mardi 23 novembre 2010

Cours, Forrest, cours


J'ai mis mon réveil un quart d'heure plus tôt, histoire d'avoir tout le temps pour savourer mon bol de Chocapics à mon retour. La veille au soir, j'ai fouillé dans mon linge pour me trouver un short, vu que j'ai oublié mes affaires dimanche à Sport24. Si je ne les y retrouve pas, ça fera un vieux t shirt, un bermuda et un stick de déodorant de perdu, c'est pas grave.

Je me pèse, comme tous les jours. J'ai pris 300 grammes, mais hier j'ai fais une grasse mat jusqu'à 11 heures, donc en fait je pense que j'ai perdu puisque je me pèse trois heures plus tôt qu'hier. En tous cas les "méfaits" - mais quel bonheur ! - de la raclette dégustée vendredi se sont plus vite estompés que prévu.

A 8 heures, je pars. Le froid était prévisible, aussi j'ai mis ma veste à capuche, remonté celle-ci, j'ai mis un bonnet et des gants. Pour le parcours, après voir pas mal exploré les alentours de mon immeuble dans les premiers temps, je me suis pas mal fixé sur la grande allée proche de chez moi, qu'on appelle entre nous, mon Amour et moi, l'Allée Verte. Non, on ne s'est pas cassé sur le nom, vu que c'est une longue allée recouverte de pelouse qui part du château, passe pas loin de chez nous puis se fini sur la forêt de Saint-Germain, et accessoirement un terrain d'entraînement pour les chevaux.

C'est parti. J'en suis désormais à des fractionnés de quatre minutes, j'en fais quatre, avec des séances de marche d'une minute entre chaque. La prochaine fois, vendredi sans doute, je ferai 4x5. Je ne bosserai pas, donc je pense que j'irai courir plus tard, vu qu'aujourd'hui je bosse à 10 heures.

Dommage en même temps, je raterai les derniers vestiges de la nuit que je vois s'effilocher. Le soleil n'est pas haut mais il a rendu bleu foncé le ciel, où trône une lune pleine et lumineuse. Entre les arbres, les lampadaires sont encore allumés, mais concentré que je suis dans ma course et mes pensées, je ne les verrai pas s'éteindre. D'ailleurs, ce n'est qu'à la fin que je me rendrais compte que le jour s'est vraiment installé pendant que je courrais.

Le Parc de Maisons-Laffitte est splendide, notamment en automne, avec des couleurs fauves incroyables. Dommage que durant les années 70 la mode s'est immiscée en architecture, et a fait caca un peu partout dans ce parc. La mode j'aime pas, notamment parce que c'est superficiel, éphémère et élitiste. Mais au moins, c'est jetable, c'est même sa fonction principale, son essence, du moins pour les sapes. Quand vous portez un vêtement ridicule parce qu'il est à la mode durant deux semaines, vous n'êtes pas obligés de le porter. Alors que construire un immeuble en suivant la mode, c'est créer un coupe mulet ou un bandana qui condamnent à être portés pendant des décennies par les gens qui passeront devant et devront subir ces horreurs. Je sais pas si vous voyez ce que je veux dire... dans ma tête c'était plus clair que ça.

D'habitude je croise quelques joggers, là ce sont surtout des gens qui partent travailler ou étudier, et qui portent sur leur visage toute la détresse du condamné qui sait déjà qu'il ne passera pas le cut de la guillotine. Ah elle est belle la France qui se lève tôt, elle porte beau tient. Pas un ne croise mon regard, il faudrait pour cela que ce dernier se situe au niveau de leurs mocassins hors de prix, et j'ai autre chose à faire.

Les deux premières quatre minutes se passent bien. Bien emmitouflé je n'ai pas froid, et je ne ressens pas de douleur, sauf dans le talon où je crois qu'est en train d'apparaître ma première ampoule. Enfin je veux dire j'en ai déjà eu des ampoules, c'est juste que d'habitude c'est à cause de chaussures neuves. Là je crois que y a un pli dans l'intérieur de ma basket, qui frotte. J'ai pas réussi à le déplier, bon on verra bien, je ne cours pas un marathon non plus.

A la fin de la troisième "séance", mes mollets commencent à protester. Je fini finalement la quatrième mieux que la première fois que j'ai fais des "quatre minutes", vendredi dernier. Faut dire que j'ai aussi couru dimanche avec Z., donc je commence à avoir un petit rythme. Et en plus, j'ai bien calculé mon coup vu que j'arrive presque pile devant chez moi, si c'est pas génial !

Je passe par le garage pour faire mes étirements tranquille. Comme d'hab, ils semblent m'électriser, comme si je regagnais de l'énergie durant ces quelques secondes où on a plus l'air de Shadocks qu'autre chose. Puis je rentre savourer une douche, puis mes Chocapics. Ces céréales, ce lait parfumé au chocolat, c'est ce à quoi je pense au moment de me coucher, mon phare dans la nuit. Non, je ne serais jamais guéri, faut qu'on s'y fasse.

Une grosse demi-heure plus tard, je pars travailler. En chemin, sur l'Allée Verte, je croise des joggers qui, peut-être, se disent en me voyant que j'aurais bien besoin de faire du sport, et que c'est quand même lamentable ces gens qui ne se respectent pas. Si la décence l'autorisait, je porterait bien un t shirt disant "pendant que tu donnais son pain quotidien à ton gogue ce matin, moi je courrais". Et j'ajouterais que je ne regrette pas le moment où je mangeais comme je voulais, parce que, finalement, c'est de cette manière là que j'ai été jeune. D'autres se droguent, boivent, forniquent, ou un peu de tout, moi je régalais ma panse. L'important, c'est d'essayer de réparer ces inévitables fautes de jeunesse avant qu'il ne soit trop tard. Je ne sais pas si c'est mon cas, mais réagir à 35 ans c'est peut-être mieux qu'à 50, qui sais.

Je vous laisse.

4 commentaires:

Zaza a dit…

Indéniablement !

Par contre, y a un truc qui m’échappe, tout m’a l’air parfait, tu as l’air de tenir très bien les entraînements, on dirait même que tu y prends goûts, cependant j’ai pas bien compris ce qu’il se passe à la fin de ton entraînement ? Pourquoi des Chocapic ???????? C’est pas bon enfin !!!!! T’as jamais essayé les Trésor ou bien les rice Crispy au chocolat ??

Bon sang... Tout ces efforts pour avoir de mauvais goûts de céréales... lol

Cha a dit…

Mais en quoi forniquer est-il une "faute de jeunesse" ? Se droguer d'accord, la picole admettons, mais le sexe ce n'est pas sale tu sais Billou :D

Gildas Devos a dit…

Mais si c'est délicieux enfin ! Tssss

J'ai pas dit que c'était sale, juste qu'il y en a qui font que ça, pasant de filles en filles et qui se perdent là dedans. Ca peut être une drogue aussi :p

Zaza a dit…

Ah c’que j’aurais voulu être drogué :p