Salut à tous
Avant de renouer avec ce blog que je délaisse tellement trop souvent, sachant à quel point je devrais tout faire pour écrire à nouveau, à quel point ça devrait être ça, ma véritable vie, si seulement j'y mettais tous les ingrédients nécessaires, j'ai évidemment relu mon dernier post, lâché presque 13 mois plutôt. Je me rappelle de cette sensation de vide, saisissante, étourdissante. Je venais de m'élancer à l'assaut d'un nombre incertain de haies, ne sachant pas que qui m'attendait ensuite. Je ne suis absolument pas sur que cette sensation ce soit complètement tue, presque 400 jours plus tard.
Évidemment, ma vie n'est presque plus la même à quelques exceptions près, comme ma famille - qui va s'agrandir sous peu, pour mon plus grand bonheur - et mes amis, qui sont toujours là, même si pour eux aussi et je dirais même surtout, encore plus, l'année a été rude, très rude. Certains de mes hobbies n'ont pas changé non plus : mes jeux, mes stats, écouter des podcasts et de la musique toute la journée... sans casque évidemment. L'avantage du célibat. Pour le reste... rien n'est pareil.
Si vous êtes là, vous savez déjà plus ou moins ce que je vais vous raconter, au moins les grandes lignes. J'habite à Nantes depuis un an et deux jours très exactement. Il y a 367 jours, je débarquais au volant d'un camion loué par mes soins, avec mes quelques affaires rangées à l'intérieur, chez mes amis nantais, qui allaient m'héberger exactement un mois, leur adorable fille me prêtant sa chambre le temps que je m'en trouve une bien à moi. Et aussi étonnant que ça puisse paraître, j'y suis arrivé dans un délais extrêmement raisonnable.
Entre le mois qui m'a fallu pour quitter Maisons Laffitte, puis celui que j'ai mis pour trouver cet appart duquel je vous écris ce soir, je n'ai eu le temps de penser à rien d'autre qu'à moi-même. Ce fut deux mois de stress, plongé dans les papiers, activité que je situe dans mes goûts personnels à peu près entre la tonte de chats avec les dents et une discussion avec Alain Finkelkraut. Sauf que bizarrement, je l'ai aimée cette période. Parce qu'il y avait de l'adrénaline, j'étais seul, je décidais de tout, j'étais maître de ma vie, il y avait un parfum d'aventure, de renouveau. Et puis parce que je ne pensais pas au reste, surtout. A cette décision irrévocable que j'avais prise, et aux conséquences qui allaient s'ensuivre, et pas que pour A. et moi. Même si j'ai eu des moments logiquement difficiles, voire pire, j'ai rien vu passer. Mais n'imaginez pas qu'une fois installé dans mon luxueux 28 m2 du quartier Dalby à Nantes, la vie fut un long fleuve tranquille. Tout l'inverse, en fait.
Rencontres
Rencontres
Depuis, j'ai des lunettes, j'ai mes vieilles cartes accrochées aux murs, j'ai des plantes sur mon balcon, j'ai aimé, été aimé, j'ai voyagé, j'ai découvert des endroits extraordinaires, j'ai rencontré des gens - principalement du sexe opposé, pourquoi le nier - ... j'ai cru avoir (re)trouvé l'amour, puis l'avoir perdu et retrouvé encore, à plusieurs reprises... je suis sur une crête depuis un an, surfant à toute vitesse suivant les vents et les courants, ne maîtrisant pas grand chose. N'est-ce pas ce que je voulais, en reprenant ma liberté en octobre 2016 ? Respirer, boire ma liberté, quitte à côtoyer le vide, prendre des risques - mesurés, les risques - , m'appartenir enfin ? Exister par moi même ?
La solitude ça fait mal au bide mais c'est bon pour la gueule, disait Renaud. Ça reste à prouver parce qu'à mon avis très différent suivant les personnes. En tant qu'ancien pensionnaire d'une grotte personnelle chez mes parents pendant des années, j'ai une certaine habitude de cet exercice, à peine ébréchée par les dernières années passées à deux, et pas qu'un peu. Si une certaine routine, un quotidien bien huilé, des mécanismes automatiques, m'avaient donné l'impression que j'avais trouvé le bon mode de vie, celui qui me convenait, force est de constater que la suite m'a donné tort. Je reste et resterai un ours, difficilement soluble dans l'ordinaire d'une vie à deux classique. Pas impossiblement, mais pas simplement non plus.
Cette peur de revivre la sensation d'étouffement qui a sans doute participé à l'éclatement de mon couple il y a un an m'a sans doute coûté une histoire qui s'annonçait incroyablement belle, et qui l'a d'ailleurs été pendant plusieurs mois. Mais je n'ai pas réussi à lui mentir, je n'étais pas prêt, c'était trop tôt, trop loin, trop fou... malgré ce que je voudrais croire que je suis, je ne serais jamais un casse-cou qui jette tout par la fenêtre pour complètement changer de vie. Enfin... ça m'est arrivé il y a un an, mais pas tous les trois ou six mois. Et dès que nous en parlions - j'avais envie d'y croire, sincèrement, parce qu'elle me plaisait vraiment, elle et son mode de vie, sa vie, la vie qu'elle me proposait et à laquelle j'ai goûté avec délice pendant plusieurs mois - j'étouffais mentalement. J'avais mis littéralement des années pour trouver le courage de retrouver ma liberté, ce n'étais pas pour y renoncer quelques semaines plus tard... même si du temps a passé depuis cet été durant lequel ça s'est réellement terminé, et même si j'ai retrouvé quelqu'un depuis sur qui je resterais discret parce que c'est encore très frais - mais très prometteur - , je repense toujours à tout ce que j'ai vécu durant la première partie de l'année avec la fille de Tarnos. Je me revois au sommet des montagnes, en bord de mer, regarder les couleurs du ciel changer tandis que l'Atlantique absorbait le soleil sur des plages basques ou landaises, me retrouver dans Game of Thrones... J'ai probablement vécu plus de choses, en quantité et en qualité, en six mois avec elle que durant les six années précédentes. Je me suis senti littéralement vivre avec elle, plus que revivre. J'étais jeune, fort et vivant. Mais pas prêt. Je l'ai blessée, lassée, et je l'ai payé. Compte tenu de mon histoire d'avant, je ne savais pas qu'on pouvait lasser une femme, mais c'est le cas, et pas qu'un peu. Une des nombreuses choses que j'ai apprise depuis un an.
Il y en a eu d'autres, plus ou moins furtives, croisées avec à chaque fois la double et intense envie de profiter de la vie, ne pas gâcher ma liberté si chèrement obtenue, et celle de retrouver une âme sœur, avec qui on s'aimerait pour ce qu'on est et pas pour ce qu'on voudrait que l'autre soit, avec qui la connexion passerait sans fausse coupure, l'humour filerait fluidement, et les envies ne s'entrechoquerait pas désagréablement. Et ce en laissant raisonnablement souffler l'autre, lui laisser sa liberté, sa vie avec lui-même... bref, une perle incroyablement difficile à dénicher. Non pas une aiguille dans une botte de foin mais l'aiguille idéale dans une boîte d'aiguilles. De quoi se piquer les doigts et se tromper facilement.
Théâtre
Rassurez-vous, ma vie ce n'est pas que ça non plus. Depuis presque deux mois, et après des débuts très poussifs sur le plan de la socialisation avec Nantes et ses habitants, ces étranges êtres extrêmement gentils, assez fêtards, littéralement déchirés entre Bretons et Vendéens, qui bénéficient d'un excellent réseau de transports mais qui n'abandonneraient leurs voitures pour rien au monde et qui détestent tous cordialement Paris, bien entendu, je prends des cours de théâtre. Une nouveauté totale pour moi qui, hormis quelques exercices d'impro durant un été avec un ami, n'avait jamais goûté à cet exercice qui m'attirait tant. Mais quoi, moi, le mec terrifié à l'idée de prendre la parole en public, à qui il a fallut une trentaine de prises pour réussir un monologue dans le court-métrage de mon pote Z il y a une quinzaine d'années, faire du théâtre ? Soyons sérieux... et bien si, après avoir prospecté dans les clubs de foot - pour jouer au foot, pas au théâtre - je me suis lancé. Et je kiffe, vous ne pouvez pas imaginer.
Ce n'est pas donné du tout, mais je crois que ça vaut le coup. Pour l'instant nos cours consistent surtout à des exercices d'impro que j'apprécie particulièrement, même si l'exercice est casse-gueule. Mais c'est ce qui le rend aussi attirant, presque comme une drogue. Même quand je regarde les autres jouer, j'ai envie de monter sur la scène pour participer. Et quand j'y suis, je suis moi-même, tout en m'habillant d'autres personnages, qui existaient déjà en moi, dans mes délires. Je n'ai qu'à les réveiller, les convoquer. Je ne dis pas que j'y arrive pleinement, j'ai plein de défauts, et autant je me débrouille pour improviser, autant j'ai toujours autant de mal à JOUER. Dans le sens interpréter un texte déjà écrit. On a commencé à faire ça, sachant qu'au bout de l'année, au printemps prochain, il faudra jouer dans une pièce qu'on commencera à travailler cet hiver... en vrai, devant des dizaines de personnes... inutile de dire que ça me terrifie totalement.
En plus, je rencontre des gens presque normalement, sans aide de sites de rencontres... et ça bizarrement, , ou pas, ça me manquait. Parce qu'avec mon travail à domicile, c'est pas très évident.
Et puis y a l'apprentissage d'un texte de Victor Hugo. Pas long, une vingtaine de ligne. C'est intéressant parce qu'au final, une fois sorti de l'école, quand apprend on par cœur des textes dans la vie ? On fait travailler notre mémoire occasionnellement, avec des jeux, etc, mais là c'est différent. Il faut apprendre ligne par ligne, recréant le texte dans notre tête, comme un sculpteur ou un peintre fait inversement, recréant avec ses mains les formes qu'il a dans sa tête. C'est un exercice enfantin, laborieux, mais très intéressant. Et finalement j'ai plus de mémoire que je ne le pensais.
Si ça vous intéresse, ce texte est ici.
D'ailleurs, j'y vais ce soir, et j'ai hâte !
Je vous laisse... à dans un an ?
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