samedi 20 mars 2010

Bienvenue à Val d'Ibère


Troisième jour, un jour de dingue. Le jour des fous.

C'est le jour que nous avons choisi pour visiter la fameuse Sagrada Familia, chef d'oeuvre architectural de Gaudi, symbole de Barcelone depuis un siècle (avec le Barça, mais dans mon groupe de non footeux je suis un peu isolé). La veille il pleuvait, ce matin y a juste un crachin très léger. On est loin de s'imaginer ce qui nous attends par la suite.

On arrive devant le temple, et son entrée "de la passion" sidérante, et on commence à faire la queue sous nos parapluies. C'est alors qu'on commence à regarder un peu plus précisément les gouttes qui restent accrochées à nos vêtements. Elles sont visibles, je veux dire non transparentes. Si on était fou, on pourrait presque dire qu'elles sont un peu... blanches. Genre de la neige, quoi. Ahahah, non mais elle est vraiment bonne celle-là ! Que ça caille à Barcelone, déjà, bon, voilà quoi, mais de la neige... y avait quoi dans nos pizzas hier ? Et puis c'est très léger, ça va passer.

On parvient à se faire passer pour des étudiants (moi je reste caché sous mon parapluie, histoire de ne pas compromettre cette opération, mais mes collègues y arrivent sans problème). Pas sûr qu'on y aurait pensé si le gentil guichetier francophone ne nous l'avait pas demandé... ah zut c'est balot, on n'a pas amené nos cartes d'étudiants, en revanche on a des cartes imagin'r, ça passe non ? On lui aurait montré nos cartes de bibliothèques que ça aurait marché quand même. Deux euros d'économisés sur 12, c'est à la limite du mesquin, mais c'est toujours ça de pris en vue des bocadillos qui nous attendent après.

On entre dans le Sagrada Familia sous une neige franche. Cette fois c'est sûr, ce n'était pas des pellicules soudainement chues de nos têtes d'étudiants attardés. Ca tombe blanc, et c'est dingue, je n'en reviens pas. Moi qui était parti avec l'idée idiote mais assumée de ne pas céder au froid (mais non, c'est Barcelone quand même, il fera forcément plus chaud qu'à Paris...), je me retrouve carrément sous la neige, je rêve. Et après vous allez me dire que je ne suis pas poursuivi par un mauvais oeil tenace ? Si j'avais apporté trois doudounes et 15 pulls, il aurait fait 20 degrés...

Je n'avais quasiment rien lu sur la Sagrada Familia, c'est donc avec une autre surprise non dissimulée que je découvre des travaux, des échafaudages et des ouvriers avec des casques. Donc déjà il neige, et en plus y a des travaux, limite c'est pas visitable. C'est quoi ce bordel ? C'est finalement la lecture du Guide du Routard qui nous éclaire. Pas sur la neige hein, sur les travaux, qui durent depuis un siècle. Gaudi est mort trop tôt, renversé par un tram (!) et en plus ses plans originaux ont brûlé pendant la guerre civile, dix ans plus tard... depuis, des architectes se succèdent pour terminer cette merveille. La fin des travaux est prévue pour 2025... on y sera.

En attendant, ce qui est déjà visible est exceptionnel. Plus que jamais, Gaudi s'est inspiré de la nature pour construire son temple. Les colonnes sont des arbres, il y a des feuilles, des animaux... on est dans une forêt de pierre. Gaudi s'est également appuyé sur des réaction physique comme la gravité pour créer certains trucs. Je vous disais hier qu'il y avait peu de lignes droites dans son œuvre, son entrée principale en est la preuve. Je suis nul pour raconter tout ça, il faut venir voir tout ça par soi même.

Comme vous le voyez, quand on ressort du temple, la neige ne s'est pas calmée, au contraire. Personne n'avait pensé à amener un passe-montagne, donc on file au musée, situé sous la Sagrada, sans traîner. Mais là encore, c'est rien comparé à ce qui nous attends...

Le musée est également excellent, il explique super bien toutes les technologies qui ont servi à la construction de ce temple complètement délirant, on peut le dire. Quand on la voit de loin, on a l'impression d'admirer des logements troglodytes colorés... Encore une fois ça fait très naïf, enfantin, mais c'est très structuré et étudié. On regarde même un film pour touriste, dans une mini salle de ciné où manifestement Morphée à ses habitudes...

On sort du musée, avec cette fois la conviction qu'il faut de façon urgente répondre aux appels désespérés de nos estomacs. La neige ne prends pas encore au sol, comme souvent en ville. Mais au rythme où ça va, ça ne devrait plus tarder. Les pauvres palmiers font une sale gueule, ils n'ont pas souvent dû endurer ce genre de traitement...

On repère dans le Guide du Routard un resto qui fait des bocadillos, mais aussi d'autres plats. On se retrouve dans la pièce du fond, recouverte de bois, on a l'impression de se retrouver dans un chalet, ce qui est très raccord avec ce qui se passe dehors... faudra pas oublier de prendre nos skis à la sortie. Moi j'ai du mal à résister à la tentation de réclamer un crêpe au sucre, blague qui aurait fait un four dans un pays où les Bronzés sont inconnus...

La serveuse est très sympa, mais elle a autant de mal avec l'Anglais que nous avec l'Espagnol, donc la description du menu est dantesque, mais on s'en sort. De toutes façons je commence à m'en sortir dans la langue de Julio, j'ai repéré quelques mots clés comme "lomo", porc. Je me retrouve avec une saucisse frite délicieuse, après une entrée succulente composée d'œufs au plat avec des chorizos. En dessert, gâteau au chocolat et à l'orange. Certains trouvent que son goût fait un peu trop penser aux Pim's, mais moi j'adore. Mmmmmh, que j'aime voyager :D

On jette de temps en temps un oeil dehors, et on s'aperçoit qu'on ne voit... que du blanc. Dehors, nous annonce la serveuse, c'est la tempête. On hallucine ! On est surtout partagé entre deux sentiments, celui d'être dégoutés par le temps alors qu'on est quand même à Barcelone, merde putain, et celui d'assister à un spectacle rare, unique, délirant. A notre sortie, la serveuse nous prends en photo sous la neige, et on est pas les seuls. Dans les rues, les Catalans se prennent tous en photo, entre deux glissades. Car ça y est, c'est officiel, la neige a pris au sol, les voitures sont recouvertes, et avec nos chaussures qui n'ont qu'un lointain rapport avec des après-ski, nos démarches respectives sont loin d'être assurées. Reste les photos, complètement démentes et qui pourraient valoir cher : notre amie du resto nous assure qu'elle n'a jamais vu ça à Barcelone. Vérification faîte, il n'avait pas neigé à Barcelone depuis 25 ans. C'est ce qu'on appelle avoir le compas dans l'œil.



Notre visite du Park Güell, prévue pour l'après-midi, est fortement compromise. D'ailleurs, les trottoirs sont - déjà - difficilement praticables, sans parler du charme des visites au radar avec de la neige dans les yeux. Mais la moitié du groupe est quand même motivée pour faire du shopping, et on se sépare donc pour l'après-midi. Vous vous en doutez, compte-tenu de mon amour pour cette activité, qui m'endort littéralement - deux choses m'endorment à coup sûr : les magasins et le shopping - mais aussi ma condition physique déplorable, je choisi l'autre groupe.

En chemin vers l'appart, on passe d'abord au marché de la Boqueria, que j'ai déjà évoqué ici. On a décidé de se faire un bon petit repas avec des produits locaux, et y a de quoi faire, c'est grand et surtout, c'est couvert. Moi j'en profite pour acheter quelques cochonneries chocolatées pour mon Amour, qui est dans l'autre groupe - et oui, le shopping n'est pas un de nos points communs. Pour le reste, on achète du jambon local, du fromage local, de la salade pour la déculpabilisation, des poivrons et des fraises.

On rentre, toujours sous la neige, au milieu des passants devenus fous. On est trempés, frigorifiés, donc on prend des douches, on se change, et on attends les shoppers en préparant le dîner. Les autres arrivent avec des sacs sous les bras, et on mange. Si le fromage - mmmh, je me nourrirais de fromage - et le jambon sont succulents, les fraises moins. Moi de toutes façons, sans crème fraîche je n'en raffole pas donc je ne note pas de différence flagrante, mais les autres ne sont pas emballés... Pas grave, on s'est régalé quand même.

On fini la soirée par des mimes, durant lesquels, galants avant tout, on laisse gagner les filles. Chaudes, les soirées catalanes :D (je sais j'avais mis ça dans l'autre, mais je m'étais gouré de jour)

La fin bientôt...

2 commentaires:

Zaza a dit…

Pas mal le truc pour connaitre l'âge de la serveuse !!

Mona a dit…

excellent titre