mardi 15 septembre 2009

It's the Merguez, Merguez party


Salut à tous,

On vit dans un monde mondialisé, comme dirait l'autre. Dans ce maelström de cultures, les langues, même malmenées par les sms, n'en reste pas moins un des derniers symboles de ce que furent à une époque les nations : des entités crées de toutes pièces par l'homme, l'autre excuse, avec la religion, qu'il s'est accordé pour pouvoir massacrer son voisin, indéboulonnables, se regardant toutes en faïence, bien assises sur leurs traditions, leurs drapeaux et leurs terroirs.

Le Français est une langue millénaire, héritée de la Langue d'Oïl, du Latin et un peu du Saxon, dont les origines sont donc plus variées que d'autres (Italien, Espagnol...), en raison de la position géographique et stratégique de la France, une langue qui a terriblement de mal à évoluer avec son époque. Elle est compliquée, tellement difficile à assimiler dans toutes ses insondables règles que seuls quelques rares hayatollahs de l'orthographe et autres admirateurs de Bernard Pivot parviennent encore à la causer parfaitement.

Entre le Français ou l'Anglais, ou il suffit de connaître beaucoup moins de mots pour se faire comprendre tout autour de la planète, il y a un gouffre. En France, un étranger qui ne met pas un COD au bon endroit ne reçoit que des sourires narquois et condescendants. En Angleterre, vous serez toujours compris. J'ai passé trois semaines en Angleterre à prendre des commandes et discuter avec des autochtones avec un Anglais imparfait, je n'ai jamais pris la moindre remarque. Les Anglais chambrent sur beaucoup de choses, notamment les Français, mais sur l'Anglais ils sont beaucoup plus ouverts d'esprit que nous. Parce que leur langue est cool, en fait. Pas prise de tête, genre t'as pas mis le s à la fin de chais pas quoi.

Cette simplicité et cette souplesse qui symbolisent cette langue expliquent évidemment en bonne partie pourquoi elle est à ce point répandue dans le monde. Quelque soit l'endroit ou vous vous trouvez dans le monde, et hormis - peut-être ! - dans ceux visités par Frédéric Lopez pour "En Terre Inconnue", vous vous en sortirez toujours avec quelques mots d'Anglais. Il y a une autre raison : la mélodie de cette langue, ce côté énergique, rythmique, quelque soit l'accent.

Je pensais à ça en réaction au fameux "Big Four" anglais, à savoir le quatuor Manchester-Chelsea-Liverpool-Arsenal du championnat d'Angleterre, et le fait qu'en France on voulait copier cette expression pour Marseille, Lyon, Bordeaux et le PSG, plus ou moins présents dans le haut du tableau en ce début de saison. Et je me disais qu'en traduisant ça, le "Gros Quatre", on se rapprochait plus de Bruno N'Gotty que d'équipes qui feraient rêver la France avec des recrutements fastueux.

Même chose dans la chanson. Traduisez "Hard Day's Night" des Beatles en Français, et vous tombez sur un texte des Musclés :

"C'était le soir d'un jour dur, et j'ai bossé comme un chien,
C'était le soir d'un jour dur, je devrais dormir à poings fermés
Mais quand je rentre à la maison je trouve que ce que tu me fais
Va me faire du bien".

Transcendant ! Les textes anglais ne sont pas moins cons que ceux des Français, ils passent juste mieux musicalement...

Je vous laisse.

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