dimanche 29 novembre 2009

Saint-Lazare


Un jeudi soir, à Saint-Lazare...

Sa valise au pied, Jean-Claude attends Chantal. Elle ne devrait plus tarder à présent, le dernier texto lui disait qu'elle était à la Défense, mais qu'il y avait des problèmes de RER. Elle pourrait donc aussi bien arriver dans l'instant ou dans une heure. Dans ce cas, ils pourraient s'asseoir sur le train de 22h23. Jean-Claude espère surtout que l'hôtel sera toujours ouvert quand ils arriveront. C'est que Mantes, ce n'est pas à côté non plus.

C'est-à-dire que dans ce genre de WE, le timing est capital. Chaque retard, chaque imprévu, et ça peut être la catastrophe. Jean-Claude ne sait pas trop ce que Chantal a dit à son mari à propos de ce week-end de trois jours, mais pour sa part l'excuse classique du séminaire a marché avec Marie. Hervé, son collègue et ami, le seul de ses collègues qu'elle connaisse et qu'elle appellera forcément, sera son alibi si elle cherchait à en savoir plus sans passer par lui. Mais si elle appelle à l'hôtel alors qu'il est ailleurs, tout peut s'écrouler.

Depuis qu'il trompe Marie avec Chantal, il faut dire les choses comme elles sont, jamais il n'a été fier. Mais il a toujours attendu ces moments à part avec une impatience telle qu'il a souvent craint qu'elle le trahirait auprès de son épouse depuis 11 ans, déjà. Une fois, Léa, sa fille de 4 ans, lui a sorti en pleine cuisine, et devant Marie : "Papa t'attends le Père Noël ou quoi, arrête de taper des pieds !" Quel amour, cette gamine. Pour noyer le poisson, il s'était précipité aux toilettes, ou il n'avait pas touché au journal qui l'y attend perpétuellement. Trop d'impatience, vraiment. Il en aurait pleuré.

Il aimait toujours Marie. Il l'avait aimé follement, dès leur rencontre à l'ESSEC. Il s'étaient mariés dès qu'ils avaient commencé de travailler, et leur aîné, Hugo, était venu au monde quelques semaines plus tard. Et puis, lui avait de plus en plus travaillé, et il y a 8 mois, il avait rencontré Chantal à un séminaire. Un vrai, celui-là. Une engueulade avec Marie au téléphone sur une histoire de couche culottes oubliées au magasin pour leur dernière, Emilie, un verre de trop au bar miteux de l'hôtel, une rencontre. Une semaine plus tard, ils se revoyaient tandis que Marie était dans sa famille en Ardèche, avec les enfants et sa soeur. Le samedi soir, il l'avait trompée pour la première fois.

Ca faisait deux semaines qu'il n'avait pas vu Chantal. Une éternité pour lui et, il l'espérait, pour elle aussi. Foutu RER, encore ses putains de fonctionnaires... Le train est dans 12 minutes, et après rien avant 20 minutes. Au-delà, ça s'annonce compliqué pour l'hôtel.

La voilà.

Elle est aussi belle que lui est un tombeur, c'est-à-dire très peu. Sans charme, elle porte cependant une tristesse dans son regard qui le touche perpétuellement. Chantal est en instance de divorce. Si elle se faisait prendre, c'était sûrement la garde de son fils qu'elle perdrait. Ce risque qu'elle prends à chaque fois parle plus à Jean-Claude que beaucoup d'autres choses. Et puis, il doit le reconnaître, et ça doit être vrai pour elle aussi, après un certain âge on est moins regardant sur le physique. Il a 41 ans, elle 46.

Ils sont réunis sur ce quai glacé, ou les fumeurs s'en donnent à coeur joie pour refiler leur futur cancer à ceux qui n'ont pourtant rien demandé, et qui ont la délicatesse, eux, de ne pas péter au nez des fumeurs pour se venger. Ils pourraient jouer à se balancer de la nitroglycérine, JC s'en fout. Après un premier baiser, ils se regardent. Toujours cette tristesse, cette fatalité qui l'habite, même si son sourire est sincère et radieux. Peut-être un jour lui racontera-t-elle ce qu'elle vit chez elle, au quotidien. Les femmes gardent leurs secrets comme les hommes les ignorent : pour se défendre, ne pas être trop exposé.

Ils s'avancent sur le quai, puis s'immobilisent et commencent à s'embrasser comme des collégiens. Le lieu n'est pas vide : le direct pour Houilles Carrières puis Mantes a toujours beaucoup de succès, même à 11h du soir en semaine. Les gens regardent ce couple de quadras, tous deux plutôt bien habillés, lui assez dégarni et ne s'occupant plus de sa valise, elle pendue à son cou, fermant doucement les yeux comme si elle embrassait son premier flirt au collège. Un couple, à quelques mètres, qui s'arrêtera à Houilles avant de prendre un train pour Maisons Laffitte, et qui viennent d'assister au Voyage de Victor, avec Macha Méril et Guy Bedos, devinent que c'est un couple adulterin : s'embrasser en public comme des jeunes amoureux au-delà de 40 ans, un jeudi soir avec une valise à ses pieds, ça ne trompe pas.

mardi 24 novembre 2009

Argent, argent


Salut à tous,

Juste un passage ici pour commenter la décla de la semaine. Non, pas une une nouvelle ânerie de Finkelkraut ou d'Eric Raoult, pas une pseudo rébellion de Rama Yade ou un cri moralisateur de Dechavanne. Au passage, à la Coupe du Monde des Aneries, je suis sûr qu'on pourrait atteindre le dernier carré, parce qu'on a de la star dans ce domaine.

Non là ça vient d'un de ces footballeurs discrets mais unanimement respectés car considérés comme compétent, Marc Planus. Le Paolo Maldini bordelais, la belle gueule en moins, qui a débuté en 2001 à Bordeaux et qui y a déjà disputé 252 matches à seulement 27 ans, et qu'on aurait envie de s'en faire un pote. Il a l'air sympa, Marc Planus.

Enfin, depuis ce matin, j'ai autant envie de boire un verre avec lui que de faire un poker avec un trader. J'ai lu ce matin dans l'Equipe une perle, qui manifestement ne choque que moi mais qui ne laisse de me laisser pantois depuis. Notre Marco, professionnel modèle et fan de déco et d'architecture, nous lance un cri du coeur : "Je le dis haut et fort : j'aime l'argent."

Alors là bravo. Non mais bravo. Faut vraiment avoir des couilles comme Jupiter pour avoir le courage de sortir ça. Qu'est-ce que c'est courageux ! C'est honnête, ça on est d'accord, on n'en attendait pas moins de sa part. Mais de là à lancer ça genre "fallait que je vous en parle parce que ça me bouffe les tripes, je ne peux plus me retenir, c'est trop beau", c'est extraordinaire.

L'argent... j'ai aussi un problème avec, mais dans l'autre sens. L'argent pourri tout. Il fait des médias tout ce qu'ils ne devraient pas être, des fouille-merde. Il rend la société invivable et cruelle envers les faibles, il rend les gens cons, matérialistes, de droite quoi. Plus on a de l'argent, moins on veut partager. Essaie de t'approcher de la carrosserie de la voiture, de la montre ou de l'iphone d'un mec blindé de fric, tu vas comprendre. Le type pourra repeindre 30 fois sa caisse, mais si tu fais un rayure dessus il t'arrache un oeil.

L'argent rend les gens suspiscieux, bouffe les amitiés, favorise les riches et écrase les pauvres, toujours. On est prisonniers de l'argent : qui peut vivre sans ? Jean-Pierre Treiber ? Quand tu n'en as pas, tu ne vis pas, tu crève ; et quand t'en as trop, tu ne vis plus parce que tu ne vis que par et pour les objets, l'apparence. Il passe avant la vie des gens, comme dans les licenciements. C'est un but, au lieu d'être un moyen.

Bien sûr, comme tout le monde je ne crache pas sur une augmentation, une prime ou autre. Mais j'adore également conduire, et je n'aime pas les voitures pour autant. Tant que l'argent me permet de vivre, ça me va. Quand il devient une obssession, comme il a une fâcheuse tendance à le faire, c'est une prison, un piège. C'est une drogue. Plus t'as de l'argent, plus t'en veux, même s'il te faut 15 vies pour le dépenser.

Je le dis haut et fort, je n'aime pas l'argent. De ce côté là, je n'ai pas à me plaindre.

Je vous laisse.

lundi 23 novembre 2009

Questionnaire et réponses classiques de l'Equipe Mag destiné aux sportifs


L'album que tu écoutes en boucle ?

(Deux écoles) 50 cent ou Calogero.

Ton film préféré ?
Gladiator.

Ton actrice préférée ?
Monica Bellucci.

La personne la plus connue dans ton répertoire ?
Yannick Noah (ou David Douillet).

Ton livre de chevet actuel ?
La biographie de Zinedine Zidane, ça fait 4 fois que je la lis.

La pire chose qu'on ai dite sur toi ?
Que j'étais un mercenaire.

Ta station de radio favorite ?
(Comme pour la musique) Skyrock ou Chérie FM.

Ta dernière petite folie ?
Je ne fais pas trop de folie, même si je viens de m'acheter un BMW.

Ton plat préféré ?
Les fettucini de ma maman.

Avec qui on te confond ?
Fabrice Eboué.

Ton juron préféré ?
Putain de merde.

jeudi 19 novembre 2009

Haut les mains, c'est un hold up


Salut,

Ce matin quand "Maneater" de Nelly Furtado a entamé son rythme saccadé et ses choeurs un peu flippants se sont élevés, quand en fait mon réveil a sonné, quoi, la première information qu'a enregistré mon corps c'était qu'il ne s'était pas assez reposé, que sa nuit était tronquée. Tout de suite, un manque de sommeil absolument indiscutable m'a habité, et m'accompagne depuis ce si terne moment.

Pourquoi tant de haine ? La faute à l'Equipe de France, qui a épuisé mes nerfs et mes cordes vocales une demi-heure de trop, et m'a fait tout de même réincorporer mon appart à 1h20 du matin. La faute aussi aux travaux nocturnes sur le RER A, qui nous ont contraint d'aller à Saint-Lazare en revenant du Stade de France, ou nous avions assisté, à n'en pas douter, à un des grands matches de l'Histoire des Bleus. Une rencontre à ranger à mi-chemin entre France-Bulgarie 1993, pour le niveau de jeu et les mauvaises ondes que ce match faisait partager aux 71500 supporters français présents, et France-Brésil 1986, pour son dénouement miraculeux et, finalement, presqu'inespéré.

En revanche, j'ai beau chercher, je ne trouve pas d'exemple ou la France aura autant été avantagée par l'arbitrage au dépend d'un adversaire, du moins dans un match à enjeu. Y a eu des matches ou on s'en est bien sortis (Croatie 98, Angleterre 2004...) mais il n'y avait rien d'"illégal" là-dedans, on avait juste eu une chance de chacal. En revanche, des matches ou on s'est fait voler, y en a de quoi faire une encyclopédie. Là, non seulement on ne méritait pas de battre l'Irlande sur ce match, mais en plus notre but, vous le savez tous aujourd'hui, est complètement scandaleux. Un hors-jeu au départ, puis une première main réflexe de Thierry Henry, qui nous prouvait alors à tous qu'il était bien là malgré les apparences, et une seconde nettement plus volontaire qui permettait à notre capitaine préféré de remettre victorieusement le ballon sur le crâne de William Gallas.

Ca n'a pas loupé, depuis ce matin tous les gens que le sujet intéresse (ils sont étonnament nombreux aujourd'hui, on se croierait en 98...) sont déchaînés. Non, pas de mauvaise foi patriotique à l'Anglaise ou à l'Italienne, mais une auto flagellation de premier ordre, de main de maître oserais-je même. Bien sûr, et je suis le premier à l'affirmer haut et fort, c'est très très dur pour l'Irlande, qui ne méritait pas d'être éliminée de la sorte, surtout après ce match parfait de sa part, ou elle a ridiculisé pendant plus de 100 minutes les Français tactiquement, physiquement et même techniquement, ce qui était loin d'être prévu. Comment les Bleus, si intelligents et si supérieurs physiquement lors du match aller ont-ils pu se manquer à se point ? Je ne vais pas dire que sans Lloris on aurait perdu, parce que je ne connais pas une équipe qui gagnerait sans gardien, c'est débile. Mais avec un gardien genre un peu moins bon, on pleurerait aujourd'hui. Et Anelka, contrairement à ce que l'Equipe affirme, a été juste énorme. Un peu trop seul aussi.

Je lis et j'entends beaucoup de choses depuis ce matin, que la France ne mérite pas d'aller à la Coupe du Monde, qu'il faudrait rejouer ce match, qu'il faut absolument adopter la vidéo (ça c'est vrai)... d'abord, la qualif ne s'est pas jouée lors de ce match mais sur les deux, et le premier on l'a gagné logiquement. Surtout, on n'aurait sans doute pas joué les barrages si l'arbitrage ne nous avait pas été très défavorable en Serbie (1-1, dont 80 minutes à 10 contre 11) ou si Escudé n'avait pas marqué un but contre son camp contre la Roumanie, que nous laminions dans tous les secteurs de jeu (1-1). Du coup, je crois pouvoir dire sans me gourer qu'on mérite largement d'aller à la Coupe du Monde. Mais pas contre cette Irlande là, si généreuse, si solidaire, si magnifiquement soutenue par 8500 Irlandais intenables. Et pas de cette manière. Un bon 2-0 aurait été quand même plus respectueux.

Du coup, Raymond a réussi un autre exploit, en plus d'être le seul sélectionneur des Bleus à avoir qualifié 3 fois de suite la France pour un grand tournoi, c'est celui d'être encore plus haï après une qualif qu'avant. Pourtant, je ne pense pas que ça soit de sa faute si les deux Diarra perdaient tous leurs duels et tous leurs ballons au milieu, si Gourcuff traînait un 30 tonnes derrière lui, si Henry calculait ses points retraites, si Gignac faisait son poids apparent... son coaching, hormis le maintien très étonnant de Benzema sur le banc pendant que les autres s'échauffaient, fut plutôt bon, avec de bonnes entrées de Govou et Malouda, ce dernier frappant très bien le coup-franc précédent la main désormais légendaire et mondialement connue de Henry. Mais mettre quelque chose au crédit de Domenech, c'est comme admettre que ses gosses sont moches ou que sa mère ne sait pas cuisiner, c'est trop dur. Ray va passer sept mois très, très longs, encore plus longs sans doute que ceux que vécut Aimé Jacquet avant le Mondial 98. Là aussi, c'est peu dire.

Je vous laisse, et allez les Bleus.

mardi 17 novembre 2009

Noctambule éclairé


Salut à tous,

Vous le savez, m'endormir avant minuit me pose beaucoup de difficultés. En même temps, quelle importance quand on se lève jamais avant 8h ? Du coup, je me retrouve souvent à cette heure ci à regarder la télé tandis que mon ange rompiche à mes côtés.

La télé à minuit, c'est ce qui rends votre télécommande jetable. En tous cas la mienne. Je suis couché, et je zappe une fois pour trouver un truc devant lequel m'endormir, en mettant le timer pour que la télé s'éteigne plus tard. Une fois le programme miracle trouvé, pouf la télécommande est posée à côté du lit, et ne sert quasiment plus. Surtout, le choix est le plus souvent restreint. Cours métrages, téléfilms, infos, reportages, redifs... déjà qu'en temps normal on n'est pas submergés par la qualité, là c'est carrément Beyrouth, y a plus grand chose qui tient debout. Et en même temps... ça a son charme. Et c'est souvent instructif et intelligent.

Les reportages, par exemple, qui passent sur le service public à cette heure ci, vous pouvez être sûr que vous ne pourrez pas les voir à un autre horaire. Ou alors plus tard, avant les 5h du mat si néfastes pour le sommeil de la capitale. Pourquoi ? Parce que les sujets ne sont pas très politiquement corrects et souvent trop bien traîtés pour qu'un directeur des programmes risque son poste en les diffusant à la vue de la population.

Cette nuit, par exemple, j'ai regardé un reportage sur le tribunal d'instance de Louviers, en Normandie. Comme les 2 tiers de ses congénères, il va être prochainement supprimé par le gouvernement, pour des raisons que seul les cerveaux malades siégant à l'Elysée tous les mercredis matins connaissent. On suit ainsi le quotidien d'un jeune juge à l'aspect propret, qui ne devait pas souvent tirer les couettes des filles à la récré, qui passe sa journée à recevoir dans son bureau ou en audience des gens surendettés au RMI depuis des lustres, des mecs qui ont fait du 240 km/h dans la ville avec leurs deux enfants à l'arrière, et d'autres cas sociaux qui seraient - seront - particulièrement embêtés s'ils devaient se déplacer à plusieurs dizaines de kilomètres de là pour venir résoudre leurs problèmes.

Le jeune juge effectue, une fois par mois, des déplacements dans la campagne, ou dans les hopitaux, à la rencontre des personnes agées et/ou invalides, qui ont besoin d'être aidées, c'est-à-dire mises sous tutelles, par exemple. Des personnes qui ne se rappellent plus qui est président de la république (remarquez, moi il me faut toujours faire un effort pour me convaincre de qui c'est), quand est mort leur mari ou qui affirment qu'elles vont fêter leurs 54 ans alors qu'elles sont nées en 1919. S'il ne se déplacait pas pour régler ces petits problèmes dont se fout d'une force thermo nucléaire le gouvernement, vu que ces personnes avouent qu'elles ne votent plus depuis les neiges ancestrales - et ne pourront plus du tout le faire quand elles seront sous tutelles -, qui le ferait ? Qui le fera ?

Difficile de voir un reportage, qui provient de France 3 Normandie et ou on ne voit aucun journaliste rayant le parquet avec ses dents se mettre en avant pour se faire voir aux dépents de la misère du monde, aussi criant de vérité à une heure de grande écoute. Et pourtant... ça pourrait changer beaucoup de choses, qui sait. La télé, si elle est bien utilisée, comme elle l'était à ses débuts quand elle cherchait à instruire et éduquer, a un pouvoir bénéfique indéniable.

Je vous laisse.

dimanche 15 novembre 2009

Non, je n'ai pas de jeu de mot sur l'Eire, ils ont tous été fais.


Salut à tous,

Hier soir, match obligé à regarder, rencontre capitale pour la qualif à la Coupe du Monde. Platoche a beau dire que ce ne serait pas un drame si les Bleus n'allaient pas en Afrique du Sud, le fait est que la dernière fois qu'ils ont raté un tournoi, c'était en 1994. Personne n'imagine un Mondial sans l'Italie, sans l'Allemagne, sans le Brésil... et ben la France, ça doit être pareil. C'est sûr, rien n'est grave et surtout pas le foot, c'est une équipe jeune... mais quand même.

Le contexte d'abord : on est arrivé en plein match Egypte-Algérie, et le café près de la Place d'It ou on arrivait résonnait de l'enthousiasme des jeunes Algériens venus assister à la qualification historique des Fennecs, privés de Coupe du Monde depuis 1986, soit probablement avant leurs naissances. Malheureusement, un but du double champion d'Afrique (qui n'a plus joué de Mondial depuis 1990...) au bout d'arrêts de jeu étrangement longs (6 minutes !) va contraindre les 2 équipes à aller à Khartoum, au Soudan, jouer un match d'appui. Ca va être brûlant.

Une fois les Algériens partis la mine déconfite, les supporters français prennaient leurs places encore chaudes. Changement d'ambiance : les Algériens criaient de joie à chaque tacle réussi par leurs favoris, même en milieu de terrain. Les Français ne levaient pas une fesse, hormis sur le but, ou aller aux toilettes. Y avait du bruit, certes, mais feutré par le fait que finalement, ce n'était que du foot... J'arrive pas à m'y faire. On est blasés !

Toute la semaine, la presse nous a fait son numéro : Croke Park, temple des sports gaëliques, qui accueille exceptionnellement le foot et le rugby, créations anglaises, tandis que Landsdone Road est rénové. Le quatrième plus grand stade d'Europe allaient être un enfer, en plus il allait pleuvoir et venter, et puis sur le banc c'était Trapattoni, l'entraîneur le plus titré de l'histoire, et puis les Irlandais, intenables sur coup de pieds arrêtés (1 but sur deux inscrits comme ça en moyenne) n'avaient plus perdu de match officiel depuis deux ans, notamment les deux contre l'Italie en qualifs (2 nuls), et puis Hugo Lloris avait sûrement oublié son nounours porte-bonheur... vraiment, on allait en chier grave.

Finalement, il n'a pas plu, pas venté, les Irlandais ont fait du bruit mais ont respecté la Marseillaise et tout, Trapattoni, en voulant initier des joueurs habitués au kick & rush à la rigueur italienne, a dénaturé cette équipe, devenue frileuse et calculatrice, et Hugo Lloris avait du retrouver son nounours coincé dans une poche vu qu'il a attrapé tous les ballons qui traînaient, en l'air ou au sol. Les grands gardiens sont ceux qui ne se ratent pas dans ces matches ou ils ont peu à faire. Et Lloris est un très grand gardien, pas fabriqué par la presse pour faire plaisir aux supporters marseillais... je ne citerais pas de nom. Et il a 22 ans. Il a le potentiel pour battre le record de sélection (Thuram, 142 !). Plus que 135...

En première mi-temps, les Français se sont contentés de défendre bas face au jeu long des Irlandais, Anelka, notamment, évoluant très bas et de façon presque axiale. Je ne pense pas que ce soit une consigne de Raymond, même si tout le monde le tient responsable de ça, comme de tout ce qui va mal en football. Mais il a tenu le ballon, et a fait courir l'adversaire, qui allait le payer par la suite. En deuxième mi-temps, en effet, la France allait profiter de sa supériorité technique ET physique - on a toujours l'impression qu'on est moins fort physiquement que les autres, alors que depuis 1996 c'est l'inverse... - pour dominer tranquillement l'Irlande, à tel point qu'il a fallu qu'Abidal leur donne le ballon pour qu'ils soient dangereux...

On les a muselés dans les airs, en les privant de coup de pieds arrêtés notamment. On les a mangés au milieu, grâce au travail des deux Diarra, qui font mieux que tout pour faire taire Eric Besson (dommage que Sissoko et Cissokho n'étaient pas alignés non plus). Et en attaque, on a pris notre temps pour prouver qu'on avait une ligne offensive de haut niveau. Manquait plus que Benzema à la place de Gignac, qui nous a bien mangé la feuille sans que personne n'en parle ce matin... bizarre.

Mercredi, on retourne au Stade de France, véritable handicap pour les Bleus. On verras si ce stade froid, mou et terne, temple de la boboittude pseudo tolérante envers le foot saura se transcender pour porter l'Equipe de France. Qu'il n'y ait pas trop de ces connards de la table d'à côtés, ces Français qui soutenaient l'Irlande, un sourire un coin... ("ahahah, vous avez vu comment on est trop des rebelles ?"). Des claques se sont perdues place d'Italie, hier soir.

Je vous laisse.

vendredi 13 novembre 2009

Hero Quest


Hey !


En cette période de sécheresse d'inspiration, certaines photos trouvées sur le net me sauvent la vie et conservent à ma moyenne de posts par mois un aspect acceptable. Aujourd'hui je me suis replongé dans mon enfance à la vie de cette photo :

Un jeu qui aura marqué mon enfance, un premier contact avec l'univers si riche de l'Heroïc Fantasy, quelques années avant ma découverte du Seigneur des Anneaux. Comme beaucoup d'œuvres (films, livres et donc jeux) de ce genre, ce jeu est terriblement inspiré de la trilogie de Tolkkien, et du monde hallucinant qu'il a créé pour l'occasion : on peut incarner un barbare (un guerrier quoi), un nain, un magicien et un Elfe. Soit la composition exacte, si l'on excepte les Hobbits, seule race jamais vue ailleurs que chez JRRT, de la Communautée de l'Anneau.

Après, dans les bestioles à zigouiller, les créateurs ont un peu tout mélangé : les classiques Orques et autre Gobelins côtoies des Zombies, des Squelettes, des Momies et même une Gargouille... personnages beaucoup plus rares dans l'Heroïc Fantasy. Restent des parties mémorables que je faisais avec mes frères et mes copains.

Ce ne fut pas longtemps non plus avant que je commence à jouer à des Jeux de Rôles : une poignée de puceaux boutonneux, genre très bons en histoire et moins en sport, refoulés par les ados "populaires" se réunissaient chez l'un d'entre eux, par exemple, et c'était parti pour des heures entières de jeu. J'en ai pas fait beaucoup, mais ce sont également de bons souvenirs. Je gagnais rarement, comme je gagne peu aux jeux de hasard en général : pour cela il faut avoir de la chance et une certaine confiance en soi à mon avis, et ce ne sont pas mes qualités premières :p

Bref, ce que je raconte là c'est l'histoire des ancêtres des jeux vidéos...

Je vous laisse.

mardi 10 novembre 2009

Gisors bis


Salut à tous,

Ce fut un vrai WE pour moi. Je veux dire, le genre de WE ou je ne travaille pas du tout, je ne pense (presque) pas au football, mais dont je reviens sur des rotules élimées et derrière des paupières surchargées. Le genre de WE entre amis ou tu ne dors pas ton quota d'heure, et que tu ne vois pas passer, évidemment.

On est retournés à Fleury-la-Forêt, une trentaine de bornes après Gisors, en Normandie, dans la même maison qu'en mars. Cette grande maison ou on avait fait un concours de matelas, mangé du risotto et passé notre dimanche à faire le ménage... un bon souvenir, mais un peu frustrant quand même. Cette fois ci on a pris le forfait ménage, 50 euros quand même mais bon, ça vous change un dimanche. On a essayé de refaire le concours de matelas mais il a eu moins de succès. J'ai fait quelques sauts, constatant 8 mois plus tard que ma morphologie hors norme me permettait de moins en moins d'encaisser ce genre de galipettes.

Malgré le temps particulièrement local, on a pu profiter du grand terrain, de la balançoire qui a ravi les enfants, de la mare ou patauge quatre canards, à qui on a donné l'urgente idée d'emigrer vers le sud en cherchant à récupérer notre ballon dans leur eau. Il nous a fallu plus d'une journée et deux balais pour y arriver. On a particulièrement bien mangé aussi, notamment des gnocchi, des pâtes à la crême et aux crevettes, et un hamburger maison absolument sublime le dimanche midi (viande au Comté, coleslaw délicieux à côté). Un bonheur.

On a joué, on a glandé, bref on a profité. Reste maintenant à récupérer :p Demain matin, j'espère !

Je vous laisse.

mardi 3 novembre 2009

Modération nationale


Salut à tous,

Comme vous le savez, depuis deux ans et demi et l'avènement à la tête de notre beau pays de la "droite décomplexée", nous pouvons nous enorgueillir de posséder un "ministère de l'identité nationale". Et depuis quelques semaines, son locataire, qui a, paraît-il, milité un jour au parti socialiste se fait particulièrement remarquer. Parce qu'il y a bientôt des élections ? Oh non, ce serait de la politique politicienne, ça y en a pas être possible.

Après avoir renvoyé dans leur pays civilisé et apaisé trois Afghans, Eric Besson en a profité pour lancer un débat sur l'Identité Nationale. Je vais arrêter d'être ironique, et naïf aussi : émanant d'un tel ministère et d'un tel personnage, cette affaire est tout sauf surprenante.

Se demander ce qu'est être Français, c'est mécaniquement remettre en branle l'usine à préjugé. Car enfin, être Français, c'est quoi ? Si, pour Besson, c'était être musulman, ne pas fêter Noël ou avoir un grand-père sénégalais, il n'aurait certainement pas posé la question. Pourtant, figurez-vous que c'est le cas de beaucoup de Français. Demandez à Rama Yade, Patrick Vieira, Zinedine Zidane, Kad Merad...

En fait, la réponse souhaitée est dans la question. Etre Français ne peut pas être synonyme d'autre chose que la blancheur de peau, la baguette sous le bras, le tiercé, l'apéro, l'accordéon, Johnny Halliday et le gigot du dimanche. Sinon, pourquoi poser la question, si ce n'est pas pour s'inquiéter de ce métissage culturel et pigmentationnel (gloup) qui menacerait l'unité esthétique de notre si beau pays ? Je ne vois pas en quoi l'existence de ce ministère et de ce débat seraient crédibles si la réponse pouvait être autre chose.

Je suis allé sur le site ou on peut "participer" à ce "débat". Les guillemets sont de rigueur, car évidemment, mon message a été modéré, c'est-à-dire écarté par les responsables du site (je précise pour les non initiés, ici il y en a), tout comme ceux qu'ont tenté de laisser les journalistes de l'Edition Spéciale, sur Canal. Ceux-ci en ont laissé un très en faveur de Sarkozy, il était en ligne dans la seconde. Ceux qui l'étaient moins n'ont jamais vu le jour. C'est ce que la droite décomplexée appelle un "débat".

Dans mon message, j'avais dit grosso modo qu'être Français, c'était "aimer et respecter les Droits de l'Homme, et savoir ce que l'expression terre d'accueil signifie. C'est aimer et aider l'autre, et être conscient que nos racines viennent de bien plus loin que la Creuse ou l'Indre-et-Loire, elles passent les mers et les nations depuis la nuit des temps, car la France est un carrefour. Etre Français, c'est ne pas accepter ce que fait et fera Eric Besson".

Je vous laisse.