samedi 15 août 2009

Permis de voter


Salut à tous,

Piouf, c'est fou comme j'écris peu cet été. Ce n'est pourtant pas les idées qui manquent, pour une fois, mais voilà... je ne prends pas le temps, je fais autre chose, des stats, des jeux... et voilà, mine de rien ça fait presque une semaine sans posts.

Cette nuit (parce qu'il est 1h du mat à l'heure ou j'entame ce post), je voudrais parler d'un truc très, très, très délicat, dérangeant même. La preuve, moi ça me dérange, ça me travaille, me turlupine, etc. Ca m'emmerde, pour tous vous dire.

Je suis très attaché à la démocratie. J'ai longtemps été un passionné de la Révolution, cette première expérience de la démocratie en France, qui a d'ailleurs débouché à une des pires dictatures de l'histoire française, la Terreur, puis au Premier Empire. Mais les deux ou trois premières années, marquées par la Déclaration des Droits de l'Homme, la naissance du parlementarisme avec le serment du Jeu de Paume, l'abolition des privilèges, et jusqu'à l'éxécution du couple royal, toute cette période est juste enthousiasmante. On croyait alors vraiment en l'idée, logique, que la majorité avait forcément raison.

Mais aujourd'hui, après deux siècles de démocratie dans la plupart des pays occidentaux notamment, quel est le bilan ? Est-ce réellement la panacée ? La démocratie est symbolisée par le droit de vote, et notamment le suffrage universel. Depuis la guerre, la majorité de l'occident, masculin et féminin, vote à tout bout de champs. Avec quel résultat ? Beaucoup de dictateurs ont été élus par le peuple, genre Hitler par exemple. Dans beaucoup de pays, l'alternance est un sport national, notamment en France. T'as quatre ou cinq ans pour mettre en place ton programme, et piuf tu dégages. Au suivant ! Ca donne parfois des envies de Royalisme... parfois hein.

En quoi le peuple a-t-il forcément raison ? Est-il inconcevable d'imaginer qu'une majorité de gens peuvent avoir tort ? Beaucoup n'ont pas hésité à l'affirmer quand ça les a arrangé, genre au dernier référendum... Bien sûr, la vérité et la raison, c'est relatif... Mais j'ai quand même le sentiment que laisser voter tout le monde et n'importe qui, c'est incohérent. Puisqu'on a depuis longtemps arrêté d'essayer d'éduquer les gens civiquement et politiquement, alors autant laisser voter ceux qui s'intéressent à la politique, ceux qui savent ce que c'est que la Gauche et la Droite, qui connaissent les institutions, comment fonctionne le pays dans lequel ils votent... je veux dire, moi je ne pourrais pas voter pour un concours de broderie normande, un tournoi de patinage artistique, ou même pour une élection en Australie ou en Afrique du Sud, parce que ça ne m'intéresse pas, et que j'y connais que dalle. Alors pourquoi ceux qui n'en ont rien à battre de la politique, qui pensent qu'ils sont tous pourris et qui, du coup, votent Le Pen par exemple, pourraient voter ?

J'ai été marqué par les élections présidentielles de 95. J'étais dans une Terminale STT option secrétariat (me demandez pas ce que je foutais là, je raconterais peut-être un jour...), remplie à près de 90 % de filles, notre génération allait pouvoir voter pour la première fois, et quand on en discutait, mes camarades - filles, sensibles au charme masculin n'est-ce pas - me disaient : "Je vais voter Chirac parce qu'il fait plus président que Jospin". C'est sûr qu'à un concours de VRP, y aurait pas eu photo... Voilà, c'était ce que je pouvais avoir de plus profond comme débat de fond.

Alors de deux choses l'une : ou on arrête de rendre les gens cons par la télé ou la langue de bois, et tout le monde vote ; soit on continue à baser les élections sur l'apparence d'un candidat, son bagou, le blé qu'il met dans ses meetings, sans parler des reportages anxiogènes et sécuritaires de TF1, et alors on fait, je sais pas moi... un permis de voter, basé sur les connaissances civiques et politiques des gens, s'ils s'intéressent à l'actu, etc, pour savoir qui peut voter. Pas sûr que ça éradique tous les cons, mais ça en repoussera une bonne partie.

Qui sait, je le raterai peut-être cet examen... Y a pas de raison. Je reste attaché à la démocratie, parce que le peuple ne peut être écarté des décisions d'un pays. Mais il faut que ce soit un peuple éclairé... J'y reste attaché, c'est pour quoi je voudrais justement qu'elle soit bien appliquée. Enfin c'est mon avis à 1h23, pas sûr que je sois aussi définitif dans 7 ou 8 heures.

Je vous laisse.

4 commentaires:

Zaza a dit…

Voilà des années que je pense pareil. Evidement, la solution n'est pas la royauté, ni la dictature, ni même l'oligarchie, mais l'é-du-ca-tion ! Faut rendre les gens civique et je ne pense pas qu'il y ait, dans ce cas là, de vrai réfractaire à la politique. Tout le monde peut y trouver un intérêt, même basique, tout le monde peut la comprendre à son niveau. Mais faut expliquer

Gildas Devos a dit…

Tu me rassures, j'ai cru que j'allais me faire traîter d'anti démocrate :p

Cha a dit…

Ben en fait je pense effectivement que nous ne sommes pas dans une démocratie au sens "Le peuple fait un choix éclairé" du terme. Mais c'est loin de ne concerner que les gamines de 18 ans qui ne regardent que le physique des gens. En réalité, j'ai l'impression que ça concerne à peu près tout le monde (je m'inclue dedans)... Y a du boulot quoi.

Gildas Devos a dit…

Non mais par exemple, rien que les débats politiques, qui ne sont souvent tournés que vers les petites manœuvres internes des partis, n'aident pas du tout ! C'est tout ce qui intéresse les journalistes, comme s'il y avait qu'en politique qu'on se tire dans les pattes pour le pouvoir...