dimanche 13 décembre 2009

Racines


Salut à tous,

Hier, c'était la double peine : non seulement je bossais, mais en plus j'ai du subir le "grand duel des chorales". C'était même triple peine, puisque c'était animé par Benjamin Castaldi, qui est la preuve vivante qu'après 20 ans, les neurones commencent à s'en aller irrémédiablement. C'est juste que chez lui, c'est tout parti d'un coup, un peu comme les symptômes du réchauffement de la planète dans "la Jour d'après".

Dans cette émission, y avait notamment Patrick Fiori qui présentait une chorale corse, avec les drapeaux à tête de Maure et tout. Manquait juste Pascal Olmeta pour qu'on se croit carrément dans un village corse, poursuivi par les cochons sauvages. Ils ont chanté une des chansons de Fiori, qui parle de ses racines machins, comme quoi il sait ou aller quand ça va mal dans sa vie. Au passage, ça me fait toujours marrer ce genre de trucs, c'est sûr que quand tu viens de Corse ça fait forcément du bien de revenir sur "ses" terres. Le mec qui vient de Dunkerque, il se sentira bien là-bas aussi, même s'il n'y a pas ses racines...

D'ailleurs, c'est un peu le sujet de ce post. Même si j'ai des racines bretonnes, normandes, sarthoises, belges ou arméniennes (Mr Besson, bien à vous) j'ai quand même été élevé en Région Parisienne toute ma vie. Donc logiquement, l'endroit ou je dois me sentir bien, normalement, c'est Issou, ce petit village yvelinois à quatre ou cinq jets de chaîne de vélo de Mantes-la-Jolie. Et c'est vrai que quand j'y vais, j'ai comme l'impression de remettre de vieux chaussons tout écrasés, mais parfaitement adaptés à mes pieds. J'y ai quand même passé trois septennats, de 6 à 27 ans... de 81 à 2002, ce qui épouse d'ailleurs parfaitement les septennats présidentiels, bref. Un petit village ou il ne se passe pas grand chose, ou la vue est très limitée, et de plus en plus résidentiel. Aujourd'hui je me vois mal y habiter au long cours.

Y a aussi Paris, une des plus belles villes du monde, un de ses phares, même si ses habitants sont souvent blasés d'elle, ne la regardent même plus. Tiens d'ailleurs, si machin veut trouver un exemple d'identité nationale qui soit autre chose qu'un bedonnant trimballant un béret, une baguette et un ticket de tiercé, c'est bien ça : le Français est blasé. Blasé d'être un grand pays de culture, d'avoir une grande Histoire au point de vouloir la supprimer pour certains de ses jeunes, blasé d'aller en finale de Coupe du Monde (bah oui, Domenech l'a fait et c'est un con il paraît)... Bref, Paris, ses théatres, ses musées, ses rues illuminées la nuit, ses vieux quartiers, sa Seine... c'est un peu chez moi aussi. Mais il manque quand même quelque chose. Je n'y viens que depuis à peine une décennie, et je n'y habite toujours pas...

Alors quoi ? Toujours dans la même émission, Dany Brillant (oui, le casting y était exceptionnel, avec l'ex rappeur Passi, Ophélie Winter ou Amel Bent...) nous disait l'oeil frémissant qu'il était tombé amoureux du jazz en allant tous les étés à Juan-les-Pins. Moi aussi j'y ai passé des vacances, mais tout ce que j'y ai appris c'est que je n'étais pas fait pour la pétanque. Bref, gamin je suis allé un peu partout, là ou y avait de la mer : Normandie mais surtout Bretagne, Vendée, et le Sud (Var, Bouches du Rhone...). Un patchwork géographique plutôt appréciable pour éviter la lassitude, mais pas de quoi forger un avenir façon Dany Brillant. Merci maman, merci papa :D

Mes racines sont dans l'ouest, en Bretagne, ou je me sens toujours bien grâce à l'atmosphère et pas mal de souvenirs d'enfance, mais ou je n'ai pas habité, mais aussi en Belgique, ou j'aime aller. J'aime ce pays tout plat, comme dirait l'autre, qui paraît si petit malgré les grands espaces agricoles. Et l'Histoire de ses villes, notamment Lièges ou Anvers, en plus de Bruges et Bruxelles, feraient pâlir certaines des notres. Mais là, je n'y suis allé que trois fois...

Au final, si un jour j'ai envie de me ressourcer dans un endroit à moi, je serais bien embêté. Je n'ai pas une racine, j'en ai plusieurs, mais aucune qui soit suffisamment solide pour que je m'y accroche longtemps. Autant, alors, que je m'accroche au tronc qu'elles ont formé et sur lequel je me déplace sans regarder devant.

Je vous laisse.

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