mardi 16 février 2010

Simple plaisir


Salut à tous,

Ce soir, je devais voir Lyon-Real Madrid à la télé. Un match très déséquilibré sur le papier, mais qui promettait beaucoup. Et puis bon, le Real c'est pas Barcelone mais enfin ça reste un club majeur, le plus grand de tous les temps (9 Coupes ou Ligues des Champions, 257 millions d'autres titres divers et variés...). Et puis, y a quand même des joueurs pour qui un amateur de foot aime payer son billet, du genre Cristiano Ronaldo. Ce dernier n'est évidemment pas populaire dans notre pays, où l'important c'est de participer, où les perdants sont magnifiés et où les champions français sont toujours "p'tits". Ronaldo est un champion immense, doté de qualités que peu de joueurs dans l'histoire du foot ont possédé. Genre une vingtaine, et encore je suis gentil. Forcément, il a aussi le boulard, mais ça, d'abord en général c'est livré avec le talent, et en plus on s'en cogne le coquillard non ? L'important c'est le terrain, pas le nombre de pubs qu'il tourne, combien il gagne ou quelle quantité de tubes de gel il jette par jour.

Bref, gros match. Et ce matin, tandis que je fendais le froid qui recouvrait encore le parc de Maisons-Laffitte, j'essayais de me rappeler du dernier match que j'avais regardé pour mon plaisir. Et la réponse s'imposa lourdement : chais pas. Depuis bientôt deux ans que je commente des matches très régulièrement, regarder un match rime avec travail (métaphoriquement, vous l'aurez compris), avec stress, avec la routine quoi. J'ai tout simplement perdu de vue le seul plaisir de me poser sur mon lit devant un bon match, en envoyant éventuellement quelques textos avec mon pote Z, si ça l'intéresse. En ce moment y a que ceux où Milan joue qui l'intéressent, je sais pas pourquoi...

Je ne vais évidemment pas me plaindre de faire un boulot qui me plaît. Journaliste dans le foot, c'était quasiment mon boulot rêvé, avec marionnettiste et évidemment écrivain. Combien de gens, ne serait-ce qu'en France, voire en Région parisienne, ont cette chance ? Mes parents ne l'ont pas eu, des amis à moi ont des jobs alimentaires. Ces emplois ne sont pas moins nobles que le mien, au contraire même. Et je sais ce que c'est, c'est l'ancien planton de la Halle aux Vêtements et de la Samaritaine qui vous le certifie : c'est une chance.

Mais du coup, avoir sa passion comme travail est certes une idée séduisante à la base, mais avec une tranche négative : celle de voir sa passion s'effriter dans le quotidien, le boulot, le pénible. Parce que commenter un Mozambique-Mali un dimanche soir de janvier, à 50 kilomètres de chez soi dans un local sans toilettes, ça peut être glauque. Je vous assure que ça peut l'être. Alors que j'aurais sûrement été enchanté de me le mater tranquillement chez moi, sur mon lit, avec des toilettes et mon portable à portée de main, sans qu'aucun stress de me gourer dans un commentaire ou un clic ne vienne gâcher ma soirée.

Finalement, ce soir je vais au théâtre Edouard VII voir Manu Payet et Jean-Pierre Marielle, et ce gratuitement. Reporter un plaisir simple n'est-il pas un bon moyen de le rendre meilleur la prochaine fois ?

Je vous laisse.

7 commentaires:

Amandine a dit…

Mouais... J'ai lu quelques critiques et au final elle n'a pas l'air top cette pièce...

Pour ce qui sont des matches que tu regardes avec plaisir, est-il nécessaire que je te rappelle les derniers matches de l'équipe de France au stade de France et dans un bar ? ;-)

Gildas Devos a dit…

C'est vrai, c'est vrai... moi je pensais à ceux de chez moi, sans palpage douteux avant et sans rentrage pénible en RER après, mais effectivement, ils comptent !

Zaza a dit…

Voilà une des raisons pour laquelle j'ai arrêter mon taff d'éducateur sportif...

Gildas Devos a dit…

Ça et le manque de salaire ? :p

Zaza a dit…

Je gagnais autant que toi ;)

Gildas Devos a dit…

Ah ? Je croyais que c'était bénévole...

Zaza a dit…

Pas mes 2 dernières années ou j'étais emploi jeune (on rigole pas)