mardi 17 janvier 2012

Cher Claude,


Aujourd'hui, tu fêtes tes 67 ans. Waw ! T'es un grand garçon maintenant ! Tu vas voir, c'est génial d'être un adulte, et de ne pas toujours dire ce qu'on pense et faire ce qu'on fait. Surtout quand ce sont des conneries, même si on en a tous fait au même âge.

Je n'ai pas pu venir à ton anniversaire, je m'en excuse - j'avais un fraisage de dent sans anesthésie locale chez mon dentiste fan de Chimène Badi et de Christophe Maé, au point qu'il fait écouter à fond leurs CDs à tous ses patients - auquel je ne pouvais absolument pas couper. Mais j'imagine à quel point ça a du être une belle fête. Ahlàlà, qu'est-ce que ça devait être bien ! T'as du avoir droit à un beau gâteau avec plein de bougies ! J'imagine que ça devait être un gâteau allemand, comme tu les aimes, genre un kouglof ou un apfelstrudel...  Il devait y avoir aussi plein de petits ballons partout. Des rouges, des jaunes, des verts, des no... non, pas des noirs, je ne pense pas qu'il y en avait, il te font pleurer à chaque fois.



D'ailleurs, à la réflexion, tous les ballons de couleur te font pleurer. Dans mon souvenir, je n'ai toujours vu que des ballons blancs à tes anniversaires. Ah, les enfants ! 

On a du te faire ton habituelle raie sur le côté, qui te fait continuellement ressembler à un agent de la Gestapo venant rafler une famille juive, durant les belles années de la guerre. Je sais, tu as toujours été déçu de ne pas les connaître, ces années, tu es né juste après. N'oublie pas quand même qu'Adolf vivait encore quand tu as commencé à ajouter tes petits doigts ! Tu n'imagines même pas comment personne ne t'imagines bébé dans ce pays, et pourtant.

C'est peut-être pour remplir ce manque que, depuis des années, tu t'échines à imiter Pierre Laval, dans ses discours notamment. Mais je te l'ai dit plein de fois, mon petit Claude, il faut aussi travailler la ressemblance, tu comprends ? Tu devrais te faire pousser la moustache et prendre quelques kilos. Je ne sais pas moi, mange des kebabs, des loukoums... Oui je sais, ça te fait ressembler à un bicot, mais faut savoir ce que l'on veut dans la vie, mon petit Claude !

J'espère que tu as eu ce que tu voulais pour ton anniversaire, un bouquin dédicacé de Robert Faurisson, ou encore un disque de Michel Sardou... je suis sûr que ton copain Nicolas t'a gâté. Il faut dire qu'il te doit bien ça, tu lui as fait ses devoirs pendant des années, et c'est grâce à ça qu'il a eu un grand prix de démagogie en 2007 ! C'est vrai que depuis il t'a un peu plus mis en avant dans la classe, c'est toi désormais qui fait la loi dans la cour pendant la récré. Grâce à ça, les filles ont fini de se moquer de toi, même la petite Marine te fait du gringue, il paraît... à moins que ce ne soit l'inverse. En tous cas, je suis sûr que tu es content d'être passé devant le rouquin, là, comment il s'appelle... Brice ça glisse là, je sais pas quoi... bref, c'est à son tour désormais de porter le cartable de Nicolas, je suis bien content pour toi.

Tes parents m'ont également dis que tu avais de très bonnes notes, en tous cas de très bons chiffres ! Bravo mon Coco, parce que ce n'était pas gagné, vu que Brice mais aussi le petit mielleux là, Eric, un parvenu de l'école d'à côté, avaient eu également de très bonnes notes avant toi. Mais je savais bien qu'ils ne t'arriveraient pas à la cheville. Après tout, c'est toi qui a permis à Nicolas de récupérer tous les copains de la petite Marine en lui faisant dire les mêmes bêtises qu'elles... c'est normal que t'y arrives mieux que les autres. Et ce n'est pas fini, il y a encore tant de petits Arabes et de petits Noirs à virer de l'école, parce qu'ils nourrissent l'insécurité dans la cour, ou simplement parce qu'ils font tâches, et que tes petits camarades qui se lèvent tôt ne se sentent plus chez eux ! Ne te relâche pas surtout, hein ! Je sais que tu peux faire encore beaucoup mieux !

Allez, je te souhaite encore un bon anniversaire mon petit Claude. 

PS : vérifie quand même que le basané déguisé en clown qui est venu vous amuser à ses papiers. Et s'il les a, vire le quand même de chez toi, allez, c'est cadeau.

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