Salut à tous,
Hier j'ai revisité Versailles, avec mon Amour et mes amis qui s'apprêtent à repartir au Québec. Mais comme la première fois que j'y étais allé, je n'étais qu'un môme en voyage scolaire, je n'avais quasiment aucun souvenir de cette affaire. Du coup, pour moi, c'était quasiment une première.
Bien qu'il ait été ensuite habité par son arrière-petit-fils Louis XV puis par le petit-fils de ce dernier, Louis XVI, et enfin par Napoléon et sa famille (mais uniquement au Grand Trianon), Versailles est presqu'entièrement dédié à Louis XIV, sa vie, son œuvre. Enfin sa vie surtout, parce que vous le savez peut-être, si Louis XIV est sans doute le Roi français le plus connu dans le monde, c'est sûrement celui qui a l’œuvre la moins intéressante. En tous cas, comparé à la longueur de son règne (72 ans, le plus long de l'histoire), cette dernière est ridicule.
La seule chose que le Roi Soleil est faite, et François Reynaert en parle très bien dans son bouquin que je dévore toujours (j'en arrive tout doucement à la Grande Guerre, c'est dire si j'ai encore pas mal de trucs à lire :p), c'est magnifier le concept d'absolutisme, qui existait déjà avant lui mais qu'il a renforcé. Il a porté à des hauteurs jamais vues avant et même après le concept de culte de la personnalité, concept qui est pourtant très répandu chez les chefs d'état. Mais à côté de lui, la plupart d'entre eux ont la confiance en soi de Philippe Poutou.
Son coup de génie, c'est d'avoir réussi à transformer la noblesse française, jusque là indisciplinée envers la couronne française, en une assemblée de moules trop cuites, un aréopage de suceurs de boules sirupeux et suiveurs. Du matin au soir, l'endroit où il faut être, c'est autour du Roi, à l'admirer se faire curer les pieds et poser une pèche. L'évènement de son règne, c'est son opération d'une fistule anale, en 1686. Le Roi décide de tout dans le royaume, absolument tout, et notamment de savoir si le Duc de Montalembert ou le Comte de Troufignon aura l'insigne honneur de venir l'admirer en train de se soigner le cul. L'élu, qui rendra fou de jalousie ses tristes congénères, n'aurait certainement laissé sa place pour rien au monde.
Louis XIV a réussi un autre exploit, mais en revanche il n'est évidemment pas le seul dans l'Histoire de France dans ce cas : il a saigné son peuple d'impôts ignobles, histoire de construire des palais un peu partout et pour n'importe qui, et de faire des guerres inutiles aux frontières, histoire de garder haute la Gloire de la France - enfin la sienne, surtout.
Louis le Grand, comme on l'appelle étrangement, est donc peut-être le premier candidat de télé-réalité de l'Histoire, mais qui aurait réussi : il a bâti sa gloire sur son image, qu'il a travaillée jusqu'au moindre détail histoire de rester comme le plus grand Roi de France de tous les temps. Pourtant, dans le détail il aura du mal à faire mieux, en terme d’œuvre politique ou nationale, que Louis XI, Philippe-Auguste ou Henry IV. En poussant à l'extrême le concept d'absolutisme, en rendant fou de rage son peuple, il a peut-être aussi causé la perte de sa lignée, moins d'un siècle plus tard. C'est pourtant le moins méchant d'entre eux, Louis XVI, qui paiera le prix du délire égotique de son aïeul.
Au passage, c'est un truc récurrent : dans les dictatures, c'est souvent le moins méchant qui trinque. Lors des révolutions arabes récentes, les seuls régimes qui sont tombés quasiment pacifiquement sont ceux qui n'ont pas fait tirer sur la foule (Tunisie, Egypte...). Même chose pour l'URSS, qui a pris fin grâce à la compréhension de Gorbatchev, qui est un héros dans le monde malgré son statut de dernier chef soviétique de l'URSS.
Bref, Louis XIV nous a laissé Versailles, évidemment. A quel prix, c'est difficile à dire, mais il était élevé, ça c'est sûr. Les plus grandes œuvres humaines de l'Histoire ont souvent coûté très cher. Combien d'esclaves ont péri sous les pierres des Pyramides ? Pourtant aujourd'hui, tout le monde s'accorde à dire que leurs constructions est une bénédiction pour l'Humanité. Les esclaves qui ont sué sang et eau pour tirer des blocs de 300 tonnes (!) en haut des Pyramides et à coups de fouet ne devaient pas partager notre avis béat.
J'ai moins kiffé le château. D'abord, le terme de "château" pour qualifier ce palais me hérisse le poil. En France, on nomme "château" tout et n'importe quoi. La preuve, on surnomme le Palais de l'Elysée le "Château" ! Je suis désolé, mais il y a une différence entre un palais et un château. Ces derniers sont faits pour faire la guerre, et notamment protéger un Roi, un Prince, un noble et sa ville, son peuple. Il sont munis de tours, de créneaux, de canons, etc. Ils sont massifs, peu gracieux, remplis de soldats sales, ils sont en général construits sur des hauteurs pour les rendre encore moins faciles à attaquer, et se voient de loin. Du coup, Versailles est hors sujet. Il a été pris par le Peuple de Paris - et notamment ses femmes - en moins d'une journée lors de la Révolution...
Dans le monde Anglo-Saxon, on fait la différence. Les palais sont des palace, et les châteaux, des castle. La preuve, c'est qu'en Anglais, le château de Versailles se nomme... the Palace of Versailles. C'est-à-dire que les Anglais sont un peuple guerrier, et s'ils ont une langue moins riche que la notre - juste ce qu'il faut, en fait -, ils savent mettre les bons mots aux bons endroits. Allez voir un castle anglais, celui d'Arundel par exemple, que je connais un peu, et vous comprendrez la différence. Parce des châteaux comme ça en France, qu'on appelle en fait châteaux forts, il y en a finalement pas beaucoup.
Bref, j'ai moins kiffé. D'abord, je l'ai dit, tout tourne autour de Louis XIV, qui me fascine autant que Loana ou Jean-Pascal. Les trucs sur Napoléon, notamment l'expo sur les peintures de ses batailles pars Louis-François Lejeune, un peu plus. Il faut dire qu'en revanche, je suis un peu fan de Napoléon. Certes, il fut aussi égocentrique que Louis XIV, il a également saigné son peuple, mais lui était un authentique génie militaire, comme peu d'hommes l'ont été dans l'Histoire du Monde (César, Hitler, Alexandre ?), et notamment en France. Et puis il a laissé à la France l'Université et le Code Civil, quand même. Pas vraiment un ange, aucun de ses prédécesseurs ne le fut, mais au moins il est fascinant pour d'autres raisons autre que par sa seule personne. Il a marqué l'Histoire de l'Europe, la remodelant au gré de ses conquêtes. Louis XIV aussi a fait la guerre - ils l'ont tous fait, ça faisait quasiment partie du devoir d'un monarque en Europe... - mais avec moins de succès.
Bref, assez de digression. J'ai moins kiffé notamment parce qu'il y avait un monde dans le Château... invraisemblable. Les moutons filant à l’abattoir se marchent moins dessus. Le chemin qui nous fait visiter les différentes pièces n'est pas large, et les groupes de touristes nombreux. Pour réussir à s'approcher, il faut avoir des épaules, et j'en ai. Mais si je m'en étais servi, il y aurait eu des blessés. Heureusement qu'il y avait la galerie des glaces, un peu plus large. Mais pompeuse, tellement pompeuse !
Heureusement, il y a le jardin, symétriquement parfait, immense (6 kilomètres de long il me semble) et superbe sous le soleil. Le plus beau semble pourtant se situer à l'abri des regards, tout au bout. Après avoir visité les Grands et Petits Trianons (fruit des caprices de Marie-Antoinette, que le cinéma américain tente désespérément de faire passer pour une pauvre petite victime de son temps, alors qu'elle n'a fait que vider les caisses d'un royaume dont elle se fichait éperdument, juste pour son bon plaisir, parce qu'elle s'ennuyait, choupette), il faut passer le Temple de l'Amour puis marcher un peu pour se retrouver au Hameau de la Reine. Là, attention merveille.
On a l'impression d'être dans un décor de cinéma, dans la Comté des Hobbits. Les maisons sont coquettes, avec des toits de paille, des escaliers en colimaçon, des petits jardins, un lac avec des cygnes glissant dessus, un ferme avec des vrais animaux dedans (chèvres, brebis, ânes, moutons...)... un paradis. Tout ça parce que Louis XVI a eu envie de faire plaisir à sa femme, qui s'ennuyait vu qu'il ne l'honorait jamais (il a fallu 7 ans pour qu'il la touche). Deux palais et un village juste pour elle : la preuve que même quand il n'est pas réel, l'amour peut faire faire n'importe quoi aux gens, du moment qu'ils y mettent le prix.
Bref voilà, la visite de tout ça nous a quand même pris 7 heures (!), et nous a coûté des coups de soleil (j'ai la face comme un homard, malgré ma casquette) et des jambes encore douloureuses ce matin. Mais quand même de très belles images dans la tête. Merci au Peuple Français d'avoir subit tout ça pour nous permettre de voir tout ça :p N'empêche, 18 euros c'est pas donné.
Bref, je vous laisse.
Hier j'ai revisité Versailles, avec mon Amour et mes amis qui s'apprêtent à repartir au Québec. Mais comme la première fois que j'y étais allé, je n'étais qu'un môme en voyage scolaire, je n'avais quasiment aucun souvenir de cette affaire. Du coup, pour moi, c'était quasiment une première.
Bien qu'il ait été ensuite habité par son arrière-petit-fils Louis XV puis par le petit-fils de ce dernier, Louis XVI, et enfin par Napoléon et sa famille (mais uniquement au Grand Trianon), Versailles est presqu'entièrement dédié à Louis XIV, sa vie, son œuvre. Enfin sa vie surtout, parce que vous le savez peut-être, si Louis XIV est sans doute le Roi français le plus connu dans le monde, c'est sûrement celui qui a l’œuvre la moins intéressante. En tous cas, comparé à la longueur de son règne (72 ans, le plus long de l'histoire), cette dernière est ridicule.
La seule chose que le Roi Soleil est faite, et François Reynaert en parle très bien dans son bouquin que je dévore toujours (j'en arrive tout doucement à la Grande Guerre, c'est dire si j'ai encore pas mal de trucs à lire :p), c'est magnifier le concept d'absolutisme, qui existait déjà avant lui mais qu'il a renforcé. Il a porté à des hauteurs jamais vues avant et même après le concept de culte de la personnalité, concept qui est pourtant très répandu chez les chefs d'état. Mais à côté de lui, la plupart d'entre eux ont la confiance en soi de Philippe Poutou.
Son coup de génie, c'est d'avoir réussi à transformer la noblesse française, jusque là indisciplinée envers la couronne française, en une assemblée de moules trop cuites, un aréopage de suceurs de boules sirupeux et suiveurs. Du matin au soir, l'endroit où il faut être, c'est autour du Roi, à l'admirer se faire curer les pieds et poser une pèche. L'évènement de son règne, c'est son opération d'une fistule anale, en 1686. Le Roi décide de tout dans le royaume, absolument tout, et notamment de savoir si le Duc de Montalembert ou le Comte de Troufignon aura l'insigne honneur de venir l'admirer en train de se soigner le cul. L'élu, qui rendra fou de jalousie ses tristes congénères, n'aurait certainement laissé sa place pour rien au monde.
Louis XIV a réussi un autre exploit, mais en revanche il n'est évidemment pas le seul dans l'Histoire de France dans ce cas : il a saigné son peuple d'impôts ignobles, histoire de construire des palais un peu partout et pour n'importe qui, et de faire des guerres inutiles aux frontières, histoire de garder haute la Gloire de la France - enfin la sienne, surtout.
Louis le Grand, comme on l'appelle étrangement, est donc peut-être le premier candidat de télé-réalité de l'Histoire, mais qui aurait réussi : il a bâti sa gloire sur son image, qu'il a travaillée jusqu'au moindre détail histoire de rester comme le plus grand Roi de France de tous les temps. Pourtant, dans le détail il aura du mal à faire mieux, en terme d’œuvre politique ou nationale, que Louis XI, Philippe-Auguste ou Henry IV. En poussant à l'extrême le concept d'absolutisme, en rendant fou de rage son peuple, il a peut-être aussi causé la perte de sa lignée, moins d'un siècle plus tard. C'est pourtant le moins méchant d'entre eux, Louis XVI, qui paiera le prix du délire égotique de son aïeul.
Au passage, c'est un truc récurrent : dans les dictatures, c'est souvent le moins méchant qui trinque. Lors des révolutions arabes récentes, les seuls régimes qui sont tombés quasiment pacifiquement sont ceux qui n'ont pas fait tirer sur la foule (Tunisie, Egypte...). Même chose pour l'URSS, qui a pris fin grâce à la compréhension de Gorbatchev, qui est un héros dans le monde malgré son statut de dernier chef soviétique de l'URSS.
Bref, Louis XIV nous a laissé Versailles, évidemment. A quel prix, c'est difficile à dire, mais il était élevé, ça c'est sûr. Les plus grandes œuvres humaines de l'Histoire ont souvent coûté très cher. Combien d'esclaves ont péri sous les pierres des Pyramides ? Pourtant aujourd'hui, tout le monde s'accorde à dire que leurs constructions est une bénédiction pour l'Humanité. Les esclaves qui ont sué sang et eau pour tirer des blocs de 300 tonnes (!) en haut des Pyramides et à coups de fouet ne devaient pas partager notre avis béat.
J'ai moins kiffé le château. D'abord, le terme de "château" pour qualifier ce palais me hérisse le poil. En France, on nomme "château" tout et n'importe quoi. La preuve, on surnomme le Palais de l'Elysée le "Château" ! Je suis désolé, mais il y a une différence entre un palais et un château. Ces derniers sont faits pour faire la guerre, et notamment protéger un Roi, un Prince, un noble et sa ville, son peuple. Il sont munis de tours, de créneaux, de canons, etc. Ils sont massifs, peu gracieux, remplis de soldats sales, ils sont en général construits sur des hauteurs pour les rendre encore moins faciles à attaquer, et se voient de loin. Du coup, Versailles est hors sujet. Il a été pris par le Peuple de Paris - et notamment ses femmes - en moins d'une journée lors de la Révolution...
Dans le monde Anglo-Saxon, on fait la différence. Les palais sont des palace, et les châteaux, des castle. La preuve, c'est qu'en Anglais, le château de Versailles se nomme... the Palace of Versailles. C'est-à-dire que les Anglais sont un peuple guerrier, et s'ils ont une langue moins riche que la notre - juste ce qu'il faut, en fait -, ils savent mettre les bons mots aux bons endroits. Allez voir un castle anglais, celui d'Arundel par exemple, que je connais un peu, et vous comprendrez la différence. Parce des châteaux comme ça en France, qu'on appelle en fait châteaux forts, il y en a finalement pas beaucoup.
Bref, j'ai moins kiffé. D'abord, je l'ai dit, tout tourne autour de Louis XIV, qui me fascine autant que Loana ou Jean-Pascal. Les trucs sur Napoléon, notamment l'expo sur les peintures de ses batailles pars Louis-François Lejeune, un peu plus. Il faut dire qu'en revanche, je suis un peu fan de Napoléon. Certes, il fut aussi égocentrique que Louis XIV, il a également saigné son peuple, mais lui était un authentique génie militaire, comme peu d'hommes l'ont été dans l'Histoire du Monde (César, Hitler, Alexandre ?), et notamment en France. Et puis il a laissé à la France l'Université et le Code Civil, quand même. Pas vraiment un ange, aucun de ses prédécesseurs ne le fut, mais au moins il est fascinant pour d'autres raisons autre que par sa seule personne. Il a marqué l'Histoire de l'Europe, la remodelant au gré de ses conquêtes. Louis XIV aussi a fait la guerre - ils l'ont tous fait, ça faisait quasiment partie du devoir d'un monarque en Europe... - mais avec moins de succès.
Bref, assez de digression. J'ai moins kiffé notamment parce qu'il y avait un monde dans le Château... invraisemblable. Les moutons filant à l’abattoir se marchent moins dessus. Le chemin qui nous fait visiter les différentes pièces n'est pas large, et les groupes de touristes nombreux. Pour réussir à s'approcher, il faut avoir des épaules, et j'en ai. Mais si je m'en étais servi, il y aurait eu des blessés. Heureusement qu'il y avait la galerie des glaces, un peu plus large. Mais pompeuse, tellement pompeuse !
Heureusement, il y a le jardin, symétriquement parfait, immense (6 kilomètres de long il me semble) et superbe sous le soleil. Le plus beau semble pourtant se situer à l'abri des regards, tout au bout. Après avoir visité les Grands et Petits Trianons (fruit des caprices de Marie-Antoinette, que le cinéma américain tente désespérément de faire passer pour une pauvre petite victime de son temps, alors qu'elle n'a fait que vider les caisses d'un royaume dont elle se fichait éperdument, juste pour son bon plaisir, parce qu'elle s'ennuyait, choupette), il faut passer le Temple de l'Amour puis marcher un peu pour se retrouver au Hameau de la Reine. Là, attention merveille.
On a l'impression d'être dans un décor de cinéma, dans la Comté des Hobbits. Les maisons sont coquettes, avec des toits de paille, des escaliers en colimaçon, des petits jardins, un lac avec des cygnes glissant dessus, un ferme avec des vrais animaux dedans (chèvres, brebis, ânes, moutons...)... un paradis. Tout ça parce que Louis XVI a eu envie de faire plaisir à sa femme, qui s'ennuyait vu qu'il ne l'honorait jamais (il a fallu 7 ans pour qu'il la touche). Deux palais et un village juste pour elle : la preuve que même quand il n'est pas réel, l'amour peut faire faire n'importe quoi aux gens, du moment qu'ils y mettent le prix.
Bref voilà, la visite de tout ça nous a quand même pris 7 heures (!), et nous a coûté des coups de soleil (j'ai la face comme un homard, malgré ma casquette) et des jambes encore douloureuses ce matin. Mais quand même de très belles images dans la tête. Merci au Peuple Français d'avoir subit tout ça pour nous permettre de voir tout ça :p N'empêche, 18 euros c'est pas donné.
Bref, je vous laisse.
2 commentaires:
Aucun Montalembert n'a été titré Duc. Merci de ne pas écrire n'importe quoi !
C'était une blague, un titre inventé au hasard... Donc merci de s'acheter un ou deux degrés supplémentaires !
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