mercredi 22 décembre 2010

Noël blanc, blanc bonnet


Salut à tous,

Voilà, on est en plein dedans, c'est Noël. C'est impossible de passer à côté, alors que la fête de l'Aïd, par exemple, ben c'est nettement moins inévitable. On peut vivre sans savoir qu'elle est passée, alors que Noël, non, même les Musulmans en bouffent des tartines. C'est dans ces moments là qu'il est bon de rappeler que nous vivons dans un pays laïque, et que l'église est séparée de l'état depuis plus de deux siècles. Mais il est vrai que Noël, sauf pour les pratiquants et les chaînes de télé qui persistent à diffuser les messes de Noël le 24 au soir, a pour beaucoup de gens cessé depuis un moment d'être une fête religieuse, pour devenir une fête commerciale.

Pourtant, durant toutes ma vie passée chez mes parents, athées convaincus, en bons communistes, il y avait au pied du sapin une crèche avec tout le bazar dedans : le mioche, les tontons, la vache, l'âne et tutti quanti. Et jusqu'à ce que la patience de nos ainés ne faiblisse, nous devions attendre minuit pour recevoir nos cadeaux. Aujourd'hui, c'est 22 heures, avant le dessert... L'impatience était à son comble, on trépignait, on geignait, on devait être mais... infects, insupportables. Quand y avait des petits avec nous, qui n'avaient pas encore perdu la dernière illusion de leur vie, on était chargé de les emmener jouer avec nous dans les chambres pendant que le Père Noël œuvrait dans le salon. J'imaginais alors les adultes s'agiter, aller dans le froid jusqu'aux voitures chercher les cadeaux et les entasser au pied du conifère sacré. Je ne me sentais plus pisser le jour où j'ai été convié à ce bal. Auparavant, tout en surveillant les plus petits - mon cousin et mon petit frère, en fait - on allait se poster en haut de l'escalier avec mes frères pour surveiller si tout se passait bien.

J'ai bien aimé Noël tant que je recevais des cadeaux d'enfant, je le racontais déjà l'an dernier. Des jouets, des bouquins... mais quand j'ai commencé à recevoir des pulls ou des gants, voire du parfum, à partir de mon adolescence, cette fête m'a de suite beaucoup moins émerveillé. Ce matérialisme avéré m'étonne de moi-même, moi qui porte à la tenue de n'importe quel objet, quel qu'il soit, un entretien très relatif, mais ce paradoxe s'explique à mon avis par le symbole même : je ne voulais juste pas être considéré comme un adulte, parce que l'enfance, c'est quand même ce qui se fait de mieux. Aucune responsabilité, le couvert et le toit garantis, et surtout ce moment, unique dans la vie, où les erreurs ne sont pas rédhibitoire car riches en enseignement, donc sans conséquences réelle. Ensuite, c'est fini, terminé. Pas de cadeaux.

Il y a une autre chose qui a changé, c'est la neige. Quand j'étais petit, dans les années 80, elle n'était pas rare. Je me rappelle de matins épiques où le simple fait d'arriver à mon arrêt de bus pour aller au collège tenait de la gageure, je me pétais la tronche régulièrement, à la Noureev. Mais à partir des années 90 elle était carrément devenue absente, hormis une fois par hiver, et encore. Et depuis deux ans, c'est hallucinant, ça n'arrête pas, c'est pas dur. Les narquois du climat s'en donnent évidemment à cœur joie, genre c'est la preuve que le réchauffement climatique est l'œuvre de l'imagination désœuvrée de bobos parisiens gavés de bio. Sauf que c'est la preuve du dérèglement, justement ! D'abord, ce n'est pas parce que ça caille en France que ça caille sur toute la planète. Ensuite, le réchauffement fait fondre les glaces du pôle, ce qui refroidit le Gulf Stream, ce courant d'eau chaude qui entretient un climat tempéré sur l'Atlantique Nord ! Et ça ne va pas s'arranger ! Le réchauffement climatique ça ne veut pas dire qu'il fait plus chaud, bêtement, ça veut surtout dire que les eaux montent, et qu'il fera plus chaud l'été et plus froid l'hiver ! C'est quand même pas compliqué ! Pourquoi je n'ai entendu que les sceptiques, et aucun avis scientifique ? Punaise...

Bref donc la neige participe à Noël, alors que j'ai été habitué pendant des années à des Noëls gris, et pas blancs. Vais-je recroire un jour au vieux barbu ? La deuxième place du PSG à une journée de la fin des matches allers aurait tendance à y participer, elle aussi...

Je vous laisse.

2 commentaires:

Amandine a dit…

Tiens, j'ai croisé ton barbu, et il m'a donné un truc pour toi, et ce n'est ni un vêtement, ni du parfum :D Mais il m'a dit que tu n'étais pas passé loin, heureusement que tu as été sage !

:x

Gildas Devos a dit…

Ah bon c'est quoi ? :D