Deuxième jour.
On se réveille à Barcelone, et c'est un bon début. On perçoit au-dessus des immeubles pourtant si hauts et si proches qu'il fait moche, mais évidemment ça ne va pas nous empêcher de sortir, quoi merde ! En plus on le savait, on avait regardé la météo sur internet avant. Eh ! C'est qu'on n'est pas les derniers des branchés nous hein !
Objectif : la cathédrale, qui est dans le quartier gothique, pas loin du tout de notre appart. En chemin, on croise le marathon de Barcelone. Comment on le sait ? Bah y a des marathoniens... qui courent à Barcelone... On s'amuse à encourager Pedro, Jordi et les autres... bon enfin c'est sympa mais c'est pas tout ça, la cathédrale est pas loin derrière nous. En plus j'ai été désigné guide du jour, s'agit pas de traîner.
Par cathédrale, je ne parle pas de la Sagrada Familia, qui est un temple, mais d'une cathédrale quoi, comme chez nous. Sauf qu'on commence par l'arrière, et on se retrouve dans un grand espace ouvert avec des chapelles tout autour, et au centre, de l'eau avec des oies, ou des jars, bref les oiseaux que vous pouvez admirer sur la photo. Par contre, en Espagne on ne badine pas avec le Très Haut : une fille sortie de nulle part est à deux doigts de m'arracher ma casquette ! Je l'enlève moi-même, quitte à y perdre une phalange. En France on sait qu'il faut enlever son chapeau, mais dans les faits personne vient vous emmerder. En Espagne ils ont quasiment des employés pour les confisquer.
On fait le tour, c'est vraiment joli, on croise des chanteurs guitaristes, et puis on sort vers le devant de la cathédrale, ou l'entrée principale nous attends. A l'intérieur, c'est comme dans n'importe quelle cathédrale, c'est très haut, y a une nef, des sièges et des chapelles. Mais on est dimanche matin, et c'est l'heure de la messe : les chants nous entourent tandis qu'on regarde, circonspect, les faux cierges en plastiques qui s'allument quand on met une pièce. Pas sûr que s'il y a bien un mec là haut, ça lui fasse une belle jambe. C'est la preuve que même les plus concernés ici bas y croient moyennement...
On ressort sur le parvis, où on peut voir le marathon expulser péniblement ses derniers coureurs. On remonte une rue, puis une avenue - une rambla, quoi - vers la plaça Catalunya, immense mais un peu triste sous la grisaille. Notre objectif, ce sont les deux Casas, oeuvres exceptionnelles de Gaudi, le grand architecte catalan, la Casa Batllo et surtout la Casa Mila, ou Pedrera, qu'on a l'intention de visiter.
Je suis une chèvre en architecture, mais une oeuvre de gaudi, ça saute aux yeux de suite. Gaudi, c'est l'anti Haussman, vous voyez. D'abord c'est très Espagnol dans le sens où c'est très coloré, très vivant. Mais surtout, c'est souvent inspiré de la nature, des arbres, des animaux, et dans tout ça, il n'y a pas d'angle droit, de ligne droite, que des rondeurs. La Casa Mila, comme l'est également la Sagrada Familia, est totalement épargnée par tout ce qui aurait été tracé avec une règle. Tout est penché, arrondi, c'est juste dingue. Le toit est vraiment à voir. C'est incroyablement naïf, d'ailleurs c'est étonnant que Gaudi ai été le symbole du modernisme, parce que ce qu'il a fait il y a un siècle, voire moins, est tellement naïf qu'on pourrait y voir une œuvre multi centenaire. Une œuvre d'enfant.
On visite également à l'intérieur un ancien appart, avec tout les éléments de l'époque... et même là les couloirs sont ronds. Puis on descends, et on retourne au Barrio Gotico, à la recherche d'un resto. Après avoir perdu l'une d'entre nous, malade et fatiguée, on fini finalement dans un petit bar où ils servent des bocadillos. Ce sont des sandwiches chauds, avec une multitude de choix pour les remplir. Par exemple, du lomo (porc), des saucisses, de la tortilla... On se régale, tout en regardant à la télé quelques clips très... caliente ! Notamment celui où Nadal roule une pelle torride à Shakira. Comme quoi le tennis est en train de rattraper le foot dans ce domaine...
Prochaine station : le musée Picasso, toujours à peu près dans le même coin. On n'oublie pas au préalable d'aller manger quelques glaces délicieuses à côté (moi, double parfum chocolat chocolat obligatoire, n'est-ce pas), avant d'emprunter des rues absolument minuscules, où le soleil doit rarement tomber (ça doit être fait exprès). J'ai vu depuis dans un documentaire que c'était l'ancien quartier riche, dotés de nombreux palais. Et ben, ces derniers abritent désormais des musées, et notamment celui de Picasso, qui a vécu très jeune à Barcelone, avant son passage à Paris. C'était l'époque où sa peinture pouvait être considérée comme "classique", dans le sens où il n'était tombé ni dans ses futures périodes bleues ou roses, et encore moins dans le cubisme, et son chef d'œuvre Guernica. Pourtant, il est souvent résumé qu'à ça, à ces tableaux parfois opaques aux yeux du grand public (dont les miens, parfois).
Le musée en lui-même est magnifique ; de vieilles pierres, tout ce que j'aime. Et les textes explicatifs sont un régal pour quelqu'un, comme moi, qui ne connaît rien de Picasso comme de tout ce qui a un rapport avec la peinture. Non pas que j'aime pas, c'est juste que je n'ai pas pris la peine de m'y intéresser vraiment. Mais je ne demande qu'à apprendre. Malheureusement, pas de photo, interdites dans le musée... heureusement, il était gratuit, comme la plupart des musées barcelonais le premier dimanche du mois. On a eu du nez !
Ensuite, on se sépare, y a deux musées en face du Picasso : celui de la mode, et celui des arts précolombiens. Peu attiré par celui de la mode, je me dirige vers l'autre. D'accord, l'art précolombien c'est pas très catalan, mais au moins ça m'intéresse :p Sachant que je ne suis pas près de visiter l'Amérique Centrale ou la Colombie, autant prendre ce qu'il y a à prendre. Et puis quel pays a plus de lien avec ce monde que l'Espagne ? Tout cela a existé avant l'arrivée des Européens, alors qu'on a toujours l'impression que l'Histoire du double continent américain a débuté quand Colomb s'est gouré de direction pour se rendre en Inde, qu'il a confondu avec les Bahamas... mais il y avait des gens avant, avec une culture très riche et vivante. Mais complètement méconnue. Vous avez vu beaucoup de films, vous, sur les peuples amérindiens d'AVANT la conquête de 1492 ?
On se retrouve ensuite dans la petite rue entre les musées, réunis sous une pluie fine, qui nous engage à sortir nos parapluies. Il devait pleuvoir toute la journée à la base, on va pas se plaindre. On file acheter des pizzas qu'on ramène à l'appart en chantant à pleine voix quelques succès populaires (que les mecs, hein, les filles se contentant de nous filmer, mais ces images sont déjà enterrées sous trois tonnes de béton au fin fond de la Sibérie, et j'ai jeté la clé), avant une soirée tranquille entre nous.
La suite plus tard...
2 commentaires:
Gaudi l'anti Haussman ? Bah c'est différent mais effectivement on est trop des chèvres en archi pour parler "d'anti" :p
Haussam, c'était un génie.
Bon, je lirais la suite plus tard :p
C'était un génie, mais au style opposé :p
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