Salut à tous,
Vous pensez à quoi, vous, quand vous marchez seuls, dans la rue ? Bonne question, en tous cas de mon point de vue, puisque je me la pose. De nos problèmes quotidiens, des prochains trucs à faire, un rendez-vous chez le médecin, une facture à payer... toutes ces joyeusetés que la société nous fait subir indéfiniment tout au long de notre vie. Au point de gâcher nos rares moments avec nous mêmes. Il paraît que c'est normal, même si je me demande à quel moment et où j'ai signé un quelconque papier pour ça.
Le cerveau ne cessant jamais de fonctionner, même ceux de Castaldi ou de Frédéric Lefèbvre (à vérifier quand même), et quand il ne veut pas trop penser à la routine, ben parfois il s'invente des histoires. J'en ai déjà parlé ici, de ces histoires que je me raconte quotidiennement, dès que je suis seul, et surtout depuis que je n'ai plus la bouffe pour faire le job. Y a celle, notamment, que je m'écris mentalement, et (trop) occasionnellement ici, sur cet ordinateur, et qui me sers souvent de compagnon de marche. Je la prends à un endroit et hop, je la revis comme si je me matais un chapitre de DVD, sauf qu'à chaque fois c'est jamais la même chose. Enfin ça ressemble souvent à la fois d'avant, mais ça dévie souvent, je ne sais pas si ça s'améliore, mais ça s'enrichit en tous cas. Et parfois, ça dévie suffisamment pour que la fin, encore floue mais quand même déjà assez définie, en soit affectée, modifiée, un peu comme la ligne du temps dans "Retour vers le Futur".
Cette histoire existe par morceaux, un peu comme la croute terrestre : ce sont des plaques parfois dissemblables, qui s'entrechoquent car elles manquent encore de cohérence à certains endroits. Certains morceaux n'existent que parce qu'ils (me) racontent me plait, mais sont contredits par d'autres. Des personnages ne pourraient pas exister dans d'autres. Mais ils me plaisent, et si un jour je veux bien me décider à écrire cette histoire, je devrais trouver le moyen de raccommoder tout ça ensemble. En même temps je sais que je devrais enlever des choses, qu'il faudra en sacrifier pour que l'histoire se tienne.
Ce sont des morceaux, mais c'est aussi une terre enfouie sous les sables, que le vent déblayerait. Je n'en vois donc qu'une partie, les meilleures a priori. C'est là que je touche mes limites d'éventuel écrivain : je ne parviens pas à écrire, à affronter les moments creux, indispensables à la cohérence d'une histoire. J'ai l'essentiel des moments importants de l'histoire dans la tête, mais pour les lier il faut en créer d'autres moins... intenses, mais tout aussi importants, au final. J'ai déjà écris - et fini ! - une histoire, mais en plus du nombre trop important de digressions qu'elle comporte, ce n'est qu'une succession de moments critiques, et sans pause entre eux. Du Beethoven ou du Wagner avec que des instants puissants, c'est de la techno, il faut aussi de l'harmonie pour en faire des génies.
J'ai commencé à taper ce post en me disant que j'allais raconter ce que mon histoire m'avait conté cette fois ci, parce que ça révèle souvent mes angoisses, mes envies, mes amusements. A travers ces personnages, et là je ne diffère d'aucun écrivain, même le plus mauvais qui soit - sans doute moi à l'heure actuelle - , je parle de moi, bien entendu. De ce que je vis, comment je ressens ce monde, les gens, mes amis, tout, je le retranscris dans mes histoires, en les enjolivant ou en les dramatisant. En les mettant en scène. Au final, ce sera pour une autre fois, peut-être.
Je vous laisse.
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