lundi 9 avril 2012

Un sens parfait


Salut à tous,

C'est en direct de mes vacances chez moi que je renoue avec l'écriture, après plusieurs postes où je me contentais de l'image. Et le lundi de Paques, ce qui est génial c'est qu'il y a absolument rien à faire dehors, à part se balader ou aller au ciné. Vous me direz, c'est pas mal, et c'est d'ailleurs ce qu'on va probablement faire. Dès qu'on aura décidé de se bouger les miches.

Hier, tandis que le PSG remportait le Clasico manifestement par hasard, vu les commentaires et les articles que j’ai lu ici ou là, on est allé se faire un ciné, justement. On avait le choix : soit on allait se voir le Marsupilami, mais pour cela il allait nous falloir défier une queue de 3 kilomètres devant la salle, soit on allait se voir un film qu'on voulait voir depuis quelques temps, "Perfect Sense". Vu que le Marsu risque de passer pendant très longtemps et dans des salles moins pleines, on a choisi l'autre. N'empêche, la salle était pleine quand même, mais elle était plus petite.

On a bien fait, parce que ce film était génial, franchement. Je vous préviens, je vais raconter le film, donc si vous voulez aller le voir, et je vous le conseille, allez voir ailleurs si j'y suis, et revenez après, merci. En revanche, si ça ne vous intéresse pas, je ne vois pas pourquoi vous continuez à lire. En fait, je me demande si ce post a un intérêt. Bref, je continue quand même.

Ewan McGregor - la raison principale pour laquelle mon Amour voulait voir ce film - et Eva Green - la mienne - sont à Glasgow - notre raison commune -, ils tombent amoureux, intrigue banale. Sauf qu'en fait, la population mondiale se met à perdre un par un ses cinq sens, et eux avec. Et ce qui est intéressant, c'est des voir comment les gens s'adaptent à ces handicaps successifs.

Par exemple, le personnage de McGregor est chef dans un restaurant. Quand les gens commencent à perdre leur odorat, plus personne ne vient. Du coup, ils se mettent à beaucoup plus saler et pimenter leurs plats, pour compenser. Puis vient le goût, alors là ça pose carrément problème. Mais là encore, les gens vont s'adapter, ils vont aller au resto non pas pour bien manger, mais pour s'inviter entre eux. Au restaurant, ils essaieront de rendre leurs plats plus agréables au niveau de la texture, du craquant. Et puis il faut reconnaître que ces deux sens ne sont pas vraiment vitaux, la vie continue plutôt facilement. C'est juste que sentir ou goûter la peau de quelqu'un, c'est quand même sympa, et puis ce souvent eux qui aident à se souvenir.

Les choses se gâtent quand l'audition disparaît. Là, les gens s'enferment chez eux, ils apprennent à communiquer par signes, mais ce n'est pas aussi simple que ça. On se rend compte combien ça doit être terrifiant de ne plus entendre quoique ce soit, notamment sa voix. Le film lui-même s'y met : on n'entend plus que de la musique et la voix off d'Eva Green.

Le film se termine quand, fâchés, les deux amants se retrouvent dans la rue, après avoir failli se manquer à cause de leur surdité. Au moment pile où ils se retrouvent, ils deviennent aveugles. Résumons : ils n'ont plus d'odorat, de goût, ils sont sourds et aveugles. En gros, ils n'ont plus que le toucher. De cette manière déjà, je ne vois pas comment ils pourraient survivre longtemps, surtout que tout le monde est pareil autour d'eux. La suite logique sera qu'ils perdent leur dernier sens, le toucher.

Là, c'est impossible d'imaginer. Quoiqu'il se passe autour de vous, vous ne le savez pas. Si vous tombez, vous ne vous en rendez pas compte. Si vous cherchez à manger, vous ne pouvez y arriver, pareil pour boire. En gros, en quelques semaines, l'humanité s'éteint, et de façon atroce. Heureusement, le film s'arrête quand ils deviennent aveugles... un film muet, encore, ça passe, ça peut même gagner des Oscars, mais un film muet et tout noir... ça n'a plus grand intérêt. C'est un peu comme les monochromes en peinture, en pire.

Dommage juste qu'on ne voit pas complètement comment une relation amoureuse peut évoluer avec la perte des sens. Comment peut-on aimer quelqu'un sans le toucher, le sentir, le voir, l'entendre ? Difficile de retranscrire ça à l'écran.

Ce film entre aussi dans la mode actuelle des films de contamination, notamment par la nourriture ou la pollution, qui travaille autant la population que les réalisateurs. On en avait vu un autre récemment, "Contagion", avec Kate Winslet et Marion Cotillard, de Steven Soderbergh, particulièrement réussi également.

Bref, allez le voir, si ça ne vous embête pas d'aller voir un film dont vous connaissez la fin :p

Je vous laisse.

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