Salut à tous,
Hier soir avait lieu le troisième épisode de la mini série à succès, "Pep et José", tiré d'un des grands succès de cette automne, la "manita". Alléché par la perspective de revivre les mêmes émotions à suivre la suite d'un tel chef d'œuvre, le peuple, amoureux de beau football et de buts de folie, se précipite sur leurs télés à chaque épisodes, impatient de voir la suite et surtout, savoir comment ça va finir : lequel des deux, le ténébreux, ambitieux et cynique José, ou le romantique Pep, va-t-il se qualifier pour la finale de la Ligue des Champions, où il retrouvera probablement Manchester United, qui lui va se débarrasser sans coup férir des Allemands de Schalke 04 au terme d'épisodes nettement moins teintés de suspense et de frisson.
Les deux premiers épisodes de "Pep et José" sont des tours de chauffe : l'intrigue se met en place, la tension monte, et des personnages ressortent

Il aborda donc ce premier épisode avec cinq milieux, dont trois exclusivement obnubilés par une seule tâche : détruire le jeu chatoyant et romantique prôné par Pep. Résultat, devant des milliards d'yeux qui n'attendaient qu'une chose, un remake réussi de la Manita, assistèrent à une bataille tactique aussi intéressante pour les passionnés de bloc équipe que soporifiques pour les autres. Défensifs, violents et sans ambitions, les hommes de José finissèrent avec un homme en moins, comme durant la Manita. Mais ils arrachèrent un résultat nul qui laissa entendre qu'il avait trouvé la solution pour empêcher la meilleure équipe du monde de jouer. Il n'avait pourtant rien inventé : cinquante ans plus tôt, un certain Helenio Herrera avait révolutionné le football, qui ne consistait alors qu'à empiler les attaquants sans se soucier de sort de son gardien de buts - 5 buts de moyenne par matches lors du Mondial 1954 - en créant la défense à quatre et la "catenaccio", et son célèbre Libero, un défenseur évoluant dix mètres derrière les autres. Ce sinistre individu, sur les épaules duquel repose en partie la responsabilité du football défensif d'aujourd'hui, avait ainsi remporté huit trophées en six années, dont deux Coupes des Champions.
Bref, ce match nul (1-1), pourtant sans grand enjeu, commença à insinuer un doute à la fois chez Pep et ses hommes, mais aussi les observateurs : José allait-il réussir le même casse que l'an dernier ? Faire un casse en jouant au coffre-fort, quelle audace... le deuxième épisode, en finale de Coupe d'Espagne, allait confirmer ce doute : après une nouvelle démonstration de football défensif et destructeur, José et sa troupe allaient vaincre celle de Pep, en prolongation (1-0), grâce à une nouvelle saillie de Cristiano Ronaldo. Le lendemain, le quotidien bien connu en France, l'Equipe, allait affubler José du surnom le plus inapproprié qui soit : "l'enchanteur". Génie tactique, meneur d'homme hors pair, si on veut, mais enchanteur... on se demande encore aujourd'hui qui José et son béton avaient-ils bien pu enchanter durant ce nouvel épisode sans saveur, hormis Martin Bouygues, peut-être. Pourtant, ce dernier pouvait s'inquiéter : sa chaîne télé, TF1, allait devoir diffuser le troisième épisode. Mais la qualité de jeu durant les deux premiers épisodes, extrêmement quelconque, allait-elle attirer autant de téléspectateurs que prévu ?
Cet épisode marquait l'entrée des deux protagonistes dans le vif du sujet : la demi-finale aller de la Ligue des Champions. Cette fois, plus d'excuse sur le relatif enjeu du match, c'est là qu'on allait voir les hommes, comme dirait l'autre. Du reste, on allait les voir que trop bien, les

Pepe, c'est un défenseur formidable, le plus cher de l'histoire (30 millions d'Euros). Né au Brésil mais naturalisé Portugais, comme c'est assez fréquent au bout de la péninsule, c'est l'anti Galactique, ou plutôt si, s'en est un : du genre Golgoth. Un grand type assez laid, pas dégeu balle au pied, extrêmement intelligent dans son placement, insurpassable dans les airs et dur, très dur sur l'homme. Aligné au milieu, il s'occupe des transmissions vers Lionel Messi, annihilant le meilleur acteur du monde. Et durant une heure, les téléspectateurs auront l'impression d'assister aux deux premiers épisodes. Les Catalans ont la parole, mais celle-ci butte inlassablement sur le mutisme castillan. Ce dernier devient même agressif, voire violent : il faut dire que toute la semaine, les deux héros se sont mis sur la tronche comme rarement, du moins par presse interposée. C'est donc dans un climat épouvantable que se déroule le match. Pas d'occasions, Morphée se régale.
C'est finalement Pepe qui allait débloquer la situation, mais pas comme il l'avait rêvé jusque là. Violent sur son ancien compatriote Dani Alves, qu'il cherche manifestement à priver de son tibia, il est expulsé. Fou de rage, José, dont les troupes ne finissent jamais à onze contre Barcelone, dis ce qu'il pense de l'arbitrage à son responsable, qui l'envoie ruminer dans les gradins. La voie est alors libre pour Lionel Messi qui, sur deux éclairs, deux envolées lyriques dont une qui ne risque pas de ne plus être visionnée sur internet, met à genou le Real Madrid. Ce but, c'est la plante qui s'est frayée un chemin au milieu du béton pour fleurir au milieu de la grisaille. Un miracle.
La demi-finale est quasiment jouée avant le quatrième épisode, déjà presque vidé de tout suspense. Comme si la fin avait déjà été jouée. A moins, évidemment, que le génie de José, et surtout quelques idées offensives dans son esprit tortueux, réapparaissent enfin. Mais franchement, ce serait dommage pour le football. Quand ce dernier récompense, parfois, la qualité au réalisme, c'est le plus beau des sports.
Je vous laisse.
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