samedi 23 octobre 2010

Les petits mouchoirs


Salut à tous,

Hier soir, petite sortie entre amis au cinéma. On est allé voir un film que tout le monde va voir apparemment, vu la file d'attente, les Petits Mouchoirs, de Guillaume Canet. Après avoir mangé chez Noura, le Libanais en face de l'UGC d'Opéra, on a justement intégré la file d'attente, alors qu'on avait déjà acheté nos billets... donc au final l'intérêt de les acheter avant ne saute pas aux yeux. Enfin bon.

On retrouve donc M. dans le file, vu qu'elle avait fini de manger avant nous. On discute un peu, et puis tout d'un coup, alors que la queue se met enfin en branle, un type commence à râler derrière nous. Il nous reproche d'être cinq alors qu'on était un avant. Il nous dit que lui a un bus de 40 Maori et qu'il peut les appeler, si on veut. A noter que ce grand courageux a attendu qu'on commence à avancer pour nous emmerder. Je lui dit de les appeler, ses Maori, ils seront très certainement plus sympas que lui. Et puis, ils seraient derrière nous, eux aussi...

C'est typiquement le genre de tête à claque que j'ai envie d'honorer : mesquin, tatillon, bien conscient qu'il a la société derrière lui... et pleutre. Le genre de connard à envoyer chier les pauvres étudiants qui l'appellent pour lui vendre des abonnements de téléphone, comme s'il avait le patron d'Orange au bout de fil. Peu de chance qu'il soutienne la grève pour les retraites, c'est sûrement un jugement hâtif, mais peu de chance que je me trompe.

Après l'avoir envoyé chier dans les règles de l'art, je file au bout de la queue - qui s'était énormément allongée entre temps, évidemment, vu que quand on est arrivé il y avait, quoi, dix personnes derrière nous - pour démontrer à monsieur Maori la connerie abyssale de son raisonnement. Ben ouais, c'est pas comme si on faisait la queue pour avoir des billets, et encore moins pour obtenir un coupon pour avoir 125 grammes de viande en 1942 : les billets, on les a déjà, et de toutes façons notre amie M., qui ELLE avait le "droit" d'être devant ce bon samaritain, nous aurait gardé nos places ! Donc on aurait été assis au même endroit ! Et effectivement c'est ce qui se passe : je rentre parmi les derniers dans la salle, ou une place m'attends près de mes amis. Je m'y assois, non sans avoir fait un petit coucou à mon ami crâne d'oeuf, assis un peu plus haut. Ah ça, les moments où il vaudrait mieux fermer sa gueule, c'est sacré hein ! C'est toujours utile quand une connerie veut se faire la belle.

Place au film. J'y suis allé avec un a priori mitigé : les films français dans ce genre, c'est quelques bonnes répliques, et beaucoup de scènes à table. En fait c'est plutôt un bon film, avec d'excellentes répliques, des fous rires, d'excellents acteurs (Cluzet, Bonneton, Cotillard...)... et beaucoup de scènes à table, mais on ne se refait pas. La fin est juste un peu... surchargée, suspecte lacrimalement. Mais j'ai passé un excellent moment.

Il aborde surtout le thème de l'amitié, et des petits mensonges ordinaires de la vie en société. Moi ça ne me choque pas, parce que c'est naturel. Enfin c'est naturel, non justement, ça ne l'est pas, mais c'est ce qui nous différencie des animaux : on a la capacité de réfléchir, et de ne pas toujours dire ce qu'on pense. Parce que figurez-vous que si tout le monde se disait ce qu'il pensait... et ben en fait c'est déjà arrivé, ça s'appelait la préhistoire, c'était très sympa comme période, vu que si on n'aimait pas un truc chez son voisin, suffisait de lui foutre un grand cou de masse dans la tête. Du coup l'espérance de vie ne dépassait pas les 30 ans, donc pas de problème de retraite.

L'amitié, comme l'amour, ce n'est pas trouver des gens exactement pareil que nous, parce que dans ce cas on peut toujours chercher, ça n'existe pas. Les groupes d'amis tous pareils, ça n'existe pas. Dans mon groupe à moi, auquel je tiens comme à la prunelle de mes yeux, on est deux ou trois à aimer, ou tolérer, le foot, alors que moi c'est une grande partie de ma vie. Je pourrais me faire des amis qui aiment autant le foot que moi, mais ça ne me vient pas à l'idée, parce que ce serait chiant. En plus ils ont 10 ans de moins que moi... Donc si on veut se faire des amis, faut savoir faire avec leurs défauts, leurs différences comme avec leurs qualités, pas le choix, c'est même enrichissant. Dans ce cas, faut savoir mettre des petits mouchoirs dessus, comme dirait l'autre. L'avantage c'est qu'on peut toujours les enlever si y a besoin, ça fait toujours du bien. Mais les gens qui ne ressentent pas le besoin d'agresser les gens sur tout et rien ne sont pas des monstres non plus. On ne peut pas nous apprendre durant toute notre enfance à être gentils, sociables, ne pas nous engueuler avec nos copains pour au final nous demander l'inverse une fois grands.

Je vous laisse.

1 commentaire:

Morgane a dit…

J'savais pas que tu lui avais fait coucou :p