jeudi 7 octobre 2010

Marche et rêve


Salut à tous,

Dans le cadre de mon "régime" - je n'aime pas ce mot, d'abord parce que c'est un marronnier médiatico-économique, comme "franc-maçons" ou "immobilier", ensuite parce que c'en est pas vraiment un, vu que je compte manger éternellement comme ça, mais j'en ai pas d'autre sous la main - qui bat un peu de l'aile depuis deux semaines malgré tous mes efforts, je marche beaucoup. J'essayais déjà de marcher de temps en temps, mais très ponctuellement, pas du tout régulièrement et rarement intensément. La vérité si je mens.

Depuis mon hôpital de jour, y a pile un mois, je marche deux fois par semaine, à chaque fois environ une heure, et si possible assez intensivement. C'est-à-dire en limitant les pauses, et en marchant vite. Cette dernière auto-consigne n'étant pas difficile à réaliser, si on considère que ma démarche, d'ordinaire, fait plus penser à celle d'un pachyderme qui aurais déconné à l'Hippopotamus qu'à autre chose.

Je pourrais le faire dans le parc de Maisons Laffitte, qui est idéal pour ça - arbres/petits oiseaux/grandes avenues/pas loin - , mais je le fais plutôt dans Paris. Pourquoi ? Aucune idée, c'est justement la question que je me posais, il va falloir y remédier. Toujours est-il que c'est le cas, et qu'il y a pire comme décor pour marcher.

Paris est génial, parce qu'il est à l'image de la France : il est terriblement multiple. Y a pas un endroit qui ressemble à un autre. Trouvez-moi un point commun entre les Grands Boulevards et Belleville, entre Montparnasse et les Halles, entre les Champs-Elysées et la Butte aux Cailles... c'est pas gagné. Pourtant, quand vous marchez et traversez à votre rythme des quartiers aussi différents, vous voyez un lien et en même temps, les différences vous sautent aux yeux. C'est assez tripant. Par exemple, les Grands Boulevards s'arrêtent quasi physiquement après la Porte Saint-Martin, pour laisser place au quartier de la République.

Et marcher dans une grande ville, plutôt que la rendre immense, ça la rend plus petite. Je m'explique : quand vous prenez le métro pour aller d'un quartier à un autre, c'est comme si on reliait deux endroits qui n'ont aucun lien, deux lieux différents. Alors que quand vous marchez de l'Opéra au Père Lachaise, ou de la Gare d'Austerlitz à la rue de la Convention, vous visualisez très bien le chemin entre les deux, vous les reliez, et finalement vous vous dites que si c'est faisable à pied, c'est que ce n'est pas si éloigné que ça. Du coup, Paris, qu'on passe notre existence à relier en métro ou bus, paraît plus petit. Capiche ? On se rend compte alors qu'au Moyen-Âge, quand Paris n'existait que du Louvres à la Bastille, c'était quand même assez commun de le parcourir à pied quand on n'avait pas les moyens de se payer une calèche.

Là, je reviens d'une petite marche pendant ma pause. Je suis donc parti de mon taf, près du Père Lachaise, en haut de l'avenue de la République, que j'ai descendu en partie pour rejoindre, par des petites rues, le Boulevard Voltaire, d'où j'ai longuement emprunté la rue Popincourt, où je vous mets au défi de trouver une boutique non tenue par un(e) Asiatique. Ensuite je suis remonté, notamment par la rue de Charonne et divers détours, puis je suis passé devant le cours Simon, que je ne soupçonnais pas être aussi proche, la rue de la Folie Régnault et voilà que me vlà. Un peu moins d'une heure de marche au pas presque de course. Je suis cassé, en sueur, bref content de moi :D

Je vous laisse.

2 commentaires:

Zaza a dit…

Avec de bonnes chaussures ? :p

Amandine a dit…

Faut qu'on se (re)fasse la traversée de Paris !!!