vendredi 28 septembre 2012

Piqure de rappel

Salut à tous,

Bon, je ne vais pas encore m'excuser de moins écrire qu'avant... c'est comme ça, j'ai tenu plus de trois ans à un très bon rythme, mais on ne peux pas toujours être au top. Est-ce que vous me lisiez toujours, vous ? Ben non. Et ben moi, j'écris pas toujours non plus.

En ce moment, j'ai un peu la tête ailleurs, mais je ne sais pas trop où. Je suis moins connecté au monde, aux chaines infos, etc. A partir du moment où j'ai récupéré toutes ces chaînes, j'ai passé mon temps à suivre les infos, les débats, rien ne m'échappait, ou presque, quitte à regarder plusieurs fois d'affilée le même flash info. Je ne voulais rien rater, et je ne ratais quasiment rien.

Il faut dire que les enjeux étaient importants - en politique en tous cas. Je crois que cette mobilisation intense de ma part pour suivre tous les évènements de l'actu française tenaient en un but, un objectif : l'élection présidentielle, et le lourdage du nabot, avec trace de pied aux fesses incluse. Pendant un an, j'étais pendu à la session du soir d'iTélé, je regardais le débat quotidien entre Joseph Macé-Scaron, l'ancien du Figaro tatoué jusqu'aux coudes et dont la mauvaise foi de gauche arrivait même à m'énerver, et Yves Thréard, l'actuel du Figaro, un de ces journalistes de droite (oui il en existe, contrairement à ce que Eric Brunet continue de penser) qui est le moins pénible à écouter pour moi. Oui il a des opinions différentes des miennes, mais il est structuré, il s'exprime bien, argumente bien et n'est pas agressif. Pas comme moi quoi. Ni comme Brunet, dont la mauvaise foi est jouissive.

Bref je suivais tout ça, parce que je ne voulais rien rater de la campagne. Je regardais les débats, je regardais les meetings de Hollande et de Mélenchon, parce que j'avais une telle haine envers Sarkozy, j'avais une telle envie qu'il dégage que j'ai du croire qu'en restant scotché aux infos, j'allais participer à cette tâche nationale, cette nécessité mortelle et sanitaire, qu'était de virer ce démagogue autoritaire, populiste et réactionnaire, qu'était ce sale type. Si je m'en étais foutu, il aurait peut-être gagné, qui sait ? Qu'est-ce que c'est que le cerveau humain, quand même...

Mais depuis l'élection de Hollande, ou du moins à partir des vacances - parce que j'ai quand même goûté à fond ses premières semaines de mandat, rien que pour me faire à l'idée que voilà, a y est, Sarkozy a été viré, et la gauche est au pouvoir, enfin la France ne serait plus un paria dans le monde à cause de son Berlusconi à elle -, j'ai l'impression d'avoir inconsciemment lâché prise. D'abord, les chaînes infos pendant les vacances, c'est pas terrible. L'info est mince, tout comme l'expérience des jeunes journalistes timides et bien coiffés qui remplacent les habituels "titulaires" du poste. Ca baffouille, ça brille trop... bref, on s'ennuie ferme. Vous avez remarqué comme les grands évènements du monde, comme les blockbusters au cinéma, semblent attendre la rentrée ou se mettent en veille pendant les vacances, histoire que le monde entier les voit bien en face ? La chute du mur de Berlin en novembre, le 11 septembre en... septembre, DSK en mai... bon ok, Armstrong sur la Lune c'était en juillet... mais bon, on ne vivait pas encore à l'époque du tout info et de la communication, sinon je suis sûr qu'ils auraient fait plus vite ou attendu deux mois de plus...

Et depuis, je suis tout ça de loin. Je regarde la France retourner sa veste à propos de Hollande aussi vite qu'elle le fait suivant les résultats de l’Équipe de France de foot. A-t-elle vraiment cru qu'il allait parvenir à tout changer en quelques semaines, vacances incluses ? Certes son action, et celle de Jean-Marc Ayrault, semblent terriblement manquer d'énergie et de poigne. Mais c'est un peu comme si la France passait de l’ectasie à la verveine, comme un junkie qui se mettrait à l'aspirine, un poivrot qui laisserait la vodka pour commencer une carrière d'accro à l'Orangina. Pendant cinq ans, Sarkozy et sa bande de cocaïnomanes sous acides ont habitué le pays à une action trépidante, saccadée, désordonnée, et qui ne cessait de vouloir se contenter que d'accompagner l'actu à coups répété de lois populistes et démagogiques, oubliées aussi vites qu'elles étaient annoncées. Occuper l'espace médiatique, tel était sa devise et son seul et unique programme. Mais sa façon de gouverner faussement énergique a finie par être  trop voyante, et les gens, qui ne sont des moutons que pendant un temps, même trop long, ont fini par le sanctionner. Mais l'addiction était trop forte. Les gens ont été trop habitués à la suractivité, même factice, même superficielle, de Sarkozy.

Pourtant, on pouvait imaginer que Hollande avait justement été élu pour ça, pour que ça s'arrête, que ça se calme. Que les gens n'en pouvaient plus d'être constamment agressés, d'une façon pour les autres, par les lois segmentantes de Sarkozy, qui ne faisaient que diviser, que partager, que pousser les uns contre les autres. Et du coup, Hollande et sa rondeur, son apparente douceur, c'était l'antidote parfait à la Sarkozie, cette maladie qui épuisait la France depuis dix ans. Il allait y avoir du travail, mais ça allait être fait de façon plus juste, et surtout de façon normale, sur la durée, pas la précipitation. Un travail en profondeur, qui n'allait pas forcément se voir, ou beaucoup plus tard. C'est du moins ce qu'on lui demandait.

Et que lui reproche-t-on aujourd'hui ? Exactement de ne pas faire ce qu'il avait annoncé, c'est-à-dire de ne pas occuper incessamment l'espace médiatique à coup de formules chocs et d'avis définitifs. Je me doutais que ça allait arriver, mais pas à ce point. Et puis les médias, sevrés de petites phrases, de sentences xénophobes et de clash en tous jours, lui font payer ce calme trop paisible, qui nuit forcément à leurs chiffres d'audience. Franchement, c'était quoi ce festival de couvertures contre Hollande, du genre "bah alors qu'est-ce tu fous ?", "fini de rire", "est-il si nul ?"... totalement délirant. Comment ça, il gouverne mais ça ne se voit pas, et nous alors ?

Et puis y a Manuel Valls, qui a bien appris par cœur son "petit Sarkozy appliqué", qui tente d'imiter - et plutôt bien pour l'instant - le coup d'état médiatique réalisé par Sarkozy y a dix ans, au détriment d'un Chirac vieillissant. Là, c'est Hollande qui joue le rôle de Chirac, et Valls qui se balade. Mais, si son action contre les Roms est aussi honteuse que celle de ses prédécesseurs à Beauvau, ce n'est pas le cas dans les paroles. Quand Hortefeux ou Guéant accumulaient les horreurs sur les Roms, les Arabes et/ou les Musulmans, Valls ne dit rien de tel. C'est peut-être une petite différence, mais s'en est une réelle, du moins à mes yeux. On n'a pas l'impression que Valls prend du plaisir en ce qu'il fait, contrairement aux autres. Pourtant, je n'ai jamais été un fan de ce type, et ce n'est pas grâce à lui si je me mets un jour à voter Socialiste un jour. Parce qu'une chose est sûr, il sera candidat très vite, peut-être pas en 2012 mais après, c'est sûr et certain. Il ne raye pas le parquet, il l'arrache.

Voilà, pour la politique... et puis y a le PSG, bien sûr. C'est là que mon audience chute brutalement, mais c'est pas grave. Le PSG qui est encore loin d'avoir gagné d'avance le championnat, croyez-moi. Les dernières fois qu'il devait le gagner largement, en 1995-96 ou l'année dernière par exemple, il a échoué. A chaque fois, il est tombé sur des équipes improbables (Auxerre et Montpellier), qui gagnaient leurs matches de façon improbable, et qui n'ont rien fait ensuite, cette fois d'une façon tout à fait logique. Bref, c'était juste pour faire chier quoi.

Surtout, ce qui me gâche les bons résultats actuels, c'est qu'avec le statut acquis par le PSG, avec cette supposée supériorité obtenue grâce à des investissements hors du commun, j'ai l'impression de ne plus goûter complètement certaines victoires, parce que c'est soit-disant normal. Le PSG gagne 4-0 à Bastia ? Normal. 2-1 à Lille ? Normal. 4-1 contre Kiev en Ligue des Champions ? Normal. Il y a deux ou trois ans, de tels résultats auraient été tout simplement inespérés. Gagner à Bastia, oui, mais 4-0, et en ne forçant même pas en plus ? Et mettre 4 buts à Kiev ? Et battre Lille, l'autre favori du championnat et chez qui le club parisien ne gagne jamais, et sur sa pelouse ? Bah non c'est pas des exploits, puisqu'ils sont trop forts. Et du coup, c'est trop facile. Et si on gagne le championnat, pareil, ce sera trop facile. A force de dire que le PSG est trop fort, ils sont en train de ma gâcher le plaisir d'avoir enfin une équipe séduisante, après 15 ans d'attente. Quinze ans ! On n'a pas le droit d'être bon nous aussi ? Et si on l'est, c'est parce que c'est facile et normal ? Comme dirait ce connard de Nanard, "je vous emmerde".

De toutes façons, ce n'est jamais facile avec le PSG, il ne faut pas l'oublier. Parce que malgré nos bons résultats actuels, Marseille a six points de plus. L'année dernière aussi on était derrière Montpellier, tout le monde disait qu'on allait leur passer devant à un moment ou à un autre, et c'est vrai qu'on a tout gagné jusqu'à la fin, mais eux aussi, et au final les deux équipes ont terminé avec des scores de champion... pourquoi pas cette année ? Y a toujours un truc qui va pas avec ce club, foi de supporter. Je ne vois pas ce qui pourrais changer. De toutes façons, on en saura plus quand on aura joué Lyon et Marseille. Là, on sera un peu plus fixé. En espérant que la malédiction se lève - enfin.

Bon ben pour quelqu'un qui ne s'intéresse plus à l'actu... je crois que la perfusion est toujours là.

Je vous laisse !

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