samedi 25 février 2012

César, ouvre toi

Salut les gens !

Hier soir, comme toujours quand je peux - mais vu que c'est le week-end en général, je ne peux pas toujours - je me suis maté la cérémonie des Césars, sur Canal. Pourquoi ? Vous me connaissez, j'adore le strass, les paillettes, les belles robes, les larmes surjouées, Mademoiselle Agnès et Laurent Weil...

Non je déconne, je déteste tout ça. En fait je ne sais pas pourquoi j'aime regarder ça. Sans doute parce que j'adore le cinéma, j'adore y aller surtout - depuis que j'ai la carte, c'est comme si c'était gratuit... - et ce, depuis que j'ai accès aux salles parisiennes (et donc aux films en VO), soit depuis la fac quoi. Du coup, vu que j'essaie - en vain - de voir tous les films possibles, j'aime voir comment les 5 000 professionnels qui ont été invités à voter pour chaque catégorie ont vu les mêmes films que moi. Et découvrir qu'en fait, j'en ai raté des sacrément bons, a priori.

Par exemple, j'avais très envie d'aller voir l'Exercice de l’état, avec Olivier Gourmet et Michel Blanc. J'adore les films politiques, notamment parce que j'adore la politique, j'aime beaucoup aussi Olivier Gourmet (non, pas parce que mon bide suggère que j'en suis un, de gourmet, ce qui est une grosse erreur, je n'ai pas de goût du tout), mais voilà, j'ai pas réussi à y aller, tout simplement. Je n'ai pas vu non plus Tintin, la dernière mouture de Millenium... pas le temps, pas les bons horaires, d'autres films à voir... dommage parce que les nominations et le palmarès m'ont confirmé que j'aurais effectivement du aller le voir, rien que pour me faire une idée. Je ne dis pas que tous les films qui brillent dans les festivals sont forcément de bons films, mais ils ont quand même plus de chance d'en être que ceux qui ne sont pas dans les festivals. Ce n'est pas une assurance, c'est juste de la probabilité. Et puis, qui suis-je pour discuter le goût de professionnels du cinéma ? Woody Allen ? C'est quand même plus crédible que l'avis de Télé Poche ou d'Ariane Massenet... ça ne m'empêche pas de ne pas aimer un film si je ne l'aime pas. Mais c'est utile pour choisir d'y aller, en tous cas.

J'ai en revanche vu les autres films qui ont cartonné hier soir. The Artist, évidemment, même si je n'ai pas été emballé autant que je l'aurais espéré, et que manifestement les Américains l'ont été. Mais ce film parle de leur Histoire et de leur cinéma, et ils sont comme nous les Ricains, ce sont de petits cœurs en attente d'amour, suffit que des étrangers nous lèchent les bottes pour qu'on les glorifie... le concept est génial, la performance des deux acteurs est remarquable, mais l'histoire était un peu classique quand même.

Intouchables et Polisse, à égalité, ont souffert de la présence du film évoqué ci dessus. En temps normal, ils auraient chacun empoché une demi-douzaine de ces horribles trophées qui font penser à un étron après avoir été invité à manger chez C-3PO... notamment le second nommé, pour les actrices (Marina Fois, Karine Viard...) et le scenario, et Intouchables pour les acteurs :p Mais c'est un peu comme ce que vivent Cristiano Ronaldo et le Real Madrid avec Lionel Messi et le Barça, ou Federer avec Nadal et Djokovic : ils sont les meilleurs du monde, juste derrière les seconds nommés. Dommage...

J'ai lu ici ou là que la cérémonie était soporifique. Oui oui, on sait, les Césars sont soporifiques, il fait froid l'hiver, le mercato est morne, en septembre faut acheter des cahiers et en février faut faire des régimes, on est au courant. Pour ma part, et c'est peut-être parce que je bossais jusqu'à 23h hier, mais j'ai pas vraiment trouvé ça chiant. Si j'avais été allongé sur mon lit toute la soirée, je ne dis pas... mais les vannes de De Caunes n'étaient pas si mauvaises, le sketch de Julie Ferrier (et son chien, adorable, bouh j'en veux un) plutôt drôle, ainsi que celui avec Alexandre Astier... sans parler du poème absolument génial de Michel Gondry (qui ne sait être que génial, en général) en l'honneur de Kate Winslet...


De son côté, Mathilde Seigner a également été fidèle à elle même : insupportable, irritante et complètement con (j'avais écris "un peu concon", mais soyons mesuré). J'attends toujours qu'une pétition soit établie pour qu'on lui interdise de l'ouvrir lorsqu'un micro est allumé à moins de 50 mètres d'elle, on ne sait jamais. Son naturel, l'excuse ordinaire qu'on sort pour justifier ses niaiseries, commence à avoir bon dos.

Il est rigolo de constater que Jean Dujardin dans l'équipe de The Artist, est le seul à ne pas avoir eu sa... euh... sa statuette, oui c'est ça, alors qu'il va très certainement en avoir une autre dans à peu près 36 heures, aux States... Meilleur(e)s film, réalisateur, actrice (ça franchement, avec Foïs et Viard sur les rangs, j'ai pas compris), photo, musique, décor et cantine, mais pas pour Jeannot, qui a presque volé dans la salle (et à l'écran, les caméramen l'avaient à la bonne) la vedette à Kate Winslet (qui avait pourtant remonté sa poitrine bien comme il faut). Là encore, j'évoquerais une métaphore sportive : c'est comme si une équipe remportait la Ligue des Champions, mais pas son championnat local, ce qui arrive d'ailleurs souvent, au passage. C'est le coup du prophète qui ne l'est pas dans son pays. Dujardin a-t-il énervé ses confrères depuis plusieurs semaines, à parader avec ses trophées reçus outre Atlantique/Manche, à faire le kéké sur les podiums, en chantant la Marseillaise, à danser, à faire le muet, etc ? Moi il m'a énervé, il n'y a pas de raisons qu'il n'ait pas énervé ses confrères... En tous cas ce n'est pas immérité pour Omar, même si Cluzet, quand même... il aurait du l'avoir les doigts dans le nez. Mais pas de doigt, pas de chocolat.

Bonne chance à lui en tous cas, même si j'aurais voté Clooney pour ma part. Je vous laisse !

vendredi 24 février 2012

Bazinga !


Salut à tous,

Allez, on dirait bien que malgré tous mes efforts, je ne sois pas capable de vous "satisfaire" plus souvent qu'une fois par semaine... j'en suis le premier désolé.

C'est marrant, cette phrase pourrait avoir été prononcée par le personnage principal de la série qui me prend actuellement beaucoup, beaucoup de temps, ce qui explique peut-être d'ailleurs pourquoi j'ai moins de temps pour vous écrire... quoi de mieux, quand on n'a pas d'idée et un peu de temps à perdre (y compris celui que je devrais employer à dormir, surtout quand il est déjà 3h du mat) que de se mater 4 ou 5 épisodes d'affilée de The Big Bang Theory ?

Cette petite perle télévisuelle illustre d'abord le retour réussi des sitcoms de 20 minutes, avec How I met your Mother, que je suis également, qui est hilarante mais qui m'accroche quand même un petit peu moins. Notamment parce que, comme dans Friends, il y subsiste une quantité un peu trop importante de scènes que je qualifierais sobrement de "culcul", à l'image des personnages Lily et Marshall, voire Ted, ces gens qui considèrent que le seul bonheur dans la vie passe forcément par le mariage et la procréation... La bonne morale américaine y est également très présente. En fait, quand j'y pense, la série repose presque exclusivement sur Barney Stinson, et la créativité des scénaristes... mais ça tient.

Rien de tout ça dans BBT. J'en suis à la deuxième partie de la 4e saison, et à vue de nez, les scènes "culcul" doivent pouvoir se compter sur les doigts d'une main, grand maximum. Ce n'est que drôle, que cruel, très très rarement politiquement correct, c'est écris à l'acide et de façon de maître. C'est un régal total.

Et puis, hormis Leonard, qui s'améliore avec le temps quand même (faut dire qu'il part de loin), tous les personnages sont géniaux. Je résume l'intrigue vite fait : à Pasadena, quatre geeks absolus, des scientifiques de premier ordre fan de Star Wars, Star Trek et tutti quanti, limite asociaux - voire totalement pour certains - voient débarquer dans leurs "vies" une jeune serveuse absolument charmante, qui rêve d'être actrice. Le choc entre les deux mondes est évidemment le moteur de la série, son mécanisme humoristique.

Il y a donc Penny, incarnée par Kaley Cuoco. Moi, perso, je suis amoureux. Une girl next door à croquer, extrêmement drôle et à l'aise pour mettre en boîte les quatre geeks. Deux d'entre eux habitent en face de chez elle : Leonard Hofstadter, le personnage qui va lui courir après dès le pilote, qui voit Penny s'installer en face de chez eux, un Monsieur Loyal pas super drôle mais qui tient le premier rôle, l'équivalent de Ted dans HIMYM en quelques sortes, et surtout Sheldon Cooper, celui qui aurait pu prononcer la phrase d'introduction. Je vais revenir sur lui, parce que c'est lui le meilleur dans la série, et de loin.

Il y a aussi leurs deux potes, encore plus pathétiques, mais drôles, tellement drôles... Il y a Howard Wolowitz, un juif qui n'a pas résolu son problème d’œdipe, qui vit toujours chez sa mère (qui n'est qu'une voix hurlante derrière la porte de sa chambre), qui s'habille comme un arbre de Noël et porte une coupe au bol terrifiante, et qui est le pire dragueur qui soit. Enfin, Raj Koothrappali, un Indien extrêmement complexé et qui ne peut parler en présence d'une femme... que s'il boit. Lunaire, il est drôle par son accent (il faut le dire) et ses saillies venues d'ailleurs. Les quatre ont à eux quatre un sex appeal proche de celui de Claude Guéant, à vue de nez.

Mais le meilleur, c'est Sheldon. Ah, Sheldon... il est indescriptible. Manifestement le plus intelligent d'entre eux - de son propre aveux - c'est un puits d'auto satisfecit. Incapable de mentir, terrifié par tout contact humain, il est obsessionnel (il ne peut s'asseoir qu'à un endroit dans son appart, il frappe toujours trois fois à une porte tout en prononçant à chaque fois le nom du propriétaire du lieu), il ne semble pouvoir concevoir une relation humaine que par des "protocoles". En fait, c'est un robot, qui essaie d'analyser la nature humaine, mais manifestement incapable de tout sentiment humain, comme Dexter, mais lui aimerait ressentir quelque chose, alors que Sheldon s'en fiche. Du coup, il est drôle, mais drôle... c'est un tueur de première. C'est aussi un gosse, qui pleure quand on lui parle de sa mamie, et à qui il faut chanter une berceuse quand il est malade. Quand il fait une blague, personne ne la comprend, sauf quand il la poncture d'un "bazinga", ce qui a donné quelques scènes cultes, notamment dans la piscine à boules... C'est le stade ultime du geek.


C'est marrant parce que finalement c'est le type avec qui personne ne pourrait être ami, mais il est indispensable à la série, même si Raj, Howard ou Penny sont évidemment essentiels. C'est le type du mec qui sait qu'il est intelligent, mais qui ne peut pas mentir, et qui ne peut donc que rabaisser ses congénères, qui en prennent plein la vue. Ses scènes avec Penny sont pour moi les meilleures de la série : le duel entre la fille simple mais dotée d'un solide sens de la répartie, et du geek limite autiste est forcément savoureux. Mais j'ai toujours l'impression que Penny a comme une sorte d'affection pour lui, même si au final ça se passe mal, en général. Mais les filles aiment les mecs sincères, et avec lui elle est servie. Un peu trop, quoi, mais bon. J'ai toujours l'impression qu'il va se passer un truc entre eux... quatre saisons que j'attends :p Mais je ne désespère pas :p

Bref, ça m'a donné envie d'en mater un ou deux avant le boulot, tiens... Je vous laisse. Bazinga !!

vendredi 17 février 2012

mercredi 15 février 2012

Valentin +1

Salut à tous,

Comment ça va ? J'espère que vous avez traversé sans encombre la mini période glacière que nous venons de vivre. Deux semaines de froid intense qui m'ont surtout permis de dépoussiérer le bouton de mon radiateur, ainsi que mes gants. N'empêche, j'ai quand même le souvenir d'un hiver beaucoup plus dur, et surtout beaucoup plus long, l'an passé, voire même celui d'avant. Là, à un peu plus d'un mois du printemps, avoir eu vraiment froid que pendant 10 grosses journées, ça va, c'est pas la mort. Vous inquiétez pas pour le réchauffement climatique, il est plus que jamais en bonne voie.

Comment je vais ? Oui je sais, personne n'a demandé, mais je l'ai entendu très très fort venant de vos petits cœurs inquiets. Ben ça va, écoutez, on fait aller. Ça bosse, quoi. Je vois mes amis, de temps en temps, je vois mon filleul aussi. Trop occasionnellement, ce qui lui laisse le temps de grandir un peu trop. Un petit kéké à la chevelure blonde, à la frimousse irrésistible, obnubilé par la recherche des bus dans la rue, et qui n'arrête pas de causer. Bref, il est adorable. Mais il grandit !

Si le fait que c'était la Saint-Valentin hier vous a échappé, c'est que vous avez ni télé, ni radio, ni journaux, ni internet, ni copine, ni collègue de travail, et donc vous ne devriez pas être là, en train de perdre un quart d'heure de votre vie à lire ma logorrhée, mais au fond de la Papouasie, à remettre en place ce foutu pagne qui n'arrête pas de vous rentrer dans les fesses. Ça aurait été la 9e fois que j'aurais pu la fêter avec quelqu'un (à noter qu'on la fête rarement tout seul, en général on la maudit tout seul, mais on la fête rarement) mais mes obligations professionnelles m'en ont empêché. En même temps, si je la fête, c'est surtout pour faire plaisir à mon Ange, qui n'est heureusement pas non plus une fanatique des célébrations amoureuses à dates fixes. Chaque 14 février, je ne peux m'empêcher de penser au Moi qui était célibataire, avant 2002, et qui enrageait à chaque fois. Je n'étais pas seulement jaloux, je me sentais surtout complètement écarté de tout, vu que ce jour là, on ne parle QUE de ça, et donc QUE des gens en couple. Comme s'il n'y avait que ça dans le monde, que la solitude n'existait pas. Un peu comme si on faisait une fête des riches, par exemple. "Youhou on fait la fête, regardez comme on est riche, et vous non ! Ahah, bande de blaireaux !" En même temps, vu le coût de la lingerie et de la bijouterie, la Saint-Valentin c'est aussi un peu la fête des riches qui ont les moyens d'en acheter, un mois et demi après Noël et en pleine période durant laquelle on prépare ses vacances...

Quoi d'autre, voyons voir... dois-je parler de Sarkozy, qui fait son coming out ce soir en direct sur la chaîne gouvernementale, vous savez, TF1 ? Ben oui, forcément. Ahlàlà, quel suspense hein ! On en est tout échevelé. En même temps, pour des médias qui sont capables de faire des unes sur le fait que ça caille l'hiver, qu'à la rentrée on achète des trousses, qu'à Pâques on mange du chocolat ou que l'été le tourisme fonctionne à plein, le fait qu'un Président annonce sa candidature à un deuxième mandat, c'est un peu comme un premier pas sur la Lune, c'est juste sidérant, un truc incroyable. Ah ça, le jour où il ne se passera rien dans le monde, y aura un pic d'audience sur les chaînes infos. Parce que les gens marchent, en plus ! Même s'ils détestent Sarkozy, ils regarderont quand même. D'abord parce que la moitié d'entre eux ont perdu leur télécommande et que leur télé est coincée sur TF1 depuis trente ans, ensuite parce que la politique, pour qui ils n'ont jamais de mots assez durs, ça les fascine quand même. C'est un peu comme les Etats-Unis : que des cons, arrogants, impérialistes, qui célèbrent le blé et la réussite à outrance, ignares et imbus d'eux-mêmes. Sauf que quand un acteur français réussit là-bas, la poitrine du coq se gonfle de fierté comme si la France avait gagné la Coupe du Monde. Et ben Sarkozy, c'est pareil. On ne peut plus le sentir, mais quand il passe, on regarde, parce que ce type est fascinant. Il est laid comme un cul, il est de mauvaise foi, il est mauvais comme tout, mais c'est lui qui commande, et ça ça fait vendre.

Toujours est-il que c'est pas con du tout, de se déclarer tardivement. Quoique, ils le font souvent... Mitterrand avait attendu plus d'un mois en plus en 88 ! Et il avait été réélu les doigts dans le nez... mais Mitterrand, c'était un génie absolu de la politique, à côté duquel Sarkozy, c'est Mickaël Vendetta. Quand Henri Sannier lui avait demandé s'il était candidat, Tonton avait attendu une seconde, avant de sortir un "oui" exceptionnel. Difficile de rendre son ton par écris... en gros, c'était un "oui" du genre "ben évidemment ! C'est normal, pour un président en exercice quand même ! Sauf que c'est pas non plus une obsession chez moi, juste une obligation. Je suis grave serein". Tout ça dans son "oui". Et le "je le crois", quand on lui demande s'il y a beaucoup réfléchis... Un génie, je vous dis.


Bref, donc c'est bien joué, parce qu'il va mécaniquement grimper dans les sondages, à deux mois du premier tour, ce qui pourrait lui permettre de passer devant Hollande au bon moment. Surtout s'il continue de siphonner les voix du FN, comme il avait si bien su le faire en 2007. Le Pen est en légère baisse en ce moment, comme par hasard depuis que Guéant bombarde les médias de boules puantes façon droite très dure, avant que Sarkozy n'annonce ses "valeurs" dans le journal gouvernemental, vous savez, le Figaro : pas de mariage gay, pas d'euthanasie, et pression accrue sur ces salauds de chômeurs, entre autres joyeusetés. Tout ce que la France traditionaliste aime entendre.

C'est pas gagné pour Hollande, loin de là. J'ai pas les chiffres de 2007, mais de l'époque je me souviens que Royal avait longtemps été en tête, avant de baisser fatalement au tout dernier moment, quand il avait fallu montrer qui faisait le plus président. Et comme l'élection présidentielle, c'est surtout une question d'impression, et que Hollande, malgré tous ses efforts, ne fait pas président... remarquez, Sarkozy non plus n'a jamais fait président à mes yeux. Mais si y avait que mes yeux qui comptaient...

Ah putain j'ai hâte de savoir, bon dieu ! Pas s'il est candidat, mais qui sera élu. J'ai comme l'impression qu'on va avoir une grosse surprise. Je sais pas laquelle, mais je pense que ce ne sera pas une élection ordinaire. Bref, on verra.

Je vous laisse !

mardi 7 février 2012

Un Guéant, des papiers

Salut à tous,

Voilà, comme promis, je vais écrire, alléluia. A noter que j'ai jamais su vraiment comment s'écrivait alléluia, avec un h, deux l, un l... finalement l'instinct a fonctionné, j'ai eu bon d'un coup :p Enfin sauf pour l'accent, bref.

J'ai écris une lettre à Claude Guéant y a pas longtemps, et vous savez quoi ? Elle n'a servi à rien. Et vous savez quoi d'autre ? C'est complètement normal, personne ne lit ce blog, alors le Ministre de l'Intérieur... quoique lui, normalement il sait tout, mais bon. OU ALORS il l'a lu, mais en a rien eu à foutre. Non parce qu'il faut être honnête, si les critiques le faisaient évoluer, ça se saurait. le gars a quoi, une soixantaine d'années, c'est pas à cet âge là qu'on change d'avis sur ces thèmes. Enfin, sauf si on avait pas ces idées là avant. Bref, je m'embrouille.

On a eu des sociétaires de la Place Beauvau particulièrement gratiné. Une palanquée d'entre eux, tous de droite plus Chevènement, ont été traités de fascistes, de racistes, d'être trop sécuritaires et axés sur les étrangers. Pasqua, Debré, Sarkozy, Besson, Hortefeux... je dis de droite parce que ceux de gauche, eux, ont un peu vécu ce que tous les Ministres de la Culture qui ont suivi Jack Lang ont subi : l'oubli. Qui se souvient des mandats de Daniel Vaillant, de Pierre Joxe ou de Jean-Jack Queyranne, franchement ? Oui, y a bien eu Gaston Deferre, mais c'est parce qu'il avait l'accent marseillais et un nom rigolo, sinon... Non, franchement, ce ministère colle trop aux valeurs de la droite (autorité, sécurité..) pour que des gauchistes, plein de laxisme et adeptes du multiculturalisme, viennent y mettre leurs sales sandales de hippies.

Bref, donc on a eu des cas. Ado, je me rappelle avoir manifesté contre Debré, Pasqua... pour les derniers je n'ai pas manifesté, peut-être parce que les manifs sur le sujet ne se font plus. C'est dommage d'ailleurs, ça pourrait marcher. Merde, on ne manifeste plus que pour les retraites ou le pouvoir d'achat ! C'est vrai qu'il y a du boulot... mais je trouve que les dernières horreurs proférées par Guéant mériteraient à elles seules une bonne petite manif. Problème, lancer une manif tout seul, c'est un peu comme essayer de populariser un blog, c'est pas forcément évident.

Sarkozy avait sorti des saletés, mais c'était Guéant (et un peu Guaino, mais je ne suis pas sûr qu'il était chargé de cette partie) qui lui écrivait ses textes. Hortefeux a sorti des horreurs, mais c'était par pure ânerie. Besson aussi a sorti des conneries, mais c'était par pur opportunisme. Les trois, surtout, ont FAIT des horreurs, à savoir appliquer la politique du chiffre aux reconduites aux frontières, au point de se féliciter quand les objectifs sont atteints. Oui monsieur, dans ce pays on est content quand on renvoie les gens dans leur misère, on convoque la presse pour s'en vanter et tout, et on boit peut-être même un petit verre de rosé pour fêter ça après. Oui m'sieur !

A chaque fois, on se dit qu'on touche le fond, que c'est le pire qu'on ai eu. Peut-être parce que justement, depuis une décennie et notamment le 21 avril, la parole s'est lâchée, les propos racistes, xénophobes et outrageux se sont multipliés, notamment du côté du pouvoir, et aujourd'hui ça paraît presque normal de sortir des trucs pareils. Dans un sondage sur Europe 1.fr, la moitié des sondés approuvaient ce que Guéant a dit ce week-end. Oui m'sieur !

Ce qu'il a sorti face aux étudiants de l'UNI, c'est tellement énorme que je ne sais même pas par où commencer. Je cite donc : "Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas." Voilà voilà. Soutenu par le patron, en plus, qui était assis à trois centimètres d'Angela Merkel. Il n'est pas encore arrivé aux races, mais logiquement c'est la prochaine étape, surtout que des mecs comme Zemmour, par exemple, ont déjà défriché le sujet.

Oh et puis merde, ça me fatigue, j'en peux plus, c'est usant. C'est tellement classique ! Ils sortent une horreur, ils voient comment l'opinion réagit (plutôt bien apparemment), et ensuite ils agissent en conséquence : si les gens aiment, ils font une loi, sinon ils passent à autre chose. C'est la politique du tâtonnement.

Claude Guéant fait partie de cette droite qui pense que les "civilisations", qu'il confond manifestement avec les "sociétés" ou les "régimes", sont en concurrence. Qu'il faudrait sans doute des agences de notations pour décerner des bons ou des mauvais points à tous les pays, en fonction de quels critères d'ailleurs, on ne sait pas trop... ça nous est arrivé à tous de dire des trucs comme ça : "tu devrais aller en Italie, c'est génial, par contre évite la Turquie, c'est horrible". Choix complètement au hasard hein... pourtant en disant ça, on ne juge pas la société des pays concernés, notamment parce qu'on sait que dalle sur ces derniers, à par les hôtels ou les aéroports. Et puis, encore une fois, sur quels critères bon dieu de bordel ?

La civilisation arabe, puisque c'est manifestement cette dernière que Guéant visait en confondant, une fois de plus les musulmans, intégristes ou non, et les Arabes (lesquels ? Les Algériens, les Libyens, les Palestiniens ?), a inventé les maths, les chiffres, a influencé les arts, nos langues occidentales, notre architecture...
Je vous conseille de lire cette page, pour en savoir plus, c'est édifiant. Les Arabes ont occupé l'Espagne durant 700 ans, l'influençant en profondeur, dans tous les domaines. Comment juger la civilisation espagnole ? Et l'Italienne, qui n'a que 150 ans ? Et la civilisation slovène, qui en a 20 ? Est-ce une civilisation, du coup ?

Mais peut-être Guéant parlait-il de "sociétés" ? Dans ce cas, expliquez moi ce que notre société égoïste, matérialiste, cruelle, impersonnelle et froide a à apprendre aux Arabes qui accueillent mieux que personne ? Qui prennent mal le fait de refuser un de leurs nombreux cadeaux ? Qui ont le courage de se rebeller contre les dictatures ? Que l'Europe a exploité pendant des centaines d'années, comme le reste de l'Afrique, de l'Amérique du Sud, etc ? La Ferme Célébrité, et toute la télé "réalité", notre façon de traiter nos anciens, nos pauvres, le pouvoir de l'argent, c'est génial non ? C'est bon, l'occident, du moins si on regarde vers le haut. Enfin, quoique.

Vous savez quoi ? Même si la gauche gagne les élections, ça ne fera pas taire Claude Guéant, et tous les théoriciens de la Droite Populaire. Ils continueront de polluer le débat démocratique, en piquant les thèmes du FN pour les rendre "fréquentables", pensables. Bon courage à la gauche, face à une opposition aussi ignoble.

Je vous laisse...

Stain

Salut à tous,

Avant un prochain post plus... écrit, prenez ça dans la tronche. C'est pas dur, je n'arrive pas à m'enlever ça des oreilles et de la tête, je l'écoute en boucle.


A très vite !