Salut à tous,
Hier, j'ai écris mon 400e post sur ce blog - ce qui fait très exactement un post tous les 3.11 jours en moyenne, on ne se refait pas - et pour fêter ça, je suis allé voir l'expo à l'Hôtel de Ville de Paris (faut préciser, parce qu'il y en a d'autres, paraît-il) sur la Commune. J'étais déjà allé voir celle d'avant, qui relatait des 40 ans du PSG. Ce qui prouve bien qu'aussi bien Bertrand que moi entretenons des goûts et des intérêts extrêmement divers et variés. Et qu'apprécier la peccadille n'exclut pas de goûter à l'essentiel.
On est pas les seuls d'ailleurs, parce qu'il y avait autant la queue aux deux expos. Loin de moi, évidemment, de comparer les deux sujets, qui sont séparés ne serait-ce que par la palette d'émotions qui allaient m'habiter durant la visite de chacune d'entre elles.
Je crois l'avoir déjà dit ici (mais vous me connaissez mal si vous croyez que je vais

Et puis, elle a fini dans le sang - 20 000 morts, plus que durant la Révolution ! - , elle est très récente - il s'agit également de la première révolte photographiée, avec ses héros mais aussi ses morts et ses atrocités - et puis, surtout, le gouvernement porte une immense responsabilité dans ce massacre - car s'en est un. Le gouvernement, donc l'État, qui n'a donc pas demandé pardon pour TOUS les carnages qu'il a perpétré.
Je résume si vous n'allez pas voir cette expo - rassurez-vous, j'en ai sûrement appris hier autant que vous l'auriez fait - : fin 1870, la France prend sa première grande branlée contre la toute neuve Allemagne, cette dernière, en pleine construction, nous chipant au passage, et pour plus de 45 ans, l'Alsace et la Lorraine. Au bout de la guerre, Paris doit se soumettre après un très long siège, mais les Parisiens n'acceptent pas aussi facilement l'abdication d'Adolphe Thiers, ce triste individu natif de Marseille (je dis ça, je dis rien). En mars 1871, ce dernier, pour éviter une révolte, veut envoyer les canons entreposés sur la colline de Montmartre à Versailles. Mais le peuple se révolte et, avec l'aide de la Garde Nationale, pique à son tour les canons. L'assemblée nationale se réfugie à Versailles, et le peuple établit la Commune à Paris.
Pendant deux mois, la Commune va réorganiser la vie dans la capitale, tout en garnissant ses pourtours de barricades. Séparation de l'Église et de l'État, plus de 30 ans avant la loi officielle de 1905 dont on nous bassine les feuilles depuis quelques semaines ; interdiction du travail de

Fin mai, Thiers décide d'en finir. Durant une semaine, à l'image, un peu, de ce qui s'est passé à Abidjan par exemple, Paris sera plein de combats. Une armée de 60 000 hommes est envoyée pour récupérer la capitale. Cette dernière, derrière ses barricades de pavés, résiste tant bien que mal, mais sera écrasée. La Garde Nationale est repoussée au Pont de Neuilly ou sur les plaines de Nanterre, au pied du Mont Valérien (qui ne sont pas que des arrêts de métro et de tramway, hélas) ; le peuple est battu sur les hauteurs de Montmartre., boulevard de Charonne... Pour se défendre, les Fédérés appliquent la tactique de la terre brûlée : tout en reculant, ils mettent le feu à bon nombre d'institutions comme l'Hôtel de Ville ou les Tuileries, qui ne s'en relèveront pas, tout en exécutant, eux aussi, quelques curés au passage. Paris est en flammes, mais toutes les traces de la révolte seront irrémédiablement effacées. Ça aussi, ça n'aide pas le souvenir.
Le 28 mai, les derniers combats à l'arme blanche se déroulent dans le cimetière du Père Lachaise : les derniers résistants y seront fusillés au pied du mur des Fédérés - que j'ai évoqué ici, ça je m'en rappelle - qu'on peut encore visiter aujourd'hui, dans l'est du cimetière, jouxtant les tombes des grands dignitaires communistes comme Maurice Thorez.
Je vous l'ai dit, Thiers sera sans pitié : des exécutions sommaires et sans le moindre début de jugement ont lieu dans les rues de Paris, sur les marches du Panthéon, sur le boulevard Richard-Lenoir... les (rares) responsables communards seront soit fusillés durant les combats, soit envoyés au bagne à Cayenne pour apprendre à se révolter, comme dirait Renaud (vous savez, l'ami de Carlos Ghosn). Certains

Alors que le Marxisme - le bon Karl avait envoyé des observateurs sur place - était en pleine naissance, cette révolte complètement populaire mais aussi républicaine fut autant désespérée que symbolique d'une époque où l'on sentait déjà que l'industrialisation du pays participait beaucoup, déjà, à l'aliénation de l'Homme. La Commune est le point de départ d'un mouvement qui allait certes aboutir à l'Union Soviétique, mais aussi au Front Populaire de 1936. Mais l'horreur de sa répression allait aussi refroidir les ardeurs du peuple à se révolter : alors qu'on sortait de quatre (1789, 1830, 1848, 1871) révolutions en 82 ans, il allait falloir attendre 65 années pour en voir une autre.
Si quelques expos parisiennes relatent l'évènement, j'ai vu vraiment très très peu de débats, de documentaires ou d'émissions sur le sujet à la télé, voire pas du tout. Y a-t-il eu ne serait-ce que des films ou des téléfilms sur le sujet ? Pas à ma connaissance... Si les 140 ans n'ont passionné personne, espérons que les 150 réveilleront enfin les consciences et les mémoires.
Je vous laisse.
1 commentaire:
Bonjour, je suis tombé par hasard sur cet article mais ai hâte de découvrir les autres… Merci :)
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