La statistique du gendarme

Salut à tous !

Hier soir, il m'est arrivé un truc que j'adore, et qui m'est à mon avis assez personnel vu que j'imagine peu de gens ressentir la même chose. Mais bon, qui sait... je mettais à jour mes stats sur l'Equipe de France (sur laquelle il y aurait beaucoup à dire après sa défaite assez logique face à une Argentine assez moyenne, mais je préfère garder ça pour moi... enfin, on verra) et là, j'ai eu une IDEE DE STAT. Un sentiment emballant, un besoin pressant que je me suis empressé d'assouvir. Il ne m'a fallu que quelques minutes, vu que j'avais déjà tous les infos disponibles. Le résultat est vraiment intéressant.

Dans mes stats, j'ai le nombre de sélections que les clubs étrangers ont obtenu en Equipe de France. Par exemple, quand Thierry Henry (Barcelone) est sélectionné et joue, ça fait un dans la ligne de Barcelone, et un dans celle de l'Espagne. Dans ce classement ou figure aussi les clubs français, Marseille domine assez nettement, devant Saint-Etienne, Monaco, Bordeaux et le PSG, qui a péniblement dépassé Reims dernièrement, grâce aux rares sélections de Landreau, Dhorasoo ou Rothen. A noter que Lyon, 8e, progresse à une vitesse énorme, vu qu'il a collecté 245 de ses 379 sélections dans la présente décennie. Le premier club étranger est Arsenal (10e), nettement devant la Juve (11e). Suivent Chelsea (14e), le Bayern (17e) et Manchester (21e). Logiquement, l'Angleterre domine nettement les débats (771) devant l'Italie (619). Loin derrière, l'Espagne, grâce aux récents Madrilènes et Barcelonais (199), a pris l'avantage sur l'Allemagne (190).

Et ben, j'ai synthétisé tout ça, et c'est bon, j'adore. J'ai désormais une ligne qui additionne toutes ces sélections "étrangères" par années, et une, juste en dessous, qui donne le pourcentage de celles ci par rapport au nombre total. Et c'est vraiment édifiant !


Au total, il y a eu 20,02 % de joueurs sélectionnés qui jouaient à l'étranger. Un chiffre qui va exploser, vu que depuis les débuts des Bleus en 1904, jusqu'en 1958 et Raymond Kopa, il n'y en a eu aucune ! Dans les années 60, période sombre pour l'équipe de France, ça resta très calme, puisque malgré les efforts de Nestor Combin, le chiffre n'excéda pas 4,3 %, et ce fut en 1969. Dans les 70's ce fut carrément le néant, avec 3 sélections "étrangères", toutes en 1970, grâce au "Belge" Jean-Claude Bras !

Grâce à Didier Six, mais surtout à Platini, les pourcentages sont un peu plus élevés durant les années 80, ou la France avait plusieurs des meilleurs joueurs du monde (Bats, Bossis, Giresse, Platini) et des résultats en or, mais seulement un évoluant dans un grand club européen. Logiquement, nos grands joueurs évoluaient donc en France, ce qui ne les a pas rendu meilleurs en Coupe d'Europe pour autant, comme quoi... bref, le chiffre atteint les 8,9 % en 1982, mais retombe à 1,3 puis 0 dès la fin de carrière de Platoche, pour redécoller en 91, avec le départ de Laurent Blanc à Naples, et véritablement s'envoler avec une première vague de départs (Papin, Cantona) pour atteindre un premier cap historique de 16 % en 1992.

Ce n'est pourtant que de la gnognotte puisque depuis on a jamais fait moins ! On flirte autour de 20-30 % jusqu'en 1996 et l'arrêt Bosman, qui fait tout exploser : dès 1997, on passe de 30 à 69 % !! Pour vous situer, dans la liste des 22 pour l'Euro 1996, seuls Angloma, Deschamps et Karembeu évoluent à l'étranger. Pour celle de 1998, seuls 7 jouent... en France. En finale, seuls Barthez et Guivarc'h sont titulaires. Ca se dégonfle un poil ensuite, avant d'atteindre des sommets quasi inégalables en 2001 (79), 2002 (80) et 2003 (74) !

Depuis, ça évolue entre 56 (l'an passé) et 65 en 2004, mais il faudrait désormais un nouveau cataclysme du genre de l'arrêt Bosman pour que ça change. Quand les jeunes qui jouent actuellement en France vont partir à l'étranger (Gourcuff, Benzema), ce qui me paraît très souhaitable pour le bien de l'Equipe de France, ça va encore augmenter. Mais la crise actuelle, par exemple, va se répercuter sur les clubs anglais qui ne se reposent que sur la fortune de leurs propriétaires (Chelsea, Manchester City...). Si le championnat anglais perd de sa valeur sportive, ses voisins pourraient en profiter. Suffit de mettre des sous dans des stades neufs...

Je vous laisse.