jeudi 29 octobre 2009

Clasico


Hello,

Vous l'aurez compris, j'aime bien le football. Je veux dire, je préfère la pelote néo zéolandaise mais j'ai beaucoup de mal à trouver les résultats sur le net, malgré les efforts louables mais limités de newzelandpelot.nz. Alors en attendant un vrai site d'info sur ce sport trop méconnu, je m'occupe avec le foot.

Et pourtant, vous m'en auriez parlé il y a 20 et quelques années... j'aurais été comme tout bon Français qui se respecte : "trop payés", "22 blaireaux qui courent derrière un ballon", etc. Mais en 1990, j'avais déjà commencé à changer. J'avais regardé un France-Hongrie en mars, en compagnie de mon grand-père, en Bretagne (1-3), suivi plus ou moins la Coupe du Monde italienne et commençait à compter les buts des joueurs français durant la saison 90/91. Le 9 octobre, jour d'un certain Auxerre-Marseille, fut un tournant. Le second nommé était - et est toujours - le club préféré de mon petit frère, qui avait dix ans. Mes quinze printemps ne m'empêchèrent pas de le chercher en soutenant alors l'équipe recevante, le Auxerre de Guy Roux, Christophe Cocard et William Prunier. Une des meilleures équipes françaises de l'époque, régulièrement qualifiée en Coupe d'Europe.

Mais je ne le savais pas à ce moment-là, ça m'intéressait pas, ou peu. Mais le fait de soutenir Auxerre un soir ou elle se payait le luxe de mettre une piquette au Marseille de Tapie et Papin (4-0), la très grosse équipe française de l'époque, pas encore figée dans la cire par son succès européen de 1993 (aucun trophée depuis, je dis ça je dis rien), allait changer beaucoup de chose. J'allais devenir fan d'Auxerre, qui m'avait charmé ce soir là, et du PSG, club voisin régulièrement traité dans le Parisien, journal éternellement lu par mon père. Je suivais les aventures laborieuses du PSG d'avant Canal, celui de Bosser, Bibard, Perez ou Sandjak, bref celui d'avant Ginola, Valdo, Ricardo... toutes les semaines, suivant les succès ou les défaites (en nombre égal cette saison là), le PSG était soit en crise, soit en progrès, c'était déjà le règne de l'immédiat, ça me faisait marrer de suivre ce feuilleton. Mais je me suis attaché à ce club qui, déjà, n'était pas très populaire, par définition puisqu'il y avait "Paris" dedans.

Les saisons suivantes, Canal +, diffuseur du championnat, allait mettre tout en oeuvre pour créer une rivalité entre le PSG et Marseille, histoire d'avoir un choc semestriel à vendre à ses abonnés. Ce week-end, la chaîne cryptée a payé cash cette boulette, en perdant 150 000 euros pour avoir envoyé du matos à Marseille pour filmer des mouettes. Toujours est-il que je suis tombé dedans, et que pour embêter encore plus mon frère, je suis devenu un acharné du club. Pour Marseille, je suis évidemment loin d'être un fan, c'est une litote. C'est un peu le club officiel de la France, à qui on pardonne tout, un club qui est tellement facile à supporter, quand c'est le cas vous êtes tout de suite sympathique aux yeux des gens. Sauf des Bordelais, peut-être, qui haïssent presque plus Marseille que les Parisiens. Mais on en parle moins...

Une rivalité que ceux qui n'y sont pas engagés appellent logiquement superficielle. Forcément, après 15 ans... mais celle entre Tottenham et Arsenal, entre Barcelone et Madrid, entre les deux clubs de Milan, ont bien commencé un jour. Et à l'époque, elles devaient paraître bien stupides aux yeux des neutres. Aujourd'hui, personne n'irait dire qu'un Real-Barça est surcôté, notamment parce que c'est une affiche centenaire, et mythique. Sauf que des incidents comme on en a vu ce week-end à Marseille, on ne les voit pas dans ces autres grands chocs européens, ou sporadiquement. La France doit encore grandir footballistiquement et sociétalement pour mériter un choc de ce genre.

Je vous laisse.

Aucun commentaire: