Quatre jours.
Dans quatre jours je serai sûrement en train de me réveiller, et tout sera différent. Ce n'est pas simplement de taille d'estomac que je vais évoluer. Si je suis sérieux, que je ne fais pas n'importe quoi - soyons réaliste, ce sont des domaines dans lesquelles j'ai un passé non négligeable - dans les prochaines années, je ne prendrais pas seulement qu'une seule place dans les transports en commun, ce n'est pas simplement que je ne stresserai plus quand je m'assois sur une chaise, non. Ce n'est pas qu'une page que je tourne. Je crois que je vais terminer un livre et en prendre un autre, dans un autre rayon. Je ne sais juste pas lequel.
Déchaîné
Toi mon estomac, qui ne cesse de me réclamer son dû, non pas quotidien mais quasi horaire, tu ne sais pas non plus ce qui t'attends. Pourtant, ton complice le cerveau a une influence certaine sur toi. D'ailleurs, ce serait faux de dire que tu n'as pas changé ton comportement depuis ce jour automnal où, sonné par une énième torsion de cheville plus grave que les précédentes, j'ai décidé de trancher dans le vif, et dans ta masse pour être précis. Clairement, depuis deux-trois mois maintenant, tu es déchaîné, livré à toi-même, sans le moindre contrôle. Toi qui a eu, depuis l'adolescence, une activité pour le moins stakhanoviste, toi qui vidais les placards familiaux aussi vite qu'ils se remplissaient, tu bats tous les records désormais. Ben oui, c'est logique, c'est comme si on prévoyait de me couper la bite ou me crever les yeux : jusqu'à l'instant fatal je deviendrais priapique dans le premier cas, et je voyagerais sans discontinuer pour voir les plus beaux endroits de la Terre, je fixerais mon Amour, mes amis, ceux que je ne verrais plus, pour graver définitivement leurs visages dans mon crâne, jusqu'à l'excès, dans le second cas. Et bien toi, tu fais pareil : tu as l'impression - réelle, j'espère - que tu ne pourras plus jamais t’empiffrer de ta vie. Alors, tu bouffes.
C'est assez pathétique, je dois dire, bien que compréhensible et, surtout, assez fréquent dans ces cas là. Moi, pour ma part - je me présente, je suis la partie du cerveau qui ne contrôle pas vraiment l'autre, tu sais, celui que tu n'écoutes pas et que tu vas devoir écouter désormais - je pense également à après, et j'appréhende de plus en plus. L'opération, je m'en balance, j'ai plus de chance de me faire renverser par une voiture en allant à la clinique que de crever sur la table d'opération. C'est le mois qui va suivre, et ensuite, qui me fait gamberger. Appréhender est un bien grand mot, sinon je n'aurais pas aussi hâte d'y être. Je suis extrêmement excité - rien à voir avec le coupage de bite évoqué un peu plus haut - par l'autre versant de la montagne que je vais découvrir.
Un homme neuf
Concrètement, si je me projette, que va-t-il se passer exactement ? Déjà, pendant deux semaines, je ne vais consommer que de la soupe. Puis durant les deux semaines qui vont suivre, ce sera des aliments mous ou mixés. Et enfin je mangerais ce que je veux, mais toujours pas plus de la taille d'un pot de yaourt, quoique ça soit. A vie. Une vie passée à mesurer les aliments avec un pot de yaourt. Quand on te dit ça, ça fait un choc. Mais c'est une sorte de rédemption, quand j'y pense. J'ai passé la première partie de ma vie à ne pas faire attention, à faire n'importe quoi, à n'écouter personne, quand les autres font tout ce qu'ils peuvent pour s'entretenir, ne pas faire n'importe quoi, même s'ils n'y arrivent pas toujours. C'est justice que j'y sois aussi contraint à mon tour. En espérant que ce ne soit pas vraiment une contrainte, sinon ça sera difficile. Ça doit devenir une habitude, plutôt. Pour ça, je suis très fort, il suffit de regarder mes journées réglées à la seconde près.
Y a un truc qui ne changera jamais, c'est cette manie de digresser... bref.
Donc je vais moins manger. Donc faire des économies, ça c'est bien. Je n'ai jamais essayé de quantifier l'argent que je perds depuis tout ce temps en bouffe, mais ça doit être effrayant. Donc peut-être voyager un peu plus... ce serait bien, parce que je suis loin d'avoir tout vu. Certains de mes ami(e)s me disent que je vais pouvoir m'habiller, ce qui signifie que j'y perdrais du blé en retour, ce serait ballot. Et c'est vrai que la dernière fois que j'ai beaucoup perdu, j'avais acheté pas mal de fringues, mais c'était sur le moment, pour refaire ma garde-robe, ça avait duré le temps de ma nouvelle ligne quoi... pas sûr que je devienne une fashion victime, même si j'aurais fatalement plus de choix pour m'habiller. En gros, chez H&M, j'irai m'habiller ailleurs que dans le seul rayon grande taille. Ça multiplie les choix. Vivement les soldes !
L'enfer, c'est les autres
Voilà, à part ça... comme la dernière fois, les gens vont peut-être changer d'attitude avec moi. Du moins au début. Mes amis proches n'avaient pas énormément changé parce qu'ils me voyaient souvent, et donc étaient moins choqués que ceux qui me voyaient une fois par mois. Aujourd'hui j'en vois certains très peu... mais je leur fais confiance pour ne pas trop être bouche bée en voyant l’athlète grec que je vais devenir. J'étais Demis Roussos déjà, donc ça va.
J'avais eu du mal à gérer ça à l'époque, ça me fera une expérience sur quoi me reposer. J'avais l'impression qu'il n'y avait que ça qui comptait, j'en pouvais plus de ne parler que de ça. C'était moins important pour moi que pour les autres. C'est marrant parce que les gens me félicitaient comme si j'avais sauvé un gamin d'un noyade, alors que pour moi ça avait été juste un jeu à l'époque, un truc pour m'occuper. Je m'ennuyais, j'ai eu une opportunité alors je m'y suis plongé à fond. Si ça avait été dur à faire, je n'aurais pas tenu. C'était complètement différent d'aujourd'hui, où j'ai concrètement très peur de ne plus pouvoir marcher dans dix ans si je ne fais rien. Ce n'est plus un jeu. Si je veux un jour faire la grande marche dont je rêve depuis que j'ai lu la Longue Marche de Bernard Ollivier, je n'ai plus le choix, c'est maintenant ou jamais. Je suis serein, je n'ai pas une hésitation dans le fait de faire cette opération, parce que c'est ça ou le fauteuil roulant avant mon demi-siècle.
Les gens continuent de me féliciter, certains me disent bravo, d'autres bon courage. J'ai vraiment du mal à coller tous ces mots à ce que je vais vivre. Peut-être que je ne réalise pas bien ce qui va se passer, que je me trompe et que je vais en chier. Mais a priori, je ne vois pas ce qu'il y a d'héroïque ou de courageux là-dedans. Je vais confier mon bide à des mecs qui n'ont absolument pas le droit à l'erreur, ce sont eux les héros, déjà. Ensuite, vu que mon estomac sera réduit au minimum, je ne souffrirais pas de la faim. Au bout de trois bouchées, je serais rassasié. Si les gens me connaissaient bien, ils sauraient que je ne suis tout sauf courageux et téméraire, et que si je fais quelque chose, c'est que c'est facile. Je n'arrive pas à me faire mal, à forcer les portes, sinon je serai un écrivain ou un prof, ou je serai maigre depuis plus de dix ans. Quand je courrais 1h30 à 138 kilos, là oui j'acceptais sans problème les félicitations, parce que c'était justifié, c'est sans doute le truc dont je suis le plus fier dans ma vie, avoir réussi ça. Mais en général, je n'emprunte que des voies balisées, faciles, c'est bien ça le problème, sinon je n'aurai pas à passer par cette opération.
D'ailleurs, que dire d'autre à propos de cette dernière à part que c'est la voie de la facilité, justement ? Je sais depuis un moment que je n'arriverai jamais à maigrir naturellement, sur la durée surtout. J'ai déjà maigris, j'ai toujours grossi. Cette opération ne me garantis rien, je vais peut-être encore chier dans la colle comme je l'ai toujours fait, même si je sens que je vais y arriver. Mais c'est une aide très forte pour y arriver très longtemps. C'est la seule et unique manière, il n'y en a pas d'autre. Et c'est la moins qui soit assujettie à ma volonté de moule trop cuite. C'est donc la moins dure. C'est pour ça que je ne sais pas quoi répondre quand on me félicite... c'est pas de la mauvaise volonté, c'est juste qu'il n'y a pas de quoi être fier de faire ça, à tous les niveaux. Je ne fais que ce que je dois faire à cause de mes erreurs, rien d'autre.
Bref, je ne sais toujours pas exactement ce que je serai dans, disons, un an. A priori je serai très maigre, oui, sûrement avec un pantalon trop grand, et j'espère que je recourrerai à nouveau. Est-ce que ça touchera ma personnalité ? Forcément. Je n'aurai plus la bouffe compulsive comme unique hobby, que j'aurai, je l'espère, remplacé par des trucs plus sain. Les jeux vidéos par exemple. Le cinéma, les voyages, mes stats... oh ben j'ai déjà tout ça, c'est cool non ? Bref c'est ça qui est bien avec les versants de montagne, l'attente est belle quand on monte, et la vue qui suit, souvent encore plus belle. En attendant, je vais faire quelques bonnes bouffes pour terminer mon ascension...
A plus tard, de l'autre côté !
Dans quatre jours je serai sûrement en train de me réveiller, et tout sera différent. Ce n'est pas simplement de taille d'estomac que je vais évoluer. Si je suis sérieux, que je ne fais pas n'importe quoi - soyons réaliste, ce sont des domaines dans lesquelles j'ai un passé non négligeable - dans les prochaines années, je ne prendrais pas seulement qu'une seule place dans les transports en commun, ce n'est pas simplement que je ne stresserai plus quand je m'assois sur une chaise, non. Ce n'est pas qu'une page que je tourne. Je crois que je vais terminer un livre et en prendre un autre, dans un autre rayon. Je ne sais juste pas lequel.
Déchaîné
Toi mon estomac, qui ne cesse de me réclamer son dû, non pas quotidien mais quasi horaire, tu ne sais pas non plus ce qui t'attends. Pourtant, ton complice le cerveau a une influence certaine sur toi. D'ailleurs, ce serait faux de dire que tu n'as pas changé ton comportement depuis ce jour automnal où, sonné par une énième torsion de cheville plus grave que les précédentes, j'ai décidé de trancher dans le vif, et dans ta masse pour être précis. Clairement, depuis deux-trois mois maintenant, tu es déchaîné, livré à toi-même, sans le moindre contrôle. Toi qui a eu, depuis l'adolescence, une activité pour le moins stakhanoviste, toi qui vidais les placards familiaux aussi vite qu'ils se remplissaient, tu bats tous les records désormais. Ben oui, c'est logique, c'est comme si on prévoyait de me couper la bite ou me crever les yeux : jusqu'à l'instant fatal je deviendrais priapique dans le premier cas, et je voyagerais sans discontinuer pour voir les plus beaux endroits de la Terre, je fixerais mon Amour, mes amis, ceux que je ne verrais plus, pour graver définitivement leurs visages dans mon crâne, jusqu'à l'excès, dans le second cas. Et bien toi, tu fais pareil : tu as l'impression - réelle, j'espère - que tu ne pourras plus jamais t’empiffrer de ta vie. Alors, tu bouffes.
C'est assez pathétique, je dois dire, bien que compréhensible et, surtout, assez fréquent dans ces cas là. Moi, pour ma part - je me présente, je suis la partie du cerveau qui ne contrôle pas vraiment l'autre, tu sais, celui que tu n'écoutes pas et que tu vas devoir écouter désormais - je pense également à après, et j'appréhende de plus en plus. L'opération, je m'en balance, j'ai plus de chance de me faire renverser par une voiture en allant à la clinique que de crever sur la table d'opération. C'est le mois qui va suivre, et ensuite, qui me fait gamberger. Appréhender est un bien grand mot, sinon je n'aurais pas aussi hâte d'y être. Je suis extrêmement excité - rien à voir avec le coupage de bite évoqué un peu plus haut - par l'autre versant de la montagne que je vais découvrir.
Un homme neuf
Concrètement, si je me projette, que va-t-il se passer exactement ? Déjà, pendant deux semaines, je ne vais consommer que de la soupe. Puis durant les deux semaines qui vont suivre, ce sera des aliments mous ou mixés. Et enfin je mangerais ce que je veux, mais toujours pas plus de la taille d'un pot de yaourt, quoique ça soit. A vie. Une vie passée à mesurer les aliments avec un pot de yaourt. Quand on te dit ça, ça fait un choc. Mais c'est une sorte de rédemption, quand j'y pense. J'ai passé la première partie de ma vie à ne pas faire attention, à faire n'importe quoi, à n'écouter personne, quand les autres font tout ce qu'ils peuvent pour s'entretenir, ne pas faire n'importe quoi, même s'ils n'y arrivent pas toujours. C'est justice que j'y sois aussi contraint à mon tour. En espérant que ce ne soit pas vraiment une contrainte, sinon ça sera difficile. Ça doit devenir une habitude, plutôt. Pour ça, je suis très fort, il suffit de regarder mes journées réglées à la seconde près.
Y a un truc qui ne changera jamais, c'est cette manie de digresser... bref.
Donc je vais moins manger. Donc faire des économies, ça c'est bien. Je n'ai jamais essayé de quantifier l'argent que je perds depuis tout ce temps en bouffe, mais ça doit être effrayant. Donc peut-être voyager un peu plus... ce serait bien, parce que je suis loin d'avoir tout vu. Certains de mes ami(e)s me disent que je vais pouvoir m'habiller, ce qui signifie que j'y perdrais du blé en retour, ce serait ballot. Et c'est vrai que la dernière fois que j'ai beaucoup perdu, j'avais acheté pas mal de fringues, mais c'était sur le moment, pour refaire ma garde-robe, ça avait duré le temps de ma nouvelle ligne quoi... pas sûr que je devienne une fashion victime, même si j'aurais fatalement plus de choix pour m'habiller. En gros, chez H&M, j'irai m'habiller ailleurs que dans le seul rayon grande taille. Ça multiplie les choix. Vivement les soldes !
L'enfer, c'est les autres
Voilà, à part ça... comme la dernière fois, les gens vont peut-être changer d'attitude avec moi. Du moins au début. Mes amis proches n'avaient pas énormément changé parce qu'ils me voyaient souvent, et donc étaient moins choqués que ceux qui me voyaient une fois par mois. Aujourd'hui j'en vois certains très peu... mais je leur fais confiance pour ne pas trop être bouche bée en voyant l’athlète grec que je vais devenir. J'étais Demis Roussos déjà, donc ça va.
J'avais eu du mal à gérer ça à l'époque, ça me fera une expérience sur quoi me reposer. J'avais l'impression qu'il n'y avait que ça qui comptait, j'en pouvais plus de ne parler que de ça. C'était moins important pour moi que pour les autres. C'est marrant parce que les gens me félicitaient comme si j'avais sauvé un gamin d'un noyade, alors que pour moi ça avait été juste un jeu à l'époque, un truc pour m'occuper. Je m'ennuyais, j'ai eu une opportunité alors je m'y suis plongé à fond. Si ça avait été dur à faire, je n'aurais pas tenu. C'était complètement différent d'aujourd'hui, où j'ai concrètement très peur de ne plus pouvoir marcher dans dix ans si je ne fais rien. Ce n'est plus un jeu. Si je veux un jour faire la grande marche dont je rêve depuis que j'ai lu la Longue Marche de Bernard Ollivier, je n'ai plus le choix, c'est maintenant ou jamais. Je suis serein, je n'ai pas une hésitation dans le fait de faire cette opération, parce que c'est ça ou le fauteuil roulant avant mon demi-siècle.
Les gens continuent de me féliciter, certains me disent bravo, d'autres bon courage. J'ai vraiment du mal à coller tous ces mots à ce que je vais vivre. Peut-être que je ne réalise pas bien ce qui va se passer, que je me trompe et que je vais en chier. Mais a priori, je ne vois pas ce qu'il y a d'héroïque ou de courageux là-dedans. Je vais confier mon bide à des mecs qui n'ont absolument pas le droit à l'erreur, ce sont eux les héros, déjà. Ensuite, vu que mon estomac sera réduit au minimum, je ne souffrirais pas de la faim. Au bout de trois bouchées, je serais rassasié. Si les gens me connaissaient bien, ils sauraient que je ne suis tout sauf courageux et téméraire, et que si je fais quelque chose, c'est que c'est facile. Je n'arrive pas à me faire mal, à forcer les portes, sinon je serai un écrivain ou un prof, ou je serai maigre depuis plus de dix ans. Quand je courrais 1h30 à 138 kilos, là oui j'acceptais sans problème les félicitations, parce que c'était justifié, c'est sans doute le truc dont je suis le plus fier dans ma vie, avoir réussi ça. Mais en général, je n'emprunte que des voies balisées, faciles, c'est bien ça le problème, sinon je n'aurai pas à passer par cette opération.
D'ailleurs, que dire d'autre à propos de cette dernière à part que c'est la voie de la facilité, justement ? Je sais depuis un moment que je n'arriverai jamais à maigrir naturellement, sur la durée surtout. J'ai déjà maigris, j'ai toujours grossi. Cette opération ne me garantis rien, je vais peut-être encore chier dans la colle comme je l'ai toujours fait, même si je sens que je vais y arriver. Mais c'est une aide très forte pour y arriver très longtemps. C'est la seule et unique manière, il n'y en a pas d'autre. Et c'est la moins qui soit assujettie à ma volonté de moule trop cuite. C'est donc la moins dure. C'est pour ça que je ne sais pas quoi répondre quand on me félicite... c'est pas de la mauvaise volonté, c'est juste qu'il n'y a pas de quoi être fier de faire ça, à tous les niveaux. Je ne fais que ce que je dois faire à cause de mes erreurs, rien d'autre.
Bref, je ne sais toujours pas exactement ce que je serai dans, disons, un an. A priori je serai très maigre, oui, sûrement avec un pantalon trop grand, et j'espère que je recourrerai à nouveau. Est-ce que ça touchera ma personnalité ? Forcément. Je n'aurai plus la bouffe compulsive comme unique hobby, que j'aurai, je l'espère, remplacé par des trucs plus sain. Les jeux vidéos par exemple. Le cinéma, les voyages, mes stats... oh ben j'ai déjà tout ça, c'est cool non ? Bref c'est ça qui est bien avec les versants de montagne, l'attente est belle quand on monte, et la vue qui suit, souvent encore plus belle. En attendant, je vais faire quelques bonnes bouffes pour terminer mon ascension...
A plus tard, de l'autre côté !