Salut à tous,
Purée, j'en peux plus, ce suspense me tue. J'en ai des sueurs froides, j'en rêve la nuit, j'ai la gorge sèche, les pieds poites, le kiki rabougri, les cheveux (hypothétiquement) dressés sur la tête. J'ai le trouillomètre qui a perdu son aiguille tellement il est à fond les ballons. J'en peux plus d'attendre.
En fait, y a deux suspenses qui me tuent en ce moment, notamment la Ligue 1 (est-ce que Paris va enfin être champion, après une majorité - 18 ans - passées à voir les trains passer sous son nez ?). Un suspense qui n'existerait déjà presque plus si Montpellier n'avait pas décidé d'être une équipe incroyable à laquelle personne ne résiste, à la surprise générale... Mais vous ne le croirez peut-être pas, l'autre suspense me tue peut-être plus que celui-là, qui me tient pourtant tout particulièrement à cœur : est-ce que l'empreinte de nos pieds sera imprimée sur le fondement de Sarkozy le 6 mai à 20h ? Ce serait tellement beau que je me crois capable d'écrire des poèmes à ce sujet.
Je ne peux pas imaginer resigner pour cinq années de démagogie, d'appels du pied au front national, de politiques économiques et d'immigration qui me donneraient honte de m'avouer Français à l'étranger. Je veux qu'on le vire, qu'on le jette, qu'il morde la poussière. Il me fait regretter Chirac et Giscard (au vu des archives pour ce dernier, j'avais six ans quand il a perdu, je suis pas si vieux merde). Giscard, le dernier président à n'avoir pas été réélu, à n'avoir fait qu'un mandat. Le seul aussi, si on excepte Pompidou, décédé à deux ans de sa réélection supposée, à n'avoir signé qu'un seul mandat sous la cinquième République. Ce qui fait un taux de renouvellement de trois sur quatre (on ne compte pas encore Sarkozy non plus, logique). Gnafron a donc trois chances sur quatre de repasser...
Mine de rien, depuis 1958, on n'a eu que six présidents, qui ont donc régné en moyenne neuf années pile ! Avec une pique à 14 pour Mitterand, et à 5 pour Pompompidou, par la force des choses. Si Sarkozy dégage, il égalera ce record, par le force des choses aussi : le choix des Français de lui botter son petit cul, de l'humilier. Ce serait... splendide. Legen... wait for it... dary !!
Il a raison sur un point, lorsqu'il semble dire aux gens qu'ils savent ce qu'ils perdent, ils ne savent pas ce qu'ils gagnent : dans ces cas-là, c'est aussi un référendum sur sa personne : vous voulez encore de lui, oui ou non ? Sauf que la seule fois en 54 ans qu'un président a été dégagé avant son deuxième mandat, ce n'était pas un sous-fifre en face de Giscard, c'était Mitterrand. Un boss, un client, avec une expérience longue comme Guerre et Paix, et un charisme redoutable. L'anti Hollande, en quelques sortes.
Une élection, notamment depuis que la télévision est devenue le moyen quasi exclusif - avant qu'Internet ne reprenne en partie le relais - de communication, ce n'est pas sorcier, c'est devenu une émission de télé réalité, où l'apparence est le critère prioritaire pour permettre aux gens de choisir. En 1995, au lycée, les filles de ma classe, qui allaient, comme moi, voter pour la première fois de leurs vies, me disaient qu'elles allaient voter pour Chirac plutôt que Jospin parce qu'il faisait "plus président". Cette remarque m'avait marqué. Rien n'a changé depuis 17 ans, même si on a l'impression que les gens cherchent beaucoup plus à s'intéresser aux programmes de chacun, et s'expriment beaucoup plus sur le sujet, grâce au net, on l'a vu en 2007.
Mais non, rien n'a changé. On élit un roi, en fait, il lui faut donc de l'assurance et de la force. Hier soir, au lendemain du meeting délirant de Sarkozy à Villepinte (60 000 personnes, à déplacer, nourrir et habiller gratuitement pour l'occasion, ça doit casquer, mais les revenus du candidat-président semblent aussi illimités qu'opaques), avec les lumières sur le podium, avec la musique de Superman pour son arrivée (!), avec Depardieu et Enrico Macias en intervenants de luxe (je croyais ce dernier vacciné par tout ce qui a été dit par la Droite durant cinq années sur les immigrés, les contrôles ADN etc, mais non, il est toujours aussi con et en besoin urgent de payer des impôts), et pour la première fois depuis le début de la campagne, Sarkozy est passé devant Hollande au premier tour. 28,5 % contre 27.
Il a suffit d'une démonstration de force comme seule la Droite en est capable. Il a suffit que Sarkozy, sur l'Europe, se comporte comme un vulgaire souverainiste alors qu'il n'a jamais cessé de défendre l'Europe telle qu'elle est durant sa carrière, votant et défendant le oui au référendum en 2005, comme il n'a jamais rechigné à se comporter comme un facho en de nombreuses occasions, voire comme un gauchiste lorsqu'il se déplace dans les usines, pour repasser en tête. Il ne doit pas encore être en tête au second tour, celui qui compte finalement, mais je n'ai jamais cru non plus qu'Hollande mettrait dix points dans la vue à Sarkozy, parce que ça n'arrive plus depuis l'époque de De Gaulle et Pompidou, j'ai toujours su que l'écart se réduirait. Sarkozy est un tribun, impressionnant en meeting, il arriverait presque à me convaincre s'il parlait dans une langue que je ne connaissais pas. Hollande, malgré de bonnes répliques et une incontestable intelligence, est nul en public. On ne voit pas ses yeux, il essaie de jouer, mais ça ne marche pas. Il est nul en meeting, plus nul même que Royal, vous imaginez...
Il suffit de dire n'importe quoi au pays, et ça marche. On accuse Hollande de faire de la démagogie avec son projet d'imposer les riches, mais c'est rien comparé à la promesse de Sarkozy de mettre en berne Schengen, alors que personne en Europe n'est près à la suivre ! Mais les gens sont comme ça, ils ont la mémoire d'un huitre trop cuite. Si les gens vouaient une admiration sans borne au schtroumph à lunettes, il se peindrait en bleu pour leur plaire. Je suis sûr que l'idée de terminer la campagne dans un fauteuil roulant le démange. Il leur promet tout et n'importe quoi, comme en 2007, souvent les mêmes choses d'ailleurs, et ça marche, ils reviennent dans la même boutique qui les arnaqué la dernière fois. On est dans un pays de droite, on le sait, et donc le seul moyen pour la Gauche de passer, c'est soit de présenter un candidat venu de la Droite (Mitterrand) soit d'avoir en face d'elle un repoussoir, du genre Sarkozy. Mais si ce dernier redevient séduisant, et parvient à faire oublier que c'est lui qui dirigeait le pays depuis cinq ans... ça peut passer.
J'en peux plus d'attendre, c'est trop cruel.
Je vous laisse.
Purée, j'en peux plus, ce suspense me tue. J'en ai des sueurs froides, j'en rêve la nuit, j'ai la gorge sèche, les pieds poites, le kiki rabougri, les cheveux (hypothétiquement) dressés sur la tête. J'ai le trouillomètre qui a perdu son aiguille tellement il est à fond les ballons. J'en peux plus d'attendre.
En fait, y a deux suspenses qui me tuent en ce moment, notamment la Ligue 1 (est-ce que Paris va enfin être champion, après une majorité - 18 ans - passées à voir les trains passer sous son nez ?). Un suspense qui n'existerait déjà presque plus si Montpellier n'avait pas décidé d'être une équipe incroyable à laquelle personne ne résiste, à la surprise générale... Mais vous ne le croirez peut-être pas, l'autre suspense me tue peut-être plus que celui-là, qui me tient pourtant tout particulièrement à cœur : est-ce que l'empreinte de nos pieds sera imprimée sur le fondement de Sarkozy le 6 mai à 20h ? Ce serait tellement beau que je me crois capable d'écrire des poèmes à ce sujet.
Je ne peux pas imaginer resigner pour cinq années de démagogie, d'appels du pied au front national, de politiques économiques et d'immigration qui me donneraient honte de m'avouer Français à l'étranger. Je veux qu'on le vire, qu'on le jette, qu'il morde la poussière. Il me fait regretter Chirac et Giscard (au vu des archives pour ce dernier, j'avais six ans quand il a perdu, je suis pas si vieux merde). Giscard, le dernier président à n'avoir pas été réélu, à n'avoir fait qu'un mandat. Le seul aussi, si on excepte Pompidou, décédé à deux ans de sa réélection supposée, à n'avoir signé qu'un seul mandat sous la cinquième République. Ce qui fait un taux de renouvellement de trois sur quatre (on ne compte pas encore Sarkozy non plus, logique). Gnafron a donc trois chances sur quatre de repasser...
Mine de rien, depuis 1958, on n'a eu que six présidents, qui ont donc régné en moyenne neuf années pile ! Avec une pique à 14 pour Mitterand, et à 5 pour Pompompidou, par la force des choses. Si Sarkozy dégage, il égalera ce record, par le force des choses aussi : le choix des Français de lui botter son petit cul, de l'humilier. Ce serait... splendide. Legen... wait for it... dary !!
Il a raison sur un point, lorsqu'il semble dire aux gens qu'ils savent ce qu'ils perdent, ils ne savent pas ce qu'ils gagnent : dans ces cas-là, c'est aussi un référendum sur sa personne : vous voulez encore de lui, oui ou non ? Sauf que la seule fois en 54 ans qu'un président a été dégagé avant son deuxième mandat, ce n'était pas un sous-fifre en face de Giscard, c'était Mitterrand. Un boss, un client, avec une expérience longue comme Guerre et Paix, et un charisme redoutable. L'anti Hollande, en quelques sortes.
Une élection, notamment depuis que la télévision est devenue le moyen quasi exclusif - avant qu'Internet ne reprenne en partie le relais - de communication, ce n'est pas sorcier, c'est devenu une émission de télé réalité, où l'apparence est le critère prioritaire pour permettre aux gens de choisir. En 1995, au lycée, les filles de ma classe, qui allaient, comme moi, voter pour la première fois de leurs vies, me disaient qu'elles allaient voter pour Chirac plutôt que Jospin parce qu'il faisait "plus président". Cette remarque m'avait marqué. Rien n'a changé depuis 17 ans, même si on a l'impression que les gens cherchent beaucoup plus à s'intéresser aux programmes de chacun, et s'expriment beaucoup plus sur le sujet, grâce au net, on l'a vu en 2007.
Mais non, rien n'a changé. On élit un roi, en fait, il lui faut donc de l'assurance et de la force. Hier soir, au lendemain du meeting délirant de Sarkozy à Villepinte (60 000 personnes, à déplacer, nourrir et habiller gratuitement pour l'occasion, ça doit casquer, mais les revenus du candidat-président semblent aussi illimités qu'opaques), avec les lumières sur le podium, avec la musique de Superman pour son arrivée (!), avec Depardieu et Enrico Macias en intervenants de luxe (je croyais ce dernier vacciné par tout ce qui a été dit par la Droite durant cinq années sur les immigrés, les contrôles ADN etc, mais non, il est toujours aussi con et en besoin urgent de payer des impôts), et pour la première fois depuis le début de la campagne, Sarkozy est passé devant Hollande au premier tour. 28,5 % contre 27.
Il a suffit d'une démonstration de force comme seule la Droite en est capable. Il a suffit que Sarkozy, sur l'Europe, se comporte comme un vulgaire souverainiste alors qu'il n'a jamais cessé de défendre l'Europe telle qu'elle est durant sa carrière, votant et défendant le oui au référendum en 2005, comme il n'a jamais rechigné à se comporter comme un facho en de nombreuses occasions, voire comme un gauchiste lorsqu'il se déplace dans les usines, pour repasser en tête. Il ne doit pas encore être en tête au second tour, celui qui compte finalement, mais je n'ai jamais cru non plus qu'Hollande mettrait dix points dans la vue à Sarkozy, parce que ça n'arrive plus depuis l'époque de De Gaulle et Pompidou, j'ai toujours su que l'écart se réduirait. Sarkozy est un tribun, impressionnant en meeting, il arriverait presque à me convaincre s'il parlait dans une langue que je ne connaissais pas. Hollande, malgré de bonnes répliques et une incontestable intelligence, est nul en public. On ne voit pas ses yeux, il essaie de jouer, mais ça ne marche pas. Il est nul en meeting, plus nul même que Royal, vous imaginez...
Il suffit de dire n'importe quoi au pays, et ça marche. On accuse Hollande de faire de la démagogie avec son projet d'imposer les riches, mais c'est rien comparé à la promesse de Sarkozy de mettre en berne Schengen, alors que personne en Europe n'est près à la suivre ! Mais les gens sont comme ça, ils ont la mémoire d'un huitre trop cuite. Si les gens vouaient une admiration sans borne au schtroumph à lunettes, il se peindrait en bleu pour leur plaire. Je suis sûr que l'idée de terminer la campagne dans un fauteuil roulant le démange. Il leur promet tout et n'importe quoi, comme en 2007, souvent les mêmes choses d'ailleurs, et ça marche, ils reviennent dans la même boutique qui les arnaqué la dernière fois. On est dans un pays de droite, on le sait, et donc le seul moyen pour la Gauche de passer, c'est soit de présenter un candidat venu de la Droite (Mitterrand) soit d'avoir en face d'elle un repoussoir, du genre Sarkozy. Mais si ce dernier redevient séduisant, et parvient à faire oublier que c'est lui qui dirigeait le pays depuis cinq ans... ça peut passer.
J'en peux plus d'attendre, c'est trop cruel.
Je vous laisse.
2 commentaires:
Mais oui le PSG va être champion :D
Ah c'est bon d'entendre ça :D Enfin le lire :D
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