Salut à tous,
On ne pourra plus dire que la gauche manque d'idée, qu'elle ne fait que critiquer Sarkozy (faut dire que c'est quand même un boulot particulièrement chronophage...), etc. Cette semaine, le PS, qui depuis bientôt 10 ans maintenant végète dans l'opposition comme il l'a fait pendant des décennies avant que Mitterrand puis Jospin viennent offrir à la Droite des boucs-émissaire idéaux pour expliquer, 15 ans après, pourquoi la France va mal (les 35 heures et SOS Racisme, évidemment !), a décidé de se prendre pour la majorité, en proposant des lois et des textes qui avaient aussi peu de chance d'être votés à l'Assemblée que moi de devenir chroniqueur de Ruquier à l'automne prochain. Mais il s'agit avant tout de provoquer des débats autrement que dans des salles des fêtes remplies de nostalgiques de l'OAS et d'anciens électeurs du FN, raflés par Sarkozy il y a 4 ans, comme l'UMP l'a fait avec l'identité nationale et la laïcité (enfin, l'Islam). Et, moi qui ne suis vraiment pas Socialiste - l'eau tiède, c'est dégueu - je dois dire que ces initiatives, tellement désespérées et en même temps signes qu'il y a encore de la vie dans ce mammouth informe et usé jusqu'à la corde, m'ont réjoui. J'aurais été encore plus jouasse si ces textes avaient été votés, mais là ça aurait été quand même une sacrée surprise. Tout le monde n'est pas Simone Veil.
Le premier d'entre eux concerne le mariage homosexuel. Contrairement à ce que j'ai entendu ici ou là, il ne s'agit pas d'obliger TOUS les homosexuels à se marier, là ça aurait été une véritable punition collective, un fléau qui se serait ajouté à tous ceux qu'ils ont déjà subit depuis toujours. Oui, parce que pour certains l'argument "qui a dit que les homos voulaient se marier ?" était recevable, aussi incroyable que cela puisse paraître. Je suis pour le mariage gay, tout comme je suis pour l'autorisation faites aux gauchers ou aux rouquins de ne pas être brûlés sur les places de villages comme c'était l'usage il y a quelques siècles, et pourtant je ne suis concerné du tout par aucun de ces cas. Au passage, je suis droitier, châtain, hétéro et en plus chauve, c'est dire si, en dehors d'une surcharge pondéral très supérieure à la moyenne mondiale, voire nationale, je suis d'une banalité abyssale.
Plus sérieusement, je suis pour, mais je ne vais pas m'étendre sur mes raisons. Elles tiennent en gros sur une certaine liberté, mais surtout sur l'égalité : aujourd'hui, les couples gays sont, surtout dans les grandes villes, parfaitement intégrés, ils vivent comme les autres et on se doit de considérer leur sexualité comme égale aux autres. Un festival de portes ouvertes enfoncées au bulldozer ? Pas pour le FN mais surtout les inénarrables députés de la "Droite Populaire", ces types improbables qui, tels de vulgaires gays refoulés, n'assument pas leur part fascisante en demeurant à l'UMP, un parti paraît-il républicain, en tous cas modéré et de gouvernement, alors qu'ils auraient manifestement toute leur place dans la maison d'à côté, le FN. Ainsi, ma nouvelle idole, le député du Nord Christian Vanneste, a affirmé avec un sourire jusqu'aux implants, que le mariage gay serait une "aberration anthropologique". Jacques Myard, qui lui a la particularité d'être mon maire, ce dont je suis vraiment peu fier, et qui peut se reposer, dans sa bonne ville de Maisons Laffitte, sur un matelas de plus de 60 % de vote UMP pour garder à vie son écharpe, a carrément proposé, histoire de faire un peu d'humour et de détendre l'atmosphère, "le mariage zoophile". C'est ici que ça se passe. Voilà. Il y a donc encore des gens, en 2011, qui pensent manifestement que l'homosexualité est une mode, une déviance, une maladie, une marotte, tout ce que vous voulez. Mais surtout un danger pour le pays, sinon ils ne seraient pas contre, si ? Quand je vous dis que la France régresse, ce n'est pas qu'une crainte, c'est un fait. Aujourd'hui, ces gens ont pignon sur rue, sont au pouvoir, aux manettes, et nous font revivre avec un enthousiasme juvénile les glorieuses années 30, au mieux. Mais on y arrivera, ces encrassés du bulbe ne sont pas éternels et plus vieux que nous, ça passera un jour, vous inquiétez pas.
L'autre projet de loi qui, lui, va tenter de passer dans les prochains jours, c'est la légalisation du cannabis. Là, les portes ouvertes ne sont évidemment plus de rigueur. On est là dans un cas beaucoup plus complexe, qui divise d'ailleurs beaucoup la Gauche. Selon moi, de deux choses l'une : soit on arrête l'hypocrisie, et on légalise une drogue nettement moins dangereuse et meurtrière que l'alcool ou le tabac, véritables piliers de notre économie et de notre société, pour mieux la contrôler et piquer leur sale boulot aux salopards des cages d'escaliers de banlieue ; soit on interdit toutes les drogues, y compris le tabac et l'alcool, donc, toujours en raison de cette fameuse hypocrisie, et on mène une guerre majeure à tous ces trafics. Une chose est sûre, tant qu'on restera au milieu du gué comme on l'est actuellement, en conservant certains poisons parce qu'ils font partie du patrimoine français tout en en interdisant d'autres parce qu'ils n'ont pas d'AOC, et qu'on laisse faire les choses dans certains milieux, il ne risque pas de se passer grand chose. De toutes façons, ce n'est pas au niveau national qu'on peut faire quelque chose, mais au niveau international.
Bref, tout ça fait réfléchir dans un sens quand même plus noble que de savoir si on a le droit d'avoir plusieurs nationalités, si on doit chanter la Marseillaise quand on va jouer au foot, si on peut porter un foulard ou une croix ou si l'Islam met en danger la République. Peut-être qu'en 2012, si la majorité a changé de camps, la France pourra rattraper le retard qu'elle a pris sur ses voisins pour qui elle a été un modèle, à une époque, sur le plan des avancées sociétales et des idées.
Je vous laisse.
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