeunes, comme il le faisait avant de devenir l'incarnation du Malin pour 80 % des gens. Sauf que ses ennemis n'y croient pas ! J'ai même entendu l'inénarrable Dominique Grimaud, qui ose encore s'appeler journaliste alors qu'il bosse pour OMTV, dire que Ray avait choisi les poussins de Boulogne parce qu'ils étaient les meilleurs de leur championnat, d'où l'assurance de se refaire au niveau des résultats ! Pathétique.

Quoiqu'il fasse, c'est calculé, c'est de la communication. Il va pointer au Pôle Emploi, ce que son statut de chômeur lui oblige, c'est une honte. Qu'il réclame des dommages et intérêts élevés après un licenciement pour faute grave qui se repose sur un dossier vide, c'est la dernière des merdes. Il fait de la pub - gratuitement - pour un site de poker, c'est encore une ordure. En fait les gens regrettent juste qu'on ne l'ai pas émasculé avec un coton-tige et jeté aux crocodiles après la Coupe du Monde. S'il éternue, on l'accusera d'utiliser immodérément des kleenex des Français.

Au départ je ne voulais pas parler de Domenech, mais je suis lancé, désolé. J'entends tellement d'âneries sur lui que je bouillonne, j'en peux plus, ce qui se passe est ignoble. On dit que le bilan de Blanc est meilleur, et qu'il ne fait qu'utiliser les joueurs que Domenech ne prenait pas. C'est faut, bien sûr, vu que seul Rami, dans l'équipe type d'aujourd'hui, est une vraie trouvaille de Blanc. Tous les autres avaient déjà appelés par Domenech, et lancés surtout ! Quant à Nasri et Benzema, qui renaissent sous Blanc, leur absence à la Coupe du Monde sous le mandat Domenech avait été saluée par la presse parce qu'ils manquaient de respect aux anciens... quant au bilan, la moyenne de points pris par Blanc sur ses 6 matches est la même que Domenech sur ses 6 ans. J'attends donc de voir pour confirmer l'embellie quand il disputera une grande compétition, ce que Domenech a réussi à faire 3 fois sur 3.

Bref donc effectivement je ne voulais pas parler de ça expressément, même si ça participe au débat. Bah oui, finalement on voit bien que le seul problème de Raymond a été de se mettre la presse à dos, et en particulier la presse sportive, peu connue pour sa modération et son recul. Et cette dernière le lui a donc fait payer dans les grandes largeurs, et ce n'est pas fini. On lui reproche aussi son image de gauchiste, d'intello qui fait du théâtre et qui ne fait pas de la lèche aux journalistes. Aujourd'hui quand on entend Blanc on est rassuré, toute la langue de bois footballistique ordinaire est revenue. Les "je crois que bon..." et autres "à nous de..." ont de longues années devant eux.

Bref... en fait je pensais surtout aux émissions de Ruquier, et en particulier celle à la radio, où il est plus lui-même qu'à la télé, où il se permet de vanner les artistes qu'il a reçu la veille dans son émission du samedi. Jamais avant hein, après, histoire qu'ils ne se décommandent pas. Par exemple si on veut savoir s'il a aimé un film, il faut l'écouter après qu'il ai reçu l'acteur principal ou le réalisateur à la télé, jamais avant.

Bref dans son émission quotidienne sur Europe 1, parmi ses chroniqueurs il a souvent Miller ou Bonaldi, et ces deux derniers en prennent plein la gueule, souvent de façon très violente. Le pire, c'est Jérémy Michalak, une petite merde qui fout un coup de tatane dans le cadavre après que le patron ait fait le boulot. Je l'ai vu une fois à la radio, c'est le chauffeur de salle en fait, celui qui fait applaudir les gens. Bref, si à Ruquier, Michalak ou même Titeuf, que j'apprécie pourtant pour ses grandes qualités de sniper, on a le malheur de parler d'un artiste un peu underground, pas très connu mais reconnu artistiquement, ça part en vrille. Pour eux, si c'est pas connu, c'est de la merde. Normal, pour un mec comme Ruquier, qui est aujourd'hui très suivi, comme pour Arthur qui, lui aussi, a été quelqu'un de subversif à une époque avant de devenir terriblement consensuel, le choix du public vaut toutes les critiques. Si ça marche, c'est génial, sinon... ça ne mérite même pas qu'on en discute. Dès qu'on parle à Michalak d'un mec que lui ne connaît pas, il sort "c'est son cousin cherchez pas". Sauf que si on enlève l'Île de la tentation, la culture de Michalak tiendrait sans peine sur un timbre poste, donc ça concerne quand même beaucoup de choses.

Voilà, j'ai pas réussi à dormir ce matin alors ça m'énerve, d'où cette humeur délicate. Ça ira mieux quand j'aurais dormi.

Je vous laisse.

mardi 23 novembre 2010

Cours, Forrest, cours


J'ai mis mon réveil un quart d'heure plus tôt, histoire d'avoir tout le temps pour savourer mon bol de Chocapics à mon retour. La veille au soir, j'ai fouillé dans mon linge pour me trouver un short, vu que j'ai oublié mes affaires dimanche à Sport24. Si je ne les y retrouve pas, ça fera un vieux t shirt, un bermuda et un stick de déodorant de perdu, c'est pas grave.

Je me pèse, comme tous les jours. J'ai pris 300 grammes, mais hier j'ai fais une grasse mat jusqu'à 11 heures, donc en fait je pense que j'ai perdu puisque je me pèse trois heures plus tôt qu'hier. En tous cas les "méfaits" - mais quel bonheur ! - de la raclette dégustée vendredi se sont plus vite estompés que prévu.

A 8 heures, je pars. Le froid était prévisible, aussi j'ai mis ma veste à capuche, remonté celle-ci, j'ai mis un bonnet et des gants. Pour le parcours, après voir pas mal exploré les alentours de mon immeuble dans les premiers temps, je me suis pas mal fixé sur la grande allée proche de chez moi, qu'on appelle entre nous, mon Amour et moi, l'Allée Verte. Non, on ne s'est pas cassé sur le nom, vu que c'est une longue allée recouverte de pelouse qui part du château, passe pas loin de chez nous puis se fini sur la forêt de Saint-Germain, et accessoirement un terrain d'entraînement pour les chevaux.

C'est parti. J'en suis désormais à des fractionnés de quatre minutes, j'en fais quatre, avec des séances de marche d'une minute entre chaque. La prochaine fois, vendredi sans doute, je ferai 4x5. Je ne bosserai pas, donc je pense que j'irai courir plus tard, vu qu'aujourd'hui je bosse à 10 heures.

Dommage en même temps, je raterai les derniers vestiges de la nuit que je vois s'effilocher. Le soleil n'est pas haut mais il a rendu bleu foncé le ciel, où trône une lune pleine et lumineuse. Entre les arbres, les lampadaires sont encore allumés, mais concentré que je suis dans ma course et mes pensées, je ne les verrai pas s'éteindre. D'ailleurs, ce n'est qu'à la fin que je me rendrais compte que le jour s'est vraiment installé pendant que je courrais.

Le Parc de Maisons-Laffitte est splendide, notamment en automne, avec des couleurs fauves incroyables. Dommage que durant les années 70 la mode s'est immiscée en architecture, et a fait caca un peu partout dans ce parc. La mode j'aime pas, notamment parce que c'est superficiel, éphémère et élitiste. Mais au moins, c'est jetable, c'est même sa fonction principale, son essence, du moins pour les sapes. Quand vous portez un vêtement ridicule parce qu'il est à la mode durant deux semaines, vous n'êtes pas obligés de le porter. Alors que construire un immeuble en suivant la mode, c'est créer un coupe mulet ou un bandana qui condamnent à être portés pendant des décennies par les gens qui passeront devant et devront subir ces horreurs. Je sais pas si vous voyez ce que je veux dire... dans ma tête c'était plus clair que ça.

D'habitude je croise quelques joggers, là ce sont surtout des gens qui partent travailler ou étudier, et qui portent sur leur visage toute la détresse du condamné qui sait déjà qu'il ne passera pas le cut de la guillotine. Ah elle est belle la France qui se lève tôt, elle porte beau tient. Pas un ne croise mon regard, il faudrait pour cela que ce dernier se situe au niveau de leurs mocassins hors de prix, et j'ai autre chose à faire.

Les deux premières quatre minutes se passent bien. Bien emmitouflé je n'ai pas froid, et je ne ressens pas de douleur, sauf dans le talon où je crois qu'est en train d'apparaître ma première ampoule. Enfin je veux dire j'en ai déjà eu des ampoules, c'est juste que d'habitude c'est à cause de chaussures neuves. Là je crois que y a un pli dans l'intérieur de ma basket, qui frotte. J'ai pas réussi à le déplier, bon on verra bien, je ne cours pas un marathon non plus.

A la fin de la troisième "séance", mes mollets commencent à protester. Je fini finalement la quatrième mieux que la première fois que j'ai fais des "quatre minutes", vendredi dernier. Faut dire que j'ai aussi couru dimanche avec Z., donc je commence à avoir un petit rythme. Et en plus, j'ai bien calculé mon coup vu que j'arrive presque pile devant chez moi, si c'est pas génial !

Je passe par le garage pour faire mes étirements tranquille. Comme d'hab, ils semblent m'électriser, comme si je regagnais de l'énergie durant ces quelques secondes où on a plus l'air de Shadocks qu'autre chose. Puis je rentre savourer une douche, puis mes Chocapics. Ces céréales, ce lait parfumé au chocolat, c'est ce à quoi je pense au moment de me coucher, mon phare dans la nuit. Non, je ne serais jamais guéri, faut qu'on s'y fasse.

Une grosse demi-heure plus tard, je pars travailler. En chemin, sur l'Allée Verte, je croise des joggers qui, peut-être, se disent en me voyant que j'aurais bien besoin de faire du sport, et que c'est quand même lamentable ces gens qui ne se respectent pas. Si la décence l'autorisait, je porterait bien un t shirt disant "pendant que tu donnais son pain quotidien à ton gogue ce matin, moi je courrais". Et j'ajouterais que je ne regrette pas le moment où je mangeais comme je voulais, parce que, finalement, c'est de cette manière là que j'ai été jeune. D'autres se droguent, boivent, forniquent, ou un peu de tout, moi je régalais ma panse. L'important, c'est d'essayer de réparer ces inévitables fautes de jeunesse avant qu'il ne soit trop tard. Je ne sais pas si c'est mon cas, mais réagir à 35 ans c'est peut-être mieux qu'à 50, qui sais.

Je vous laisse.

jeudi 18 novembre 2010

Limites anglaises


Salut à tous,

Hier, la France disputait donc son "Classico", dans le nouveau Wembley, contre une Angleterre qui reste une des dernières équipes à ne plus nous avoir battu depuis un moment (97), avec l'Allemagne (86) notamment. Un des privilèges dû à l'énorme génération qu'on a eu (1996-2006) qui nous a permis de battre à peu près tout le monde. Mais depuis on a notamment perdu contre l'Italie (2008), 30 ans après sa dernière victoire, l'Argentine l'an dernier (dernier succès : 1978), l'Autriche, également en 2008, qui nous avait vaincus en 1970, ou la Norvège cet été, contre qui on restait sur 42 ans d'invincibilité, tandis que le Mexique, la Chine ou l'Afrique du Sud nous ont battu pour la première fois cette année. Et je parle pas du Belarus, qu'on affrontait pour la première fois... En clair, on repart vraiment de zéro.

Donc comme vous le savez on a gagné hier, et les commentaires sont d'abord assez semblables les uns des autres, à l'image de Christian Jeanpierre qui, entre deux bouffées de pétard, ne fait rien d'autre que de réciter ce qu'il a lu dans l'Equipe du jour, mais sont surtout dichotomiques : d'un côté, on s'extasie devant cette nouvelle Équipe de France qui semble repartie pour battre tout le monde grâce à Saint-Laurent Blanc et son équipe de jeunes joueurs tellement rafraîchissants ; et de l'autre, on relativise en disant que c'était sans doute la plus faible équipe d'Angleterre ayant jamais affronté la France, du moins depuis qu'elle n'envoie plus son équipe amateur nous écraser 15-0 comme c'était la cas avant la première guerre mondiale.

Et c'est vrai que ces deux arguments sont recevables. Pas la peine d'insister sur les Bleus, qui sont toujours en reconstruction vu que des cadres comme Toulalan et surtout Ribéry ne sont pas revenus, et qui ont toujours des trucs à régler en charnière centrale - on décide pas qu'une charnière est bonne d'un coup comme ça, Blanc-Desailly, pour évoquer la meilleure de toutes, à mis 3 bonnes années pour s'imposer, donc ce serait un miracle si Rami-Mexes nous permettait de gagner une grande compétition dans les quatre ans - , insistons plutôt sur les Anglais.

Ils ont le meilleur championnat, et ce même s'il faut beaucoup de courage pour se coltiner un Blackpool-Stoke City, autant que pour un Nancy-Caen, sachant que les joueurs des deux matches seront à peu près autant connus du grand public. Vous connaissez Charlie Adams, Marlon Harewood ou Kenwyne Jones vous ? Moi pas vraiment plus, et ce sont les stars de ces équipes.

Du coup, les meilleurs équipes de ce championnat devraient abreuver l'équipe nationale de joueurs majeurs. Et elles le font en partie d'ailleurs, avec Terry, Cole et Lampard (Chelsea), Ferdinand et Rooney (Manchester United), Johnson et Gerrard (Liverpool), sachant qu'Arsenal, hormis quelques jeunes qui ont montré leurs limites hier, à l'image de Gibbs, s'appuie sur une équipe type quasi exclusivement étrangère. Mais ça reste très insuffisant, et le reste des joueurs les plus sollicités cette année jouent à City depuis cet été (Hart, Barry, Milner) ou Tottenham (Crouch, Defoe). Soit de bonnes équipes, certes, mais qui ne font pas encore partie des candidats crédibles au titre de champion d'Angleterre.

Quand, en plus des Madrilènes (Benzema), Londoniens (Sagna, Nasri, Malouda...), Romains (Mexes) ou Catalans (Abidal), la Ligue 1 fournit à sa sélection 50 % de ses joueurs, comme Lyon (Lloris, Réveillère, Gourcuff...), Marseille (Mandanda, Valbuena, Rémy...), le PSG (Sakho, Hoarau), et même Lille (Rami, Cabaye) et Saint-Etienne (Payet), pour ne prendre que ceux appelés par Blanc récemment, certains joueurs anglais, hier, n'étaient pas titulaires dans leurs clubs, comme Gibbs (Arsenal), jouaient à Sunderland (Henderson, 20 ans) voire évoluaient à l'étage inférieur (Bothroyd, à Cardiff) ! C'est dire si, derrière les têtes de gondole Lampard, Ferdinand, Gerrard ou Rooney, le réservoir anglais est très limité, ou trop inexpérimenté. C'est la limite d'une Premier League ou les meilleurs clubs s'appuient à 80 % sur des joueurs étrangers. Ils sont, en comptant large, trois à être titulaires à Chelsea, deux à Arsenal, quatre à United et quatre à Liverpool, sachant qu'aucun joueur anglais n'aurait l'idée idiote d'aller gagner moins hors du Royaume-Uni. Ça donne de quoi faire une excellente équipe type, qui se balade dans ses groupes de qualification depuis plus de deux ans. Mais pas pour faire un groupe capable de résister à une série de blessures comme en ce moment. Nous, on l'a, et d'ici à ce qu'on fasse appel au meilleur buteur de Ligue 2, qui est de toutes façons Ivoirien, on a de la marge.

Je vous laisse.

mercredi 17 novembre 2010

Rendez-vous en sports inconnus


Salut à tous,

Hier, je suis allé voir un médecin du sport, toujours à la Pitié Salpêtrière. C'est la nutritionniste que j'ai vue la dernière fois qui m'a conseillé d'aller le voir, et j'y suis allé à reculons, sachant que j'avais déjà décidé ce que je voulais faire comme activités sportives : de la marche et de la course à pied. Pas de piscine, pas de vélo, pas de licence à signer, juste une paire de basket, la forêt de St-Germain et voilà, c'est tranquille. Mais bon, l'avis d'un médecin du sport ça ne pouvait pas me faire de mal, surtout si il est remboursé par la sécu.

Le mec, évidemment jeune et svelte, m'accueille avec sa tronche d'acteur dans Grey's Anatomy. Mesdames, si vous avez envie un jour de vous changer les idées en passant une heure en tête à tête avec le mec de vos rêves - pas celui qui pollue votre chambre avec ses chaussettes sales tous les matins, un autre - , prenez rendez-vous avec lui, il consulte le mardi. En plus il aime les gosses, il a bossé pendant des années au ministère de la jeunesse et des sports, il s'occupait de l'obésité chez les jeunes. Ah, et il a un podomètre dans sa poche.

Il me pose quelques questions, je lui raconte ce que je fais en ce moment - une séance de marche et deux de courses fractionnées et progressives - et il en tire finalement une conclusion : faut que je fasse plus d'endurance, notamment en marchant plus, si possible avec un podomètre, en notant chaque jour le nombre de pas. Ok ça peut être marrant, même si je ne suis pas sûr de l'intérêt de l'opération.

J'ai eu le malheur de lui dire que je cherche une activité "ludique" (en fait je m'en fous, c'était juste pour dire genre je suis pas venu le voir pour rien quoi), et que je pencherais logiquement pour du foot. Il me le déconseille : si je me blesse, et c'est fréquent au foot, je ne pourrais plus faire de sport pendant un certain temps. De toutes façons je ne me voyais pas payer une licence vétéran à 35 ans, en plus du matos habituel (chaussures à crampons, protèges tibias...) pour effectivement me faire pulvériser un genou sur un terrain gelé par un quinqua aigri. J'ai déjà vu des entraînements vétérans, ceux de mon père, c'est loin d'être poétique. Ou alors du Villon.

Finalement, il me trouve deux trucs que je devrais essayer. Tenez vous bien : il voudrais que je fasse du Badminton et de l'aqua-bike. Je vous rassure, je cherche toujours ma mâchoire de dessous ma tronche. Et pourquoi pas de l'escrime ou de la boxe thaï ? Je cherche juste de quoi perdre du poids et me renforcer musculairement, pas de postuler aux JOs de 2012... en plus du Badminton, c'est peut-être un a priori mais ça me paraît très cher. Et puis c'est très physique. Il me dit que même le geste de ramasser le volant par terre est intéressant. Sûr que je vais faire que ça, ramasser mon volant par terre, juste après mon service par exemple.

Quant à l'aqua-bike, qui ressemble beaucoup à ces activités de bobos qui perdureront aussi longtemps que la mode des croisières en Croatie ou du bio, ce "sport" réunit tout ce que je déteste : la piscine et le cyclisme. D'accord, peu de chance de me faire renverser par un chauffard, mais ça reste un sport en moule-bite et bonnet de bain. Et ça, c'est pas possible, je suis plus en 5e.

Il m'a par ailleurs offert une troisième voie : le taekwondo. Il me dit que c'est un art martial (ça je le savais, merci) mais où on ne combat pas avant de savoir vraiment le faire. Sous-entendu : aucun risque de blessure. Oui, mais non. Vraiment pas.

Bref donc je suis assez circonspect. Il m'a donné rendez-vous dans 3 mois, pour voir ce qu'auront donné ces essais, mais je suis très tenté de laisser le McDreamy du 13e arrondissement en plan sur ce coup là. Je vais certes accentuer le côté endurance de mon programme (comment ça fait pompeux tout ça...) en marchant beaucoup plus, mais je vais continuer de courir comme j'avais prévu de le faire. Et puis, si la motivation surgit... on verra.

Je vous laisse.

vendredi 12 novembre 2010

Is it ?


Salut à tous,

Il y a 10 ans et quelques mois, débutant sur le net, je discutais sur un "chat" comme on en fait plus aujourd'hui. On était une dizaine, souvent plus à l'heure de pointe, et ça papotait à tout va, de tout et de rien, souvent de rien d'ailleurs. Mais ça nous occupait durant quelques heures, on était content de se retrouver, tous les lundis soirs. C'était un rendez-vous.

Un soir, une des résidentes régulières de ce chat nous annonçait que son futur bébé serait un garçon, et nous demanda de deviner son prénom. On a mis un bon moment pour le trouver, pas parce qu'il était rare, au contraire, il n'était juste pas commun pour sa génération. C'est cependant un des prénoms historiques en France, comme ailleurs. A l'époque, ne connaissant pas encore très bien la future maman, qui est aujourd'hui une de mes toutes meilleures amies, ce n'était qu'un prénom, à une époque où je n'étais pas encore entouré de bébés dans tous les sens. Aujourd'hui, j'ai du mal à trouver des gens de mon âge sans enfant.

Ce bébé est né, un petit garçon doté de joues généreuses et toujours curieux de tout. Quelques années plus tard, en compagnie de mon groupe d'amis, il se baladait sur mes épaules dans les rues de Londres. Puis il a grandi, ses parents ont divorcé, il a eu une petite soeur puis un petit frère, qui fêtera ses un an le mois prochain, et qui me fait l'honneur d'être mon filleul. L'an passé, j'ai offert à son grand frère "Bilbo le Hobbit", qu'il a dévoré. Gamin de sa génération, il joue beaucoup à sa Nintendo DS. Il dessine des BDs et se raconte des histoires quand il est tout seul, comme moi quand j'étais gosse. Comme sa maman il est timide, voire réservé au premier abord, mais se montre vite joyeux et joueur.

Hier, il a fêté ses 10 ans, une décennie, déjà. C'est beaucoup plus qu'un prénom pour moi depuis un moment, c'est le premier des six enfants qui ont agrandi notre "Tribe", c'est le grand frère, un gamin vraiment attachant et qui va bientôt faire connaissance avec les heures troublées de l'adolescence. Il incarne surtout une période de ma vie où je me suis fait les meilleurs amis de ma vie, et beaucoup plus même. Où en serais-je dans 10 ans, quand il fêtera sa double décennie et qu'il sera adulte ? Je préfère pas savoir :p

Je vous laisse.

jeudi 11 novembre 2010

Pieces


Salut à tous,

Vous pensez à quoi, vous, quand vous marchez seuls, dans la rue ? Bonne question, en tous cas de mon point de vue, puisque je me la pose. De nos problèmes quotidiens, des prochains trucs à faire, un rendez-vous chez le médecin, une facture à payer... toutes ces joyeusetés que la société nous fait subir indéfiniment tout au long de notre vie. Au point de gâcher nos rares moments avec nous mêmes. Il paraît que c'est normal, même si je me demande à quel moment et où j'ai signé un quelconque papier pour ça.

Le cerveau ne cessant jamais de fonctionner, même ceux de Castaldi ou de Frédéric Lefèbvre (à vérifier quand même), et quand il ne veut pas trop penser à la routine, ben parfois il s'invente des histoires. J'en ai déjà parlé ici, de ces histoires que je me raconte quotidiennement, dès que je suis seul, et surtout depuis que je n'ai plus la bouffe pour faire le job. Y a celle, notamment, que je m'écris mentalement, et (trop) occasionnellement ici, sur cet ordinateur, et qui me sers souvent de compagnon de marche. Je la prends à un endroit et hop, je la revis comme si je me matais un chapitre de DVD, sauf qu'à chaque fois c'est jamais la même chose. Enfin ça ressemble souvent à la fois d'avant, mais ça dévie souvent, je ne sais pas si ça s'améliore, mais ça s'enrichit en tous cas. Et parfois, ça dévie suffisamment pour que la fin, encore floue mais quand même déjà assez définie, en soit affectée, modifiée, un peu comme la ligne du temps dans "Retour vers le Futur".

Cette histoire existe par morceaux, un peu comme la croute terrestre : ce sont des plaques parfois dissemblables, qui s'entrechoquent car elles manquent encore de cohérence à certains endroits. Certains morceaux n'existent que parce qu'ils (me) racontent me plait, mais sont contredits par d'autres. Des personnages ne pourraient pas exister dans d'autres. Mais ils me plaisent, et si un jour je veux bien me décider à écrire cette histoire, je devrais trouver le moyen de raccommoder tout ça ensemble. En même temps je sais que je devrais enlever des choses, qu'il faudra en sacrifier pour que l'histoire se tienne.

Ce sont des morceaux, mais c'est aussi une terre enfouie sous les sables, que le vent déblayerait. Je n'en vois donc qu'une partie, les meilleures a priori. C'est là que je touche mes limites d'éventuel écrivain : je ne parviens pas à écrire, à affronter les moments creux, indispensables à la cohérence d'une histoire. J'ai l'essentiel des moments importants de l'histoire dans la tête, mais pour les lier il faut en créer d'autres moins... intenses, mais tout aussi importants, au final. J'ai déjà écris - et fini ! - une histoire, mais en plus du nombre trop important de digressions qu'elle comporte, ce n'est qu'une succession de moments critiques, et sans pause entre eux. Du Beethoven ou du Wagner avec que des instants puissants, c'est de la techno, il faut aussi de l'harmonie pour en faire des génies.

J'ai commencé à taper ce post en me disant que j'allais raconter ce que mon histoire m'avait conté cette fois ci, parce que ça révèle souvent mes angoisses, mes envies, mes amusements. A travers ces personnages, et là je ne diffère d'aucun écrivain, même le plus mauvais qui soit - sans doute moi à l'heure actuelle - , je parle de moi, bien entendu. De ce que je vis, comment je ressens ce monde, les gens, mes amis, tout, je le retranscris dans mes histoires, en les enjolivant ou en les dramatisant. En les mettant en scène. Au final, ce sera pour une autre fois, peut-être.

Je vous laisse.

samedi 6 novembre 2010

Analyse contre prétention


Salut à tous,

Comme vous le savez, je suis un lecteur assidu de l'Equipe, quotidien sportif quasi exclusif en France. Je suis évidemment de ceux qui voudrait d'autres offres, à l'image des grands pays de sports que sont l'Espagne ou l'Italie, notamment, mais les tentatives depuis 20 ans sont tellement navrantes que finalement, je me demande si c'est vraiment souhaitable. La crise de la presse écrite et les méfaits des obligations économiques font qu'aujourd'hui il est impossible d'imaginer créer un nouveau journal sans céder d'entrée aux facilités que sont le populisme, le sensationnalisme et autres mots en isme particulièrement efficaces pour vendre du papier. Sauf qu'en fait ça ne marche pas non plus, donc peut-être que la prochaine fois ils devraient essayer de privilégier le fond avant la forme, comme ne pas mettre un Zidane en une alors qu'il a aucune actu, juste pour faire vendre le numéro 1.

Donc l'Equipe est tout seul, alors il en profite, normal. J'ai déjà parlé ici de sa manie de vouloir chercher la petite bête là où y en a pas, parce que lui aussi a des problèmes de ventes. Ce qui me fascine, et je ne suis d'ailleurs pas sûr que ça lui soit exclusif, c'est comment ce journal reporte ses interviews, ses déclas. Il y a les interviews classiques, où il a une marge limitée pour influencer le lecteur puisqu'il est censé retranscrire intégralement l'entretien entre le journaliste et son interlocuteur. Et puis y a les déclas incluses dans des articles, et là c'est la fête.

Imaginez un entraîneur qui affirme un truc. Genre par exemple, il dit : "j'ai de bonnes relations avec mon groupe, qui travaille bien". Une phrase bâteau, qui ressemble furieusement à de la langue de bois. Pour les journalistes, faire de la langue de bois c'est ne pas leur raconter les embrouilles existant dans un groupe, alors que eux, si on leur demandait de raconter les leurs, d'embrouilles, et elles sont aussi présentes, sinon plus, dans une rédaction que dans un groupe professionnel, ils refuseraient. Bref, toujours est-il que ce qu'il dit est peut-être gnagnan, mais c'est peut-être aussi vrai ! Quoi, ça n'existe pas un groupe qui s'entend bien ? Bref, peu importe.

C'est là qu'on voit les a priori d'un journaliste ressortir au grand jour, même si on s'en aperçoit rarement, parce qu'on n'y fait pas attention, on lit et puis voilà. Mais, après qu'il ait reporté la phrase de l'entraîneur dans son article, il a le choix : il peut mettre "analyse-t-il" (là il est à la bonne, Blanc y a droit une décla sur deux), "affirme-t-il", "soutient-il" (déjà on sent un doute), ou carrément... "prétend-il". Et là, ça change tout, comme dirait l'autre. "J'ai de bonnes relations avec mon groupe, qui travaille bien", prétend-il, le journaliste, et avec lui ses lecteurs, qui, pris dans leur lecture, ont autre chose à faire qu'analyser en profondeur son papier, moi le premier, se mettent définitivement dans le camp de ceux qui ne croient pas ce que raconte cet entraîneur. Alors qu'il aurait mis "analyse-t-il", et là on sent une volonté quasi nulle de chercher des noises à son interviewé. Et là, on est loin de la transmission pure, déontologique et objective de l'information. Il y a là un traitement, une déformation, un distorsion de la réalité, une affirmation carrément pas neutre de la part du journaliste, tout en faisant tout pour faire croire le contraire.

C'est pas grand chose, mais ça change tout. Si Domenech avait eu ne serait-ce que, allez, 10 % des journalistes dans sa poche, il s'en serait sorti. Mais il n'a jamais voulu leur faire de cadeaux, et ils lui ont fait payer cher cette rébellion, à coup de "prétend-il" notamment, le faisant passer pour un incompétent total. Aujourd'hui, il y a des gens qui trouvent que ça va mieux avec Blanc parce que les Bleus sont en tête de leur groupe de qualification. rappelons que Domenech a TOUJOURS qualifié l'Équipe de France, trois fois sur trois, en ne perdant jamais à domicile face à des équipes comme la Biélorussie...

De même, on accorde à Blanc des circonstances atténuantes, comme le fait qu'il doive reconstruire, ce qui était déjà la tâche de Domenech en 2004, puis en 2006, après les deux départs de Zidane. Sauf que dès que c'est allé mal, en 2005, on a réclamé le retour des anciens. Et depuis 2006, jamais on a évoqué le fait que Ray ait eu à reconstruire un groupe avec des joueurs plus jeunes. Mais ne comptons pas trop sur la presse pour rétablir la vérité. J'espère que Ray va faire cracher la Fédé bien comme il faut, puisqu'il ne peut rien faire contre les journalistes.

Je vous laisse.

mardi 2 novembre 2010

Jogging Man


Bon a y est, les coûteuses (50 euros, tout est relatif) baskets que je me suis offertes vont enfin servir à autre chose qu'encombrer une partie de mes 14 m². Ça fait genre deux semaines qu'elles trainent là, près de mon bureau - en même temps, rien n'est très loin d'autre chose dans mon appart - à ne rien faire d'autre que me narguer, du genre "on sait qu'on a servi ta bonne conscience, mais ça va finir par se voir qu'on n'a été achetées que pour ça". Moi je savais que je ne les avais pas achetées pour rien, mais allez convaincre une paire de tatanes... plus têtues qu'un journaliste de l'Equipe contre Domenech.

Après le brunch que je me suis tapé à midi entre amis, en ce jour de la Toussaint, j'en peux plus : je ne perds plus, et je n'ai absolument pas couru depuis qu'on m'en a donné la consigne durant l'hôpital de jour, le 6 septembre dernier. Je n'ai fait que marcher, ce qui était un début mais à partir du moment où j'ai eu la confirmation que je n'avais rien au cœur, j'aurais dû m'y mettre. Plus facile à dire - et encore plus à écrire - qu'à faire. Là, je vais devoir courir, cette fois je suis motivé, à fond, je vais devoir faire la peau au fromage et à la confiture, sans parler du bacon et des oeufs brouillés, que je me suis enfilés pour fêter les morts.

De retour de Boulogne, hop je me change : je garde mon t shirt, je vire mon jean pour enfiler un bermuda long - un pantacourt, quoi - , et hop j'enfile mes baskets, qui s'apprêtaient à passer une nouvelle soirée tranquille à regarder le Grand Journal du bas de mon bureau. Non non les filles, cette fois va falloir bosser, et j'aime autant vous prévenir que c'est pas un Kenyan de 40 kilos que vous allez devoir porter. Plutôt trois, en fait.

Et je me barre. Mon pote Z., accessoirement mon coach à distance - mais on va courir ensemble jeudi - m'a déjà donné quelques conseils de bases, comme de fractionner ma course : 2 minute de course, une de marche, et ainsi de suite. Je me donne 20 minutes pour rentrer. Le parc de Maisons-Laffitte, et surtout la nuit tombée, m'offrent un décor idéal, à la fois vert et discret. Parce que des joggers dans mon genre, les renards du coin n'ont pas du en croiser souvent. C'est vrai quoi, des joggers débutants on en croise rarement, on a toujours l'impression, en les regardant fendre l'air de leurs abdomens rachitiques, qu'ils ont fait ça toute leur vie.

C'est parti, je commence à courir. En fait, j'aurais du marcher un peu avant, me dira plus tard Z., histoire que mon cœur ne s'emballe pas de suite comme il l'a fait, et que l'air ne me brûle pas les poumons dès la deuxième phase de course. Mais mes baskets, finalement ravies d'être enfin sorties de leur retraite anticipée - quand elles pensent qu'elles auraient pu tomber sur un grand black au short lâche et aux abdos huilés... - sont géniales : j'ai l'impression assez irréelle d'être monté sur ressort dès les premières foulées. Mais ça ne dure pas, le corps s'habitue à tout, mais c'est assez rafraîchissant.

Le parc est parsemé de rues circulaires, parfait pour revenir à son point de départ. J'en suis donc une, ne croisant quasiment personne à part un jogger et une grand-mère en retard pour les Chiffres et les Lettres. Je suis finalement étonné d'arriver aussi vite sur la grande avenue près de laquelle j'habite, pourtant je n'ai pas carburé, j'en suis persuadé. Du coup je continue 10 minutes de plus. Ça fera 18 au total.

La minute de marche semble aussi courte que les deux de courses semblent interminables. Peut-être parce que je n'arrête pas de regarder le temps sur mon portable. Je ne pense à pas grand chose, juste à mes jambes. Pas de musique, je surveille juste mon coeur, mes pieds - histoire de ne pas me péter une cheville dans un trou.

Une fois entré, comme je ne supporte pas d'être en sueur, je file sous ma douche. Z., par texto, m'informe que j'aurais du m'étirer après, mais comme je ne connaissais pas les exercices... ce sera pour la prochaine fois.

Comme toujours après avoir fait du sport - c'est trop rare, malheureusement - j'ai à la fois l'impression d'avoir 15 et 60 ans : je me sens en forme, et complètement vidé. Mais satisfait, ce qui est l'essentiel, même si c'est un sentiment toujours dangereux, si je veux que mes baskets aient une deuxième chance.

Je vous laisse.