jeudi 18 novembre 2010

Limites anglaises


Salut à tous,

Hier, la France disputait donc son "Classico", dans le nouveau Wembley, contre une Angleterre qui reste une des dernières équipes à ne plus nous avoir battu depuis un moment (97), avec l'Allemagne (86) notamment. Un des privilèges dû à l'énorme génération qu'on a eu (1996-2006) qui nous a permis de battre à peu près tout le monde. Mais depuis on a notamment perdu contre l'Italie (2008), 30 ans après sa dernière victoire, l'Argentine l'an dernier (dernier succès : 1978), l'Autriche, également en 2008, qui nous avait vaincus en 1970, ou la Norvège cet été, contre qui on restait sur 42 ans d'invincibilité, tandis que le Mexique, la Chine ou l'Afrique du Sud nous ont battu pour la première fois cette année. Et je parle pas du Belarus, qu'on affrontait pour la première fois... En clair, on repart vraiment de zéro.

Donc comme vous le savez on a gagné hier, et les commentaires sont d'abord assez semblables les uns des autres, à l'image de Christian Jeanpierre qui, entre deux bouffées de pétard, ne fait rien d'autre que de réciter ce qu'il a lu dans l'Equipe du jour, mais sont surtout dichotomiques : d'un côté, on s'extasie devant cette nouvelle Équipe de France qui semble repartie pour battre tout le monde grâce à Saint-Laurent Blanc et son équipe de jeunes joueurs tellement rafraîchissants ; et de l'autre, on relativise en disant que c'était sans doute la plus faible équipe d'Angleterre ayant jamais affronté la France, du moins depuis qu'elle n'envoie plus son équipe amateur nous écraser 15-0 comme c'était la cas avant la première guerre mondiale.

Et c'est vrai que ces deux arguments sont recevables. Pas la peine d'insister sur les Bleus, qui sont toujours en reconstruction vu que des cadres comme Toulalan et surtout Ribéry ne sont pas revenus, et qui ont toujours des trucs à régler en charnière centrale - on décide pas qu'une charnière est bonne d'un coup comme ça, Blanc-Desailly, pour évoquer la meilleure de toutes, à mis 3 bonnes années pour s'imposer, donc ce serait un miracle si Rami-Mexes nous permettait de gagner une grande compétition dans les quatre ans - , insistons plutôt sur les Anglais.

Ils ont le meilleur championnat, et ce même s'il faut beaucoup de courage pour se coltiner un Blackpool-Stoke City, autant que pour un Nancy-Caen, sachant que les joueurs des deux matches seront à peu près autant connus du grand public. Vous connaissez Charlie Adams, Marlon Harewood ou Kenwyne Jones vous ? Moi pas vraiment plus, et ce sont les stars de ces équipes.

Du coup, les meilleurs équipes de ce championnat devraient abreuver l'équipe nationale de joueurs majeurs. Et elles le font en partie d'ailleurs, avec Terry, Cole et Lampard (Chelsea), Ferdinand et Rooney (Manchester United), Johnson et Gerrard (Liverpool), sachant qu'Arsenal, hormis quelques jeunes qui ont montré leurs limites hier, à l'image de Gibbs, s'appuie sur une équipe type quasi exclusivement étrangère. Mais ça reste très insuffisant, et le reste des joueurs les plus sollicités cette année jouent à City depuis cet été (Hart, Barry, Milner) ou Tottenham (Crouch, Defoe). Soit de bonnes équipes, certes, mais qui ne font pas encore partie des candidats crédibles au titre de champion d'Angleterre.

Quand, en plus des Madrilènes (Benzema), Londoniens (Sagna, Nasri, Malouda...), Romains (Mexes) ou Catalans (Abidal), la Ligue 1 fournit à sa sélection 50 % de ses joueurs, comme Lyon (Lloris, Réveillère, Gourcuff...), Marseille (Mandanda, Valbuena, Rémy...), le PSG (Sakho, Hoarau), et même Lille (Rami, Cabaye) et Saint-Etienne (Payet), pour ne prendre que ceux appelés par Blanc récemment, certains joueurs anglais, hier, n'étaient pas titulaires dans leurs clubs, comme Gibbs (Arsenal), jouaient à Sunderland (Henderson, 20 ans) voire évoluaient à l'étage inférieur (Bothroyd, à Cardiff) ! C'est dire si, derrière les têtes de gondole Lampard, Ferdinand, Gerrard ou Rooney, le réservoir anglais est très limité, ou trop inexpérimenté. C'est la limite d'une Premier League ou les meilleurs clubs s'appuient à 80 % sur des joueurs étrangers. Ils sont, en comptant large, trois à être titulaires à Chelsea, deux à Arsenal, quatre à United et quatre à Liverpool, sachant qu'aucun joueur anglais n'aurait l'idée idiote d'aller gagner moins hors du Royaume-Uni. Ça donne de quoi faire une excellente équipe type, qui se balade dans ses groupes de qualification depuis plus de deux ans. Mais pas pour faire un groupe capable de résister à une série de blessures comme en ce moment. Nous, on l'a, et d'ici à ce qu'on fasse appel au meilleur buteur de Ligue 2, qui est de toutes façons Ivoirien, on a de la marge.

Je vous laisse.

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