jeudi 17 juillet 2008

Un vélo dans la tête


Bonsoir à tous.

Pour répondre à ceux qui me traîtent de "mono-sportif", en référence à mon obsession quasi maladive envers le football, je vais parler d'un autre sport. Même si, comme le clâme la formule consacrée et galvaudée, "ça n'a rien à voir avec du sport". Le genre de propos idéal pour dédouaner son sport préféré, pour ne pas trop voir ce qui peut fâcher et gâcher le plaisir. N'empêche que c'est un peu du sport quand même, vu que ça en découle directement.

Depuis dix ans, le cyclisme s'est transformée en une hallucinante fanfaronnade. Je ne parle pas du fait que les héros français de ce sport sont, depuis 20 ans, des perdants magnifiques, des mecs qui pensent que montrer le maillot - et donc le sponsor - pendant 3h par jour en figurant dans l'échappée quotidienne vaut bien les 5 minutes de retard accumulées au final à cause de la fatigue, ou la 25e place du premier tricolore à chaque classement final de Tour de France. Non, ça ça relève de la sociologie franco-française, on aime perdre magnifiquement, comme le coq aime chanter les jarets dans son caca. Ah, quel beau champion que ce Thomas Voeckler, idole des mamies on ne sait trop pourquoi ! Peut-être parce qu'on entends son nom à tout bout de chant durant les directs, même quand il vidange sa vessie derrière un platane.

Non, là je parle de dopage, évidemment. J'ai un gros problème, c'est que dès que je me mets à la place d'un passionné de vélo - comme mon géniteur, par exemple - je deviens dingue. Je m'imagine idolâtrer des coureurs légendaires qu'on peut raisonnablement penser qu'ils étaient tous - tous ? Ben oui, tous, même Poupou ma bonne dame - chargés comme des mulets. Je m'imagine suspecter un type dès qu'il franchit un col hors catégorie en tête - malheureusement avec raison, le plus souvent. J'imagine... en fait non, j'y arrive pas. J'adore regarder les étapes de montagne, parce que c'est là qu'on voit les meilleurs à l'œuvre. Et puis voilà... Ca fait chier parce qu'on a envie de se dire "putain mais il est énorme lui, génial !" pas "oulà lui il a pas pris que du Banania ce matin"... Quel est le dernier champion digne de ce rang à n'avoir pas été suspecté de dopage ? Pas convaincu, suspecté déjà ? Y en a pas. Dans les années soixante, Anquetil - 5 Tours à son actif - comparait publiquement ses cuisses à des passoires tellement il s'était piqué...

A présent, je me mets à la place d'un coureur. Je sais qu'à chaque étape, le vainqueur du jour et les détenteurs des quatre maillots spécifiques font pipi devant tout le monde, en plus des tirés au sort. Et pourtant, comme Vinokourov l'an dernier, comme Ricco cette année, je me casse le cul à gagner des étapes et des maillots verts, jaunes, blancs ou à pois comme si ma vie en dépendait, gagnant ainsi le droit quasi certain de faire la une des journaux trois jours après, dans la rubrique dopage. C'est quoi l'intérêt là ? La pub ? La célébrité ? La gloire ? Ou l'addiction peut-être. Ils savent qu'ils vont se faire choper, mais ils le font quand même. Un peu comme ces tarés qui font
Secret Story en sachant qu'ils signent pour des années de ringardise.

Et je n'évoquerais pas ces médias, soucieux de vendre un produit crédible, un peu comme pour les JO, et qui racontent que tous ces cas de dopage avérés sont un bon signe : ça veut dire que les contrôles marchent. D'accord, ils marchent tes contrôles, mais ils ont pas l'air d'être dissuasifs ! Tu préfèrerait pas qu'ils tournent à vide ? Ca va là, y a pas Sarkozy derrière qui te demande de faire du chiffre, comme avec les flics ! Franchement, les mecs ont l'air de s'en foutre grave de se faire choper. C'est comme si des mecs passaient à 200 à l'heure devant un radar en faisant un doigt et un grand sourire à la caméra !

Moi qui suis tellement attaché à l'histoire du sport, aux grandes légendes etc, je vois pas bien ce qui fait encore carburer Jean-Paul Ollivier. Faut être sacrément accro, et même au-delà, pour sanctifier, jour après jour, des mecs que même leur mère ne pourraient pas affirmer catégoriquement qu'ils ne carburaient qu'à la grenadine.

Dommage, c'est un sport sympa, même si une étape de plat c'est aussi intéressant qu'une élection en Russie : c'est long, y a des prétendants non prévus qui montrent le maillot, mais au final ils disparaissent et c'est toujours le même sprinteur qui gagne. Reste les paysages. Aujourd'hui ils ont parcouru le pays cathare, et j'ai été époustoufflé par certains châteaux. Encore une région qu'il va falloir que je découvre, une de plus sur ma longue liste...

Ah ben tiens, je vais pouvoir en biffer une bientôt : à partir de samedi, je vais visiter une partie du Pays Basque avec des copines. Oui des copines, héhé, shut up bande de jaloux, oh oh. Des filles, des nenettes, des poulettes, avec le Pays Basque autour, on va même faire un saut chez les Champions d'Europe de futchébol. J'essaierai de ramener la machine à gagner, promis. Non, pas la recette de Beltran et Duenas...

A bientôt, après les vacances ! Yiiiihaaa !

3 commentaires:

Zaza a dit…

Entièrement d'accord avec (presque) tout ça mais... tu donnes les réponses dans tes questions. Oui les coureurs se dopent pour la gloire et pour l'argent... Et pourquoi ça devrait être différent maintenant qu'il y a 100 000 policiers à l'arrivée pour les accueillir ou à l'époque de papy où personne ne le savait ?

La peur de se faire cueillir est moins forte que celle de mourir de toute manière...

Gildas Devos a dit…

Parce que y apas de gloire à etre condamné à voir son nom être synonyme de tricherie et de dopage dans l'Histoire !

Zaza a dit…

Y a des gens suffisamment persuasifs pour te faire croire que tu passeras entre les mailles du filet. Regarde l'attitude de de Ricco, narguant tout le monde aux micros des journalistes. Comment peut-on être chambreur à ce point sachant qu'on est chargé comme une mule ? La gloire aveugle tout.

Sans parler des médecins véreux... ça aussi c'est un truc dingue. Comment expliquer qu'un médecin puisse tuer sciemment autant de sportifs... le fric.