vendredi 9 septembre 2011

Arche à Arc


Salut à tous,

Vous allez dire que je suis dingue, mais je l'ai fait. Ce matin, j'ai pris le RER à 8h30, je suis descendu à la Défense dans un flot de cadres sentant la cocote onéreuse et la nuit courte, je suis monté sur le parvis, au pied de l'arche, et j'ai couru, direction l'Arc de Triomphe, à six kilomètres de là, et sans doute la place de la Concorde, deux kilomètres plus loin.

Ce truc m'est venu il y a quelques jours, après un ciné près des Halles. Assis en pleine nuit avec mon Amour dans les sièges verts du jardin des Tuileries, au bord d'un de ses deux bassins, nous admirions la perspective lumineuse de la plus belle avenue du monde jusqu'au monument construit en l'honneur du génie napoléonien. Et je me suis dis que les Champs faisant deux kilomètres, d'après ce que j'avais entendu ou lu, et que la distance entre les deux arches était, elle, de six, ça collait avec la distance que je parcourais en général quand je courrais une heure, à savoir entre huit et neuf kilomètres. Je me suis donc dis à ce moment là que ce serait marrant de vérifier tout ça en effectuant ma course tri hebdomadaire sur cette distance.

Au départ, je voulais le faire dans l'autre sens : partir de la place de la Concorde pour arriver à la Défense. Mais j'ai vite changé d'avis, notamment parce que ça grimpe pas mal pour aller à l'arche de la Défense. Et puis, si je débordais, je finissais dans les Tuileries, voire au Louvre, c'était plus sympa que le parc moche qui se situe derrière la Défense.

J'ai donc franchi le pas ce matin, conscient que ça n'allait pas avoir grand chose à voir avec ce que je faisais habituellement, à savoir des allers retours dans le parc de Maisons Laffitte. Là j'allais faire que de la ville, ou presque, avec des gens, une tonne de voitures qui puent du cul et des feux rouges extrêmement énervant. En l'occurrence, tout ça n'a pas loupé.

Bien accompagné par "the bay", de Metronomy, je surfe donc entre les attachés-case et les têtes embrumées, descendant le parvis jusqu'au pont de Neuilly, en à peu près sept minutes. Sur ce dernier et au-delà, le problème de courir à côté d'un bouchon, c'est qu'on emmagasine deux fois plus vite les gaz généreusement largués par ces plaies de la civilisation, qui devraient être interdites en ville (mais tellement bonnes à conduire), les bagnoles. Je dois donc avoir les poumons particulièrement encrassés, à l'heure où je vous parle...

je traverse ensuite Sarkoland sur la grande avenue dont je n'ai pas retenu le nom, et j'arrive Porte Maillot après 25 minutes de course. En chemin, j'ai du plusieurs fois littéralement m'arrêter aux feux, ce qui m'a prodigieusement énervé. Ça énerve mon coach, mais je ne supporte pas l'idée de m'arrêter, je ne peux m'empêcher de me dire que si je m'arrête tout le temps, autant ne pas courir. Au final, j'ai du bien perdre cinq minutes sur l'heure que j'ai effectuée... j'ai bien essayé de rester en mouvement en attendant que le feu daigne me libérer, j'ai aussi grillé quelques feux, mais bon... après un feu, mes mollets protestent toujours moins qu'avant, ce n'est pas un hasard... faut que je me sorte tout ça de la tête, mais j'ai du mal. Au moins dans mon parc ça m'arrive jamais :p

La porte Maillot est évidemment un véritable nœud dans ce domaine, tout comme le sera le rond-point des Champs que j'atteindrais après avoir gravi le faux-plat de l'avenue de la Grande Armée. Une fois de plus je constate que lorsque je change de décor, la course se déroule comme une fleur, ou presque. Ça avait été le cas à Nantes, et en Bretagne auparavant... j'ai bien les jambes un peu lourdes en arrivant sur le rond-point, mais je ne suis pas fatigué. J'hésite entre emprunter le tunnel qui passe sous l'Arc ou faire le tour, mais j'opte vite pour la solution extérieure. C'est quand même plus sympa, malgré les feux, et puis j'évite un escalier...

Me voilà donc sur les champs. Jusque là, j'ai croisé un seul joggeur, une joggeuse pour être précis... Je fais mon jogging sur les Champs, c'est quand même pas mal. Il me reste 25 minutes de course, ça me paraît beaucoup, et je me doute déjà que je vais aller plus loin que la Concorde, c'est une certitude. Je suis tellement bien que je me rend compte trop tard que j'écoutais "Looking for the Summer", de Chris Rea. C'est Dick Dale et son "Misirlou" qui me sortent de ma torpeur.



J'arrive à la moitié des Champs, et il me reste encore 15 minutes de course. me voilà sur sa partie la moins intéressante, avec ces arbres, le studio Gabriel et les vendeurs (fermés) de crêpes. Malgré les feux, je traverse la Concorde, puis les Tuileries, et je termine... au Louvre ! Purée, je m'y attendais pas. Je viens de traverser la moitié de Paris en une heure ! Ça aide pas mal à relativiser la taille de cette ville, qu'on s'imagine immense quand on se contente d'emprunter le métro ou les bus. De la Défense, le rond-point des Champs semble presqu'aussi éloigné que la ligne des Pyrénées du château cathare de Saissac... En plus ça m'arrange, le RER est à côté :p En tous cas, je ne me gène pas pour savourer mon plaisir. J'avais du mal à matérialiser dans ma tête la distance que je courrais en une heure en tournant en rond, maintenant je sais.

Je fais mes étirements le long du mur du Conseil d’État. Et histoire de me faire plaisir, je vais déguster un petit dej au McDo, et notamment le délicieux Egg McMuffin :D Oui bon eh oh.

Je vous laisse.

3 commentaires:

Mona a dit…

bravo !

Zaza a dit…

C'est toujours important de matérialiser la distance qu'on fait. C'est toujours impressionnant.

Gildas Devos a dit…

Faut reconnaître...