mardi 29 juillet 2008

Premier jour


L'étrangeté de ses vacances, en tous cas de leur entame, réside dans le fait qu'elles commencent un soir. Samedi, temps mi figue mi raisin, je m'en vais faire un pique-nique chez mon vieil ami C., qui habite à l'autre bout des Yvelines, à quelques bouses de vache de la Normandie. J'y retrouve mes amis Ma&D, et leur fille N., ainsi que Mo (marrant ça comme surnom, "Mo", je le note). Si notre train pour
Iparralde ne part pas avant 22h50 de Montparnasse, c'est dès les premiers rayons du soleil que mon amour et moi quittons nos pénates, alourdis par nos bagages, ainsi que deux tentes "2 secondes". Deux, comme le nombre de secondes qu'il vous faut pour l'ouvrir, histoire que vous ne ratiez pas l'apéro bêtement en arrivant au camping. Problème de ces engins : légers, ils sont aussi encombrants qu'un oncle bourré lors d'un enterrement. Résultat : le temps que vous avez gagné en montant votre tente, vous l'aviez perdu avant à vous la trimballer. Ou après, à la remonter, c'est selon. Ou les deux. Une arnaque, quoi.

Le pique-nique est
very nice, on a finalement beau temps, les enfants babillent, les parents parlent des enfants qui babillent, c'est sympa, on rigole, c'est cool. En fin d'après-midi on s'esquive histoire de prendre le train pour ne pas rater notre TGV. On arrive à Montparnasse vers 20h30/21h, on a donc quelques deux heures à poirauter. Comme on ne peut pas vraiment aller se balader dans le quartier breton à cause de notre harnachement, je me sacrifie pour rester sur un banc pour lire et rester avec les valoches, tandis que mon Amour s'en va papilloner... et, accessoirement, rapporter de quoi manger.

Dutronc disait qu'à 5h, sur le Boulevard Montparnasse, la gare n'est plus qu'une carcasse. C'est également le cas à 22h, le train pour Bayonne, notre train, étant pour ainsi dire le dernier à quitter Paris, en dehors d'un autre en partance pour Chartres. Autant dire que Chartres a du être épargné par les touristes parisiens ce week-end là. En même temps, c'est pas comme si elle n'en avait pas l'habitude.

Mona nous rejoint (je mets son nom parce que vous le connaissez, je vous ai souvent donné des liens pour son
blog, et parce qu'on avait déjà une Mo dans le récit, suivez un peu, merci) une demi-heure avant notre départ, qui survient enfin. Que c'était long cette attente, punaise ! Je déteste attendre, c'est dingue. Enfin bref, on y est là, à moins d'une catastrophe on sera à Bayonne vers 6h du mat.

Notre train est un
IDNight : pour un prix quasi dérisoire, vous avez un TGV qui va moyennement vite (comme tous les trains de nuit, rapport aux gens qui dorment à côté des voies, les pauvres), qui s'arrête longuement à Poitiers, Angoulême, Bordeaux, Dax... et surtout vous avez à votre disposition deux wagons pour jouer au jeun's qui bouffe la vie comme elle vient et tout et tout : un qui fait boîte, et un qui fait salle de jeu (on peut y jouer, ou y emprunter des jeux pour jouer à vos places. On prend un jeu de tarot, et malgré le fait que jouer au tarot à trois est aussi excitant que faire de la planche à voile en Méditerranée, on s'amuse bien quand même.

Quelques parties plus tard (qui consacrèrent une victoire de ma part aussi courte que tardive) on décide de tenter de dormir dans nos sièges. Si les filles parviendront tant bien que mal à grappiller quelques heures de sommeil, pour moi cela tient de la gageure : trop grand, trop épais, je n'arrive pas à m'installer dans des sièges aussi confortables qu'un tabouret dans France 2 Foot, et je me retrouve à écouter une redif des Grosses Têtes avec la tête tordue contre la fenêtre et les jambes barrant le passage dans le couloir. Triste vie du vacancier qui n'a pas trouvé un train couchette décent. N'empêche, il paraît que j'ai dormi, vu qu'on m'a une nouvelle fois annoncé que mes narines s'étaient exprimées un peu trop fort. Une fois de plus, je tombe des nues.

Nous investissons la gare de
Bayonne avec la tête solidement enfouie dans un pot de rillettes de 15 ans d'âge. Evidemment, à 5h30 du mat, tout est fermé. Le café de la gare ouvre à 6h, heure à laquelle on s'assoit en terrasse déguster notre premier petit dej basque. Après avoir admiré le lever de soleil sur la ville en jouant au Trou du Cul (un jeu de carte que Mona se fera le plaisir, un jour, de vous expliquer la teneur sur son blog), on prends un petit teuf-teuf qui part à 8h30 et qui est chargé de nous amener à Saint-Jean-Pied-de-Port, véritable point de départ de notre voyage. On nous expliquera plus tard qu'en raison des rails pour le moins âgés (gloups), le train, qui fait l'aller-retour sur les mêmes rails toute la journée, est obligé d'aller très lentement entre les montagnes, que je ne tarde pas d'admirer. Elles sont rondes, très forestières, très vertes, et elles sont toutes coiffées d'un bonnet nuageux les protégeant du froid matinal, et qui me cachent leurs sommets. En contrebas, la Nive, pure et transparente, slalome et bouillonne sur des rochers.

Agrandir le plan

Quand je pars en vacances, y a deux trucs que j'adore : voir arriver la mer ou la montagne. Oui je sais, je suis un gosse.

Xoury, le chien des parents de Mona, très jeune et donc trop drôle.

Une fois arrivés, nous nous installons puis dormons - effondrons - un peu chez les parents de Mona, qui tiennent un restaurant basque dans la citadelle. Charmante maison, au pied d'une des innombrables montagnes du coin. En plus y a plein de CD, de livres... C en lira au moins deux en une semaine :p Bref, on émerge plus ou moins vers 16h, on mange ce qui est censé être des restes mais qui seraient un plat de grand choix n'importe ou ailleurs, puis on va chercher notre copine C, citée précédemment, qui avait un mariage à Bordeaux, et qui nous arrive toute fraîche et pas du tout décalée comme nous trois le sommes.

A y est, on est au complet, la fiesta peut commencer.

Le soir, nous éveillons nos papilles gâtées par le McDo, les sandwiches en plastique et les Yakitori parisiens au restaurant des parents de Mona. Pour moi, ce fut une paëlla basque, un pur bonheur alors qu'au départ je ne suis pas un fana de la paëlla. Mais là, sans rien
inopportunément venu de la mer, elle est délicieuse, tout comme l'assiette de fromages servis avec de la confiture de cerise. Rarement je m'étais régalé comme ça.

La paëlla que je me suis enfourné (enfin ce qu'il en reste).


En sortant du resto, vue de la rue de nuit, très très beau

On retourne à la maison pour se coucher, complètement déphasés mais l'estomac régénéré (et un peu blindé aussi). Demain, première étape : direction l'Espagne, par le col d'Izpéguy.

lundi 28 juillet 2008

Donostia, Baiona, Irunea...


Salut à tous !

Oui, une semaine que j'ai pas écris ici, c'est long, je sais, je sais, mais éloignez cette lame de rasoir de vos veines, écartez-vous de ce précipice, ne mettez pas sur vos oreilles ce casque diffusant l'album de Greg le Millionnaire, oui, la vie ne vaut rien, je sais, mais vous savez, entre nous, rien ne vaut la vie. Cacedédi.

J'ai une bonne excuse pour ça, un mot pour expliquer mon absence sur ce blog : mes vacances au Pays Basque. Je qualifierais cette semaine d'un adjectif galvaudé et, qui plus est, déposé à la SACEM par mon Amour, peu avare dès qu'il s'agit de l'employer : magique. Un bonheur pur et vrai, un instant de grâce. Je rêvais de découvrir les Pyrénées, et c'était mieux que dans mes rêves. Je craignais les foudres si réputées du ciel si bas du Pays Basque, on a eu que trois gouttes le premier jour, et du soleil tout le temps. Je ne connaissais pas l'Espagne, ce pays dévoreur de trophées sportifs cette année, cette anomalie est réparée. Je ne m'étais plus baigné dans un torrent de montagne, glacé, pur et régénérateur, depuis 17 ans, et depuis j'ai l'impression étrangement vivace d'avoir rajeuni. Le Pays Basque et ses montagnes rondes et recouvertes de forêts, ses frontons, ses églises sommaires mais imposantes, ses routes ondoyantes, ses fromages parfumés, sa cuisine fine et forte, ses plages brûlantes, m'ont ensorcelés.

Et en plus j'ai bronzé sans cramer, ce qui ne gâte rien.

Je vous prépare un long post de racontage de derrière les fagots, dès que je suis redescendu sur terre.

A bientôt !

jeudi 17 juillet 2008

Un vélo dans la tête


Bonsoir à tous.

Pour répondre à ceux qui me traîtent de "mono-sportif", en référence à mon obsession quasi maladive envers le football, je vais parler d'un autre sport. Même si, comme le clâme la formule consacrée et galvaudée, "ça n'a rien à voir avec du sport". Le genre de propos idéal pour dédouaner son sport préféré, pour ne pas trop voir ce qui peut fâcher et gâcher le plaisir. N'empêche que c'est un peu du sport quand même, vu que ça en découle directement.

Depuis dix ans, le cyclisme s'est transformée en une hallucinante fanfaronnade. Je ne parle pas du fait que les héros français de ce sport sont, depuis 20 ans, des perdants magnifiques, des mecs qui pensent que montrer le maillot - et donc le sponsor - pendant 3h par jour en figurant dans l'échappée quotidienne vaut bien les 5 minutes de retard accumulées au final à cause de la fatigue, ou la 25e place du premier tricolore à chaque classement final de Tour de France. Non, ça ça relève de la sociologie franco-française, on aime perdre magnifiquement, comme le coq aime chanter les jarets dans son caca. Ah, quel beau champion que ce Thomas Voeckler, idole des mamies on ne sait trop pourquoi ! Peut-être parce qu'on entends son nom à tout bout de chant durant les directs, même quand il vidange sa vessie derrière un platane.

Non, là je parle de dopage, évidemment. J'ai un gros problème, c'est que dès que je me mets à la place d'un passionné de vélo - comme mon géniteur, par exemple - je deviens dingue. Je m'imagine idolâtrer des coureurs légendaires qu'on peut raisonnablement penser qu'ils étaient tous - tous ? Ben oui, tous, même Poupou ma bonne dame - chargés comme des mulets. Je m'imagine suspecter un type dès qu'il franchit un col hors catégorie en tête - malheureusement avec raison, le plus souvent. J'imagine... en fait non, j'y arrive pas. J'adore regarder les étapes de montagne, parce que c'est là qu'on voit les meilleurs à l'œuvre. Et puis voilà... Ca fait chier parce qu'on a envie de se dire "putain mais il est énorme lui, génial !" pas "oulà lui il a pas pris que du Banania ce matin"... Quel est le dernier champion digne de ce rang à n'avoir pas été suspecté de dopage ? Pas convaincu, suspecté déjà ? Y en a pas. Dans les années soixante, Anquetil - 5 Tours à son actif - comparait publiquement ses cuisses à des passoires tellement il s'était piqué...

A présent, je me mets à la place d'un coureur. Je sais qu'à chaque étape, le vainqueur du jour et les détenteurs des quatre maillots spécifiques font pipi devant tout le monde, en plus des tirés au sort. Et pourtant, comme Vinokourov l'an dernier, comme Ricco cette année, je me casse le cul à gagner des étapes et des maillots verts, jaunes, blancs ou à pois comme si ma vie en dépendait, gagnant ainsi le droit quasi certain de faire la une des journaux trois jours après, dans la rubrique dopage. C'est quoi l'intérêt là ? La pub ? La célébrité ? La gloire ? Ou l'addiction peut-être. Ils savent qu'ils vont se faire choper, mais ils le font quand même. Un peu comme ces tarés qui font
Secret Story en sachant qu'ils signent pour des années de ringardise.

Et je n'évoquerais pas ces médias, soucieux de vendre un produit crédible, un peu comme pour les JO, et qui racontent que tous ces cas de dopage avérés sont un bon signe : ça veut dire que les contrôles marchent. D'accord, ils marchent tes contrôles, mais ils ont pas l'air d'être dissuasifs ! Tu préfèrerait pas qu'ils tournent à vide ? Ca va là, y a pas Sarkozy derrière qui te demande de faire du chiffre, comme avec les flics ! Franchement, les mecs ont l'air de s'en foutre grave de se faire choper. C'est comme si des mecs passaient à 200 à l'heure devant un radar en faisant un doigt et un grand sourire à la caméra !

Moi qui suis tellement attaché à l'histoire du sport, aux grandes légendes etc, je vois pas bien ce qui fait encore carburer Jean-Paul Ollivier. Faut être sacrément accro, et même au-delà, pour sanctifier, jour après jour, des mecs que même leur mère ne pourraient pas affirmer catégoriquement qu'ils ne carburaient qu'à la grenadine.

Dommage, c'est un sport sympa, même si une étape de plat c'est aussi intéressant qu'une élection en Russie : c'est long, y a des prétendants non prévus qui montrent le maillot, mais au final ils disparaissent et c'est toujours le même sprinteur qui gagne. Reste les paysages. Aujourd'hui ils ont parcouru le pays cathare, et j'ai été époustoufflé par certains châteaux. Encore une région qu'il va falloir que je découvre, une de plus sur ma longue liste...

Ah ben tiens, je vais pouvoir en biffer une bientôt : à partir de samedi, je vais visiter une partie du Pays Basque avec des copines. Oui des copines, héhé, shut up bande de jaloux, oh oh. Des filles, des nenettes, des poulettes, avec le Pays Basque autour, on va même faire un saut chez les Champions d'Europe de futchébol. J'essaierai de ramener la machine à gagner, promis. Non, pas la recette de Beltran et Duenas...

A bientôt, après les vacances ! Yiiiihaaa !

dimanche 13 juillet 2008

Surpriiiiise


Vendredi on était le 11, et on fêtait l'anniversaire de mon Amour. Pour l'occasion je lui avait préparé une surprise, avec l'aide précieuse de nos amis : j'avais proposé à ses copines qui avaient bossé avec elle en Angleterre durant un an, l'an passé, de venir passer le WE avec elle à Paris. Un détail : il s'agit d'une Espagnole et d'une Allemande. Mais elles ont accepté de suite, ce dont je ne m'attendais pas forcément.

Avec les autres on avait convenu d'un plan : d'abord, s'arranger pour que mon Amour choisisse l'endroit qu'on avait choisi et la date du 11, sans qu'elle sache qu'on avait déjà décidé de l'endroit et de l'heure ; ensuite, d'aller chercher les filles discretos à Orly. Mes amis M & D ont donc fait croire qu'ils arriveraient en retard tandis qu'ils allaient à Orly. Quand ils sont arrivés, les deux copines de mon Amour sont restées sur le palier quelques instants, avant de sonner à la porte et d'entrer.

J'avais plusieurs interrogations. D'abord, je ne suis pas un habitué des surprises, notamment parce que je suis nul à ça, et que mon Amour est championne du Monde en titre du devinage de surprises. J'ai donc stressé depuis un peu plus de trois mois (!) pour qu'elle ne se doute de rien. Je pense que j'y suis à peu près parvenu... ensuite j'avais peur qu'il y ai un problème. Lequel me direz-vous ? Bah chais pas, un avion qui part pas, mes amis bloqués dans les bouchons (ça a été le cas d'ailleurs), les extra-terrestres qui décident qu'Orly sera leur tête de pont pour l'invasion de la Terre... on ne sait jamais quoi, merde !

Et puis ces derniers jours je me suis vraiment demandé comment elle allait réagir exactement, au moment M. Je m'imaginais ça, j'echaffaudais des scenarii... Rester prostrée, pleurer, rire... je voulais voir son visage, j'en pouvais plus d'attendre. Il y a 7 ans, j'avais fait la même surprise à ma mère : elle n'avait plus vu depuis 20 ans une de ses amies d'enfance qui habitait pourtant en région parisienne. Elles continuaient pourtant à s'envoyer des cartes de voeux à Noël ! A cette occasion, j'avais donc noté l'adresse de l'amie de ma mère et je lui avais écrit une belle lettre, lui demandant de venir pour l'anniversaire. Elle a accepté, et du coup mon père avait organisé un grand banquet sous un grand barnum dans le jardin, personne ne manquait. Quand son amie est arrivée, ma mère a mis du temps à la reconnaître. Quand elle y est parvenue, elle a fondu en larme, a fait le tour de la table et s'est jetée dans ses bras, comme dans les films vous savez. C'était vraiment le pied total.

Quand mon Amour a vu ses copines débarquer dans l'appartement, elle s'est levée mais n'a rien dit ; un grand sourire a illuminé son visage, elle a semblée estomaquée, puis m'a regardé, du genre "qu'est-ce que tu m'as fait toi, coquin", et moi j'ai fait l'innocent, "c'est pas moi m'dame, je l'jure". Je crois que c'était réussi, là aussi. Comme le reste de la soirée d'ailleurs, durant laquelle tout le monde a plus ou moins fait dérouiller son Anglais pour accueillir les filles. Merci encore à tous d'être venus et d'avoir contribué à la réussite de cette surprise !

En ce moment même elle passe le WE à faire visiter Paris à ses copines, et comme c'est quasiment la meilleure guide qui soit...

Je vous laisse.

samedi 12 juillet 2008

Oui je sais c'est de la nostalgie, et alors ?


Bonsoir à tous.

Ca ne vous aura pas échappé, nous sommes le 12 juillet 2008. 10 ans, 3652 jours sont passés, Deschamps et Jacquet sont tout blancs, Blanc n'a pas changé, Desailly n'a pas mué... mais ils ont tous bien profité. Forcément, chez chacun d'entre nous remontent des images, des souvenirs, des odeurs... comme pour la chute du mur de Berlin en 1989, comme pour le 11 septembre 2001 ou comme les anciens qui avaient assisté au grand pas de Neil Armstrong en 1969, chacun sait ce qu'il faisait ce jour là, face à la marche du temps et de l'Histoire. Un truc qui nous fait sentir tout petit. Pour ma part, dans ces moments là je ressens une sensation... d'étouffement, le souffle coupé comme si je me retrouvais dans le flux d'un fleuve déchaîné. Je sais pas si vous captez bien ce que je raconte...

A l'époque j'étais spectateur à 100% pendant les compétitions, ce qui est tout sauf le cas aujourd'hui. C'était forcément différent, même si j'étais déjà gaga de foot. Je faisais déjà mes stats depuis un moment mais pas sur une telle ampleur, et puis c'était sur papier, donc forcément l'informatique m'a un peu sauvé la vie pour faire le classement historique de la Coupe de France (plus de 700 clubs)... Bref, cette Coupe du Monde arrivait également dans une période de ma vie assez particulière. A 23 ans, je traînais une à deux fois par semaine, au moins, avec deux potes, on allait à Cergy, toujours dans le même bar irlandais, et voilà. Trois galériens, évidemment célibataires (sinon on serait pas sortis autant :p) qui se voient moins aujourd'hui, voire vraiment moins. En fait, y en a un qui est toujours mon meilleur ami et qui vient d'être de nouveau papa, il y a un mois tout pile, et l'autre qui a disparu dans la nature. Ca arrive.

Forcément, tout est monté en puissance au fur et à mesure que l'équipe de France, sans doute la plus défensive de l'histoire, avec un 4-3-2-1 fermé à double tour, s'en sortais par miracle grâce aux buts de ses défenseurs (seul Desailly et Barthez n'ont pas marqué chez les défenseurs...). Pour la demi-finale j'avais pris ma vieille R9 et j'étais allé épuiser son klaxon dans les rues de Mantes, ou je suis ensuite allé faire la fête. Pour la finale j'ai rejoins des amis sur Paris, et on a eu l'idée saugrenue de vouloir voir le match à l'Hôtel de Ville. Quelle drôle d'idée.

Le terme de "marée humaine" est souvent galvaudé. Quand y a 200 futurs ringards en puissance qui font la queue devant les sélections de la Nouvelle Star, on parle de marée humaine... là c'était vraiment le cas. C'est pas dur, de tous mes amis je suis le seul à avoir vraiment vu le match vu que je dépassais les 190 centimètres, les autres captaient quelques images de temps en temps quand le mur humain bougeait. A un moment, avant le match, on est allés en quète de bouteilles d'eau, on a trouvé une boutique qui en vendait (et dont le propriétaire a dû se mettre à l'abri du besoin cette nuit-là, qu'est-ce qu'il faisait chaud...), c'était le parcours du combattant. Faut avoir vu ça ou vécu la libération pour avoir vu autant de gens au même endroit et au même moment.

C'est la seule fois de ma vie que j'ai vu les corners victorieux de Petit puis Djorkaeff sans savoir que Zidane allait placer son crâne à peine marqué par la calvitie et marquer, et ce n'est pas rien, quand je pense aux centaines de fois que ces buts sont passés à la télé depuis 10 ans... après le match on a marché avec mes deux potes. On est allés à pieds sur les Champs, et comme je connaissais pas aussi bien que maintenant la géographie parisienne, je ne me suis rendu compte que plus tard combien de gomme on a usé cette nuit-là sur le bitume de la plus belle ville du Monde. On a dit qu'il y avait eu 1 millions de personne sur les Champs, tout simplement parce que c'était le chiffre qu'elle pouvait contenir. Chais pas comment ils ont compté ça, au passage... Bref, comme les gens avançaient et qu'elle n'a désempli qu'aux heures les plus avancées de la nuit, je pense, sans grand risque de me tromper, qu'on était le double. Record battu quoi.

Les images ou l'on voit la trombine de Zidane sur l'Arc de Triomphe, on les a vues en vrai, punaise. C'est gravé dans ma tête, comme mon prénom, ma date de naissance ou le jour ou j'ai embrassé une fille pour la première fois. Quand je serais vieux et gâteux, je saoulerais les petits enfants des autres avec ça...

On a continué de marcher. A l'époque j'étais encore moins un athlète qu'aujourd'hui, et sur la fin j'étais une loque, une vraie de vraie, j'aurais vidé trois bouteilles de vodka cul-sec que ça m'aurait fait la même chose. Des Champs on est allés au pont de l'Alma pour finir à Saint-Lazare, où on a pris le premier train. J'ai piqué du nez dedans, tandis que le jour se levait, impertubable. J'étais cramé. Quand je suis rentré chez moi, mon père partait bosser, et oui, même un 13 juillet... j'ai évidemment allumé la télé, et le présentateur du journal de LCI portait le maillot qui allait désormais porter une étoile, celle de Champion du Monde. Ce dernier, le Monde, marchait sur la tête cette nuit là.

Comme dirait Bourvil, c'était bien... c'était bien.

Y aura un autre post cette nuit je pense, ou demain !

mardi 8 juillet 2008

Sing along


Ouille ouille ouille, presqu'une semaine sans post, alors que j'étais inspiré tout plein ces derniers jours... quel gâchis, c'est d'un triste... pas le temps, la flemme, Harry Potter 7 à dévorer (plus de 460 pages depuis samedi soir)... m'enfin bon, là je vais sacrifier une de mes 8 heures de sommeil obligatoires - quand vous aurez mon grand âge espèces de petits jeunôts en manque d'expérience, vous saurez - pour en laisser un cette nuit, avant d'aller me pieuter.

Aujourd'hui, 8 juillet, c'est l'anniversaire de mon Amour, figurez-vous. Et en plus c'est pas 27, 34, 72, 87, 158,4 qu'elle a comme âge, là c'est un chiffre rond, très rond même. L'âge des dames ça se dit pas mais comme elle aime pas qu'on dise qu'elle est une dame, je dirais que 10 ans ça fait un peu juste pour moi, 20 aussi malheureusement, et 40 faut pas déconner, j'ai encore quelques dizaines de mois devant moi pour m'en soucier. Voilà, si vous n'avez pas deviné c'est que vous devez ressortir votre jeu "
Le compte est bon" du grenier de vos parents. Oui je sais, ça passe toujours à la télé ce truc, mais faites gaffe, moi quand j'étais gosse je regardais tout le temps les Chiffres et les Lettres avec mon grand-père, et regardez le résultat. Faites attention, donc. Ne dites pas que vous n'étiez pas prévenus.

Donc voilà, elle y est. C'est fou parce que moi, quand je la regarde, ce qui me frappe c'est qu'elle a pas d'âge. Elle n'a pas changé, depuis 6 ans que je la connais. C'est une enfant, et c'est une femme, face d'elle que je ne développerais pas puisqu'il n'est pas du tout exclu que des enfants lisent ce blog, et qu'ils soient choqués parce que je pourrais raconter. En même temps, qu'est-ce qu'un Ange pourrait amener de choquant, à part de l'amour et de l'affection ?

Car j'ai la chance d'être avec un ange, doublé d'une fée. Non mais sérieux, j'essaie pas d'être culcul là, j'ai horreur de ça le culcul, en plus je sais jamais comment l'écrire, ça m'énerve de devoir écrire le premier L. C'est VRAIMENT un ange, et c'est vraiment une fée. Elle éclaire ma vie, elle la transforme, elle l'améliore, elle l'illumine, elle la pimente aussi, il lui arrive même de la compliquer, mais si on sortait avec les femmes pour se la simplifier, la vie, ça se saurait. Quoique... elle y arrive parfois, souvent même. Et ses yeux sont très doux, et il y brille des fois des feux qui me surprennent toujours, après tout ce temps.

Elle n'est pas parfaite, je vous assure. D'abord, elle est un peu trop attachée à sa région, vous savez, celle qui déteste les poteaux carrés et Grégory Coupet. Du coup elle y passe du temps, trop même, forcément. Elle a également un sale caractère qu'elle sait très bien mettre de côté dès qu'il s'agit de faire plaisir à quelqu'un. N'empêche qu'elle est plus têtue que moi, et ça c'était pas du tout gagné d'avance. C'est un peu comme si Nadal battait Federer à Wimbledon, je sais pas si vous arrivez à situer l'exploit.

Je me rappelle encore très bien de la première fois que je l'ai vue. Je l'avais vue sur des photos, et je l'ai reconnue de suite. On était sous la Tour Eiffel, et elle marchait d'un pas décidé avec un sac à dos, tandis que le WE Friends de l'an 2002, que j'allais remporter haut la main en compagnie de la désormais mythique Equipe 12, se mettait en place. La belle époque...

Vous pouvez par ailleurs allez admirer le nouveau design de son blog.

Bon anniversaire mon Amour !

Je vous laisse, et je passe un bonjour à Ysaeva s'il passe par là.

mercredi 2 juillet 2008

To make you shit


Je suppose que tout le monde en a eu des journées comme ça. Après tout, qui peut dire, en rentrant le soir, en embrassant sa femme sur le coin de la bouche et en ébouriffant négligement la tignasse de Junior, qu'il a eu une journée parfaite, sans le moindre petit accroc ? Pas un type qui sent le cocotte dans le métro, sans pluie, sans une engueulade par son patron, une crotte de moineau, une facture, un journal avec Sarkozy en une... on a toujours droit à au moins un truc qui fait chier par jour, ces trucs qui nous font bien comprendre que même si on est un méga winner, un vrai bad guy que rien n'arrête, on reste sacrément tributaire du caractère lunatique du destin. Une petite fiante dans un sanibroyeur.

Et puis y a des journées qui nous proposent un panaché de tout ça. Un best of, ou un worst of, c'est selon... une enfilade de trucs qui existent "juste pour faire chier". C'est une de mes expressions favorites. On passe notre temps à chercher un sens à chaque truc, moi en tous cas je le fais constamment, mais quand mon ordi bugue sans raison, il est où le sens ? A part qu'il y a quelqu'un là haut qui ne nous aime pas, quelle conclusion tirer de ce genre de trucs ? Non, pas de sens, pas de philosophie de comptoir, pas de grande loghorrée, pas de longue tirade avec plein de virgules qui font vachement réfléchir sur notre pauvre condition de petit humain sans grand intérêt dans ce monde si grand, non, c'est juste pour faire chier, et puis voilà.

Aujourd'hui j'ai eu droit à ce genre de compilations. C'est une journée de merde type quoi, avec que des trucs pas très graves dedans mais qui te font haïr la terre entière. Pas de morts, pas de blessés, non, juste des petits trucs pour faire chier. Ca commence le matin, ou il pleut, bon, je devais pas être le seul j'imagine, y a que dans les dessins animés ou en Bretagne que des petits nuages qui pleuvent poursuivent les gens. Je n'étais pas non plus le seul à être coincé dans un Transilien bondé comme jamais, un transilien qui roule au ralenti, évidemment. Y avait pas de RER aujourd'hui, c'est bête.

Par contre j'étais tout seul au boulot, quand j'ai saisi une bouteille d'eau dotée d'un magnifique trou au fond. Une bouteille d'eau NEUVE, avec un trou suffisamment important pour laisser une trace impeccable de mon trajet entre le porte et mon ordi. Je cherche pendant 10 minutes une serpillère, qui se révelera cachée sous un bureau. Pourquoi ? Pour faire chier peut-être. Probable, ouais.

J'allume mon ordi, et là un de mes écrans ne veut pas s'allumer. Vous voyez, j'ai deux écrans, c'est trop la méga classe : un très vieux qui fait passer celui que j'ai pour un écran plat dernier cri, et un tout neuf qui a genre 4 mois. Evidemment c'est le neuf qui me lâche, et c'était le principal, celui avec la barre des tâches en dessous, et le bouton démarrer très pratique quand on veut redémarrer et auquel je n'ai donc plus accès. Et comme vous avez affaire à l'homme le moins ami avec l'informatique de la création, ça a été 30 minutes d'enfer. J'ai débranché, rebranché, j'ai éteint, rallumé, j'ai râlé comme jamais, résultat j'ai foutu mon ordi en mode sans échec. En attendant que mon chef arrive, je vais sur un autre ordi histoire de justifier un minimum mon salaire de nabab (selon les critères du Burundi). Pas de pot (c'est le sujet de ce post), internet ne marche pas sur cet ordi. Pourquoi ? Aucune idée. Pour faire chier j'imagine.

J'essaie un troisième ordi, ça a l'air d'aller mais ça n'a aucun intérêt puisque mon chef est arrivé et qu'il a réglé mon problème en 5 minutes. Un problème de cable. En plus de m'énerver, ces trucs me font donc sentir comme le premier des débiles. Bref, je m'assois devant mon ordi et là, mon "vieil" écran me présente une image très bleue, limite ça fait mal aux yeux. Ok ça y est j'ai compris, encore un coup du schtroumph farceur, quel con cuilà, il va comprendre sa douleur quand ma tatanne rencontrera violemment son cul pointu.

Voyant cela, mon chef me dit "ça va passer". "Mes fesses" pense-je, et effectivemment, deux heures plus tard c'est toujours bleu, et j'ai l'impression d'avoir perdu un oeil. Finalement, mon chef règle ça encore une fois, après 10 minutes de tatonnement. Encore une fois, aucune explication. Fallait que ce soit bleu.

Quand je sors pour manger à 14 heures il pleut des hallebardes, mais comme mon chef (une vraie mère pour moi) m'a prêté son parapluie, tout est nickel. RAS, donc, même si, compte-tenu de mon gabarit, il m'aurait fallu un parasol taille familial histoire d'avoir autre chose que la tête et le haut des épaules de sec.

Un peu plus tard dans la journée, encore un truc informatique mystérieux : une fenêtre ne veut pas s'ouvrir. Je clique, mais c'est comme si je disais à Domenech de sélectionner Trézéguet. Je redémarre, j'ouvre Mozilla qui me propose gentiment de restaurer la session, offre que j'accepte, vu que j'avais 6 ou 7 fenêtres d'ouvertes : et là s'ouvre ma page mystère... mais pas les autres, que je dois donc rouvrir une par une. C'est pas méchant, mais pourquoi ça arrive ? Chais pas. Pour f... ok vous savez.

J'en ai eu des pires des journées, rassurez-vous, mais celle-là m'a bien mis les abeilles quand même. J'espère que vos journées ont été meilleures !

Je vous laisse !