Salut à tous,
Ce matin, parlons de ce que je devrais être en train de faire en ce moment, au lieu de m'exploser les yeux sur cet écran dans le noir : les rêves. Problème, dans quelques heures je pars découvrir enfin Saint-Étienne, la ville de mon Amour, et Morphée en a profité pour se faire la malle sans prévenir, me privant ainsi de ses bras duveteux.
Oh oui ça va, merci de m'épargner vos sourires narquois. Parler des rêves n'est pas plus ridicule que d'évoquer la réalité, qui est souvent aussi saugrenue. Ce ne sont pas les rêves qui ont dernièrement imaginé une taupe squatter la tête du Top 50, un poulpe être la star d'une Coupe du Monde, Rio Mavuba marquer un but ou un nain super-actif et xénophobe devenir président de la République, puis épouser un top-model. Donc merci de ne pas se moquer d'un sujet souvent plus réaliste que la réalité elle-même.
Je l'ai peut-être déjà raconté ici, mais quand j'étais gamin jusqu'à il y a encore peu, je faisais toujours le même rêve – enfin le même cauchemar. De fait, ce n'était pas un rêve, mais un souvenir : j'avais trois ans, nous étions en vacances avec mes parents et mon petit frère de quelques mois, et nous assistions, un soir en Vendée, à un spectacle de son et lumière sur la façade d'un château, incluant des fantômes notamment. Et j'étais terrifié. Encore aujourd'hui, aucun effort ne m'est demandé pour me remémorer cette scène. Je ne sais plus quelles têtes avaient ces fantômes, mais je sais qu'ils étaient là, ainsi que mes parents derrière moi et la poussette à ma droite. Pourquoi cette scène, pourquoi ces détails et pas d'autres ? Impossible de répondre pour un béotien comme moi.
D'ailleurs, on parle de rêve mais il ne sont quasiment jamais aussi positif que leur nom le laisse supposer : quand on parle de quelque chose « de rêve », c'est en général un truc merveilleux, magnifique, etc. Moi c'est rarement le cas, comme si mon pessimisme légendaire trouvait un écho dans mes songes. Et en l'occurrence je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas ! Il n'y a pas de raison que ma mauvaise humeur et mon cynisme restent à la porte de mes nuits, une fois l'interrupteur actionné. Les rêves sont d'autant plus troublants qu'ils empruntent souvent les mêmes chemins que la réalité, ou du moins les mêmes décors et les mêmes personnages, et sont donc d'un réalisme redoutable. C'est rare de rêver qu'on est sur Vénus à converser avec des extraterrestres dotés d'un nez de clown et d'un parapluie.
Je n'ai jamais cru à ces histoires d'interprétations de rêves, même si j'y porte un peu plus de considération qu'à d'autres « sciences », parce que malgré tout héritées de la psychiatrie. Du genre, si on rêve de poisson, c'est qu'on va gagner de l'argent. En l'occurrence ça se vérifie sur ce cas précis, vu que je n'ai jamais rêvé de poisson, du moins à ma connaissance. Comme l'ensemble de la population, mes rêves s'estompent très vite, et environ 5 minutes après mon réveil, je ne me souviens en général plus de leurs teneurs. D'ailleurs je serais absolument incapable de vous dire de quoi je rêvais lorsque le stress m'a tiré prématurément de mon sommeil ce matin.
Mais je sais tout de même quel est leur trame en général.
Pas besoin d'analyse psychologique pour comprendre ce que signifient tous ces rêves que je fais, dans lesquels je me retrouve dans la situation du mec qui est sensé allé quelque part ou faire quelque chose, et qui n'y arrive pas, pour de multiples raisons. Sur me route s'accumulent alors d'incalculables obstacles tous plus énervant les uns que les autres. Par exemple je me retrouve en pleine Bretagne, je dois rentrer chez mes parents, et je décide d'y aller en courant, comme ça j'en profite pour faire mon jogging. Sauf qu'évidemment je me perds, j'emprunte trois fois la même route, je dois me taper des pentes plus escarpées que les Alpes... ce qui, au départ, ressemble à un objectif complètement anodin se transforme en quête irréaliste et laborieuse, et que je ne termine bien sûr jamais. Je ne vous ferais pas l'affront de vous soumettre une analyse, mais inutile de dire que le résultat ne serait pas très flatteur pour moi.
En gros, c'est la crise de la presque quarantaine, mêlée à une insatisfaction chronique à propos de ma vie dans laquelle je n'aurais rien fait de bien. Comme par exemple toutes ces ébauches de roman qui polluent mon disque dur, ou le fait de ne pas avoir de gamin à plus de 35 ans. La question reste maintenant de savoir si cette dernière chose aurait réellement été un gage de réussite dans ma vie. Parce que normalement, du moins selon moins, ce n'est pas aux enfants de faire se sentir bien les parents, mais l'inverse. Or, en ce qui me concerne, j'ai de très gros doutes quant à mon aptitude à faire d'un gosse une personne équilibrée, sûre d'elle et armée pour affronter un monde qui est complètement pourri, des racines aux feuilles, vu que je ne suis moi-même pas cette personne.
Bon ben voilà, vous êtes content, je l'ai quand même faite, mon analyse de comptoir.
Bref, ce post est aussi déprimant que ces rêves plein de frustration et de ressentiment... J'ai hâte d'être dans le train, et de revoir les monts du Forez, près de 20 ans après mon dernier passage en voiture, de retour de vacances en Ardèche avec ma tante. Un paysage de rêve !
Je vous laisse.
(PS : post tapé ce matin, avant de partir prendre le train, tandis que Blogger se faisait un petit caca nerveux...)
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