vendredi 27 mai 2011

Les ovaires sur la table


Salut à tous,

Hier soir, j'ai regardé du foot. Ohlàlà, je vous vois déjà frappé(e)s par la banalité de cette phrase et de cette situation, voir le désintérêt que ces dernières font naître immédiatement chez vous. Ne vous inquiétez pas, je compatis d'avance pour vous si vous vous accrochez, et je vous comprends si vous passez votre chemin. Pourtant, y a une petite nouveauté quand même.

Grâce à la TNT que je possède enfin de puis plusieurs mois maintenant, j'ai pu en effet regarder la finale de la Ligue des Champions féminine entre l'Olympique Lyonnais et les Allemandes de Potsdam, tenante d'un titre qu'elles avaient obtenu l'an passé contre... l'Olympique Lyonnais, aux tirs aux buts. Cette fois, les Français ont pris leur revanche (2-0), prouvant ainsi que le football féminin français commence enfin à devenir crédible au niveau international, en tous cas continental, même s'il a toujours autant de mal à prendre au niveau médiatique. En France, le foot restera toujours un sport pour lequel il vaut mieux avoir du poil aux pattes, selon la formule pleine de classe de Thierry Roland il y a une quinzaine d'années, à l'intention de Marianne Mako, la dernière véritable journaliste sportive véritablement connue avant madame Domenech. Cette dernière s'est d'ailleurs depuis recyclée dans le magazine de vie quotidienne comme sait si bien le faire le 6e chaîne 15 fois par semaine.




Pourtant, la plupart des sports, finalement, sont traités de manière à part à peu près égale suivant que les chromosomes de ses participants diffèrent ou non. Entre la fin du duo Agassi-Sampras et celui opposant Nadal à Federer - parasité depuis cette année par Djokovic -, les seules stars du tennis mondial étaient féminines : les sœurs Williams, les Belges Clijsters et Hénin, Hingis, Mauresmo, Sharapova, etc. Depuis, quelques temps en revanche, la numéro mondiale, la Danoise d'ascendance manifestement polonaise Wozniaki, est une illustre inconnue encore vierge de toute victoire en grand chelem, et la seule joueuse française véritablement au niveau est Marion Bartoli, fâchée depuis des années avec la Fédé et qui ne considère pas que sa crédibilité sportive passe par un léchage de boules en règle des médias mais par des résultats, ce qui la rend à mes yeux terriblement sympathique. Les sœurs Williams sont aux fraises, les Belges en semi retraite et Sharapova soigne ses cordes vocales. En clair, y a comme un creux générationnel, ce dont profite les mecs.

Cependant, le tennis féminin dispose toujours d'une visibilité extrêmement appréciable quand on regarde Roland Garros, par exemple. Certes, elles gagnent toujours moins que les hommes, ce qui est une nouvelle fois inconcevable, mais pas forcément besoin de se fader Jean-René Godard (!) sur France 4 pour en voir. Même si, pour moi, c'est quand même moins intéressant qu'un match masculin, beaucoup plus punchy et souvent plus indécis que les féminins. Mais ce n'est que mon avis.

Même chose pour le basket et surtout le hand, même si ces derniers partagent à part égale le quasi anonymat dans lequel ces deux disciplines règnent. En revanche, les disciplines les plus suivies en France, le foot, le rugby et le cyclisme, sont quasi exclusivement réservés aux hommes. Vous avez déjà vu un match de rugby féminin vous ? Oui oui, ça existe... Et une course cycliste féminine ? Jeannie Longo s'escrime depuis deux siècles pour qu'on en parle, mais du coup on ne parle plus que d'elle, et pas des trois générations qui n'ont pas réussi à se faire une place à ses côtés.

Pour le foot, les résultats s'améliorent depuis 15 ans, mais il faut qu'une équipe française parvienne en finale d'une grande compétition pour que son traitement excède un 8e de page au bout du bout de la chronique foot dans l'Equipe. Hier et aujourd'hui elles en ont fait la une, évènement historique. Cet été, y a la Coupe du Monde, dans laquelle la France a peu de chance de s'imposer mais peut espérer passer le premier tour, ce qui serait une première. Elles ont battues hier des Allemandes, représentantes du meilleur pays d'Europe de la discipline, avec la Suède, où les féminines sont au moins aussi célèbres que les couillus.

D'ailleurs, hier la meilleure joueuse sur le terrain était suédoise. Lotta Schellin, avant-centre de Lyon, n'a pas marqué, pour une fois, mais a démontré une justesse technique, une vitesse et une intelligence de jeu nettement supérieures au reste de ses congénères sur le terrain. Ça va logiquement moins vite que chez les hommes, mais du coup la qualité de jeu s'en ressent positivement, même si tactiquement y a des lacunes évidentes à ce niveau, notamment en défense. La première buteuse du match, latérale droit, Wendie Renard, une tige métisse d'1m84 dotée d'une coupe affro qui rappelle les pires heures de Charles-Edouard Coridon, est aussi utile sur coup de pied arrêtés que dangereuse pour son équipe défensivement dès qu'elle a le ballon dans les pieds... mais bon, je me suis régalé quand même, et puis ça donne quand même physiquement, Alexandre Delperrier, hier, a même qualifié les débats de... virils. Savoureux !

Bref, j'espère pouvoir regarder quelques matches du Mondial cet été, au moins ceux de la France. Et tant pis si mon espoir quant à une amélioration de la tolérance de mon Amour pour mon visionnage du coup encore plus important du foot parce qu'il serait féminin ait été déçu...

Je vous laisse.

2 commentaires:

Zaza a dit…

Ben quand tu veux...


Sinon faut savoir les filles gagnent autant que les mecs en Grand Chelem !

Gildas Devos a dit…

Ah zut ! Ben c'est bien ça !