Salut à tous,
La saison 7 de 24 a ENFIN commencé, il y a une semaine. Ca faisait juste 2 ans qu'une saison de cette série assez sidérante n'avait pas débuté. Que je n'avais pas ressenti cette adrénaline, cette frustration sans nom qui tord mes boyaux quand un cliffhanger trop dément sépare deux épisodes, comme en ce moment entre les 705 et 706... C'est beaucoup 2 ans nan ? Je veux dire... ouais c'est beaucoup.
Je ne vais évidemment rien dévoiler des évènements qui se déroulent cette année. Juste un truc, mais je crois que vous ne m'en voudrez pas de le dire : Jack Bauer est dedans. Si si, je vous jure ! En même temps, je ne crois pas que la série survivrait à sa disparition. Il l'incarne complètement, comme Patrick McGoohan avec le Prisonnier, ou Casimir dans l'Ile aux Enfants. Ce serait comme remplacer Mona Lisa dans le tableau de la Joconde vous voyez. Ça en enlèverait absolument toute sa substance.
Accéssoirement, ça lui enlèverai son producteur aussi. Bref. Pas la Joconde hein, 24.
Jack Bauer, c'est un peu l'inverse de Hannibal Lecter : le plus célèbre des Lituaniens du cinéma et de la littérature est indiscutablement un monstre, un assassin sans scrupules, ou presque. Mais très honnêtement, quel homme n'aurait pas envie d'avoir cette classe, cette culture sans fin, cette intelligence et ce génie qui le caractérisent tant ? C'est James Bond qui préfèrerait la viande humaine à celle du boeuf... en plus petit. Et puis, à une ou deux exception près, et comme plusieurs méchants du cinéma (le Joker, Vito et Michael Corleone...), ses victimes sont presque toujours des gens qu'on ne peut pas regretter, souvent médiocres, parfois méchants voire encore plus cruels que lui.
C'est sûr que si Lecter mangeait des enfants avec son verre de chianti, on aurait du mal à lui trouver des bons côtés. Mais s'il zigouille les assassins de sa petite soeur, un musicien médiocre, Paul Krendler, le docteur Chilton ou Mason Verger, qui les pleurera ? Reste la classe, la science du crime parfait de Lecter, capable d'analyser comme personne l'oeuvre de Dante Alighieri, dessiner de mémoire et sur du papier de boucherie le Dôme de Florence, vu du Belvédère, ou parler l'ancien Italien comme personne.
Et ben Bauer, c'est l'inverse. C'est le gentil, sans discussion possible. Il sauve des innocents, se trompe jamais, et ne perd pas de temps inutile à des occupations sans intérêts comme manger ou faire la grosse commission. Complètement disponible, le gars, le mec qui ne vous laissera pas tomber à cause d'une gastro ou du mariage de sa cousine. Depuis deux saisons, Jack Bauer n'a plus de vie privée, ou presque : sa fille l'ignore, les femmes qui l'approchent finissent toujours mal... le héros idéal, quoi.
Seul problème : en plus de téléphoner au volant, ce qui est quand même assez répréhensible, sans parler de son juron préféré, qu'il sort à tout bout de champ (voir vidéo), il torture, et pas qu'un peu. Et n'importe qui, ou presque, si vous avez vu la saison 6 vous savez de quoi je parle. Pas de passe droit quand il s'agit de se prendre une balle dans le genou ou se retrouver avec la tête dans un sac plastique.
La question est : comment s'identifier favorablement à un héros aussi génial que lui, et cautionner ses agissements ? A chaque fois qu'il torture quelqu'un, l'autre parle, ce qui lui permet d'avancer sensiblement dans ses missions. Sans ces méthodes pour le moins douteuses, il n'aurait sans doute pas sauvé Los Angeles, voire plus, autant de fois qu'il l'a fait, c'est indiscutable. Ce paradoxe, puisque c'en est un, est même devenu une des trames de l'histoire : malgré ses états de service assez conséquents, on lui reproche ses façons peu urbaines de demander des renseignements.
C'est donc un héros extrêmement efficace mais qu'on n'inviterait probablement pas à sa crémaillère : il n'a quasiment pas souri depuis sa première scène dans la saison 1, quand il fait des propositions scabreuses à sa femme. C'est l'anti Hannibal Lecter, c'est aussi un peu le Sardou des séries télé.
Je vous laisse.
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