On est le 12 janvier.
Si si, je vous dis qu'on est le 12 janvier, discutez pas enfin, merde ! On est donc le 12 janvier, le week-end est passé depuis mon passage cataclysmique chez le psychiatre du Boulevard de Courcelles, et me voilà, au milieu d'une journée de boulot à la clinique du Parc Monceau pour passer un echo doppler. J'attends une bonne heure, avec devant moi, dans un fauteuil roulant, un vieux dans un état déplorable, et qui ne peut rien faire d'autre que de me regarder. J'ai beau me plonger dans mon Jonasson, ça ne donne pas envie de vivre vieux. Je n'avais pas besoin de voir ça pour le savoir mais bon.
Perforation abdominale
Cet examen ressemble un peu à celui que j'ai passé à la radiologie, au moins sur le plan du gel dégueu. Après m'en avoir tartiné le bide, la docteur me PLANTE littéralement son appareil dans ce dernier. Elle doit faire 17 kilos un soir de réveillon et 66 centimètres sans le mètre mais elle a une force de catcheur héroïnomane. A un moment j'ai un peu l'impression qu'elle essaie de me chatouiller la colonne vertébrale avec son machin. Si j'avais encore eu du souffle à ce moment là et que je n'avais pas été aveuglé par la douleur - non ce n'est pas QUE de la graisse à cet endroit là - je lui aurais peut-être dit que le chemin aurait été plus court en passant par le dos.
Une fois cette perforation inopinée passée, elle m'inspecte tout le bas du corps, à chaque fois en me dégueulassant avec son gel. C'est pas un médecin c'est un escargot, on peut la suivre à la bave. Elle checke mon aine (sous mes bourrelets quoi), mes cuisses... en me montrant sur son écran - à ma demande, j'adore savoir ce que c'est que ces machins moches évoquant un Star Wars low cost signifient - qu'elle vérifie si mes artères ne sont pas bouchées. Elles me paraissent immenses pour tout dire, je pourrais y passer mon pouce. Bref ce fut sportif, mais là encore, RAS. Tant mieux, suivant !
Trois jours plus tard, le 15, retour dans cette bonne vieille clinique du parc Monceau pour voir le cardiologue. Là encore j'attends pas mal mais finalement le cardiologue me prends. Rien de spécial à noter, il me colle des électrodes et tout, vérifie mon cœur et tout, tout baigne. Bon il ne prends pas la carte - ils sont rares à le faire en fait - et mon chéquier n'est pas encore arrivé à la banque, donc je dois faire un aller retour pour retirer ses 130 euros, mais c'est tout. Allo la sécu ?
J'veux du soleil
Pas le temps de traîner, le lendemain matin je consulte le gastroentérologue. Un vieux avec un nom de footballeur marseillais à mèche passé par Grenoble et Bastia, avec qui je discute des origines de son patronyme - j'ai pas tout retenu mais en gros ça vient des goths de la région tourangelle... ou un truc du genre - , me détecte une grosse carence en vitamine D, puis me programme une fibroscopie pour le 24 janvier. Il me refile ensuite une feuille de soin, parce que sa machine à carte vitale ne marche pas. Sympa la clinique internationale, bref. Ce n'est qu'à la poste, au moment de l'envoyer à la sécu, que je me rends compte que le mec a écrit "Cherki" à la place de mon nom, qui n'y ressemble même pas un peu. Il a du penser à un collègue qui l'avait battu au golf la veille ou un truc du genre, bref : un truc à régler d'urgence.
Un nouveau week-end passe, durant lequel j'ai le plaisir de voir mes parents et deux de mes frères, et me voilà le lundi suivant avec carrément deux rendez-vous le même après-midi. D'abord l'endocrinologue, qui zieute mes examens sanguins et confirme que j'ai un problème avec la vitamine D - la vitamine du soleil, logique vu que je l'évite comme la peste. Il me prescrit un médoc que je dois prendre une fois tous les trois mois. J'ai connu plus contraignant comme traitement... faudra juste que j'y pense en avril. Mais ça doit être sacrément costaud pour compenser trois mois de bain de soleil en une fois. Par ailleurs il me refile un papier qui explique comment je devrais me nourrir après l'opération. A première vue, ça va être un changement radical, avec un effet thermonucléaire sur ma façon de manger. En même temps, c'était le but.
Deux heures plus tard, après m'être baladé sur la triste place des Ternes et avoir bu un chocolat chaud dans un café pas loin de la clinique, j'y retourne pour voir l'anesthésiste, en vu de ma fibro du samedi qui suit. Rien de spécial non plus, il me dit juste que l'idéal serait que cet examen puisse couvrir et l'intervention de samedi, et ma sleeve, mais il faudra que cette dernière se déroule dans moins d'un mois, sinon il faudra y retourner. Malheureusement, je crois que je vais devoir retourner le voir.
The Mask
Tous ces examens commençaient à devenir une petite routine quand je suis retourné voir la pneumologue le lendemain soir. A 20h30, oui oui. Sauf que je vais poireauter une heure, pas loin d'un black qui regarde un match de la CAN sur son téléphone, tandis que ma doc me dit par téléphone qu'elle arrive dans 10 minutes. Elle arrive 25 minutes plus tard avec une valise à la main, accompagnée d'un assistant. Je dois faire une polygraphie, c'est-à-dire un examen des apnées du sommeil. J'en avais déjà fait un il y a 4-5 ans, à l'époque de mon dernier régime, quand, durant un hôpital de jour, ils m'avaient dit d'en passer un à cause de mes maux de têtes et de mes ronflements. A l'époque ils ne m'avaient rien détecté donc c'est avec la certitude de perdre mon temps que je rentre dans le bureau de la pneumo. A tort.
Là, son assistant m'installe le matos. Un capteur au bout du doigt, avec un filet sur la main pour pas qu'il bouge, et un appareil fixé sur mon bras ; surtout, un tuyau à embouts dans le nez scotché sur ma tronche, pour capter ma respiration. Cet appareillage, qui me fait sentir comme Hannibal Lecter avec son masque, me vaudra un palanquée de regards interloqués dans le métro et le RER. Pour la première fois de ma vie, je me sens comme les gens qui ont un bec de lièvre ou qui sont très très moches. Je baisse le regard, j'évite ceux des autres, je me mets dans un coin de la rame... expérience intéressante. J'ai beau me fiche de savoir ce que les gens pensent de moi, sinon je ne me baignerais pas sur les plages, j'ai pas non plus envie de devenir un phénomène de foire.
Comme prévu, je passe une nuit épouvantable, j'ai l'impression de ne pas dormir du tout. C'est avec un soulagement infini que j'enlève tout ce bordel à mon réveil. Par contre, le fait de retourner à la clinique dans la foulée juste pour rapporter le matos avant midi, c'est relou. Bref, ça c'est fait. Ce qui est drôle, c'est que mon pote Z. qui, lui, a des apnées depuis toujours, faisait exactement la même chose en même temps...
La piqueuse
C'est fini pour les examens, hormis la fibro qui m'attends pour le samedi. C'est marrant parce que pour moi c'était juste un examen parmi tous les autres que j'ai du me fader durant ce mois de janvier. L. m'avait parlé de cet examen, de l'éventuelle anesthésie générale qui ça allait induire, mais ça m'était sorti de la tête. Bref là ça n'a rien à voir avec le reste : j'arrive à jeun le matin, après deux douches à la bétadine, la veille et le matin, je passe une partie de la matinée à attendre mon tour habillé avec une blouse ridiculement petite, on m'endort, on me passe un tuyau dans le corps pour checker mon estomac et ensuite je passe une autre partie de la journée dans une chambre qui devait être double mais qui s'est avérée individuelle (pour le prix d'une double c'est cool). Bref, à côté l'echo doppler c'était une belote avec des Bisounours.
Le truc relou, c'est la perf que l'infirmière ne va pas réussir en deux tentatives à me planter dans le dos de la main. Elle est sympa et tout, mais elle me fait mal, cette connasse. Je DETESTE les piqures, bon dieu de merde. On peut pas faire une anesthésie générale pour la perf par hasard ? Elle va donc chercher sa collègue plus gradée qui appelle l'autre "mon Anne", comme Canteloup imitant Bertrand Delanoë quand il évoque Anne Hidalgo. Cette dernière me met ma perf comme une fleur, je ne sens presque rien et j'ai presque pas mal. Oui, y a beaucoup de presques mais bon. Tu veux pas m'épouser poulette ?
Major Tom to Ground Control
La salle de réveil où on me mets avant l'intervention et où on me pose ma perf est hallucinante. Y a la radio qui crache du Stromae, y a des gens qui reviennent d'interventions complètement dans le coltard, des médecins qui passent, un panneau accroché au mur qui engueule littéralement les locataires du lieu à propos des câbles qui trainent par terre et sur lesquels les brancards roulent, détruisant du matériel hors de prix... et puis hop, c'est à moi. Allongé sur mon brancard, je vois défiler les carrés du plafond à toute vitesse. J'arrive dans le bloc où le docteur qui m'avait appelé Cherki - problème résolu quelques jours plus tôt après que je l’eut croisé à l'accueil de la clinique - m'attends, me sert la main, me fait m'allonger sur le côté, me scotche un truc rond dans la bouche pour qu'elle reste ouverte... j'attends le sommeil.
J'avais déjà été endormi complètement pour un ongle incarné y a une vingtaine d'années. Je me rappelle très bien de ce moment, du médecin qui égrenait les secondes - 1, 2, 3... - et la sensation d'endormissement, rapide mais réelle. Là, j'ai rien vu. Je me rappelle être allongé sur le côté, bien éveillé quoiqu'un peu... shooté, avec mon truc dans la bouche, et puis l'instant d'après je me réveille, complètement désorienté, dans la salle de réveil. J'ai rien vu du tout, ils doivent avoir un anesthésiant sacrément costaud. Je me rappelle avoir tout de suite demandé si ça s'est bien passé, sans vraiment voir ni savoir à qui je demande ça...
Je passe 30 minutes à essayer de remettre mes yeux devant leurs trous respectifs. Pas évident. Une vieille dame est allongée pas loin de moi. De l'autre côté, la même infirmière essaie de planter un(e) autre patient(e) au même endroit où j'étais juste avant le grand sommeil. Je checke tous les endroits de mon corps, au cas où ils m'auraient enlevé un truc par inadvertance. Un grand moment de lucidité relative. Le doc passe ensuite me voir un peu avant mon départ, dans ma chambre, me refile des clichés de ma fibro - c'est rose, c'est gonflé et affreux - m'annonce que j'ai une œsophagite, en gros des petits ulcères dus à mon alimentation et me condamne à un traitement quotidien pour ça, et me dit au revoir. Merci docteur. Une fois rentré chez moi, je passerais l'après-midi à dormir...
Un bon entraînement de ce qui m'attends dans trois semaines, aussi. Mais en beaucoup plus petit.
The Mask 2
Voilà, depuis j'ai revu la pneumo, qui m'a bel et bien détecté des apnées du sommeil, où je ne respire pas, donc, mais aussi des hypopnées, durant lesquelles je ne rêve pas de manger chez Hippopotamus mais où je respire moins. En gros, quand je ne dors pas, je suis à 99 % de saturation, quand je dors, je suis à 86 %, ce qui est moins, je ne vous le cache pas. Par ailleurs, la machine a mesuré quand je parlais, quand la lumière était allumée... je vois pas bien l'intérêt mais peu importe. Tant que ça mesure pas les flatulences, ça roule.
Bref je vais être condamné, une fois que le technicien sera passé pour installer tout ça, la semaine prochaine, à dormir avec un masque sanglé sur ma bobine, tout ça relié à une machine que je ne sais vraiment pas où je vais la caser vu qu'en guise de table de nuit, j'ai un mur. Va falloir qu'on réorganise l'appart juste pour cette merde, et ce pour plusieurs mois, le temps que je maigrisse et que mes apnées se réduisent. Bref ça ça fait vraiment chier, voyez vous.
Et j'ai revu le chirurgien, avec qui on a défini une date. Le 27/2, donc, un mois avant notre deuxième voyage en Écosse. Espérons qu'après un mois passé à manger liquide je serais dans un état raisonnable pour bien profiter.
Voilà où j'en suis. A plus tard pour la suite du programme !
Je vous laisse.
Si si, je vous dis qu'on est le 12 janvier, discutez pas enfin, merde ! On est donc le 12 janvier, le week-end est passé depuis mon passage cataclysmique chez le psychiatre du Boulevard de Courcelles, et me voilà, au milieu d'une journée de boulot à la clinique du Parc Monceau pour passer un echo doppler. J'attends une bonne heure, avec devant moi, dans un fauteuil roulant, un vieux dans un état déplorable, et qui ne peut rien faire d'autre que de me regarder. J'ai beau me plonger dans mon Jonasson, ça ne donne pas envie de vivre vieux. Je n'avais pas besoin de voir ça pour le savoir mais bon.
Perforation abdominale
Cet examen ressemble un peu à celui que j'ai passé à la radiologie, au moins sur le plan du gel dégueu. Après m'en avoir tartiné le bide, la docteur me PLANTE littéralement son appareil dans ce dernier. Elle doit faire 17 kilos un soir de réveillon et 66 centimètres sans le mètre mais elle a une force de catcheur héroïnomane. A un moment j'ai un peu l'impression qu'elle essaie de me chatouiller la colonne vertébrale avec son machin. Si j'avais encore eu du souffle à ce moment là et que je n'avais pas été aveuglé par la douleur - non ce n'est pas QUE de la graisse à cet endroit là - je lui aurais peut-être dit que le chemin aurait été plus court en passant par le dos.
Une fois cette perforation inopinée passée, elle m'inspecte tout le bas du corps, à chaque fois en me dégueulassant avec son gel. C'est pas un médecin c'est un escargot, on peut la suivre à la bave. Elle checke mon aine (sous mes bourrelets quoi), mes cuisses... en me montrant sur son écran - à ma demande, j'adore savoir ce que c'est que ces machins moches évoquant un Star Wars low cost signifient - qu'elle vérifie si mes artères ne sont pas bouchées. Elles me paraissent immenses pour tout dire, je pourrais y passer mon pouce. Bref ce fut sportif, mais là encore, RAS. Tant mieux, suivant !
Trois jours plus tard, le 15, retour dans cette bonne vieille clinique du parc Monceau pour voir le cardiologue. Là encore j'attends pas mal mais finalement le cardiologue me prends. Rien de spécial à noter, il me colle des électrodes et tout, vérifie mon cœur et tout, tout baigne. Bon il ne prends pas la carte - ils sont rares à le faire en fait - et mon chéquier n'est pas encore arrivé à la banque, donc je dois faire un aller retour pour retirer ses 130 euros, mais c'est tout. Allo la sécu ?
J'veux du soleil
Pas le temps de traîner, le lendemain matin je consulte le gastroentérologue. Un vieux avec un nom de footballeur marseillais à mèche passé par Grenoble et Bastia, avec qui je discute des origines de son patronyme - j'ai pas tout retenu mais en gros ça vient des goths de la région tourangelle... ou un truc du genre - , me détecte une grosse carence en vitamine D, puis me programme une fibroscopie pour le 24 janvier. Il me refile ensuite une feuille de soin, parce que sa machine à carte vitale ne marche pas. Sympa la clinique internationale, bref. Ce n'est qu'à la poste, au moment de l'envoyer à la sécu, que je me rends compte que le mec a écrit "Cherki" à la place de mon nom, qui n'y ressemble même pas un peu. Il a du penser à un collègue qui l'avait battu au golf la veille ou un truc du genre, bref : un truc à régler d'urgence.
Un nouveau week-end passe, durant lequel j'ai le plaisir de voir mes parents et deux de mes frères, et me voilà le lundi suivant avec carrément deux rendez-vous le même après-midi. D'abord l'endocrinologue, qui zieute mes examens sanguins et confirme que j'ai un problème avec la vitamine D - la vitamine du soleil, logique vu que je l'évite comme la peste. Il me prescrit un médoc que je dois prendre une fois tous les trois mois. J'ai connu plus contraignant comme traitement... faudra juste que j'y pense en avril. Mais ça doit être sacrément costaud pour compenser trois mois de bain de soleil en une fois. Par ailleurs il me refile un papier qui explique comment je devrais me nourrir après l'opération. A première vue, ça va être un changement radical, avec un effet thermonucléaire sur ma façon de manger. En même temps, c'était le but.
Deux heures plus tard, après m'être baladé sur la triste place des Ternes et avoir bu un chocolat chaud dans un café pas loin de la clinique, j'y retourne pour voir l'anesthésiste, en vu de ma fibro du samedi qui suit. Rien de spécial non plus, il me dit juste que l'idéal serait que cet examen puisse couvrir et l'intervention de samedi, et ma sleeve, mais il faudra que cette dernière se déroule dans moins d'un mois, sinon il faudra y retourner. Malheureusement, je crois que je vais devoir retourner le voir.
The Mask
Tous ces examens commençaient à devenir une petite routine quand je suis retourné voir la pneumologue le lendemain soir. A 20h30, oui oui. Sauf que je vais poireauter une heure, pas loin d'un black qui regarde un match de la CAN sur son téléphone, tandis que ma doc me dit par téléphone qu'elle arrive dans 10 minutes. Elle arrive 25 minutes plus tard avec une valise à la main, accompagnée d'un assistant. Je dois faire une polygraphie, c'est-à-dire un examen des apnées du sommeil. J'en avais déjà fait un il y a 4-5 ans, à l'époque de mon dernier régime, quand, durant un hôpital de jour, ils m'avaient dit d'en passer un à cause de mes maux de têtes et de mes ronflements. A l'époque ils ne m'avaient rien détecté donc c'est avec la certitude de perdre mon temps que je rentre dans le bureau de la pneumo. A tort.
Là, son assistant m'installe le matos. Un capteur au bout du doigt, avec un filet sur la main pour pas qu'il bouge, et un appareil fixé sur mon bras ; surtout, un tuyau à embouts dans le nez scotché sur ma tronche, pour capter ma respiration. Cet appareillage, qui me fait sentir comme Hannibal Lecter avec son masque, me vaudra un palanquée de regards interloqués dans le métro et le RER. Pour la première fois de ma vie, je me sens comme les gens qui ont un bec de lièvre ou qui sont très très moches. Je baisse le regard, j'évite ceux des autres, je me mets dans un coin de la rame... expérience intéressante. J'ai beau me fiche de savoir ce que les gens pensent de moi, sinon je ne me baignerais pas sur les plages, j'ai pas non plus envie de devenir un phénomène de foire.
Comme prévu, je passe une nuit épouvantable, j'ai l'impression de ne pas dormir du tout. C'est avec un soulagement infini que j'enlève tout ce bordel à mon réveil. Par contre, le fait de retourner à la clinique dans la foulée juste pour rapporter le matos avant midi, c'est relou. Bref, ça c'est fait. Ce qui est drôle, c'est que mon pote Z. qui, lui, a des apnées depuis toujours, faisait exactement la même chose en même temps...
La piqueuse
C'est fini pour les examens, hormis la fibro qui m'attends pour le samedi. C'est marrant parce que pour moi c'était juste un examen parmi tous les autres que j'ai du me fader durant ce mois de janvier. L. m'avait parlé de cet examen, de l'éventuelle anesthésie générale qui ça allait induire, mais ça m'était sorti de la tête. Bref là ça n'a rien à voir avec le reste : j'arrive à jeun le matin, après deux douches à la bétadine, la veille et le matin, je passe une partie de la matinée à attendre mon tour habillé avec une blouse ridiculement petite, on m'endort, on me passe un tuyau dans le corps pour checker mon estomac et ensuite je passe une autre partie de la journée dans une chambre qui devait être double mais qui s'est avérée individuelle (pour le prix d'une double c'est cool). Bref, à côté l'echo doppler c'était une belote avec des Bisounours.
Le truc relou, c'est la perf que l'infirmière ne va pas réussir en deux tentatives à me planter dans le dos de la main. Elle est sympa et tout, mais elle me fait mal, cette connasse. Je DETESTE les piqures, bon dieu de merde. On peut pas faire une anesthésie générale pour la perf par hasard ? Elle va donc chercher sa collègue plus gradée qui appelle l'autre "mon Anne", comme Canteloup imitant Bertrand Delanoë quand il évoque Anne Hidalgo. Cette dernière me met ma perf comme une fleur, je ne sens presque rien et j'ai presque pas mal. Oui, y a beaucoup de presques mais bon. Tu veux pas m'épouser poulette ?
Major Tom to Ground Control
La salle de réveil où on me mets avant l'intervention et où on me pose ma perf est hallucinante. Y a la radio qui crache du Stromae, y a des gens qui reviennent d'interventions complètement dans le coltard, des médecins qui passent, un panneau accroché au mur qui engueule littéralement les locataires du lieu à propos des câbles qui trainent par terre et sur lesquels les brancards roulent, détruisant du matériel hors de prix... et puis hop, c'est à moi. Allongé sur mon brancard, je vois défiler les carrés du plafond à toute vitesse. J'arrive dans le bloc où le docteur qui m'avait appelé Cherki - problème résolu quelques jours plus tôt après que je l’eut croisé à l'accueil de la clinique - m'attends, me sert la main, me fait m'allonger sur le côté, me scotche un truc rond dans la bouche pour qu'elle reste ouverte... j'attends le sommeil.
J'avais déjà été endormi complètement pour un ongle incarné y a une vingtaine d'années. Je me rappelle très bien de ce moment, du médecin qui égrenait les secondes - 1, 2, 3... - et la sensation d'endormissement, rapide mais réelle. Là, j'ai rien vu. Je me rappelle être allongé sur le côté, bien éveillé quoiqu'un peu... shooté, avec mon truc dans la bouche, et puis l'instant d'après je me réveille, complètement désorienté, dans la salle de réveil. J'ai rien vu du tout, ils doivent avoir un anesthésiant sacrément costaud. Je me rappelle avoir tout de suite demandé si ça s'est bien passé, sans vraiment voir ni savoir à qui je demande ça...
Je passe 30 minutes à essayer de remettre mes yeux devant leurs trous respectifs. Pas évident. Une vieille dame est allongée pas loin de moi. De l'autre côté, la même infirmière essaie de planter un(e) autre patient(e) au même endroit où j'étais juste avant le grand sommeil. Je checke tous les endroits de mon corps, au cas où ils m'auraient enlevé un truc par inadvertance. Un grand moment de lucidité relative. Le doc passe ensuite me voir un peu avant mon départ, dans ma chambre, me refile des clichés de ma fibro - c'est rose, c'est gonflé et affreux - m'annonce que j'ai une œsophagite, en gros des petits ulcères dus à mon alimentation et me condamne à un traitement quotidien pour ça, et me dit au revoir. Merci docteur. Une fois rentré chez moi, je passerais l'après-midi à dormir...
Un bon entraînement de ce qui m'attends dans trois semaines, aussi. Mais en beaucoup plus petit.
The Mask 2
Voilà, depuis j'ai revu la pneumo, qui m'a bel et bien détecté des apnées du sommeil, où je ne respire pas, donc, mais aussi des hypopnées, durant lesquelles je ne rêve pas de manger chez Hippopotamus mais où je respire moins. En gros, quand je ne dors pas, je suis à 99 % de saturation, quand je dors, je suis à 86 %, ce qui est moins, je ne vous le cache pas. Par ailleurs, la machine a mesuré quand je parlais, quand la lumière était allumée... je vois pas bien l'intérêt mais peu importe. Tant que ça mesure pas les flatulences, ça roule.
Bref je vais être condamné, une fois que le technicien sera passé pour installer tout ça, la semaine prochaine, à dormir avec un masque sanglé sur ma bobine, tout ça relié à une machine que je ne sais vraiment pas où je vais la caser vu qu'en guise de table de nuit, j'ai un mur. Va falloir qu'on réorganise l'appart juste pour cette merde, et ce pour plusieurs mois, le temps que je maigrisse et que mes apnées se réduisent. Bref ça ça fait vraiment chier, voyez vous.
Et j'ai revu le chirurgien, avec qui on a défini une date. Le 27/2, donc, un mois avant notre deuxième voyage en Écosse. Espérons qu'après un mois passé à manger liquide je serais dans un état raisonnable pour bien profiter.
Voilà où j'en suis. A plus tard pour la suite du programme !
Je vous laisse.
2 commentaires:
Allez ! Courage c'est bientôt le jour J et la fin des examens. En effet le masque c'est la merde... Mais si tu maigris vite ils te le vireront vite !
Sinon ça ressemble à quoi le programme de miam qu'ils t'ont donné pour après ?
Je voulais poser la même question que Zaza ! Montre nous le programme
Et puis c'est bien tous ces examens, au moins, tu as eu un check up de santé complet, et tu sais maintenant que tu fais des apnées du sommeil.
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